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Histoire Lyonel Kaufmann

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Les réseaux sociaux en classe? Faut il continuer?

17 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

Originally posted on Ma onzième année et les suivantes…

Twitter en classe ?
J’avoue avoir douté depuis vendredi soir.
Pour être honnête, ça fait quelques mois que je doute.
Continuer à utiliser ce réseau social avec mes élèves ? Continuer à utiliser les Réseaux sociaux en pédagogie ?
Twitter ne ressemble plus à ce qu’on a connu « à nos débuts ». Ca fait un peu vieux nostalgique mais c’est un fait. Je pourrais être hypocrite et annoncer : mais si ! Mon Twitter ressemble toujours à celui de mes débuts et c’est vrai. Parce que je choisis toujours, même 6 ans plus tard, à ne subir personne sur les Réseaux Sociaux. Parce que je me désabonne ou je bloque les comptes qui ne me conviennent pas, qui polluent mon flux. Ca a toujours été pour moi une question de choix. C’est ce que j’enseigne toujours à mes élèves : choisissez, ne subissez pas.

Je pourrais donc occulter et…

Voir l’original 534 mots de plus

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement Balisé avec :Aparté

Hacker l’auteur ?! Auteur et autorité dans la culture digitale | Chronique no 165

16 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

« Hacker l’auteur » est un cycle de formation continue organisé par la HEP Vaud et l’Université de Lausanne consacré à la question d’auteur et de propriété intellectuelle à l’ère du numérique et du partage accéléré de l’information. Intervenant le 19 novembre prochain sur cette question à l’école (« L’école: entre création et reproduction des gestes et des savoirs »), j’esquisse dans cette chronique les contours de cette question des manuels scolaires à la publication d’ebooks par des enseignants.

Au centre de cette formation se pose la question suivante : A l’ère du numérique et du partage accéléré de l’information, qu’advient-il de notions comme celles d’auteur et de propriété intellectuelle ?

Plus largement, je m’intéresse à la nature du discours historique produit par l’institution scolaire, au travers d’un outil comme le manuel scolaire (1), ou par l’enseignant dans ses cours et ses supports de cours ? Qu’est-ce être auteur de manuel ou d’ebook ? De quoi l’enseignant d’histoire est-il l’auteur ?

Pour démarrer l’enquête, j’ai pris mon dictionnaire et j’ai lu les définitions d’auteur. Parmi les multiples fournies par Le Larousse, trois ont retenu mon attention :

A. Personne qui est à l’origine de quelque chose de nouveau, qui en est le créateur, qui l’a conçu, réalisé ; initiateur, inventeur : L’auteur d’une découverte.

B. Créateur d’une œuvre didactique, littéraire, artistique, etc. : L’auteur d’un film.

C. Personne qui fait profession d’écrire, homme ou femme de lettres ; écrivain : Un auteur à succès.

Dans ce cadre-là, la qualité d’auteur de manuel ou de support de cours se rattache essentiellement à la notion de créateur d’une œuvre didactique. Par contre, il n’y a pas de production d’un nouveau discours historique. Celui-ci a été préalablement construit et validé dans d’autres cadres ou productions (thèses, ouvrages édités ou articles de revues scientifique, de magazines). Il peut néanmoins arriver qu’un auteur de manuel puisse s’auto-référencer s’il a préalablement publié dans un cadre scientifique. En outre, comme dans le cas du manuel Malet & Isaac, l’auteur peut en faire sa profession de manière principale ou accessoire.

J’ai poursuivi cette première exploration autour de la notion de droit d’auteur. Concernant l’enseignement, l’article « Droit d’auteur » de Wikipedia m’indique que

Les enseignants et formateurs demeurent titulaires des droits d’auteur sur les cours qu’ils dispensent. Leur rémunération ne couvre que la communication d’un enseignement à un public déterminé. Sauf publication en licence de libre diffusion, toute reproduction des cours doit donc faire l’objet d’une autorisation préalable de leur auteur, ce qui pose des questions complexes dans les exemples de pédagogie active où ce sont les élèves qui parfois produisent eux-mêmes leurs cours avec l’aide du formateur, ou quand plusieurs enseignants ou formateurs participent à un même cours.

Cette incise indique, à mon avis, le caractère fort limitatif de l’auteur qu’est l’enseignant relativement à l’enseignement dispensé. En arrière-plan, se profile l’institution scolaire dont l’enseignant fait partie et, quel que soit son rapport à cette dernière, est l’agent. L’auteur tend fortement à disparaître derrière l’agent institutionnel et le discours produit.

