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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

"An American Dream" : Obama et l’histoire

5 novembre 2008 by Lyonel Kaufmann

D’ici demain, Barack Obama entrera peut-être dans l’histoire en devenant le premier afro-américain à accéder à la fonction présidentielle, mais depuis le début de sa campagne il n’a cessé de se positionner par rapport à un ensemble de figures historiques américaines. Cet article vous propose de revenir vers les étapes principales de ce rapport à l’histoire du candidat Obama.

Avec Barack Obama, comme avec Nicolas Sarkozy, le candidat reinterprète l’histoire à sa manière. Cette utilisation de l’histoire lui permet de mettre en scène non seulement sa vision de l’histoire, mais de proposer un récit autour du candidat ce qu’on appelle le Storytelling (Une machine à fabriquer des histoires, par Christian Salmon) [1] Dans la mise en scène de ces rapports à l’histoire, comme pour le reste de sa campagne, les vidéos publiées sur youtube.com sont centrales dans la diffusion de ces messages. Dès le départ de sa campagne, le candidat Obama propose les versions intégrales de ses discours souvent fleuves. C’est probablement une des originalités de sa campagne et de la diffusion de ce récit. Dès le début, Barack Obama non seulement se pose en successeur de figures historiques importantes de l’histoire américaine, mais en pasteur conduisant le troupeau d’abord de ses fidèles avant le peuple américain tout entier vers sa terre promise à l’aide de mots soigneusement choisi et scandé à répétion (Hope – Change – Yes we can…).

Dans la construction de ce nouvel « american dream« , le prologue est constitué par son adresse à la convention démocrate de Boston en 2004 lorsque cette dernière se choisit John Kerry comme candidat face à Georges W. Bush. Il y prononce alors le Keynote, le discours conçu pour enthousiasmer les délégués. Après le discours, A star is born:

Barack Obama à la convention de Boston en 2004

Dès l’annonce officielle de sa candidature le 10 février 2007, Barack Obama se sert de l’histoire pour sa mise en scène. En effet, il ne choisit pas Springfield par hasard. C’est la ville d’Abraham Lincoln. Dans cette ville, alors candidat républicain à la Présidentielle, Lincoln y prononce le 16 juin 1858 un discours qui met en évidence le danger de désunion du pays sur le problème de l’esclavage (« A House Divised Against Itself Cannot Stand« ). Obama se place ainsi sous une auguste figure tutélaire, se pose en rassembleur ainsi qu’en homme par lequel viendra la rupture et le changement. Il représente aussi la dernière marche qui sépare les Afro-Américains de l’émancipation intégrale: l’accession à la présidence des Etats-Unis. Enfin, le décor choisit n’est pas sans évoquer « Mr Smith au Sénat » soit celui qui veut nettoyer les écuries d’Augias à Washington et le discours comprend également un passage sur le nécessaire besoin de changement de Washington et de son rapport aux lobbys. Membre de cet establishment, car sénateur, Barack Obama se construit pourtant une figure anti-establishment qui doit le servir dans les primaires face à la candidate de l’establishment démocrate: Hillary Clinton.

Barack Obama: l’annonce de sa candidature (Springfield, 10 février 2007)

Et le message passe. Le duo Lincoln-Obama fonctionne:

Approches alors les premières primaires et la première d’entre elle, celle du New Hampshire. La victoire d’Obama donne lieu à ce discours de victoire qui martèle le désormais fameux « Yes we can »:

Un style (13 minutes de discours), un ton de pasteur en chair. Avec indéniablement une référence au pasteur Martin Luther King (voir mon billet Révérend Obama?). Discours fondateur et hypnotique, il sera resamplé et repris par le tout aussi fameux clip suivant:

Indéniablement la deuxième personnalité qui va servir d’étalon-historique pour le candidat Barack Obama est le pasteur Martin Luther King. Le calendrier commémoratif américain fait bien les choses puisque, dans la foulée du New Hampshire, le 22 janvier, on commémore le 40e anniversaire de la mort par assassinat de Martin Luther King. Pour chacun des candidats démocrates, c’est un passage obligé. Le discours de Barck Obama ce jour-là à l’Ebenezer Baptist Church:

Mais c’est avec son discours fleuve sur la question raciale (A More Perfect Union) qui définitivement cale le candidat Obama sur la vie et l’oeuvre du pasteur:

J.-F. Kennedy est une autre figure historique tutélaire qui est régulièrement convoquée, par la presse, pour présenter le candidat Obama. D’ailleurs, ce dernier obtient les ralliements de la plupart des membres encore en vie de la famille Kennedy dont le sénateur Edward Kennedy. Voici une photo de campagne qui n’est pas sans rappeler la référence à J.F.K.

Barack Obama à Reno, Nevada, Vendredi 18 janvier 2008 (New York Times).

Un dernier et tout récent discours-fleuve (« American Stories, American Solutions« ) a été prononcé dans le prolongement de la crise de ce mois d’octobre:

Comme le souligne André Gunthert (Pour Obama, la classe moyenne a le visage de la famille):

Brûlant de ses derniers feux, la campagne de Barack Obama nous a livré hier un objet devenu rare: un vrai film de propagande à l’ancienne, sous la forme étonnante d’un publi-reportage de 27 minutes diffusé simultanément sur sept chaînes nationales.

En se replaçant au coeur de la classe moyenne et dans le contexte de crise actuelle rapportée inlassablement à la crise économique du début des années 1930, Barack Obama fait référence à l’autorité de Roosevelt et son action de changement devient le nouveau New Deal dont les Etats-Unis ont besoin pour sortir de la crise économique:

Or cette classe moyenne n’est pas née par enchantement, ni par la seule force des volontés individuelles. Elle a été en bonne partie le fruit de l’action de l’Etat à partir des années 1930 qui, en soutenant les plus défavorisés, a rendu le jeu moins inégal, le terrain plus praticable pour tout le monde. En permettant aux fils des familles modestes de faire des études supérieures, il leur a donné l’opportunité de faire valoir leur talent face à des jeunes plus favorisés qu’eux au berceau. En protégeant les citoyens les plus vulnérables contre les risques de la vie (vieillesse, maladie…), il a aidé de nombreuses familles à envisager l’avenir avec un minimum de sérénité, et donc d’optimisme.

