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Histoire Lyonel Kaufmann

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Humanités Digitales

Dans le Japon de la fin du XVIe siècle : «Assassin’s Creed Shadows» sort enfin.

23 mars 2025 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La série vidéoludique des «Assassin’s Creed» d’Ubisoft comprend désormais un nouvel opus, situé dans le Japon de la fin du XVIe siècle. Les enjeux financiers de cette sortie sont importants pour la société Ubisoft en grande difficulté actuellement. Elle y jouerait son avenir.

«Assassin’s Creed Shadows» (Ubisoft)

«Assassin’s Creed Shadows» est d’autant plus attendu que sa sortie a été repoussée à plusieurs reprises. Il est doublement condamné au succès. En premier lieu en raison de son coût estimé entre 259 et 300 millions de dollars. Plusieurs dizaine de millions d’exemplaires devront ainsi être vendus pour le rentabiliser. En second lieu, Ubisoft est dans la tempête, car les résultats des dernières sorties de jeu vidéo ont déçu provoquant la chute du cours de la société en bourse. Par ailleurs, Ubisoft est toujours confrontée à des scandales de harcèlement au travail de 2020.

«Assassin’s Creed Shadows» (Ubisoft)

Depuis le succès surprise de son premier épisode en 2007, qui a grandement participé à façonner le géant français Ubisoft en major mondiale, Assassin’s Creed s’est transformé en hyperfranchise, comptant plus d’une douzaine d’épisodes majeurs et autant de déclinaisons plus modestes, avant d’être transposé en film hollywoodien, en anime et en manga.

Par ailleurs, comme pour son volet situé durant la Révolution française, il suscite déjà des réactions et critiques au Japon, reprises par… Elon Musk dans sa croisade contre la diversité, l’équité et l’inclusion.

L’intrigue et le gameplay

Japon, 1581 : La province d’Iga brûle autour de vous. Vous assistez, blessé et impuissant, au sourire narquois d’Oda Nobunaga, le seigneur de guerre responsable de nombreuses guerres civiles et de l’unification du pays, du haut d’une colline voisine. Vous dégainez votre katana, dont la lame brille dans la lumière vacillante des flammes. Voici « Assassin’s Creed : Shadows » – à la fois jeu de ninja passionnant et leçon d’histoire. C’est une combinaison étrange, mais elle s’intègre dans une aventure de fiction historique tentaculaire, pleine de découvertes et de tromperies.

Le jeu convoque un archipel déchiré entre de vieux réflexes claniques et le désir d’unification à marche forcée porté par Oda Nobunaga.

Le jeu répond aux attentes des fans de la série qui attendent depuis toujours d’accéder aux figures mythifiées (par le cinéma, la bande dessinée et le jeu vidéo) du samouraï et du ninja.

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Yasuke – samourai noir basé sur une figure historique – et Fujibayashi Naoe, femme ninja. (Ubisoft)

Ces fans trouveront d’un côté, Naoe, une shinobi —visage des campagnes et du monde d’avant— motivée par le désir de venger le massacre de son village écrasé par le shogunat (un gouvernement militaire). De l’autre, Yasuke, colosse noir adopté par l’oppresseur Nobunaga qui en fait un loyal samouraï.

Le gameplay lui-même intègre cette dualité entre traditionnalisme et modernité. Ainsi, héritière du gameplay traditionnel de la série, Naoe déploie un jeu tout en verticalité caractéristique du jeu alors que Yasuke, lui, n’est que pure horizontalité, capable de venir à bout d’une garnison, mais qui se hisse avec le plus grand mal sur la moindre corniche.

Globalement, le gameplay est considéré comme renouvelé jouant même avec les habitudes précédemment acquises par les joueurs. Il surprend même les joueurs et ainsi les séduit (Silence on joue ! Spécial «Assassin’s Creed Shadows» | Libération).

La réception du jeu

Dans The Guardian, Keza MacDonald souligne la singularité et l’intérêt de deux personnages au profil différent :

« Deux protagonistes, deux styles de jeu : Naoe est rapide et silencieuse, et fait de la furtivité un moyen viable et agréable de découvrir le jeu pour la première fois depuis longtemps. Yasuke est fort et habile, et peut trancher les ennemis lorsqu’une situation explose soudainement en conflit. Cela ajoute de la variété et du choix au gameplay. Les deux personnages sont vraiment intéressants et leurs histoires m’intéressent.»

