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Histoire Lyonel Kaufmann

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Histoire savante

Découvertes : Neandertal modern or not modern ?

26 mai 2016 by Lyonel Kaufmann

S’aventurer dans les profondeurs d’une grotte, y faire reculer l’obscurité, une torche à la main. Trouver une vaste salle hérissée de stalagmites. Les briser par centaines. Les assembler pour ériger de petits enclos circulaires, tout en gardant vivante la lueur vacillante du feu — pour retrouver le chemin du retour à l’air libre. « Il y a quelques années, dit Jacques Jaubert, professeur de préhistoire à l’université de Bordeaux, je n’aurais jamais cru que l’homme de Néandertal, que j’étudie depuis trente ans, en soit capable. » C’est pourtant bien ce qu’il décrit dans un article signé par une équipe internationale, et publié dans la revue Nature jeudi 26 mai : il y a 176 500 ans, l’homme de Néandertal a construit d’énigmatiques structures à plus de 300 mètres de l’entrée de la grotte de Bruniquel (Tarn-et-Garonne). Il s’agit de la plus ancienne construction jamais découverte aussi loin de la lumière du jour.

Dans la grotte de Bruniquel (Tarn-et-Garonne), étude archéomagnétique d’une structure circulaire de stalagmites construite par des néandertaliens il y a 176 000 ans.

Néanmoins les scientifiques sont divisés sur cette découverte et plus particulièrement sur la modernité de Néandertal qu’elle indique pour certains d’entre-eux :

Comment Bruniquel est-elle perçue par les spécialistes ? « C’est une découverte unique en son genre, même si je ne suis pas certain qu’elle nous en dise beaucoup sur les compétences sociales des Néandertaliens, estime Jean-Jacques Hublin (Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig).

Comprendre la fonction de telles structures circulaires est un défi. Cela démontre une nouvelle fois le peu de connaissances que nous avons des comportements des humains archaïques du Pléistocène, qui sont presque uniquement documentés par les outils de pierre et les restes de gibiers. »

Les querelles ne manqueront pas sur l’interprétation du comportement de ces Néandertaliens. « Le qualifier de moderne parce qu’il est complexe, comme c’est indiqué dans Nature, est selon moi trompeur, estime ainsi Jean-Jacques Hublin. Et il est un peu exagéré de suggérer qu’on n’avait pas envisagé la possibilité de telles constructions par des Néandertaliens. » 

Ces débats sur la modernité de Néandertal divisent la communauté scientifique. Certains le voient comme un humain archaïque naturellement supplanté par l’homme moderne venu d’Afrique, d’autres veulent en faire son égal malchanceux – comme une figure anachronique du bon sauvage exterminé par un colonisateur sans scrupule. La génétique a récemment bouleversé ces conceptions figées en montrant que ces deux humanités s’étaient croisées, mêlées et peut-être aimées, au point que nous portons dans notre ADN, encore aujourd’hui, quelques pourcents d’ADN néandertalien.

Une belle problématique et une enquête à mener en classe.

Lire l’article : Néandertal s’aventurait au fond des grottes, 140 000 ans avant « Homo sapiens »

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

«Quand Hitler est rentré de la guerre, il n’avait aucune orientation politique» | Slate.fr

26 mai 2016 by Lyonel Kaufmann

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Une nouvelle biographie tente d’éclaircir le cheminement politique du dirigeant nazi.

Même si tout semble avoir déjà été écrit au sujet d’Adolf Hitler, pas une année ne passe sans qu’un historien n’exhume un pan méconnu de la personnalité ou de la biographie du dictateur nazi. Dans son nouvel ouvrage Wie Adolf Hitler zum Nazi wurde («Comment Adolf Hitler est devenu nazi»), paru en mai 2016 aux éditions Ullstein, l’historien allemand Thomas Weber se penche sur son retour du front. Thomas Weber reconstitue ces quelques mois, à cheval sur les années 1918/1919, durant lesquels le jeune soldat apolitique qu’il était alors s’est mué en celui qui, quelques années plus tard, deviendrait célèbre avec son brûlot Mein Kampf.

Lire l’article : «Quand Hitler est rentré de la guerre, il n’avait aucune orientation politique» | Slate.fr

Image : Adolf Hitler sous l’uniforme allemand (à gauche).

