Déroulement, références et compléments relatif à la quatrième et cinquième séance du module MSHIS11 : Didactique de l’histoire au secondaire I
Nouvelles de l'histoire
Décédé, Lazare Ponticelli fait basuler la Grande Guerre dans l’Histoire

Depuis le 24 janvier 2008, Lazare Ponticelli était le dernier poilu survivant de la Première Guerre mondiale. En effet, Louis de Cazenave, ancien combattant de la guerre 1914-1918, venait de décéder à l’âge de 110 ans. Un peu moins de 2 mois plus tard, Lazare Ponticelli rejoignait à 110 ans également ses camarades de tranchées et les 8,5 millions de Français ayant combattu en 1914-1918 (pour 1,4 millions de morts).
Dans l’intervalle, l’Etat français a réussi à faire revenir Lazare Ponticelli sur sa décision de ne pas être l’objet d’obséques solennelles de portée nationale, promise en 2005 par Jacques Chirac. Chose que Lazare Ponticelli avait refusée dans un premier temps, estimant que « ce serait un affront à ceux qui sont morts avant moi« . En définitive, Lazare Ponticelli l’a accepté à la condition que la cérémonie soit simple et sans tapage et qu’un hommage national soit rendu à l’ensemble des soldats pour célébrer la mémoire cette fois de tous les morts, hommes et femmes. Son décès marque donc la disparition du dernier témoin-combattant et, par là-même, fait basculer définitivement le Premier Conflit Mondial du côté de l’histoire soit ce temps où les témoins directs ne sont plus là, ce temps aussi appelé «histoire du temps présent».
Alors que la Première Guerre Mondiale a repris une place historiographique importante ces dernières années comparativement à la Deuxième Guerre Mondiale avec le concept de brutalisation et son rôle dans la compréhension de la violence des sociétés du XXe siècle industriel, comment replacer le témoignage de Lazare Ponticelli ou de quelle manière sera-t-il récupéré dans le débat historiographique et dont la question-clé —autour de laquelle le Historial de la Grande Guerre de Péronne et le CRID s’écharpent— est:
dans la boue, sous les obus, comment diable les soldats ont-ils tenu ?
A ma droite, l’équipe du Mémorial de Péronne, les poilus —élevés dans une société occidentale en voie de « brutalisation »—auraient baigné dans une « culture de guerre » – messianisme patriotique, haine de l’ennemi, esprit de croisade – qui les aurait rendus globalement « consentants ». En résumé, la chair à canon a accepté d’être de la chair à canon… » et les mutineries de 1917 sont un phénomène isolé.
A ma gauche, le CRID préfère mettre l’accent sur les expériences concrètes qui expliqueraient la « ténacité » des combattants. Des stratégies d’esquive aux refus d’obéissance, et des mutilations volontaires à la désertion, il y a, pour l’équipe du CRID, toute une gamme de sentiments et de gestes que l’on trouve chez la plupart des soldats, y compris chez ceux qui tiennent par ailleurs un discours nationaliste. Il y aurait donc lieu de s’interroger sur les multiples formes de contrainte qui se cachent derrière le « consentement » patriotique. Les mutineries feraient alors partie d’une multitude de stratégies pour échapper à la contrainte comme les mutilations volontaires et ne seraient plus un phénomène isolé.
Malheureusement pour les tenants de l’école historique officielle du Mémorial de Péronne tant Lazare Ponticelli que Louis Cazenave, l’avant-dernier poilu encore vivant, donnent leur crédit de témoin —et de témoin quasi pathéonisé pour Ponticelli— au CRID. Ainsi, Lazare Ponticelli avait retenu la leçon de chose suivante:
«Vous tirez sur des pères de famille, c’est complétement idiot»
Lazare Ponticelli, c’est aussi un poilu qui a fraternisé avec l’ennemi:
« Dans le Tyrol, nous étions dans les tranchées à quelques mètres de l’armée autrichienne. Nos rangs étaient composés de soldats italiens germanophones, ce qui facilita les contacts avec « l’ennemi ». On en venait même à échanger nos boules de pain contre leur tabac. On a ainsi fraternisé. Mais au bout de quelques jours, n’entendant plus de bruits de balles, les états majors se sont méfiés et ont changé les bataillons des premières lignes ».
