One Word: Christopher Columbus (Native Americans)
OneWorld a invité des Amérindiens à donner leur avis concernant Christophe Colomb. Et vous qu’avez-vous appris concernant Christoph Colomb à l’école ?
Posté par WatchCut le mardi 24 novembre 2015
One Word: Christopher Columbus (Native Americans)
OneWorld a invité des Amérindiens à donner leur avis concernant Christophe Colomb. Et vous qu’avez-vous appris concernant Christoph Colomb à l’école ?
Posté par WatchCut le mardi 24 novembre 2015
Le procès Eichmann, en avril 1961, fut un moment décisif: dans l’histoire de l’Europe, dans l’histoire d’Israël, dans l’histoire de l’humanité. Le procès du plus célèbre fonctionnaire nazi est analysé, sous divers angles, dans « le Moment Eichmann ». L’historienne Annette Wieviorka a codirigé l’ouvrage. Entretien de BibliObs.
Le livre dirigé par Sylvie Lindeperg et Annette Wieviorka analyse, sous divers angles, le déroulement et l’écho de ce procès. Depuis les comptes-rendus à la radio (chapitre d’Amit Pinchevski, Tamar Liebes, Ora Herman), jusqu’à l’utilisation des archives (chapitre de Stewart Tryster), en passant par la représentation de la Shoah en URSS (Vanessa Voisin) ou l’étude de l’empreinte du procès dans le cinéma israélien (Ophir Lévy), le livre démonte toute la mécanique de cette représentation, théâtrale sous bien des aspects, qui se termina par la pendaison – mille fois méritée – d’Adolf Eichmann.
Désormais, il n’y avait plus d’impunité pour les génocidaires.
J’ai plus particulièrement appris :
Dans votre livre, on peut lire qu’Israël n’était pas intéressé par la chasse aux nazis, et que, pourtant, on a conçu des lois, très rapidement, qui punissaient le nazisme.
Oui, mais la loi de 1950, sur les nazis et leurs collaborateurs, n’était pas faite pour les SS. Elle était faite pour les Juifs, ceux qu’on considérait comme des collaborateurs juifs, les membres des conseils juifs, les policiers des ghettos, les kapos des camps de concentration. Il y a eu des dizaines de procès contre les kapos.
En ce qui concerne Eichmann, Israël n’était pas très intéressé par l’idée d’un procès: c’est un homme, Fritz Bauer, procureur général du Land de Hesse, qui a forcé la main à Israël. Il a traqué Eichmann jusqu’en Argentine. Bauer était le héros du film «le Labyrinthe du Silence», sorti en 2014. Il est mort, certains disent de façon étrange, en 1968. Il était Juif, socialiste et homosexuel, donc une cible parfaite pour les nazis. Un nouveau film, sorti en Allemagne en octobre dernier, lui rend hommage: «Der Staat Gegen Fritz Bauer». Il est entièrement consacré à l’affaire Eichmann et doit sortir prochainement en France…
Le Moment Eichmann,
sous la direction de Sylvie Lindeperg et Annette Wieviorka,
Albin Michel, 304 p., 20 euros.
L’entretien : http://ift.tt/1Qc86fJ
Qu’est ce qui permet de faire réussir des élèves qui jusque là ne réussissaient pas ? Partant de l’analyse des dispositifs utilisés dans des structure expérimentales, comme les internats d’excellence ou des micro lycées, une étude diligentée par l’Ifé, le Commissariat à l’égalité des territoires et l’Acsé, élargit la question à celle du soutien aux élèves. L’ouvrage, où on retrouve des auteurs comme D Glasman, P Rayou, ou E Bautier par exemple, démonte avec lucidité les résultats, succès comme échecs, de ces structures. Il en découle des « invariants » du soutien scolaire et surtout une réflexion profonde sur l’aide. Une leçon qui s’adrese à tous les établissements et qui invite à un nouvel équilibre entre ce qui relève de la bienveillance, du culturel et du cognitif.
Je retiens :
Lutter contre la pensée magique
On entre ainsi dans la partie la plus interessante de l’étude qui lui donne sa valeur universelle. Les auteurs entreprennent de démonter les dispositifs utilisés et même les représentations des enseignants, qui s’avèrent somme toute assez classiques. » Les équipes que nous avons rencontrées partagent souvent une conception de la réussite des élèves et de l’aide à leur apporter basée sur quelques principes. Tout d’abord, une double logique semble guider leur action, celle selon laquelle « si l’élève travaille plus, il va réussir mieux » et celle selon laquelle « pour que l’élève travaille plus et mieux il doit être réconcilié, heureux en confiance avec l’activité scolaire ». » C’est l’idée que » Si on offre du soutien, les élèves vont progresser et c’est ce que l’on cherche « .