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

«On aurait besoin de sources objectives, mais qui les écrit?» | The History Education Network

19 mai 2016 by Lyonel Kaufmann

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La majorité des contextes scolaires approche l’enseignement de l’histoire comme consistant à présenter le récit du passé que l’élève devra mémoriser (Nokes, 2012; Barton & Levstik, 2004; Lesh, 2011). Cette vision de l’enseignement de l’histoire repose sur la présupposition qu’il existe un consensus entre les historiens par rapport au passé. Or, alors que selon Nokes (2012) et Lesh (2011), l’absence de consensus relatif au passé offre plusieurs possibilités quant à l’enseignement de l’histoire et à la mise en pratique de la démarche historique, une majorité d’outils accessibles aux enseignants d’histoire au Québec semble réduire la démarche historique, notamment dans le cadre de l’analyse de sources, à un exercice de repérage d’informations (ex: Musée McCord 2016; Récitus, 2016).

Pour sortir de cette impasse, Marc-Alexandre Prud’homme nous présente un type d’activités qui exploite cette absence de consensus à travers des consignes simples et concrètes telles que proposées par Lesh (2011) tout en permettant de travailler certains concepts associés à la pensée historique, notamment les notions d’importance et de preuve, et ce, dans le cadre d’une démarche historique impliquant l’analyse (par opposition, au repérage) de circonstances de production (auteur, motivation, auditoire…).

Le type d’activités suggéré s’effectue à travers l’analyse de sources primaires et tient compte de la difficulté d’avoir accès à plusieurs ressources en salle de classe. Dans l’activité présentée, l’objectif de l’activité est d’amener l’élève à déterminer comment on devrait se souvenir du Congrès National Africain (CNA) et de son travail avant 1994.

Lire la suite : «On aurait besoin de sources objectives, mais qui les écrit?» | The History Education Network

Les références de l’article :

Levstik, L. S. & Barton, K. C. (1997). Doing History: Investigating with Children in Elementary and Middle Schools. Mahwah,  New Jersey: Lawrence Erlbaum.

Lesh, B. (2011). Why Don’t You Just Tell Us the Answer: Teaching Historical Thinking in Grade 7-12. Portland, ME: Stenhouse Publishers.

Musée McCord. (2016). D’humour et d’humeur. Consulté le 2016-04-04 http://www.mccord-museum.qc.ca/scripts/viewobject.php?section=162&Lang=2&tourID=VQ_P4_5_FR&seqNumber=1.

Nokes, J. (2012). Building Students’ Historical Literacies: Learning to Read and Reason with Historical Texts and Evidence. New York: Routledge.

Récitus. (2016). Sociétés et territoires. Consulté le 2016-04-04 http://primaire.recitus.qc.ca.

Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante

Les «crises des réfugiés» du XVIe et du XVIIe

17 mai 2016 by Lyonel Kaufmann

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À l’époque moderne, l’Espagne et le Portugal ont procédé à des expulsions massives et dramatiques, touchant plus d’un demi-million de personnes de confession juive ou musulmane. Revenir sur le sort de ces populations permet de mettre en perspective la crise des réfugiés que connaît actuellement le monde.

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Aujourd’hui, l’Europe est un point d’arrivée pour les populations venant de pays en guerre, musulmans mais aussi chrétiens d’Irak et de Syrie. À l’inverse, durant la période moderne, l’Europe fut un point de départ pour des milliers de juifs et de musulmans persécutés en Espagne et au Portugal. Les politiques religieuses mises en œuvre dans ces pays entraînèrent des flux d’émigration sans précédent. Irréguliers, difficiles à quantifier, ils concernèrent plus d’un demi-million de personnes. Le recul historique nous permet de voir, dans la longue durée, l’ampleur de ces déplacements et d’établir des comparaisons avec la période actuelle.

Lire la suite : Les « crises des réfugiés » du XVIe et du XVIIe siècle – La Vie des idées

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Compte-rendu : Robespierre. La Fabrication d’un monstre de Jean-Clément Martin

9 mai 2016 by Lyonel Kaufmann

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Une biographie bienvenue qui replace le personnage dans sa complexité. Le compte-rendu de Robespierre. La Fabrication d’un monstre de Jean-Clément Martin.

