• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Blog

L'histoire est-elle soluble dans les MOOCs? | Chronique no 146

1 novembre 2013 by Lyonel Kaufmann

Associez deux éléments de l’actualité avec d’un côté les commémorations à venir de 14-18 et, de l’autre, les MOOC et vous avez un duo qui devrait faire parler de lui. C’est ainsi que France Université Numérique (FUN, faut oser!), vous propose son MOOC dédié à l’enseignement de l’histoire — La première guerre mondiale expliquée à travers ses archives [1] — et nous donne l’occasion de faire le point sur la question des MOOCs rapportée à l’enseignement de l’histoire.

Image : Day of the Mooc par Michael Branson.

La présentation du cours (12 séances annoncées) nous indique que ce cours «est conçu comme un laboratoire. Le public est invité à se confronter à la Grande Guerre à travers les archives et les sources conservées à la B.D.I.C. Il s’agit de montrer comment travaille l’historien et comment l’analyse des sources a renouvelé le regard sur 14-18». Il est indiqué que les séances s’appuieront sur des outils multimédias innovants. Mais la vidéo de présentation ressemble avant tout à un cours magistral filmé à la va-vite avec un professeur, Annette Becker dans le cas présent, lisant plutôt laborieusement ses notes. Concernant l’évaluation, celle-ci se fera sur la base d’un Q.C.M., autour de documents historiques à analyser selon les méthodes évoquées dans le cours. Rien de très révolutionnaire, ni de haut niveau taxonomique…

Cette présentation succincte de ce cours à venir donne quelques indications sur les caractéristiques d’un MOOC, c’est-à-dire un Massive Open Online Courses. Premièrement, il s’agit de cours académiques diffusés en ligne. La plupart du temps, il s’agit de cours magistraux adaptés pour un usage numérique. Dans le cas présent, des documents audio-visuels s’ajoutent à la voix-off du professeur pour une sorte de webdocumentaire. A d’autres moments, on voit directement le professeur filmé à son bureau lisant ses notes. Deuxièmement, au terme du cours, une évaluation est prévue pour valider les acquis. Troisièmement, ce type de cours est massif, car un grand nombre de personne peut s’inscrire.

La mode des MOOCs nous vient du continent nord-américain. Affordance [2] nous apprend que

«Le premier MOOC officiel a été lancé par Stephen Downes et Georges Siemens en 2008 en prenant appui sur la théorie du connectivisme. Ce MOOC « historique » s’étalait sur 12 semaines et comprenait 1900 étudiants, il était hybride dans son financement, certains étudiants payant pour obtenir une certification, d’autres se contentant de suivre gratuitement le cours (sans certification à la sortie). Il portait sur le sujet du connectivisme et était « bricolé » à partir de différentes briques logicielles gratuites (un wiki, un blog, un forum Moodle, un aggrégateur type Netvibes – Pageflakes – un compte Twitter et une platefome de diffusion vidéo en streaming – UStream).»

Pédagogiquement, Affordance nous précise que beaucoup de MOOCs s’appuient sur la pédagogie de la classe inversée (Flipped Classrooms) soit une autre remise au goût du jour numérique de démarches anciennes renvoyant l’étude de la théorie à la maison pour utiliser le temps de travail en classe à des travaux pratiques. Pour beaucoup, les MOOCs signeraient à terme la fin des salles de classes tout en signant le renouveau des universités, mais pas celui de la pédagogie. Fondamentalement, le projet des MOOCs consiste à standardiser l’apprentissage et tend à accentuer la concurrence entre universités et entre les étudiants eux-mêmes… [3].

En mai 2013, le réseau américain History News Network [4] rappelait qu’en 2011, Randall Stross, professeur d’économie à l’université d’État San Jose annonçait les effets de cette standardisation

«Quand les collèges et les universités décideront finalement de faire pleinement usage de l’Internet la plupart des professeurs perdront leur emploi.»

