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Histoire Lyonel Kaufmann

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Nouvelles de l'histoire

L’ère anthropocène : pour en finir avec la fin de l’histoire

28 décembre 2019 by Lyonel Kaufmann

Un article et un cours relativement à la question de l’anthropcène en histoire et dans nos enseignement. Histoire de partir en 2020 sur de bons pieds.

Résumé de l’article

L’article : Jean-Baptiste Fressoz et Muriel Louâpre, « L’ère anthropocène : pour en finir avec la fin de l’histoire. Entretien avec Jean-Baptiste Fressoz », 3Écrire l’histoire3 En ligne, 15 | 2015, mis en ligne le 08 octobre 2018, consulté le 28 décembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/elh/589 ; DOI : 10.4000/elh.589

De crise environnementale en prédictions anxiogènes, le discours apocalyptique est devenu un genre contemporain en vogue, non sans analogie avec ce qui a pu se passer au xixe siècle alors que s’imposait l’idée d’une autonomisation de l’homme vis-à-vis de l’histoire naturelle. Pour Jean-Baptiste Fressoz, historien des techniques, qui a réédité, avec François Jarrige, La Fin du monde par la science d’Eugène Huzar, la redécouverte de ces discours oubliés fait comprendre surtout les phénomènes qui ont permis l’occultation des donneurs d’alerte – et de questionner leurs avatars contemporains. La théorie de la modernité réflexive, en particulier, quand elle justifie la création d’une technonature, prolonge et célèbre cette séparation. Or si nous sommes bien entrés dans une ère postgéologique, l’anthropocène, dans laquelle l’action humaine transforme la planète à très longue échelle, reconstituer les « grammaires environnementales » du passé permettrait de mieux comprendre ce qui se joue dans la crise environnementale contemporaine, qualifiée ici de « fin du monde slow motion ».

Un entretien et une mise en perspective très stimulants.

Extrait : la notion d’anthropocène

« L’intérêt de la notion d’anthropocène est tout de même de permettre de sortir de ce discours apocalyptique : ce que nous vivons n’est pas la fin du monde, mais ce n’est pas non plus une simple crise environnementale après laquelle on pourrait passer à autre chose. C’est une révolution géologique d’origine humaine avec laquelle il va falloir vivre pour toujours ou presque. »

Extrait : Une histoire buissonnante des techniques, salutaire pour penser les questions environnementales

« C’est surtout en histoire des techniques que le rejet d’une histoire phasiste, c’est-à-dire conçue comme une succession de phases reliées par des transitions, est déterminant. Pour faire comprendre ce point très simple et très radical, je peux prendre l’exemple d’un chimiste qui s’opposait au gaz d’éclairage au début du xix siècle. Il proposait l’expérience de pensée suivante : imaginons que le gaz ait existé avant la lampe à huile. L’invention de la lampe à huile serait alors considérée comme formidable : plus besoin de tout ce fatras de gazomètres et de tuyaux, plus besoin non plus des ouvriers œuvrant dans les usines à gaz et susceptibles de saboter l’illumination des villes. Un ancien collègue, David Edgerton, a écrit un livre formidable sur ce point. Il montre parfaitement combien nous avons une vision excessivement « phasiste » de l’histoire des techniques. Or une technique n’en remplace pas totalement une autre, elles s’additionnent. L’infrastructure matérielle de nos sociétés est très ancienne : les objets qui nous entourent n’ont pas été inventés aujourd’hui, ils existent depuis des décennies. Mais la technique est obsédée par le futur et tend à négliger l’ancien, les structures, le rémanent. Au début du xix siècle, l’administration n’appréhendait pas la technique sous cet angle du progrès : la police ne voyait aucune difficulté à utiliser des ordonnances du xii siècle pour réguler des nuisances. L’idée d’un perpétuel perfectionnement s’installe au début du xix siècle : l’historicité de la technique s’impose à ce moment-là. Revenir sur cette vision de l’histoire des techniques est salutaire pour penser les questions environnementales. »

-Source L’ère anthropocène : pour en finir avec la fin de l’histoire. Entretien avec Jean-Baptiste Fressoz

Comment prendre en considération cette notion d’anthropocène dans l’enseignement de l’histoire ?