Il est est de même des manuels scolaires, y compris lorsque ceux-ci sont produits par des éditeurs privés. Je note ainsi que lorsqu’un manuel acquiert une grande notoriété, c’est l’objet (le manuel) plus que l’auteur qui l’acquiert. Je m’explique. On parle du Malet & Isaac ou du Lavisse, mais on parle de « La Méditerranée » de Fernand Braudel. L’auteur Fernand Braudel ne saurait être confondu entièrement avec son ouvrage. L’auteur est plus que sa production. En outre, dans le cas du Malet & Isaac, d’autres auteurs que MM. Malet & Isaac ont poursuivi la rédaction et l’actualisation du manuel. L’objet et son discours prennent le dessus sur les auteurs.

Aujourd’hui, on parle du Nathan ou du Hatier. Parfois néanmoins on personnalise une collection. Dans ce cadre-là, ce ne sont pas les auteurs à-proprement dit qui sont nommés, mais le directeur de collection. Dans le cas de la collection Jacques Marseille chez Nathan, c’est son aura universitaire et de ses autres travaux qui expliquent grandement cette personnification. Cette dernière donne de la valeur à la collection par rapport à d’autres. A nouveau, les auteurs disparaissent totalement derrière l’objet. Par ailleurs, les manuels scolaires sont, suivant les pays ou régions, soit produits directement sous l’égide de l’institution scolaire qui en choisit les auteurs, soit encadrés, comme en France, par les prescriptions issues des programmes scolaires institutionnels.

Revenons maintenant à l’enseignant producteur de support de cours. Une première constatation peut être faite à la lumière de ce qui précède. La réalisation d’un support de cours, voire d’un manuel à titre d’auteur, de la part d’un enseignant peut relever de la contestation du discours produit par l’institution scolaire ou de l’approche pédagogique inférée.

Ainsi, dans la mouvance de la contestation des institutions apparues dans les années soixante, puis après 1968, on a assisté à une contestation très importante de l’objet manuel scolaire ainsi que de l’enseignement magistral. A ce titre, je pense plus particulièrement aux travaux et la personne de Suzanne Citron (2) et au travail entrepris par le CRAP et les « Cahiers pédagogiques ». Fondamentalement, les années 1970 et les suivantes sont marquées par la réaffirmation du primat de l’enseignant sur le manuel et les critiques du manuel. Ce dernier est accusé de se substituer au professeur au lieu de se borner à lui apporter un outil pédagogique flexible et polyphonique. C’est une rupture forte puisque pendant longtemps, et plus particulièrement au primaire, on attendait des manuels qu’ils présentent une progression rigoureuse, un ensemble de savoirs classés et ordonnés, dispensés ensuite en classe par l’enseignant.

Cependant, après avoir été largement brocardé, le manuel reste un outil incontournable pour une écrasante majorité d’enseignants. Si en 1975, les Cahiers pédagogiques titrait, « Manuels : dangers ! »(no 132), ces mêmes Cahiers opéraient dans leur édito une sorte d’aggiornamento en publiant en 1998 un numéro intitulé « Du bon usage des manuels » (no 369). Néanmoins, à intervalles réguliers, des critiques sont émises à son égard. Ainsi en septembre 2013, un dossier du Monde diplomatique titrait « Manuels scolaires, le soupçon » (3).

A l’ère du numérique et du partage accéléré de l’information, qu’est-il alors advenu ? Un glissement s’est-il opéré de l’enseignant, agent de l’institution, vers l’individu-enseignant ?

Quelques expériences individuelles, voire collective à l’exemple des Clionautes ou de Cliotexte (4), ne sauraient masquer que le paysage reste relativement le même par rapport à la situation ante. Les initiatives individuelles ou collectives de production d’autres manuels restent ainsi marginales même si certains, tel Yann Houry en français (5), publient leurs manuels sur l’iBook Store d’Apple ou si un nouvel éditeur de manuels numériques joue sur l’OpenSource et la collaboration d’enseignants pour diminuer ses frais éditoriaux (http://www.lelivrescolaire.fr). Pour l’institution scolaire, il y a certainement plus à craindre d’entreprises telle que Coursera (http://www.coursera.org/) ou de géants comme Google, Microsoft ou Apple.

Quand un enseignant publie son support de cours ou réalise une forme de manuel pour le diffuser en ligne, ce sont peut-être d’autres questions que celle de l’auteur et de droit d’auteur qu’il s’agirait de poser. Ne s’agit-il pas plutôt d’une manière, pour celui-ci, d’être reconnu, non comme auteur, mais comme un bon professionnel de l’enseignement ? Ne construit-il pas sa légitimité à produire un discours historique en classe ? N’assied-il pas son discours magistral ?

Dans un mémoire professionnel présenté en juin 2014, une de mes étudiantes s’est intéressée aux recueils de documents produits dans le canton de Vaud et au lycée (6). Dans son introduction, celle-ci observait que

« le recueil de documents constitué par un enseignant, tel qu’il nous intéresse ici, agit souvent comme substitut d’un manuel scolaire. En ce sens, même s’il est l’ouvrage d’un ou de plusieurs auteurs, les marques d’énonciation sont absentes, le «je» disparaît. Ceci donne lieu à un sentiment de dépersonnalisation et d’objectivité qui va donner du poids au discours du maître. » (p. 4)

De quoi méditer, me semble-t-il, sur ces différentes pratiques et leurs enjeux.

