• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Didactique

L’application Whatsapp a-t-elle sa place dans les salles de classe ?

7 juin 2018 by Lyonel Kaufmann

Deux articles récents parus dans la presse suisse-alémanique demande que l’application Whatsapp ne soit plus utilisée dans les écoles pour les élèves de moins de 16 ans.

Berner Zeitung « Whatsapp hat in Schulen nichts verloren » (04.06.2018)

Pour Beat W. Zemp, Président de l’Association faîtière des enseignantes et enseignants suisses (LCH), WhatsApp ne doit plus être utilisé par les jeunes âgés de moins de 16 ans. Ce service de messagerie appartenant à Facebook a dû, à la fin mai, relever l’âge d’utilisation minimum de son application, et ces nouvelles règles s’appliquent à toute l’Europe, Suisse y compris. Les enseignants et les écoliers des cantons d’Argovie, de Zurich et de Berne avaient pour habitude d’échanger par WhatsApp, mais pour Beat W. Zemp, il faut désormais trouver une alternative car pour lui les données qui circulent via cette application ne sont absolument pas protégées. Dans le canton de Bâle-Campagne, la communication entre les enseignants et les élèves doit surtout se faire par e-mail. Le service de messagerie Threema pourrait aussi être utilisé. L’utilisation de Facebook entre les enseignants et les écoliers soulève aussi des questions quant aux limites à définir, notamment concernant la protection de la vie privée, ajoute le Président de la LCH.

SonntagsZeitung « Lehrer müssen Klassenchats auf Whatsapp löschen » (03.06.2018)

Avec les nouvelles réglementations européennes en matière de protection des données, de nombreux élèves sont désormais trop jeunes pour utiliser l’application. Avec quelque 6 millions d’utilisateurs en Suisse, WhatsApp est le premier service de messagerie utilisé et il est très apprécié des enseignants car en un seul clic, ils peuvent communiquer des changements d’emploi du temps, des informations sur des sorties voire même des documents. Pour Christian Hugi, le président de l’association des enseignants de Zurich, des groupes sont même créés sur l’application pour les devoirs à faire à la maison et faciliter l’entraide. Des alternatives sont actuellement en cours de mise en place, à Dietlikon, une adresse e-mail officielle a par exemple vu le jour dans un établissement scolaire pour les échanges entre les enseignants et les 200 écoliers. Pour Peter Merz, directeur d’école dans le canton d’Argovie, si les parents donnent leur accord, il sera malgré tout possible de continuer à utiliser WhatsApp après les vacances d’été.

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Colin de la Higuera : Historique et réflexions sur l’enseignement du code et de la pensée informatique

4 juin 2018 by Lyonel Kaufmann

Dans le cadre de sa mission d’accompagnement des établissements et des équipes pédagogiques pour l’enseignement de l’ICN (Informatique et création numérique), la DAN (Délégation académique au numérique) du rectorat de Nantes a organisé le jeudi 5 avril 2018 au nouveau lycée de Carquefou une Journée académique dédiée à l’ICN niveau seconde (Enseignement d’exploration) autour de la question de « Apprentissage du code et de la pensée informatique : un point en 2018 ».

Le matin était construit autour de conférence et parmi celles-ci il faut souligner la conférence de Colin de la Higuera, Professeur à l’Université de Nantes et chercheur au Laboratoire d’informatique de Nantes-Atlantique, conférence intitulée « Historique et réflexions sur l’enseignement du code et de la pensée informatique ».

Capture d écran 2018 06 04 23 08 17

La vidéo de cette très intéressante conférence est consultable en ligne à l’adresse suivante : Espace pédagogique : numérique et enseignement – apprentissage du code et de la pensée informatique : un point en 2018.

Pour en savoir un peu plus sur Colin de la Higuera, titulaire de la chaire de l’Unesco « Technologies pour la formation des enseignants par les ressources éducatives libres » : http://pagesperso.lina.univ-nantes.fr/~cdlh/.

Capture d écran 2018 06 04 23 40 09En complément à cette intervention, les slides d’une intervention de Colin de la Higuera datant de 2015 à l’Université de Laval intitulée « L’enseignement de l’informatique au primaire et au secondaire : le point de vue d’un informaticien sur la situation en France ».

Les autres interventions de cette matinée : http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/numerique-et-enseignement/pratiques-pedagogiques/journee-academique-icn-1090294.kjsp?RH=1332763809160

Classé sous :Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Comment enseigne-t-on l’Histoire en France depuis le XIXe siècle ? – Nonfiction.fr

1 juin 2018 by Lyonel Kaufmann

blank

L’ouvrage Sur l’enseignement de l’Histoire de Laurence de Cock est publié à un moment où les débats sur la place de l’Histoire dans la société et dans l’enseignement en France sont à nouveau exacerbés entre, d’une part, les historiens qui prônent une histoire scientifique et impartiale et, d’autre part, ceux qui, qualifiés par leurs adversaires « d’historiens de garde », voudraient que l’Histoire soit un « roman national » en charge de la formation des citoyens.

Dans ce livre, l’historienne et enseignante Laurence de Cock, co-fondatrice du collectif Aggiornamento, retrace les grandes évolutions de l’enseignement de l’Histoire en France et propose plusieurs idées pour une réforme de la façon d’enseigner afin d’ouvrir de nouvelles pistes aux professeurs, aux élèves et aux étudiants.