Si cette question vous intéresse, le Groupe d’étude de la didactique de l’histoire de la Suisse romande et italienne (GDH) propose, à l’occasion de son 23ème cours de formation, de mieux comprendre les problématiques environnementales ayant jalonné l’histoire jusqu’à nos jours. Ce cours aura lieu du 26 au 27 mars 2020 à la HEP-Valais à Saint-Maurice (VS).

Dans le cadre des réflexions contemporaines sur ce thème et son enseignement, plusieurs perspectives sont à mettre en évidence sur le statut et la place de l’histoire environnementale, ainsi que sur des difficultés qu’elle révèle quant à l’épistémologie, les concepts et les méthodes des historiens. L’étude des interactions qu’elle suggère entre les sociétés humaines et leur environnement, et les effets durables ou destructeurs qui résultent de leur gestion, amènent aussi à une interrogation dont la notion d’ « Anthropocène » est un des aboutissements.

C’est à partir de ce questionnement que le cours proposera des études de cas historiques, des réflexions didactiques et des pistes d’exploitation en classe.

Durant ces deux jours de formation continue, vous aurez l’occasion tant de vous familiariser avec l’histoire environnementale, par exemple en vous demandant quelles sont les sources qui peuvent être utilisées ? Quels sont les conclusions des chercheurs actuels ? Comment est-il possible de travailler sur ces aspects avec nos élèves et nos étudiant-e-s, tant d’un point de vue didactique, que durant des sorties ou à travers un jeu informatique ? Enfin, nous tenterons également de répondre aux questionnements de nos élèves et de nos étudiant-e-s sur les enjeux climatiques de demain.

Le délai d’inscription est fixé au 28 février 2020. Pour vous inscrire, envoyer un mail à Stéphanie Dubosson : stephanie.dubosson at gmail.com.

Crédit image : Image de Rilsonav sur Pixabay

Classé sous :Cours et séminaires, Didactique, Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Mickaël Bertrand : Porter l’histoire sur Instagram

20 décembre 2019 by Lyonel Kaufmann

 » Depuis quelques années, les ventes des manuels scolaires s’effondrent en France comme à l’étranger…. A l’inverse, la production de stories sur Instagram a été multipliée par 5 en seulement 2 ans et demi. Le nombre de stories publiées au mois de janvier 2019 a dépassé les 500 millions et l’application a désormais détrôné Snapchat auprès des adolescents ». Fort de cette réalité, Mickaël Bertrand, professeur d’histoire géographie  au lycée de Semur en Auxois (Côte d’Or) réalise des stories interactives d’histoire géographie sur Instagram. Son projet sera présenté au 11ème Forum des enseignants innovants à Paris le 23 novembre.

blankMickaël Bertrand aurait pu s’en tenir à son site, Historicophiles, d’une extraordinaire richesse. Développé au fil des années et totalement intégré à ses cours, Historicophiles propose des cours complets, des activités préparatoires aux chapitres du programme, et des modules de révision. Cerise Historicophiles propose aussi des analyses sur l’actualité. « Comme professeur d’histoire-géo, je suis persuadé que cela permet de monter que ces disciplines permettent de mieux comprendre le monde. Souvent les élèves ont des questions mais en classe on n’a pas forcément le temps d’y répondre si c’est hors programme ».

A ce site Historicophiles, Mickaël Bertrand ajoute maintenant un compte Twitter et des comptes sur Instagram et Snapchat. Ces deux applications appartiennent au continent numérique des adolescents et sont très peu explorés par les adultes.

-A lire : FEI11 : Mickaël Bertrand : Porter l’histoire sur Instagram

Photo : Café pédagogique

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement

Aux Game Awards, victoire surprise de “Sekiro” avec son Japon féodal de fantasy

13 décembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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La cérémonie des Games Awards, avec ses prix décernés par un jury de médias et de critiques spécialisés, avait lieu le 12 décembre à Los Angeles.