L’Amérique veut retrouver son rêve Yann Mens (Alternatives économiques)

Lincoln, Marin Luther King, Kennedy et Roosevelt: le décompte historique de Barack Obama est bon les trois mousquetaires d’Obama sont donc quatre.

[1] Storytelling is the ancient art of conveying events in words, images and sounds often by improvisation or embellishment. Article de Wikipedia.

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions Balisé avec :BarackObama, Histoire, Storytelling, USA2008

Histoire 2.0 sur FriendFeed

18 juillet 2008 by Lyonel Kaufmann

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Histoire 2.0 sur FriendFeed est un espace dédié à l’enseignement de l’histoire avec les médias et les nouvelles technologies. Vous voulez faire part d’une expérience, renvoyer à un site que vous trouvez intéressant, poser une question, signaler un nouveau logiciel ou une nouvelle plate-forme web 2.0, initier une discussion sur l’apprendre 2.0… alors n’hésitez pas à vous rendre et à vous inscrire sur Histoire 2.0 sur FriendFeed.

La période estivale est propice au farniente, à la décompression bien méritée ainsi qu’à la préparation de la rentrée. Cette préparation à la rentrée concerne aussi désormais ma réflexion concernant mon univers de travail en ligne et des outils collaboratifs de travail tant pour le formateur que pour les étudiant-e-s.

Ma réflexion autour d’un enseignement de l’Histoire 2.0 lancée en août 2007 trouve ici son prolongement (Et si, à la rentrée, nous passions à un enseignement de l’Histoire 2.0 ?). Elle s’appuie aussi sur la démarche initiée ce printemps avec mes étudiant-e-s que je me dois encore de finaliser et synthétiser ainsi qu’élargir pour la rentrée.

Dans le cadre de cette expérience, l’intérêt de Google Documents comme outil collaboratif et de travail pour et avec mes étudiant-e-s me paraît désormais évident et je compte poursuivre l’expérience l’année prochaine.

Dans ma démarche, j’ai également profité des réflexions initiées ainsi que des échanges du Réseau francophone d’échange savoirs et pratiques autour Apprendre 2.0.

C’est ainsi que voulant aller plus loin que l’utilisation de del.icio.us pour l’échange de sites et de ressources historiques, j’ai choisi de créer un espace (nommé « rooms ») Histoire 2.0 sur FriendFeed. 
 

Histoire2-0FriendFeed1

Quels sont les avantages de FriendFeed?

Premièrement, il permet la centralisation de ressources de provenances diverses, certaines pouvant être agrégées automatiquement lors de leur publication comme les articles publiés sur ce site ou d’autres blogs d’histoire et d’autres signalées lors de votre visite sur le web (comme avec del.icio.us). Vous pouvez aussi y ajouter votre compte Flickr ou Picasa dont les nouvelles entrées seront répercutées et signalées sur votre espace FriendFeed

Deuxièmement, vous pouvez ajouter des notes et des commentaires à ces différentes ressources récoltées sur la toîle, des citations issues de la page, voire des images présentes sur cette même page (uniquement lors de la création de l’entrée). Une entrée est donc évolutive et les personnes inscrites dans votre espace peuvent y apporter leurs propres remarques et commentaires ou indiquer s’ils apprécient cette ressource.

Histoire-2-0FriendFeed2

Troisièmement, ces espaces peuvent être publics, semi-publics ou privés. Si l’espace est public toute personne peut consulter ce que vous avez publié et toutes celles qui disposent d’un compte personnel sur FriendFeed à la possibilité de s’abonner à votre espace, de déposer ses commentaires/appréciations et également d’y publier/échanger des informations récoltées sur le net. Si l’espace est semi-public, tout le monde peut s’abonner, lire et commenter, mais seuls les administrateurs peuvent publier de nouvelles informations. Si l’espace est privé, seules les personnes inscrites par les administrateurs peuvent accéder à l’espace et échanger. Cette dernière solution me paraît intéressante pour un travail avec une classe (pas besoin d’un site ou d’un blog pour le suivi par exemple du travail en classe et à la maison, le partage de ressources, des informations/nouvelles, les consignes d’une activité à réaliser en ligne ou une mise en commun style «chat»).

Quatrièmement, un flux rss vous permet d’être tenu automatiquement au courant des nouvelles entrées publiées dans votre ou vos espaces. Avec votre compte individuel, vous pouvez aussi recevoir un résumé journalier des activités concernant vos abonnements.

 

Comme il est possible de créer autant d’espaces que possible, vous pouvez ouvrir un espace pour chacune de vos classes si vous le souhaiter, voire disposer d’un espace regroupant toutes les informations de chacun des espaces. Pour ma part, actuellement, j’ai ouvert un espace public « Histoire 2.0 » ainsi qu’un espace privé qui servira au suivi des cours et aux interactions avec mes étudiant-e-s. Les informations publiées dans Histoire 2.0 sont automatiquement republiées dans l’espace privé destiné à mes étudiant-e-s. Ceux-ci n’ont donc plus qu’un seul lieu auquel se rendre et à s’abonner pour avoir accès à un ensemble d’informations. Comme la publication de commentaires est quasi instantanée, je pense également utiliser l’espace privé comme chat dans certaines occasions.

Ainsi donc «Histoire 2.0 sur FriendFeed» participe-t-il pleinement à l’invitation « et si, à la rentrée, nous passions à un enseignement de l’Histoire 2.0 ? » C’est avec plaisir que je vous y accueillerai et que j’échangerai en ligne avec vous sur l’enseignement de l’histoire.