Nonfiction.fr vous en présente une recension que je vous invite à lire

La conclusion de la recension de Nonfiction.fr :

La lecture de Sur l’enseignement de l’Histoire constitue une vraie mise au point épistémologique sur la discipline historique, sur la façon de l’enseigner et sur les attentes des élèves et de la société. Il faut saluer l’effort de pédagogie de Laurence De Cock. C’est d’ailleurs pour cette raison que ce livre n’est pas uniquement destiné aux enseignants, mais pourra intéresser tous ceux qui souhaitent comprendre les enjeux de l’enseignement de cette matière depuis le XIXe siècle. En effet, et contrairement à d’autres disciplines scolaires, l’Histoire est souvent au cœur de débats du fait de la demande sociale qui l’entoure.

Toutefois, faire de l’Histoire, ce n’est pas faire n’importe quoi. Il existe une vraie démarche scientifique à respecter pour éviter les erreurs, surtout dans l’enseignement. Laurence De Cock, défenseuse d’une école émancipatrice, montre ici comment, selon la façon d’enseigner cette matière, on peut susciter chez les élèves un vrai questionnement sur le passé et le présent. Elle pousse les enseignants à développer de nouvelles méthodes pédagogiques visant à donner aux élèves des méthodes et des savoirs pour comprendre et analyser le monde actuel. Ainsi, Sur l’enseignement de l’Histoire devrait être une lecture obligatoire pour les enseignants qui s’interrogent sur la meilleure façon de faire leur métier

Laurence De Cock, Sur l’enseignement de l’Histoire. Débats, programmes et pratiques de la fin du XIXe siècle à nos jours, Paris, Libertalia, collection « Ceux d’en bas », 2018, 336 pages. Pour le commander en Suisse avec le livre.ch ou au format ePub sur e-readers.ch.

Une présentation de l’ouvrage par l’auteure :

Source : Comment enseigne-t-on l’Histoire en France depuis le XIXe siècle ? – Nonfiction.fr le portail des livres et des idées

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Audrey Kichelewski : Les Survivants. Les Juifs de Pologne depuis la Shoah

30 mai 2018 by Lyonel Kaufmann

blank
Comment continuer à vivre dans un pays hostile ? Telle est la question posée par l’historienne Audrey Kichelewski à l’aune de l’histoire des Juifs en Pologne depuis la fin de l’Holocauste.

La présentation de l’ouvrage par l’éditeur :

Entre 1939 et 1945, le meurtre systématique de près de 90 % de plus de trois millions de Juifs polonais laisse exsangue l’une des communautés juives les plus florissantes du monde d’avant-guerre. Les dizaines de milliers de survivants font alors face à l’incompréhensible : la persistance d’un antisémitisme après Auschwitz. Craignant leurs voisins polonais mais fuyant aussi le nouveau régime socialiste, plus de la moitié des juifs rescapés choisirent les chemins de l’exil. Que devinrent ceux qui restèrent dans une Pologne devenue communiste ? Ce livre retrace l’histoire oubliée de ces survivants et de leur descendance, à travers la manière dont ils ont été perçus par la société et les autorités polonaises. Entre assimilation systématique, efforts pour préserver la mémoire juive et rejet récurrent lors de soubresauts à caractère antisémite, les débats demeurent toujours vifs sur les relations polono-juives.
blank

Extraits de la recension de Nonfiction.fr

A la sortie de la Deuxième Guerre mondial, outre le deuil, qui plus est dans un pays en ruines – la Pologne ayant à déplorer la mort de 6 millions de citoyens dont plus de 3 millions de Juifs polonais –, les communautés juives polonaises sont immédiatement rejetées à leur retour. En plus des 60 000 Juifs qui se sont cachés ou ont survécu pendant la guerre, 350 000 Juifs rentrent d’URSS où ils avaient été évacués lors de l’invasion du pays par l’Allemagne nazie.

Confrontés à des questions inquisitoriales sur le fait d’avoir survécu, les Juifs polonais subissent, au même moment, les violences antisémites de nationalistes polonais motivées et justifiés par l’antijudaïsme chrétien.

Ces violences ont une double conséquence. La première est le départ de Pologne d’une partie des Juifs principalement vers Israël et, plus marginalement, vers le monde occidental (France et Etats-Unis). La deuxième voit l’utilisation de ces violences par le pouvoir communiste comme prétexte afin d’élargir le spectre de la répression à toutes les formations non communistes en Pologne, quand bien même elles n’étaient pas systématiquement antisémites.

Source : Les Juifs en Pologne après Auschwitz – Nonfiction.fr le portail des livres et des idées

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Jeux vidéo, récits soient-ils

28 mai 2018 by Lyonel Kaufmann

blank

Puisant dans les codes du cinéma, de la série télé ou inventant des façons de raconter qui n’appartiennent qu’à lui, tour d’horizon des nouveaux schémas narratifs empruntés par le médium depuis dix ans, alors que sort «Detroit», nouvelle création du Français David Cage. A l’occasion de la sortie de Detroit, Next de Libération nous propose un retour sur cinq jalons de cette révolution en cours.

Extrait

Parangon du jeu narratif, Heavy Rain a plongé en 2010 le monde du jeu vidéo dans une crise d’hystérie, polarisant les avis à l’extrême. D’un côté, l’extase : ce thriller à embranchements qui faisait une large place aux choix du joueur opérait soudain la fusion du jeu et du cinéma au point de faire «passer le jeu vidéo, et le joueur par la même occasion, à l’âge adulte» (Libération). Son créateur, le Français David Cage, devenait aussitôt «le Bergman du jeu vidéo» (Wired). De l’autre côté du spectre, les forums de joueurs explosaient contre la prétention bouffie d’un objet multimédia dont la profondeur du gameplay consistait à secouer la manette pour se brosser les dents. Huit ans et un jeu raté plus tard (on jettera un voile de pudeur sur Beyond : Two Souls), le décevant nouvel opus de Quantic Dream, Detroit, reprend les mêmes schémas narratifs pour les gonfler d’ambitions et de moyens. Et repose cette question cruciale : un joueur libre peut-il évoluer dans une histoire écrite à l’avance ?