”C’est un lauréat inattendu qui a arraché la victoire à la dernière minute, façon ninja”, s’amuse Kotaku. Sekiro : Shadows Die Twice, des studios japonais FromSoftware, a remporté le titre de “jeu de l’année” (ainsi que celui de “meilleur jeux d’action/aventure”).

Sekiro avait séduit les critiques depuis sa sortie en mars dernier, avec son Japon féodal de fantasy et ses mécanismes de combats fins et ardus. Mais la concurrence était rude, puisque le favori de cette édition était la création d’Hideo Kojima qui a tant fait parler d’elle : Death Stranding.

Source : Aux Game Awards, victoire surprise de “Sekiro” et succès pour “Disco Elysium”

Classé sous :Histoire active, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

Il y a 6  000 ans, une mouche du vinaigre rendait possible le fromage d’aujourd’hui

13 décembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Évolution.Il y a 6  000 ans, une mouche du vinaigre rendait possible le fromage d’aujourd’hui.
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Une étude montre que la rencontre fortuite, il y a 6 000 ans, entre une drosophile et un seau de lait a permis le développement des ferments lactiques utilisés dans la fabrication des fromages et des yaourts.
— À lire sur www.courrierinternational.com/article/evolution-il-y-6-000-ans-une-mouche-du-vinaigre-rendait-possible-le-fromage-daujourdhui

Classé sous :Nouvelles de l'histoire

Le Congrès américain reconnaît le génocide arménien et fâche la Turquie

12 décembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Le Sénat américain a adopté jeudi à l’unanimité une résolution reconnaissant le génocide arménien. Un vote qui intervient après que la Chambre des représentants l’a formellement reconnu à une écrasante majorité, ce qui avait provoqué la colère d’Ankara.

Appelant à « commémorer le génocide arménien » et à « rejeter les tentatives (…) d’associer le gouvernement américain à la négation du génocide arménien », ce texte non contraignant avait été auparavant bloquée à plusieurs reprises au Sénat par des alliés républicains du président Donald Trump.

Reconnu par une trentaine de pays

Le génocide arménien est reconnu par une trentaine de pays et la communauté des historiens. En Suisse, le Conseil national l’a reconnu en 2003, tout comme le Conseil d’Etat de Genève et les Grands Conseils vaudois et genevois.

-Source : Le Congrès américain reconnaît le génocide arménien et fâche la Turquie

Crédit photo : Mémorial du Génocide arménien (1967). Yerevan, Arménie. Photo d’Amir Kh sur Unsplash

Classé sous :Nouvelles de l'histoire

« Mussolini a aussi fait de bonnes choses », le livre qui casse la légende du bon dictateur

30 novembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Depuis le printemps, un petit livre caracole dans le peloton de tête des classements de ventes des essais dans la péninsule italienne. Son titre est sciemment provocateur : Mussolini ha fatto anche cose buone (« Mussolini a aussi fait de bonnes choses », Bollati Boringhieri, 12 euros, non traduit). Antienne de longue date martelée par la droite transalpine, cette phrase est devenue un lieu commun pour une bonne partie de l’opinion.

Son auteur, le jeune historien et archiviste Francesco Filippi, veut avant tout « dissiper les inepties qui continuent à circuler sur le fascisme », comme le rappelle le sous-titre de l’ouvrage. Il y réussit en 160 pages denses et percutantes sur le modèle du « fact-checking » des médias. « Le livre répond point par point, et de façon très pédagogique, aux idées reçues qui alimentent aujourd’hui, en Italie, la réhabilitation de la mémoire du fascisme », se félicite l’historienne Marie-Anne Matard-Bonucci, auteure de Totalitarisme fasciste (CNRS éditions, 2018).