Classé sous :Didactique, Opinions&Réflexions

Où l'on se heurte, une nouvelle fois, à l'obstacle technique…

10 avril 2008 by Lyonel Kaufmann

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Ce matin, je menais une séance entièrement on-line (c’est-à-dire ici sans présentiel aucun) avec des étudiant-e-s:

  • la tâche était fournie à l’aide d’un document Google Documents;
  • les étudiant-e-s devaient rédiger une synthèse en créant un nouveau document texte dans Google Documents;
  • ils devaient partager ensuite ce document pour que chacun puisse en prendre connaissance et faire des commentaires;
  • un mode d’emploi de Google Documents (texte) était fourni sous la forme d’un Diaporama (Google Présentation);
  • un chat était mis sur pied: en premier lieu comme soutien on-line lors de la tâche, en second lieu pour la synthèse de la fin de la matinée.
Je précise que c’est la première activité de ce type menée avec ces étudiant-e-s dans le cadre de la formation de ce deuxième semestre. Elle fut riche et j’en remercie pleinement ces étudiant-e-s.  Je reviendrai certainement et prochainement sur l’activité et la démarche suivie en cette occasion.
Au travers de leur texte de synthèse et lors de la discussion, la question de la maîtrise technique est une nouvelle fois apparue. Je parle ici de la maîtrise technique des étudiant-e-s soit pour mener l’activité du jour, soit pour la mener en classe avec leurs élèves. Cette question de leur maîtrise technique est clairement pour eux un frein majeur à la réalisation de séquences recourant aux médias et technologies en classe. Cependant, il était relativement cocasse qu’à la suite de cette séance, ils soient demandeurs de cours techniques pour réaliser une séquence comparable à celle de ce matin avec leurs élèves alors qu’ils venaient d’acquérir au travers de la tâche réalisée la maîtrise de Google Documents et de son utilisation collaborative!
Ce matin, ils estimaient par ailleurs lacunaire la formation spécifique des médias et technologies qu’ils reçoivent en formation initiale (remarque d’un-e participant-e dans sa synthèse : «Il faut ici  s’intéresser  à la formation continue de ces enseignants et aux cours en lien avec les TICE qui manquent parfois de concret»). D’autre part, les spécialistes informatiques dans leur établissement ne paraissent pas être des soutiens sur lesquels ils pourraient compter pour initier une démarche telle que celle vécue ce matin (remarque d’un-e des participant-e-s au chat de ce matin: «il me semble que ce genre de dispositif est rarement mis en place même par les profs d’infos»). Le constat est cruel et ce frein vient même avant la question de l’organisation, de l’énergie-temps que prennent de tels dispositifs ou de l’équipement dans leurs établissements.
Bien évidemment en ces débuts d’enseignement la question pour eux de la maîtrise de la classe est centrale et il est difficile pour eux de lâcher prise sur l’ampleur de la maîtrise technique dont ils devraient faire preuve pour gérer une telle leçon. Néanmoins cette question de la maîtrise technique nécessaire revient quelque soit le type d’enseignant en formation initiale ou en formation continue. Cette question de la maîtrise technique est donc centrale à plus d’un titre concernant le frein à l’intégration des médias et technologies en milieu scolaire, car
  • c’est l’identité professionnelle qui est en jeu: l’enseignant-e reste le maître, ce dispensateur de savoir tant d’un savoir «pur» que des savoirs procéduraux;
  • c’est la représentation de comment on apprend qui est en jeu: d’abord maîtriser la littératie informatique, les savoirs-faire logiciels, après s’intéresser à ce qu’on peut en faire avec les élèves;
  • c’est le modèle institutionnel de l’école qui intervient, car dans ce dernier le savoir du maître précède celui de l’élève dans un modèle bottom-up avec la difficulté (ou la crainte) d’intégrer le fait que les élèves viennent en classe avec des savoirs ou des bouts de savoir sur lesquels ces derniers ainsi que leurs professeurs peuvent s’appuyer.
Cet ensemble d’éléments conduit essentiellement à privilégier le maintien des ordinateurs dans des cartons ou confinés dans des salles informatiques, sanctuaires d’enseignant-e-s chargés de dispenser seuls la bonne parole. 
Pourtant, il ne s’agit pas de nier l’importance d’une maîtrise élémentaire de la littératie numérique pour les enseignant-e-s, car il est évident qu’il s’agit de déterminer quel est le niveau de compétence informatique que les enseignants doivent avoir ou ont à acquérir pour être des enseignant-e-s en ce début du 21e siècle. Néanmoins, aujourd’hui et à titre d’exemple, la maîtrise de Google Documents ou de logiciels comparables aux fonctions élémentaires me paraît plus fondamentale que celle très approfondie de la suite Office. Autrement dit, dans de nombreux domaines, les applications du Web 2.0 par la nécessaire épure qu’elles nécessitent pour qu’on puisse travailler en ligne de manière convenable m’apparaissent fournir un horizon intéressant du niveau de littératie élémentaire à acquérir pour les enseignant-e-s. De même, la maîtrise de la vidéo de son téléphone portable est plus fondamentale que celle d’une caméra numérique haute-définition. Ces démarches simplifieront non seulement l’acquisition du savoir technique par les enseignant-e-s, mais également la littératie technique à acquérir par leurs élèves. En définitive, tout cela sera un gain pour se concentrer sur les démarches pédagogiques et les savoirs disciplinaires, ainsi qu’interdisciplinaires à faire acquérir à l’aide des médias et des technologies ou pour comprendre les enjeux d’une société numérique.
Un dernier élément encore. Mes étudiant-e-s sortent de l’Université. Ils sont jeunes. Pourtant leur perception de leur niveau de maîtrise technologique leur fait dire qu’ils sont peu habiles en ce domaine. En cela, ils sont comparables aux étudiant-e-s que je formais dans les années quatre-vingt-dix. Ceci est évidemment un frein à leur formation, car cela s’ajoute aux autres éléments qu’ils doivent acquérir en formation initiale. Mais surtout la conséquence prévisible est que, malgré leur bonne volonté, leur utilisation des outils informatiques en classe devrait rester limitée. Dans quel domaine professionnel peut-on aujourd’hui encore
a) maîtriser si peu les outils informatiques à usage professionnel?
b) ne pas les utiliser quotidiennement  dans ses actes professionnels?

