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Histoire Lyonel Kaufmann

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Opinions&Réflexions

Pédagogie à distance : les enseignements du e‑confinement

5 mai 2020 by Lyonel Kaufmann

Je note et adhère :

« Si la continuité pédagogique consiste à faire de la télévision scolaire degré zéro, en plaçant un enseignant devant un tableau face caméra, c’est méconnaître toutes les avancées du e-learning et des pédagogies actives depuis, mais c’est reconnaître à quel point nos enseignants sont peu formés aux compétences numériques et médiatiques. »

J’ajouterai que le retour de la TV scolaire n’a pas été la moindre des surprises après qu’elle ait été abandonnée sans regret dans nos contrées.

https://youtu.be/hoWH2hFfiJQ

La « Maison Lumni », cours à distance diffusé sur France 4.

Mon conseil du jour consiste à vous conseiller la lecture fort interessante et inspirante de cet article de Divina Frau-Meigs, Professeure des sciences de l’information et de la communication.

-À lire :
https://theconversation.com/pedagogie-a-distance-les-enseignements-du-e-confinement-137327

Crédit image : https://www.shutterstock.com/fr/image-photo/high-angle-view-video-conference-teacher-1676998303

Classé sous :Enseignement à distance, Opinions&Réflexions

Cinq pièges qui tueront l’apprentissage en ligne (et les stratégies pour les éviter)

2 mai 2020 by Lyonel Kaufmann

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Pour la première fois peut-être de mémoire récente, les parents et les enseignants encouragent activement leurs enfants à passer plus de temps sur leurs appareils électroniques. L’apprentissage en ligne est passé au premier plan, car 90 % des pays à revenu élevé l’utilisent comme principal moyen de continuité de l’éducation dans le contexte de la pandémie COVID-19.

Les spéculations optimistes ne manquent pas de la part des experts et des innovateurs du secteur de l’éducation qui pensent que cette expérience aura un effet transformateur sur l’éducation une fois la pandémie terminée. On espère que les enseignants seront mieux informés de l’éventail et de l’utilisation de ressources d’apprentissage en ligne de qualité, que les écoles accueilleront favorablement les innovations qui entraînent des expériences d’apprentissage meilleures et plus enrichies, et que les élèves exigeront des expériences d’apprentissage multimédia et multimodales plus intéressantes.

Mais que se passera-t-il si ce n’est pas le cas ?

Il est évident que cet espoir ne se matérialisera pas, du moins si nous continuons à faire ce que nous faisons maintenant. Christopher Pommering, fondateur de Learnlife, un réseau mondial qui se consacre à la promotion des pratiques d’apprentissage tout au long de la vie, affirme que bon nombre des 1 000 directeurs d’école des 60 pays membres de son réseau signalent que les enseignants et les élèves sont épuisés par les efforts qu’ils déploient pour mener à bien la journée scolaire traditionnelle dans un environnement en ligne.

Richard Culatta, PDG de la Société internationale pour la technologie dans l’éducation (ISTE) a identifié 5 pièges (à éviter):

  1. Le piège du contenu : les gens oublient souvent que le contenu de l’apprentissage n’est qu’une petite fraction d’une expérience d’apprentissage efficace. Pour éviter le piège du contenu, il est important de prendre en compte tous les éléments essentiels de l’apprentissage et de réfléchir à la manière de les concevoir pour un espace virtuel. Par exemple, à quoi ressemblent les conversations virtuelles ou les projets artistiques virtuels ?
  2. Le piège de la taille unique : lorsque nous passons à un environnement en ligne, nous ne devons pas supposer qu’une approche ou un type d’activité fonctionnera pour tous les élèves (et franchement, nous ne devons pas non plus le supposer en classe). Il est facile de créer des devoirs en ligne sans se rappeler que chaque élève a des besoins, des intérêts et des défis uniques. Heureusement, il s’avère que l’offre d’expériences d’apprentissage personnalisées est l’un des domaines où l’apprentissage en ligne peut améliorer l’expérience en classe.
  3. Le piège de l’isolement : L’école offre des interactions humaines cruciales, elle offre également la possibilité de bénéficier du mentorat d’un adulte. Il existe de nombreuses façons de le faire en ligne. C’est aussi une excellente façon de penser à l’intégration d’experts qui, franchement, ne viendraient jamais en personne à l’école. Cet accès à l’expertise et aux pairs du monde entier peut faire de l’apprentissage en ligne un environnement beaucoup plus connecté que la salle de classe traditionnelle.
  4. Le piège du transfert de son enseignement en ligne : Un autre grand écueil est de penser que si vous savez comment enseigner dans le monde physique, il vous suffit de vous connecter à un outil en ligne, et vous serez efficace pour enseigner dans le monde virtuel. Bien sûr, les bases de l’apprentissage sont les mêmes. Mais la façon dont vous les manifestez dans un espace virtuel est très différente. Ainsi, si les principes de base de l’évaluation de l’apprentissage restent les mêmes, les enseignants doivent apprendre de nouvelles approches pour une évaluation authentique dans un espace virtuel. Par exemple, vous pouvez leur demander de réaliser leurs propres vidéos de type « Khan Academy » expliquant comment résoudre un problème. Vous pourriez même demander à d’autres membres de la classe de revoir le scénario pour en vérifier l’exactitude, afin de tester leurs connaissances.
  5. Le piège de l’apprentissage sérieux en ligne : Pour une raison quelconque, lorsque l’apprentissage se déplace vers un espace virtuel, il devient généralement beaucoup plus sérieux. Un enseignant qui est drôle et engagé dans une classe physique ne sait souvent pas comment transmettre ce « plaisir » à travers des outils virtuels. Lorsque cela se produit, l’apprentissage devient très sérieux et, honnêtement, ennuyeux. Dans les classes virtuelles, quelque chose d’aussi simple que de faire jouer de la musique lorsque les gens s’inscrivent à la session peut complètement changer le ton, et signaler « c’est un endroit amusant, nous allons apprendre et ce sera amusant ». Si vous avez un cours de mathématiques, posez une question stupide comme « qu’est-ce qu’un numéro de vampire ? (oui, c’est vrai) et voir quelle réponse les élèves choisissent peut aider à alléger l’expérience d’être en ligne.