-À lire : « Mussolini a aussi fait de bonnes choses », le livre qui casse la légende du bon dictateur | Le Monde

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

La dernière cabine téléphonique de Suisse a pris le chemin du musée

29 novembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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La toute dernière cabine téléphonique de Suisse a été démontée jeudi à Baden (AG) et sera exposée au Musée de la communication à Berne. L’événement met fin à un service public qui avait débuté en 1881.

La cabine a été chargée sur un camion sous le regard de nombreuses caméras et appareils photos. La dernière cabine téléphonique de Suisse prend le chemin du musée

La toute première cabine en Suisse avait été installée en 1881 au bureau de poste Fraumünster, à Zurich. Mais la fin était annoncée depuis longtemps, le Conseil fédéral a décidé finalement que les Publifons ne feraient plus partie du service universel à compter de 2018.

En 1995, la Suisse comptait 58’000 cabines publiques et privées, soit en moyenne un peu plus d’un appareil au kilomètre carré, selon Swisscom. Les communications étaient payées avec de l’argent ou des cartes.

-Source : La dernière cabine téléphonique de Suisse a pris le chemin du musée

Classé sous :Nouvelles de l'histoire

Guide d’utilisation des réseaux sociaux en classe

29 novembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Le CLEMI associé à la DANE de Paris publie un guide sur l’usage pédagogique des réseaux sociaux. Ce guide doit permettre aux enseignants d’utiliser les réseaux sociaux avec leurs élèves en classe de façon responsable, sécurisée et fiable, en toute sérénité.

Objectifs du guide

Le guide propose des règles de bon usage numérique pour un comportement éthique, responsable, fiable et sécurisé sur Internet. Son ambition est double :

  • Aider concrètement les enseignants à connaître et maîtriser les étapes nécessaires à la mise en place d’un usage pédagogique d’un ou plusieurs réseaux sociaux en conformité avec les règles du droit (liberté d’expression, droit à l’image et de diffusion de contenus, données à caractère personnel);
  • Présenter des exemples inspirants d’utilisation pédagogiques des réseaux sociaux en classe.

Que faire avec les réseaux sociaux en classe ?

Le Guide propose un certain nombres d’utilisation et de projets d’utilisation en classe des réseaux sociaux. Il n’a pas la volonté d’être exhaustif, mais cherche à rendre compte de quelques expérimentations menées dans le champ des réseaux sociaux numériques. Ces exemples d’activité pédagogique utilisent des réseaux sociaux ouverts afin de pouvoir partager leurs réalisations, et essentiellement Twitter. Certains exemples se sont développés sur d’autres plateformes (Instagram, Snapschat, Facebook…).

Le Guide : Guide Réseaux sociaux CLEMI & DANE de Paris (857,32 ko )

Source : Académie de Paris – Guide d’utilisation des réseaux sociaux en classe

Classé sous :Nouvelles de l'histoire

Au-delà du fact-checking, cinq pistes pour renforcer l’éducation aux médias

28 novembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Suis-je le consommateur ou le produit ? Quels sont mes biais personnels ? Les jeunes doivent apprendre à s’interroger ainsi face lorsqu’ils naviguent sur Internet. Photo en-tête : Shutterstock

Article de Seth Ashley, Boise State University

Quand on parle d’éducation aux médias, on insiste souvent sur la vérification des informations et l’aptitude à détecter des canulars. Or il semble que les établissements scolaires devraient approfondir cette culture médiatique s’ils veulent aider leurs élèves à s’épanouir dans une société démocratique.

Départager faits et fictions est une compétence essentielle à l’engagement citoyen, mais les élèves ne peuvent être de bons « fact-checkers » que s’ils ont une compréhension plus large de la manière dont les informations sont produites et consommées à l’ère numérique. Voici cinq questions qu’il faut leur apprendre à se poser.

Qu’arrive-t-il aux médias traditionnels ?

Fort heureusement, les « fake news » ne représentent qu’une petite partie des informations que consultent la plupart d’entre nous.