The Walking Dead (2012) L’illusion du choix. Photo DR
The Walking Dead (2012) L’illusion du choix. Photo DR

Pendant les huit ans qui séparent Heavy Rain de Detroit, le médium a par ailleurs défriché ces tqerres, trouvant de nouvelles réponses et formulant d’autres façons de raconter des récits. En empruntant au rythme de la série télé, en remettant le gameplay au cœur de l’histoire ou, au contraire, en s’en détachant, en fracassant le récit en morceaux, en opérant des ruptures entre son et image… Des propositions rarement compatibles les unes avec les autres, souvent venues de développeurs indépendants, aux équipes et aux finances limitées. Des idées qui finissent par essaimer, contaminant petit à petit le champ du blockbuster.

Mon avis

Certains éléments de ces narrations mériteraient un travail approfondi pour les adapter à des scénarios de jeux sérieux permettant de travailler notamment l’agentivité des acteurs dans des situations historiques. Je pense plus particulièrement à The Walking Dead (2012) qui demande au joueur face à une mort imminente, qui sauver ? Le grand ado du fermier qui nous accueille ou le gamin perché sur un tracteur ?

Lire l’article : Jeux vidéo, récits soient-ils – Libération

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

6 millions de croisés selon les manifestants… 15 000 selon la police | Actuel Moyen Âge

28 mai 2018 by Lyonel Kaufmann

blank

Au lendemain de la manifestation de samedi, la guerre des chiffres fait de nouveau rage. Les chiffres, c’est important : ce ne sont pas les chroniqueurs médiévaux qui diront le contraire…

Une réservation en Terre Sainte pour 100.000 personnes, c’est possible ?

La première Croisade (1095-1099), pèlerinage armée vers la Terre Sainte, a souvent laissé l’image de grandes masses humaines, progressant sur de longues distances vers Jérusalem. Il faut dire qu’en retraçant l’événement, les chroniqueurs de l’époque ont souvent tendance à mentionner d’importants effectifs mobilisés. Au départ de l’expédition en Orient, on peut compter 400 000 hommes selon Albert d’Aix ou encore 300 000 d’après Daimbert de Pise. L’un des témoignages intéressants est celui de Foucher de Chartres qui participa à la croisade et entreprit d’en raconter les événements. Dans son récit, il estime l’effectif de l’entreprise à 600 000 hommes capables de combattre et, sans s’arrêter à ce chiffre déjà impressionnant, il ajoute : « si tous ceux qui abandonnèrent leurs maisons, et entreprirent le pèlerinage qu’ils avaient fait vœu d’accomplir, étaient venus jusqu’à Nicée ville d’Asie Mineure, nul doute qu’il y eût six millions de combattants réunis ». Un tel nombre est bien sûr complètement improbable, ne serait-ce que du fait de la démographie européenne de l’époque. Pour autant, derrière ces chiffres astronomiques proposés par Foucher de Chartres, on peut lire un message fort : celui selon lequel toute la chrétienté est appelée à prendre la croix vers la Terre Sainte et à surmonter les épreuves du trajet.

Quoiqu’il en soit, face à des effectifs aussi impressionnants, la tâche de l’historien.ne n’est pas facile, d’autant plus que les sources proposent des chiffres qui divergent d’un texte à un autre. Par ailleurs, certains chroniqueurs se plaisent à mentionner les bataillons de chevaliers, mais oublient d’énumérer les sergents à pied, les anciens chevaliers qui ont perdu leur monture pendant l’expédition et, surtout, les femmes, enfants et vieillards qui suivirent les croisés. Par mesure de précaution, plusieurs historiens soucieux d’estimer la taille de la première Croisade ont pris pour référence, dans les sources, les effectifs les moins élevés. La plupart s’accordent sur un total de 35 000 guerriers au départ de l’expédition. D’autres rehaussent ce comptage et y ajoutent les civils pour une estimation entre 60 000 et 100 000 personnes. Enfin, certains estiment qu’il ne pouvait y avoir qu’une dizaine de milliers de croisés car un nombre supérieur aurait dépeuplé l’Occident.

Lire l’article d’Actuel Moyen Age : 6 millions de croisés selon les manifestants… 15 000 selon la police

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Pratiques numériques en Histoire-Géographie | Eduscol

25 mai 2018 by Lyonel Kaufmann

blank

Eduscol propose un dossier en complément des pages du portail national Histoire-Géographie consacrées aux « Pratiques Numériques » en académies en histoire, géographie et éducation civique. Comme dans tout inventaire de ce genre, il y en a pour tous les goûts. 

Le texte introductif du dossier :

Les pratiques numériques font désormais partie intégrante de l’enseignement de l’histoire, de la géographie et de l’enseignement moral et civique. Elles permettent l’acquisition de capacités propres à nos disciplines comme « situer dans le temps et dans l’espace », mais aussi de compétences plus larges telle la maîtrise des outils de recherche internet.

La présentation de chaque dossier :

Chacun des dossiers ci-dessous vous propose des scenarios ou des réflexions pédagogiques autour de ces pratiques ainsi que des tutoriels pour vous faciliter la prise en main de certains outils.