En cela, son positionnement relativement à la Première Guerre mondiale ne différait pas de celui de Louis de Cazenave, dernier combattant vivant ayant connu le «Chemin des Dames»:
Sur les fraternisations:
« Il faut avoir entendu les blessés entre les lignes. Ils appelaient leur mère, suppliaient qu’on les achève. C’était une chose horrible. Les Allemands on les retrouvait quand on allait chercher de l’eau au puits. On discutait. Ils étaient comme nous, ils en avaient assez. »
Sur l’année 1917
« Nous avions fraternisé mais quand c’est arrivé aux oreilles de l’État-major, il a ordonné une attaque. »
Sur la guerre en général:
« La guerre ? Hay hay hay ! Un truc absurde, inutile ! A quoi ça sert de massacrer des gens ? Rien ne peut le justifier, rien ! »
« La gloire, l’héroïsme ? De la fumisterie ! »
« Le patriotisme ? Un moyen de vous faire gober n’importe quoi ! »
Ainsi voici deux chantres d’un certain pacifisme et de la fraternisation élevés au rang de nouvelles îcones du patriotisme et, par leurs propos, nous permettent de mieux comprendre leurs réticences à être «canonisés» devant les risques d’instrumentalisation et de récupérations politiques d’une telle démarche étatique. Lazare Ponticelli ne manquait d’ailleurs pas de rappeller qu’il avait fallu attendre 2005 et Jacques Chirac pour que la France officielle s’intéresse à ses poilus survivants:
« Je refuse ces obsèques nationales. Ce n’est pas juste d’attendre le dernier poilu. C’est un affront fait à tous les autres, morts sans avoir eu les honneurs qu’ils méritaient. On n’a rien fait pour eux. Ils se sont battus comme moi. Ils avaient droit à un geste de leur vivant… Même un petit geste aurait suffit».
« On s’en est foutu un peu. Il a fallu que ce soit Chirac qui commence à bouger quand on n’était plus nombreux et qu’on était fatigués. ».
Mais eux partis, le risque existe aussi que la mémoire escamote ce passage à l’histoire au profit d’une récupération par l’histoire officielle et par une sursaturation mémorielle. Ce risque est d’autant plus grand que maintenant leur destin individuel est élevé au rang d’icône. Lazare Ponticelli se transforme en icône jumelle du soldat inconnu. En ce jour de disparition, Nicolas Offenstadt ne manque pas de souligner, au moment où Larare Ponticelli disparaissait, que les projets d’hommage au dernier poilu fonctionnaient comme «des remake des cérémonies de l’entre-deux-guerres sans souci d’actualiser les rites autour de la Grande Guerre, sans souci apparent de relier de manière innovante ce passé de 14/18 et le présent, comme cela a pu être fait au moment du bicentenaire de la Révolution française.» (Le «dernier poliu», une nouvelle icône? )
Cependant, comme le note encore Nicolas Offenstadt, les réticences de Lazare Ponticelli ont infléchi les projets d’une cérémonie idéale en prenant des chemins de traverse: «d’une part le dernier poilu est un italien engagé dans la légion étrangère en France, qui termina la guerre sous uniforme italien (il dût rejoindre les troupes de son pays après que celui-ci soit entré en guerre en 1915) et d’autre part le personnage est loin de se plier initialement à ce que l’on voulait faire de sa mort.»
Il n’en demeure pas moins que la cérémonie de lundi prochain fournira d’utiles indices sur les usages qui sont faits du soldat et de la Grande Guerre aujourd’hui. Pour Offenstadt, il ne fait aucun doute que les derniers poilus «sont devenus des icônes mémorielles, comme Guy Môquet, à qui l’on fait parler beaucoup plus du présent que du passé.»
Sources :
• http://www.lemonde.fr/carnet/article/2008/03/12/lazare-ponticelli-le-dernier-poilu-francais-est-mort_1022139_3382.html
• http://tf1.lci.fr/infos/france/societe/0,,3687533,00-avant-dernier-poilu-est-decede-.html
• http://www.libelabo.fr/2008/03/12/lazare-ponticelli-le-dernier-poilu/
• http://pagesperso-orange.fr/memoire78/pages/ponti.html
• http://fr.wikipedia.org/wiki/Lazare_Ponticelli
• http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_de_Cazenave
• Nicolas Offenstadt, « Le pays a un héros : le dernier poilu », L’Histoire, n° 320, mai 2007, pp. 25-26.
• Sur le débat historiographique: https://lyonelkaufmann.ch/histoire/historiographie_sujets/pages/_29.html
MSHIS11 : Les Exposés en histoire (12.03.2008)
Déroulement, références et compléments relatif à la première partie de la troisième séance du module MSHIS11 : Didactique de l’histoire II.