« Robespierre a la mâchoire arrachée par un coup de pistolet dont nul ne saura jamais s’il s’agit d’une tentative de suicide ou du tir du gendarme Méda ou Merda » . Les lacunes des sources exprimées ici sur cet événement majeur précédant l’exécution de Robespierre révèlent les doutes subsistant sur ce personnage. En effet, la certitude et la brutalité avec lesquelles sont assénées certaines « vérités » contrastent avec l’absence ou les limites des documents à notre disposition. Pour l’auteur, ces sources sont peu nombreuses et parfaitement connues, il est donc impossible d’accéder pleinement au personnage. Certes, en entamant un ouvrage de Jean-Clément Martin, on ne s’attend pas à un propos simple et encore moins simpliste, mais le Robespierre présenté contraste par sa complexité avec la certitude de certains jugements portés sur l’homme depuis plus de deux siècles. Il ne s’agit pas d’une énième biographie – celle d’Hervé Leuwers , citée à de nombreuses reprises, constitue une parfaite synthèse répondant aux canons du genre – mais d’une mise en perspective. L’historien replace Robespierre parmi les autres révolutionnaires, vis-à-vis desquels il ne fut ni meilleur ni pire. Et surtout, il montre à quel point notre vision de l’homme découle du personnage fabriqué par les Thermidoriens. Ces derniers, dès le lendemain de sa mort, se sont appliqués à en faire l’incarnation d’un système qui par conséquent disparaissait avec lui et faisait oublier leurs propres responsabilités.

Lire la suite du compte-rendu : L’énigme Robespierre

Classé sous :Histoire savante, Publications

Colloque : Première guerre mondiale et enseignement (27-29 avril 2016)

24 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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Cette semaine, du mercredi 27 au vendredi 28 avril, j’ai le grand plaisir et le grand honneur de participer au colloque «Première guerre mondiale et enseignement», organisé au et par le Lycée professionnel François Mansart à Thizy-les-Bourgs (France). Ce colloque a reçu le label «Mission centenaire».

Concernant ce colloque, celui-ci vient clôturer une année scolaire d’actions pédagogiques autour de la question de l’enseignement de la première guerre mondiale dans le secondaire au début du XXIe siècle et à l’ère du numérique. Il s’agira d’observer à la fois la recherche sur la première guerre mondiale et les nouvelles pistes explorées récemment ou depuis quelques décennies et de permettre également de croiser des mémoires individuelles et familiales, tout en interrogeant les représentations culturelles de ce conflit (théâtre, BD, jeux vidéo) afin d’envisager les pratiques didactiques et pédagogiques à engager dans l’enseignement de cette période.

Pour ma part, j’interviendrai mercredi matin avec une communication intitulée La Première Guerre mondiale et la Suisse : une leçon d’histoire pour aujourd’hui? et ensuite jeudi matin avec une seconde communication intitulée «De «La couleur des larmes» (1998) à «Apocalypse Verdun» (2016) : défis et opportunités d’enseigner la Première Guerre mondiale à l’ère du numérique».

Programme

Mercredi 27 avril 2016 – Matin 

Accueil, Présentation, Inauguration

8h30 Accueil

9h – 10h Présentation du colloque : premiers discours

Pause

10h15 – 11h45 Inauguration et présentation des expositions.

11h50 – 12h20 Lyonel Kaufmann, professeur-formateur à la Haute école pédagogique du canton de Vaud : La Première Guerre mondiale et la Suisse : une leçon d’histoire pour aujourd’hui ?

Pause repas

Jeudi 28 avril 2016 – Matin

Exploiter les sources documentaires, explorer de nouvelles pistes, relire l’Histoire de la Grande Guerre…

9h Accueil

9h15 – 9h45 Chantal Antier, docteur en Histoire, ancien professeur du Secondaire et de  Préparation aux Concours : Le rôle de la femme dans la Grande Guerre est-il reconnu par tous  les historiens  et  les livres scolaires?

9h50 – 10h20 Lyonel Kaufmann, professeur-formateur à la Haute école pédagogique du canton de Vaud : De «La couleur des larmes» (1998) à «Apocalypse Verdun» (2016) : défis et opportunités d’enseigner la Première Guerre mondiale à l’ère du numérique

Pause (10h20 – 10h35)

  • 10h40 – 11h10  Gilles Prilaux, archéologue, ingénieur de recherche à l’Inrap : L’Archéologie de la Grande Guerre.
  • 11h15 – 11h45  Thomas Breban, assistant de conservation à la bibliothèque de Lyon, Part Dieu, Responsable du fonds 14-18 : Le fonds  de guerre de la bibliothèque municipale de Lyon.
  • 11h50 – 12h20  Anne Barre et Béatrice Clément, Ecomusée du Haut Beaujolais : «  C’est un vrai ? » Pour une histoire plus concrète : le pouvoir des objets.