Comme pour les précédents opus, l’univers historique reconstitué sert surtout décor à un jeu d’action où l’on décapite des ennemis :

Like all the previous Assassin’s Creed titles before it, Shadows uses authentic locations and historical figures to seat the game’s time-hopping narrative. Takeda, Fukuchiyama and Himeji castles are all replicated along with the villages, ports and rural landscapes of Central Japan. But as ever, this is first and foremost a game about sneaking over rooftops and skilfully taking down enemies. […] While Ubisoft has put immense effort into capturing the Azuchi-Momoyama period and the nature of the Iga peasant class (the possible origin of the modern ninja archetype), what matters equally is how good it feels to leap off a rooftop and decapitate a passing enemy.
‘It’s been a challenge’: Assassin’s Creed Shadows and the quest to bring feudal Japan to life | The Guardian

Cet univers historique reflète autant nos représentations culturelles modernes de l’époque et de ses guerriers que de l’histoire. Son producteur Jonathan Dumont ne s’en cache d’ailleurs nullement

«Japanese storytelling has been very influential to the development of the game and to all occidental arts in general,” says Dumont. “Kagemusha from Kurosawa, 13 Assassins, Zatoichi, Sekigahara, The Tale of Genji or Musashi from Eiji Yoshikawa, to name the more obvious, have [all] helped shape our vision for the game.»
‘It’s been a challenge’: Assassin’s Creed Shadows and the quest to bring feudal Japan to life | The Guardian

Le décor est loué par la presse anglo-saxone telle Daniella Lucas, dans le Guardian. Elle insiste sur les soins déployés par les développeurs “pour donner une impression d’authenticité au décor, tant dans les paysages que chez les personnes qui les peuplent”.

Début d’une polémique au Japon… reprise par Elon Musk

Le nouvel opus de la saga ultrapopulaire du développeur français Ubisoft crée cependant la controverse, au point d’être discuté jusque dans l’enceinte du Parlement japonais. Outre les scènes violentes se déroulant dans un sanctuaire shintoïste, Courrier international nous apprend que la présence d’un samouraï noir, pourtant historiquement reconnue, est jugée irrespectueuse pour la culture.

Principal mobile de la polémique, une scène où le joueur, incarnant Yasuke, peut détruire des objets spirituels dans un sanctuaire shintoïste, et s’attaquer au prêtre avec un sabre et des flèches. Fait aggravant, le temple en question existe réellement : il s’agit du sanctuaire Itate Hyozu Jinja, dans la préfecture de Hyogo, dans le centre du Japon, dont le nom n’a pas été modifié, et qui forge la légende de l’unique “samouraï noir”.

L’homme d’affaires Elon Musk s’est lui-même engouffré dans la brèche : réagissant à une publication à propos du jeu sur le réseau social X, le milliardaire a déploré le fait qu’Ubisoft ait “injecté de la DEI” (pour “diversité, équité et inclusion”) dans son dernier opus.

Revue de presse

  • Avec «Assassin’s Creed Shadows», Ubisoft espère se remettre sur de bons samouraïs | Libération
  • “Assassin’s Creed Shadows” réussit son immersion dans le Japon féodal | Courrier international
  • Assassin’s Creed: Shadows – a historic frolic through feudal Japan | The Guardian
  • ‘It’s been a challenge’: Assassin’s Creed Shadows and the quest to bring feudal Japan to life | The Guardian
  • Back to the feudal: Assassin’s Creed Shadows is the most beautiful game I’ve ever seen | The Guardian
  • Avec son samouraï noir, “Assassin’s Creed Shadows” fait polémique au Japon | Courrier international
  • Silence on joue ! Spécial «Assassin’s Creed Shadows» | Libération

Classé sous :Histoire active, Humanités Digitales, Médias et technologies, Outils enseignement, Publications

Intelligence artificielle : trois défis pour l’école – Les Cahiers pédagogiques

15 mars 2025 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Quelles perspectives pour l’école tirer des résultats de l’enquête du CRAP-Cahiers pédagogiques « Les collégiens et lycéens et l’intelligence artificielle », réalisée entre décembre 2024 et mars 2025 ? Pour les Cahiers pédagogiques, face à la diversité des usages qu’en font les élèves, les enseignants n’ont pas d’autre choix que de s’emparer de l’IA, afin de mieux former les élèves à utiliser ces outils. Trois défis ont été identifiés pour les élèves du secondaire. Les voici en résumé.