Notes

(1) C’est l’objet de ma thèse de doctorat, soutenue en 2013, intitulée « Autorité du discours – discours d’autorité. Les manuels scolaires vaudois (1938-1998) ». Voir http://manuelshistoire.ch.

(2) Concernant le parcours et les engagements de Suzanne Citron, je vous encourage à lire Mes lignes de démarcation—croyances, utopies, engagements. Syllepse, paru en 2003. Concernant ses ouvrages, je signale plus particulièrement :

• 1971 : L’École bloquée. Bordas.

• 1984 : Enseigner l’histoire aujourd’hui. La mémoire perdue et retrouvée. Les Éditions ouvrières.

• 1987 : Le Mythe national. L’Histoire de France en question. Les Éditions Ouvrières.

(3) « Manuels scolaires, le soupçon » : http://www.monde-diplomatique.fr/2013/09/LEDER/49606

(4) A noter que les clionautes (http://www.clionautes.org/index.php) hébergent désormais cliotexte (http://clio-texte.clionautes.org).

(5) Yann Houry est un enseignant fort prolixe sur a toîle puisqu’il dispose notamment d’une chaîne iTunes U, d’un site/blog (http://www.ralentirtravaux.com) et de sa chaîne youtube(https://www.youtube.com/user/smuuurff/videos).

(6) Anderegg, A. (2014). Le corpus de documents en classe d’histoire : usage, enjeux et études de cas. Lausanne : Mémoire de Master of Advanced Studies (secondaire II) en didactique de l’histoire.

Ce texte est ma chronique du mois de novembre pour le mensuel du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2015). Hacker l’auteur ?! Auteur et autorité dans la culture digitale. Le Café pédagogique, No 165, novembre.

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions, Publications

#JeSuisParis : comment en parler avec les élèves ?

15 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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Depuis vendredi soir, nous sommes saisis par l’effroi de ces actes terroristes, par nature ignobles, qui ont frappé Paris et la France. Demain, les enseignants accueilleront en classe leurs élèves. Doit-on en parler, comment en parler en classe ? Quelques outils pour aborder de tels événements en classe avec les élèves. Préalablement, vous trouverez un récit des événement.

A. Le récit des événements

Les lieux des attaques de la nuit du 13 novembre 2015

Avec «A Paris, la nuit la plus longue», Mediapart propose à ses abonnés un compte-rendu chronologique des événements de la nuit.

«Ce devait être un soir de paix. Un soir de braillements pour de faux, sous les assauts des guitares canailles et sexy des Eagles of death metal, dans la salle pleine comme un œuf du Bataclan, dans le XIe arrondissement de Paris. Un soir d’affrontement sportif bon enfant, le ballon de foot filant dans les filets sous les acclamations du public français et les huées des supporteurs allemands, au stade de France (à Saint-Denis), devant François Hollande. Mais c’est l’horreur qui s’est invitée en cette soirée du vendredi 13 novembre. Des hommes ont ouvert le feu au Bataclan pendant de très longues minutes, massacrant au moins 80 personnes. Des attaques ont eu lieu dans cinq autres lieux parisiens. Et trois kamikazes se sont fait sauter au stade de France. Les autorités dénombrent au moins 120 morts, ce qui fait de ces actions simultanées les plus graves attentats jamais survenus en France depuis la Deuxième Guerre mondiale.»

Cette chronologie morbide démarre néanmoins peu avant 21h30 devant le restaurant «Le Petit Cambodge» :

«L’embardée funèbre démarre peu avant 21 h 30, devant le restaurant Le Petit Cambodge, restaurant à la mode chez les trentenaires, rue Alibert, non loin du canal Saint-Martin dans le 10e arrondissement. C’est une série de preiers tweets, comme ce message faussement rigolard qui annonce vers 21 h 30 la fusillade qui vient d’avoir lieu. Deux assaillants en voiture ont ouvert le feu sur la terrasse. Le bilan, on le saura au bout de la nuit, est déjà très lourd : 14 morts.»

Au même moment, à 21h40, une explosion se fait entendre tout près du Stade de France. Elle a été précédée d’une première explosion à 21h20. Comme le 11 septembre 2001,

«les terroristes n’ont pas frappé au hasard. Ils ont agi sous le nez des caméras de TF1 qui retransmettaient un match de l’équipe de France, qui reste un des derniers vecteurs de ferveur collective et populaire ; et au cœur de l’Est parisien, repaire d’une bonne partie de la jeunesse parisienne, et lieu de vie d’innombrables journalistes. Certains étaient au Bataclan, d’autres, nombreux, dans les bars, restaurants et appartements tout proches qu’ils ont l’habitude de fréquenter. La nuit la plus longue du XXIe siècle parisien a donc laissé des dizaines de milliers de traces numériques sur les écrans mobiles d’une population hyperconnectée, qui a vécu les attaques en quasi-direct.»

