• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Didactique

La transformation de la recherche historique à l’ère numérique

15 août 2022 by Lyonel Kaufmann

Milligan, I. (2022). The Transformation of Historical Research in the Digital Age (Elements in Historical Theory and Practice). Cambridge: Cambridge University Press. doi:10.1017/9781009026055

Je découvre à l’instant la publication toute récente de l’ouvrage de Milligan. Cet ouvrage est disponible en ligne et peut même être téléchargé au format .pdf. Je vous propose avec ce billet un compte-rendu des éléments principaux résultant de ma lecture (fort) rapide de cet ouvrage (les citations ont été traduites via Deepl).

Résumé de l’ouvrage (traduit)

Les historiens font des recherches sur Google, ProQuest et HathiTrust. Ils obtiennent des informations à partir de recherches par mots-clés, effectuées sur des millions de documents, leurs recherches étant façonnées par des algorithmes qu’ils comprennent rarement. Les historiens visitent ensuite souvent les archives lors de voyages éclair marqués par des milliers de photographies numériques, qu’ils explorent ensuite sur des écrans d’ordinateur dans le confort de leur bureau. Ils peuvent ensuite se lancer dans les médias sociaux ou d’autres plateformes numériques, leur travail étant façonné par ces nouvelles formes de révision avant et après publication. Presque tous les aspects du flux de recherche de l’historien ont été transformés par la technologie numérique. En d’autres termes, tous les historiens – et pas seulement les historiens numériques – sont concernés par cette évolution. The Transformation of Historical Research in the Digital Age donne aux historiens les moyens de devenir des praticiens conscients d’eux-mêmes en rendant ces changements explicites et en explorant leur impact à long terme. Ce titre est également disponible en libre accès sur Cambridge Core.

Éléments de l’introduction

Milligan ne manque pas de décrire les changements intervenus dans l’utilisation des archives par les historiens et les possibilités pour ce dernier d’effectuer ses lectures et ses analyses directement depuis la maison. Les sources d’informations historiques se sont multipliées, notamment concernant les journaux, les périodiques et les revues. Les historiens explorent désormais de vaste depôts d’informations comme JSTOR, ProQuest ou HathiTrust. Ceci n’est pas sans incidence sur le métier d’historien lui-même et le risque d’homogénéisation n’est pas loin:

Ils utilisent des mots-clés plutôt que des index spécialisés. Là encore, les historiens se retrouvent à consulter ce qui est numérisé plutôt que ce qui pourrait être le plus pertinent. Ce n’est pas par paresse, mais plutôt en raison de la diminution du rendement de la consultation d’un journal qui n’est pas numérisé alors qu’un périodique à peu près équivalent pourrait l’être. La décision d’explorer le Toronto Star plutôt que le Toronto Telegraph peut sembler anodine, mais si chaque historien prend la même décision, cela représente un changement radical. Ces milliers de décisions individuelles signifient qu’avec le temps, l’érudition commence à s’homogénéiser en termes de ce que nous citons. Si ces forces sont plus prononcées pour les historiens qui s’appuient sur des documents dactylographiés – ceux qui se prêtent le mieux aux algorithmes de reconnaissance optique des caractères – les progrès récents en matière de reconnaissance des textes manuscrits laissent présager une expansion continue de l’impact de la technologie.

Ces changements se sont encore accélérés avec la longue pandémique du covid-19 en raison des restrictions dans les déplacements ou les accès physiques aux archives et bibliothèques.

Comme pour tout, le COVID a accéléré les tendances sans les inventer : il a souligné à quel point la recherche historique est désormais médiatisée par le numérique. Les historiens ont pu tirer parti de processus qui se déroulaient depuis des décennies.

Pour Milligan, cette transformation qui s’est déroulée en l’espace de deux décennies, nécessite de comprendre

comment le travail historique a été transformé, car les historiens ont tendance à négliger les discussions méthodologiques.

L’ouvrage se propose d’explorer ces transformations pour apprendre de quelle manière nous pouvons devenir de meilleurs chercheurs en rendant le numérique explicite.

Un premier avis de l’auteur

Dans son introduction, Milligan estime que cette transformation digitale implique une transformation de la profession d’historien de quatre manière principale (développées en conclusion de son ouvrage) :

Il s’agit de reconnaître l’importance de la culture numérique, de valoriser l’interdisciplinarité, de donner la priorité aux discussions méthodologiques et de changer la façon dont nous formons les futurs historiens pour qu’ils intègrent les technologies nouvelles et émergentes.