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Image générée par l’intelligence artificielle Dall-E.

1. S’approprier l’IA pour pouvoir l’enseigner

Quoi qu’on en pense, l’IA fait désormais partie de la vie des élèves. L’école doit en tenir compte. Il ne s’agit pas de chercher à empêcher ni même à contrôler, ce qui serait illusoire, mais bien de se l’approprier pour pouvoir en enseigner les usages pertinents.

2. Aller plus loin dans l’utilisation de l’outil

Il est essentiel d’aborder « l’art de prompter », c’est-à-dire la capacité à formuler des requêtes précises et pertinentes pour obtenir des résultats optimaux en utilisant divers outils et en diversifiant les usages de l’IA.

3. Encore et toujours former à l’esprit critique

Comme pour toute production, les résultats générés par l’IA doivent être critiqués, comparés et vérifiés. De plus, il est essentiel de les aider à discerner les moments où l’utilisation de l’IA est pertinente ou non. Enfin, les élèves doivent être sensibilisés aux biais potentiels des algorithmes.

L’article : Intelligence artificielle : trois défis pour l’école – Les Cahiers pédagogiques

La synthèse des résultats de l’enquête : Les élèves face à l’IA : entre séduction et inquiétudes

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Conférence de Caroline Muller (U de Rennes 2) « Des territoires de l’histoire ? A la recherche des pratiques numériques discrètes »

7 mars 2025 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans le cadre de son séjour comme chercheuse invitée au Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques (CRIHN) de l’Université de Montréal, Caroline Muller (Université de Rennes 2) fera une conférence intitulée « Des territoires de l’histoire ? A la recherche des pratiques numériques discrètes » le vendredi 21 mars à 13h30 :

Depuis de bien longues années maintenant, le quotidien de la recherche en sciences humaines et sociales a été bouleversé par la numérisation de nos pratiques, en particulier dans le sillage du développement du micro-ordinateur. Cette numérisation a progressivement touché des pans de plus en plus larges de la recherche, jusqu’à permettre de fonder un champ entièrement dédié à ces possibles, les humanités numériques.  Les réalisations très importantes de ces travaux ont cependant pu contribuer à masquer, en histoire, des transformations essentielles dans la manipulation de la documentation et des sources, transformations peu documentées : par exemple, nous en savons encore peu sur la place du moteur de recherche dans nos choix méthodologiques, ou encore sur l’impact de l’usage du smartphone, ou encore des choix logiciels pour gérer des données de recherche personnelles, sans même évoquer le « Control + F » faisant remonter des mots clefs des tréfonds de nos couches de données. On a peu posé la question de la puissance transformatrice de toutes ces pratiques discrètes et quotidiennes dans les sciences humaines et sociales. Adossé à une enquête de long terme menée avec Frédéric Clavert, mon propos explorera ces nouveaux gestes de la recherche, entre quête de sources, composition de corpus et écriture.

Cette conférence qui sera aussi diffusée en ligne (inscription obligatoire).

Source : Conférence de Caroline Muller (U de Rennes 2) « Des territoires de l’histoire ? A la recherche des pratiques numériques discrètes » | Centre de recherche interuniversitaire sur les humanités numériques

Classé sous :histodons, Histoire savante, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Huit mythes de l’intelligence artificielle pour déconstruire la « hype »

5 mars 2025 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans leur article intitulé « Ne croyez pas à l’hype. Les mythes de l’IA et la nécessité d’une approche critique dans l’enseignement supérieur », publié dans le Journal of Applied Learning & Teaching, les chercheurs Jürgen Rudolph, Fadhil Ismail, Shannon Tan et Pauline Seah déconstruisent pas à pas quelques grands mythes de l’intelligence artificielle (IA) : « Nous démontrons que l’IA n’est pas une entité intrinsèquement autonome, intelligente ou objective, mais plutôt un produit de l’ingéniosité humaine, dépendant d’un travail considérable, souvent sous forme d’exploitation, et de pratiques d’extraction de données. »

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Le site maisouvaleweb propose une synthèse en français de ces huit mythes :

