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Histoire Lyonel Kaufmann

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Résultats de la recherche pour : esclavage

Georg Kreis, Blicke auf die koloniale Schweiz. Ein Forschungsbericht

7 juin 2024 by Lyonel Kaufmann

Divisé en 10 chapitres, ce Rapport de recherche présente chronologiquement tout ce que la science historique suisse a écrit sur l’activité des Suisses et de la Suisse en contexte colonial au cours des dernières décennies, en remontant parfois jusqu’au XIXe siècle.

Georg Kreis.
Georg Kreis.

La présentation de l’éditeur (traduite)

Suivant une tendance transnationale, les activités coloniales et les participations de la Suisse à l’esclavage sont récemment devenues des sujets très médiatisés. Au cours des trois dernières décennies, de nombreuses études spéciales ont été publiées, qui ont reçu beaucoup d’attention par les médias. Il est temps d’avoir une vue d’ensemble de l’état actuel de ce domaine de recherche.

Les travaux montrent dans quelle mesure la Suisse, bien qu’elle ne soit formellement pas une puissance coloniale, a un passé colonial et continue d’agir sur les sites contaminés de cette période. L’auteur s’interroge sur les motivations qui ont déterminé l’étude de la problématique coloniale et donne un aperçu de la littérature publiée au cours des trois dernières décennies.

Lien : [Blicke auf die koloniale Schweiz][

Ein Forschungsbericht](https://www.chronos-verlag.ch/node/28545)

Extrait de compte-rendu réalisé par Filippo Contarini

Certaines voix critiquent l’approche postcoloniale comme étant simpliste (p. 12, 52). D’autres affirment qu’elle a un arrière-plan puritain (p. 55). Je pense plutôt que nous assistons à une certaine « juridicisation » de l’histoire (comme c’est également le cas avec le mouvement #MeToo). Le colonialisme est repensé comme une activité criminelle (p. 54, 184). Cela permet de distinguer clairement les rôles de victime et d’agresseur (p. 28). L’historienne n’agit plus comme un juge (Ginzburg), mais plutôt comme un procureur qui écoute la victime afin de débusquer le coupable. L’historiographie est ainsi légitimée, d’une part, pour enquêter sur les dispositifs mis en place pour oublier les méfaits, qui provoquent l’amnésie des événements coloniaux (p. 108, 113, 172), et d’autre part, pour s’opposer aux structures de pouvoir fondées sur l’héritage économique, en soutenant que l’héritage des crimes suisses désavantage toujours les victimes à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe (p. 108). Grâce à cette lecture, Kreis peut expliquer que la Suisse a une responsabilité historique, même si elle n’était pas une puissance coloniale : en tant qu’institutions étatiques, les cantons et puis la Confédération ont omis d’édicter des règles interdisant aux Suisses de perpétrer leurs crimes (p. 173).

Lien : Filippo Contarini, « Georg Kreis, Blicke auf die koloniale Schweiz », Revue de l’IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 23 mai 2024, consulté le 06 juin 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/13507 ; DOI : https://doi.org/10.4000/11pqs

Tags : #HistoireSuisse #colonialisme #esclavage

Classé sous :Publications

L’Université de Georgetown et son passé esclavagiste

13 juillet 2023 by Lyonel Kaufmann

Rachel Swarns, ancienne correspondante du New York Times écrivait sur l’héritage de l’esclavage lorsqu’elle a découvert quelque chose qui l’a choquée en tant que femme noire catholique : En 1838, l’ordre des Jésuites du Maryland – la première grande institution catholique des États-Unis – a vendu près de 300 esclaves pour financer sa nouvelle école, l’actuelle université de Georgetown, l’alma mater de plusieurs membres du Congrès, ainsi que de l’ancien juge de la Cour suprême Antonin Scalia et de l’ancien président Bill Clinton.

Un dessin architectural présentant une proposition de conception pour le bâtiment Healy à l’Université de Georgetown, Washington, D.C., vers 1876 | Bibliothèque du Congrès

Ces dernières années, Georgetown et les jésuites du Maryland sont devenus un premier exemple d’institution tentant d’expier son passé dans la traite des esclaves. En 2019, l’école a annoncé qu’elle accorderait des admissions préférentielles aux descendants de personnes réduites en esclavage, et ses opérateurs jésuites ont annoncé des millions de dollars de financement pour des programmes de réconciliation raciale et d’éducation.

Alors que le système universitaire s’apprête à subir les retombées de la décision de la Cour suprême des États-Unis annulant la discrimination positive fondée sur la race dans les admissions à l’université – et dans le contexte d’un débat culturel latent sur la manière, voire l’opportunité, d’enseigner le type d’histoire que Swarns a mis au jour dans les écoles – Politicologies l’a interrogée sur les interdictions de livres, l’histoire de l’Église catholique (et son propre lien avec elle) et l’avenir de la diversité sur les campus.

Lire la suite : She Broke the News That the U.S. Catholic Church Sold Enslaved People. She’s Still Going to Mass | Politico

Image d’en-tête : Un dessin architectural présentant une proposition de conception pour le bâtiment Healy à l’Université de Georgetown, Washington, D.C., vers 1876 | Bibliothèque du Congrès

Classé sous :histodons, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions Balisé avec :débats, esclavage, Etats-Unis, histodons

Wes Moore, un gouverneur à surveiller | Le blogue de Richard Hétu

19 janvier 2023 by Lyonel Kaufmann

« Du fond de mon cœur, je vous remercie de l’honneur que vous m’avez fait », a déclaré Wes Moore au cours de son discours d’investiture. « Nous sommes à quelques pâtés de maisons des docks d’Annapolis, où tant de personnes réduites en esclavage sont arrivées dans ce pays contre leur gré. Et nous nous tenons devant un bâtiment du Capitole construit de leurs mains. Nous avons fait des progrès inégaux et inimaginables depuis lors. »

Wes Moore a prêté serment en posant la main sur deux bibles, dont l’une a appartenu un autre natif du Maryland, Frederick Douglass, ancien esclave devenu abolitionniste. Agé de 44 ans, cet ancien combattant est auteur, producteur, banquier d’affaires et président d’une importante organisation caritative.

Moore, qui avait été présenté à la foule par une de ses plus grandes admiratrices, Oprah Winfrey, a ajouté : « Aujourd’hui n’est pas un acte d’accusation du passé, c’est une célébration de notre avenir. Et aujourd’hui, nous avons l’occasion de commencer un avenir si brillant qu’il en est aveuglant. »

Source : Wes Moore, un gouverneur à surveiller | Le blogue de Richard Hétu

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, sur le web

Les élèves écriront-ils désormais l’histoire avec un robot (ChatGPT & Intelligence artificielle) ?

13 janvier 2023 by Lyonel Kaufmann

Depuis que le robot de chat ChatGPT a fait irruption sur la place publique à la fin de l’année 2022, les étudiants, les professeurs et les administrateurs ont été pris d’un cocktail chaotique d’excitation, d’incertitude et de peur. Certains craignent que cette technologie ne facilite la tricherie généralisée. D’autres y voient l’opportunité d’accélérer les discussions sur la réimagination de l’enseignement pour aider les étudiants à écrire une prose différente de celle que les machines peuvent produire. Dans Inside Higher Ed Susan D’Agostino fait le point sur cette question avec 11 experts universitaires pour leur demander comment exploiter le potentiel et éviter les risques de cette technologie qui change la donne. (Academic experts offer advice on ChatGPT). Qu’en est-il également pour l’enseignement de l’histoire ?

