Pourquoi la révolution tunisienne de 2011 a-t-elle été perçue en France comme une réédition de 1789 ? Pourquoi les révolutionnaires tunisiens se sont-ils reconnus dans un « printemps arabe », hommage aux révolutions de 1848 ? L’historien Guillaume Mazeau enquête sur ces constructions en miroir et sur nos rapports aux temporalités révolutionnaires.
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La Révolution française en chansons | Révolution Française
Le site Révolution française.net a sélectionné quelques exemples de chansons révolutionnaire en ligne sur YouTube.
Les chansons ont joué un rôle important dans la circulation des idées et des stéréotypes politiques pendant la Révolution française. Certaines de ces chansons sont elles-mêmes des « événements » révolutionnaires : La « Marseillaise » bien sûr, mais aussi le « Chant du Départ » en l’an II ou « Le Réveil du Peuple » en 1795. Il existe peu d’enregistrements de chansons révolutionnaires disponibles sur le marché du CD. Une anthologie en un double CD était sortie au moment du Bicentenaire, mais elle n’est plus disponible à la vente. D’où l’idée de cette sélection.
La sélection de chansons révolutionnaires : La Révolution française en chansons – Révolution Française.
Enjeux d’une écriture historienne du devoir de mémoire (1) par Sébastien Ledoux.
Sébastien Ledoux termine actuellement une thèse sur « L’histoire du “devoir de mémoireˮˮ » à Paris 1 (Centre d’histoire sociale du XXe siècle). Il a déjà publié Le « devoir de mémoire » à l’école. Essai d’écriture d’un nouveau roman national, Sarrebruck, Études universitaires européennes, 2011, et de nombreux articles sur le sujet.
Dans ce texte, version modifiée de l’article « Écrire une histoire du devoir de mémoire », paru dans la revue Le Débat (170), mai-aout 2012, p. 175-185, Sébastien Ledoux présente son projet d’écrire aujourd’hui une histoire du devoir de mémoire.
Ce travail ne peut qu’intéresser les enseignants d’histoire puisque la demande du devoir de mémoire sature l’espace scolaire ou les attentes du politiques à l’égard de cet enseignement.
A ce stade, en vous incitant à lire en entier cet article ardu, mais important, je note que pour Sébastien Ledoux:
L’analyse de l’irruption du devoir de mémoire dans le discours social permet de comprendre comment les stratégies et négociations d’acteurs, imbriquées dans de nouveaux cadres sociaux, interviennent dans la désignation de différents faits historiques considérés comme mémorables pour la société, au détriment d’autres faits. De la même façon, cette articulation fonctionne dans l’évolution du regard jeté sur les mêmes faits historiques. La montée du primat compassionnel et des traumas de l’histoire dans notre société a, par exemple, donné lieu à une relecture de la Première Guerre mondiale dans l’espace public à partir du début des années 1990, centrée sur la souffrance des Poilus et les atrocités des combats.
L’article : cvuh: Enjeux d’une écriture historienne du devoir de mémoire (1) par Sébastien Ledoux..
Les Archives fédérales collaborent avec Wikimedia | Xavier Studer
Pendant que les milieux de l’école développent toujours un rapport ambigu avec Wikipedia — les profs l’utilisent pour leur préparation tout en l’interdisant en classe à leurs élèves — les Archives fédérales suisses (AFS) font un pas en direction de la société de l’information du XXIe siècle.
Elles vont ainsi collaborer avec Wikimedia Suisse pour mettre en valeur différents documents et les publier sur internet. Une collection de photographies de la Première Guerre mondiale sera bientôt mise en ligne.
Pour mener à bien cette opération, un poste de Wikipedian in Residence sera créé. Il sera mis au concours sur les sites internet de Wikimedia CH et des Archives fédérales. Il permettra de renforcer les relations entre l’institution fédérale et la communauté Wikipédia, selon un communiqué de presse.
Source de l’information : Les Archives fédérales collaborent avec Wikimedia « Le blog high-tech et telecom de Xavier Studer.
Wikipédia, indispensable outil de mise en réseau de la connaissance ? | Martin Grandjean
Pour Martin Grandjean, historien à l’Université de Lausanne, Wikipédia est un outil incontournable de sa vie professionnelle. Dans un entretien avec le très wikipédien Ludovic Péron, il explique que Wikipédia, bien que ne pouvant pas servir de caution scientifique à une recherche, permet de gagner un temps très précieux par la mise en commun de références bibliographiques (et numériques) sur des sujets particulièrement pointus.