Table des matières
1 Mythe #1 : « L’IA est artificielle »
2 Mythe #2 : « L’IA est intelligente »
3 Mythe #3 : « l’IA rendra le monde meilleur – plus démocratique, plus égalitaire, plus écologique, plus progressiste, plus “ce-que-vous-voulez” »
4 Mythe #4 : « L’IA est objective et impartiale »
5 Mythe #5 : « Les États-Unis sont la seule superpuissance en matière d’IA »
6 Mythe #6 : « L’IA n’affectera pas significativement le marché du travail »
7 Mythe #7 : « L’IA révolutionne l’enseignement supérieur »
8 Mythe #8 : « Les enseignants du supérieur peuvent détecter l’IA avec ou sans IA »
9 Conclusion

Source : Huit mythes de l’intelligence artificielle pour déconstruire la « hype »

Classé sous :EdNum, Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

Google, Wikipédia et ChatGPT. Les trois cavaliers de l’apocalypse (qui ne vient pas). – affordance.info

13 février 2025 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans quel cycle historique inscrire ChatGPT ? Deux interprétations sont possibles : dans l’une, il constitue la troisième étape d’un processus marqué par l’invention du télégraphe, puis par celle des réseaux sociaux ; dans l’autre, il prolonge l’invention de Google, puis de Wikipédia. Mais ChatGPT se différencie aussi de ces deux acteurs car son processus de réécriture permanente n’est pas traçable.

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Pour ma part, je retiens et je partage :

« Pour le résumer d’une formule, Google affiche des liens qui font connaissance, Wikipédia affiche des connaissances qui font lien. ChatGPT fait conversation autant que conservation de connaissances sans liens et de liens sans connaissances. ChatGPT est une éditorialisation ivre, en permanence déplacée, déséditorialisée et rééditorialisée comme Guattari et Deleuze parlaient de déterritorialisation et de reterritorialisation. »

J’aime bien aussi :

« là où le palimpseste de Google se donne à lire dans les liens affichés sur sa page, là où le palimpseste de Wikipédia se donne à lire derrière l’historique de chaque page, celui de ChatGPT est essentiellement inauditable, intraçable, inaccessible, invérifiable, impossible ; il est l’aporie du palimspeste : pleinement évident et parfaitement intraçable. »

Source : Google, Wikipédia et ChatGPT. Les trois cavaliers de l’apocalypse (qui ne vient pas). – affordance.info

Tags : #chatGPT #Google #Wikipedia

Classé sous :EdNum, Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

L’IA générative et l’instrumentalisation de la mémoire de l’Holocauste en Ukraine

25 novembre 2024 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’essor récent de l’intelligence artificielle générative (IA) peut-il conduire à des transformations fondamentales dans le domaine de la mémoire de l’Holocauste ? Plus particulièrement en Europe de l’Est en lien avec le conflit opposant la Russie à l’Ukaine ? L’Institut für Kommunikations- und Medienwissenschaft à l’université de Berne mène actuellement un projet de recherche à ce propos dans le cadre d’un post-doctorat par l’intermédiaire d’un post-doctorat du Dr. Mykola Makhortykh et intitulé « Algorithmic turn in Holocaust memory transmission: Challenges, opportunities, threats ».

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De premiers résultats ont déjà donné lieu à des publications. Il est en est ainsi de l’article suivant Makhortykh, M., Vziatysheva, V., & Sydorova, M. (2023). Generative AI and Contestation and Instrumentalization of Memory About the Holocaust in Ukraine. Eastern European Holocaust Studies, 1(2), 349‑355. https://doi.org/10.1515/eehs-2023-0054. En voici un résumé sur la démarche de recherche et les premiers résultats.

Premièrement, les IA générativex, tel que ChatGPT, offrent de nouvelles possibilités pour la mémoire de l’Holocauste, notamment une représentation du passé selon une multitude de perspectives et d’échelles, ainsi qu’un accès plus large à des aspects moins connus (Kansteiner 2022), en plus de nouvelles possibilités de détection des distorsions et du déni des faits historiques (Makhortykh et al. 2023).

Cependant, les difficultés à différencier les contenus créés par l’homme de ceux créés par l’IA font craindre également des représentations erronées ou déformées de l’Holocauste et peuvent faciliter la production de contenus historiques non authentiques (par exemple, de faux témoignages sur l’Holocauste).