Pause Repas 13h – 14h

Jeudi 28 avril 2016 – Après-midi

Correspondance de guerre : entre mémoire individuelle, récits familiaux et Histoire

  • 14h00 – 14h30 Violette Bordon, professeur des écoles : Le blog Trois frères dans la Grande guerre
  • 14h35 – 15h05 Michel Mauny, chercheur indépendant en histoire, Membre d’ADIAMOS-89 :  Les courriers d’un couple d’instituteurs bourguignons dans la tourmente de la Grande Guerre
  • 15h10 – 15h35 Christophe Dargère, enseignant et sociologue, Centre Universitaire Roannais, Université Jean Monnet : Sept destins de soldats ligériens.

Pause

  • 15h50 – 16h 20 Jean-Paul Nomade, proviseur honoraire, historien régionaliste, chroniqueur au Pays Roannais, écrivain public agréé @epf : La correspondance de Marius PASSOT, agriculteur, soldat engagé au 22e RI
  • 16h25 – 16h55 Sophie de Lastours, historienne des questions militaires, directrice de collections à l’Harmattan : Jean-Louis Thomas, fils de paysan charolais, séminariste mobilisé de 1914  à  1919: des Vosges à Arkhangelsk…

Vendredi 29 avril 2016 – Matin 

Représentations artistiques, imaginaire et culture de la Première Guerre mondiale

9 h Accueil

9h05 – 9h35 Alexandre Dufaux, comédien, metteur en scène : Paroles de poilus, spectacle théâtral.

9h40 – 10h10 Romain Vincent, enseignant en Histoire-géographie, collège de l’Europe à Chelle4s, Académie de Créteil : La Première Guerre Mondiale dans les jeux vidéo.

Pause

  • 10h30 – 11h30 (Sous réserve Table ronde et visioconférence) : Jeux vidéo, Histoire et enseignement.
  • 11h35 – 12h05 Vincent Marie, professeur d’histoire-géographie et de cinéma – réalisateur : Là où poussent les coquelicots, fragments d’une guerre dessinée.

12h10 – 12h40 Alain Buisson, auteur de bande dessinée : Mettre en scène et en BD des lettres de poilus.

Pause Repas 13h – 14h

Vendredi 29 avril 2016 – Après-midi

Présentation des activités scolaires et interventions enseignants

(Le programme de cette demi- journée est amené à évoluer jusqu’au 27 avril…)

  • 14h -14h30 Flora Delfosse, enseignante d’Allemand, LPO François Mansart de Thizy : La famille dans les affiches de propagande allemande et français. Produire une affiche première guerre mondiale
  • 14h35 – 15h05 Présentation par les élèves de l’Enseignement d’exploration littérature et société (Véronique Rossat, enseignante d’Histoire-Géographie et Delphine Coulon, enseignante de lettres modernes), Atelier : les apprentis historiens : que nous racontent le fonds d’archives et les objets de la Première Guerre mondiale issus de l’Ecomusée du Haut Beaujolais ?

15h05 -15h35  Interview  filmée de Chantal Antier par les élèves du collège Brossette de Cours-la-Ville.

15h40 – 16h10 Joël Mak dit Mack, enseignant lettres-Histoire,  LPO François Mansart de Thizy : Collecter et utiliser en milieu scolaire les mémoires familiales de la Première Guerre mondiale.

16h15 – 16h45 Julien Ruget, enseignant Physique, LPO François Mansart de Thizy :  Jeux vidéo en milieu scolaire, une expérience en cours...

17h -17h30 Premier bilan / conclusion du colloque

Lieux

  • LPO François Mansart – rue Jacquard
    Thizy-les-Bourgs, France (69240)

Dates

  • mercredi 27 avril 2016
  • jeudi 28 avril 2016
  • vendredi 29 avril 2016

    Contacts

    • Joël Mak dit Mack
      courriel : joel [dot] makditmack [at] laposte [dot] net

    Source : « Première guerre mondiale et enseignement », Colloque, Calenda, Publié le mercredi 13 avril 2016, http://calenda.org/363867

    Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

    Revue de presse : Les Inrocks – « Les victimes de l’histoire en appellent plus à la connaissance qu’à la reconnaissance »