Organisation de l’ouvrage

Avant une substantielle conclusion, l’ouvrage comporte trois parties

  1. « Bibliothèques et bases de données« , explore comment la numérisation agressive, en particulier des journaux et des ressources microfilmées, a créé des bases de données exploratoires massives. Qu’est-ce qui a été numérisé et ce qui ne l’a pas été. Comment quelque chose a-t-il été numérisé ? Quels sont les impacts du droit d’auteur sur ces dépôts ?
  2. « Archives et accès« , explore la façon dont la technologie a changé la relation entre l’historien, l’archiviste et les archives. Quel a été l’impact de la numérisation partielle des collections ? Les instruments de recherche en ligne ? La photographie numérique ?
  3. « La publication à une époque interdisciplinaire : Du journal aux médias sociaux« , explore l’évolution de la relation entre les historiens et leur public. Lorsque les historiens pensent à l' »histoire numérique », beaucoup pensent à l’histoire publique numérique, grâce à la longue tradition d’engagement de la profession historique envers le public. Pourtant, la progression traditionnelle de la carrière contraint les chercheurs à s’orienter vers les marqueurs traditionnels de la réussite professionnelle, incarnés par certains types de publications (en particulier les livres traditionnels). Comment la technologie a-t-elle changé l’édition ? Cette partie explore brièvement les nouveaux formats, les approches changeantes de la circulation des idées et le potentiel d’engagement interdisciplinaire.

Histoire numérique vs histoire numérisée

Milligan établit une distinction entre l’histoire numérique (Digital History) le domaine d’étude délimité par des revues universitaires, des conférences et des approches pédagogiques – et l' »histoire numérisée », ou la transformation plus large induite par la technologie.

Si tous les historiens ne sont pas des historiens numériques (Digital Historians), tous sont engagés dans des sources et des flux de travail numérisés. Pour Milligan,

Il n’est pas judicieux de cloisonner l’engagement historique avec la technologie en tant que sous-domaine, étant donné son impact considérable sur l’ensemble de la profession. […]. Nous sommes tous numériques maintenant.

Dans tous les cas, Milligan plaide pour un historien sensibilisé au numérique qui tient compte de l’influence médiatrice de la technologie sur son travail. Ce chercheur comprend que la façon dont les sources sont médiatisées a un impact profond sur la façon dont elles sont lues, comprises et contextualisées. En bref, il s’agit d’un historien conscient du numérique, qui utilise activement la technologie plutôt que d’être façonné par elle.

Culture numérique

Dans sa conclusion, Milligan revient sur la question de la nécessaire prise en compte de la culture numérique.

Pour lui, cela implique que les méthodes historiques seront explicitées plutôt que laissées implicites.

Il propose que ce phénomène s’étende à la salle de classe, les enseignant•es d’histoire encourageant leurs étudiant•es et leurs élèves à réfléchir de manière critique à la médiation et à la sélection de leurs sources (et à l’exemple des textes qu’ils lisent). Il s’agit de contribuer à faire de nos étudiant•es et nos élèves des consommateurs d’informations plus critiques et plus conscients.

Par ailleurs, pour Milligan, tous les étudiant•es doivent être sensibilisés aux préjugés algorithmiques, comprendre comment le contenu est médiatisé et contextualisé, et acquérir des compétences numériques plus larges.

Cela s’inscrit dans une perspective citoyenne, car

Réfléchir au contexte et à la médiation d’un article de journal vieux de plusieurs dizaines d’années développe des compétences permettant d’évaluer la fiabilité d’un tweet ou d’un article de journal apparaissant sur Twitter ou TikTok. En définitive, il s’agit peut-être moins de faire de « bons » historiens que de faire de nous tous de meilleurs consommateurs d’informations.

Il précise en outre que

Nous nous appuyons beaucoup et implicitement sur l’idée d’un « natif numérique », ce qui ne tient pas compte de l’inégalité des compétences techniques des étudiant•es. Nous devons tous nous engager dans ces problèmes interdisciplinaires qui transforment notre monde.

On conçoit aisément que ces questions intéressent l’enseignement de l’histoire en général et pas seulement les chercheurs en histoire.