Mais ce qu’observent les auteurs c’est que » les élèves auxquels les dispositifs sont les mieux adaptés sont ceux qui ont le moins besoin d’aide, sont les plus autonomes et les plus au clair sur ce qu’ils dominent et ce qu’ils ne dominent pas ». Car les auteurs y voient une forme de pensée magique : » cette conception pourrait bien reposer sur l’idée d’un « effet magique du soutien », où les savoirs et l’entrée dans ces derniers, ainsi que les liens et les tissages entre les différents registres vont de soi… À l’épreuve des faits, la réalité n’est pas si simple et les soutiens offerts sont tour à tour détournés, délaissés, mobilisés et dans ces différentes configurations, on peut se demander si est soutenu ce qu’on pense avoir soutenu ou à l’inverse tout autre chose ». On retrouve dans cette analyse l’écho des travaux sur les malentendus et la nécessité d’expliciter les enseignements.
Le compte-rendu du Café pédagogique : http://ift.tt/1mx5W2w
Inégalités sociales, inégalités d’aspiration, inégalités scolaires… Ces expressions largement utilisées aussi bien dans les travaux de recherche que dans les discours politiques ne doivent pas masquer deux autres termes qui sont tout aussi importants et complémentaires : différence et fracture. Pour le dire simplement, tous pareils et pourtant tous différents. Or dans nos usages du numérique, nous sommes tous pareils et pourtant une analyse plus approfondie permet de mettre à jour ces différences.
Je retiens particulièrement à la question Numérique et égalité des chances
Arrive, à la suite des médias de masse, le numérique qui, contrairement au livre et à l’écrit, est dans tous les foyers, utilisé autant par les adultes que par les enfants. Y aurait-il alors une possibilité de renversement des différences et donc des inégalités ? Si tous les enfants accèdent aux objets numériques, n’y aurait-il pas une forme d’égalité des chances. La fracture numérique serait dans l’usage et pas dans la possession nous disent les chercheurs. Oui mais comment ? D’abord signalons que le monde scolaire n’a toujours pas fait son aggiornamento à propos de cette évolution essentielle des pratiques sociales par le numérique. Donc les inégalités continuent de s’appuyer sur les mêmes éléments antérieurs.
Suffirait-il que l’école développe l’usage du numérique pour que les choses changent ? Il est probable que non. En effet, il faut aller voir du côté de la qualité des pratiques et leur environnement pour approcher la question. Pour la lecture comme pour l’usage du numérique, on a tendance à oublier que la manière d’utiliser l’écrit dans un espace inscrit dans une dynamique de développement appuyée sur la relation humaine, une affectivité, des émotions, est déterminante. Il en est de même pour l’ensemble de l’environnement médiatique, télévision, photo, audio etc.
Le billet de Bruno Devauchelle: http://ift.tt/1Qc86fu
Il n’y a pas de questions plus récurrentes que celle de l’introduction des nouvelles technologies au sein de l’école. Quel peut être leur apport, et surtout, leur valeur pédagogique ? Nous permettront-elles d’apprendre différemment ? Dans cet article, l’auteur s’éloigne toutefois des débats – souvent rageurs – qui agitent les pédagogues ces temps-ci : on n’évoquera pas l’introduction des tablettes, de l’internet, des smartphones. On n’abordera même pas la question de l’apprentissage du code, du moins sous sa forme classique. L’article s’intéresse à des technologies expérimentales soit la réalité virtuelle, Minecraft et l’impression 3D.
Lire la suite : http://ift.tt/1QXwLrp
Le 2 décembre dernier, le film Demain, réalisé par Mélanie Laurent et Cyril Dion, est sorti en salle. Un « phénomène de société », selon un article du Monde du 3 février.
Il envisage de façon plutôt optimiste la question de la crise écologique, en présentant une série de microsolutions qui marchent. Parmi ces solutions, le concept de « permaculture » remporte la part du lion, illustré par l’exemple bien connu de Détroit, dans le Michigan.
