Mediapart nous offre des documents sonores saisissants, longtemps gardés secrets, permettant de revivre en direct le coup d’État du 11 septembre 1973, au Chili, contre le président socialiste Salvador Allende. En effet, les fréquences radio utilisées par les chefs putschistes, dont le général Pinochet, lors de l’attaque du palais présidentiel de la Moneda, furent enregistrées. Éditées voilà quinze ans au Chili, ces archives demeurent quasiment inaccessibles en français.
Le coup d’État mené, il y a tout juste 40 ans, contre le président Allende, a laissé des traces sonores saisissantes. D’une part, avant de mourir dans le palais présidentiel de la Moneda, Salvador Allende eut le temps d’adresser cinq discours, par radio, au peuple chilien tandis que les militaires diffusaient, sur des antennes concurrentes, leurs propres messages à la population.
D’autre part, pendant que les troupes attaquaient le palais présidentiel, où Allende était réfugié, les chefs putschistes, au premier rang desquels le général Pinochet, discutaient entre eux, par fréquence radio, de l’avancée des opérations. Or, ces conversations furent captées et ces enregistrements sidérants, longtemps restés secrets, ont émergé depuis une quinzaine d’années, nous donnant, aujourd’hui, la possibilité glaçante de vivre un coup d’État en direct.
Par ailleurs, à l’occasion du quarantième anniversaire du coup d’Etat du 11 septembre 1973, plusieurs ouvrages paraissent, parmi lesquels le témoignage saisissant de Luz Arce, intitulé L’Enfer, terreur et survie sous Pinochet, publié par Les Petits Matins.
Luz Arce faisait partie de la garde rapprochée de Salvador Allende. Arrêtée en 1974, torturée, violée et menacée de représailles contre sa famille, elle accepte de travailler pour la DINA (Direccion de Inteligencia National), la police politique de Pinochet. Elle quitte l’organisation en 1980, avant de raconter son histoire et de déposer devant les tribunaux à l’encontre de plusieurs hauts responsables de la police chilienne.
L’article de Mediapart : 11 septembre 1973 : le dernier jour d’Allende