Source : https://www.cambridge.org/core/elements/transformation-of-historical-research-in-the-digital-age/30DFBEAA3B753370946B7A98045CFEF4

[1]  https://www.cambridge.org/core/elements/transformation-of-historical-research-in-the-digital-age/30DFBEAA3B753370946B7A98045CFEF4 

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Le Danemark veut protéger ses données et bannit Google de ses écoles

1 août 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Alors que Google vient de subir une amende record en Russie, la journée n’est décidément pas bonne pour l’entreprise californienne. Le moteur de recherche vient en effet de voir ses Chromebooks et son application Google Workspace bannis de certaines écoles danoises. Le gouvernement du pays scandinave a pris cette décision historique, lui qui craint pour la sécurité des données informatiques des jeunes étudiants.

blank

Tout a commencé la semaine dernière lorsque l’agence de protection des données personnelles du pays, Datatilsynet, a rendu son verdict concernant les outils Google utilisés dans les salles de classe du pays. Selon l’agence d’État, les outils de Google Workspace, c’est-à-dire Google Docs, Drive, Calendar ou Gmail ne respectent pas les prérequis demandés par la loi européenne sur les RGPD.

Du côté de Google, l’entreprise essaye de gagner du temps et elle promet que des outils de traçage des données et de « souveraineté » seront donnés à l’Europe d’ici à la fin de l’année. Ces services devraient permettre d’avoir un meilleur contrôle sur les transferts de données qui se font chaque seconde.

Source : Le Danemark veut protéger ses données et bannit Google de ses écoles

Classé sous :Humanités Digitales, Outils enseignement

La cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg reconstruite dans Minecraft – rts.ch – Fribourg

1 août 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

À Fribourg, l’association d’e-sport Noetic propose à des adolescents de reconstruire la cathédrale Saint-Nicolas dans l’univers virtuel de Minecraft. Le camp vise à accompagner les jeunes dans une pratique adaptée des jeux vidéo.

blank

Cathédrale St-Nicolas de Fribourg. Source : Wikipedia

Construire une cathédrale en 2022, aussi virtuelle soit-elle, demande du temps aux apprentis bâtisseurs.

« Nous sommes d’abord allés à la cathédrale pour prendre des photos. Puis on a tout recopié sur des plans, et on a aussi fait des recherches sur internet », explique Matis, 12 ans.

Le camp est organisé par l’association d’e-sport Noetic, qui accompagne les jeunes dans une pratique adaptée des jeux vidéo à travers des cours théoriques et pratiques.

L’année prochaine, l’association compte reproduire l’entier de la ville de Fribourg dans le jeu vidéo.

Le reportage de la RTS : La cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg reconstruite dans Minecraft – rts.ch – Fribourg

Classé sous :Histoire active, Humanités Digitales, Outils enseignement

Une base de données historique sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)

23 juillet 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Source : Morgane Laouenan, Palaash Bhargava, Jean-Benoît Eyméoud, Olivier Gergaud, Guillaume Plique, Etienne Wasmer (2022) A cross-verified database of notable people, 3500BC-2018AD, Scientific Data, volume 9, juin 2022.

Les auteurs de cet article paru dans la revue Nature en juin 2022 ont recueilli une quantité massive de données provenant de diverses éditions de Wikipédia et de Wikidata. La base de données contient plus de 2 millions d’individus ; elle peut être utilisée à des fins de recherche. En utilisant des techniques de déduplication des sources qui se chevauchent partiellement, ils ont pu vérifier chaque information. Cette stratégie aboutit à une base de données vérifiée de 2,29 millions d’individus uniques dont 30% proviennent de 6 éditions non anglaises de Wikipédia, une amélioration significative par rapport aux travaux antérieurs qui se concentraient uniquement sur la version anglaise de cette encyclopédie gratuite. 

blank

Figure 2 : Part des individus présents dans la base de données, répartition par domaine d’influence.

En recourant à des éditions en 7 langues de Wikipedia et Wikidata pour assembler une liste de 4 678 040 personnes, cela a permis de réduire considérablement le biais anglo-saxon, mais pas entièrement. Deux inconvénients majeurs subsistent pour les auteurs. Premièrement, ils n’ont pas exploité les éditions en langues non occidentales pour vérifier par recoupement les informations sur les caractéristiques des individus. Deuxièmement, ils n’ont pas collecté le nombre de mots au-delà de ces 7 éditions linguistiques : ils entrent dans l’indice de notabilité, mais cet indice ne peut être considéré comme global, ce qui entraîne un biais du monde occidental dans les mesures de notabilité. Ceci est toutefois partiellement compensé par l’utilisation du nombre total d’occurrences pour toutes les éditions de Wikipédia et non seulement 7, dans leur mesure de notabilité agrégée.

La collecte des données est guidée par des questions spécifiques de sciences sociales sur le genre, la croissance économique, le développement urbain et culturel. Les personnages historiques les plus célèbres peuvent par exemple être répartis par période et par sexe, mais aussi par aires géographiques ou domaines d’activités. 