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions Balisé avec :Didactique, Histoire, MédiaTIC, Réflexion

Décédé, Lazare Ponticelli fait basuler la Grande Guerre dans l’Histoire

13 mars 2008 by Lyonel Kaufmann

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Par AMBERG DavidOriginal uploader was Editorofthewiki at en.wikipedia — Cropped from File:Lazare Ponticelli 2006.jpg, original author is AMBERG David ), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5714491
Par AMBERG David Original uploader was Editorofthewiki at en.wikipedia — Cropped from File:Lazare Ponticelli 2006.jpg, original author is AMBERG David ), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=5714491

Depuis le 24 janvier 2008, Lazare Ponticelli était le dernier poilu survivant de la Première Guerre mondiale. En effet, Louis de Cazenave, ancien combattant de la guerre 1914-1918, venait de décéder à l’âge de 110 ans. Un peu moins de 2 mois plus tard, Lazare Ponticelli rejoignait à 110 ans également ses camarades de tranchées et les 8,5 millions de Français ayant combattu en 1914-1918 (pour 1,4 millions de morts).
Dans l’intervalle, l’Etat français a réussi à faire revenir Lazare Ponticelli sur sa décision de ne pas être l’objet d’obséques solennelles de portée nationale, promise en 2005 par Jacques Chirac. Chose que Lazare Ponticelli avait refusée dans un premier temps, estimant que « ce serait un affront à ceux qui sont morts avant moi« . En définitive, Lazare Ponticelli l’a accepté à la condition que la cérémonie soit simple et sans tapage et qu’un hommage national soit rendu à l’ensemble des soldats pour célébrer la mémoire cette fois de tous les morts, hommes et femmes. Son décès marque donc la disparition du dernier témoin-combattant et, par là-même, fait basculer définitivement le Premier Conflit Mondial du côté de l’histoire soit ce temps où les témoins directs ne sont plus là, ce temps aussi appelé «histoire du temps présent».
Alors que la Première Guerre Mondiale a repris une place historiographique importante ces dernières années comparativement à la Deuxième Guerre Mondiale avec le concept de brutalisation et son rôle dans la compréhension de la violence des sociétés du XXe siècle industriel, comment replacer le témoignage de Lazare Ponticelli ou de quelle manière sera-t-il récupéré dans le débat historiographique et dont la question-clé —autour de laquelle le Historial de la Grande Guerre de Péronne et le CRID s’écharpent— est:

dans la boue, sous les obus, comment diable les soldats ont-ils tenu ?

A ma droite, l’équipe du Mémorial de Péronne, les poilus —élevés dans une société occidentale en voie de « brutalisation »—auraient baigné dans une « culture de guerre » – messianisme patriotique, haine de l’ennemi, esprit de croisade – qui les aurait rendus globalement « consentants ». En résumé, la chair à canon a accepté d’être de la chair à canon… » et les mutineries de 1917 sont un phénomène isolé.
A ma gauche, le CRID préfère mettre l’accent sur les expériences concrètes qui expliqueraient la « ténacité » des combattants. Des stratégies d’esquive aux refus d’obéissance, et des mutilations volontaires à la désertion, il y a, pour l’équipe du CRID, toute une gamme de sentiments et de gestes que l’on trouve chez la plupart des soldats, y compris chez ceux qui tiennent par ailleurs un discours nationaliste. Il y aurait donc lieu de s’interroger sur les multiples formes de contrainte qui se cachent derrière le « consentement » patriotique. Les mutineries feraient alors partie d’une multitude de stratégies pour échapper à la contrainte comme les mutilations volontaires et ne seraient plus un phénomène isolé.

Malheureusement pour les tenants de l’école historique officielle du Mémorial de Péronne tant Lazare Ponticelli que Louis Cazenave, l’avant-dernier poilu encore vivant, donnent leur crédit de témoin —et de témoin quasi pathéonisé pour Ponticelli— au CRID. Ainsi, Lazare Ponticelli avait retenu la leçon de chose suivante:

«Vous tirez sur des pères de famille, c’est complétement idiot»

Lazare Ponticelli, c’est aussi un poilu qui a fraternisé avec l’ennemi:

« Dans le Tyrol, nous étions dans les tranchées à quelques mètres de l’armée autrichienne. Nos rangs étaient composés de soldats italiens germanophones, ce qui facilita les contacts avec « l’ennemi ». On en venait même à échanger nos boules de pain contre leur tabac. On a ainsi fraternisé. Mais au bout de quelques jours, n’entendant plus de bruits de balles, les états majors se sont méfiés et ont changé les bataillons des premières lignes ».

En cela, son positionnement relativement à la Première Guerre mondiale ne différait pas de celui de Louis de Cazenave, dernier combattant vivant ayant connu le «Chemin des Dames»:

Sur les fraternisations:

« Il faut avoir entendu les blessés entre les lignes. Ils appelaient leur mère, suppliaient qu’on les achève. C’était une chose horrible. Les Allemands on les retrouvait quand on allait chercher de l’eau au puits. On discutait. Ils étaient comme nous, ils en avaient assez. »

Sur l’année 1917

« Nous avions fraternisé mais quand c’est arrivé aux oreilles de l’État-major, il a ordonné une attaque. »

Sur la guerre en général:

« La guerre ? Hay hay hay ! Un truc absurde, inutile ! A quoi ça sert de massacrer des gens ? Rien ne peut le justifier, rien ! »

« La gloire, l’héroïsme ? De la fumisterie ! »

« Le patriotisme ? Un moyen de vous faire gober n’importe quoi ! »

Ainsi voici deux chantres d’un certain pacifisme et de la fraternisation élevés au rang de nouvelles îcones du patriotisme et, par leurs propos, nous permettent de mieux comprendre leurs réticences à être «canonisés» devant les risques d’instrumentalisation et de récupérations politiques d’une telle démarche étatique. Lazare Ponticelli ne manquait d’ailleurs pas de rappeller qu’il avait fallu attendre 2005 et Jacques Chirac pour que la France officielle s’intéresse à ses poilus survivants:

« Je refuse ces obsèques nationales. Ce n’est pas juste d’attendre le dernier poilu. C’est un affront fait à tous les autres, morts sans avoir eu les honneurs qu’ils méritaient. On n’a rien fait pour eux. Ils se sont battus comme moi. Ils avaient droit à un geste de leur vivant… Même un petit geste aurait suffit».
« On s’en est foutu un peu. Il a fallu que ce soit Chirac qui commence à bouger quand on n’était plus nombreux et qu’on était fatigués. ».