Les éléments de la deuxième partie de la séance seront publiés après l’évaluation des posters réalisés et de leurs correction.
Chaque écolier devra connaître une victime de la Shoah (France)
La dépêche de l’AFP:
Sarkozy: à chaque enfant de CM2, la mémoire d’un enfant victime de la Shoah
Le président Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi qu’il voulait qu’à partir de la rentrée scolaire 2008 chaque élève de la classe primaire de CM2 se voie « confier la mémoire » d’un enfant français victime de la Shoah, mercredi lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de france (CRIF).
« J’ai demandé au gouvernement, et plus particulièrement au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, de faire en sorte que, chaque année, à partir de la rentrée scolaire 2008, tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d’un des 11.000 enfants français victimes de la Shoah », a déclaré M. Sarkozy.
« Les enfants de CM2 devront connaître le nom et l’existence d’un enfant mort dans la Shoah. Rien n’est plus intime que le nom et le prénom d’une personne. Rien n’est plus émouvant pour un enfant que l’histoire d’un enfant de son âge, qui avait les mêmes jeux, les mêmes joies et les mêmes espérances que lui », a-t-il ajouté.[…]
Source : Dépêches de l’Education
Cette dérive dans l’utilisation sarkozienne du mémoriel est des plus inquiétantes. Ainsi, la démarche n’a rien ni d’une démarche historique, ni d’une démarche de compréhension du monde et des atrocités engendrées par l’espèce humaine au XXe siècle. Elle prend en otage tant les enseignants que les enfants et leurs parents. Au regard des stades du développement de l’enfant, elle me parait tout autant criminelle et productrice d’inévitables traumas psycho-affectifs. Enfin, elle reprend les procédés des régimes totalitaires qu’elle serait censée combattre. Elle n’est qu’endoctrinement. Et j’y vois quelque ressemblance avec la construction des enfants martyrs, prêts à se faire sauter une clé du paradis en plastique autour du cou.
Enseigner la folie génocidaire du vingtième siècle et plus particulièrement le génocide des Juifs lors de la Deuxième Guerre mondiale nécessite une toute autre approche si l’on désire sortir du «plus jamais ça» et de la compassion mémorielle. Ainsi, enseigner la Shoah à l’école, c’est
– ne pas être uniquement dans les bons sentiments en écrasant la sensibilité des enfants par l’émotion omniprésente;
– ne pas construire les citoyens de demain sur la pitié ou l’émotion brandie comme seul exercice de l’intelligence.
Un livre en explique le pourquoi et permet de mieux comprendre pourquoi la Shoah est devoir d’histoire et non de mémoire: Georges Bensoussan, Auschwitz en héritage? D’un bon usage de la mémoire, Mille et une nuit, 1998, 3,50 Euros. En introduction à son livre, vous pouvez lire le compte-rendu d’une de ses conférences au Cercle d’études de la déportation et de la Shoah: Comment enseigner la Shoh? Conférrence-débat avec Georges Bensoussan du 24 mai 2000.
Mise à jour (16.02.2008)
Dans Le Monde (15.02.2008), Georges Bensoussan, historien et auteur de Histoire de la Shoah, met en garde notamment en garde contre une « dérive vers une religion mémorielle et civile de la Shoah ». « Cela introduit une concurrence mémorielle très dangereuse. […] Où demain chacun voudra sa part de tragédie. » « Le risque c’est de transformer une histoire affreuse, abominable en histoire officielle. […] Le premier réflexe quand on est en présence d’un catéchisme, c’est de se révolter et de casser des idoles. » Pour Georges Bensoussan, la démarche choisie par l’enseignement offficiel de la Shoah aboutira à ancrer chez les contemporains que cette tragédie concerne d’abord les Juifs. Or, le travail de Georges Bensoussan consiste justement à ancrer que cette tragédie concerne l’humanité toute entière pour comprendre les mécanismes des entreprises génocidaires du XXe siècle.
La bande-son à écouter: « On ne peut pas entrer au cœur de la Shoah avec des enfants de 10 ans ».
A lire également :
• Shoah en CM2: Simone Veil fustige l’idée de Sarkozy.
• Un marketing mémoriel par Henri Rousso dans Libération
Par ailleurs, je suis frappé en lisant certains propos et commentaires de la réduction faite concernant l’enseignement de l’histoire à l’école à une simple entreprise d’enseignement de la mémoire.