Ville développée autour de l’industrie automobile, Détroit est aujourd’hui sinistrée par la crise industrielle, désertée par ses habitants qui avaient les moyens, laissant derrière eux un paysage urbain littéralement en friche. Une partie des habitants s’est alors retroussé les manches, pour cultiver ces friches urbaines, cherchant à produire au sein de la ville une partie des produits frais qu’ils consomment. Bref on cultive dans la ville, parce que la ville cesse d’être dense, et cesse d’être riche. Mais si on regarde en arrière, c’est ce qu’on a toujours fait avant le XVIIIe siècle. Alors, le Moyen Âge, pionnier de l’agriculture urbaine ?
Lire la suite sur ActuelMoyenAge http://ift.tt/1QtaUWc
Deux ans après la votation populaire sur l’initiative contre l’immigration de masse, les hautes écoles mettent en garde contre les conséquences de l’initiative de mise en œuvre et publient un manifeste collectif sur l’importance de la formation et de la recherche suisse. Non seulement la formation et la recherche sont en jeu, mais également l’économie et la prospérité de la Suisse.
Si l’initiative de mise en œuvre était adoptée le 28 février 2016, cela aurait des conséquences tragiques pour la formation et la recherche en Suisse. La Suisse violerait ainsi des engagements en matière de droit international et dérogerait à l’accord sur la libre circulation des personnes. Les négociations déjà ardues engagées avec l’UE pour les accords sur la recherche seraient considérablement entravées. Dans le pire des cas, l’UE pourrait recourir à la clause dite guillotine et résilier tous les accords – en particulier celui concernant la coopération scientifique et technologique.
Si la Suisse ne parvient pas à un accord avec l’UE d’ici fin 2016, elle sera définitivement exclue des accords européens sur la formation et la recherche. Les conséquences économiques seraient désastreuses. En effet, davantage de fonds de recherche sont alloués à la Suisse par l’Union européenne que l’inverse. Selon un rapport récent du Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation, la Suisse a attribué entre 2007 et 2013 CHF 2’263 millions à l’UE. L’UE, quant à elle, a versé CHF 2’482 millions à la Suisse. 39% ont profité aux EPF, 28% aux universités, 3% aux hautes écoles spécialisées et 22% aux entreprises.
Dans leur manifeste « Pour une Suisse au centre du paysage européen de la formation et de la recherche », les hautes écoles expriment leur préoccupation concernant l’avenir de la place économique suisse. Il est aujourd’hui urgent de garantir les conditions-cadres pour la formation et la recherche en Suisse. Si la Suisse veut conserver sa position de leader, elle doit aussi être capable de se mesurer à l’échelle internationale avec les meilleurs dans le domaine de la formation et de la recherche.
Communiqué de presse, 8 février 2016
Manifeste « Pour une Suisse au centre du paysage européen de la formation et de la recherche
Les microcosmes éducatifs ne bruissent que de ça… Après les MOOC et les tablettes, la classe inversée est, semble-t-il, au cœur de la réflexion de tous ceux qui veulent bien se préoccuper de faire avancer la pédagogie et de la mettre en adéquation avec son temps. Écrivez un article avec, dans le titre, l’expression « classe inversée » ou, mieux, « flipped classroom » qui fait tout de suite plus branché et vous verrez votre notoriété en ligne atteindre des sommets. Pour tout vous dire en secret, ce billet de Michel Guillou n’a d’autre but que celui-là…
Le billet de Michel Guillou : http://ift.tt/1T2Oz7I
L’exemple de la carte de géographie
Stéphane Bonnery a popularisé l’exemple emblématique d’Amidou, en cours de géographie de collège, lors d’une leçon de début d’année ou il s’agit d’apprendre à réaliser une carte en respectant un code de couleurs en fonction des reliefs – les plaines sont en vert et les montagnes en marron.
Pendant toute la séance, l’enseignante essaie d’attirer l’attention des élèves sur ce code, répète que « quand il y a plus de 1000 mètres, on utilise le marron le plus foncé » ou que « si c’est moins élevé c’est moins foncé » … Amidou lui, cherche à bien colorier, « à faire juste ». Il a, depuis le début de sa scolarité, développé une façon de faire que l’on observe souvent, notamment dans des classes d’établissements populaires : seul le résultat compte.
Ainsi, comme d’autres élèves, il va harceler l’enseignante : « Madame, cette zone-là, c’est vert ? ». Quand l’enseignante répond : «mais non, je l’ai dit deux cents fois, c’est le marron le plus foncé parce que…», Amidou n’entend que le nom de la couleur et s’empresse de colorier, sans prêter plus d’attention aux explications. Amidou est là pour « faire le travail », c’est-à-dire appliquer des consignes. Il n’imagine pas que cette tâche vise des contenus de savoir : la notion de relief, le codage d’une carte. À l’inverse, pour l’enseignant – qui a été un bon élève – il est très compliqué de comprendre ce que les élèves ne comprennent pas, surtout quand le résultat est correct. Car, à la fin de la séance, Amidou a effectivement bien colorié sa carte. Mais il n’a pas compris pourquoi c’est exact.