L’ensemble complet de données est disponible sur un site web dédié (https://medialab.github.io/bhht-datascape). Les données sont disponibles au format .csv et Stata (.dta). La base de données restreinte a fait l’objet d’une vérification croisée. Elle est soumise à la licence CC-BY-SA. Les fichiers intermédiaires ainsi que la base de données exhaustive n’ont pas fait l’objet d’une vérification croisée et ne doivent pas être utilisés directement ou sous l’entière responsabilité des utilisateurs.

Il est ainsi possible d’explorer en partie la base de données et de faire ses propres recherches pour établir ses propres constats.

Globalement, c’est un exemple intéressant de « big data » mis à la disposition du public et potentiellement des élèves à travers de la lecture de l’article de Nature et de l’ensemble complet des données disponibles, les deux sont sous licence libre.

Repéré via : Cartographie numérique: Une base de données historique sur les personnages célèbres dans le monde (de 3500 avant JC à 2018)

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales, Outils enseignement

Photogrammar : un laboratoire d’érudition numérique sur la Grande Dépression

3 juillet 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Né en 2010 d’une collaboration entre Lauren Tilton et Taylor Arnold, Photogrammar fournit une plate-forme de visualisation basée sur le Web pour explorer les 170 000 photographies prises par les agences FSA et OWI du gouvernement fédéral américain entre 1935 et 1943. La Farm Security Administration-Office of War (FSA-OWI) employait des photographes documentaires parmi les plus influents du siècle, tels que Dorothea Lange, Walker Evans et Gordon Parks. Ils ont produit des photographies emblématiques de la Grande Dépression, souvent à l’appui de l’État du New Deal. Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, ils ont tourné leur regard vers la construction de l’image d’une nation riche et forte, prête pour la guerre (Stange 1986) (Trachtenberg et al. 1988).

blank

Grandmother of twenty-two children living in Kern County migrant camp. California. Dorothea Lange. Décembre 1936. Lien : https://www.photogrammar.org/photo/fsa2000000771/PP

Photogrammar : le projet

Le projet est géré par le Digital Scholarship Lab (DSL) et le Distant Viewing Lab (DV Lab) de l’université de Richmond. Lauren Tilton est la directrice du projet. Taylor Arnold dirige la conservation et l’analyse des données. Rob Nelson développe et maintient l’application web. Nathaniel Ayers a conçu le site et Justin Madron a fourni une assistance SIG. Laura Wexler a géré les subventions. Le projet a été soutenu par des subventions du National Endowment for the Humanities (NEH). Les archives de la FSA-OWI sont conservées à la Library of Congress, qui a numérisé et entretient la collection, y compris les détails sur les droits et les restrictions.

En 2016, Photogrammar a reçu une subvention d’extension numérique pour placer les photographies du FSA-OWI dans le cadre de l’effort fédéral plus vaste visant à documenter l’Amérique pendant la Grande Dépression. La subvention comprenait des fonds pour développer plusieurs composants, y compris l’ajout du projet Southern Life Histories du Federal Writers’ Project (SLHP) de la Southern Historical Collection de l’Université de Caroline du Nord, Chapel Hill.

Southern Life Histories du Federal Writers’ Project (SLHP)

L’objectif du SLHP était de saisir les histoires de vie des Américains de tous les jours à partir de leurs propres perspectives. Couch (1939) voyait dans ces histoires de vie un moyen de recueillir des récits précis et authentiques des difficultés de la vie pendant la Dépression, en accordant une attention particulière aux voix marginalisées telles que les Afro-Américains, les femmes et les personnes de la classe ouvrière. Pour lui, le Sud était confronté à de nombreux problèmes qui devaient être résolus, mais les données sociologiques qui se concentraient sur les données et les chiffres masquaient les réalités de la vie et ne parvenaient pas à inciter le grand public à adopter les changements nécessaires. Au lieu de cela, il pensait que les histoires réelles racontées par des personnes réelles constituaient le type de preuve qui avait le pouvoir de créer le changement.

Cependant, comme d’autres formes de documentation qui prétendent à l’authenticité, les histoires de vie en disent autant aux lecteurs sur leurs créateurs, dans ce cas les écrivains fédéraux, que sur les personnes interrogées. De plus, l’utilisation par les auteurs de pratiques de représentation démontre souvent comment le racisme, le sexisme et l’inégalité ont été perpétués dans les histoires du quotidien. En raison de leur composition complexe, ils servent de compagnon important aux photographies du FSA-OWI qui ont été prises à la même période. Les deux projets ont cherché à documenter l’expérience américaine et à négocier les désirs et les besoins de ceux qui documentaient, de ceux qui étaient documentés et des agences de financement.