Dès 21h50, Benoît Tabaca, un des responsables de la communication de Google Europe, est devant le Bataclan et témoigne de très nombreux tirs ainsi que de la panique à la sortie de secours de la salle. A l’intérieur du Bataclan, mille cinq cents spectateurs assistent au concert du groupe américain Eagles of Death Metal, un groupe décrit musicalement comme peace and love (Eagles of Death Metal, un groupe peace and love dans l’enfer du Bataclan | Slate).

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«Pour résumer la philosophie des Eagles of Death Metal qui se produisaient ce vendredi 13 novembre 2015 au Bataclan à Paris lors de l’attaque la plus meurtrière de la soirée, leur premier album sorti en 2004 s’intitule Peace, Love, Death Metal. Ce supergroupe rock formé autour de Josh Homme, subtil leader et songwriter des Queens of The Stone Age, et Jesse Hughes, personnalité plus extravertie et flamboyante, se démarquait plus par son humour volontairement grivois ainsi que ses poses et riffs sexys que par une quelconque agressivité.»

Ainsi, à partir de 22h00, les témoignages d’autres attaques commencent à affluer sur les réseaux sociaux principalement sur Twitter.

«On se retrouve avec une fusillade au nord de République au Petit Cambodge, une fusillade au sud de République au Bataclan, et une explosion à Saint-Denis», résume un internaute sidéré.

Ce n’est cependant pas tout, car un scène smilaire se déroule devant le café «La Belle Equipe», 90 rue de Charonne tout près de l’ancienne rédaction de Charlie Hebdo. D’autres fusillades suivront encore dans le Xe ou dans le XIe, rue de la Fontaine-au-Roi (5 morts, selon le bilan de la Préfecture de police samedi à l’aube) et le long du boulevard Voltaire (un mort), ou encore à proximité de la place de la République. Paris est une zone de guerre.

Peu avant minuit, Hollande s’exprime en direct à la télévision et annonce les mesures d’urgence qu’il va prendre quelques instants plus tard, au cours d’un conseil des ministres extraordinaire.

https://www.youtube.com/watch?v=cekbNbzPTEw

Peu avant son intervention, il été précédé par Barack Obama parlant lui d’une attaque contre l’Humanité et apportant son soutien à la France (VIDEO. Obama s’exprime en français après les fusillades à Paris | Huffington Post).

Entre 0h30 et 1 heure du matin, l’assaut est donné au Bataclan. Avant l’assaut, le bilan provisoire des victimes au Bataclan est d’une quarantaine de tués et de plusieurs dizaines de blessés. Après l’assaut, on comprend qu’il y aura en tout plus de cent victimes… Alors qu’au stade de St-Denis, le bilan est de six morts, dont 3 kamikazes.

Plus tard, sur Reddit, on pourra lire le témoignage bouleversant d’Afrofagne :

«Le jeu de l’attente.
Un silence plus que pesant dans la salle interrompu ponctuellement par des coups de feu. Pas de timer, de logique, rien. Juste, de temps en temps, un coup de feu. Et on se demande si le prochain coup est pour soi-même.
Attendre que la police arrive, sans aucune notion du temps (pas de montre, portable inaccessible). Sentir des gens se lever pour se faire abattre aussitôt. Et encore. Et encore…»

A 1h30, le conseil des ministres prend fin et l’état d’urgence est décrété. Monte alors des réseaux sociaux, la litanie des appels à témoignages pour connaître le sort d’un proche… Pour le journal suisse Le Temps, la proclamation de l’état d’urgence sur tout le territoire «transforme l’Hexagone en champs de bataille contre le terrorisme» (Analyse: la France est en guerre | Le Temps).

«Paris en état de siège. Une nuit d’horreur. Un pays entier face à l’effroi du terrorisme. Plus qu’une crise, une guerre. François Hollande n’a pas parlé, ce soir, en chef d’Etat soucieux d’éviter l’escalade et de rassurer ses concitoyens. C’est une déclaration martiale, nouée par l’émotion, que le président français a prononcé alors que le bilan de plus de 120 morts tétanise la population.»

A ce moment-là, les chiffres avancés parlent d’environ 140 morts. Dimanche soir, le bilan s’élevait à 132 morts et près de 350 blessés.