Dans son long travail actuel d’édition, Wikipédia est une porte d’entrée qui lui permet de vérifier en quelques secondes l’existence (ou l’absence) d’une notice qui lui permettra par la suite d’approfondir ma recherche avec des outils traditionnels (encyclopédies biographiques, ouvrages de référence dans les disciplines concernées, dictionnaires historiques, etc.). En tant que modeste chercheur, il lui semble d’ailleurs important d’être lui-même un contributeur de cette grande encyclopédie participative.
Pour en savoir plus sur son utilisation et sa conception de Wikipedia : Wikipédia, indispensable outil de mise en réseau de la connaissance ? – Martin Grandjean.
Revue de presse : R. Gerwarth: Hitler’s Hangman. The Life of Heydrich | H-Net Reviews
Robert Gerwarth a écrit une biographie convaincante de Reinhard Heydrich en tissant ensemble les dimensions personnelles, professionnelles et institutionnelles dans un perspicace et définitive examen historique de la vie de Heydrich. Gerwarth ouvre le livre en identifiant deux défis à écrire une biographie nazie: la maîtrise de la littérature sur le nazisme, et sonder la mentalité et l’idéologie d’un engagement nazi. Il réussit admirablement à les surmonter en se tenant à son principe de «l’empathie froide», le détachement. Il ne cherche ni à diaboliser Heydrich, ni à moraliser, banaliser ou sacraliser sa violence. Le livre regorge est soutenu par 90 pages de sources. Au fil des chapitres, Gerwarth alterne entre l’histoire personnelle de Heydrich et histoire allemande politique et sociale. Gerwarth déboulonne le mythe d’Heydrich et ses ancêtres juifs, révise les hypothèses au sujet de son antisémite de fond et nuance les exagérations au sujet de ses motivations carriéristes. Mais ce faisant, il prend également une position claire dans l’historiographie de la violence de masse nazi, par exemple en identifiant comme le tournant majeur de la vie de Heydrich son licenciement du service militaire en raison d’une promesse de fiançailles rompues et en remontant son radicalisme à son manque d’informations des débuts nazis.
R. Gerwarth: Hitler’s Hangman. The Life of Heydrich | H-Net Reviews
À Bad Arolsen, dans la forêt des archives nazies | La Vie des idées
Le Service international de recherches, situé à Bad Arolsen en Allemagne, a été créé après la guerre pour retrouver la trace de millions de personnes (…)
Les dossiers d’Arolsen permettront de compléter les recherches déjà existantes, basées sur des archives différentes, et, surtout, ils seront une source première pour entamer une nouvelle recherche. Ils permettront de préciser la géographie de la persécution, rangés tels qu’ils le sont par zone géographique. Ils faciliteront aussi largement les études prosopographiques sur un camp, un kommando de travail, un convoi de déportation, un camp de personnes déplacées, etc.
See on www.laviedesidees.fr
Léon Vivien : la vie d'un poilu sur Facebook
11 avril 1915 «Tu parles d’une armée : il n’y a pas deux types qui ont le même uniforme. Avec le froid qu’il fait en ce moment, les gars se couvrent avec tout ce qu’ils trouvent. On dirait une troupe de chiffonniers… Le plus beau de tous, avec ses fourrures de lapin et son couvre-chef emprunté aux dragons, c’est Maréchal, celui qu’on surnomme L’Maréchal Maréchal parce qu’il nous rebat les oreilles du maréchal Ney, celui que Napoléon avait surnommé « Le brave des braves » ! Tu verrais le tableau, Madeleine, c’est quelque chose !»
C’est ainsi qu’aurait écrit sur Facebook Léon Vivien, un poilu lors de la guerre de 1914-1918 si le réseau social avait existé. Le musée de la Grande Guerre de Meaux tente depuis le 10 avril de l’imaginer en narrant le quotidien de Léon Vivien. Partant de l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand,le 28 juin 1914, les «posts» évoquent un contexte historique permettant de situer la personnalité de Léon Vivien, instituteur parisien de 29 ans.
Léon Vivien est un personnage fictif, il n’a jamais existé et sa photo de profil Facebook est une création artistique à partir d’images d’époque. Mais tout ce que raconte et partage Léon Vivien sur le réseau social a été décidé sur la base de la documentation du Musée, et avec la caution de l’historien Jean-Pierre Verney. Les «posts» sont parfois accompagnés d’images et documents d’archives. Les publications sont prévues jusqu’au 31 mai 2013 et porteront sur le conflit de l’Attentat de Sarajevo au 17 mai 1915 pour 220 «posts» en tout.