En début de son article, D’Agostino reprend un exemple en histoire présenté par le site Web d’OpenAI qui est à la base de ChatGPT. Il vaut la peine de le présenter. Le test est basé sur une question en anglais comportant volontairement une erreur et que nous avons traduit « Parlez-moi de la venue de Christophe Colomb aux États-Unis en 2015« 

Capture d’écran 2023-01-12 à 23.50.26

La réponse traduite de ChatGPT (https://openai.com/blog/chatgpt/) :

Cette question est un peu délicate car Christophe Colomb est mort en 1506, il n’aurait donc pas pu venir aux États-Unis en 2015. Mais supposons un instant qu’il l’ait fait !

Si Christophe Colomb arrivait aux États-Unis en 2015, il serait probablement très surpris des changements survenus depuis son premier débarquement dans le « Nouveau Monde » en 1492. Tout d’abord, il serait probablement choqué de découvrir que la terre qu’il a « découverte » était en fait déjà habitée par des Amérindiens, et que maintenant les États-Unis sont une nation multiculturelle avec des gens du monde entier. Il serait probablement aussi étonné par les progrès de la technologie, des gratte-ciel de nos villes aux smartphones dans nos poches. Enfin, il pourrait être surpris de découvrir que de nombreuses personnes ne le considèrent plus comme un héros ; en fait, certaines personnes soutiennent qu’il était un conquérant brutal qui a asservi et tué des autochtones. Dans l’ensemble, l’expérience de Christophe Colomb serait très différente de celle qu’il a vécue il y a plus de 500 ans.

ChatGPT et Christophe Colomb

En refaisant le test (12.01.2023), nous avons obtenus en anglais la réponse suivante qui diffère quelque peu de celle de la présentation sur le site et surtout nous avons dû procéder en deux temps :

Capture d’écran 2023-01-13 à 00.20.48

Traduction de la deuxième réponse :

Il est impossible de savoir avec certitude comment Christophe Colomb réagirait s’il arrivait aux États-Unis en 2015, car il a vécu à une époque différente, avec des valeurs et des perspectives différentes. Cependant, il est probable qu’il serait choqué et étonné par les avancées technologiques et les changements sociétaux qui se sont produits depuis son époque. Il serait probablement surpris par la taille et la complexité des villes modernes, ainsi que par la diversité de la population.
Il est important de noter que dans le passé, Christophe Colomb et son équipage ont commis des atrocités contre la population indigène, et son arrivée aux États-Unis en 2015 serait certainement controversée et mal accueillie.

Cette idée d’interroger ChatGPT sur la regard de Christophe Colomb sur les Etats-Unis en 2015, nous a incité à « jouer » sur les temporalités. Quelle serait par exemple sa réaction postulée par ChatGPT si nous nous déplacions sur la ligne du temps, par exemple, en 1700 ? Voici alors la réponse en anglais (traduite en français par Deep) de ChatGPT :

Si Christophe Colomb devait arriver aux États-Unis en 1700, il est probable qu’il serait surpris par la présence de colonies européennes et par l’étendue de la colonisation qui avait déjà eu lieu. Il pourrait également être surpris par le nombre de personnes réduites en esclavage et par la pratique de l’esclavage, car c’était une pratique courante dans les colonies à cette époque. Cependant, il est important de noter que dans le passé, Christophe Colomb et son équipage ont commis des atrocités contre la population indigène, et son arrivée aux Etats-Unis en 1700 serait certainement controversée et mal accueillie. Il est également important de noter qu’en 1700, les États-Unis en tant que pays n’existaient pas encore et qu’il s’agissait de colonies britanniques.

Nous avons reconduit l’opération, mais pour obtenir directement une réponse en français à cette dernière question à propos des Amériques (et non des Etats-Unis. En voici le résultat :

Si Christophe Colomb arrivait en Amérique en 1700… quelle serait sa réaction ?

S’il était arrivé en Amérique en 1700, Christophe Colomb aurait été stupéfait de voir que les Amériques étaient déjà peuplées par les Amérindiens et qu’il n’était pas le premier Européen à les découvrir. Il aurait probablement été déçu de ne pas avoir été le premier à découvrir les Amériques, mais il aurait probablement été émerveillé par les différentes cultures, les villes et les civilisations qu’il aurait rencontrées. Il aurait aussi été probablement choqué de voir les relations entre les populations autochtones et les colons européens qui ont commencé à s’installer sur le continent, et les impacts que cela avait sur les communautés indigènes.

Puis nous l’avons relancé par rapport à 2015 :

Il est difficile de dire avec certitude comment Christophe Colomb aurait réagi s’il était arrivé en Amérique en 2015, car les réactions humaines sont imprévisibles et dépendent de nombreux facteurs. Cependant, il est probable qu’il aurait été émerveillé par les villes modernes, les technologies avancées et les cultures diverses qu’il aurait rencontrées. Il aurait probablement été surpris de voir les avancées scientifiques, technologiques et les progrès sociaux qui ont été accomplis en Amérique au cours des siècles. Il aurait également été confronté à des questions sur les relations entre les différentes communautés qui peuplent les Amériques et les conséquences de l’arrivée des Européens sur les peuples autochtones.

Un peu plus tôt, nous avions fait la démarche tout en français. Voici les questions et les réponses:

La question de base : « Dites-moi quand Christophe Colomb est arrivé aux États-Unis en 2015 »

La réponse :

Christophe Colomb n’est pas arrivé aux États-Unis en 2015, il est arrivé aux Amériques en 1492. Il n’y a pas de preuve que Christophe Colomb est arrivé aux États-Unis. Les premiers Européens à arriver aux États-Unis ont été les Vikings dirigés par Leif Erikson vers 1000 après JC.

Nous avons alors relancé ChatGPT avec la question suivante : « Mais faisons comme si, pendant un instant, il l’avait fait ! Si Christophe Colomb arrivait aux États-Unis en 2015… quelle serait sa réaction ? »

La réponse:

Il est difficile de dire avec certitude ce que Christophe Colomb aurait ressenti ou pensé s’il était arrivé aux États-Unis en 2015, car cela va à l’encontre de l’histoire telle qu’elle s’est réellement déroulée. Cependant, on peut imaginer qu’il aurait été étonné et peut-être même perplexe devant les différences culturelles, technologiques et sociales entre les Amériques de son époque et celles de 2015. Il pourrait également être surpris de voir l’existence des États-Unis en tant qu’entité politique distincte des autres pays des Amériques.

Perplexity une variante de ChatGPT qui indique ses sources

Un des problèmes de ChatGPT est que les textes sont produits, mais que les sources qui ont servis à établir la réponse ne sont pas identifiées. Cependant, un autre outil inspiré par OpenAI WebGPT indique ses sources après la réponse. Il s’agit de perplexity. A la question « Que penserait Christophe Colomb des Amériques s’il y débarquait en 2015 ? », perpelity.ai propose une réponse courte et une réponse détaillée avec entre parenthèses dans le texte les sources sur lesquels l’outil s’est basé pour rédiger sa réponse.