Mais eux partis, le risque existe aussi que la mémoire escamote ce passage à l’histoire au profit d’une récupération par l’histoire officielle et par une sursaturation mémorielle. Ce risque est d’autant plus grand que maintenant leur destin individuel est élevé au rang d’icône. Lazare Ponticelli se transforme en icône jumelle du soldat inconnu. En ce jour de disparition, Nicolas Offenstadt ne manque pas de souligner, au moment où Larare Ponticelli disparaissait, que les projets d’hommage au dernier poilu fonctionnaient comme «des remake des cérémonies de l’entre-deux-guerres sans souci d’actualiser les rites autour de la Grande Guerre, sans souci apparent de relier de manière innovante ce passé de 14/18 et le présent, comme cela a pu être fait au moment du bicentenaire de la Révolution française.» (Le «dernier poliu», une nouvelle icône? )
Cependant, comme le note encore Nicolas Offenstadt, les réticences de Lazare Ponticelli ont infléchi les projets d’une cérémonie idéale en prenant des chemins de traverse: «d’une part le dernier poilu est un italien engagé dans la légion étrangère en France, qui termina la guerre sous uniforme italien (il dût rejoindre les troupes de son pays après que celui-ci soit entré en guerre en 1915) et d’autre part le personnage est loin de se plier initialement à ce que l’on voulait faire de sa mort.»
Il n’en demeure pas moins que la cérémonie de lundi prochain fournira d’utiles indices sur les usages qui sont faits du soldat et de la Grande Guerre aujourd’hui. Pour Offenstadt, il ne fait aucun doute que les derniers poilus «sont devenus des icônes mémorielles, comme Guy Môquet, à qui l’on fait parler beaucoup plus du présent que du passé.»

Sources :
• http://www.lemonde.fr/carnet/article/2008/03/12/lazare-ponticelli-le-dernier-poilu-francais-est-mort_1022139_3382.html
• http://tf1.lci.fr/infos/france/societe/0,,3687533,00-avant-dernier-poilu-est-decede-.html
• http://www.libelabo.fr/2008/03/12/lazare-ponticelli-le-dernier-poilu/
• http://pagesperso-orange.fr/memoire78/pages/ponti.html
• http://fr.wikipedia.org/wiki/Lazare_Ponticelli
• http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_Cazenave
• Nicolas Offenstadt, « Le pays a un héros : le dernier poilu », L’Histoire, n° 320, mai 2007, pp. 25-26.
• Sur le débat historiographique: https://lyonelkaufmann.ch/histoire/historiographie_sujets/pages/_29.html

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Nicolas Sarkozy et l'école : le retour au phonographe à grand-papa

22 février 2008 by Lyonel Kaufmann

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Moi aussi j’ai ma phase «retour en marche arrière». J’ai remonté mon tourne-disque, ouvert l’armoire aux 33tours, sorti Rod Stewart, Styx, Stevie Winwoods, Fleetwood Mac, Average White Band et Sea Level. Effet de l’âge? volonté de remonter le temps alors que celui devant moi diminue inéxorablement? être et avoir été? je ne le sais. Toujours est-il que c’est agréable de retrouver mon adolescence et mes 15-17 ans. Mais cela n’a de valeur que parce que je mesure le chemin parcouru et l’évolution qu’a connue autant ma personne que la production musicale. Bien sûr je peux songer à un «revival» permanent, mais il ne saurait répondre à mes défis d’ajourd’hui et à ceux du monde musical. Me contenter de me passer et repasser ces disques ne ferait que de me plonger dans une douce torpeur, certes agréable, mais illusoire. Ce qui ne veut pas dire qu’aujourd’hui est meilleur que hier, mais que pour répondre aux questions d’aujourd’hui, il ne sert à rien de mimer les réponses d’hier : le 33tours n’est pas la réponse pour les maisons du disque à la dématérialisation de la musique et à la crise de l’industrie musicale. Le 33tours est un marché de niche, répondant à des nostalgiques ou à des besoins spécifiques, mais il n’est pas généralisable à l’ensemble des consommateurs de musique.
Pas plus que la réforme des programmes du primaire français annoncée à Perigueux par Nicolas Sarkozy et développée par Xavier Darcos, son ministre de l’éducation, se proposant in fine de revenir à l’école primaire du XIXe siècle de Jules Ferry ou que l’initiative vaudoise pour enclencher la marche arrière scolaire et figer l’école vaudoise dans le formol du siècle passé ne sont LA réponse d’aujourd’hui aux défis qui attendent demain notre société et notre jeunesse. C’est les plonger, nous plonger, dans cette trompeuse torpeur, c’est mimer un temps qui ne peut pas revenir. C’est enclencher la marche arrière qui fera que nous serons écrasés par le passé plutôt que de tirer les leçons du passé pour construire les outils qui, aujourd’hui, nous aiderons à construire notre monde de demain.

Classé sous :Opinions&Réflexions Balisé avec :Ecoles, NicolasSarkozy, Réactionnaires, Réformes

Chaque écolier devra connaître une victime de la Shoah (France)

14 février 2008 by Lyonel Kaufmann

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La dépêche de l’AFP:

Sarkozy: à chaque enfant de CM2, la mémoire d’un enfant victime de la Shoah

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi qu’il voulait qu’à partir de la rentrée scolaire 2008 chaque élève de la classe primaire de CM2 se voie « confier la mémoire » d’un enfant français victime de la Shoah, mercredi lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de france (CRIF).

« J’ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah », a déclaré M. Sarkozy.

« Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui », a-t-il ajouté.[…]
Source : Dépêches de l’Education

Cette dérive dans l’utilisation sarkozienne du mémoriel est des plus inquiétantes. Ainsi, la démarche n’a rien ni d’une démarche historique, ni d’une démarche de compréhension du monde et des atrocités engendrées par l’espèce humaine au XXe siècle. Elle prend en otage tant les enseignants que les enfants et leurs parents. Au regard des stades du développement de l’enfant, elle me parait tout autant criminelle et productrice d’inévitables traumas psycho-affectifs. Enfin, elle reprend les procédés des régimes totalitaires qu’elle serait censée combattre. Elle n’est qu’endoctrinement. Et j’y vois quelque ressemblance avec la construction des enfants martyrs, prêts à se faire sauter une clé du paradis en plastique autour du cou.