Source : 5 Traps That Will Kill Online Learning (and Strategies to Avoid Them)

Classé sous :Enseignement à distance, Opinions&Réflexions

Briser le mur numérique, #LUDOVIALES – Jour 3

30 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

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Qui l’eut cru, nous voilà déjà au terme du troisième jour des LUDOVIALES. Ce pari un peu fou a débuté il y a trois semaines. Hier, j’ai le sentiment que nous sommes parvenus à briser le mur numérique.

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Crédit image : Photo de Paweł Czerwiński sur Unsplash

Concrèrement les LUDOVIALES, c’est l’idée et le sentiment qu’un besoin et un créneau existeraient pour permettre aux enseignants et formateurs de tous degrés d’échanger leurs expériences relativement à un enseignement réalisé en temps de pandémie, de croiser nos regards depuis toute la francophonie et de prendre un peu de recul pour (un peu) mieux comprendre le changement que nous connaissons toutes et tous.

C’est le pari d’une équipe d’organisateurs engagés dans les différents Ludovias existants ou en devenir (Belgique, Canada, France, Suisse). Cette équipe est composée de gens qui, dans le fond, ne doutent de rien, sont prêts à relever tous les défis et sont capables de vivre et gérer les incertitudes. Notre force collective est de savoir qu’il sera possible à n’importe quel moment de compter sur les autres. Et ça marche.

Le démarrage a été chaud. Après un premier temps à prendre nos marques et la mesure de certains défs techniques, cela a été mieux. La bienveillance des participant.e.s nous a aussi grandement aidés et soutenus. Merci à eux.

Dès le deuxième jour, nous étions (mieux) rodés. Boostés que nous avons été par le nombre sans cesse grandissant de participant.e.s inscrit.e.s et leur énergie contagieuse.

Après maintenant trois jours, la modération de nos salles d’ateliers (visioconférence) n’a plus de secret (ou presque) pour nous. J’ai l’impression d’avoir fait cela toute ma vie. J’en oublie quasiment le premier atelier à 70 participant.e.s et ma connexion sonore qui plante dès le début alors que je dois modérer et aider techniquement l’intervenant.e. 😳 Mythique.

Bon toute la technique a progressé ces dernières années dans le domaine de la visioconférence. Elle reste cependant fragile et souvent un peu aléatoire même avec un nombre restreint de participant.e.s. Nous sommes encore dans une technique et un monde de pionnier. Mais nous sommes sur le bon chemin. Et les participants de cette première édition vont sûrement progresser grandement dans l’appropriation de ces outils.

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Hier soir (cette nuit), j’ai pensé à l’ouvrage, très initiateur pour moi, Breaking down the digital wall. Learning to Teach in a Post-Modem World de Burniske et Monke datant de 2001.

« Breaking Down the Digital Walls » est un livre inhabituel qui décrit comment, dans différentes parties du monde, deux enseignants réfléchis et utilisateurs d’ordinateurs ont créé des projets de collaboration sur Internet pour des lycéens de divers pays. Ils nous amènent à saisir la philosophie qui les anime et plus particulièrement que l’utilisation des ordinateurs à l’école est bien plus une question d’apprentissage que de technologie.

Même Larry Cuban en a dit du bien :

« Remplies d’idées pratiques et de beaucoup de sagesse, ces voix authentiques de la salle de classe devraient donner à réfléchir aux promoteurs et aux sceptiques quant à l’utilisation des ordinateurs comme outils d’apprentissage ».

Dans cet ouvrage, les auteurs Burniske et Monke sont professeurs dans deux pays différents et entreprennent un projet de correspondance scolaire par email. D’un côté, les élèves disposent des ordinateurs en nombre de dernier cri et d’une excellente connexion. De l’autre, l’établissement ne dispose que d’un ordinateur dans un bureau, non accessible pour les élèves et avec un modem tout pourri qui ne peut être utilisé que la nuit. Les conditions techniques n’empêchent pourtant pas la correspondance. Le dispositif didactique et pédagogique est adapté aux conditions techniques existantes. Ce sera le professeur qui postera hors les cours et de nuit le courriel rédigé par ses élèves durant la semaine à leurs correspondants. La situation de communication prime et l’outil ne l’entrave pas.

A sa lecture au début des années 2000, ce livre m’a éclairé et renforcé dans l’idée que la démarche didactique et le projet pédagogique priment sur l’outil. L’outil sera toujours quelque part lacunaire, voire susceptible de défaillance, mais il s’agit de faire avec, voire de le contourner, plutôt que de trouver toutes les bonnes raisons pour ne pas réaliser le projet pédagogique et didactique.

Plus qu’un livre sur la technologie, c’est un livre de nature philosophique et ethique. Burniske pose la question de comment trouver des moyens d’utiliser correctement la technologie en classe, c’est-à-dire sans renoncer aux questions humaines ou au contexte. Monke s’interroge sur les moyens à donner aux enseignants et sur la liberté d’éduquer correctement leurs élèves. Tous les deux considèrent leur élèves non pas comme des produits ou des consommateurs, mais comme une communauté de personnes qui ont besoin d’être nourries, prises en charge et finalement amenées à une compréhension plus profonde de leur place dans le monde.

En bref, c’est un livre qui est toujours présent dans un coin de ma tête et de mes réflexions relatives à l’utilisation et la place des technologies dans l’enseignement. Il est intégré à ma posture intellectuelle en matière d’éducation et d’enseignement à l’ère numérique.

Aujourd’hui, les conditions de l’enseignement à distance d’urgence nous plonge tous dans cette réalité-là. Il s’agit pour nous, avec les moyens techniques aussi lacunaires et imparfaits à notre disposition et à celle de nos élèves ou étudiant.e.s, de maintenir la communication et construire le projet pédagogique entre nous/eux, pour eux/nous.