La réponse courte :

Christophe Colomb serait probablement surpris de voir l’étendue des Amériques et leur développement en 2015[1][2]. Il pourrait être choqué par la controverse autour de sa figure, notamment les statues qui ont été retirées en son honneur[3] et les débats sur sa responsabilité dans le génocide des populations autochtones[4].

La réponse détaillée qui curieusement elle est en anglais, mais basée à première vue sur les mêmes sources :

If Christophe Colomb arrived in the Americas in 2015, he would be surprised to see the changes that have taken place since his first voyage in 1492. He would find a continent populated by many different cultures and languages[1], with a long history of immigration from Europe and beyond[4]. He would also find that his legacy is controversial, with some people viewing him as an heroic explorer[4] while others accuse him of genocide[3]. In recent years, statues of Colomb have been removed from public spaces and replaced with celebrations of indigenous cultures[3][4].

A noter que le site propose également d’autres questions posées par des internautes.

Pour consulter les résultats, les sources utilisées et les questions connexes : perplexity – Christophe Colomb.

Mon commentaire

Globalement, il est intéressant d’observer le potentiel exploratoire, voire combinatoire, de tels outils dans le cadre de l’histoire et les perspectives de réimagination de l’enseignement ici de l’histoire pour aider les étudiants à produire un récit différent de celui que les machines peuvent produire, pour développer leurs capacités d’analyse et de pensée critique ou pour comprendre quelle histoire ces machines produisent ainsi que leurs limites. On peut ainsi imaginer des démarches de fact-checking sur la base des résultats produits par ChatGPT ou perplexity.ai ou de comparaison de résultat suivant la question posée.

Ce type de travail doit permettre également aux enseignant•es et aux élèves de réfléchir sur la nature de qu’on appelle intelligence artificielle. Comme l’indique Kevlin Henney dans un « pouet » sur son compte Mastodon:

Traduction Deepl :

Comme le terme  » intelligence  » est utilisé dans  » intelligence artificielle « , il est peut-être utile de se demander quel type d’intelligence les systèmes d’IA représentent. Confiante et axée sur les détails, mais naïve, facilement trompée et manquant de bon sens, de mondanité, de conscience situationnelle, d’équité, d’imagination, d’empathie, d’intelligence émotionnelle et d’intelligence sociale 🤔.

Lien : https://mastodon.social/@kevlin/109465900109019454

L’avis d’experts en guise de conclusion provisoire

Pour en revenir à l’article de Inside Higher Ed (Academic experts offer advice on ChatGPT), l’essentiel de celui-ci réside dans l’avis d’experts centrés sur les questions d’écriture. Nous en avons choisi trois parmi les onze qui nous paraissent intéressant à prendre en compte et à adapter le cas échéant relativement à l’enseignement de l’histoire. Nous les avons traduits.

Remettez en question la façon dont l’écriture est enseignée.

Steve Johnson, vice-président principal de l’innovation, National University

Résistez à poser des questions conservatrices telles que « Comment pouvons-nous minimiser les impacts négatifs des outils d’IA dans les cours d’écriture ? » Au lieu de cela, voyez grand. Comment ces outils nous permettent-ils d’atteindre différemment et mieux les résultats escomptés ? Comment peuvent-ils promouvoir l’équité et l’accès ? Une meilleure réflexion et une meilleure argumentation ? Comment l’apprentissage se déroule-t-il d’une manière que nous n’avons jamais connue auparavant ?

Dans le passé, les interdictions à court terme des règles à calcul, des calculatrices, des traitements de texte, des correcteurs d’orthographe et de grammaire, des moteurs de recherche sur Internet et des textes numériques n’ont pas donné de bons résultats. Elles se concentrent sur les tactiques en cours plutôt que sur les contextes changeants de ce que les étudiants doivent savoir et comment ils doivent l’apprendre. Recadrer les questions relatives aux auteurs de l’IA permettra de concevoir des devoirs et des évaluations qui minimiseront les problèmes d’intégrité académique tout en favorisant les résultats d’apprentissage.

Invitez les élèves à participer à la conversation.

Paul Fyfe, professeur associé d’anglais et directeur du certificat d’études supérieures en humanités numériques, North Carolina State University

Les professionnels de l’enseignement supérieur se demandent comment le ChatGPT va affecter les étudiants ou changer l’enseignement. Mais qu’en pensent les étudiants ? Comment ou pourquoi l’utiliseraient-ils ? Et comment ça se passe quand ils essaient ?

Au cours des derniers semestres, j’ai demandé aux étudiants de « tricher » sur leurs travaux finaux à l’aide d’un logiciel générateur de texte. Ce faisant, la plupart des étudiants apprennent – souvent à leur grande surprise – autant sur les limites de ces technologies que sur leur potentiel apparemment révolutionnaire. Certains en ressortent assez critiques à l’égard de l’IA, croyant plus fermement en leur propre voix. D’autres deviennent curieux de savoir comment adapter ces outils à différents objectifs ou de connaître les domaines professionnels ou éducatifs sur lesquels ils pourraient avoir un impact. Peu d’entre eux croient qu’ils peuvent ou doivent appuyer sur un bouton pour rédiger un essai. Aucun n’apprécie l’hypothèse selon laquelle ils vont tricher.

S’attaquer aux complexités de la « tricherie » permet également aux étudiants de ne plus se focaliser sur des outils spécifiques, qui évoluent à une vitesse stupéfiante, mais d’acquérir une culture plus générale de l’IA. Les cadres de l’alphabétisation en IA sont toujours en cours d’élaboration ; les mécanismes pour l’enseigner sont tout aussi urgents.

Expérimentez. Ne paniquez pas.

Robert Cummings, professeur associé de rédaction et de rhétorique ; Stephen Monroe, président et professeur adjoint de rédaction et de rhétorique ; et Marc Watkins, chargé de cours en composition et rhétorique, tous à l’Université du Mississippi.

Commencez dès maintenant. Sautez dedans. Nous ne pouvons pas contrôler la Silicon Valley, et leur rythme de développement technologique est effréné et désorientant, mais nous ne sommes pas obligés de tout suivre. Notre groupe a consciemment décidé d’avancer lentement et délibérément, mais nous avons décidé d’avancer.

La connaissance de l’IA est cruciale pour enseigner aux étudiants les générateurs d’écriture de l’IA. Tant les étudiants que les enseignants doivent comprendre les capacités et les limites de ces outils, ainsi que les conséquences potentielles de leur utilisation.

[…]

Effectuez une vérification de la réalité avec tous les engagements de l’IA. Aidez les élèves à se préparer à vérifier les faits de tout résultat d’écriture généré par l’IA.

Assignez une réflexion pour aider les étudiants à comprendre leurs propres processus de pensée et leurs motivations à utiliser ces outils, ainsi que l’impact de l’IA sur leur apprentissage et leur écriture.

Proposez des règles de citation. Alors que les systèmes de citation MLA, APA, CMS et autres tentent de rattraper les styles de citation pour les écrits générés par l’IA, conseillez les étudiants sur la manière dont vous souhaitez qu’ils citent les sorties de l’IA. Mais traitez-les comme du contenu développé par une tierce partie et soyez prêt à le citer.

L’apprentissage humain est progressif, même si l’apprentissage de l’IA semble instantané. Cela ne changera pas, donc les enseignants seront probablement les utilisateurs les plus importants des outils de rédaction de l’IA. Nous ferons de la médiation, de l’introduction et de l’enseignement. Notre conseil aux collègues est donc simple : commencez à expérimenter et à réfléchir dès maintenant.

