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Histoire Lyonel Kaufmann

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Histoire savante

Google Earth et l'archéologie

14 janvier 2012 by Lyonel Kaufmann

Certains archéologues voient, dans Google Earth une nouvelle manière de faire avancer leurs recherches. L’article Le passé vu du Net | Ecrans revient sur le sujet et nous permet de faire le point de la situation en la matière en lien avec l’enseignement de notre discipline.

Il y a près d’un an, David Kennedy, professeur à l’université d’Australie occidentale à Perth, expliquait dans The Journal of Archeological Science avoir repéré près de deux mille sites archéologiques inconnus en Arabie Saoudite en comparant les vues avec des vieilles photos aériennes prises dans les années 1920. Le tout à des milliers de kilomètres de là, sans avoir quitté son ordinateur et pour un coût dérisoire.

La forteresse Qala’i Hauz en Afghanistan – Photo David Thomas

Si David Kennedy n’est pas le premier à avoir utilisé Google Earth à cet effet, le nombre de sites découverts — 1 977 exactement — frappe par son ampleur. Un an plus tard, il a ajouté plus de 1 000 autres sites à son tableau de chasse.

« Du nord de la Syrie au Yémen, à travers nos différents programmes archéologiques, nous trouvons des sites préhistoriques sur des paysages immenses. Les Bédouins les appellent « l’œuvre des Anciens ». C’est fascinant. Les vestiges de grands cimetières préhistoriques dans des endroits comme Yabrin, dans le centre du pays, sont connus depuis longtemps, mais ils restent peu explorés, observe-t-il. Cet outil a un énorme potentiel pour défricher de vastes zones qui sont largement inaccessibles. »

Le passé vu du Net | Ecrans 

Google Earth n’est pas seulement utilisé par des chercheurs pour « parcourir » des zones inexplorées ou dangereuses situées au bout du monde. Depuis mai 2009, Bertrand L’Hôtellier, qui tient le blog Archeologie.canalblog.com, s’efforce, avec l’aide de Google et du site français Geoportail, de repérer des « traces » archéologiques en Bretagne. Pour sa part, un article de Ciel&Espace présentait les travaux et la démarche d’un autre archéologue du cyberspace : Scott Madry. ((Jouez aux archéologues sur Google Earth))

A sa manière Google Earth relie les outils de l’archéologie actuelle à un univers facilement accessible pour nos élèves et en la classe d’histoire. Dans ce cadre, le blog de Bernard L’Hôtellier (Archeologie.canalblog.com) est un guide utile pour aborder les différents aspects de l’archéologie via Google Earth de la part de l’enseignant.

Archéo Facts | Quand le passé nous revient… propose une rubrique Google Earth dont je signalerai deux articles :

  • Recherche hominidés dans Google Earth
  • Ave Google Earth, internauti te salutant !

Pour sa part, le forum Tout sur Google Earth propose une rubrique thématique « Histoires » et une autre « Archéologie » qui permettent de préparer des visites virtuelles de site de différentes périodes historiques. En anglais, on trouvera un forum encore plus fourni et organisé par périodes. Un dénommé JQ Jacobs propose par régions de visiter des monuments historiques.

Pour rappel, de notre côté, nous avons déjà eu l’occasion d’aborder l’utilisation possible de Google Earth en classe d’histoire : Google Earth et Histoire.

En définitive, Google Earth permet d’enseigner l’histoire à différentes échelles du local au global. C’est aussi un de ses indéniables intérêts.

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

L’histoire par le bas contre le récit national ? d’une configuration des années 68 et de sa déliaison | aggiornamento hist-geo

2 janvier 2012 by Lyonel Kaufmann

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Cet article pose les termes du débat sur l’enseignement de l’histoire en France sous l’éclairage des débats post-1968 et ceux issus de la fameuse polémique initiée par Alain Decaux dans le Figaro : Français, on n’apprend plus l’histoire à vos enfants !