Or ce temps semble être venu aux États-Unis avec la prolifération des cours en ligne massif (MOOC). En effet, le 30 mai 2013, Coursera, le fournisseur de MOOC fondé par l’Université de Stanford, a annoncé qu’il venait de signer des accords avec dix universités d’État afin de produire et de partager des cours en ligne octroyant des crédits universitaires à leurs étudiants. Ces dix universités publiques regroupent un total de près de 1,5 million d’étudiants. La rapidité de ce déploiement en a surpris plus d’un et annonce des jours sombrent pour les enseignants d’histoire de ces universités, car le modèle de Coursera est imparable. Dans un premier temps, des professeurs dits «superstars» développent des cours en ligne attirant un grand nombre d’étudiants. Dans un deuxième temps, pour un coût dérisoire, ces cours sont ensuite mis à la disposition d’Universités aux moyens financiers limités et cherchant à limiter leurs coûts salariaux.

Cependant, le ratio entre les étudiants inscrits et ceux qui vont réellement au bout du cours est encore très faible. Dans certains cas, jusqu’à 90% des étudiants inscrits ne vont pas jusqu’au terme du cours en ligne [5]. Les résultats ne sont donc pas fondamentalement meilleurs que dans un cours magistral traditionnel. Seuls les étudiants disposant d’un tutorat assuré en présentiel par des professeurs parallèlement au cours en ligne trouveront un bénéfice dans de tels dispositifs.

Au final, les enjeux de l’enseignement au 21e siècle restent fondamentalement les mêmes que pour l’enseignement démocratique et de masse des 19e et 20e siècles. L’analyse des outils numériques doit se faire à l’aide du questionnement suivant :

1° Dans quelle mesure cet outil engage-t-il plus mes élèves dans leur formation et leurs apprentissages que d’autres outils numériques ou non ?

2° Dans quelle mesure concoure-t-il à un enseignement démocratique et à l’émancipation du savoir?

A la suite d’InternetActu, nous affirmons aussi que l’enjeu de l’éducation de demain ne consiste pas à développer un enseignement massif et formaté, mais à développer un enseignement distribué et collaboratif.

Notes :

[1] http://www.france-universite-numerique.fr/mooc-la-premiere-guerre-mondiale-expliquee-a-travers-ses-archives.html

2] http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2013/05/de-qui-se-moocs-ton.html

[3] Mooc : la standardisation ou l’innovation ? | InternetActu.net : http://www.internetactu.net/2013/02/20/mooc-la-standardisation-ou-linnovation/

[4] Historians at MOOC Partner Schools Say Faculty Not Consulted | History News Network : http://hnn.us/article/152088#sthash.NxNpdIxU.dpuf

[5] http://qz.com/65408/the-dirty-little-secret-of-online-learning-students-are-bored-and-dropping-out/

Ce texte est ma chronique du mois d’octobre pour le mensuel du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). L’histoire est-elle soluble dans les MOOCs ? Le Café pédagogique, No 146, octobre

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions Balisé avec :14-18, Café pédagogique, classe inversée, MOOC

Bibliothèque : L'Entretemps de Patrick Boucheron

31 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

blankDans un livre publié l’an dernier, L’Entretemps, Patrick Boucheron poursuivait sa réflexion sur l’histoire. L’Entretemps constitue un discours de la méthode historique mais aussi une mise au point politique à l’heure où certains prétendent encore que les « civilisations ne se valent pas » et où les différences « culturelles » sont mises en avant pour justifier des inégalités que l’on n’ose plus nommer autrement.

Pour Patrick Boucheron,

« lorsque l’historien est du côté des vainqueurs et que les choses se sont produites comme il les avait prévues ou espérées, sans doute n’est-il guère stimulé à échafauder un système complexe de causalité historique : la téléologie, même implicite – surtout implicite – lui suffit, qui le conforte dans l’aimable certitude que celui qui a gagné devait gagner ».

via Patrick Boucheron: pourquoi le Moyen Age nous parle politique – Page 1 | Mediapart.

Classé sous :Histoire savante

Revue Presse : MOOCs… toujours (2)

29 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

Les MOOCs n’arrêtent pas de faire parler d’eux sur la toîle. Voici deux nouveaux et intéressants articles à leur sujet. 