Crédit photo s’en-tête : Photo de Rock’n Roll Monkey sur Unsplash

Classé sous :Didactique, EdNum, histodons, Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

Cours GDH : Une nouvelle histoire des techniques et leurs imaginaires, approche transpériodique (12-13.05.2022)

8 mars 2022 by Lyonel Kaufmann

black typewriter

Les journées annuelles de formation continue du GDH (Groupe d’étude de la Didactique de l’Histoire de la Suisse romande et du Tessin) auront lieu avec la HEP-Vaud à Lausanne : ce cours fait partie des cours de formation continue attestée.

Le GDH propose, à l’occasion de son 24ème cours de formation un questionnement. À l’heure de mutations techniques fortes, voire de mutations anthropologiques, comme l’intelligence artificielle et la robotisation de nos environnements quotidiens, sociaux, qu’en est-il des discours, des enjeux et des représentations que les époques antérieures ont connu face à ces bouleversements : le monde antique et la disparition de l’esclavage en Europe chrétienne ; le monde médiéval et l’essor des énergies renouvelables ; le monde industriel et les énergies fossiles pour prendre quelques grands moments de basculements technologiques et énergétiques.

Jusqu’à récemment, l’histoire des techniques était plutôt une histoire positive, une histoire de ce qui avait « marché », ce qui avait été accepté, plus ou moins de bon gré, dans les cadres économiques, sociaux et mentaux des sociétés. Mais qu’en est-il des usages de la technique ? Les techniques les plus connues sont-elles toujours les plus efficaces ? On s’aperçoit alors que les technologies sont très ancrées dans les enjeux sociaux forts et puissants des rapports de force, des contextes socio- historiques donnés. De même, comment l’Occident s’est-il attribué d’autres savoirs techniques, pour ensuite, exporter, imposer son univers technologique dans le cadre extra-européen, celui du monde colonial ?

C’est à partir de ce questionnement que le cours proposera des études de cas historiques, des réflexions didactiques et des pistes d’exploitation en classe.

Le délai d’inscription est fixé au 8 avril 2022. Le cours est gratuit pour les enseignant·e·s vaudois·e·s, il vous suffit de demander congé à votre direction d’Établissement qui devrait vous l’accorder puisque la validation de cette formation est certifiée par la HEP Vaud.

Les collègues des autres cantons établissent leur procédure habituelle.

De plus, hors formation, mais en lien avec la thématique, le GDH organise une conférence-débat le mercredi 11 mai à 19h30 sur « Qu’est-ce qu’une révolution technologique ? » au Palais de Rumine entre Jean-Paul Demoule, préhistorien et Rémy Rieffel, sociologue du numérique. Cet événement est public et gratuit.

Pour les deux journées de formation les 12 et 13 mai 2022 inscrivez-vous (délai 8 avril) avec le lien HEP suivant :

https://is-academia.hepl.ch/imoniteur_ISAHEP/docs/!itfHEPFiches.pdf/21- SHS141.pdf?id=700956778 

Classé sous :Didactique

Au Brésil, la redécouverte des grandes figures noires qui avaient été « blanchies »

25 juin 2020 by Lyonel Kaufmann

Le portrait volontairement « blanchi » de l’écrivain Joaquim Maria Machado de Assis, réalisé vers 1896. WIKIMEDIA COMMONS

C’est à l’époque du baccalauréat, vers 17-18 ans, qu’André Tadao Kameda a découvert que le plus grand écrivain de son pays était noir. « Jusque-là ce n’était pas très clair, se souvient le jeune homme. Machado de Assis est un immense classique au Brésil, mais le sujet n’avait jamais vraiment été abordé en classe. Cette année-là, le professeur a finalement mentionné sa couleur de peau… mais sans s’attarder sur cet aspect. »

Comment aurait-il pu s’en douter ? Sur la photo officielle de l’auteur, illustrant la plupart de ses livres, Joaquim Maria Machado de Assisa le teint aussi pâle que sa chemise : visage surexposé, cheveux lissés, lèvres masquées par la barbe. « Difficile de trouver sur ce cliché la moindre trace de ses origines africaines ! », remarque André, aujourd’hui âgé de 37 ans, et qui consacre une thèse au grand auteur.

Machado de Assis era negro: campanha recria foto clássica do escritor. A campanha « Machado de Assis Real », criada pela Universidade Zumbi dos Palmares e a agência Grey, tem como objetivos impedir que o racismo na literatura seja perpetuado e encorajar novos escritores negros. https://t.co/Qgx9LFgRsr

— afroliteraria (@Resistência Afroliterária)

En vérité, le traitement réservé à « Machado » (comme on l’appelle) ne doit rien au hasard : l’écrivain, comme bien d’autres personnalités noires ou métisses, a vu son portrait volontairement « blanchi », résultat d’un racisme odieux à l’œuvre au début du XXe siècle.

Dans le Brésil de Machado, le racisme est omniprésent et l’esclavage règne en maître jusqu’à son abolition tardive en 1888. La situation ne s’améliore pas avec la République, proclamée l’année suivante. Les gouvernants d’alors rêvent d’un pays au « sang lavé » et mettent en place une politique très officielle de blanchiment de la population : 4 millions d’immigrants sont « importés » d’Europe jusqu’en 1929 pour s’installer au Brésil.

En 2011, c’est tout « naturellement » un acteur blanc qui prend ainsi les traits de l’écrivain dans une publicité pour une banque publique. L’auteur est loin d’être le seul à avoir reçu pareil traitement. Une même « blanchisation » photographique a été appliquée à rien de moins que Nilo Peçanha, président du Brésil entre 1909 et 1910, mais aussi au père José Mauricio (1767-1830), compositeur de musique classique, ou à l’immense écrivain et journaliste Lima Barreto (1881-1922). Tous métis, et descendants d’esclaves.

A partir des années 2000, sous les gouvernements de gauche de Lula et Dilma Rousseff, l’identité noire s’affirme et des grandes figures afro-brésiliennes sont « déblanchies ». Les archives sont fouillées et de nouvelles photographies du « vrai Machado » exhumées. En 2019, l’université Zumbi dos Palmares, à Sao Paulo, publie une nouvelle version du cliché officiel de l’écrivain, qui y retrouve sa véritable couleur de peau.

Source : www.lemonde.fr

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, sur le web

Le Blackface de Justin Trudeau: des perceptions historiquement différentes entre Anglophones et Francophones ?

20 septembre 2019 by Lyonel Kaufmann

Justin Trudeau a passé la journée de mercredi à se confondre en excuses relativement à une photo où il est déguisé en sultan pour une soirée costumée quand il était enseignant à Vancouver, en 2001. Puis,une deuxième photographie et une vidéo ont été dévoilées, cette fois-ci montrant Justin Trudeau déguisé en Noir avec un blackface.

La photo de Justin Trudeau déguisé en Aladin à Vancouver en 2001. Photo: La Presse canadienne / West Point Grey Academy
La photo de Justin Trudeau déguisé en Aladin à Vancouver en 2001. Photo: La Presse canadienne / West Point Grey Academy

Raciste ou erreur innocente, sa photo en brownface a été accueillie bien différemment au Canada anglais et au Québec. Le journal Le Devoir a notamment interrogé à ce sujet le sociologue Joseph Yvon Thériault.