De plus, très rapidement d’ailleurs, cet enseignement de la mémoire glisse vers la mémorisation de dates. Ainsi, dans une autre annonce faite hier, Nicolas Sarkozy présentait hier les grandes lignes du programme de Xavier Darcos, ministre de l’éducation, concernant l’école primaire. Ce programme prône le retour aux fondamentaux à l’école primaire et fleure bon la nostalgie à l’école mythique de Jules Ferry comme bouée de sauvetage aux enjeux actuels de l’éducation. Relativement à la culture générale et à l’histoire, ces dernières devraient également être remise à l’honneur, notamment au travers de la connaissance de dates historiques centrales, selon «Le Figaro».
D’un simplisme déroutant, l’équation suivante se dessine donc :
A cette équation s’ajouterait donc la variable émotionnelle comme ersatz didactique.
Il est plus que temps de relire certains textes sur la différenciation entre histoire et mémoire:
• Paul Ricoeur. Entre la mémoire et l’histoire in Tr@nsit
• Histoire et mémoire par Laurent WIRTH
• Histoire ou mémoire ? par Denis Collin
En ce temps de confusion soigneusement entretenue, le temps est venu de rejoindre l’entreprise « Pour un réseau des enseignants-chercheurs en historiographie et épistémologie de l’histoire » ou pour le moins de lire les articles de référence mis en ligne.
Mise à jour (18.02.2008)
Voici la réaction et le témoignage d’une enseignante du primaire:
Il faut donc émouvoir.
Il faut donc que nos enfants soient les confidents intimes des douleurs de ce monde.
Il faut donc enseigner l’Histoire par le sentiment.
Mais Monsieur le Président, mes élèves me verront donc pleurer tous les vendredi matin?
Rien à ajouter sur cette nouvelle démarche pédagogique d’un enseignement de l’histoire compassionnel déjà initié concernant les lycéens avec la lecture de la lettre de Guy Môquet.
Si en fait, lisez l’entier du billet de cette enseignante, intitulé sobrement L’Ecole et la Shoah. Et merci à Ostiane.
Cliché «préhistorique» dans le "Courrier"
Néanmoins, bien que marqué à «gauche», Le Courrier n’a pas échappé aux clichés traditionnels : »(Certains parleraient d’anachronisme) »: et éculés, associant Afrique et préhistoire au détour de la photo retenue pour illustrer l’article:
La supériorité présumée de l’homme blanc n’est jamais loin et l’imaginaire scolaire de nos grands-parents non plus ainsi que l’illustrent ces deux photos issues du manuel primaire d’histoire suisse Grandjean & Jeanrenaud dont la première édition remonte aux années 1940 : »(Cependant les deux photos étaient toujours publiées telles quelles avec la même légende dans sa dernière édition datant de 1973!) »:
Allez encore quelques efforts Mesdames et Messieurs du Courrier en cette année de 140e anniversaire de votre création!
Christopher Alan Bayly (2007) La naissance du monde moderne
«Peu nombreux sont les ouvrages historiques qui font instantanément date. Dans le domaine en rapide expansion de l’histoire mondialisée, c’est pourtant le cas du livre de Christopher Bayly, La Naissance du monde moderne, et ce depuis sa parution originale en langue anglaise en 2003. Il n’est pas excessif de prétendre qu’il a transformé la nature même de sa période – le « long dix-neuvième siècle », entre les révolutions de la fin du XVIIIe siècle et la Première Guerre mondiale – et de son sujet. Désormais, il constituera le point de départ obligé de tous les travaux sérieux et de tous les débats portant sur l’histoire du monde moderne. ».
(extrait de la préface signée Eric Hobsbawn)
David Landry, professeur au Lycée du parc des chaumes à Avallon, a réalisé un compte-rendu de cet ouvrage pour le compte des Clionautes. Vous pourrez ainsi vous familiariser tant avec le contenu qu’avec l’approche de cet ouvrage important issu du courant de la Worldhistory.
Référence : Christopher Alan BAYLY (2007). La naissance du monde moderne : 1780-1914. Paris: Les Éditions de l’Atelier – Le Monde diplomatique, 863 pages.
Les changements de climat sont-ils responsables des guerres?
Et si les crises climatiques et les guerres étaient liées ?
La recherche a créé une base une base de données de 4500 conflits qui se sont produits à travers le monde entre 1400 et 1900, puis David Zhang, chercheur en géologie de l’université de Hong Kong a rassemblé des données climatiques et des étudiants ont collecté des informations sur la production agricole et ses prix.