Ce projet rappelle d’autres entreprises historiques sur les réseaux sociaux et plus précisément sur Twitter. Pour le centenaire du naufrage du Titanic, un éditeur britannique a proposé aux internautes de suivre la traversée du paquebot jusqu’à la nuit où le Titanic heurte un iceberg (@TitanicRealTime). Pour sa part, Alwyn Collinson, un passionné d’histoire de 25 ans, s’est lancé dans un projet plus fou encore: depuis le 31 août 2011, il tweete la Seconde Guerre mondiale sur le compte @RealTimeWWII.
La page Facebook de Léon Vivien.
Des articles sur le projet : 24Heures – Huffington Post – Numerama
Guerrière : les amazones du néo-nazisme
Mêlant chronique sociale (fruit de deux ans d’enquête du réalisateur dans les milieux néonazis) et structure tragique (le film s’ouvre sur une image de l’héroïne se vidant de son sang), Guerrière, le premier film de David Wnendt, dresse un tableau inquiétant de la jeunesse est-allemande d’aujourd’hui et de la résurgence des nostalgiques du Troisième Reich.
Guerrière suit les trajectoires croisées de deux personnages féminins aux prises avec le néo-nazisme : Marisa, vingt ans, bloc de violence brute affichant fièrement les croix gammées tatouées sur sa poitrine, va petit à petit se détacher du groupuscule dont elle est l’un des piliers ; Svenja, quinze ans, élève modèle et jeune fille (trop) sage, va elle faire le chemin inverse, par ennui, curiosité et rébellion contre une père trop sévère…
Dans son compte-rendu du film, Zéro de conduite souligne que
«le plus terrifiant n’est pas la violence des jeunes néo-nazis : c’est plutôt l’indifférence et la mansuétude de la société à leur égard, et la banalisation de leurs « idées » (racisme et antisémitisme, haine de la démocratie). Loin d’être des exclus ou des marginaux, Marisa et ses amis travaillent, vivent chez leurs parents…»
Pour remettre le film dans son contexte, le site pédagogique, réalisé par Zéro de conduite, propose une interview avec l’historien Patrick Moreau (spécialiste de l’extrême-droite dans les pays de l’Est), qui permet de remettre le film dans son contexte. A ce titre, Patrick Moreau indique que
«Le néonazisme pose un réel problème en Allemagne, il divise le pays en deux grandes zones. A l’ouest, les groupes d’extrême droite sont présents mais faiblement organisés alors qu’à l’est, ils sont très actifs et réunissent la majorité des 25 000 militants. A l’image de la cellule terroriste Clandestinité nationale-socialiste (Nationalsozialistischer Untergrund, NSU), près de 10 000 activistes pratiquent la violence ouvertement. Ils sont de plus en plus jeunes et les femmes sont plus nombreuses et violentes.»
Principalement implanté dans l’ex-RDA, les raisons du succès des néo-nazis ne reposent pas uniquement par les problèmes économiques, mais par le processus même de réunification
«La réunification a précédé la disparition de la quasi totalité du tissu industriel. Le chômage s’est accru considérablement, provoquant une forte désorientation intellectuelle et collective face à l’arrivée de valeurs nouvelles et inconnues. Les Allemands de l’est ne se sentent pas représentés par un parti politique à l’exception des néo-communistes. Ainsi, ceux qui sont en mal de protestation, les jeunes en particulier, recherchent un parti exutoire. Et le seul parti présent sur le marché, c’est celui qui représente les néonazis. Tous les autres partis sont perçus comme des partis de l’étranger, des partis de l’ouest.»
Au niveau européen, Patrick Moreau considère que «nous n’assistons pas à une progression du néonazisme en Europe, mais à une radicalisation inquiétante des sociétés européennes, une adhésion forte à des thèmes anti-islamiques.»
Source : Guerrière : les amazones du néo-nazisme.
Des nouveautés en histoire du Troisième Reich
Le dernier numéro du Journal for Historical Social Research (HSR) explore la sociographie du national-socialisme. http://www.gesis.org/en/hsr/current-issues/. Une recension (tardive) dans H-Net d’u…
See on tristanlandry.com