    16 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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    Un extrait de « Shoah » de Claude Lanzmann

    Grand historien de la seconde guerre mondiale, auteur d’essais décisifs sur la mémoire de Vichy – Le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, Vichy, un passé qui ne passe pas -, Henry Rousso s’interroge aujourd’hui sur les usages actuels de l’histoire et les politiques de mémoire en France. Son livre important, Face au passé, essai sur la mémoire contemporaine (Belin) tente de comprendre le sens d’un investissement collectif inédit pour prendre en compte, les séquelles des traumatismes du passé. Un plaidoyer vif pour la connaissance du passé, intégrant elle-même la question du silence des victimes.

    L’entretien d’Henry Roussy par les Inrocks : Les Inrocks – « Les victimes de l’histoire en appellent plus à la connaissance qu’à la reconnaissance »

    Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications Balisé avec :Feedly, for, Histoire, Later, Read, Recently, Saved

    Nicolas Werth et la révolution russe

    11 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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    En 1997, Nicolas Werth a publié dans la collection «Découvertes Gallimard» La Russie en révolution. L’idée fondamentale de Werth est de montrer la multiplicité des révolutions qui agitent le pays tout au long de l’année, sans lire l’ensemble du processus à la lumière de sa conclusion bolchevique. Dans La Révolution russe, une histoire française, Eric Aunoble pose le jugement suivant sur cet ouvrage :

    «Pour la première fois, on sort totalement de la scansion en deux temps – Février/Octobre – qui rythmait tous les récits, pour redécouvrir le foisonnement de discussion et d’organisation qui avait saisi toute la société russe, faisant de l’ex-empire des tsars «le pays le plus libre du monde». Le vent libertaire qui souffle dans certaines pages de sa Russie en révolution donne corps à l’affirmation qui ouvre son chapitre dans le Livre noir (du communisme, 1997 également).
    Il se présente comme un de ces historiens «qui refusent le schéma simpliste de l’historiographie libérale aujourd’hui dominante» et, sans adhérer à «la vulgate marxisante», il se réclame plutôt de la démarche de Marc Ferro et ne se situe pas du tout dans la filiation d’une analyse réactionnaire. C’est sans doute une des raisons de la tempête provoquée par le Livre noir : les auteurs font la critique du communisme «parce qu’ils demeurent ancrés à gauche», selon les mots de Courtois.
    Dans le Livre noir, la démonstration de Nicolas Werth qui suit cette déclaration de principes est d’autant plus implacable. Comme Marc Ferro avant lui, il montre le décalage entre ce que les soldats, les paysans, les ouvriers ou les allogènes mettent derrière le «pouvoir aux soviets», derrière les slogans de Paix, de Terre, de Contrôle ouvrier et de Droit des peuples, et le contenu qu’en donnent les bolcheviks. Seule force réellement organisée dans un pays qui se délite, ils prennent le pouvoir grâce à ce malentendu et s’y maintiennent par la force.
    Après quinze pages de révolution, suivent quatre-vingt-dix pages de répression en tout genre (notamment contre les protestations ouvrières) qui amènent le lecteur jusqu’en 1922. Les citations sont nombreuses et l’érudition difficile à prendre en défaut.»

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    La Révolution russe, une histoire française par Eric Aunoble, La Fabrique, 264 p., 14 euros
    Source : Peut-on encore célébrer la Révolution russe? – Bibliobs – L’Obs

    Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

    Appel à contribution publique pour la reconstitution en 3D d’Amarna, la cité disparue d’Akhenaton 

    10 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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    Durant son règne (1350-1334 avant notre ère), le pharaon Akhenaton a bâti une nouvelle capitale, Amarna, selon des techniques architecturales inédites. Le laboratoire Archéovision, qui a modélisé la cité en 3D, expose ses travaux jusqu’au 29 avril au Conseil régional d’Aquitaine, à Bordeaux. Pour aider à l’achèvement du projet de reconstitution architecturale, ses initiateurs lancent un appel à contribution du public.
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    Amarina, la cité disparue d’Akhenaton reconstituée en 3D (c) Archeovision

    Mystique selon certains, rusé politique pour les autres, le pharaon Amenhotep IV, aussi appelé Akhenaton, a bouleversé profondément l’Égypte du Nouvel Empire durant son règne (1350-1334 avant notre ère) : non content de provoquer un véritable séisme religieux en imposant le culte unique du disque solaire, Aton, contre la pluralité de divinités habituellement adorées par les pharaons précédents, il a initié une véritable révolution architecturale et artistique.
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    Le pharaon Akhenaton (c) Archeovision