Tant pis si la connexion est parfois chaotique et défaillante dans les ateliers des LUDOVIALES comme avec nos élèves et étudiant.e.s, le besoin d’être au monde, de rendre compte, de nous enrichir et de confronter nos expériences vécues depuis un mois prime. Quitte parfois à devoir briser le mur numérique pour nous permettre d’être au monde et côte à côte.

Classé sous :Humanités Digitales, Ludovia, Opinions&Réflexions

Une pédagogie de la transformation pour les temps de crise

21 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

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Cet article de Sean Michael Morris (www.seanmichaelmorris.com) a été publié pour la première fois sur le portail d’information Online Educa Berlin insights en anglais sous le titre A Pedagogy of Transformation for Times of Crisis. OEB est la conférence et l’exposition mondiales et intersectorielles sur l’apprentissage et la formation assistés par la technologie. Sa 26e édition aura lieu du 2 au 4 décembre 2020. https://oeb.global. Merci à Sean Michael Morris et OEB d’avoir accepté sa traduction et sa publication sur ce blog.

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« Alors que des millions d’étudiants et d’enseignants ont commencé à apprendre en ligne au cours des dernières semaines en réponse à la pandémie de Covid-19, une reconnaissance claire ne cesse de se faire jour : après tout ce qui a été recherché, pratiqué, innové en matière d’enseignement en ligne, les expériences éducatives significatives sont encore peu nombreuses et lointaines. Un article récent du Chronicle of Higher Education affirme que « de nombreux [étudiants] choisiront de ne pas participer au trimestre d’automne plutôt que de dépenser des milliers de dollars pour une expérience universitaire d’automne centrée sur le visionnage de vidéos sur un ordinateur portable ». John Villasenor, l’auteur de l’article, poursuit en prédisant que beaucoup plus d’étudiants entrants que d’habitude choisiront de prendre une année sabbatique, pour attendre la fin de la pandémie et de ses effets sur l’enseignement et l’apprentissage.

Mais le problème va plus loin que la surutilisation des vidéoconférences et des réunions Zoom synchrones, plus loin qu’une pédagogie non préparée pour aller en ligne en cas d’urgence. Derrière ces comportements se cache une pédagogie numérique sous-développée et sous-théorisée, qui pourrait renforcer l’expérience d’apprentissage tant pour les enseignants que pour les apprenants. Mais plutôt que de s’inquiéter de cet aspect humain de l’éducation, alors que la plupart d’entre nous sont allés en ligne ces dernières semaines, notre première préoccupation s’est plutôt tournée vers la tricherie sur l’intégrité académique, le plagiat et autres, et vers les craintes concernant les résultats, les notes, l’achèvement et la continuité. Notre objectif a été de maintenir le milieu universitaire sur la bonne voie plutôt que de soutenir les étudiants et les enseignants dans cette crise.

À l’aube de cette pandémie aux États-Unis, un groupe de concepteurs pédagogiques et de technologues de l’éducation s’est mis en ligne pour aider, développer et promouvoir un tsunami de politiques et de meilleures pratiques destinées à calmer les tremblements de terre parmi tant de professeurs. Nombre de ces concepteurs se sont également connectés pour se vanter. Pour dire « c’est notre moment » et « enfin, ils vont nous écouter ». Bien que j’aie la plus grande attention et la plus grande sympathie pour les concepteurs de l’enseignement et de l’apprentissage à tous les niveaux de l’éducation – ils constituent un groupe d’éducateurs qualifiés incompris, souvent sous-financés, le plus souvent sous-estimés, dont le travail n’a jamais reçu toute l’attention qu’ils méritent – la pandémie n’a pas été l’heure de gloire de leur conception de l’apprentissage.

Dans les meilleures circonstances, les concepteurs pédagogiques travaillent en partenariat avec des enseignants ouverts d’esprit, qui parlent couramment le numérique et qui ont un investissement ou du moins une curiosité à l’égard de l’apprentissage dans un espace numérique. Dans le pire des cas, les concepteurs pédagogiques conçoivent des cours avec des « experts en la matière » qui ne sont peut-être pas des enseignants eux-mêmes, mais qui connaissent les détails de ce qui doit être appris et peuvent fournir un contenu qui alimentera des évaluations qui s’aligneront sur les résultats de l’apprentissage.

Mais la situation dans laquelle nous nous trouvons est bien pire que cela. Un mouvement de masse vers les espaces d’enseignement et d’apprentissage en ligne, principalement de la part des professeurs, des enseignants de la maternelle à la 12e année et des instructeurs adjoints qui non seulement sont inexpérimentés en matière d’apprentissage numérique mais qui peuvent y avoir résisté pendant des années, ne peut que prouver que la conception traditionnelle de l’enseignement ou de l’apprentissage est un système profondément imparfait et problématique pour l’enseignement et l’apprentissage en ligne. À une époque qui exige une certaine adaptabilité, ce système n’est pas aussi réactif que normatif, ni aussi souple que rigide.

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C’est parce que la conception traditionnelle de l’apprentissage n’a pas prouvé – et ne prouvera pas – qu’elle est à la hauteur de la tâche d’un pivot en ligne soudain, nécessaire et tout à fait inopportun. La conception de l’apprentissage dépend du temps ; la conception pédagogique se fonde sur des pratiques qui ne sont pas brèves. L’ADDIE (Analyse, Design, Développement, Implémentation et Evaluation), par exemple, ou la conception à rebours (backwards design), ou encore la réflexion sur la conception cérative (design thinking) exigent toutes des procédures et des approches, des étapes, de la considération et de la réflexion, de la discussion, de la créativité, de l’investigation, de la résolution de problèmes. Toutes ces approches de l’apprentissage numérique sont incroyablement utiles, mais elles ne peuvent pas être réalisées immédiatement. C’est pourquoi, lorsque cette pléiade de concepteurs bien intentionnés et au grand cœur ont émis des recommandations telles que : aligner les évaluations sur les résultats, légender les vidéos, pratiquer la « conception par la compréhension » (design by understanding), déterminer les preuves acceptables de l’apprentissage, utiliser la conception à rebours (même à une époque où les éducateurs devaient sauter avant de regarder), les conseils n’ont fait que brouiller les pistes en insistant sur le fait que le contrôle et l’ordre pouvaient, voire devaient être maintenus.