Quand le MOOC déçoit les étudiants | Thot Cursus

Un professeur américain demandé à ses étudiants de suivre le MOOC de leur choix et d’en faire un compte-rendu écrit. Il a compilé les productions dans un livre blanc disponible en ligne, aux formats EPUB et PDF. Il y a même un chapitre qui s’intitule « Tales of a MOOC dropout » (Récits d’une décrocheuse de MOOC) qui retrace l’histoire d’une étudiante qui a essayé de suivre deux cours différents et a abandonné le premier. Pourquoi ? Tout simplement parce que le MOOC qu’elle a abandonné n’annonçait pas clairement les pré-requis indispensables à un bon parcours.

Les Mooc, la ruine de l’université ? | Économie du document/web

Alors qu’ils ont connu un fort succès auprès des grandes universités américaines (Harvard, MIT, Stanford, etc.), les Mooc (Massive Open Online Courses) arrivent doucement dans les universités françaises. Rappelons actuellement, deux plates-formes américaines dominent le marché en hébergeant la plupart des Mooc : Coursera et edX. Mais dernièrement, la France a décidé de se lancer sur le marché et de les rejoindre en mettant en place la première plate-forme française destinée à héberger les Mooc d’ici  janvier 2014.

Cet article se propose de faire un tour de la question au travers d’un certain nombre de questions : Les Mooc, concurrence déloyale ? Les Mooc vont-ils vider les campus ? Les Mooc absorbent-ils les ressources de l’université ?

Au final, les deux auteurs donnent leur avis relativement à leur question initiale : «Les Mooc annoncent-ils la ruine de l’université française ? Au vu des frémissements de ces derniers mois, nous pourrions plutôt dire que les Mooc annoncent la renaissance de l’enseignement universitaire français, en l’obligeant à se lancer dans un mouvement innovant et porteur d’une réflexion pédagogique, qui implique des investissements et des recrutements de nouveaux profils. Les Mooc ne sonnent pas le glas de l’université, ils la défient et la renouvellent.»

Pour ma part, je retrouve dans la conclusion du deuxième article, l’idée que l’introduction d’un outil technologique va permettre intrinsèquement l’innovation et le changement pédagogique. Par ailleurs, je note qu’une autre partie des promoteurs de ce même outil espère rationaliser l’éducation. Ces derniers sont eux en quête d’efficacité et de productivité scolaire. Les succès de telles approches sont mitigés ainsi que l’enseigne l’histoire des technologies à l’école (Cuban L. (1986) Teachers and Machines : The Classroom Use of Technology Since 1920. Teachers College). Le premier témoignage d’étudiants semble confirmer que la réflexion pédagogique ne va pas de soi avec les MOOCs.

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions Balisé avec :Larry Cuban, MOOC

Revue Presse : Guerre 14-18. La Suisse en cartes postales

29 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

Ce site explore l’histoire de la Suisse durant la Première Guerre mondiale à travers la collection des cartes postales de la Bibliothèque nationale. Cette période reste méconnue : épargnée par le conflit militaire, la Suisse n’échappe pourtant pas à l’irradiation générale provoquée par la Grande Guerre. Ses champs politiques, culturels et économiques ont été profondément marqués par l’onde de choc de ce premier conflit «total».
Cette plateforme propose une histoire « timbrée » de la Suisse de 14-18 : l’internaute est convié à une promenade illustrée dans les cartes postales diffusées à l’époque. Média visuel de masse, vivant son âge d’or, la carte postale est alors un support extrêmement populaire de communication. Les illustrations qu’elle véhicule permettent de s’immerger dans l’imaginaire de la population suisse d’il y a tout juste cent ans.

Chaque carte postale est assortie d’une analyse et d’un commentaire historique, ainsi que d’une courte bibliographie. En voici un aperçu à l’aide de la carte postale intitulée « L’île de la Paix » :

L’ île de la paix Auteur: Rudolf Weiss Bâle, Verlag K. Essig, 1916.
L’ île de la paix
Auteur: Rudolf Weiss
Bâle, Verlag K. Essig, 1916.