Et ce n’est pas à la maison qu’il va mieux le comprendre, ni même pendant l’aide aux devoirs quand il révise pour l’interrogation prévue. Quand quelques jours plus tard, il doit colorier une carte différente – car pour vérifier que les élèves ont bien compris l’enseignante ne donne pas la même carte que celle réalisée en classe – Amidou ne sait pas faire … Il est même scandalisé : « C’est pas juste, c’est pas la carte qu’il fallait apprendre ! ». Et, quand le chercheur lui demande comment ont fait ceux qui ont réussi, il répond : « Je me demande bien qui leur a dit que ce ne serait pas la même carte le jour du contrôle…»
S. Bonnery, Comprendre l’échec scolaire. Elèves en difficultés et dispositifs pédagogiques, La Dispute, coll. « L’enjeu scolaire », 2007, 214p. Extrait en ligne sur le site du centre
Alors que 2016 marquera le centenaire de l’Insurrection de Pâques à Dublin (appelée également les Pâques sanglantes), le journal anglais The Guardian publie un très intéressant article sur la mémoire de cet événement. Indirectement un tel article fait écho à la manière dont les sociétés actuelles sont confrontées au terrorisme.
La mémoire de l’Insurrection de Pâques a longtemps été hanté par une angoissante question: est-elle maintenant terminée? Le soulèvement peut être considérée comme un événement fondateur pour trois entités politiques: la République d’Irlande, Irlande du Nord et (bien que cela est commodément ignoré) l’actuel Royaume-Uni, qui a changé radicalement quand la plupart de l’Irlande a gagné son indépendance. Pourtant, la lutte a toujours été de décider si elle est l’histoire ou l’actualité, quelque chose qui est arrivé ou un présage de quelque chose devant encore se produire.
L’article met en évidence le contraste entre l’échec programmé de cette insurrection lamentable, limitée à Dublin où il n’était question que de tenir un nombre limité de bâtiments publics avant que les troupes britanniques n’écrasent la rébellion et sa puissance dans l’imaginaire collectif irlandais.
Bien évidemment la puissance évocatrice de cet événement doit une partie de son succès au poème Easter 1916 de WB Yeats (All changed, changed utterly / A Terrible beauty is born), mais elle le doit beaucoup aux Britanniques qui par la suite exécutèrent en mai 15 chefs de la rébellion. A partir de ce moment-là, l’humeur du public a commencé à changer et les rebelles, au lieu d’être des fous dangereux, sont devenus des martyrs ((A l’image de James Connolly exécuté par un peloton d’exécution attaché à une chaise, car il était déjà blessé et ne pouvait pas se tenir debout.)). Plus précisément, ils sont devenus des martyrs catholiques. Comme le chef rebelle Patrick Pearse l’avait clairement envisagé, le sacrifice à Pâques a été élevés au rang du plus grand des sacrifices de sang : celui du Christ lui-même.
Comment pouvons-nous aujourd’hui contenir cette puissance de l’imaginaire généré par cet événement ? Pour The Guardian, il est impératif que les commémorations restituent des réalités plus complexes, que les rebelles ne soient pas traités sous l’angle soit de saints, soit de terroristes, mais en véritables acteurs politiques d’un conflit européen plus large. Pour le journal, il est réjouissant que le plus grand succès des ventes de livre sur le centenaire n’est pas une hagiographie, mais la récupération minutieuse par Joe Duffy des noms et des histoires des 40 enfants qui ont été tués par des rebelles ou des forces britanniques lors des affrontements. Le contexte de la première guerre mondiale, le rôle central des femmes et la pauvreté épouvantable de Dublin sont tous en cours d’écriture dans l’histoire de l’Insurrection de Pâques 1916. Il faut également accepté que tous ces travaux historiques n’empêcheront pas la force évocatrice et l’imaginaire de l’événement. Il s’agit aussi d’accueillir l’idée même que les rebelles eux-mêmes avait appelé de leurs voeux : la création d’une vraie république de citoyens égaux.
Source : The terrible beauty of the Easter Rising remains alive today | Fintan O’Toole