  • Situer dans le temps et dans l’espace : Les outils numériques peuvent aider les élèves à acquérir ces capacités centrales de nos disciplines : des systèmes d’information géographique et des globes virtuels leurs permettent d’appréhender l’espace alors que des applications de construction de frise chronologique les aident à construire leur perception du temps.
  • Varier les supports pour le cours : Le numérique permet au professeur de disposer facilement et instantanément d’une documentation variée, que celui-ci choisisse de l’utiliser avec ses élèves en simple vidéo-projection ou d’en accroître l’interactivité avec des outils tels les TNI, les tablettes ou même les Smartphones.
  • Enrichir les contenus pour le cours : Le professeur peut aujourd’hui s’appuyer sur divers outils numériques pour prolonger et enrichir son cours. Manuels numériques, exerciseurs et jeux sérieux accompagnent le travail personnel des élèves, tandis que les capsules vidéos deviennent le support de dispositif de classe inversée.
  • Pratiquer le travail collaboratif : Les outils numériques facilitent le travail collaboratif. Les espaces numériques de travail ainsi que de nombreux sites en ligne permettent d’échanger des travaux ou de participer en temps réel à la même production.
  • Présenter et publier des travaux : Il est toujours très valorisant pour des élèves de travailler pour un public plus large que l’enseignant. Or les outils sont toujours plus nombreux pour présenter et publier les productions faites dans le cadre pédagogique.

Mon appréciation :

Deux dossiers sont très spécifiquement orientés « outils pour l’enseignant » et trois autres « outils de productions pour les élèves ». Les deux derniers dossiers sont à ce dernier titre plus particulièrement intéressants, tout en restant essentiellement orientés « outils ».

Le dossier : http://eduscol.education.fr/histoire-geographie/enseigner/ressources-et-usages-numeriques/pratiques-numeriques.html

Crédit image : Pixabay.  CC0 Creative Commons. Libre pour usage commercial. Pas d’attribution requise. Adresse de l’image : https://pixabay.com/fr/ordinateur-portable-internet-réalité-1104066/

Classé sous :Médias et technologies, Outils enseignement

Les 33 premières années de Lincoln en archives numérisées

24 mai 2018 by Lyonel Kaufmann

blank

Connu comme le président qui a aboli l’esclavage et dont l’élection a provoqué la guerre de Sécession, la figure d’Abraham Lincoln ne cesse de fasciner. L’Abraham Lincoln Presidential Library and Museum (ALPLM), dans l’Illinois, a numérisé et mis en ligne tous les documents relatifs aux trente premières années du Président. On y retrouve, pêle-mêle, gribouillages d’enfance, documents personnels et oppositions législatives à l’esclavage.

blank
Affidavit d’Abraham Lincoln concernant Joseph Tibbs, 4 January 1833

Le projet « The presidential library’s Papers of Abraham Lincoln », mis à la disposition des chercheurs, des enseignants ou encore de tous les curieux, sur le site de la Bibliothèque — celui-ci sera amélioré au fur et à mesure des retours des usagers —, couvre les trente premières années de l’un des présidents les plus aimés de l’histoire des États-Unis. Tout débute à sa naissance, en 1809, jusqu’à la fin de sa carrière législative, en 1842.

Au total, on retrouve 340 documents qui ont été écrits par ou à Lincoln. L’ALPLM propose aussi la lecture de 4 839 documents concernant le contexte historique. Le document le plus insolite ? Un petit classeur, utilisé par Lincoln lorsqu’il était élève. Il y apprend à soustraire, multiplier, diviser ou encore calculer. Y sont annotés également quelques petits commentaires et… des poèmes.

Source : Les 33 premières années de Lincoln en archives numérisées

Classé sous :Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Publications

La participation de Suisses à la traite négrière

24 mai 2018 by Lyonel Kaufmann

blank

Olivier Pavillon, «Des Suisses au cœur de la traite négrière», Lausanne, Antipodes, 2017, 159 pages

Recension de l’ouvrage par Pierre Jeanneret pour Domaine public

blank

La participation de familles suisses au commerce des esclaves a longtemps été un sujet négligé par l’historiographie nationale. Tabou, silence délibéré sur un épisode aujourd’hui considéré comme honteux? Un ouvrage pionnier a contribué à faire la lumière: celui de Tomas David, Bouda Etemad et Janick Marina Schaufelbuehl, La Suisse et l’esclavage des Noirs (Antipodes, 2005).

Olivier Pavillon, directeur du Musée historique de Lausanne durant de nombreuses années, apporte de nouveaux éclairages. Son livre est constitué de trois contributions, la première inédite, alors que les deux suivantes ont paru dans des revues historiques cantonales. Il traite le sujet avec un réel talent de narrateur, et sans porter de jugement moralisateur anachronique. Ses personnages sont d’ailleurs des «seconds couteaux», qui cherchent à acquérir une fortune rapidement, mais qui connaîtront souvent la désillusion, et pour qui la traite négrière n’a représenté qu’une activité marginale et limitée dans le temps.

Le premier texte concerne la famille Larguier des Bancels. Il s’agit de paysans aisés devenus marchands qui, par l’achat d’une seigneurie, ont acquis un titre de «noblesse». On suit leur parcours dès leurs origines dans les Cévennes, qui sont passées à la Réforme. A cause des persécutions religieuses sous Louis XIV, une partie de ses membres s’installent dans le Pays de Vaud.

Certains iront chercher fortune hors d’Europe. François Larguier émigre et débarque en 1770 à l’Ile de France (devenue île Maurice depuis sa conquête par l’Angleterre). Y vivent alors quelque 40’000 habitants, dont plus de 30’000 esclaves. Dans le testament de François, il sera mentionné qu’il possède «61 esclaves, 24 chèvres, 150 cochons et 60 volailles diverses» ainsi qu’une «barre de justice pour nègres avec quatre fers».