«Intitulée « L’île de la Paix » dans les trois langues nationales (Die Friedensinsel, Isola della Pace), cette carte postale ci-dessus, reproduite à partir d’une peinture de l’artiste biennois Rudolf Weiss (1846-1933), est loin de représenter une vision parfaitement idyllique d’une paix sans nuage, telle que l’on pourrait se l’imaginer. L’atmosphère y est plutôt lourde et tourmentée. Entouré d’une mer sombre et d’un ciel menaçant, le Palais fédéral brave la tempête, solidement perché sur un éperon rocheux. Fascinante, mystérieuse et déconcertante, cette représentation insulaire de la Suisse ne se laisse pas facilement interpréter. L’ île peut être perçue de manière équivoque, tantôt dans un sens positif, inspirant la quiétude, la sécurité et la prospérité, tantôt dans un sens négatif en suggérant l’idée d’isolement, de solitude et de repli sur soi… La légende, bilingue, se montre néanmoins rassurante sur le sort de la Suisse. […]».

Les cartes postales du site sont conservées par le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale à Berne. Elles ne comportent pour la plupart ni texte ni timbre postal. L’échantillon sélectionné témoigne d’une étonnante variété des genres. Satire, allégorie, célébration patriotique, propagande sont autant de registres mobilisés par les éditeurs de cartes postales. Ce site espère fournir les principales clés de lecture de ces sources iconographiques. Il s’adresse non seulement aux enseignants et à leurs élèves, mais aussi aux curieux souhaitant découvrir l’histoire de leur pays par une approche ludique et originale.

Le site a été réalisé par Patrick Bondallaz et Alexandre Elsig dans le cadre de l’appel à projet « Presenting History Online » lancé par infoclio.ch en 2012.

Le site : Accueil : Guerre 14-18. La Suisse en cartes postales.

Classé sous :Annuaire de sites, Histoire active, Médias et technologies Balisé avec :14-18, Cartes postales, Suisse

Revue de presse : Des tablettes au collège pour faire du français autrement

21 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

Des tablettes au collège pour faire du français autrement

Enseigner avec ou sans le numérique, est-ce du pareil au même ? A quoi cela sert-il d’équiper les classes en tablettes si c’est pour faire la même chose qu’avant, fût-ce avec des outils plus « modernes » ? A moins qu’il ne s’agisse de travailler différemment : d’inventer des usages qui rendent les élèves vraiment acteurs de leurs apprentissages ? A ces questions, Marie Soulié, enseignante au collège Daniel Argote d’Orthez, livre des réponses concrètes et éclairantes : sur son site « Usages des tablettes en lettres », elle trace la voie, filme ses élèves en activité, présente tutoriels, exemples de productions, explications pédagogiques. Au menu (appétissant aussi pour les élèves) : écritures enrichies, réalité augmentée, histoire littéraire animée, classe inversée, cyberdictées …

En complément, on lira aussi  : Revue de presse : Parce que l’outil compte tout de même un peu | Au coin de la rue de Lannoy.

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Damien Carron: La Suisse et la guerre d’indépendance algérienne (1954–1962). Lausanne 2013. – H-Soz-u-Kult / Rezensionen / Bücher

21 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

blank

„La Suisse et la guerre d’indépendance algérienne (1954–1962)“ est la publication de la thèse de doctorat de Damien Caron, soutenue à l’université de Fribourg en avril 2010. L’ouvrage se base sur des sources algériennes, françaises et suisses, conservées dans leurs archives nationales respectives ainsi que sur des sources orales et privées. L’auteur a travaillé de 2000 à 2008 au sein des Archives fédérales suisses en tant que collaborateur des Documents Diplomatiques Suisses (Dodis).