D’un côté, de 1984 à 1992, la parution échelonnée des Lieux de mémoire au titre de la trilogie République / Nation / France engage le renouvellement du genre qu’est le récit national par l’apport de l’approche mémorielle et la topique du lieu.

De l’autre, en terme historiographique, l’histoire par le bas en France peut se lire soit comme l’expression de la Nouvelle histoire pratiquée par l’Ecole des Annales, soit comme l’écho de pratiquée outre-manche par E.P Thompson. Si toutes deux participent d’une déconstruction du roman national, la première de ces approches trouve à s’inscrire peu ou prou dans l’édifice disciplinaire de l’histoire entre recherche et enseignement quand la seconde s’entend davantage comme l’irruption d’une radicalité politique sur la scène française de l’histoire. Le récit national est alors interrogé à partir d’une histoire centrée sur le récit des luttes populaires. Suzanne Citron est la principale figure de proue pour son intégration au niveau scolaire.

Ce texte est une intervention de Vincent Chambarlhac au séminaire “La fabrication du commun/récits de l’histoire nationale par des élèves. Il est à comprendre comme une réflexion “en cours” propre au travail d’un séminaire.

via L’histoire par le bas contre le récit national ? d’une configuration des années 68 et de sa déliaison | aggiornamento hist-geo.

Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante, Opinions&Réflexions

L’histoire par le bas contre le récit national ? d’une configuration des années 68 et de sa déliaison | aggiornamento hist-geo

2 janvier 2012 by Lyonel Kaufmann

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Cet article pose les termes du débat sur l’enseignement de l’histoire en France sous l’éclairage des débats post-1968 et ceux issus de la fameuse polémique initiée par Alain Decaux dans le Figaro : Français, on n’apprend plus l’histoire à vos enfants !

D’un côté, de 1984 à 1992, la parution échelonnée des Lieux de mémoire au titre de la trilogie République / Nation / France engage le renouvellement du genre qu’est le récit national par l’apport de l’approche mémorielle et la topique du lieu.

De l’autre, en terme historiographique, l’histoire par le bas en France peut se lire soit comme l’expression de la Nouvelle histoire pratiquée par l’Ecole des Annales, soit comme l’écho de pratiquée outre-manche par E.P Thompson. Si toutes deux participent d’une déconstruction du roman national, la première de ces approches trouve à s’inscrire peu ou prou dans l’édifice disciplinaire de l’histoire entre recherche et enseignement quand la seconde s’entend davantage comme l’irruption d’une radicalité politique sur la scène française de l’histoire. Le récit national est alors interrogé à partir d’une histoire centrée sur le récit des luttes populaires. Suzanne Citron est la principale figure de proue pour son intégration au niveau scolaire.

Ce texte est une intervention de Vincent Chambarlhac au séminaire “La fabrication du commun/récits de l’histoire nationale par des élèves. Il est à comprendre comme une réflexion “en cours” propre au travail d’un séminaire.

via L’histoire par le bas contre le récit national ? d’une configuration des années 68 et de sa déliaison | aggiornamento hist-geo.

Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante, Opinions&Réflexions

The New Deal : A Modern History | Michael Hiltzik

6 novembre 2011 by Lyonel Kaufmann

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Tout d’abord laissez-moi affirmer ma ferme conviction que la seule chose que nous devons craindre est la crainte elle-même… une terreur sans nom, irraisonnée, injustifiée qui paralyse les efforts nécessaires pour la convertir et nous permettre d’avancer.

Discours d’inauguration de Franklin D. Roosevelt

Cb4fe The New Deal A Modern American History by Michael Hiltzik

1 million de kilomètres d’autoroutes, 8.000 parcs, le pont de Triborough : les conservateurs qui s’attaquent au New Deal ont-ils vraiment conscience de ce que le pays lui doit? La réponse est déjà dans la question posée par l’historien Michael Hiltzik lorsqu’il présente le New Deal dans un texte repris par Slate (« Ce que le New Deal a apporté aux Etats-Unis »).