Enseigner la folie génocidaire du vingtième siècle et plus particulièrement le génocide des Juifs lors de la Deuxième Guerre mondiale nécessite une toute autre approche si l’on désire sortir du «plus jamais ça» et de la compassion mémorielle. Ainsi, enseigner la Shoah à l’école, c’est
– ne pas être uniquement dans les bons sentiments en écrasant la sensibilité des enfants par l’émotion omniprésente;
– ne pas construire les citoyens de demain sur la pitié ou l’émotion brandie comme seul exercice de l’intelligence.

Un livre en explique le pourquoi et permet de mieux comprendre pourquoi la Shoah est devoir d’histoire et non de mémoire: Georges Bensoussan, Auschwitz en héritage? D’un bon usage de la mémoire, Mille et une nuit, 1998, 3,50 Euros. En introduction à son livre, vous pouvez lire le compte-rendu d’une de ses conférences au Cercle d’études de la déportation et de la Shoah: Comment enseigner la Shoh? Conférrence-débat avec Georges Bensoussan du 24 mai 2000.

Mise à jour (16.02.2008)

Dans Le Monde (15.02.2008), Georges Bensoussan, historien et auteur de Histoire de la Shoah, met en garde notamment en garde contre une « dérive vers une religion mémorielle et civile de la Shoah ». « Cela introduit une concurrence mémorielle très dangereuse. […] Où demain chacun voudra sa part de tragédie. » « Le risque c’est de transformer une histoire affreuse, abominable en histoire officielle. […] Le premier réflexe quand on est en présence d’un catéchisme, c’est de se révolter et de casser des idoles. » Pour Georges Bensoussan, la démarche choisie par l’enseignement offficiel de la Shoah aboutira à ancrer chez les contemporains que cette tragédie concerne d’abord les Juifs. Or, le travail de Georges Bensoussan consiste justement à ancrer que cette tragédie concerne l’humanité toute entière pour comprendre les mécanismes des entreprises génocidaires du XXe siècle.
La bande-son à écouter: « On ne peut pas entrer au cœur de la Shoah avec des enfants de 10 ans ».

A lire également :
• Shoah en CM2: Simone Veil fustige l’idée de Sarkozy.
• Un marketing mémoriel par Henri Rousso dans Libération

Par ailleurs, je suis frappé en lisant certains propos et commentaires de la réduction faite concernant l’enseignement de l’histoire à l’école à une simple entreprise d’enseignement de la mémoire.
De plus, très rapidement d’ailleurs, cet enseignement de la mémoire glisse vers la mémorisation de dates. Ainsi, dans une autre annonce faite hier, Nicolas Sarkozy présentait hier les grandes lignes du programme de Xavier Darcos, ministre de l’éducation, concernant l’école primaire. Ce programme prône le retour aux fondamentaux à l’école primaire et fleure bon la nostalgie à l’école mythique de Jules Ferry comme bouée de sauvetage aux enjeux actuels de l’éducation. Relativement à la culture générale et à l’histoire, ces dernières devraient également être remise à l’honneur, notamment au travers de la connaissance de dates historiques centrales, selon «Le Figaro».
D’un simplisme déroutant, l’équation suivante se dessine donc :

histoire=mémoire=mémorisation.

A cette équation s’ajouterait donc la variable émotionnelle comme ersatz didactique.

Il est plus que temps de relire certains textes sur la différenciation entre histoire et mémoire:
• Paul Ricoeur. Entre la mémoire et l’histoire in Tr@nsit
• Histoire et mémoire par Laurent WIRTH
• Histoire ou mémoire ? par Denis Collin

En ce temps de confusion soigneusement entretenue, le temps est venu de rejoindre l’entreprise « Pour un réseau des enseignants-chercheurs en historiographie et épistémologie de l’histoire » ou pour le moins de lire les articles de référence mis en ligne.

Mise à jour (18.02.2008)

Voici la réaction et le témoignage d’une enseignante du primaire:

Il faut donc émouvoir.
Il faut donc que nos enfants soient les confidents intimes des douleurs de ce monde.
Il faut donc enseigner l’Histoire par le sentiment.
Mais Monsieur le Président, mes élèves me verront donc pleurer tous les vendredi matin?

Rien à ajouter sur cette nouvelle démarche pédagogique d’un enseignement de l’histoire compassionnel déjà initié concernant les lycéens avec la lecture de la lettre de Guy Môquet.
Si en fait, lisez l’entier du billet de cette enseignante, intitulé sobrement L’Ecole et la Shoah. Et merci à Ostiane.

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

La droite française attaque les manuels d'histoire-géographie

21 janvier 2008 by Lyonel Kaufmann

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L’Expresso du 21 Janvier 2008

Histoire-Géo : La droite attaque les manuels.
La campagne contre les manuels scolaires va-t-elle se porter des Ses à l’histoire-géographie ? Le Figaro, qui a lancé la campagne anti-SES, publie le 17 janvier un article sur les manuels d’histoire et de géographie. « Le ministère de l’Éducation nationale sera-t-il un jour contraint de se pencher sur les livres d’histoire et de géographie afin de vérifier qu’ils offrent un traitement équilibré de la période contemporaine ?  » écrivent Cyrille Louis, Aude Sérès et Marie-Estelle Pech.
Appliquant la technique bien rodée sur les manuels de SES, ils ciblent quelques éditeurs seulement et s’appuient sur des phrases isolées dans des pavés de quelques centaines de pages. Encore n’ont-ils pas forcément la main heureuse. Ainsi extraient-ils d’un manuel Magnard de 3ème la phrase  » Les États-Unis sont devenus la cible d’États et de mouvements qui refusent l’hégémonie américaine sur le monde ». Le mot hégémonie est extrait directement des instructions officielles pour la classe de 3ème (« La comparaison de cartes de l’Europe et du monde de la fin des années 1970 et d’aujourd’hui permet d’aborder « la géographie politique du monde ». Elle montre comment l’éclatement du monde communiste a conduit à un nouveau « pavage » du monde sous l’égide des États-Unis, dont l’hégémonie tend à se diffuser partout, mais qui rencontre des réticences et des oppositions » programme page 167). L’article reproche aux manuels de ne pas parler assez de la Chine et de l’Inde, comme si les auteurs de manuels rédigeaient les programmes officiels.
Ce n’est pas le moindre des paradoxes de voir la droite libérale appeler à la censure d’Etat et à la mise au pas par le ministre d’éditeurs indépendants…