Pour InfoClio,

« Cet ouvrage vient combler un lacune historiographique concernant la Suisse dans ce contexte ainsi que les relations internationales durant ce conflit, peu étudiées par les historiens français et algériens. La thèse de Damien Carron apporte un éclairage novateur sur la Guerre d’indépendance algérienne et ouvre de nombreuses perspectives de recherche en soulevant des problématiques comme les légionnaires suisses, les relations entre la Suisse et l’Algérie, le fameux trésor perdu du Front de Libération Nationale (FLN) ou encore les soutiens suisses de l’Organisation armée secrète (OAS). »

Le compte-rendu de l’ouvrage par InfoClio : Damien Carron: La Suisse et la guerre d’indépendance algérienne (1954–1962). Lausanne 2013. – H-Soz-u-Kult / Rezensionen / Bücher.

Classé sous :Histoire savante, Publications

MOOC en débat, SPOC en vue

20 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

Depuis deux ans, les cours gratuits en ligne ont semblé être l’avenir tout tracé de l’enseignement supérieur. Et depuis presque toutes les grandes universités se sont lancées tête baissée dans les cours en ligne ouverts et massifs (MOOC en anglais pour massive open online courses), les réactions sont plus que mitigées. Ceux-ci font peser une menace directe sur l’emplois de nombreux enseignants. Pire encore, les premiers résultats semblent montrer que ce type d’enseignement pourrait ne pas être des plus efficaces: un partenariat conclu au printemps dernier entre l’université d’Etat de San José et Udacity s’est soldé par un échec chez plus de la moitié des étudiants.

Dès lors, maintenant, certains préconisent plutôt les SPOC (small private online classes, petits cours privés en ligne) par opposition aux MOOCs. Cette approche est souvent aussi qualifiée d’«enseignement hybride». L’idée de base est d’utiliser des cours en vidéo de type Mooc et autres fonctionnalités disponibles en ligne comme «contenus» pour des cours donnés dans de vraies salles, de taille normale. En demandant aux étudiants de visionner les vidéos en ligne, les enseignants sont ensuite libres de passer leur temps de cours à répondre aux questions des étudiants, à évaluer ce qu’ils ont assimilé ou non, puis à travailler avec eux sur différents projets. Dans ce cadre-là, les enseignants gardent la main, peuvent recourir ou non aux fonctionnalités de notation automatiques et sont libres d’établir leur programme et leur système de notation à leur convenance et en fonction des besoins des étudiants.

Dans le cas des SPOC, on se rapproche de la démarche dite de la classe inversée (flipped classroom). Quand est-il cependant de l’efficacité des cours dispensés en vidéo (MOOC ou SPPOC) par rapport à la lecture de bons vieux livres? Mais n’est-ce pas la modalité du cours magistral qu’il convient de changer ce que ni SPOC ni MOOC ne modifient fondamentalement (bien qu’intégrant avec la classe inversée un peu de behaviorisme)? Comme l’indiquait  Ian Bogost, professeur en sciences informatiques au Georgia Institute of Technology,

«Le cours magistral était considéré comme un modèle défectueux de l’époque industrielle. Pourquoi, alors, le porter aux nues dès lors qu’il a été numérisé et diffusé via Internet à l’ère informatique»

et présenter cela comme une révolution pédagogique?

Source : Cours en ligne: pour réenchanter la révolution Mooc, passez aux Spoc | Slate

Concernant les articles scientifiques consacrés aux MOOCs, Thierry Karsentis en a établi une revue de sa littérature. Son premier constat est que la littérature scientifique est, largement, techno-enthousiaste et peu critique à l’égard des défis que posent les MOOC, comme s’il s’agissait d’une panacée en enseignement universitaire. Par ailleurs, ll note l’existence d’une littérature scientifique, plus nuancée et plus critique, beaucoup moins présente, produite par les universités moins fortunées qui s’opposent aux MOOC et remettent en question leurs réels avantages.

Pour les premiers, les principaux avantages des MOOC seraient liés à leur capacité potentielle à résoudre des problèmes d’accès à l’éducation, comme la distance, la conciliation travail-famille-études et les droits de scolarité. Ils développeraient également l’autonomie et faciliteraient la mise en place de communautés d’apprenants.