Pour Hiltzik, une bonne partie de l’héritage de Franklin Roosevelt repose sur ces infrastructures nées du New Deal, mais

une autre partie, plus grande encore, est liée aux transformations qu’il opéra dans les structures sociales et économiques du pays.

Ensuite, «le New Deal a également concouru à instiller, dans l’esprit des Américains, la foi inébranlable dans la capacité du gouvernement à leur venir en aide en cas de crise. Pour le dire autrement, le New Deal a établi le concept de la sécurité économique par responsabilité collective.»

Enfin, «le New Deal a cessé de fait en 1939, alors que Roosevelt était contesté et que la menace de la guerre se précisait. A bien des égards, il demeure inachevé.»

Route newdeal

La construction d’une route en 1933 / Franklin D Roosevelt Library and Museum, via Wikimedia Commons

Cet inachèvement peut s’apprécier à la lumière de la situation économique actuelle et de l’extrait suivant tirés de The Modern Corporation and Private Property (1932) écrit parAdolf Berle et Gardiner Means :

When nearly seventy per cent of American industry is concentrated in the hands of six hundred corporations; when more than half of the population of the industrial east live or starve, depending on what this group does . . . the individual man or woman has, in cold statistics, less than no chance at all. The President’s stricture on “regimentation” . . . is merely ironic; there is regimentation in work, in savings, and even in unemployment and starvation. . . . What Mr. Hoover means by individualism is letting economic units do about what they please.

Le problème mis en avant par Berle et Means reste entier et s’est largement amplifié alors qu’aujourd’hui la santé économique d’un pays, voire mondiale, dépend de la santé financière d’un nombre limité d’instituts financiers.

Sur la Grande Dépression et le New Deal, nous avons déjà publié les articles suivants en lien avec leur enseignement:

  • Grande Dépression et New Deal : 1. Comment ce sujet est-il traité par l’histoire scolaire?
  • Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie? (1)
  • Grande dépression et New Deal : 2. Que nous dit l’historiographie (2)
  • Grande dépression et New Deal : 3. Ressources en ligne
  • Photographier une crise économique de 1929 à 2010

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications, sur le web Balisé avec :Crise économique, CriseEconomique, Grande Dépression, New Deal, Roosevelt, USA

Léonard humaniste? | aggiornamento hist-geo

28 octobre 2011 by Lyonel Kaufmann

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Alors que Les nouveaux programmes de 5ème et de Seconde accordent une place importante à l’étude d’un personnage emblématique de la période humaniste et de la Renaissance, Pascal Brioist (Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance, Université de Tours) mène l’enquête : Léonard de Vinci est-il soluble dans l’humanisme?

En ces temps où l’adjectif « humaniste » redevient à la mode en politique, la question « Léonard de Vinci  était-il un humaniste ?» peut sonner comme une provocation. Pourtant, elle est totalement légitime si on accepte de la relire au crible de la définition que Léonard de Vinci donnait de lui-même : un homme sans lettres « omo sanza lettere ». En effet, comment un individu ne parlant ni le latin ni le grec, qui n’avait pu fréquenter l’université en raison de sa naissance illégitime, qui par conséquent ne connaissait les grands auteurs antiques que de façon indirecte, aurait-il pu prétendre au titre d’humaniste ? Dans l’antiquité, le terme de studia humanitatis s’appliquait, chez Cicéron ou d’autres auteurs, à un cycle de disciplines littéraires et morales. Souvenons nous qu’au XVe et au XVIe siècle, le terme désigne, dans l’argot estudiantin, les professeurs de grammaire et de rhétorique et par extension les étudiants de ces matières. Rien à voir, donc, avec Léonard puisque l’humanisme a pour base une pratique des lettres antiques. Cependant, comme la plupart des penseurs sont formés à cette discipline, il en découle pour eux une nouvelle façon de sentir et de penser influencée par la philosophie classique et caractérisée par la conviction que la philologie critique et l’étude des langues anciennes permettra de libérer l’homme.