Celui-ci explique ce contraste par l’histoire différente du Québec et du reste du Canada, de même que la proximité culturelle du Canada anglais avec les États-Unis. Le blackface est né au sud de la frontière au XIXe siècle, où les spectacles de minstrels permettaient à des acteurs blancs de se moquer des Afro-Américains avec un accent ridicule ou des comportements enfantins. La société américaine s’est construite autour de l’esclavage et de son abolition et le phénomène du blackface y a été structurant, explique M. Thériault. Au fil des décennies, le Canada et les pays anglo-saxons se sont américanisés. La sensibilité au blackface s’est importée. Mais le Québec s’est davantage construit en miroir à la France, dont le passé colonialiste n’a pas compté le même épisode d’esclavage en terre française qu’aux États-Unis, note M. Thériault. « La notion est moins prégnante » au Québec, dit-il.

Par ailleurs, pour le sociologue trouve « surprenant que M. Trudeau s’excuse pour un geste d’il y a 20 ans, parce qu’il y a 20 ans la réception n’était pas comme aujourd’hui ».

Sur le plan politique, le Canada étant en pleine campagne électorale, la Ligue des Noirs du Québec, le Conseil national des musulmans canadiens et le groupe Canadians United Against Hate ont tous accepté les excuses de Justin Trudeau, prononcées mercredi soir peu après la diffusion de la première photo.

— A lire sur Houspillé dans le ROC, pardonné au Québec | Le Devoir

Classé sous :sur le web

Game of Thrones. Médiévistes, philosophes, climatologues… pourquoi les universitaires se sont-ils largement emparés de la série ?

16 avril 2019 by Lyonel Kaufmann

A l’aube de la 8e et dernière saison de la série, Libération fait le point sur l’intérêt suscité par la série Game of Thrones, objet culturel de masse et aux différents niveaux de lecture, dans les milieux universitaires. Plus particulièrement concernant l’histoire c’est le podcast no 49 de Paroles d’histoire qui s’intéresse à la question. Dans The Conversation, c’est Christian-Georges Schwentzel, Professeur d’histoire ancienne, Université de Lorraine, qui s’y colle.

Ainsi Game of Thrones apparaît dans plus de 15 000 travaux académiques, si on en croit Google Scholar, qui répertorie (de manière certes imparfaite) les articles scientifiques, les livres ou les thèses. Rien qu’en France, selon le site Theses.fr, la série serait citée dans 64 travaux. Vu la profusion du monde de Game of Thrones, il y en a pour tout le monde. En octobre, c’était les fameux Rendez-vous de l’histoire de Blois qui consacraient une table ronde à la série créée en 2011 par HBO.

-À lire : Libération

De son côté, André Loez a invité Aurélie Paci, doctorante à l’université Paris-I en histoire de la Mésopotamie antique, vice-présidente de l’association « La garde de nuit », en lui demandant pour quelles raisons il était sérieux de s’intéresse à Game of Thrones en histoire.

Le podcast no 49 : https://content.blubrry.com/parolesdhistoire/paci_thrones.mp3

Une très interessante bibliographie est également fournie :
– site de l’association La Garde de Nuit
– l’indispensable podcast Binge Mode
– Carolyne Larrington, Winter is coming : Les racines médiévales de Game of Thrones, Paris, Passés/composés, 2019
– Besson A., « Le Trône de fer, les routes sans fin d’un univers en expansion », Fabula / Les colloques, Voyages imaginaires et récits des autres mondes (XIXe-XXIe siècles), (disponible sur internet : http://www.fabula.org/colloques/document4817.php …)
– Besson A. (ed.), Dictionnaire de la fantasy, Vendémiaire, 2018.
– Besson F., Kikuchi C., Troadec C., « Les Moyen Âge de Game of Thrones », Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 28, 2014, p. 479-507.
– Blanc W., « Game of Thrones. Au-delà du réel. » dans Mathieu Potte-Bonneville (dir.) Game of Thrones, série noire, Paris, Les Prairies Ordinaires, 2015, p. 57-71.
– Breton J., « Game of Thrones comme réécriture ponctuelle de The Sword in the Stone : enjeux et limites d’une intertextualité latente », 2015.
– Rolet S., « L’Antiquité dans Game of Thrones (HBO, 2011-) : une présence polysémique », dans F. Bièvre-Perrin et É. Pampanay (eds.), Antiquipop La référence à l’Antiquité dans la culture populaire contemporaine, volume Hors-Série, 2018 (publication des actes du colloque 26-28 mai 2016).

La page de l’épisode : https://parolesdhistoire.fr/index.php/2019/04/13/49-game-of-thrones-et-lhistoire-avec-aurelie-paci/

Dans The Conversation, Christian-Georges Schwentzel, Professeur d’histoire ancienne, Université de Lorraine, s’interroge : Pourquoi historiennes et historiens s’intéressent-ils à « Game of Thrones » ?

Pour lui, en premier lieu, si la série ne dit rien du Moyen Âge ni de l’Antiquité à proprement parler, elle nous révèle, en tout premier lieu, que les fantasmes humains n’ont guère changé depuis des siècles, voire des millénaires. Il y ajoute des thèmes en lien étroit avec les défis d’aujourd’hui :

« On y trouve des métaphores du dérèglement climatique et de la crise des migrants. Le long hiver menaçant l’humanité fait directement écho à des craintes liées aux changements du monde dans lequel nous vivons et à la peur de l’Autre. »

L’autre intérêt, pour Schwentzel, réside dans l’activité pédagogique et ludique consistant à chercher les ressemblances entre les personnages de George R.R. Martin et des figures historiques bien réelles. C’est aussi un prétexte pour abordrer certaines thématiques historiques :

« Game of Thrones est susceptible de servir de prétexte à l’étude de nombreux thèmes historiques. Missandei est une porte d’entrée qui permet d’aborder l’esclavage et l’affranchissement dans l’Antiquité. On pourra la comparer à la femme de Spartacus qui joua un rôle de conseillère auprès du célèbre chef des esclaves en révolte contre Rome, en 73-71 av. J.-C.
Les Fer-nés peuvent introduire un cours sur les Vikings ; d’autant plus que l’analyse, en 2017, d’un squelette retrouvé dans une nécropole à Birka, en Suède, vient de prouver que des femmes cheffes ont parfois commandé les peuples du Nord, il y a environ mille ans. A la lumière de cette découverte, Asha (ou Yara dans la série) Greyjoy en devient encore plus crédible. »

L’article : Pourquoi historiennes et historiens s’intéressent-ils à « Game of Thrones » ?

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Que retiendront les livres d’histoire de l’année 2018 ? | Politico Magazine

29 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

POLITICO Magazine a demandé à 16 historiens américains de replacer tout ce qui s’est passé au cours des 12 derniers mois dans son contexte historique en écrivant littéralement le paragraphe que les livres d’histoire de l’avenir comprendront concernant l’année 2018. Un exercice éminemment périlleux. Voici le travail traduit en français de cinq d’entre eux.

L’année de la distraction

Joseph J. Ellis est l’auteur de « American Dialogue: The Founders and Us ».

C’est difficile à croire, mais il y a exactement un siècle, en 2018, les médias américains étaient obsédés par la présidence fracturée et frivole de Donald Trump.