Lors de la réalisation de la première version de Photogrammar, le projet a grandement bénéficié des décennies de travail de la Librairie du Congrès pour numériser les photos et créer les métadonnées étendues qui les accompagnaient. Cela n’a pas été le cas pour les histoires de vie.

Comme de nombreux autres projets impliquant des documents d’archives, la couche des histoires de vie a nécessité la création, le catalogage et l’organisation de métadonnées à partir du matériel d’archives, ainsi que le marquage et le nettoyage des documents individuels avant que le matériel ne soit prêt à être intégré à la plate-forme Photogrammar. Dans ce cas, les métadonnées étaient centrées sur les noms, les races et les sexes des auteurs et des personnes interrogées pour chaque histoire de vie, afin d’optimiser la fonctionnalité de recherche dans la collection et de générer des visualisations qui analysent la collection de manière nouvelle. Bien que ce processus puisse sembler simple, il s’est avéré assez obscur car les métadonnées ont dû être extrapolées à partir d’histoires créées par l’interprétation d’un écrivain de la vie d’une personne interrogée, souvent écrite comme une conversation qui ne se déroule pas dans une progression linéaire.

La construction des données dans un projet d’humanités numériques

Cette phase de construction des données est souvent l’épine dorsale des projets de DH, en particulier ceux qui utilisent la visualisation et l’analyse de texte. Bien que ce processus soit d’une importance cruciale, c’est souvent la partie du projet qui reçoit le moins d’attention et d’attribution. Ce manque d’attention est probablement dû au fait que les données sont souvent comprises comme étant données, ou comme existant déjà [Rosenberg 2013]. On entend souvent un spécialiste en DH parler de  » son corpus  » de livres, de photographies ou de matériel d’archives. Pourtant, rendre ces sources exploitables sur le plan informatique est une entreprise considérable. Transformer le PDF d’un écrit en texte propre et clair peut nécessiter des logiciels coûteux et des personnes qui corrigent manuellement les erreurs. L’organisation des sources en ligne ou pour l’analyse implique souvent la création d’une base de données tabulaire ; un processus qui nécessite la création de métadonnées.

Attirer l’attention sur le caractère construit du processus est l’une des raisons pour lesquelles Johanna Drucker a plaidé pour l’utilisation de capta, ce qui est capturé, plutôt que du terme données (Drucker 2011). En réalité, la création d’un corpus nécessite d’innombrables décisions sur ce qui compte réellement comme données et sur la manière de créer ces données. Par conséquent, en faisant référence au « corpus », tant les décisions interprétatives dans la création des données que le travail qui rend les données disponibles (en particulier ceux qui collectent, stockent et préservent ces sources) sont obscurcis par la singularité du terme. De plus, la construction des données n’est qu’un élément du réseau complexe de travail des projets numériques. En réponse aux travaux d’universitaires tels que Amy Earhart, Miriam Posner et Roopika Risam, Spencer Keralis explique :

Le réseau de travail nécessaire à la production de projets numériques est complexe, allant du travail physique de maintenance du matériel et de l’infrastructure essentielle à ces projets, au travail hybride  » dans lequel les machines se combinent aux humains pour exécuter des tâches  » dans les logiciels ou avec les appareils, aux tâches scénarisées exécutées automatiquement dans les systèmes, à l’écriture de ces scripts, au travail de connaissance qui sert de base intellectuelle à un projet, au travail instrumentalisé des travailleurs qui exécutent des tâches répétitives qui ne peuvent pas être scénarisées (Keralis 2016, 4).

Bibliographie :

  • Couch, W. T. (ed.) (1939). These Are Our Lives. University of North Carolina Press.
  • Drucker, J. (2011). Humanities Approaches to Graphical Display. Digital Humanities Quarterly, 5 (1), Lien : http://www.digitalhumanities.org/dhq/vol/5/1/000091/000091.html.
  • Keralis, S. (2016). Labor. Digital Pedagogy in the Humanities: Concepts, Models, and Experiments. MLA Commons.
  • Rosenberg, D. (2013). Data before the Fact. In Gitelman, L. (éd.) (2013). Raw Data is an Oxymoron. Cambridge: MIT Press.
  • Stange, M. (1986). Symbols of Ideal Life: Technology, Mass Media, and the FSA Photography Project. Cambridge University Press.
  • Trachtenberg, A., Fleischhauer, C., Brannan, B. W & Levine, L. W, (1988). Documenting America, 1935-1943, 2. University of California Press.