A huit heures du matin, Slate (Attentats du 13 novembre: le 11-Septembre français) explique en quoi l’analogie de ces attentats avec ceux du 11 septembre 20101 est cette fois-ci valable :

«Comme le 11 septembre 2001 à New York (pas à Washington), les terroristes ne visaient pas des objectifs militaires, des ennemis religieux désignés par une fatwa, à l’image de Charlie Hebdo, ou même des juifs devenus avec une banalité insupportable les cibles répétées du terrorisme islamiste et arabe depuis quarante ans. Il s’agissait de faire un carnage pour instaurer la crainte, pour montrer sa capacité à frapper fort, pour galvaniser son camp. L’objectif est bien politique: traumatiser les sociétés frappées et leurs dirigeants, affaiblir leur détermination et infléchir leur politique.
Autant la comparaison avec le 11 septembre 2001 n’avait pas de sens après les attentats de janvier contre Charlie Hebdo, Porte de Montrouge et l’Hyper Cacher, autant cette fois elle est incontestable. Il s’agit d’une déclaration de guerre à la France et à ses dirigeants.»

Slate relie également ces attentats à d’autres attentats aussi meurtriers : 2.973 morts à New York et Washington, 191 morts à Madrid (2004), 56 morts à Londres (2005), 173 morts à Bombay (2008).

Pour leur part, le Huffington Post et Le Monde (Attaques à Paris : les spécialistes du terrorisme s’attendaient à un nouvel attentat) parlent d’un scénario-cauchemar attendu et craint de la part des services antiterroristes : des attaques simultanées, une prise d’otages, menées par plusieurs tireurs et au moins un kamikaze. Pour Le Monde,

«Depuis les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, à Paris, les 7 et 9 janvier, le dispositif antiterroriste a été largement remodelé : loi renseignement en juin, état-major opérationnel de prévention du terrorisme (EMOPT) placé directement auprès du ministre de l’intérieur en juillet. Mais, face à la détermination de l’Etat islamique et à l’imprévisibilité de certains islamistes radicalisés, aucun policier ni responsable du ministère de l’intérieur n’a jamais cru au « risque zéro ».

« Chaque jour, nous procédons à la mise hors d’état de nuire d’individus désireux de frapper notre pays. La fragilité psychologique, voire psychiatrique, de certains d’entre eux facilite le passage à l’acte. Et il peut y avoir des gens qui passent à travers les mailles du filet. C’est pourquoi nous les resserrons davantage en confortant nos services », assurait le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, dans L’Express, le 1er juillet.

Depuis janvier, dans cinq dossiers terroristes, les mis en examen ont reconnu un projet de frapper la France, dont des salles de concert. Dernier cas en date, à Toulon, il y a quelques jours.»

B. Comment en parler en classe ?

Le site « Les Outils Tice » propose un ensemble de ressources, publiées au moment des attentats contre Charlie Hebdo en janvier de cette année (Dire l’indicible. Comment parler des attentats avec vos élèves).

Les principes de base ont été édictés par Eduscol, le Portail national des professionnels de l’éducation (Liberté de conscience, liberté d’expression : outils pédagogiques pour réfléchir et débattre avec les élèves)

  • Moduler son attitude pédagogique selon l’âge des élèves : à l’école maternelle, du début à la fin de l’école élémentaire, au collège…
  • Accueillir l’expression de l’émotion des élèves, sans sous-estimer, y compris chez les très jeunes enfants, leur capacité à saisir la gravité des situations ;
  • Rassurer les élèves : l’école est un espace protégé ; l’évènement s’est déroulé dans un lieu et un temps circonscrit, même si les média en parlent et diffusent plusieurs fois les images ;
  • Etre attentif au « niveau de connaissance » que les élèves ont de l’évènement : certains élèves peuvent n’en avoir aucune connaissance ; d’autres ne disposer que d’éléments partiels, voire erronés, provenant de sources variées. Il faut aider à clarifier les termes entendus et répétés, pour que les enfants ne restent pas enfermés dans un présent dominé par la peur.
  • Respecter la sensibilité des élèves (le sentiment de peur, d’incompréhension, d’injustice, de révolte…) ;
  • Respecter l’émotion de la communauté éducative et s’appliquer à la mettre à distance ;
  • Construire une réflexion problématisée, par-delà le seul évènement, qui s’inscrive dans le cadre des programmes d’enseignement (enseignement moral et civique, littérature, histoire, arts…) ; définir en équipe pédagogique les actions envisagées, en prenant appui sur tous les acteurs de la communauté éducative.
  • Informer les responsables légaux, pour les élèves les plus jeunes, des actions pédagogiques entreprises.

A signaler également, le dossier de Géoconfluences (Pour contribuer à la réflexion après les attentats du 13 novembre 2015) qui intéressera tout particulièrement les professeurs d’histoire-géographie. Il s’agit d’une sélection de ressources universitaires publiées par des spécialistes de géographie et de géopolitique pour contribuer à l’analyse. Sont privilégiées les ressources en ligne, en accès libre ou via le portail cairn.info. Si les auteurs sont majoritairement des géographes et des géopoliticiens, ils peuvent être aussi des politistes, anthropologues, sociologues, historiens. Les liens sont valides au 14 novembre 2015. Ce dossier vise à être enrichi.