    Comme l’explique le site web du CNRS: « Les murs ne devant plus supporter de lourdes dalles de toit de dix à vingt tonnes, une nouvelle norme architecturale s’est imposée : au lieu des gros blocs de pierre utilisés jusqu’alors dans la construction des temples et des édifices royaux, les murs étaient montés à l’aide de briques de pierre de taille standard – les talatat – qui présentaient l’avantage de pouvoir être rapidement assemblées. Cette technique a d’abord été testée à Karnak, le complexe religieux situé au nord de Thèbes, avant d’être déployée à grande échelle dans la nouvelle capitale construite par Akhenaton : Amarna. Problème pour les spécialistes : il ne reste rien des édifices construits à Karnak et à Amarna… »

    « Dès sa mort, les autres clergés, le clergé d’Amon notamment, qui était très puissant avant Akhenaton, n’ont eu de cesse d’effacer toute trace de son règne », raconte Robert Vergnieux.

    Amarna, sa capitale, a été entièrement rasée, les tombeaux royaux, détruits, et une grande partie des briques en calcaire ont été utilisées pour fabriquer de la chaux… À Karnak, les blocs de grès ont subsisté, mais ils ont été réutilisés dans des constructions ultérieures, notamment dans les fondations de pylônes.

    https://vimeo.com/161197156

    Extrait du film sur Amarna (diffusé dans l’exposition Aton-Num) from Archéovision – Archéotransfert on Vimeo.

    Lire la suite : Archeovision reconstitue en 3D Amarna, la cité disparue d’Akhenaton et lance un appel à contribution du public

    Classé sous :Histoire savante, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

    Corto Maltese en Sibérie | La Révolution russe, une histoire française

    10 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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    L’historien Éric Aunoble étudie les regards successifs que la France a porté sur Octobre 1917. Extrait à propos de la bande dessinée d’Hugo Pratt Corto Maltese en Sibérie.

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    Extrait :

    «Dans le domaine de la BD, la concurrence est plus sérieuse du côté d’Hugo Pratt dont le Corto Maltese en Sibérie paraît en France en 1978. Le héros se retrouve pris dans la guerre civile en Extrême-Orient, entre interventionnistes américains et japonais, révolutionnaires mongols et atamans blancs. Un de ces derniers occupe le centre du récit: Roman von Ungern-Sternberg, qui se voyait en continuateur de Gengis Khan. Indéniable réussite scénaristique et artistique, l’album est intéressant en ce qu’il marque la réapparition publique d’une lecture d’extrême droite de la révolution russe.

    Le discours traditionnel du complot judéo-maçonnique avait subsisté marginalement mais il avait le défaut d’être un discours de vaincus, surtout dans ces années qui voient les régimes «communistes» progresser dans le monde dans la foulée des révolutions anticoloniales. Après la guerre d’Algérie, l’écrivain Jean Mabire, promoteur d’idées néopaïennes et paneuropéennes qui rappellent le nazisme, écrit une biographie d’Ungern, le baron fou.

    Cette figure historique apparaissait dans un texte au statut incertain – mémoires ou roman –, publié en France au début des années 1920 et qui avait déjà inspiré Vladimir Pozner pour Le Mors aux dents. Personnage déséquilibré et sanguinaire, Ungern devient, sous la plume de Mabire, un héros nietzschéen accomplissant son destin. Cela réhabilite la contre-révolution la plus extrémiste tout en transformant une défaite politique et militaire en victoire morale : de quoi plaire aux vaincus de l’Algérie française rescapés de l’OAS.

    Hugo Pratt reprend ce schéma tel quel, en y ajoutant le panasiatisme des Mongols rouges, ce qui ne change guère l’orientation idéologique de l’ensemble. Depuis, le «baron fou» continue de fasciner et inspire régulièrement des bandes dessinées et des chansons. Rajoutons que Mabire était lié à Dominique Venner, autre écrivain d’extrême droite qui se piquait d’histoire, militaire notamment. À ce titre, il écrivit une histoire de la guerre civile russe qui fut longtemps la seule disponible en français et bénéficia d’une large diffusion auprès d’un lectorat de non-spécialistes.»