Au lieu de cela, il fallait, et il a toujours fallu, une pédagogie numérique qui permette aux enseignants comme aux apprenants d’aller au cœur de l’éducation et de préserver ce cœur, que l’apprentissage ait lieu sur le terrain ou en ligne, ou encore un hybride des deux. Ce qu’il faut, c’est transformer notre compréhension de la pédagogie numérique, l’étudier et reconnaître que la pédagogie numérique est un domaine de recherche.

La plupart des méthodes traditionnelles d’apprentissage en ligne sont fondées sur des méthodes d’enseignement comportementales, basées sur des recherches, qui : 1. sont elles-mêmes très contestables et pas du tout universelles, et qui ont reproduit des préjugés systémiques dans les salles de classe en ligne ; 2. ont été développées avant l’apparition d’Internet. Les méthodes qui influencent tant l’apprentissage et la conception pédagogique ne tiennent aucunement compte de la diversité des expériences disponibles dans les espaces en ligne, de la manière douteuse et persistante dont la technologie numérique, les plateformes et les littératies sont en constante évolution, des inégalités qui se reproduisent en ligne de manière encore plus invisible que dans les classes en face à face, des communautés multiculturelles et mondiales qui existent en ligne, de la manière dont les médias sociaux ont eu un impact sur tout, de la langue à la formation de l’identité, etc.

Mais une pédagogie numérique transformatrice est une pédagogie qui s’intéresse d’abord à la relation entre l’enseignant et l’élève, et aux multiples façons dont l’apprentissage circule entre eux. Paulo Freire a nommé les parties d’une classe « enseignant-étudiant » et « étudiant-enseignant » pour mieux incarner la nature d’une expérience d’apprentissage coopératif ; et c’est cette expérience d’apprentissage, qui centre la collaboration, la communication et la compréhension entre les enseignants et les étudiants, qui peut nous ouvrir les yeux sur une pédagogie numérique unique. Cette pédagogie est une pédagogie qui favorise la personne et non la technologie, l’humanisation au lieu de la numérisation. Cette pédagogie, fondée sur des idéaux d’équité, d’agence et de conscience critique, est une pédagogie numérique critique.

Henry Giroux écrit, dans « On Critical Pedagogy », que : « La pédagogie critique affirme que les étudiants peuvent engager leur propre apprentissage à partir d’une position d’agence et, ce faisant, peuvent participer activement à la narration de leurs identités à travers une culture du questionnement … tout en changeant les formes de reconnaissance de soi et de la société ». La pédagogie critique ne s’intéresse pas à l’apprentissage mécanique, ou à l’apprentissage reproductible, ou à l’apprentissage qui se plie à l’autorité de l’enseignant (ou de l’algorithme ou de l’interface), mais plutôt à une éducation qui est « une pratique de la liberté ». Et une pédagogie numérique critique s’intéresse autant aux outils que nous utilisons, aux outils qu’on nous demande d’utiliser, aux outils qu’on nous vend, qu’à la relation entre l’humain et le numérique, aux barrières entre les deux, aux moyens de cette relation, et à la question de l’agence (ou de notre capacité à intervenir) en matière d’éducation et de ses technologies.

À travers la lentille de la pédagogie numérique critique, l’apprentissage tourne autour de l’idée de libération. La libération de l’oppression, mais plus précisément la libération des schémas de pensée (et des pratiques éducatives) qui limitent la créativité et le génie humains – une créativité et un génie qui, seuls, peuvent nous conduire à une pratique transformatrice en temps de crise.

La journaliste Krista Tippet propose une invitation qui a une certaine pertinence ici : « Nous avons le langage, les outils, les vertus et la vocation, en tant qu’êtres humains, de créer des espaces accueillants pour aborder les questions difficiles de notre temps… C’est une rupture avec des façons d’être et d’interagir qui ne sont pas adaptées à notre époque de changement. En d’autres termes, l’approche déshumanisante et techniciste de la conception traditionnelle de l’apprentissage en ligne ne nous sert plus à notre époque où l’imagination, le soin et la conscience sont nécessaires pour résoudre les très grands problèmes de notre monde. Il n’y a pas de meilleur moyen de le prouver que la réponse encore émergente à la pandémie actuelle.

La tyrannie est facile dans l’éducation. Pour une raison quelconque, c’est même le défaut. La politique de la classe, du testeur et du distributeur de notes est intégrée dans chaque environnement éducatif, tant sur le terrain qu’en ligne. Nous surveillons nos étudiants, nous les soumettons à une reconnaissance faciale algorithmique pour nous assurer qu’ils ne trichent pas aux examens, nous leur demandons de céder leur propriété intellectuelle à des entreprises pour que nous sachions s’ils plagient.

Mais, le tout premier écran était un espace d’imagination, un espace sur lequel on pouvait projeter des images qui n’étaient pas vraiment là, qui se déroulaient à un autre moment mais qui pouvaient être vues, pouvaient susciter des émotions, dans le présent même. L’écran qui nous sépare tous – lorsque nous travaillons à distance, que nous scolarisons nos enfants dans nos salons, que nous enseignons à des élèves que nous avions l’habitude de voir en personne – n’a pas besoin d’être une barrière qui alimente la méfiance, qui nous invite à surveiller ; l’écran qui nous sépare peut être une fenêtre ou une porte, par laquelle nous pouvons nous rapprocher les uns des autres pour rester en contact, pour préserver notre humanité tant malgré le numérique qu’à travers lui. »

This article by Sean Michael Morris (www.seanmichaelmorris.com) was first published on the Online Educa Berlin insights news portal in English as A Pedagogy of Transformation for Times of Crisis. OEB is the global, cross-sector conference and exhibition on technology supported learning and training. Its 26th edition will take place from Dec 2 – 4, 2020. https://oeb.global.

Crédit photo en-tête : Photo de Lou Levit sur Unsplash

Classé sous :Enseignement à distance, Opinions&Réflexions

Pétition : Les archives Gosteli sur l’histoire du mouvement féministe suisse doivent continuer à exister !