L’article du Figaro : Les manuels d’histoire friands d’altermondialisme (17.01.2008)

Mon commentaire:
Il est à noter que dans tous les pays où la droite réactionnaire est (re)venue au pouvoir les manuels d’histoire et l’enseignement de l’histoire ont été rapidement pris à partie. Ainsi l’arrivée de Georges W. Bush a coïncidé avec une accélération de la remise en cause des programmes et manuels sous le prétexte que ces derniers auraient laissé trop de place aux minorités, aux questions du genre et aux épisodes peu glorieux de l’histoire américaine. La polémique aux USA avait démarré dans le courant des années quatre-vingt-dix et les nouveaux programmes d’histoire. En tête de la «croisade», Lynne Cheney, épouse du futur vice-président Dick Cheney. Une fois arrivé dans les wagons de la nouvelle administration Bush, les réactionnaires disposèrent alors d’une importante manne financière pour développer leurs actions. Leur volonté : retourner à une histoire scolaire construite au travers d’un récit des «Grands Hommes» de la nation américaine ou de la civilisation occidentale. Ils iront très loin puisqu’en 2001 Lynne Cheney fera détruire par le département de l’Éducation 300 000 manuels scolaires, car elle jugeait que ces ouvrages se concentraient trop sur ce qui s’était mal passé dans l’histoire des États-Unis (comme le Ku Klux Klan ou le McCarthysme) et pas assez sur les succès des États-Unis.
Il n’est donc pas étonnant qu’avec l’élection de Nicolas Sarkozy, très largement inspiré idéologiquement par l’Amérique de Georges W. Bush, la droite réactionnaire française tienne à corseter l’éducation de l’histoire. La figure de l’altermondialiste remplace ici la figure de la féministe ou du représentant des minorités (afro-américaine ou «indienne»).
Même stratégie également consistant à extraire de courts extraits décontextualisés pour pointer d’inévitables lacunes ou raccourcis, voire d’accuser les ouvrages de partialité. Il ne s’agirait alors que de rétablir une «vérité» qui n’a rien du débat historique, mais tout de l’entreprise politique.
Concernant les Etats-Unis, il était très révélateur que les tenants du retour au récit national étaient très majoritairement des docteurs en littérature et non des docteurs en histoire. Tel est d’ailleurs le cas de Mme Cheney.
En tout état de cause, l’Internationale réactionnaire fonctionne à merveille entre les Etats-Unis et la France.

Sources :
Un ouvrage retrace le procès intenté aux programmes d’histoire : History on Trial: Culture Wars and the Teaching of the Past (New York: Alfred K. Knopf, 1997).
Sur toute l’affaire, on pourra utiliment se référer et lire l’artice suivant : Richard Jensen « The Culture Wars, 1965-1995: a historian’s map« . Journal of Social History. Mid-Winter 1995. FindArticles.com. 21 Jan. 2008.

Sur la politique Cheney des années 2000:
Mary Jacoby, Madame Cheney’s cultural revolution, Salon, 26 août, 2004
Steven J. Ross, « 21st Century Book-Burning. Mrs. Cheney, there’s more to U.S. history than heroes, » Information Clearing House, 13 octobre, 2004.
Michael Laris, « Mention of Gay Daughter a Cheap Trick, Lynne Cheney Says, » The Washington Post, October 14, 2004. Jonathan Rees, « The Reason Lynne Cheney Had 300,000 History Booklets Destroyed, » HNN.US, 18 octobre, 2004.
Gary B. Nash, « Lynne Cheney’s Attack on the History Standards, 10 Years Later, » HNN.US, 8 novembre, 2004.

Classé sous :Opinions&Réflexions Balisé avec :droite, France, ManuelsHistoire, Réactionnaires

BMW : la famille Quandt rattrapée par son passé nazi (Libération)

23 novembre 2007 by Lyonel Kaufmann

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Ce jeudi, le journal Libération nous apprend que la famille Quandt, l’une des plus puissantes familles d’industriels allemands, a finalement cédé à la pression. Les propriétaires de BMW vont ouvrir leurs archives afin de faire la lumière sur une sombre page de leur passé, l’implication des deux figures historiques du clan, Günter Quandt et son fils Herbert, dans les crimes nazis.

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Le fondateur de l’entreprise Günther Quandt avec ses fils Harald (à gauche) et Herbert. Source: http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/die-quandts-dunkle-schatten-ueber-der-dynastie-1.340952

Qu’est-ce qui les a amenés aujourd’hui à une telle démarche? Les recherches minutieuses et le documentaire de la chaîne de télévision publique allemande NDR, montré en avant-première au festival du cinéma de Hambourg fin septembre, et qui sera diffusé le 22 novembre sur la chaîne ARD, est à l’origine de ce retournement spectaculaire.

Les journalistes Eric Friedler et Barbara Siebert y démontrent la façon dont la famille, déjà richissime avant la guerre, a profité du nazisme puis du conflit pour s’enrichir davantage. Plus étonnant, la famille a réussi à passer sans encombre au travers des mailles de la dénazification alors que, sans aucun doute, ils auraient été condamnés tout comme les familles Krupp ou Flick : usines travaillant comme rouage essentiel de la machine de guerre allemande, personnel fourni par les camps de concentration à la mortalité élevée (“Au camp de Stocken, on meurt en six mois”, disaient les SS aux nouveaux venus, selon un rescapé danois interrogé), rachat à bas prix et sans scrupule d’entreprises de Juifs concurrentes.

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De gauche à droite: Magda Goebbels (ex-Quandt), Josef Goebbels, Adolf Hitler (derrière) et son fils Harald Quandt, issu de son premier mariage avec Günther Quandt.

