K-Classroom nous offre une intéressante séquence pédagogique consacrée au Traité de Versailles de 1918.
Afin de mieux comprendre les enjeux nationaux et territoriaux de l’Europe en 1919, lorsque les pays vainqueurs de la Première Guerre mondiale se rencontrent et discutent des frontières et de la paix continentales à la conférence de Versailles (France, Royaume-Uni, Italie, Etats-Unis), les élèves de 3e A se sont livrés à une petite expérience d’histoire alternative.
L’expérience :
Organisés en quatre ateliers de cinq ou six membres, les élèves se sont glissés dans la peau des vainqueurs de la Grande Guerre. Face à une carte politique de l’Europe de 1914, ils ont redessiné les frontières des différents états du continent en se fondant sur leurs réflexions collectives ou en se fiant à leur instinct. Sans références préalables ni documents d’appoint, munis de leurs seules connaissances de cours, ils ont été libres de prendre toutes les décisions jugées nécessaires à condition de suivre deux règles simples :
-montrer, à travers leur production cartographique, que l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie sont les grands états vaincus de la guerre ;
-donner un territoire à chaque peuple aspirant à « disposer de lui-même ».
Afin de ne pas embrouiller les esprits, les modifications territoriales à l’est de l’Europe, issues du traité de Brest-Litovsk de mars 1918, n’ont pas été prises en compte lors de cette expérience.
Bien évidemment, il ne s’agit pas d’en rester là. Les élèves auront ensuite à débattre du résultat et de leurs choix, puis à comparer leur travail au découpage réel issu du Traité de Versailles.
Finalement, un avis d’historien est fourni :
Dénoncé sur le moment comme un Diktat par l’Allemagne, le traité de Versailles a longtemps été critiqué pour son injustice. Il est parfois tenu pour responsable de la montée du nazisme et de la Seconde Guerre mondiale. L’historiographie [c’est à dire l’écriture de l’histoire] récente apporte des jugements plus nuancés. Elle montre que les solutions parfois bancales qui ont été trouvées reflètent une situation d’une incroyable complexité, et sont souvent les seules possibles dans ce contexte. Bien des points précis ont été revisités, comme le célèbre article 231 du traité de Versailles sur la responsabilité allemande. Celui-ci n’était pas conçu comme une condamnation morale mais comme un moyen de justifier juridiquement le paiement de réparations jugées légitimes au regard des dévastations en France et en Belgique, et dont l’étendue, en réalité, sera moins grave que ce qu’en disait [l’économiste anglais] Keynes. Mais le débat sur la question reste toutefois vif.
D’après André Loez, la Grande Guerre, Paris, La Découverte, 2010.
La séquence complète : Histoire alternative : une classe de Troisième dessine les frontières de l’Europe de 1919..
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