Du côté des sceptiques, pas forcément opposés intrinsèquement aux MOOCs, ceux-ci notent que plusieurs des avantages des MOOC sont en fait inhérents aux formations à distance. D’autre part, l’idée de l’éducation gratuite, accessible à tous se fait souvent au détriment de la qualité de la pédagogie. S’y ajoutent le faible taux de réussite, les questions de propriété intellectuelle des contenus de cours et les mécanismes de l’évaluation certificative. Enfin, le processus d’apprentissage demande beaucoup d’autonomie chez l’apprenant et représente un important défi pour les MOOCs.

Pour Karsentis, la question reste ouverte de savoir si les MOOCs représente une révolution ou un simple effet de mode. Par ailleurs, si les MOOCs ont réellement permis une ouverture à l’enseignement universitaire pour beaucoup de personnes,

«il ne faut pas non plus oublier que les MOOC seront aussi susceptibles d’accroître le fossé déjà très présent entre les plus petites universités et les universités d’élite. Alors que les grandes universités reconnues mondialement investissent fortement dans les MOOC, plusieurs s’inquiètent, à juste titre, des effets potentiellement négatifs sur les petits établissements financés majoritairement par les droits de scolarité.»

Dès lors

«La visée des établissements qui offrent les MOOC est-elle vraiment la démocratisation de l’éducation? des réponses ne pourront être amenées que lorsque les modèles d’affaires en enseignement universitaire auront atteint une certaine maturité.»

Source : Karsentis, T. (2013). MOOC : révolution ou simple effet de mode? In Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire. Volume 10 – Numéro 2. (.pdf)

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Revue de presse : Parce que l’outil compte tout de même un peu | Au coin de la rue de Lannoy

19 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

Ghislain Dominé nous propose de comparer la tablette Kindle Fire avec l’iPad. Sa conclusion est sans appel :

«Mais on tient là un écosystème qui n’est pas idéal pour un travail en classe. À moins d’envisager les tablettes juste comme un outil de consultation. Ceci peut se tenir. Et cela peut avoir au moins le mérite d’alléger le poids des cartables. Mais je suis convaincu que les tablettes sont aussi de puissants outils de création. Bien plus même que les ordinateurs présents sur nos bureaux. Ce potentiel créatif ne doit pas être mis de côté. Or, des choix de matériels issus des politiques peuvent justement aller à contre-courant de ce potentiel. Windows 8 est certainement séduisant. Android et ses (nombreuses) déclinaisons certainement attractif. Mais il me semble évident que ni l’un ni l’autre n’offrent ce terreau propice à l’imaginaire et à la créativité. C’est en cela que l’outil compte tout de même un peu.»

Parce que l’outil compte tout de même un peu | Au coin de la rue de Lannoy

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :blogcafé, éducation, Histoire, iPad, Kindle, numérique, RevuePresse, tablette

Le Projet de la pensée historique

17 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

Que devraient savoir les élèves après avoir étudié l’histoire pendant 12 ans à l’école? Que devraient‑ils être capables de faire avec leurs connaissances?

Le Projet de la pensée historique a été conçu pour favoriser une approche de l’enseignement de l’histoire fondée sur 6 concepts clés, qui s’opérationnalisent à travers autant de compétences :

  1. établir la pertinence historique
  2. utiliser des sources primaires
  3. définir la continuité et le changement
  4. analyser les causes et les conséquences
  5. adopter des points de vue historiques
  6. comprendre la dimension éthique des interprétations historiques.

Comme la pensée scientifique en enseignement des sciences et la pensée mathématique en enseignement des maths, cette approche repose sur l’idée que la pensée historique est au cœur de la pédagogie de l’histoire et que les élèves devraient devenir de meilleurs penseurs historiques à mesure qu’ils progressent dans leur cheminement scolaire.

Un cadre conceptuel incluant les six concepts de la pensée historique a été élaboré. Il permet de communiquer des idées complexes à un vaste public d’utilisateurs potentiels.

Pour aider les enseignants à bâtir des cours permettant d’acquérir les compétences mentionnées, le site fournit des «leçons exemplaires». On y trouvera des scénarii pédagogiques détaillés et les ressources à utiliser.