Pour sa part l’historien allemand Joachim Scholtyseck, professeur à l’Université de Bonn et spécialiste du Troisième Reich, fait des recherches sur la famille Quandt depuis 3 ans. Deux intéressants articles de la Sueddeutsche Zeitung sont consacrés aux travaux du professeur Stoff für den unabhängigen Historiker (19.11.2007) ((dont les deux photos de mon billet sont issues)) et Die Familie Quandt bricht ihr Schweigen (05.10.2007).

Dans les débats actuels autour du rôle de la presse et de son devenir (Roger De Diesbach (2007) Presse futile presse inutile. Genève: Slatkine), ce travail d’enquête salutaire prend tout son sens. Autrement la peopolisation des médias jouera à terme contre la démocratie.

Article complet : http://www.liberation.fr/actualite/monde/293020.FR.php (Libération 22 novembre 2007)
Compte-rendus de Roger De Diesbach, Presse futile presse inutile:
• Mediablog
• ouVertures.info
• Suisse : Quel avenir pour le journalisme?

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions Balisé avec :39-45, Allemagne, BMW, GénocideJuif, Histoire, Quandt

24 % de visiteurs en plus pour Wikipedia en France

22 novembre 2007 by Lyonel Kaufmann

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C’est la version du Figaro en ligne qui nous l’apprend :

Parmi les dix sites les plus visités, le cabinet de mesure d’audience Comscore relève que Google est toujours en tête, avec près de 20 millions de visiteurs uniques. Il est suivi par le site de Microsoft qui enregistre 17 millions de visiteurs uniques. Wikipedia, de son côté, enregistre la meilleure progression avec 24 % de visiteurs en plus, ce qui lui vaut un score de 10 millions d’internautes au total. Une tendance que Delphine Gatignol, responsable du développement chez comScore France, attribue à la rentrée scolaire et notamment aux nouveaux comportements des étudiants qui utilisent Wikipedia comme outil de recherche.

Quoique chacun d’entre nous pense de Wikipedia, cette encyclopédie en ligne est devenue un incontournable en milieu scolaire. On peut crier, s’indigner, vouloir interdire l’utilisation de l’Internet par les élèves. La digue a déjà sauté, les amarres sont rompues, les habitudes prises ou se prennent.
Quelles sont les conséquences pour le travail de l’enseignant-e? Quelles pistes de travail? Pour ma part, je préconise (une nouvelle fois):
• accompagnons nos élèves dans cet univers et offrons-leur des jalons, des outils pour leur apprendre à naviguer dans ce nouveau rapport aux sources du savoir sur Wikipedia ou ailleurs.: »(Et je pense qu’ici le travail de la validation des sources fait par l’historien prend toute sa valeur et sa pertinence sociale.) »:
• proposons-leur des vraies démarches de recherches personnelles et non pas des tâches de pure restitution de savoir, car dans ce dernier cas, nos élèves ont tout à fait raison de travailler par simple couper/coller.: »(D’ailleurs sommes-nous si sûr que les enseignant-e-s que nous sommes ne procédions jamais par couper/coller sans citer et nous distancier de nos sources?) »:
• sortons du manichéisme internet, c’est mal ou internet, c’est la panachée universelle.
• et si nous réfléchissions avec nos élèves dans quelle mesure ce type de site modifie notre rapport et notre accès au savoir ainsi que notre rapport à la lecture?

Merci à Mme Membrey (et à ses élèves) pour la publication de cette information issue du journal Le Figaro (24 % de visiteurs en plus pour Wikipedia ! : l’ABC de l’élève futé). Mon billet se veut aussi l’autre face de la question puisque je m’intéresse au côté enseignant-e alors que son billet s’intéresse au pôle élève. Mme Membrey leur rappelle les règles de base suivantes :

• A : un élève futé est un élève qui ne se contente pas d’utiliser Internet pour faire ses travaux de recherche !
B : un élève futé est un élève qui ne se contente pas d’utiliser une seule source d’information sur la Toile.
C: un élève futé est un élève qui aime les livres et qui consulte des encyclopédies  » papier « fiables pour ce faire.
D 🙂 ? : un élève futé dit toujours oui à Mme Membrey 🙂 .

L’article du Figaro : Quels sont les sites les plus visités en France?

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Une vision des étudiant-e-s aujourd'hui

14 novembre 2007 by Lyonel Kaufmann

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Réalisée dans le cadre d’un cours universitaire d’anthropologie, cette courte vidéo résume quelques-unes des caractéristiques les plus importantes relatives aux étudiant-e-s aujourd’hui (comment ils apprennent, comment ils souhaitent apprendre, leurs objectifs, espoirs, rêves, comment leur vie devrait être et quelles sortes de changements ils voudraient expérimenter durant leur existence). Elle a été créée et réalisée par Michael Wesch avec la collaboration de 200 étudiant-e-s à l’Université d’Etat du Kansas.
La présentation du professeur Wesch : http://mediatedcultures.net/ksudigg/?p=119

La démarche résumée par Wesch :
This video was created by myself and the 200 students enrolled in ANTH 200: Introduction to Cultural Anthropology at Kansas State University, Spring 2007. It began as a brainstorming exercise, thinking about how students learn, what they need to learn for their future, and how our current educational system fits in. We created a Google Document to facilitate the brainstorming exercise, which began with the following instructions […]

Ce travail résume bien à mon avis l’apprentissage dans le monde d’aujourd’hui et la manière des les aborder à l’aide des technologies. Ceci tant par rapport à
• la démarche choisie par l’enseignant-e (ici universitaire),
• l’engagement actif des étudiant-e-s dans la recherche,
• le rôle des technologies dans la démarche et les apprentissages,
• la manière de présenter et communiquer les résultats obtenus par la recherche.

L’interaction est véritablement au coeur du processus. Elle ne se limite pas d’ailleurs à la recherche en elle-même puisqu’elle se poursuit lors de la publication des résultats obtenus (commentaires à la suite de la vidéo). Cette interaction permet même à une étudiante de lancer une nouvelle démarche de recherche/réflexion. Celle-ci propose une inversion de la démarche qui devient A Vision of Professors Today (by Sandra). A lire aussi…

L’élève, l’étudiant-e n’est ainsi pas uniquement un «consommateur» de savoir, mais également un producteur d’un savoir partagé.

Classé sous :Opinions&Réflexions

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