L’île est alors au centre d’un intense trafic commercial maritime, où le commerce d’esclaves semble ne jouer qu’un rôle secondaire. C’est un autre intérêt du livre de Pavillon que de nous éclairer de façon vivante sur cet important commerce où l’on transporte – si l’on prend l’exemple du vaisseau l’Agilité qui quitte Marseille en 1783 – vins, gruyère, bœuf salé, farine, fers de Suède, gants, rubans, etc. Et, de retour de l’Ile de France, café, bois tropicaux, d’ébène notamment, porcelaines chinoises…

Mais l’époque de la Révolution française, puis la guerre de course avec l’Angleterre et le blocus maritime décrété par celle-ci provoquent bien des tribulations pour les colons, sans compter les cyclones qui font sombrer nombre de navires. Tout se gâte enfin pour les planteurs de l’île avec l’interdiction de la traite par le Parlement anglais en 1807, puis l’Abolition Bill de 1833, qui libère les esclaves de leurs fers. Finalement, les derniers Larguier rentrent en Suisse. Il ne reste pas grand-chose de leur fortune.

La seconde contribution porte sur la société vaudoise D’Illens, van Berchem, Roguin et Cie, qui finance des navires négriers armés à Marseille, mais pendant une période très brève, en 1790 et 1791. Dès lors, le titre du livre nous paraît un peu hyperbolique: ces Suisses sont-ils vraiment «au cœur» de la traite négrière? Il reste cependant gênant – d’où le long silence des historiens – que ces bateaux se soient appelés Pays de Vaud, Ville de Lausanne ou encore l’Helvétie…

Certes, il y a eu, au 18e siècle déjà, débat sur l’esclavage, la traite et la moralité de ces pratiques, mais rares sont les voix, dans le milieu des négociants protestants marseillais, qui se sont élevées contre elles. Ils sont bien isolés, ceux qui, à l’exemple d’Antoine Liquier en 1777, s’exclament: «Barbares que nous sommes! Nous combinons de sang-froid l’achat et l’esclavage de nos semblables, et nous osons encore parler d’humanité et de vertu.» Au-delà de la question de la traite des Nègres, pratiquée pendant une brève période mais sans état d’âme, ce second texte met en évidence l’intérêt porté par les investisseurs vaudois au grand commerce maritime.

La troisième partie du recueil nous plonge dans une époque ultérieure. Elle est centrée sur la vie d’Alfred Jacques Henri Berthoud (1802-1887), négociant et planteur au Surinam ou Guyane hollandaise. Venant d’une famille de notables neuchâtelois, il s’installe dans la colonie en 1821. Il achète des plantations (incluant leurs esclaves) et devient planteur de café, coton et canne à sucre. Il reviendra en Suisse en 1834 et sera un «propriétaire absentéiste». Des hommes de confiance géreront ses domaines.

C’est un maître relativement «humain»: lorsqu’il liquide ses plantations, il a le souci de «placer [s]es Nègres au mieux possible pour eux». Il répugne notamment à séparer les familles de ses esclaves. En bon protestant, il tente de les christianiser, sans grand succès… Il comprend alors qu’on ne peut imposer le baptême. Avec la volonté constamment répétée dans ses lettres d’agir envers ses esclaves selon sa «conscience», mais où l’on peut percevoir, certes implicite, une sorte de mauvaise conscience. Décidément, la foi chrétienne et l’esclavage sont-ils compatibles?

blank REPUBLIER

La reproduction de cet article est autorisée et gratuite, mais selon les modalités du présent contrat Creative Commons: activer un lien vers la page ou citer l’URL de celle-ci, https://www.domainepublic.ch/articles/32951 – Merci

Complément : une interview de l’auteur par la RTS (9.12.2017):

https://rtsww-a-d.rts.ch/espace-2/programmes/sous-les-paves/2017/sous-les-paves_20171209_full_sous-les-paves_660dfacd-9012-468d-9eaf-84568c6284b1-128k.mp3?mediaId=9115217

Commander l’ouvrage aux éditions Antipodes : http://www.antipodes.ch/collections/histoire/des-suisses-au-coeur-de-la-traite-et-de-la-colonisation-detail

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Officialiser la mémoire de la traite négrière : regards sur deux situations sensibles au Bénin et en France

24 mai 2018 by Lyonel Kaufmann

blank

La patrimonialisation des sites, des événements ou des cultures liées à l’histoire de l’esclavage interroge notre rapport à la mémoire.

Gaetano Ciarcia, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

Depuis la fin des années 1980, plusieurs mémoires du passé de l’esclavage transatlantique s’expriment avec force dans l’espace public par des actions et des propos officiels (création de journées du souvenir) normatifs (lois mémorielles) ou militants. Ainsi on a vu apparaître certaines initiatives visant à débaptiser des rues portant le noms de négriers célèbres, notamment à Bordeaux et à Nantes.

Certains projets y compris dans la recherche académique, interrogent également la question de la réparation.

De concert avec ces productions, il est possible d’observer, à une échelle globalisée, la tenue de cérémonies ainsi que la transformation monumentale d’anciens sites, ports et comptoirs négriers européens, africains et américains en lieux emblématiques d’une mémoire édifiée considérée comme étant vertueuse par rapport aux diverses formes d’oubli, présentées a contrario comme coupables ou fautives, d’une époque tragique.

Une telle logique se nourrit également de revendications identitaires sur la condition présente – qui serait pour certains à réparer – de ceux qui se réclament être les descendants des populations victimes de la traite négrière.

Inverser le cours du temps

Passer de l’amnésie à une souvenance juste et nécessaire permettrait alors d’inverser le cours du temps et de ses stigmates ; ainsi, de la durée éprouvée à rebours du temps révolu de l’esclavage émergeraient divers devoirs civils, moraux et religieux de mémoire.

blank
La Porte du Non Retour, étape de l’itinéraire de la Route de l’Esclave, Ouidah, Bénin, 2007.
Gaetano Ciarcia, Author provided

De nos jours, sur plusieurs sites africains – anciens ports, comptoirs, itinéraires, lieux de culte, de refuge ou centres de pouvoir – ayant été marqués par la période du commerce négrier, une mémoire désormais patrimoniale du passé de l’esclavage doit souvent combler la rareté ou l’absence de ses traces matérielles à cause notamment de la déperdition des vestiges et des archives pouvant documenter de nos jours les diverses époques et modalités de ce commerce sur le continent.