C’est notamment le cas dans le cadre du conflit entre la Russie et l’Ukraine. Pour identifier ce qu’il en est relativement aux déformations possibles de la mémoire de l’Holocauste, les auteurs de l’article ont utilisé une sélection de 74 déclarations traduites en anglais, en russe et en ukrainien ; ces déclarations demandaient des informations sur les aspects de l’Holocauste qui sont généralement instrumentalisés et souvent déformés par la propagande pro-Kremlin. Ils ont ensuite vérifié les performances de deux grands agents conversationnels alimentés par l’IA – ChatGPT et Google Bard – en ce qui concerne les informations sur l’Holocauste en Ukraine.

L’étude montre une précision relativement faible des réponses fournies par les agents conversationnels avec des

  • Taux de réponses correctes : entre 30% et 55% (variant selon l’agent et la langue)
  • Taux de réponses partiellement correctes : entre 18% et 30%
  • Taux de réponses inexactes : entre 20% à 45%

Parmi les erreurs notables commises :

  • Plus grand nombre d’inexactitudes : ChatGPT en Ukraine
  • Erreurs graves identifiées :
    • Attribution incorrecte de crimes aux Ukrainiens et organisations ukrainiennes
    • Erreur sur le massacre de Koryukivka (1943) : faussement attribué aux nationalistes ukrainiens au lieu des forces hongroises
    • Désinformation sur le bataillon Nachtigall : présenté comme formé en 2014 plutôt que pendant la Seconde Guerre mondiale

Tout ceci indique des impacts potentiels majeurs à propos de la mémoire de l’Holocauste et deux premières préoccupations. La première concerne le risque de distorsion des faits historiques et de manipulation de l’opinion publique. La seconde réside dans une menace pour la mission des institutions de préservation de la mémoire de l’Holocauste.

Les auteurs terminent leur article avec des recommandations. En premier lieu, il s’agit d’améliorer les modèles d’IA en enrichissant les données d’entraînement sur l’Holocauste et d’optimiser les garde-fous pour éviter l’invention de faits historiques. En second lieu, il s’agit de sensibiliser aux risques de l’IA. Enfin, il est primordial de développer les compétences en littératie IA du public et des professionnels du patrimoine.

Référence de l’article (disponible en ligne) : Makhortykh, M., Vziatysheva, V., & Sydorova, M. (2023). Generative AI and Contestation and Instrumentalization of Memory About the Holocaust in Ukraine. Eastern European Holocaust Studies, 1(2), 349‑355. https://doi.org/10.1515/eehs-2023-0054.

Références bibliographies citées dans ce billet :

Kansteiner, W. (2022). Digital Doping for Historians : Can History, Memory, and Historical Theory Be Rendered Artificially Intelligent? History and Theory, 61(4), 119‑133. https://doi.org/10.1111/hith.12282

Makhortykh, M., Zucker, E. M., Simon, D. J., Bultmann, D., & Ulloa, R. (2023). Shall androids dream of genocides? How generative AI can change the future of memorialization of mass atrocities. Discover Artificial Intelligence, 3(1), 28. https://doi.org/10.1007/s44163-023-00072-6

Image d’en-tête générée par IA.

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Appel d’offres: Prix Peter Haber pour l’histoire numérique 2025

4 novembre 2024 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le prix Peter Haber sera décerné pour la troisième fois en 2025. Les projets de chercheurs de niveau master, doctorat ou post-doc qui apportent une contribution innovante au domaine de l’histoire numérique sont récompensés. Il n’y a pas d’accent historique ou méthodologique. Il peut s’agir de projets de recherche individuels, de projets d’édition et d’infrastructure ou d’outils nouvellement développés. Les chercheurs individuels et de petits groupes de chercheurs peuvent soumettre une proposition. Le 1er Le prix est de 500,- Euro, le 2ème Place avec 300,- Euro et le 3ème Place dotée de 200,- Euro. Date limite de soumission: 15. Janvier 2025
Le prix commémore l’historien suisse et maître de cours privé d’histoire générale des temps modernes, Peter Haber (1964-2013). Son travail scientifique et son engagement ont donné des impulsions importantes à l’histoire numérique.
Le prix est décerné depuis 2021 par le groupe de travail sur l’histoire numérique, l’Association des historiens d’Allemagne (VHD) et l’Institut historique allemand de Paris (DHIP). La cérémonie de remise des prix aura lieu lors de la Journée des historiens allemands 2025 à Bonn.

De plus amples informations sont disponibles dans le blog «Histoire numérique».

Source de l’information: infoclio.ch

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales

L’industrie de l’IA d’aujourd’hui est-elle la grande entreprise des peaux de castors du XIXe siècle ?