16 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

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Les archives Gosteli sont devenu un lieu central de documentation et de recherche sur l’histoire des femmes et du genre en Suisse. Un grand nombre de thèses en histoire, de recherches en études genre et de biographies sont basées sur les sources de la fondation Gosteli. Beaucoup de ces livres ont suscité un grand intérêt social et scientifique. De nombreuses étudiantes et étudiants de toutes les universités suisses utilisent ces archives pour leurs travaux.

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C’est en grande partie grâce à Marthe Gosteli (1917-2017) que ces recherches ont été rendues possibles. Elle a non seulement fondé ces archives mais aussi assuré substantiellement leur financement. La fondation ne peut toutefois plus assumer qu’à court terme le financement des archives. Le Conseil suisse de la science examine actuellement si et comment la Confédération doit contribuer au financement des archives dans le cadre du Message FRI 2021-24. La décision sera ensuite prise par le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR).

En tant que chercheuses et chercheurs, personnes intéressées par l’histoire des femmes et du genre et par les études genre, nous demandons à la Confédération d’assurer le financement et le développement des archives sur l’histoire du mouvement des femmes en Suisse, et de permettre leur maintien à leur emplacement à Worblaufen.

1. Les archives, la bibliothèque et les inventaires numériques des fonds mis à disposition constituent le fondement de futures recherches sur l’histoire des femmes suisses. Les archives Gosteli comprennent des fonds qui ne sont pas accessibles dans d’autres archives. Elles sont ainsi essentielles et, en termes de politique démocratique, indispensables pour la recherche sur l’histoire des femmes en Suisse.

2. Les archives doivent rester à Worblaufen. Le lieu est symbolique de la longue exclusion des femmes suisses des institutions étatiques. Ecartées des archives officielles, les femmes elles-mêmes ont pris en main cette tâche. Les archives Gosteli sont donc un symbole de l’histoire spécifique des femmes en Suisse. En outre, la conservation de la fondation et des archives sur le site actuel garantit que les précieuses collections seront intégralement préservées et accessibles aux chercheurs et chercheuses à tout moment. Enfin, les locaux de la Fondation Gosteli offrent une opportunité unique de mise en réseau et d’échange entre chercheuses et chercheurs.

Les signataires :
Dr Fabienne Amlinger, Interdisziplinäres Zentrum für Geschlechterforschung, Université de Berne
Dr Francesca Falk, Département d’Histoire, Université de Berne
Dr Sonja Matter, Département d’Histoire, Université de Berne
Dr Pauline Milani, Département d’Histoire contemporaine, Université de Fribourg
Dr Tanja Rietmann, Interdisziplinäres Zentrum für Geschlechterforschung, Université de Berne

Pour signer la pétition : act.campax.org

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

HistoireCafé : Réseauter en période de confinement

8 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

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HistoireCafé est un podcast destiné à l’enseignement de l’histoire à l’ère numérique. Pourquoi café ? Parce que j’aime le café. Ce deuxième épisode est consacré à quatre défis que j’ai relevés pour passer à un enseignement entièrement à distance. En préambule à ce troisième épisode d’HistoireCafé, je tiens à remercier toutes les personnes pour leurs différents retours, partages faits et reçus après le deuxième épisode d’HistoireCafé.

Pour ce troisième épisode d’HistoireCafé, je me propose de vous entretenir de la question du réseautage professionnel en cette période de confinement et plus particulièrement des modification que celui-ci a connu depuis ces dernières semaines.

En effet, en cette période de confinement, mon réseautage et ma veille informationnelle ont connu quelques modifications. Si Twitter est un vieux compagnon de réseautage, le plus surprenant pour moi réside dans mon utilisation actuelle de Linkedin dans un cadre professionnel. Et c’est sur ce dernier que je m’attarde plus particulièrement dans ce troisième épisode d’HistoireCafé.

Je vous souhaite encore de bonnes Fêtes de Pâques. N’oubliez pas de débrancher !

Matériel utilisé :

  • Enregistreur numérique : Zoom H5
  • Micro : Røde Procaster
  • Logiciel : GarageBand (Mac)
  • Habillage musical : The Rendez-vous de Harrison Amer

Classé sous :Enseignement à distance, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Pour un plan national pour la culture ouverte, l’éducation ouverte et la santé ouverte – Framablog

4 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

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Si cette tribune parle plus particulièrement de la France, les questions de l’open science, de la culture ouverte, de l’éducation ouverte et ou de la santé ouverte nous concernent toutes et tous. Et donc également en Suisse.

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Photo de Aaron Burden sur Unsplash

Crise ou pas crise, nous avons tout le temps besoin d’un savoir ouvert

La crise sanitaire du coronavirus nous oblige à réévaluer ce qui est fondamental pour nos sociétés. Les personnes essentielles sont bien souvent celles qui sont invisibilisées et même peu valorisées socialement en temps normal. Tous les modes de production sont réorganisés, ainsi que nos formes d’interaction sociale, bouleversées par le confinement.

Dans ce moment de crise, nous redécouvrons de manière aigüe l’importance de l’accès au savoir et à la culture. Et nous constatons, avec encore plus d’évidence, les grandes inégalités qui existent parmi la population dans l’accès à la connaissance. Internet, qui semble parfois ne plus être qu’un outil de distraction et de surveillance de masse, retrouve une fonction de source de connaissance active et vivante. Une mediathèque universelle, où le partage et la création collective du savoir se font dans un même mouvement.

Face à cette situation exceptionnelle des institutions culturelles ou de recherche, rejointes parfois par des entreprises privées, font le choix d’ouvrir plus largement leurs contenus. On a pu ainsi voir des éditeurs donner un accès direct en ligne à une partie des livres de leur catalogue. En France, plusieurs associations de bibliothèques et d’institutions de recherche ont demandé aux éditeurs scientifiques de libérer(http://www.abf.asso.fr/fichiers/file/ABF/prisesposition/COVID-19-appel-aux-editeurs-scientifiques.pdf) l’intégralité des revues qu’ils diffusent pour favoriser au maximum la circulation des savoirs et la recherche. Aux États-Unis, l’ONG Internet Archive a annoncé le lancement d’une National Emergency Library(https://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-8157393/Internet-Archive-makes-1-4-million-ebooks-available-free-coronavirus-shutdown.html) libérée de toutes les limitations habituelles, qui met à disposition pour du prêt numérique 1,4 millions d’ouvrages numérisés.