Le Projet de la pensée historique dispose de l’appui financier du gouvernment du Canada par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien, Programme des études canadiennes, The History Education Network/Histoire et Éducation en Réseau (THEN/HiER).

Le site Le Projet de la pensée historique | Le Projet de la pensée historique.

Classé sous :BP110 - Faire de l'histoire aujourd'hui, Didactique, Histoire active, Outils enseignement

Revue de presse : Faut-il permettre l'usage de Facebook pendant les cours? – UdeMNouvelles

16 octobre 2013 by Lyonel Kaufmann

blank

Ou quand les usages concrets dépasse le travail d’enquête : Au terme d’un sondage mené auprès de 31 000 collégiens du Québec – dont 92 % avaient un profil Facebook actif –, Bruno Poellhuber et ses collègues ont réalisé que des élèves avaient formé des groupes Facebook pour leurs cours et y engageaient des discussions sur des sujets abordés en classe, le plus souvent à l’insu de l’enseignant.

Faut-il permettre l’usage de Facebook pendant les cours? – UdeMNouvelles

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :blogcafé, Facebook, Histoire, MédiasSociaux, numérique, RevuePresse

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 130
  • Page 131
  • Page 132
  • Page 133
  • Page 134
  • Pages provisoires omises …
  • Page 275
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans

26 mai 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans. Le maître français du documentaire historique est mort samedi dans sa maison du sud-ouest de la France, a-t-on appris lundi auprès de sa famille. Fils du grand cinéaste allemand Max Ophüls (“ La Ronde”, “Lola Montès”…), Marcel Ophüls avait fui l’Allemagne nazie enfant pour s’installer en France, avant de […]

blank

Passion Médiévistes : Hors-série 34 – Le Moyen Âge au cinéma

22 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

À l’occasion de l’édition 2025 du Festival international du film court d’Angoulême, deux invités sont venus croiser, dans cet épisode hors-série de Passion Médiévistes, leurs expériences sur les représentation du Moyen Âge au cinéma. Les invités : Cet épisode vient proposer les regards complémentaires d’un réalisateur et d’un historien pour interroger la manière dont le […]

blank

Trous de mémoires de Nicolas Juncker

17 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment raconter la guerre d’Algérie et ses mémoires sans tomber dans le pathos ou la leçon d’histoire trop académique ? Trous de mémoires relève ce défi avec audace, mêlant comédie burlesque et réflexion historique. Nicolas Juncker y explore, avec un humour grinçant, les tensions et contradictions qui entourent la mémoire de ce conflit, en s’inspirant du […]

blank

Ces familles néerlandaises qui découvrent un passé de collaboration – rts.ch

28 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

C’est avec stupeur que de nombreux Néerlandais et Néerlandaises ont récemment découvert sur internet qu’un membre de leur famille avait collaboré avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En cause: la mise en ligne d’une liste de 425’000 noms par les archives nationales des Pays-Bas. Depuis janvier, les descendants affluent à La Haye, souvent […]

blank

Spreitenbach: Un paradis du shopping ou la porte des enfers? – Blog du Musée national suisse

24 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En 1975, l’Association suisse des instituteurs publia le panneau scolaire n°167. Celui-ci montre une vue aérienne de la commune de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. Ou plus précisément de la ville nouvelle de Spreitenbach, «Neu-Spreitenbach», avec son centre commercial entouré d’un immense parking rempli de voitures aux couleurs vives et son imposant quartier […]

blank

Dans le Japon de la fin du XVIe siècle : «Assassin’s Creed Shadows» sort enfin.