A partir de ce constat, Pascal Brioist pose la question suivante : Quand l’idée d’un Léonard porte-drapeau de l’humanisme est-elle née ?
Au terme de son enquête qui le mène de la Renaissance au 20e siècle, il en arrive à la conclusion que «Faire de « l’homme sans lettres » un humaniste relève au mieux de l’approximation.

L’enquête que je vous invite à lire :  Léonard humaniste? | aggiornamento hist-geo.

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Opinions&Réflexions, Outils enseignement Balisé avec :Enseignement, Historiographie, humanisme, Renaissance

Civil War Diaries & Letters Transcription Project | Iowa Digital Library

20 octobre 2011 by Lyonel Kaufmann

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Grâce au développement du «crowdsourcing» ou de démarches collaboratives rendues possible par le web, les bibliothèques ou les archives sont maintenant en mesure d’utiliser les connaissances et l’intérêt du public en général pour répondre aux objectifs qu’ils n’auraient jamais le temps des ressources, financières et du personnel d’atteindre par leurs propres moyens.

Civilwar

C’est ainsi que la bibliothèque de l’Université de l’Iowa s’adresse-t-elle au public pour l’aider à retranscrire numériquement des documents manuscrits concernant la Guerre de Sécession (Civil War). Au total cela représente 3011 pages.

Chacun-e peut donc participer et voir l’avancement du projet document par document. Chacun dispose aussi d’une copie numérique du document original et sa transcription à côté.

C’est donc un excellent moyen de mettre élèves ou étudiants en relation avec l’archive.

Source : Civil War Diaries & Letters Transcription Project – Civil War Diaries and Letters Digital Collection – Iowa Digital Library – The University of Iowa Libraries.

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, sur le web Balisé avec :CivilWar, crowdsourcing, DigitalHumanities, GuerreSécession, Histoire, RevuePresse, Sources&Documents

Compte-rendu – Nathan Wachtel : La vision des vaincus

2 août 2011 by Lyonel Kaufmann

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Couverture de l'édition de 1992

Compte-rendu par Clara Chevalier dans Devenir historien- ne de Nathan Wachtel, La vision des vaincus. Les Indiens du Pérou devant la Conquête espagnole, 1530-1570, Paris, Gallimard, coll. « Folio Histoire », 1992 (1e éd. coll. « Bibliothèque des Histoires », 1971), 395 p.

Pour rappel, cet ouvrage se propose d’envisager la conquête espagnole de l’Amérique du Sud, au XVIe siècle, du point de vue des « vaincus », c’est-à-dire des Indiens. Il a été réédité en mars 1992 dans la collection « Folio Histoire ». Il est paru pour la première fois en 1971 . Dans la préface de 1992, Nathan Wachtel revient sur son travail et dresse un bref bilan des recherches historiques menées depuis lors sur les sociétés préhispaniques d’Amérique du Sud.

Au terme de son compte-rendu, Clara Chevalier conclut

Le projet de cet ouvrage, qui consiste à décentrer un point de vue, à changer de perspective, a fait date. Il s’adresse très manifestement à un lectorat occidental. Nul doute qu’un-e chercheur-e péruvien-ne, porteur-se d’un point de vue différent, aurait produit un tout autre travail. Il s’agit ici pour l’auteur de rendre intelligible la « vision des vaincus » aux Européens en l’expliquant à l’aide de concepts qui leur sont familiers. À la lecture, on ne peut s’empêcher d’établir des rapprochements avec l’histoire européenne : par exemple, le statut des yana fait penser à celui des serfs, et l’efficacité de la conquête espagnole semble reposer sur des causes similaires à celles qui expliquent le succès de César en Gaule. Les différents modes de possession foncière sont mis en relation par N. Wachtel avec ceux du système féodal. La question de la possibilité d’opérer un déplacement du point de vue demeure ouverte, et les réflexions qui découlent de la démarche proposée par cet ouvrage continuent d’alimenter les débats qui traversent les études postcoloniales.