« Personne ne doit être privé d’accès au savoir en ces temps de crise », entend-on. « Abaissons les barrières au maximum ». L’accès libre et ouvert au savoir, en continu, la collaboration scientifique et sociale qu’il favorise, ne sont plus seulement un enjeu abstrait mais une ardente nécessité et une évidence immédiate, avec des conséquences vitales à la clé.

Il aura fallu attendre cette crise historique pour que cette prise de conscience s’opère de manière aussi large.

Cet épisode aura aussi, hélas, révélé certaines aberrations criantes du système actuel.

Ainsi, le portail FUN a décidé de réouvrir l’accès aux nombreux MOOC(https://www.fun-mooc.fr/news/fun-re-ouvre-15-mooc-en-mode-archive-ouvert-pour-a/) (Massive Online Open Courses) qui avaient été fermés après leur période d’activité. Ces MOOC « à la française » n’avaient donc, dès le départ, qu’une simple étiquette d’ouverture et vivent selon le bon vouloir de leurs propriétaires.

Pire encore, le Centre National d’Enseignement à Distance (CNED) s’est opposé à la diffusion de ses contenus(https://twitter.com/cned/status/1239622362720620546) en dehors de son propre site au nom de la « propriété intellectuelle ». L’institution nationale a envoyé des courriers de menaces à ceux qui donnaient accès à ses contenus, alors que ses serveurs étaient inaccessibles faute de soutenir l’affluence des visiteurs. Voici donc mise en lumière l’absurdité de ne pas diffuser sous licence libres ces contenus pourtant produit avec de l’argent public.

Quelques semaines avant le développement de cette crise, le syndicat CGT-Culture publiait une tribune… contre la libre diffusion(https://www.cgt-culture.fr/communique-de-presse-open-data-le-president-du-louvre-ouvre-grand-la-porte-a-google-16665/) des œuvres numérisées par la Réunion des Musées Nationaux. On voit au contraire à la lumière de cette crise toute l’importance de l’accès libre au patrimoine culturel ! Il faut que notre patrimoine et nos savoirs circulent et ne soient pas sous la dépendance d’un acteur ou d’un autre !

Ces exemples montrent, qu’au minimum, une équation simple devrait être inscrite en dur dans notre droit sans possibilité de dérogation :

Ce qui est financé par l’argent public doit être diffusé en accès libre, immédiat, irréversible, sans barrière technique ou tarifaire et avec une liberté complète de réutilisation.

Cela devrait, déjà, s’appliquer aux données publiques : l’ouverture par défaut est une obligation en France, depuis 2016 et la Loi République Numérique. Cette obligation est hélas largement ignorée par les administrations(https://www.lagazettedescommunes.com/656064/les-collectivites-ouvrent-tres-lentement-leurs-donnees-publiques/), qui privent ainsi des moyens nécessaires ceux qui doivent la mettre en œuvre dans les institutions publique.

Mais toutes les productions sont concernées : les logiciels, les contenus, les créations, les ressources pédagogiques, les résultats, données et publications issues de la recherches et plus généralement tout ce que les agents publics produisent dans le cadre de l’accomplissement de leurs missions de service public.

Le domaine de la santé pourrait lui aussi grandement bénéficier de cette démarche d’ouverture. Le manque actuel de respirateurs aurait pu être amoindri si les techniques de fabrications professionnelles et des plans librement réutilisables avaient été diffusés depuis longtemps, et non pas en plein milieu de la crise, par un seul fabricant(https://hackaday.com/2020/03/30/professional-ventilator-design-open-sourced-today-by-medtronic/) pour le moment, pour un seul modèle.

Ceci n’est pas un fantasme, et nous en avons un exemple immédiat : en 2006, le docteur suisse Didier Pittet est catastrophé par le coût des gels hydro-alcooliques aux formules propriétaires, qui limite leurs diffusions dans les milieux hospitaliers qui en ont le plus besoin. Il développe pour l’Organisation Mondiale de la Santé une formule de gel hydro-alcoolique libre de tout brevet, qui a été associée à un guide de production locale(https://www.who.int/gpsc/5may/tools/systemchange/guideproductionlocaleproduithydroalcoolique.pdf) complet pour favoriser sa libre diffusion. Le résultat est qu’aujourd’hui, des dizaines de lieux de production de gel hydro-alcoolique ont pu démarrer en quelques semaines, sans autorisations préalables et sans longues négociations.

Beaucoup des barrières encore imposées à la libre diffusion des contenus publics ont pour origine des modèles économiques aberrants et inefficaces imposés à des institutions publiques, forcées de s’auto-financer en commercialisant des informations et des connaissances qui devraient être librement diffusées.

Beaucoup d’obstacles viennent aussi d’une interprétation maximaliste de la propriété intellectuelle, qui fait l’impasse sur sa raison d’être : favoriser le bien social en offrant un monopole temporaire. Se focaliser sur le moyen – le monopole – en oubliant l’objectif – le bien social – paralyse trop souvent les initiatives pour des motifs purement idéologiques.

La défense des monopoles et le propriétarisme paraissent aujourd’hui bien dérisoires à la lumière de cette crise. Mais il y a un grand risque de retour aux vieilles habitudes de fermeture une fois que nous serons sortis de la phase la plus aigüe et que le confinement sera levé.

Quand l’apogée de cette crise sera passée en France, devrons-nous revenir en arrière et oublier l’importance de l’accès libre et ouvert au savoir ? Aux données de la recherche ? Aux enseignements et aux manuels ? Aux collections numérisées des musées et des bibliothèques ?