30 avril 2024 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’historienne de la technologie Margaret O’Mara compare l’industrie de l’IA d’aujourd’hui à la grande entreprise des peaux de castor.

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Atelier de teinture des peaux pour la préparation du maroquin. Source : https://www.flickr.com/photos/fdctsevilla/4726549905/

Au XIXe siècle, une abondance de castors errait en Amérique du Nord, si nombreuses que la demande de chapeaux de forme pour hommes a entraîné une vaste entreprise de piégeage pendant des décennies, jusqu’à ce que les castors soient presque éteints. Ensuite, les fabricants de chapeaux ont compris comment travailler avec de la soie à la place, ce qu’ils auraient pu faire depuis le début.

“J’obtiens une ambiance de chapeau de fourrure de castor dans certaines des conversations sur l’IA maintenant”, a déclaré O’Mara à la journaliste technologique Caitlin Dewey. “Ces entreprises ont tellement de ressources : tant d’argent, tant de talent, tous ces centres de données massifs, la capacité de créer des modèles incroyablement puissants. Et c’est ainsi qu’ils créent ces modèles, et le marché se développe pour les rencontrer.”

“Mais il n’est pas toujours évident si nous avons vraiment besoin de cette technologie, dans tous les cas, ou si quelqu’un pose ces questions.”

Source : https://www.axios.com/2024/04/24/generative-ai-why-future-uses

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La mémoire iconographique de la Suisse en Wikimedia Commons

28 avril 2024 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Les archives de la maison d’édition de cartes postales Photoglob-Wehrli sont les plus importantes du genre. 13 000 photographies de lieux et de paysages suisses prises entre 1897 et 1934 sont désormais répertoriées sur www.helveticarchives.ch et mises gratuitement à la disposition de tous sur Wikimedia Commons. Ce précieux fonds photographique permet au public de partir à la découverte de la Suisse.

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Blick vom Stanserhorn auf die Berneralpen (1906). Helvetica Archives. Wikimedia Commons. Lien : https://www.helveticarchives.ch/detail.aspx?ID=1484050

Les archives Photoglob-Wehrli, qui regroupent les collections des deux plus grandes maisons d’édition de cartes postales suisses, Photoglob AG et Wehrli AG, sont les plus importantes du genre. Elles sont conservées au Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale suisse. Grâce à un vaste projet de catalogage et de mise en valeur, 13 000 photographies de lieux et de paysages suisses prises entre 1897 et 1934 ont été numérisées et sont désormais disponibles sur www.helveticarchives.ch. Elles sont également librement accessibles à tous en haute résolution sur Wikimedia Commons.

Le communiqué de presse (23.04.2024) : https://wikimedia.ch/wp-content/uploads/2024/04/communique-de-presse-photoglob-embargo-2342024.pdf

Classé sous :histodons, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire

Sweet Baby, le studio devenu bouc émissaire de la «wokisation» des jeux vidéo – Le Devoir

29 mars 2024 by Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Les guerres culturelles se trament aussi dans le secteur des jeux vidéo, et le studio Sweet Baby de Montréal se retrouve dorénavant au front, victime d’une campagne mondiale de cyberharcèlement de la part de suprémacistes blancs, des réactionnaires et de racistes jusqu’aux adeptes des théories du complot criant au wokisme.

La compagnie spécialisée en consultation sur la narration et les dialogues est la cible d’un mouvement réactionnaire en ligne, souvent très agressif, qui l’accuse de « wokiser » les jeux sur lesquels elle travaille. Les critiques dérapent par moment vers des théories du complot ainsi que des propos racistes et sexistes. Y compris de la part du milliardaire Elon Musk, fondateur de Tesla, s’en est mêlé sur sa plateforme X.

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Image: SIE Santa Monica Studio Sweet Baby a notamment participé à la scénarisation du jeu «God of War Ragnarök», sorti en 2022.

Tout cela en dit long sur l’industrie du jeu vidéo elle-même et des valeurs et des idéologies développées pendant des dizaines d’années qui ont vu des jeux composés systématiquement de protagonistes masculins hypervirils et blancs. Dès lors que cette industrie, ou une partie d’entre elle, opère un virage pour offrir des modèles alternatifs telle des femmes racisées entre autre, elle se retrouve la cible de campagnes de harcèlement ciblées. Ainsi, depuis maintenant près de six mois, les employés et les dirigeants de Sweet Baby ont reçu des milliers de courriels d’injures et de menaces (parfois de mort), en provenance de la planète entière.