Pour autant, nous n’aurions guère à nous réjouir sur le plan des conflits du réchauffement climatique, car Peter Brecke n’exclut pas qu’un réchauffement climatique puisse avoir les mêmes effets :
« des températures plus élevées sont responsables de sécheresses qui peuvent avoir les mêmes effets : baisse des ressources naturelles et violences pour se les approprier ».
Le résumé de la recherche dans Rue89: Les changements de climat sont-ils responsables des guerres?
BMW : la famille Quandt rattrapée par son passé nazi (Libération)
Ce jeudi, le journal Libération nous apprend que la famille Quandt, l’une des plus puissantes familles d’industriels allemands, a finalement cédé à la pression. Les propriétaires de BMW vont ouvrir leurs archives afin de faire la lumière sur une sombre page de leur passé, l’implication des deux figures historiques du clan, Günter Quandt et son fils Herbert, dans les crimes nazis.

Qu’est-ce qui les a amenés aujourd’hui à une telle démarche? Les recherches minutieuses et le documentaire de la chaîne de télévision publique allemande NDR, montré en avant-première au festival du cinéma de Hambourg fin septembre, et qui sera diffusé le 22 novembre sur la chaîne ARD, est à l’origine de ce retournement spectaculaire.
Les journalistes Eric Friedler et Barbara Siebert y démontrent la façon dont la famille, déjà richissime avant la guerre, a profité du nazisme puis du conflit pour s’enrichir davantage. Plus étonnant, la famille a réussi à passer sans encombre au travers des mailles de la dénazification alors que, sans aucun doute, ils auraient été condamnés tout comme les familles Krupp ou Flick : usines travaillant comme rouage essentiel de la machine de guerre allemande, personnel fourni par les camps de concentration à la mortalité élevée (“Au camp de Stocken, on meurt en six mois”, disaient les SS aux nouveaux venus, selon un rescapé danois interrogé), rachat à bas prix et sans scrupule d’entreprises de Juifs concurrentes.

Pour sa part l’historien allemand Joachim Scholtyseck, professeur à l’Université de Bonn et spécialiste du Troisième Reich, fait des recherches sur la famille Quandt depuis 3 ans. Deux intéressants articles de la Sueddeutsche Zeitung sont consacrés aux travaux du professeur Stoff für den unabhängigen Historiker (19.11.2007) ((dont les deux photos de mon billet sont issues)) et Die Familie Quandt bricht ihr Schweigen (05.10.2007).
Dans les débats actuels autour du rôle de la presse et de son devenir (Roger De Diesbach (2007) Presse futile presse inutile. Genève: Slatkine), ce travail d’enquête salutaire prend tout son sens. Autrement la peopolisation des médias jouera à terme contre la démocratie.
Article complet : http://www.liberation.fr/actualite/monde/293020.FR.php (Libération 22 novembre 2007)
Compte-rendus de Roger De Diesbach, Presse futile presse inutile:
• Mediablog
• ouVertures.info
• Suisse : Quel avenir pour le journalisme?
Romulus et Remus : du mythe à l'histoire ?

Romulus et Remus par Rubens (mais sans grotte…)
C’est en travaillant sur les ruines du palais de l’empereur Auguste, sur le mont Palatin, entre le temple d’Apollon et l’église Sainte-Anastasie, que des archéologues ont découvert cette cavité souterraine ornée de coquillage, de mosaïques et de niches.
Ils ont fait descendre dans cette cavité, située à seize mètres sous terre, une sonde reliée à une caméra. Les images prouveraient qu’il s’agit bien de la célèbre grotte. Une autre preuve en serait que l’empereur Auguste avait englobé dans son palais ce haut lieu symbolique de l’histoire de Rome, comme le montre l’aigle impérial blanc qui se trouve au centre de la voûte.
Source : Ici ont été nourris Romulus et Remus (Le Monde | 21.11.2007)
MSHIS31 – L'enseignant d'histoire et l'internet (20.11.2007)
«Nous espérons, sans présumer d’un accord sur les fins, que les éléments de réflexion ainsi proposés, convaincront les lecteurs de la nécessité d’un débat, auquel ne prendraient pas part les seuls spécialistes de la question, sur ce qu’utiliser un ordinateur et se connecter au réseau veut dire pour l’historien.»