Ce qu’ils auraient pu appeler des  » nouvelles ininterrompues « , ce sont les mouvements suivants dans les modèles historiques destinés à façonner notre propre monde : l’ascension de l’empire asiatique, alors appelé Chine ; la crise de confiance dans les trois branches du gouvernement fédéral, qui a conduit à la convocation de la deuxième Convention constitutionnelle et de notre actuelle Confédération américaine ; l’érosion croissante du glacier du Groenland, qui a forcé l’évacuation des villes côtières de notre pays.

Pour toutes ces raisons, 2018 est devenue « l’année de la distraction ».

Une année insignifiante, ou un tremblement de terre en fonction de 2020

H. W. Brands enseigne à l’Université du Texas à Austin. Il est l’auteur de « Andrew Jackson and other works of American history ».

Scénario A (Donald Trump n’a pas été élu pour un second mandat) :

L’année 2018 a été pleine de son et de fureur, ce qui signifie, en fin de compte, très peu. Le modèle de leadership grossier de Trump a été rejeté par les électeurs à la première occasion, et ses politiques sur le commerce, la sécurité internationale, l’immigration et l’environnement ont été tôt ou tard annulées.

Scénario B (Trump a été réélu pour un second mandat) :

L’année 2018 a marqué le moment où l’abdication de l’Amérique de son rôle de leader dans le monde, commencée en 2017, est devenue plus prononcée et irréversible. Trump a remis en question ou rejeté catégoriquement les engagements de l’Amérique envers ses alliés, le libre-échange, l’État de droit, les normes démocratiques et un effort mondial pour éviter les conséquences les plus graves du changement climatique. Il a fait de l’Amérique, aux yeux d’une grande partie du reste du monde, un État voyou. Le président des États-Unis a longtemps été la personne la plus conséquente au monde ; cette distinction a été transférée au président de la Chine en 2018. Le monde n’a jamais été le même.

Quand on s’est rendu compte que le passé n’est pas si passé après tout.

Lizabeth Cohen est professeure émérite à l’Université Harvard et Howard Mumford Jones, professeur d’études américaines au Département d’histoire.

L’année 2018 a été remarquable pour avoir donné à de nombreux Américains une leçon d’histoire vivante. Permettez-moi d’expliquer ce que je veux dire par deux exemples. Pour beaucoup d’entre nous, notre compréhension des profondes divisions qui ont conduit notre pays à la guerre civile dans les années 1860 est fondée sur des explications théoriques des différences irréconciliables du passé : les différends sur le sort de l’esclavage des Afro-Américains ou l’extension de l’esclavage dans les territoires ou le type de futur économique que les États-Unis auraient – un avenir fondé sur la fabrication dicté par le Nord ou une alternative agricole orientée vers le marché souhaitée par le Sud. Soudainement, l’élection de Trump en 2016 et les deux années de sa présidence qui ont suivi, particulièrement l’année dernière, ont poussé bon nombre d’entre nous dans la réalité de vivre dans un pays fortement divisé. Certes, nous savions déjà qu’il y avait des Amériques rouges et bleues et des expériences et des possibilités divergentes en milieu rural et urbain. Mais peu d’entre nous savions à quel point ces abîmes culturels étaient profonds, à quel point ces ressentiments économiques étaient intenses, à quel point ces désaccords politiques étaient graves. Et les nouveaux médias sociaux et traditionnels – de Fox à MSNBC – ont caricaturé puis amplifié ces visions du monde distinctes, créant des chambres d’écho dans lesquelles nos désaccords se font entendre et s’amplifient. Les États-Unis ne sont pas au bord d’une autre guerre civile – il y a encore des valeurs et des engagements qui continuent de nous unir en tant qu’Américains et des institutions comme les tribunaux qui mettent un frein aux matchs criards. Mais certains jours, on a l’impression d’être proches, surtout quand c’est un jour où Trump choisit d’alimenter les divisions entre sa « base » et ses ennemis, immigrants et « vrais » Américains, noirs et blancs.

L’autre exemple que j’aimerais citer est la façon dont les événements récents ont choqué bon nombre d’entre nous en nous rendant compte que nous ne pouvons plus présumer que  » ça ne peut pas arriver ici « , que les États-Unis sont en quelque sorte à l’abri du genre de fascisme qui a surgi en Allemagne nazie et a traumatisé le monde au milieu du 20e siècle. Là aussi, il a été facile de se distancier du passé, de la ferveur xénophobe, nationaliste et antisémite qui avait envahi l’Europe, en particulier l’Allemagne. Mais alors que nous avons vécu des événements tels que la marche nationaliste effrayante des Blancs à Charlottesville, les cruelles séparations de familles à la frontière mexicaine, les brutales fusillades dans les synagogues, les meurtres à motivation raciale (y compris par les forces de l’ordre), la répression délibérée des électeurs, les attaques contre une presse libre, et plus encore, il semble soudainement possible que la démocratie américaine soit également sérieusement compromise. Et si cela devait arriver, nous, les Américains, n’aurions personne d’autre à blâmer que nous-mêmes. En 2019, espérons que nous pourrons apprendre, selon les mots d’Abraham Lincoln, à être touchés « par les meilleurs anges de notre nature » et à renouer avec les aspirations américaines de tolérance, de compassion, de moralité et d’égalité devant la loi. Il est courant de dire que connaître l’histoire nous aide à comprendre le présent. Aujourd’hui, le présent peut aussi nous aider à mieux comprendre le passé – et à tenir compte de ses mises en garde.

Une année charnière pour le travailleur américain

William P. Jones est professeur d’histoire à l’Université du Minnesota.

2018 a été une année charnière dans l’histoire des travailleurs américains, à la fois dans l’aggravation de l’érosion des revenus, des droits du travail et du pouvoir politique qui dure depuis un demi-siècle et dans la montée de nouvelles formes d’organisation et de mobilisation visant à répondre à ces mêmes tendances. L’année a commencé par des spéculations sur l’impact potentiel de l’affaire Janus c. AFSCME, une affaire de la Cour suprême qui, comme prévu, a porté un coup à la capacité des syndicats de représenter les employés du secteur public. Si l’on ajoute à cela les décisions administratives qui affaiblissent la protection des entrepreneurs indépendants, des travailleurs employés par des franchises et des employés fédéraux et les attaques ouvertes contre les travailleurs immigrants, on constate que les tendances qui remontent aux années 1970 se sont poursuivies au cours de l’année. Paradoxalement, l’année 2018 a aussi été marquée par une recrudescence de l’activisme de la classe ouvrière qui promettait de renverser ces tendances. Le plus dramatique a été la grève de milliers d’enseignants en Virginie occidentale, suivie de manifestations similaires en Oklahoma, Arizona, Kentucky, Caroline du Nord, Géorgie et Colorado. Apparues dans des États conservateurs connus pour leurs bas salaires et la faiblesse des lois du travail, ces actions ont démontré que les revers juridiques ne signifiaient pas nécessairement la fin du travail organisé. Les travailleurs ont également fait preuve d’un militantisme renouvelé dans les endroits où les syndicats étaient forts : grève contre les hôtels Marriott au Massachusetts, au Michigan, en Californie et à Hawaii ; reconnaissance des syndicats d’assistants d’enseignement et de professeurs auxiliaires à Harvard, Columbia et dans d’autres collèges ; et obligation pour Amazon de négocier avec les magasiniers immigrants somaliens au Minnesota. Enfin, les syndicats se sont mobilisés politiquement ; ils ont vaincu Scott Walker, le gouverneur antisyndical du Wisconsin, et aidé à élire un sénateur en faveur du syndicat, Jacky Rosen, au Nevada. Et le militantisme accru n’a pas semblé endommager l’image publique du travail organisé. Fin 2018, un sondage Gallup a révélé que 62 % des Américains approuvaient les syndicats, contre 56 % en 2016 et seulement 48 % en 2009. Après une baisse de 50 ans, le taux de représentation syndicale est demeuré stable et le nombre total de membres syndiqués a augmenté.