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« Liberté, égalité, fraternité »… plus que jamais les valeurs de la République devront être à l’honneur dans les établissements scolaires en France comme ailleurs dans le monde.

Classé sous :Didactique, Outils enseignement Balisé avec :#JeSuisParis, attentats, terrorisme

Reconnaissance du génocide arménien, une histoire en marche | Slate

12 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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Femme arménienne | American Committee for Relief in the Near East via Wikipedia Commons License

Dans son essai, Michel Marian, philosophe d’origine arménienne et partisan du dialague arméno-turc, retrace le parcours des Arméniens dans la nommination du génocide. Il y mélange regard personnel et expérience de tout un peuple. Slate nous offre le compte-rendu de cet essai.

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En cette année de commémoration du centenaire, publications, colloques et émissions retracent cette histoire longtemps oubliée, aujourd’hui encore mal connue. Michel Marian ne propose pas de retracer l’histoire du génocide arménien en faisant un récit des événements, mais en présentant une réflexion sur l’ensemble des débats, des questionnements et des controverses qui l’entourent. En ce sens, il s’adresse à tous ceux qui veulent partager cette «mémoire outragée», selon l’expression utilisée par le sous-titre de l’ouvrage.

A lire : Reconnaissance du génocide arménien, une histoire en marche | Slate

Classé sous :Histoire savante, Publications

L’histoire à la marge | Alma & Georges

12 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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A l’heure où l’on exige plus-values et applications concrètes de la recherche scientifique, les sciences humaines et sociales passent trop souvent pour des disciplines peu rentables. Anne-Françoise Praz, professeure associée d’histoire contemporaine de l’Université de Fribourg, prouve le contraire. Ses recherches sur les enfants placés l’ont conduite au sein de la Commission indépendante d’experts chargée par le Conseil fédéral d’enquêter sur les internements administratifs. Le magazine Alma & Georges de l’Université de Fribourg présente sa démarche et son travail.

blankOn les compte par dizaines de milliers, ces enfants issus de parents pauvres, ou jugés «incapables», et confiés à des institutions ou des particuliers entre 1850 et 1980. Selon l’historien Marco Leuenberger, 5% des enfants nés durant le XXe siècle sur territoire bernois ont ainsi grandi hors de leur cadre familial. Anne-Françoise Praz les découvre un peu par hasard. Son travail de doctorat, portant sur les politiques liées à l’enfance, lui en fait régulièrement croiser le parcours.

A ce jour, les recherches menées sur le sujet se sont concentrées sur la période la plus sombre, allant jusqu’à la Seconde guerre mondiale. Soutenu financièrement par le Fonds national suisse de la recherche scientifique dans le cadre de son programme Sinergia, le projet de recherche interdisciplinaire, «Placing Children in Care: Child Welfare in Switzerland (1940-90)» a pour but de mieux comprendre le système de placement institutionnel des enfants en Suisse dans la seconde moitié du XXe siècle. Il regroupe l’Université de Fribourg, la Haute école du Nord-Ouest de la Suisse, l’Université de Bâle, la Haute école de recherche appliquée de Zurich et l’Université de Genève.

Lire l’article : L’histoire à la marge | Alma & Georges

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Palmyre, comme si elle était restée intacte – Bibliobs 

4 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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Veyne publie « Palmyre, l’irremplaçable trésor ». Jean-Pierre Filiu l’a lu pour BibliObs, avec douleur et gratitude.

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Vieux de près de 2000 ans, l’Arc de Triomphe romain de Palmyre. Y. Ubelmann

Paul Veyne publie « Palmyre, l’irremplaçable trésor ». Jean-Pierre Filiu l’a lu pour BibliObs, avec douleur et gratitude.

Dans sa magnifique fresque de l’histoire palmyréenne, [Paul Veyne] offre à voir et à comprendre ce que fut, aux confins de l’Empire romain et de la Perse, ce moment de notre humanité. Il nous rend présent, palpable, ce que les jihadistes voudraient effacer, éradiquer, réduire en poussières insaisissables.

La densité d’informations de cet essai est impressionnante, bien qu’elle ne pèse jamais sur un récit enlevé, parfois captivant, souvent pittoresque. On saisit enfin ce qu’est d’être Romain pour un Araméen, comment d’immenses fortunes ont pu se nourrir des caravanes à Palmyre, comment Zénobie a pu croire le pouvoir suprême de l’Empire à portée de sa main. Le cahier de photographies centrales fait écho aux descriptions d’architecture et d’urbanisme. Ce n’est pas Palmyre comme si vous y étiez, c’est Palmyre comme elle aurait dû, une fois entrée dans l’Histoire, y demeurer intacte.