Préalablement, il présentait la structure de l’ouvrage collectif de la manière suivante :
«L’organisation de l’ouvrage prend sens à partir de ces positions. Nous avons tenté de réfléchir, en historiens, ce que sont la plupart des auteurs réunis ici, à partir de récits de pratiques, ou de l’observation des ressources offertes aux historiens par le réseau, aux pratiques professionnelles induites ou permises par la participation au réseau. Il s’agissait en somme d’examiner les possibles transformations d’une activité conçue comme un métier, défini par ses pratiques, les relations sociales qu’il implique et ses lieux d’exercices. Et la structure de l’ouvrage reflète cette conception, qui distingue les temps de la lecture, de l’écriture, de la publication et de l’enseignement […].»
Cet atelier maintenant à pour objectif de s’interroger sur la traduction de ces usages relativement à l’enseignant-e d’histoire en reprenant le questionnement de Philippe Rygiel. Trois questions pour lancer la discussion :
– qu’est-ce qu’utiliser un ordinateur et se connecter au réseau pour l’enseignant-e d’histoire?
– quelles sont les possibles transformations de l’activitié professionnelle de l’enseigant-e- d’histoire?
– quelles sont les opportunités offertes par les outils numériques actuels dans ma pratique professionnelle?
Pour vous aider dans votre travail, voici en premier lieu une liste de ressources en ligne à consulter à deux.
Du côté de l’histoire savante :
http://www.revues.org/
http://barthes.ens.fr/clio/outils/biblios/histhist.html
http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4
http://www.histoire.presse.fr/
http://histoire.typepad.fr/le_blog_de_lhistoire/
http://www.historia.presse.fr/
http://www.lethiboniste.blogspot.com/
http://www.digitalhistory.uh.edu/history_portal.cfm
Du côté de l’enseignement et de la didactique:
http://www.didactique-histoire.net
http://www.tacite.ch
https://lyonelkaufmann.ch/histoire
http://www.aphg.asso.fr/
http://www.fritic.org/dyn/9.asp?url=39025%2Easp
http://www.hist.net/
http://campus.ph.fhnw.ch/Geschichte/GeschichteLernenMitWikisUndWikipedia
Du côté institutionnel et des usages politiques et mémoriels de l’histoire:
http://www.edu-vd.ch/liens/accueilMP.html
http://www.educa.ch/dyn/12.asp
http://jahia.rpn.ch/
http://www2.educnet.education.fr/histgeo/
http://www.cndp.fr/spinoo/
http://eduscol.education.fr/
http://www.ac-orleans-tours.fr/hist-geo/officiels/Education-Nationale.htm
Du côté de l’échange professionnel et de la mutualisation des ressources:
http://www.h-net.org/%7Efrancais/
http://www.schoolhistory.co.uk/forum/index.php
http://www.clionautes.org/
http://soshg.free.fr/
http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/
http://clioweb.free.fr/ dont http://clioweb.free.fr/102.htm
Du côté de l’enseignant et de ses élèves :
Le web pédagogique : http://lewebpedagogique.com
dont http://lewebpedagogique.com/histoire/
http://lewebpedagogique.com/termvictorlouis
http://lewebpedagogique.com/reussirenhg
http://lewebpedagogique.com/bsentier
http://lewebpedagogique.com/mariedesmares
http://hgeo-college.blogspot.com/
http://s185254037.onlinehome.fr/
http://www.julien-eggenberger.ch/index.php?option=com_docman&Itemid=43
http://www.gymnase-morges.ch/docs/Lienshist.html
http://kenny.over-blog.net/article-1245614.html
http://www.nack.ch/wiki/index.php/Accueil puis http://www.nack.ch/wiki/index.php/Histoire
http://memoires-france-allemagne.blogspot.com/
http://histoirehep.blogspot.com/
e-learning : des cours en ligne existent comme ici avec Moodle (http://www.ecddfr.ch/moodle/course/index.php ou http://www.cscfr.ch/moodle/). Cependant, l’accès est réservé aux gens inscrits. Ils sont donc mentionnés sans qu’ils vous soient possibles de les parcourir réellement. Par ailleurs, http://Fristoria.ch est également réalisé sur la base d’une plate-forme de e-learning sans être exactement une plate-forme (interactive) de cours en lignes; ici Moodle est utilisé comme une banque de documents et de séquences d’enseignement réalisés par des enseignant-e-s et disponibles en ligne.
Mais sûrement en connaissez-vous d’autres? Pas de problème, ajoutez-les à votre réflexion…
Au terme de ce parcours, quels sont les éléments significatifs que vous retenez relativement aux trois questions initiales. Et pour quelles raisons? Chaque duo rédige à cet effet un commentaire à la suite de ce billet.