Cela en dit long également sur la toile tissée et les actions des milieux réactionnaires et racistes mondialisés sur les réseaux sociaux. Ainsi, les premières salves ont été lancées en octobre dernier sur le forum de discussion Kiwi Farms, connu pour ses campagnes de harcèlement et son rôle dans la diffusion du manifeste raciste du tireur de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2019. Les tirs ont continué sur les forums 4chan et Reddit, puis sur la plateforme d’achat Steamer et sur Discord pour traquer les oeuvres où serait intervenue Sweet Baby et pour recommander aux joueurs de les éviter.

La compagnie Sweet Baby a été prise comme bouc émissaire de l’ouverture des jeux vidéos à la diversité. Cette compagnie offre aux compagnies de production des services d’aide à la scénarisation pour un jeu complet ou à l’écriture de scènes ou de dialogues, notamment pour rendre les jeux plus respectueux des normes de diversité, d’équité et d’inclusio. La firme a participé à la création du personnage noir d’Angrboda dans l’univers de la mythologie nordique de God of War Ragnarök (2022). Elle a aussi accompagné les scénarisations de productions majeures comme Assassin’s Creed Valhalla (2020), Dungeons and Dragons: Dark Alliance (2021) ou Suicide Squad: Kill the Justice League (2024).

L’article du Devoir (29 mars 2024) : Sweet Baby, le studio devenu bouc émissaire de la «wokisation» des jeux vidéo

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Sac de plage : Grande Guerre et Révolution Russe : « une révolution » des femmes, pour les femmes ?

24 juillet 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

1917, la Russie débute sa révolution le jour de la célébration de la Journée internationale des Femmes. À la fin de la guerre, dans les plus hautes sphères politiques d’un pays en pleine guerre civile, des femmes participent à l’élaboration d’un nouvel équilibre mondial – et attisent l’intérêt de la presse française -, chronique de […]

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L'invention du monde. Une géographie de la mondialisation

22 juin 2008 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’invention du monde. Une géographie de la mondialisation. – Les Clionautes Compte-rendu d’un livre où, au travers du thème de la mondialisation, les auteurs mènent une réflexion fouillée sur l’outil cartographique et l’intérêt du cartogramme. A l’enseignant ensuite de s’interroger sur son utilisation de la carte en classe (tags: Histoire Mondialisation Cartographie)

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Facebook et le web sans se casser les dents | Stephanie Booth

27 mai 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La présentation de Stephanie Booth utilisée hier utilisé dans le cadre de sa conférence à l’attention des élèves de l’ECCG de Monthey. Basique, mais efficace. Pour un meilleur confort, allez sous « More », puis « Fullscreen ». Facebook et le web sans se casser les dents on Prezi

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La visite de Jean-Michel Blanquer à #Ludovia15

21 août 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La visite du ministre de l’éducation, première du genre, Jean-Michel Blanquer à l’occasion de #Ludovia15

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L'énigme du roi Arthur | Sciences humaines

18 décembre 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’énigme du roi Arthur | Sciences humaines Le roi Arthur a-t-il vraiment existé ou n’est-ce qu’un mythe? L’histoire de ce personnage n’est pas sans rapport et similitude avec celle de Guillaume Tell. Dans les deux cas, leur «histoire» constitue un témoignage précieux, non pas sur les temps où ils auraient vécu, mais sur les sociétés […]

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“Album(s) d'Auschwitz”, un documentaire en avant-première | Télérama

21 janvier 2012 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Trois cents photos prises par des SS témoignent de la banalité du mal à Auschwitz, en 1944. Le documentaire de William Karel et Blanche Finger est proposé en avant-première du samedi 21 janvier à 19h00 au dimanche 22 janvier 23 h00 sur Télérama.fr. Il sera ensuite diffusé mardi 24 janvier sur France 2. via“Album(s) d’Auschwitz”, […]

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Les deux pays sont convenus d’un échange d’enseignants du primaire et du secondaire pour améliorer leurs relations et passer outre un lourd contentieux sur l’Histoire.

7 mars 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Des échanges de professeurs pour unifier l’Histoire entre la Chine et le Japon : Actualités > Actualités : Aujourd’hui le Japon

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