Mais l’information en tant que telle (où des journalistes sont payés pour produire des reportages originaux sur les populations qui les entourent) disparaît, le déclin des revenus se combinant avec une réorganisation des entreprises de presse. Beaucoup de gens n’ont pas conscience de cette évolution. Des centaines de villes et régions ont perdu tous leurs médias locaux, et les journaux, imprimés ou numériques, font face à des licenciements et à des réductions d’effectifs.

Quel avenir pour les hebdomadaires régionaux ? (France 3).

La plupart des gens disent qu’ils s’informent à travers les réseaux sociaux même s’ils ne leur font pas vraiment confiance, et des sites comme Facebook et Google absorbent la majorité des revenus publicitaires sans produire le moindre contenu original.

Il est important d’éviter les fake news, mais il est plus important encore de rechercher les bonnes informations, de les lire et de les diffuser.

Cela signifie qu’il faut se passer de l’intermédiaire des réseaux sociaux et s’en tenir aux marques de presse établies qui font leurs propres reportages, peuvent répondre de leurs erreurs et réduisent le plus possible les conflits d’intérêts.

Comment l’information est-elle produite ?

Même à son meilleur niveau, l’information est une représentation de la réalité, et non la réalité en tant que telle. Les producteurs d’information qui s’efforcent désespérément de rendre compte des différents points de vue sur un sujet peuvent alors créer des équivalences trompeuses, comme c’est arrivé dans le débat sur le réchauffement climatique où seule l’une des parties s’appuie sur des preuves concrètes. L’obsession d’un équilibre de l’information sous-entendrait qu’il y a dans chaque histoire des positions antagonistes, qu’on peut mettre sur un pied d’égalité.

Les informations sont présentées de telle sorte qu’elles influencent la manière dont nous percevons les choses. Quand il s’agit d’élections, par exemple, la couverture du sujet fait en général la part belle à la compétition entre les candidats, presque sur le mode sportif. On se concentre beaucoup en effet sur les sondages et les scandales. L’attention portée aux politiques publiques réelles est souvent insuffisante. Les cadres du récit journalistique peuvent aussi fausser les représentations des minorités, ce qui peut créer et perpétuer des stéréotypes dommageables.

Quand on veut porter un regard critique sur l’information, on peut facilement se laisser guider par le désir d’éliminer les préjugés politiques. Mais pour acquérir un vrai recul médiatique, on devrait prendre plus en compte ces habitudes de production qui influencent le contenu même des informations diffusées.

Suis-je dans une « bulle de filtres » ?

Il est tentant de considérer les géants des médias numériques comme des services d’information neutres, donnant la priorité aux nouvelles les plus importantes. Mais c’est très loin de la réalité. Véritables codes secrets informatiques chargés de prédire ce qui va vous intéresser, les algorithmes sont automatiquement intégrés aux fils d’information, aux résultats de recherche, aux recommandations d’articles et aux sujets en vogue qu’on vous présente.

Les algorithmes basés sur la popularité peuvent amplifier des entreprises de désinformation de toutes sortes et une rhétorique extrémiste qui ne font qu’induire en erreur, semer la confusion, la colère et la division.

Les algorithmes reflètent aussi nos propres biais et peuvent renforcer nos préjugés – même ceux qui sont sans fondement – en nous présentant des discours plus radicaux que les nôtres. Les craintes au sujet des « bulles de filtres » créées par les algorithmes ont peut-être été exagérées, mais il est nécessaire de continuer à se méfier des biais de confirmation, où nous favorisons les informations qui correspondent à nos croyances.

Le web et la bulle de filtres (Reportage sur Arte Journal).

Suis-je le consommateur ou le produit ?

Dans l’économie numérique actuelle, la compétition pour attirer votre attention, la retenir et la convertir en argent se joue entre des entreprises valant plusieurs milliards de dollars, comme Facebook et Google. Vendre très cher de l’espace à des annonceurs est un modèle d’affaires centenaire, mais Internet donne un aspect pittoresque à la publicité de l’ère pré-numérique.

La traînée de données que vous laissez derrière vous en ligne et hors ligne vous rend aujourd’hui très précieux. Certains spécialistes du marketing numérique prétendent disposer de près de 5 000 données sur l’Américain moyen, comme nous l’a appris le scandale de Cambridge Analytica.