[…] Paul Veyne, en dressant ce tombeau à Palmyre, illustre l’Histoire dans ce qu’elle a de plus noble, car elle nous élève vers la mémoire, donc l’espoir. Qu’il en soit remercié.

Paul Veyne (2015).  Palmyre. L’irremplaçable trésor. Paris: Albin Michel, 144 p., 14,50 euros (en librairie le 2 novembre).

Jean-Pierre Filiu est professeur des universités à Sciences Po (Paris) en histoire du Moyen-Orient contemporain. Il vient de publier «Les Arabes, leur destin et le nôtre», aux Editions La Découverte.

Source : Palmyre, comme si elle était restée intacte – Bibliobs – L’Obs

Classé sous :Histoire savante, Publications

Hacker l’auteur?! Auteur et autorité dans la culture digitale

3 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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A l’ère du numérique et du partage accéléré de l’information, qu’advient-il de notions comme celles d’auteur et de propriété intellectuelle? C’est l’une des questions qui seront abordées lors du cycle de conférences organisé par la Formation continue HEP Vaud-UNIL, du 29 octobre au 3 décembre 2015.

Hacker l auteur 200

Cliquez sur l’image pour télécharger le flyer

A l’ère du numérique et du partage accéléré de l’information, qu’advient-il de notions comme celles d’auteur et de propriété intellectuelle? Quelle autorité possède encore un auteur sur ce qu’il produit une fois sa production diffusée? Quels sont les défis que pose le copier-coller aux institutions de formation? Existe-t-il encore une place pour la copie, pratique fondamentale dans l’histoire de l’écrit et des arts? La rédaction de textes et projets collectifs sonne-t-elle le glas de la création individuelle des idées ou, au contraire, favorise-t-elle son essor? Et à l’école, comment se présente la question de l’auteur, de l’autorité, et de l’originalité des idées?

Un grand nombre d’orateurs aborderont la question de l’auteur.

Cette formation, faisant intervenir un grand nombre d’orateurs, abordera la question de l’auteur dans différents domaines: celui de l’histoire et des cultures, celui des logiciels libres et propriétaires, celui du plagiat et de la propriété intellectuelle, celui de l’enseignement et des apprentissages et, enfin celui de nos existences privées sur Internet, avec cette question: à l’heure où nos faits et gestes sont captés via nos smartphones et autres objets connectés, sommes-nous encore auteurs de nos vies numériques?

Programme

Jeudi 29 octobre 2015 La figure de l’auteur à travers le temps et les cultures De 18h30 à 20h30 Philippe Bornet (UNIL, Lettres), Claire Clivaz (SIB/VITAL-IT), Nicole Durisch Gauthier (HEP Vaud), Etienne Honoré (HEP Vaud), Martine Ostorero (UNIL, Lettres)

Animation: Florence Quinche (HEP Vaud)

Jeudi 5 novembre 2015 Les logiciels libres: une révolution sociale? De 18h30 à 20h30 Sébastien Broca (Université Paris 8, Vincennes-Saint-Denis), Frédéric Schütz (UNIL, Swiss Institute of Bioinformatics)

Jeudi 12 novembre 2015 Internet, droit d’auteur et plagiat De 18h30 à 20h30 Ivan Cherpillod (UNIL, Droit), Hélène Maurel-Indart (Université François-Ra- belais de Tours, Lettres)

Jeudi 19 novembre 2015 L’école: entre création et reproduction des gestes et des savoirs De 18h30 à 20h30 Clara Périssé (HEP Vaud), Lyonel Kaufmann (HEP Vaud), François Ottet (HEP Vaud)

Jeudi 26 novembre 2015 L’auteur peut-il résister à la vague numérique? De 18h30 à 20h30 Véronique Taquin (Paris, écrivain), Frédéric Young (Bruxelles, SACD et SCAM)

Jeudi 3 décembre 2015 (table ronde publique à l’UNIL, Amphimax 415) Sommes-nous auteurs de nos vies numériques? De 18h30 à 20h30 Olivier Glassey (UNIL, SSP), Frédéric Kaplan (EPFL, DHLAB), Isaac Pante (UNIL, Lettres), Solange Ghernaouti (UNIL, HEC) Modération: Alain Kaufmann (UNIL, Interface sciences – société) Soirée organisée en partenariat avec l’Interface sciences – société de l’UNIL

Lien : HEP VAUD | Formation continue: Hacker l’auteur?! – Actu HEP – Actualités et agenda

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Dipity : outil en ligne pour créer des lignes du temps

2 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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Le site : Dipity

Une des forces de la solution Dipity, c’est l’intégration poussée des fonctions de partage. Mail et réseaux sociaux sont à la fête et permettent de partager un ou plusieurs élement d’une frise ou la frise toute entière. Chaque création peut être par ailleurs publique ou privée. Le site Dipity propose d’ailleurs une galerie contenant des centaines de timelines crées par des utilisateurs. Votre frise multimédia peut aussi être intégrée sur un site ou un blog.