Dans ces contextes, des récits fondateurs – par exemple celui très discuté inhérent à l’île de Gorée au Sénégal comme lieu proéminent du commerce esclavagiste – jouent une fonction cruciale de catalyseurs de la quête émotionnelle d’un drame historique à actualiser.

blank
Fort Orange et Nassau sur l’île de Gorée au Sénégal, longtemps considéré comme plaque tournante du commerce esclavagiste.
Rama/Wikimedia

Le vodun, mémoire religieuse du passé de l’esclavage au Bénin

La notion de vodun peut indiquer des entités sacrées aux pouvoirs surnaturels et les cultes propres à leur vénération.

Simultanément émanations abstraites de présences métaphysiques et supports concrets (autels, objets, formules incantatoires, substances rituelles, etc.) d’une force qui est à maîtriser de la part des humains, les cultes vodun ont également intégré les effets produits à la fois par la diffusion des religions du Livre et par les phénomènes de la traite négrière, de la colonisation, des phénomènes migratoires.

Au cours du mois de février 1993, le Bénin, pays africain parmi les plus affectés par l’histoire de la traite négrière transatlantique a été le foyer du Festival des arts et de la culture vodun, « Ouidah 92 : Retrouvailles Amériques-Afrique ».

blank
Statue de egun-gun réalisée par Yves Kpède dans le lieu dit Kamuno Gbonu (dit aussi : « place de l’esclave »), Abomey, 2006.
Gaetano Ciarcia, Author provided

Le festival, qui a eu lieu dans l’ancien comptoir négrier de Ouidah à une quarantaine de kilomètres de la capitale économique du pays Cotonou, a coïncidé au Bénin avec la reconnaissance – dirigée par les plus hautes instances gouvernementales – des pratiques populaires vodun. Ces pratiques sont désormais mises en valeur en tant qu’expressions cultuelles d’une mémoire religieuse ayant traversé, à l’époque de la traite négrière, l’Océan.

À l’occasion de Ouidah 92, pendant les 10 jours du festival, la sortie publique des « divinités » traditionnelles de la ville s’est faite en concomitance avec la rencontre entre les délégations des cultes vodun venant du Brésil, d’Haïti, de Tobago.

Au cours du même mois de février 1993, la venue du Pape Jean‑Paul II au Bénin et sa rencontre, dans l’esprit du « dialogue interreligieux », avec les plus importants dignitaires locaux a eu sur l’opinion nationale un impact déterminant dans la reconnaissance publique des croyances et des pratiques dites « animistes ».

Un patrimoine mondialisé

En 1994, le lancement de l’itinéraire « La Route de l’Esclave », toujours à Ouidah, sous l’égide de l’Unesco, a illustré cette volonté d’associer la mise en patrimoine d’un passé perçu comme intangible, mais encore sensible, à l’institution d’une mémoire culturelle et religieuse de la traite négrière.

Dans le cadre d’une gouvernance globalisée de cette mémoire, l’institution moderne d’une tradition religieuse locale, s’identifiant au vodun, a fini par intégrer une vision atlantique, voire mondialisée de l’expérience historique marquée, entre autres, par l’implantation et les métamorphoses des cultes africains dans les nouveaux mondes américains produits par la traite négrière transatlantique.

Célébration de cultes vaudou au Bénin par des descendants d’esclaves, Africa News, 2018.

Ainsi – dans la perspective d’un développement touristique et muséal des lieux et à travers la recherche de programmes en mesure de produire de la coopération internationale – un tréfonds mémoriel, à la fois « autochtone » et diasporique, est devenu un enjeu identitaire et un domaine socio-économique à sensibiliser et à alimenter en souvenirs.

À travers les opérations de valorisation suscitée par diverses entreprises locales et internationales impliquées dans la mise en patrimoine culturel de la période esclavagiste, la dimension désormais cosmopolite du sacré vodun est invoquée par de nombreux acteurs.

blank
Concession de la famille Tchiakpè, ancien lieu de transit des convois d’esclaves avant leur embarquement, autel du vodun Gou, Ouidah, 2012.
Gaetano Ciarcia, Author provided

Ces acteurs sont engagés à la fois dans la perpétuation de leur autorité sur la culture locale et dans la recherche de relations avec des bailleurs de fonds étrangers.

Le cas de Nantes

Nous retrouvons des situations patrimoniales en partie comparables au cas béninois aussi en Europe. À Nantes, par exemple, là aussi à partir des premières années 1990, l’exposition et association Les anneaux de la mémoires et l’ouverture de deux salles entièrement consacrées au passé négrier de la ville dans le musée de l’Histoire de Nantes au Château des ducs de Bretagne on été des événements fondateurs significatifs d’enjeux mémoriels qui sont aussi et surtout des enjeux symboliques et politiques.

En 2012 l’ouverture du Mémorial de l’abolition de l’esclavage a suscité diverses controverses et oppositions qui ont divisé le milieux associatifs et institutionnels de la ville. En fait, à l’époque du lancement du projet du Mémorial, en 1998, l’avenir de cet espace sur les berges de la Loire a oscillé entre deux transformations possibles : musée et centre de documentation sur la traite ou lieu de recueillement, doté d’une dimension éminemment éthique et « compassionnelle ».

blank
Mémorial de Nantes, 2015.
Gaetano Ciarcia, Author provided

Finalement, c’est cette dernière option qui a été privilégiée. Dans ce cadre commémoratif, le souvenir de Nantes, port négrier d’autrefois, s’accompagne de la mise en valeur contemporaine de Nantes, cité désormais cosmopolite, ayant su reconnaître ses responsabilités historiques. Un tel choix avalisé par les plus hautes instances municipales a provoqué des divisions et des retentissements dans l’arène politique locale.