23 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La série vidéoludique des «Assassin’s Creed» d’Ubisoft comprend désormais un nouvel opus, situé dans le Japon de la fin du XVIe siècle. Les enjeux financiers de cette sortie sont importants pour la société Ubisoft en grande difficulté actuellement. Elle y jouerait son avenir. «Assassin’s Creed Shadows» est d’autant plus attendu que sa sortie a été […]

blank

Max Weber. Une vie mouvementée dans une époque agitée – Blog Musée national suisse

22 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cet article du Blog du Musée national suisse nous offre un portrait de Max Weber, socialiste suisse, pacifiste puis défenseur de la défense nationale devant la montée des fascismes, brillant économiste qui fut également Conseiller fédéral. Un destin intéressant et singulier que je vous invite à lire. Plus on s’intéresse à Max Weber et à […]

Tirés de nos archives

blank

Exposition Ibn Khaldoun (lien)

4 décembre 2007 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La figure d’Ibn Khaldoun Site de l’exposition consacrée en 2007 à Ibn Khaldoun qui a été l’un des plus grands intellectuels musulmans et appartenait à une famille hispano-musulmane établie dans la province de Séville. (tags: Histoire IbnKhaldoun)

blank

Sac de plage : Le goût de l’archive à l’ère numérique | Projet éditorial

15 juillet 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Frédéric Clavert (frederic.clavert@uni.lu) et Caroline Muller (caroline.muller@univ-reims.fr) nous présente l’objet de leur projet éditorial dont vous pouvez suivre la passionnante élaboration en ligne. Concernant l’origine du projet, voici la discussion collective initiale autour d’un tweet. Un passionnant working progress qui se lit comme un roman policier. A tester à la plage ?! « En 1989, Arlette Farge publie […]

blank

Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe

14 juin 2022 Par Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Le retour aux affaires de l’Homme du 18-juin a perdu depuis longtemps son aura providentielle. Le scénario d’Un général, des généraux bâti par Nicolas Juncker se fondant strictement sur les faits, il fallait trouver un angle saillant pour conter l’arrivée du messie de Colombey à l’Elysée, précédée du grand cirque de ses apôtres algérois et […]

blank

“Avec cette lettre cesse le jeu et commence l’indéfendable. Supprimer la formation des maîtres, placer ces nouveaux maîtres “dans des classes”, attendre que certains d’entre eux s’effondrent, et leur signifier par courier hiérarchique que “les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents” et que le cas échéant ils feraient mieux “de démissionner”, est une stratégie managériale ayant effectivement déjà fait ses preuves, et dont l’avantage est de révéler à ceux qui l’ignoreraient encore l’étymologie du mot “cynisme”. Comme des chiens. Vous avez, “messieurs qu’on nomme grands”, merveilleusement contribué à l’enrichissement de l’horizon sémantique du cynisme : ce qui était au départ le seul mépris des convenances sociales, désignera désormais également le total et absolu mépris de l’humain.”

14 octobre 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Lettre à Laurence |OWNI

A l’école des jeux de rôle: des gymnasiens dans le quotidien des Romains – Le Temps

4 novembre 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’atelier «Qvotidie» propose aux élèves romands de résoudre une enquête dans la Rome antique, un jeu de rôle pédagogique qui complète et rafraîchit les méthodes d’enseignement. Reportage du journal Le Temps au Gymnase Provence à Lausanne. « D’un point de vue pédagogique, «le jeu touche aux compétences transversales du plan d’études romand: collaboration, communication, stratégie d’apprentissage, pensée […]

blank

France : les nouveaux programmes scolaires bousculent le collège

14 avril 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Après les rythmes scolaires, l’éducation prioritaire, le collège… c’est une réforme majeure que la gauche engage sur le terrain de l’école : celle des programmes, censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. Lancée en 2013 par Vincent Peillon, la première version de cette «refonte» de l’école a été remise à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, […]

blank

Revue de Presse : Le témoignage exceptionnel du seul déporté volontaire à Auschwitz | Libération

9 avril 2014 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Witold Pilecki témoigne à Varsovie le 3 mars 1948 (Photo PAP. AFP) Varsovie. 19 septembre 1940. Un officier de réserve polonais, Witold Pilecki, se fait volontairement rafler par les Allemands et interner à Auschwitz pour y tisser un réseau de résistance: «Le Rapport Pilecki», à paraître en avril, livre le témoignage exceptionnel de ce héros […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…