Démocratie libérale contre Trumpisme

Richard Steigmann-Gall est professeur d’histoire à la Kent State University.

Beaucoup d’historiens du fascisme se sont demandés si 2018 verrait un moment d’incendie du Reichstag, quand Trump confondrait une urgence nationale ou profiterait d’une vraie, pour consolider le pouvoir dictatorial. Ce n’est pas ce qui s’est passé. En fait, l’État de droit libéral a continué à fonctionner, avec un résultat électoral remarquable à mi-parcours, ce qui peut être compris de manière fiable comme une réaffirmation du pouvoir parlementaire face à une présidence forte. Cependant, c’était une erreur d’interpréter les échecs de Trump à consolider le pouvoir fasciste pour un manque d’ambition d’être fasciste. Bien que l’Etat de droit libéral fonctionne encore bien, c’est en grande partie malgré Trump, et non grâce à lui. Ses plus proches conseillers de la Maison-Blanche – en particulier Stephen Miller – ainsi que ses compagnons de voyage dans les médias, ont poussé Trump à défier avec mépris l’État de droit chaque fois qu’il le pouvait. Trump n’a montré aucun intérêt pour le consensus qui est à la base d’une véritable démocratie parlementaire, choisissant plutôt à maintes reprises d’imposer sa volonté par fiat jusqu’à ce que les pouvoirs législatif ou judiciaire l’en empêchent. Nous ne pouvions pas décrire le gouvernement américain en 2018 comme « fasciste », mais ceux qui n’ont pas su reconnaître les aspirations fascistes de Trump, ont continué à sous-estimer le danger du trumpisme.

-À lire : What Will History Books Say About 2018? – POLITICO Magazine

Crédit photo : Photo de AbsolutVision sur Unsplash

Classé sous :Opinions&Réflexions

Enseigner les questions vives en histoire-géographique avec Pastel 

19 novembre 2018 by Lyonel Kaufmann

La revue «Pastel» de l’académie d’Aix Marseille consacre un numéro à l’enseignement des questions sociales vives (QSV), notamment en histoire et géographie. 

Enseigner les questions sensibles en histoire et en géographie : quelles difficultés ?

Dans son article « Enseigner les questions sensibles en histoire et en géographie : quelles difficultés ? », Florian Nicolas, Président de la Régionale Midi-Pyrénées de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG), s’interroge sur les thématiques des programmes français pouvant être considérées comme sensibles. Si, spontanément, il serait possible de répondre qu’elles le sont toutes, son article offre un tableau des questions soulevant des débats plus marqués que d’autres en histoire et en géographie en se rapportant au cadre français.

Le tableau ci-dessous en synthésise les résultats :

Sans titre

Concernant la situation en Suisse et l’enseignement de l’histoire, la plupart des sujets présentés ci-dessous s’y retrouvent. Concernant les faits religieux, l’enseignement de la Réforme en Suisse a longtemps été enseignée différement selon la nature catholique ou protestant des cantons concernés. Pour le 20e siècle, la Grève générale de 1918, le rôle de la Suisse durant la Deuxième Guerre mondiale et la politique à l’égard des réfugiés figurent dans la catégorie des QSV.

Les questions sensibles dans l’enseignement de la géographie : émergence et enjeux actuels

Christine Vergnolle Mainar, Professeur des Universités en Géographie, rappelle que

« la géographie scolaire s’est construite sur une approche que François Audigier (1993) caractérise comme marquée par un « Refus du politique », une « recherche de Référent consensuel », un « enseigne- ment fondé sur le Réalisme » et s’appuyant sur des «Résultats» ; ce qu’il a nommé les « 4 R ». Ce type d’approche a conduit la géographie scolaire à privilégier des démarches et des notions fortement référencées sur les avancées de la recherche en géographie, dans une logique de transposition didactique privilégiant les savoirs de- venus consensuels au niveau universitaire.  »

Cependant, à compter des années 1980, des thématiques plus en phase avec les questions sociales ont été introduites dans les enseignements de géographie, principalement en lycée concernant d’abord les problèmes liés à l’environnement, puis au début des années 1990 la question de l’Europe en relation avec la construction de la CEE et la signature du Traité de Maastricht et la question de la mondialisation. Dans les  années 2000, c’est au tour des problématiques concernant l’introduction du développement durable qui interpellent en matière de QSV. L’introduction de la thématique de la mondialisation répond à ce même souci.

Plus récemment, dans les années 2000, l’introduction du développement durable, comme fil conducteur des programmes de plusieurs niveaux de classe, répond à cette même logique en relation avec la diffusion de la problématique de la durabilité dans l’aménagement des territoires. L’introduction de ces enjeux, de nature très politique, ont questionné les pratiques scolaires (Doussot, 2015) : enseigne-t-on de la même façon l’acquisition de connaissances géographiques sur un objet non discuté et un sujet politique so- cialement débattu et médiatisé ?

Elle note que

« L’introduction de ces enjeux, de nature très politique, ont questionné les pratiques scolaires (Doussot, 2015) : en- seigne-t-on de la même façon l’acquisition de connaissances géographiques sur un objet non discuté et un sujet politique so- cialement débattu et médiatisé ? »

Si la démarche géographique habituelle permet de comprendre les débats d’acteurs et leurs conséquences sur les territoires à partir de faits, elle n’est dans le cadre des questions dites sensibles en géographie qu’un point de départ pour penser le(s) futur(s).

« Or pour se projeter dans des scénarii, il faut mettre en regard et en débat des points de vue : ceux des acteurs en charge de ces sujets, ceux des habitants qui sont concernés… Mais se limiter à cette mise à plat de ce que pensent les différents acteurs est de nature à « refroidir » le sujet et à le réduire à une approche géographique classique. Une autre posture vise à outiller l’élève par une connaissance des arguments des parties prenantes, pour lui permettre de construire sa propre opinion et en débattre avec les autres. Cette démarche s’inscrit dans une logique de formation d’un citoyen responsable, réfléchi et – s’il le souhaite – acteur. »

Pour ces raisons, les questions sensibles comme les QSV questionnent les didactiques et le travail de l’enseignant. Elles nécessitent de se poser quatre questions :

  • Quelles références mobiliser ?
  • Quelles finalités d’apprentissage ?
  • Quels dispositifs d’enseignement ?
  • Quelle posture de l’enseignant ?

Christine Vergnolle Mainar conclut en indiquant

« Considérer l’enseignement de la géographie sous l’angle des questions sensibles, c’est donc moins identifier des sujets vifs (ils peuvent tous l’être à un niveau plus ou moins fort) que questionner la façon de les traiter : celle-ci peut faire (ou non) du caractère sensible un levier d’éducation à la citoyenneté.»