Source et adaptation (traduction) de Courtney, R., Taylor, A. & Tilton, L. (2019). Building Pedagogy into Project Development: Making Data Construction Visible in Digital Projects. DHQ: Digital Humanities Quarterly, Volume 13 Number 2. Lien : http://digitalhumanities.org:8081/dhq/vol/13/2/000419/000419.html

Written with StackEdit.

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales, Outils enseignement

L’Université de Lausanne reconnaît une faute grave mais ne retire pas le doctorat honorifique à Mussolini

1 juillet 2022 by Lyonel Kaufmann

blank
blank

Le doctorat honoris causa octroyé en 1937 par l’Université de Lausanne (UNIL) au dirigeant fasciste italien Benito Mussolini a constitué une « faute grave », selon un groupe de travail. Ses experts ne recommandent toutefois pas un retrait posthume du titre honorifique au Duce, mais proposent quatre mesures.

« Le Groupe de travail considère que l’octroi du doctorat honoris causa à Benito Mussolini a constitué une faute grave commise par les instances universitaires et politiques d’alors. Ce titre constitue une légitimation d’un régime criminel et de son idéologie. Il recommande dès lors à l’Université de Lausanne de reconnaître et d’assumer cela », affirme-t-il dans un rapport de 29 pages publié vendredi.

Pour le Recteur Frédéric Herman de l’Université de Lausanne :

Retirer ce titre à Benito Mussolini, ce serait l’enlever du débat démocratique, qui est au cœur du fonctionnement de l’université. Le niveau d’exigence que nous nous imposons est en effet élevé. […]. Vous voyez que le rapport a abordé quantité de questions, sous des angles très variés. Prononcer un retrait du titre aurait probablement été plus aisé, mais aurait été à l’encontre de notre mission et de nos valeurs académiques.

https://news.unil.ch/display/1655969542420

Mandaté en septembre 2020 par la direction de l’UNIL, ce Groupe de travail interne de quinze personnes issues des sept facultés et appuyées par plusieurs experts externes a travaillé deux ans sur ce sujet controversé.

Pour le groupe de travail :

Il est frappant de constater que l’octroi du d.h.c. constitue un moment capital de l’histoire de l’Université qui revient au-devant de la scène de façon régulière. Aussi, chaque membre de l’Université de Lausanne ainsi que les générations à venir devraient pouvoir se confronter à ce moment de l’histoire et se l’approprier selon le contexte qui est le leur.

https://www.unil.ch/cire/home/menuinst/mandats/doctorat-hc-a-b-mussolini.html

Pour la direction de l’Université :

« Plutôt que renier ou effacer cet épisode qui fait partie de son histoire, la direction de l’UNIL veut qu’il serve d’avertissement permanent sur de possibles dérives idéologiques auxquelles toute personne, institution – à commencer par l’UNIL elle-même – ou société est exposée en tout temps »

https://news.unil.ch/display/1655969542420

Pour cela la Direction de l’UNIL veut engager l’institution et sa communauté dans une politique mémorielle active qui mette en exergue les enjeux historiques, juridiques, éthiques et politiques de son passé, de manière à en faire des repères face aux totalitarismes de tout temps. Pour mettre en œuvre une telle politique, elle annonce les mesures suivantes :

  • Ouverture d’un site web dédié aisé d’accès, affichant la position institutionnelle relative à la remise du d.h.c. à Benito Mussolini, les archives et documentation disponibles sur cette affaire, le rapport du groupe d’experts et la planification/réalisation des actions de politique mémorielle développées à l’UNIL.
  • Déblocage d’un fonds d’appel annuel à projets de recherche, orienté sur l’étude du développement des idéologies totalitaires inspirées du fascisme et aux mécanismes d’adhésion à de telles idéologies. Cette mesure pourrait inclure l’organisation d’un colloque de recherche périodique et susciter la mise sur pied d’enseignements.
  • Création d’un prix pour l’excellence d’une recherche académique ou d’une activité culturelle, associative ou autre, portant sur le développement des idéologies totalitaires inspirées du fascisme et les mécanismes d’adhésion à de telles idéologies.
  • Mise sur pied d’un atelier de médiation scientifique à destination des écoles et gymnases ainsi que du grand public, sur la thématique des enjeux mémoriels et du fascisme.