Il y a toujours une crise quelque part, toujours une jeune chercheuse au Kazakhstan qui ne peut pas payer pour accéder aux articles nécessaires pour sa thèse, un médecin qui n’a pas accès aux revues sous abonnement, un pays touché par une catastrophe où l’accès aux lieux physiques de diffusion du savoir s’interrompt brusquement.

Si l’accès au savoir sans restriction est essentiel, ici et maintenant, il le sera encore plus demain, quand il nous faudra réactiver l’apprentissage, le soutien aux autres, l’activité humaine et les échanges de biens et services. Il ne s’agit pas seulement de réagir dans l’urgence, mais aussi de préparer l’avenir, car cette crise ne sera pas la dernière qui secouera le monde et nous entrons dans un temps de grandes menaces qui nécessite de pouvoir anticiper au maximum, en mobilisant constamment toutes les connaissances disponibles.

Accepterons-nous alors le rétablissement des paywalls qui sont tombés ? Ou exigerons nous que ce qui a été ouvert ne soit jamais refermé et que l’on systématise la démarche d’ouverture aujourd’hui initiée ?

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Photographie Nick Youngson – CC BY SA Alpha Stock Images

Pour avancer concrètement vers une société de l’accès libre au savoir, nous faisons la proposition suivante :

Dans le champ académique, l’État a mis en place depuis 2018 un Plan National Pour la Science Ouverte(https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid132529/le-plan-national-pour-la-science-ouverte-les-resultats-de-la-recherche-scientifique-ouverts-a-tous-sans-entrave-sans-delai-sans-paiement.html), qui a déjà commencé à produire des effets concrets pour favoriser le libre accès aux résultats de la recherche.

Nous proposons que la même démarche soit engagée par l’État dans d’autres champs, avec un Plan National pour la Culture Ouverte, un Plan National pour l’Éducation Ouverte, un Plan National pour la Santé Ouverte, portés par le ministère de la Culture, le ministère de l’Education Nationale et le ministère de la Santé.

N’attendons pas de nouvelles crises pour faire de la connaissance un bien commun.

Ce texte a été initié par :

  • Lionel Maurel, Directeur Adjoint Scientifique, InSHS-CNRS ;
  • Silvère Mercier, engagé pour la transformation de l’action publique et les communs de capabilités ;
  • Julien Dorra, Cofondateur de Museomix.

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui le peuvent à le republier de la manière qu’elles et ils le souhaitent, afin d’interpeller les personnes qui peuvent aujourd’hui décider de lancer ces plans nationaux : ministres, députés, directrices et directeurs d’institutions. Le site de votre laboratoire, votre blog, votre Twitter, auprès de vos contacts Facebook : tout partage est une manière de faire prendre conscience que le choix de l’accès et de la diffusion du savoir se fait dès maintenant.

Source originale : Pour un plan national pour la culture ouverte, l’éducation ouverte et la santé ouverte – Framablog

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

HistoireCafé : Mes quatre défis d’un enseignement à distance

30 mars 2020 by Lyonel Kaufmann

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HistoireCafé est un podcast destiné à l’enseignement de l’histoire à l’ère numérique.  Pourquoi café ? Parce que j’aime le café. Ce deuxième épisode est consacré à quatre défis que j’ai relevés pour passer à un enseignement entièrement à distance. 

Après deux semaines du basculement de nos enseignements entièrement à distance, un premier temps est venu pour faire le point sur les défis que j’ai dû, comme tous les enseignant.es, relever dans un temps aussi court.

Me concernant, j’en ai identifié quatre qui font l’objet de ce deuxième podcast d’HistoireCafé :

  • Défi 1 : Concevoir un espace-classe « low cost » (à partir de 1:34)
  • Défi 2 : Adapter/réorganiser ses contenus (à partir de 3:07)
  • Défi 3 : Maintenir et developper les liens avec/entre les étudiant.es (à partir de 4:53)
  • Défi 4 : Savoir raison garder (à partir de 6:35)

Mes sept principes retenus pour mon enseignement à distance

A partir des quatre défis que j’ai identifiés pour ma pratique de l’enseignement à distance sur la base de mon expérience en formation et des différentes recherches relatives à l’enseignement à distance ainsi que de ma maxime « Pédagogie/didactique, technologie et simplicité », je retiens sept principes pour mon enseignement à distance :

    1. Privilégier le mode asynchrone pour les activités de tout un groupe de séminaire.
    1. Recourir de manière ponctuelle au mode synchrone (zoom ou skype de manière préférentielle) avec des sous-groupes d’étudiant.es (de 2 à 4 étudiant.es) pour assurer le lien, la régulation et le coaching. Durée : 20 à 30 minutes maximum.
    1. A la fois mieux scénariser mes contenus présents sur Moodle (étape par étape) et les simplifier au niveau des tâches à réaliser par les étudiant.es. Il s’agit d’éviter leur épuisement du fait du contexte actuel et celui d’un enseignement à distance. Et je me ménage également moi-même dans leur suivi.
    1. Indiquer un temps estimé pour chaque tâche/activité.
    1. Aménager des moments d’interactions entre étudiant.es et les groupes à la suite d’une activité réalisée seul.e ou en groupe (co-évaluation par les pairs).
    1. Maintenir les liens sociaux et communiquer principalement à l’aide d’un Forum et/ou d’une Chatroom (technologies moins gourmandes en terme de débit, réseau).
    1. Permettre aux étudiant.es de me contacter par mail pour les questions plus personnelles qui ne peuvent être déposées sur un Forum ou un Chat.

Matériel utilisé :

  • Enregistreur numérique : Zoom H5
  • Micro : Røde Procaster
  • Logiciel : GarageBand (Mac)
  • Habillage musical : The Rendez-vous de Harrison Amer

Classé sous :Enseignement à distance, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Continuité : La revanche du smartphone | Café pédagogique

26 mars 2020 by Lyonel Kaufmann

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Alors que les enseignants cherchent à assurer, avec des outils souvent improvisés, la « continuité pédagogique », leur préoccupation première devient le décrochage. Isolés de leurs camarades, face à des modes d’enseignement distanciés, sans le soutien direct de l’enseignant, de nombreux jeunes ont déjà disparu du radar de leur établissement. Et plus la crise durera, plus leur nombre augmentera. Dans l’urgence, on se rend compte que le seul outil  efficace pour joindre et faire travailler tous les élèves confinés chez eux c’est le smartphone. Avec retard, la France redécouvre avec une catégorie d’élèves la nécessité de réfléchir à l’éducation d’urgence.