Il s’agirait donc d’une politique commémorative municipale issue de la volonté implicite d’instituer une inversion du stigmate. Autour de la conception du Mémorial, une logique de la « réconciliation » a été donc incitée par les pouvoirs publics dans une ville qui, jusqu’au début des années 1990 s’était plutôt distinguée pour le silence de ses élites sur le passé de la traite négrière.

Sur le choix d’un Mémorial consacré à l’abolition par la France de l’esclavage et non pas au souvenir de son rôle d’ancienne puissance esclavagiste ou aux luttes menées par les esclaves, plusieurs associations et historiens se sont dits et se disent en désaccord.

Enjeux et conflits de mémoire

À travers l’invention de dispositifs commémoratifs comme « La Route de l’Esclave » au Bénin ou le « Mémorial de l’abolition de l’esclavage » de Nantes, la restitution monumentale du passé de la traite négrière transatlantique intègre des pratiques mémorielles locales.

Ces dernières se caractérisent par des interprétations – émanant des contextes locaux – qui se voudraient politiquement correctes et relativement consensuelles, mais qui en réalité intègrent des intentions commémoratives pouvant être perçues par leurs visiteurs comme partiales et paradoxales.

Il est alors possible de voir sur la Route de l’Esclave béninoise les statues des rois de la dynastie esclavagiste des rois d’Abomey rappelant la résistance à la colonisation française et préfigurant la fondation de l’État national contemporain ; à Nantes, le souvenir de la déportation négrière être absorbé par la célébration de l’abolition et la mise en scène d’une ville qui aurait vertueusement retrouvé et su organiser sa mémoire embarrassante.

Dans ces contextes, les mémoires instituées du passé de l’esclavage sont l’expression d’intentions conflictuelles étant à la fois en quête d’un consensus ayant une portée culturelle au sens large et significatives de positionnement locaux. Ces positionnements peuvent s’opposer à une interprétation politiquement correcte des faits de l’histoire, tout en participant à la circulation d’un devoir de mémoire mondialisé comme, à titre d’exemple, celui qui est suscité par l’Unesco.

Les tentatives de produire un art de la pacification des diverses mémoires en jeu semble alors coïncider aussi avec la reconnaissance incertaine d’une qualité patrimoniale, anthropologique et historique d’origines dramatiques qui peuvent aujourd’hui être pensée comme une source féconde d’héritage moral et, in fine, de tolérance et cosmopolitisme.

Les routes de l’esclavage (¼), Arte, mai 2018.

Une mémoire inclusive en attente

Néanmoins, la volonté politique conciliatrice prônant une « bonne » gouvernance mémoriale du passé de l’esclavage fait encore aujourd’hui – en France comme au Bénin – l’objet d’attaques de la part d’individus et de groupes qui s’affirment comme descendants, toujours en situation de conflit, de populations ayant été autrefois victimes de la déportation ou s’étant révoltées contre le système esclavagiste.

Ces groupes et ces individus se ressentent en effet minorés ou non représentés par le bien mémoriel institué en question, à cause du fait que, tout en adhérant à la logique désormais globalisée d’un devoir moral et politique de mémoire publique à instituer, ils ne reconnaissent pas des projets tels la Route de l’Esclave à Ouidah ou le Mémorial de l’abolition de l’esclavage de Nantes comme étant les leurs.

blank
Le général Toussaint Louverture, XIXᵉ siècle.
NYPL Digital Gallery/Wikimedia

Ainsi, le même espace peut parfois faire l’objet d’actions cérémonielles qui sont antagonistes entre elles. Par exemple, lors de la journée du 10 mai à Nantes, où, régulièrement les représentants officiels de la municipalité commémorent l’abolition française de la traite négrière, des associations de militants insistent sur la responsabilité historique de l’État français dans la déportation esclavagiste.

En marge des manifestations officielles et dans une apparente absence de dialogue avec les autorités, ces derniers préfèrent honorer le souvenir de figures historiques, comme celle de Toussaint Louverture, qu’ils considèrent négligées par les programmes officiels et par la scénographie commémorative.

The ConversationIl s’agit donc de situations polémiques où des antagonismes entre les divers acteurs impliqués dans l’institution d’une mémoire publique de la traite négrière transatlantique participent de rapports de force constamment en devenir.

Gaetano Ciarcia, Anthropologue, IMAf, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

This article was originally published on The Conversation. Read the original article.

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions Balisé avec :débats, esclavage, Histoire, mémoire

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 43
  • Page 44
  • Page 45
  • Page 46
  • Page 47
  • Pages provisoires omises …
  • Page 138
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans

26 mai 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans. Le maître français du documentaire historique est mort samedi dans sa maison du sud-ouest de la France, a-t-on appris lundi auprès de sa famille. Fils du grand cinéaste allemand Max Ophüls (“ La Ronde”, “Lola Montès”…), Marcel Ophüls avait fui l’Allemagne nazie enfant pour s’installer en France, avant de […]

blank

Passion Médiévistes : Hors-série 34 – Le Moyen Âge au cinéma

22 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

À l’occasion de l’édition 2025 du Festival international du film court d’Angoulême, deux invités sont venus croiser, dans cet épisode hors-série de Passion Médiévistes, leurs expériences sur les représentation du Moyen Âge au cinéma. Les invités : Cet épisode vient proposer les regards complémentaires d’un réalisateur et d’un historien pour interroger la manière dont le […]