Un ouvrage qui près de quarante ans après sa parution garde  tout son intérêt et mérite donc d’être lu. A ce titre, l’édition en poche le rend d’autant plus accessible.

Le compte-rendu complet : Histoire, anthropologie et ethnohistoire | Devenir historien-ne.

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Publications

Des difficultés d'enseigner le conflit israélo-arabe en France

30 juillet 2011 by Lyonel Kaufmann

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Dans Rue89, l’historien Sébastien Ledoux et le sociologue Samuel Ghiles Meilhac décryptent la censure effectuée par les éditions Hachette, sous la pression d’organisations juives, se rapportant à une légende photographique dans son chapitre consacré à « L’ONU et la question palestinienne, 1947-1948 ».

Il donc aura suffi d’un mot, d’une phrase pour qu’une question d’histoire se retrouve censurée dans un manuel scolaire : « La Nakba. Les conquêtes de l’armée israélienne ont entraîné l’exode de près de 700 000 Palestiniens » (p. 139).

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La page modifiée du manuel Hachette

Dans la partie vocabulaire de ce chapitre, le terme Nakba était défini ainsi :

« Nakba : (“catastrophe” en arabe) expulsion de populations palestiniennes pendant la guerre israélo-arabe de 1948. »

Pourtant le document et le texte incriminés correspondent tout à fait aux avancées de l’historiographie israélienne elle-même. En effet, les positions des « nouveaux historiens » israéliens qui avaient, voici une vingtaine d’années, mis en cause le discours officiel autour de la création d’Israël, en mettant entre autres en avant les conséquences de la guerre de 1948 sur les populations civiles palestiniennes, sont maintenant intégrées dans les milieux académiques israéliens.

Pour Sébastien Ledoux et Samuel Ghiles Meilhac

Il serait assez paradoxal que nous puissions en France rester dans un récit scolaire qui refuserait de transposer des savoirs universitaires stabilisés au nom d’une lutte contre l’« idéologisation » et le « révisionnisme ».

de plus

Intervenir pour obtenir le retrait du mot Nakba revient à laisser Israël en dehors de l’écriture de l’histoire.

En intervenant de la sorte, dans le droit fil de cette volonté israélienne, les institutions juives posent Israël en éternelle victime, un Etat qui ne saurait commettre des fautes ou des crimes.

Les auteurs :  Sébastien Ledoux, historien travaillant sur le devoir de mémoire, coauteur d’un rapport de l’INRP sur « L’Enseignement de l’esclavage en France » (2011), et Samuel Ghiles Meilhac, sociologue, auteur de « Le Crif, de la résistance juive à la tentation du lobby » (2011).

L’article : Des difficultés d’enseigner le conflit israélo-arabe en France | Rue89

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Franco « rigoureux et efficace » ? Une bio fait scandale en Espagne | Rue89

8 juin 2011 by Lyonel Kaufmann

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Point de dictateur : Francisco Franco était un « chef rigoureux et efficace », selon un volumineux dictionnaire biographique financé par des fonds publics qui secoue l’Espagne.

Les extraits rapportés par l’article de Rue89 sont édifiants en eux-mêmes:

« Le courage et le sang froid qu’il montrait sur le champ [de bataille] l’a vite rendu célèbre »

« Une longue guerre de près de trois ans lui permit de vaincre un ennemi qui, en principe, comptait sur des forces plus grandes.