Comme le note François Jarraud, pour le Café pédagogique,

C’est de pays beaucoup plus pauvres que viennent des expériences d’enseignement qui s’appuient sur le seul outil pédagogique accessible à tous : le smartphone. Beaucoup ont été présentées lors des Semaines de l’apprentissage mobile, organisées chaque année à Paris par l’Unesco. L’édition 2020 aurait du se tenir ce mois ci…

Concernant la France, souligne-t-il encore

des pionniers se sont intéressés à cet outil qui permet d’apprendre à son rythme et partout. Frédéric Fesquet , en 2014, porte dans une application portable le programme d’histoire-géographie de STMG. En 2017, Emmanuelle Vezia et Ketty Flandrina utilisent le portable pour enseigner les maths en lycée professionnel. Les élèves n’ont pas de calculatrice mais ils ont leur portable. Le portable sert aussi à voir les capsules vidéos réalisées par les enseignantes. Il est utilisé comme instrument de mesure pour des expériences. Il enregistre les traces écrites des cours. Des professeurs de langues, JP Kirrage ou V Castillo Munoz ont développé des applications pour l’entrainement et le suivi des élèves bien avant que la crise sanitaire arrive. Des professeurs de lettres ont introduit le téléphone portable dans des activités de lecture et d’écriture en classe.

Après avoir signifié l’interdiction des smartphones à l’école, les autorités scolaires n’ont, dans les circonstances actuelles, que le choix de prêter du matériel informatique à ces élèves perdus de vue. Et après ?

Source : Continuité : La revanche du smartphone

Crédit photo : Photo by Markus Spiske on Unsplash

Classé sous :Enseignement à distance, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Alors que nous nous Zoomons sur l’apprentissage en ligne…. | History News Network

24 mars 2020 by Lyonel Kaufmann

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Sur History News Network, Norman J.W. Goda, directeur du Centre d’études juives de l’Université de Floride et l’auteur de The Holocaust: Europe, the World, and the Jews (2013), s’interroge sur ce qui se passe actuellement avec le passage subit à un enseignement universitaire entièrement à distance. Il s’y intéresse plus particulièrement au travers de l’utilisation de Zoom, plateforme de réunion vidéo, chouchou actuel du monde universitaire et tertiaire. Extraits traduits.

« Zoom » – ce mot enfantin ludique, qui faisait autrefois référence aux voitures rapides, signale aujourd’hui un changement radical dans l’enseignement supérieur, qui se déroule sous nos yeux grâce à COVID-19 et à la nécessité de faire passer les cours universitaires en direct en ligne. Zoom, pour ceux qui ne le savent pas, est la plateforme de réunion vidéo par laquelle les professeurs font tous migrer nos classes vers le format en ligne.

[…].

Pour l’instant au moins, en tant qu’universitaire qui enseigne dans les universités d’État depuis près de trente ans, je suis déchiré par la question qui se pose. D’une part, les étudiants qui se sont inscrits à mon cours d’histoire de l’Holocauste ce semestre à l’université de Floride l’ont fait parce qu’ils étaient intéressés par le sujet, parfois intensément. Alors que j’essaie de faire passer mes cours et mes séances de discussion d’une salle de classe à un format Zoom, je veux offrir quelque chose qui se rapproche le plus possible de l’expérience en classe. D’autre part, je pense, comme beaucoup de mes collègues, que les administrateurs d’université et les législateurs des États américains étudieront un jour de très près cette expérience accélérée d’éducation en ligne. Sommes-nous des universitaires leur montrant comment ils pourraient nous remplacer au nom d’une efficacité accrue ?

[…]

Enfin, il y a la qualité de notre propre travail, de notre préparation pédagogique. […] Quel matériel allons-nous présenter pour faire un point particulier sur, par exemple, la résistance juive dans le ghetto de Varsovie, ou sur la reconstruction après la guerre civile, ou sur la dictature de Robespierre ? Comment allons-nous le présenter ? Quel verbiage utiliserons-nous ? Quels visuels utiliserons-nous ? Quand quitterons-nous le pupitre pour une promenade dans l’allée ? Quand ferons-nous une pause et inciterons-nous les élèves à réfléchir plutôt qu’à prendre des notes ? Quelles questions leur poserons-nous lorsqu’ils discuteront ? Comment pouvons-nous les encourager à interagir et même à débattre entre eux en face à face, avec des expressions et des gestes ? Comment leur faire comprendre qu’il n’y a pas de réponses en noir et blanc mais seulement des arguments, certains réfléchis, d’autres nécessitant un développement intensif ?

Ces questions, et bien d’autres encore, constituent ce qui fait de l’enseignement supérieur en direct sur un campus universitaire une expérience pour le corps enseignant et les étudiants qui ne peut être reproduite en ligne, du moins grâce à la technologie Zoom avec laquelle je suis devenu familier. Même si toute la technologie « fonctionne », comment nos efforts plus larges, ayant été coincés par le portail entre l’ordinateur d’une faculté et celui des étudiants, peuvent-ils sortir sans distorsion de part et d’autre, d’une manière que nous ne pouvons pas encore pleinement reconnaître ? […]

Mais la véritable interaction qui résulte d’un véritable apprentissage ? Je n’en suis pas du tout sûr. […] Nous pouvons écouter, mais notre ouïe est étouffée. Nous pouvons nous connecter, mais notre interaction est entravée.

Pour cela, nous devons tous être, une fois de plus, dans la même pièce.

Espérons que ce sera bientôt le cas.

A lire la version complète en anglais : As We Zoom into Online Learning…. | History News Network

Crédit photo : Pixabay License. Free for commercial use. No attribution required

Classé sous :Enseignement à distance, Opinions&Réflexions

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