    La Révolution russe, une histoire française par Eric Aunoble, La Fabrique, 264 p., 14 euros

    Source : Peut-on encore célébrer la Révolution russe? – Bibliobs – L’Obs

    Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

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    Ces familles néerlandaises qui découvrent un passé de collaboration – rts.ch

    28 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    C’est avec stupeur que de nombreux Néerlandais et Néerlandaises ont récemment découvert sur internet qu’un membre de leur famille avait collaboré avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En cause: la mise en ligne d’une liste de 425’000 noms par les archives nationales des Pays-Bas. Depuis janvier, les descendants affluent à La Haye, souvent […]

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    Spreitenbach: Un paradis du shopping ou la porte des enfers? – Blog du Musée national suisse

    24 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    En 1975, l’Association suisse des instituteurs publia le panneau scolaire n°167. Celui-ci montre une vue aérienne de la commune de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. Ou plus précisément de la ville nouvelle de Spreitenbach, «Neu-Spreitenbach», avec son centre commercial entouré d’un immense parking rempli de voitures aux couleurs vives et son imposant quartier […]

    Tirés de nos archives

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    M078 – «L’enseignant d’histoire transmetteur de savoir» (Séminaire)

    18 décembre 2006 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    L’ENSEIGNEMENT MAGISTRAL L’enseignement magistral ou modèle transmissif se qualifie par l’accès aux vérités par le discours, par l’exposé, par la démonstration. Cette méthode axée principalement sur le professeur, a pour but de présenter des propositions vraies sous forme de transmission. L’élève se devra donc de reconnaître comme évidence les savoirs acquis. Dans notre exposé consacré […]

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    Un an après : Pourquoi Cléopâtre n’a pas inventé le vibromasseur

    8 mai 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    À l’occasion de la sortie récente d’une bande dessinée à succès sur l’histoire de la sexualité, par Philippe Brenot et Laetitia Coryn (Les Arènes BD, 2016), l’information selon laquelle Cléopâtre aurait inventé, il y a un peu plus de 2000 ans, le premier vibromasseur a fait le tour du Web, témoignant de la fascination qu’exerce aujourd’hui encore l’ancienne […]

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    Une « histoire de l’Histoire » à Berlin, capitale du XXe siècle

    15 août 2011 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    Une « histoire de l’Histoire » à Berlin, capitale du XXe siècle Mouvements artistiques, Rosa Luxemburg, Deuxième Guerre mondiale, le Mur et sa chute : Berlin est-elle la « capitale » du XXe siècle, pour le meilleur et pour le pire ? La réponse est oui pour l’auteur de cet article sur Rue89. «Cela devrait être Berlin. C’est […]

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    Dossier d'actualité – Impact des TIC dans l'enseignement – janvier 2009

    4 février 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    Dossier d’actualité – Impact des TIC dans l’enseignement – janvier 2009: Comment individualiser les…

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    Nuit et Brouillard – Jean Ferrat

    23 juillet 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    En 1963, Jean Ferrat compose cette chanson en mémoire des victimes des camps de concentration. Son père, immigré juif de Russie est mort à Auschwitz. La chanson fut « déconseillée » par le directeur de l’ORTF, mais passa un dimanche à midi sur la première chaîne, dans l’émission Discorama de Denise Glaser. Cette chanson fera partie avec cinquante-neuf […]

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    EdNum – Casser les codes : le long chemin des femmes

    26 novembre 2022 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    En rassemblant les acteurs et les actrices engagé.e.s dans l’inclusion indispensable des femmes dans les secteur du numérique, l’association Femmes@Numérique, créée en 2021, souhaite donner toutes ses chances à la transformation en profondeur qui doit être conduite pour atteindre cet objectif. Elle a aussi servi de point de départ à la formation et au colloque organisés les 16 et […]

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    Thomas Paine, La justice agraire opposée à la loi et monopole agraire, ou plan d’amélioration du sort des hommes, Paris, an V (1797), p.20 L’Europe peut-elle être dite “civilisée” ? – Révolution Française

    22 avril 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

    L’état actuel de la civilisation en Europe est aussi injuste dans ses principes, qu’odieux dans ses conséquences : on en est généralement convaincu, et c’est ce sentiment intime qui fait craindre les progrès des lumières, et qui fait trembler les possesseurs des propriétés à la seule idée d’une révolution ; […]. Lorsque la richesse et l’éclat, au […]

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