Le Groupe d’expert propose également la mise sur pied d’un programme de médiation scientifique pour les gymnasiennes et gymnasiens vaudois·e·s. Ce programme permettrait de faire le lien entre l’UNIL et la société. En particulier, un atelier sur les questions des enjeux mémoriels et du fascisme, en évoquant le d.h.c. de Benito Mussolini pourrait être développé. De plus, un programme de médiation scientifique pourrait également interpeler et former les gymnasien·ne·s sur les processus de décisions liés à ces questions.

Le rapport complet : Doctorat honoris causa Benito Mussolini – 02.06.2022  (921 Ko)

Sources :

  • L’UNIL reconnaît une faute grave mais ne retire pas le doctorat honorifique à Mussolini
  • https://www.unil.ch/cire/home/menuinst/mandats/doctorat-hc-a-b-mussolini.html
  • https://news.unil.ch/display/1655969542420

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

Un coup de pouce qui incite les étudiants à s’engager davantage dans les cours en ligne

30 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Unnati Narang, Professeure assistante en Marketing au Gies College of Business, University of Illinois, a publié sur EdSurge un article relativement à la mise en place de stratégies spécifiques pour renforcer et augmenter l’engagement des participant•es à des cours en ligne. Nous en traduisons et adaptons les principaux passages.

blank

Pour cette recherche menée avec Manjit Yadav et Aric Rindfleisch, les trois chercheurs sont partis de l’idée simple que les environnements d’apprentissage en ligne sont différents des salles de classe en face à face.

Pour eux, les environnements en ligne ont tendance à être plus grands, plus diversifiés et plus impersonnels qu’un cours en face à face. Ainsi, les stratégies traditionnelles qui fonctionnent dans une classe physique, telles que les discussions ou les activités brise-glace, peuvent ou non être efficaces dans les environnements en ligne.

Leurs résultats ont montré que le fait de demander aux apprenants de partager leurs idées sur le cours entraîne une augmentation d’environ 30 % de la consommation de vidéos et de la réalisation des évaluations. En revanche, contrairement à un enseignement en face à face, demander aux apprenants de partager leur identité a produit des effets limités.

Les trois chercheur•euses se sont alors demandées quelles sont les raisons pour lesquelles les encouragements à partager des idées sont plus efficaces pour améliorer l’engagement des apprenants en ligne ?

En examinant plus en détail les réponses textuelles postées par les apprenants ayant partager leurs idées, il et elles ont constaté que leurs réponses ont tendance à être plus longues, plus élaborées et plus complexes que de poster quelques phrases courtes sur qui il est, d’où elle vient.

En définitive, il est essentiel que les experts en éducation conçoivent des stratégies adaptées au contexte de formation et aux outils numériques. Ils doivent également appliquer des approches d’analyse de données pour mieux évaluer et faire progresser l’engagement des apprenants (en ligne ou en face à face).

L’article EdSurges : This Simple Nudge Can Get Students More Engaged in Online Courses (29 juin 2022)

Written with StackEdit.

Classé sous :Enseignement à distance

Réfugiés d’hier, migrants d’aujourd’hui: À quoi sert la parole des témoins? (20 juin 2022)

16 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Le 20 juin, pour la Journée des réfugiés, l’UER Sciences humaines et sociales (SHS) reçoit cinq invités exceptionnels lors d’une manifestation publique: deux des ultimes témoins suisses de la Shoah, Eva Koralnik et Vera Rottenberg, une reporter de guerre en Libye et en Ukraine, Maurine Mercier, un responsable formations de l’OSAR, Andres Guarin, et un historien, le prof. Claude Hauser, interrogeront le sens et l’impact de la parole des témoins dans la tragédie des personnes déplacées.

blank

Cliquez pour télécharger le flyer

Parce que la Journée de la mémoire n’a pu se dérouler comme prévu le 27 janvier dernier en raison de la pandémie, la HEP Vaud a décidé de l’associer à la Journée mondiale des réfugiés qui aura lieu le 20 juin. À cette occasion, l’Unité d’enseignement et de recherche Didactiques des sciences humaines et sociales propose au public une rencontre exceptionnelle le 20 juin dès 18h, avec Eva Koralnik et Vera Rottenberg, deux des ultimes témoins suisses de la Shoah, Maurine Mercier, reporter de guerre en Libye et en Ukraine, le prof. Claude Hauser, historien, et Andres Guarin, responsable formations pour la Suisse romande, à l’Office suisse d’aide aux réfugiés (OSAR). Le prof. Guillaume Roduit, didacticien du droit et modérateur, animera la table ronde: «À quoi sert la parole des témoins?»