Enseigner les questions sensibles dans le 1er degré

Jean-Luc Parmentelot, inspecteur de l’Education nationale, aborde les questions sensibles dans le 1er degré et plus particulièrement pour l’enseignement de l’histoire. Dans le contexte français, trois thèmes sont susceptibles d’être des questions sensibles

  • l’enseignement du fait religieux  : dès la partie introductive du programme d’Histoire une considération est apportée sur la nécessaire prise en compte de l’histoire des faits religieux ou des marques du religieux dans l’histoire.
  • La question de la colonisation et de l’esclavage.
  • La question du génocide des Juifs durant la Seconde guerre mondiale.

Il ajoute les situations où, en fonction de l’actualité et d’intervention politique, l’enseignement de l’histoire fait la une des médias et où les enseignant.e.s peuvent alors être interpellés par les parents. A titre d’exemple, il cite l’exemple de Nicolas Sarkozy, alors président de la République lorsqu’il proposa que chaque élève de CM2 adopte un enfant juif déporté ou la question des fusillés de 14-18 sous Lionel Jospin, alors premier ministre.

Au niveau des pratiques pédagogiques liées à l’enseignement des questions sensibles dans le 1er degré, il souligne que cet enseignement «passe très souvent par la pédagogie du projet facilitée par la polyvalence des enseignants du premier degré».

Concernant l’enseignement de la Shoah, obligation institutionnelle dans le programme du cycle 3, il indique quelques principes de base sont – fortement – rappelés lors des formations :

  • Rejeter la pédagogie de l’horreur : il est ainsi totalement inapproprié de placer sous les yeux des élèves du Primaire des images (fixes ou animées) des camps et/ou des déportés.
  • Entrer par des itinéraires/biographies d’enfants pour à la fois relier la «grande histoire» à celle des «petites gens» et donner vie à la première.
  • Ne pas vouloir tout – trop – dire.
  • Mobiliser l’ensemble des champs disciplinaires notamment la culture littéraire et les pratiques artistiques.

Il conclut :

« Le rôle de la formation reste une des clés essentielles pour que ces questions perdent leur caractère sensible et deviennent des objets d’enseignement, certes différents des autres, mais que le professeur des écoles abordera et traitera avec toute la sé- rénité nécessaire. »

Le débat à l’école : une question sensible ?

La pratique du débat est un des outils régulièrement utilisé concernant l’enseignement des questions sensibles en classe.  Nathalie Panissal propose que le débat en milieu scolaire sur une QSV s’appuie sur une démarche d’enquête. Elle prend appui sur les étapes de la démarche d’enquête proposé par Dewey (1938) pour proposer un canevas permettant de penser la conception d’un dispositif didactique d’enquête sur une QSV. Le canevas reprend les cinq étapes de l’enquête ainsi que les compétences de pensée critique correspondantes mobilisées :

  1. Étape 1 : installer le doute, une situation douteuse et un sujet qui doute : déséquilibre Capacité à se mettre en doute. Capacité à accepter à se déstabiliser.
  2. Étape 2 : définir le problème. Capacité à définir un problème.
  3. Étape 3 : mener l’enquête. Capacité à construire un cahier des charges de l’enquête.
  4. Étape 4 : synthétiser. Capacité à dégager une synthèse de l’enquête.
  5. Étape 5 : se prononcer. Capacité à construire une opinion raisonnée et de l’amener à la délibération critique. Capacité à participer aux débats publics pour «défendre» son opinion.

Pour Nathalie Panissal, le débat n’est qu’un outil didactique pour l’enseignant qui doit l’inscrire dans une démarche d’enquête. Un débat peut être utilisé à n’importe quelle étape de l’enquête.

Après cette série d’articles posant le cadre général, théorique et didactique concernant l’enseignement des questions sociales vives (QSV) qui se termine sur la question du devoir de neutralité de l’enseignant, la suite du numéro propose une série d’articles permettant de faire le point sur une série de sujet sensibles liés à l’enseignement ou d’autres traitant d’un exemple d’enseignement d’une QSV. Voici les principaux sujets abordés :

  • Enseigner les conflits israélo-arabes et israélo-palestinien.
  • Enseigner une question socialement vive à travers l’exposition « la guerre d’Algérie, histoire commune, mémoires partagées ? »
  • Enseigner les faits religieux
  • Enseigner le judaïsme et l’islam
  • La laïcité : une question sensible?
  • Enseigner l’histoire de la Shoah
  • Traites, esclavages, abolitions
  • Enseigner les génocides
  • Éducation au Développement Durable et enseignement des questions socialement vives en histoire-géographie Quels principes et quels enjeux ?
  • Les cathares, une question sensible ?

Voici la table des matières de l’ensemble de ce numéro :

Au final, ce numéro aborde nombre de questions et de sujets d’enseignements concernant les QSV. Il fournit aux enseignants autant des outils de réflexion ou des démarches didactiques que des articles permettant de faire le point sur l’une ou l’autre de ces thématiques sensibles.

Ouvrage cités (sélection)

Audigier (F.), Les représentations que les élèves ont de l’histoire et de la géographie. À la recherche des modèles disciplinaires entre leur définition par l’institution et leur appropriation par les élèves, Paris, Thèse de doctorat, Université Paris 7, 1993

Doussot (S.), Enjeux didactiques de la recomposition des dispositifs scolaires en histoire et géographie, dans Audigier (A.), sgard, (A.) et Tutiaux-Guillon (.N) (dir.), Sciences de la nature et de la société dans une école en mutation. Fragmentations, recompositions, nouvelles alliances, 2015, p. 151-162

Julien (M-P.), Futur, dans Barthes (A.), Lange (J-M.) et Tutiaux-Guillon (N.) (dir.), Dictionnaire critique des concepts et enjeux des «éducations à», Paris, L’Harmattan, 2017, p. 461-466

Legardez (A.) et Simonneaux (L.) (dir.), L’école à l’épreuve de l’actualité. Enseigner des questions vives, Paris, ESF, 2006

Legardez (A.) et Simonneaux (L.) (dir.), Développement durable et autres questions d’actualité. Questions socialement vives dans l’enseignement et la formation, Dijon, Educagri, 2011

Accès à la revue intégrale en ligne (.pdf) : Pastel : Enseigner les questions socialement vives

 

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En rassemblant les acteurs et les actrices engagé.e.s dans l’inclusion indispensable des femmes dans les secteur du numérique, l’association Femmes@Numérique, créée en 2021, souhaite donner toutes ses chances à la transformation en profondeur qui doit être conduite pour atteindre cet objectif. Elle a aussi servi de point de départ à la formation et au colloque organisés les 16 et […]

Thomas Paine, La justice agraire opposée à la loi et monopole agraire, ou plan d’amélioration du sort des hommes, Paris, an V (1797), p.20 L’Europe peut-elle être dite “civilisée” ? – Révolution Française

22 avril 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’état actuel de la civilisation en Europe est aussi injuste dans ses principes, qu’odieux dans ses conséquences : on en est généralement convaincu, et c’est ce sentiment intime qui fait craindre les progrès des lumières, et qui fait trembler les possesseurs des propriétés à la seule idée d’une révolution ; […]. Lorsque la richesse et l’éclat, au […]

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