L’autre point fort de Dipity ce sont ses fonctions de création en mode collaboratif. C’est un veritable plus. Vous pouvez ainsi créer une frise ou une chronologie multimédia en groupe.

Dernier point mais il n’est pas anecdotique, Dipity fonctionne sur votre ordinateur mais aussi sur la tablette iPad. Le service est gratuit.

Source : Dipity. Creer des timelines interactives.

Classé sous :Outils enseignement

Schlump – Hans Herbert GRIMM – Romans historiques et Aventure

2 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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blank« Anti-nationaliste, anti-héroïque, humaniste […]. Un livre lumineux écrit à une époque sombre. »Frankfurter Allgemeine ZeitungSchlump n’a pas dix-sept ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Malgré son jeune âge, il se porte volontaire. Envoyé en France dans une petite commune occupée par les Allemands, il est chargé d’administrer la vie de plusieurs villages.

Mais la guerre n’a pas seulement besoin de bureaucrates. Schlump doit rejoindre le front. Crasse, maladie, désespoir, déluge de feu… Le jeune soldat découvre l’enfer des tranchées, l’hôpital, puis les séjours plus paisibles dans les campagnes françaises. Il y croise des filles en mal d’amour, des planqués, des profiteurs, mais aussi des compagnons de misère qui tentent de survivre alors que l’armistice tarde à venir.

Paru en 1928, peu de temps avant A l’Ouest rien de nouveau d’Erich Maria Remarque, Schlump a été d’emblée considéré comme un ouvrage pacifiste, d’une immense valeur littéraire et humaine. Brûlé par les nazis dès 1933, puis tombé dans l’oubli, sa redécouverte est aujourd’hui fondamentale.

Source : Schlump – Hans Herbert GRIMM – Romans historiques et Aventure

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement, Publications

Histoire alternative : une classe de Troisième dessine les frontières de l’Europe de 1919.

2 novembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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K-Classroom nous offre une intéressante séquence pédagogique consacrée au Traité de Versailles de 1918.

Afin de mieux comprendre les enjeux nationaux et territoriaux de l’Europe en 1919, lorsque les pays vainqueurs de la Première Guerre mondiale se rencontrent et discutent des frontières et de la paix continentales à la conférence de Versailles (France, Royaume-Uni, Italie, Etats-Unis), les élèves de 3e A se sont livrés à une petite expérience d’histoire alternative.

L’expérience :

Organisés en quatre ateliers de cinq ou six membres, les élèves se sont glissés dans la peau des vainqueurs de la Grande Guerre. Face à une carte politique de l’Europe de 1914, ils ont redessiné les frontières des différents états du continent en se fondant sur leurs réflexions collectives ou en se fiant à leur instinct. Sans références préalables ni documents d’appoint, munis de leurs seules connaissances de cours, ils ont été libres de prendre toutes les décisions jugées nécessaires à condition de suivre deux règles simples :

-montrer, à travers leur production cartographique, que l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie sont les grands états vaincus de la guerre ;

-donner un territoire à chaque peuple aspirant à « disposer de lui-même ».

Afin de ne pas embrouiller les esprits, les modifications territoriales à l’est de l’Europe, issues du traité de Brest-Litovsk de mars 1918, n’ont pas été prises en compte lors de cette expérience.

Bien évidemment, il ne s’agit pas d’en rester là. Les élèves auront ensuite à débattre du résultat et de leurs choix, puis à comparer leur travail au découpage réel issu du Traité de Versailles.

Finalement, un avis d’historien est fourni :

Dénoncé sur le moment comme un Diktat par l’Allemagne, le traité de Versailles a longtemps été critiqué pour son injustice. Il est parfois tenu pour responsable de la montée du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale. L’historiographie [c’est à dire l’écriture de l’histoire] récente apporte des jugements plus nuancés. Elle montre que les solutions parfois bancales qui ont été trouvées reflètent une situation d’une incroyable complexité, et sont souvent les seules possibles dans ce contexte. Bien des points précis ont été revisités, comme le célèbre article 231 du traité de Versailles sur la responsabilité allemande. Celui-ci n’était pas conçu comme une condamnation morale mais comme un moyen de justifier juridiquement le paiement de réparations jugées légitimes au regard des dévastations en France et en Belgique, et dont l’étendue, en réalité, sera moins grave que ce qu’en disait [l’économiste anglais] Keynes. Mais le débat sur la question reste toutefois vif. 

 D’après André Loez, la Grande Guerre, Paris, La Découverte, 2010.

La séquence complète : Histoire alternative : une classe de Troisième dessine les frontières de l’Europe de 1919..

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