blank

Trous de mémoires de Nicolas Juncker

17 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment raconter la guerre d’Algérie et ses mémoires sans tomber dans le pathos ou la leçon d’histoire trop académique ? Trous de mémoires relève ce défi avec audace, mêlant comédie burlesque et réflexion historique. Nicolas Juncker y explore, avec un humour grinçant, les tensions et contradictions qui entourent la mémoire de ce conflit, en s’inspirant du […]

blank

Ces familles néerlandaises qui découvrent un passé de collaboration – rts.ch

28 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

C’est avec stupeur que de nombreux Néerlandais et Néerlandaises ont récemment découvert sur internet qu’un membre de leur famille avait collaboré avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En cause: la mise en ligne d’une liste de 425’000 noms par les archives nationales des Pays-Bas. Depuis janvier, les descendants affluent à La Haye, souvent […]

blank

Spreitenbach: Un paradis du shopping ou la porte des enfers? – Blog du Musée national suisse

24 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En 1975, l’Association suisse des instituteurs publia le panneau scolaire n°167. Celui-ci montre une vue aérienne de la commune de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. Ou plus précisément de la ville nouvelle de Spreitenbach, «Neu-Spreitenbach», avec son centre commercial entouré d’un immense parking rempli de voitures aux couleurs vives et son imposant quartier […]

blank

Dans le Japon de la fin du XVIe siècle : «Assassin’s Creed Shadows» sort enfin.

23 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La série vidéoludique des «Assassin’s Creed» d’Ubisoft comprend désormais un nouvel opus, situé dans le Japon de la fin du XVIe siècle. Les enjeux financiers de cette sortie sont importants pour la société Ubisoft en grande difficulté actuellement. Elle y jouerait son avenir. «Assassin’s Creed Shadows» est d’autant plus attendu que sa sortie a été […]

blank

Max Weber. Une vie mouvementée dans une époque agitée – Blog Musée national suisse

22 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cet article du Blog du Musée national suisse nous offre un portrait de Max Weber, socialiste suisse, pacifiste puis défenseur de la défense nationale devant la montée des fascismes, brillant économiste qui fut également Conseiller fédéral. Un destin intéressant et singulier que je vous invite à lire. Plus on s’intéresse à Max Weber et à […]

Tirés de nos archives

blank

Exposition Ibn Khaldoun (lien)

4 décembre 2007 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La figure d’Ibn Khaldoun Site de l’exposition consacrée en 2007 à Ibn Khaldoun qui a été l’un des plus grands intellectuels musulmans et appartenait à une famille hispano-musulmane établie dans la province de Séville. (tags: Histoire IbnKhaldoun)

blank

Sac de plage : Le goût de l’archive à l’ère numérique | Projet éditorial

15 juillet 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Frédéric Clavert (frederic.clavert@uni.lu) et Caroline Muller (caroline.muller@univ-reims.fr) nous présente l’objet de leur projet éditorial dont vous pouvez suivre la passionnante élaboration en ligne. Concernant l’origine du projet, voici la discussion collective initiale autour d’un tweet. Un passionnant working progress qui se lit comme un roman policier. A tester à la plage ?! « En 1989, Arlette Farge publie […]

blank

Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe

14 juin 2022 Par Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Le retour aux affaires de l’Homme du 18-juin a perdu depuis longtemps son aura providentielle. Le scénario d’Un général, des généraux bâti par Nicolas Juncker se fondant strictement sur les faits, il fallait trouver un angle saillant pour conter l’arrivée du messie de Colombey à l’Elysée, précédée du grand cirque de ses apôtres algérois et […]

blank

“Avec cette lettre cesse le jeu et commence l’indéfendable. Supprimer la formation des maîtres, placer ces nouveaux maîtres “dans des classes”, attendre que certains d’entre eux s’effondrent, et leur signifier par courier hiérarchique que “les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents” et que le cas échéant ils feraient mieux “de démissionner”, est une stratégie managériale ayant effectivement déjà fait ses preuves, et dont l’avantage est de révéler à ceux qui l’ignoreraient encore l’étymologie du mot “cynisme”. Comme des chiens. Vous avez, “messieurs qu’on nomme grands”, merveilleusement contribué à l’enrichissement de l’horizon sémantique du cynisme : ce qui était au départ le seul mépris des convenances sociales, désignera désormais également le total et absolu mépris de l’humain.”

14 octobre 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Lettre à Laurence |OWNI

A l’école des jeux de rôle: des gymnasiens dans le quotidien des Romains – Le Temps

4 novembre 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’atelier «Qvotidie» propose aux élèves romands de résoudre une enquête dans la Rome antique, un jeu de rôle pédagogique qui complète et rafraîchit les méthodes d’enseignement. Reportage du journal Le Temps au Gymnase Provence à Lausanne. « D’un point de vue pédagogique, «le jeu touche aux compétences transversales du plan d’études romand: collaboration, communication, stratégie d’apprentissage, pensée […]

blank

France : les nouveaux programmes scolaires bousculent le collège

14 avril 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Après les rythmes scolaires, l’éducation prioritaire, le collège… c’est une réforme majeure que la gauche engage sur le terrain de l’école : celle des programmes, censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. Lancée en 2013 par Vincent Peillon, la première version de cette «refonte» de l’école a été remise à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, […]

blank

Revue de Presse : Le témoignage exceptionnel du seul déporté volontaire à Auschwitz | Libération

9 avril 2014 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Witold Pilecki témoigne à Varsovie le 3 mars 1948 (Photo PAP. AFP) Varsovie. 19 septembre 1940. Un officier de réserve polonais, Witold Pilecki, se fait volontairement rafler par les Allemands et interner à Auschwitz pour y tisser un réseau de résistance: «Le Rapport Pilecki», à paraître en avril, livre le témoignage exceptionnel de ce héros […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…