« Le business des données : combien vous coûterait Facebook sans publicité ? » (Les Echos).

On dit souvent que les données sont devenues une denrée bien plus précieuse que le pétrole et qu’elles sont utilisées pour manipuler nos comportements par le biais d’annonces commerciales ou de messages politiques.

Voilà qui est très loin des idéaux démocratiques des débuts d’Internet et une bonne culture des circuits de l’information implique de connaître ces coûts cachés, si l’on veut mûrir ses décisions et choisir à quoi nous accordons notre attention.

Comment contribuer à une société mieux informée ?

Comme me le demandent mes étudiants, pourquoi est-il si ardu d’obtenir des informations fiables ? C’est quelque chose qu’on a du mal à se représenter. Tels des poissons dans l’eau, nous sommes plongés dans un univers d’information, ce qui complique la simple réflexion à des alternatives. Mais avec un peu d’« imagination sociologique », nous pouvons faire un pas de côté et nous demander ce que nous voulons pour nous-mêmes et notre société. A quoi ressemblerait un environnement idéal à l’information ?

En considérant l’information comme un bien public, à l’instar de l’air ou de l’eau, on peut facilement voir en quoi nous pourrions tous bénéficier d’un écosystème d’information qui serait protégé, au moins en partie, des pressions commerciales toxiques. Investir dans des médias indépendants, publics et non partisans, ou à but non lucratif, concourt à une citoyenneté plus engagée. Beaucoup de gouvernements ont aussi accru leur surveillance des réseaux sociaux pour cibler la désinformation et protéger la vie privée.

L’éducation aux médias n’est pas la panacée mais, par quelques questions simples, nous pouvons déjà nous assurer que chaque citoyen dispose du bagage nécessaire pour naviguer dans le paysage médiatique et remplir ses missions de citoyen.


Traduit de l’anglais par Aurélie Djavadi.The Conversation

Seth Ashley, Associate Professor of Journalism and Media Studies, Boise State University

This article is republished from The Conversation under a Creative Commons license. Read the original article.

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Le destin de 10 millions de victimes du nazisme désormais en ligne

21 novembre 2019 by Lyonel Kaufmann

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Les archives Arolsen viennent de mettre à disposition sur leur site environ 850 000 documents concernant 10 millions de personnes persécutées par les nazis. Ce fonds situé à Bad Arolsen, dans le centre de l’Allemagne, et en partie classé par l’Unesco, est le plus complet sur ces persécutions.

Fiche d'un prisonnier du camp de concentration de Buchenwald. Un des nouveaux très nombreux documents des archives Arolsen désormais disponibles en ligne. Crédits : *Archives Arolsen, photo : Andreas Greiner-Napp*
Fiche d’un prisonnier du camp de concentration de Buchenwald. Un des nouveaux très nombreux documents des archives Arolsen désormais disponibles en ligne. Crédits : Archives Arolsen, photo : Andreas Greiner-Napp

Depuis ce mardi, la base unique au monde des archives Arolsen est très largement enrichie. Elle propose un nouvel accès à des centaines de milliers de documents après une première mise en disposition en mai dernier. Il suffit de rentrer un nom dans le moteur de recherche de ce fonds (anciennement appelé « ITS ») pour obtenir le détail des persécutions nazies sur des millions de personnes. Avec notamment la présentation des fiches jaunies correspondant aux dates de l’arrestation d’une personne déportée, son enregistrement en camp de concentration ou son exécution. Les descendants des victimes de la Shoah peuvent ainsi, de l’autre bout du monde, connaître la destinée tragique de leurs aïeux.

-A lire : Le destin de 10 millions de victimes du nazisme désormais en ligne | France Culture

Crédit photo en-tête : L’index central des noms est la clé des archives Arolsen et a été pendant plusieurs décennies l’outil le plus important dans la recherche d’indices. Crédits : Archives Arolsen, Photo : Cornelis Gollhardt

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications

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