Pour se faire […] et compte tenu de l’hostilité de la France et de la Russie, il dut établir des engagements étroits avec l’Italie et l’Allemagne. »

Par ailleurs, le régime franquiste était « autoritaire et non totalitaire »,et  le terme de « dictateur » n’apparaît à aucun moment. Aucune mention non plus n’est faite à la répression franquiste pendant et après le conflit. Pourtant,

l’instruction avortée du juge Baltasar Garzón sur les crimes du franquisme avait eu le temps de recenser au moins 110 000 victimes encore disparues aujourd’hui.

Dans le fond, le résultat n’est guère étonnant lorsque l’on apprend que l’auteur de l’article, Luis Suárez est «un historien spécialiste de l’époque médiévale ayant de bonnes relations avec la famille Franco.»

Devant le scandale,  la vénérable Académie Royale d’Histoire (RAH dans ses sigles espagnols) —financés par 6,4 millions d’euros de subventions publiques— devrait cependant amender la version électronique des biographies les plus polémiques et de corriger les futures éditions en version papier.

L’article complet :  Franco « rigoureux et efficace » ? Une bio fait scandale en Espagne | Rue89.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

André Loez, 14-18. Les refus de la guerre. Une histoire des mutins

30 mai 2011 by Lyonel Kaufmann

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André Loez propose une nouvelle approche de la questions des mutineries de 1917 et renouvelle ainsi son questionnement. Le compte-rendu d’Antoine Prost dans la Revue Le Mouvement Social nous présente les éléments principaux de cet important travail.

loez-refus-guerre1.previewAinsi, pour A. Loez, avant de chercher des raisons aux mutins, il faut comprendre pourquoi le choix d’une révolte est devenu possible au printemps de 1917. L’échec du Chemin des Dames n’est pas une explication suffisante : 22 unités seulement sur les 85 touchées par les mutineries avaient été engagées le 17 avril, tandis que 19 étaient au repos complet et 8 dans un secteur calme. La 5e DI, où la mutinerie fut spectaculaire, était en réserve. La dénonciation des attaques inutiles et la lassitude de la guerre apparaissent beaucoup plus tôt. La désobéissance des soldats ne relève donc pas d’une démotivation passagère et vite surmontée, mais elle révèle que «d’autres choix et d’autres conduites sont devenues possibles et pensables, en raison d’une inflexion des cadres sociaux et symboliques de l’obéissance »
D’autres éléments et événements sont donc avancés par A. Loez pour qu’une représentation de l’avenir où il devient envisageable que la guerre puisse prendre fin parmi les mutins:

  • la Révolution russe,
  • L’entrée en guerre des États-Unis,
  • le recul allemand sur la ligne Hindenburg,
  • l’espoir suscité par les préparatifs du Chemin des Dames,
  • l’impression de flottement au sommet de la hiérarchie lors de la nomination de Pétain.

La perspective d’une paix ne serait plus absurde et prendrait plus de consistance avec les grèves de mai et surtout le congrès socialiste de Stockholm auquel les délégués français ne peuvent se rendre devant le refus du gouvernement de leur délivrer des passeports. Par ailleurs, l’exemple vite connu des premiers refus d’obéissance donne des idées.
Concernant ensuite la question du sens des mutineries. A. Loez refuse alors «la posture du chercheur omniscient qui sait lire et narrer le grand texte de l’histoire». A l’étude des propos des mutins, A. Loez définit quatre types de mutins :

  • les tapageurs,
  • les grévistes, de bons soldats injustements traités,
  • les citoyens qui réclament leurs droits,
  • les militants qui se mobilisent pour la fin de la guerre.

En définitive, pour A. Loez et A. Prost, il ne faut pas se laisser enfermer dans l’alternative patriotes ou pacifistes : la réalité est beaucoup plus complexe et mouvante. Mais une constante demeure : la nécessité, pour les mutins, de construire la légitimité de leur action.

Le compte-rendu : Antoine Prost, «Compte rendu de André Loez, 14-18. Les refus de la guerre. Une histoire des mutins, 2010 », Le Mouvement social..

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications Balisé avec :14-18, 1917, Historiographie, mutineries, mutins

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