Programme

18h00: Mot d’ouverture par l’Office suisse d’aide aux réfugiés (OSAR)
18h10: Présentation de l’application numérique «Fuir la Shoah» par Nadine Fink et Nathalie Masungi, HEP Vaud
18h25: Témoignage, suivi d’une rencontre-discussion avec Eva Koralnik, l’une des cinq témoins dans «Fuir la Shoah».
19h15: Table ronde: A quoi sert la parole des témoins? Claude Hauser, Vera Rottenberg, Maurine Mercier et Andres Guarin. Modérateur: Guillaume Roduit, HEP Vaud
20h00: Apéritif à La Parenthèse

Informations pratiques

Lundi 20 juin à 18h00
Auditoire C33-229
HEP Vaud, av. de Cour 33, Lausanne
Entrée libre

Plus d’infos : https://www.hepl.ch/accueil/actualites-et-agenda/actu-hep/journee-de-la-memoire–journee-mondiale-des-refugies.html

Classé sous :Histoire active, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Libreo – La nouvelle plateforme des éditeurs en sciences humaines et sociales de Suisse

15 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

libreo.ch est la nouvelle plateforme de l’Association suisse des éditeurs de sciences humaines et sociales (ASESHS). Dédiée à l’accès en ligne à la littérature scientifique, elle offre une interface qui permet de lire à l’écran, de télécharger ou d’acheter les productions des éditeurs participants.

blank

Le projet était en préparation depuis 2014, lorsque le Fond national suisse a rendu obligatoire la publication en Open Access des monographies qu’il soutient financièrement. Après des années travail, la plateforme est désormais en ligne, et six éditeurs (Alphil, Antipodes, BHMS, Chronos, Seismo, Georg) y proposent leurs publications. Elle contient à ce jour plus d’une centaine de monographies et une demi-douzaine de périodiques, dont la grande majorité sont en libre accès. L’offre de contenus ainsi que le nombre d’éditeurs participants est destiné à s’accroître rapidement.

Visiter libreo.ch

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe

14 juin 2022 by Lyonel Kaufmann

blank

Le retour aux affaires de l’Homme du 18-juin a perdu depuis longtemps son aura providentielle. Le scénario d’Un général, des généraux bâti par Nicolas Juncker se fondant strictement sur les faits, il fallait trouver un angle saillant pour conter l’arrivée du messie de Colombey à l’Elysée, précédée du grand cirque de ses apôtres algérois et parisiens. Grâce au talent sans égal de François Boucq pour croquer les trognes, les auteurs ont donc choisi le ton de la farce irrévérencieuse. De ce jeu de dupes pour la conquête du pouvoir, ils tirent un album trépidant, dont le ton du vaudeville n’obère pas la finesse d’analyse sur les mœurs politiques de la IVe République agonisante.

blank

Dans l’une des dernières BD tout public consacrées au grand Charles*, Jean-Yves le Naour avait déjà levé, sur un ton malicieux, ce qui restait de voile sur la véritable histoire du 13 mai 1958. À sa fidèle épouse un peu blasée, de Gaulle ressassait en effet comment il avait berné tout son monde en parvenant habilement à se faire passer pour la solution aux yeux des Français d’Algérie, de l’armée sur place voire des tenants de l’indépendance algérienne. Ce retour inespéré au centre du jeu politique avait en plus le goût inimitable de la revanche sur les « politicards » de la IVe République, ceux-là même qui l’avaient poussé sans égard vers la sortie en 1946 puis en 1953. Quand il fut acté que la suprématie militaire rudement acquise lors de la bataille d’Alger (1957) ne suffirait pas à régler définitivement la question algérienne, le temps d’une nouvelle ère était venu. Ne restait plus qu’à trouver le chef d’orchestre capable de faire jouer ensemble des instrumentistes dont aucun ne croyait plus en une destinée commune.

blank

Dès la couverture de l’album, la messe est dite. Au garde-à-vous devant un de Gaulle dont la stature et les bras à l’horizontale ne sont pas sans rappeler le Christ du Corcovado, six galonnés sont désormais disposés à obéir aux ordres de celui qui, en habile stratège, a su prendre in fine le contrôle d’une situation ayant conduit le pays au bord de la guerre civile. L’album ravira les exégètes de ce moment intensément dramatique de l’Histoire de France, tant la chronologie des événements a servi de fil conducteur à Juncker. Il aurait été périlleux de ne pas s’appuyer sur la dramaturgie propre de ces semaines pendant lesquelles la France écrit une nouvelle page de son histoire « décoloniale ». Restait à trouver le bon ton pour éviter à cet album de virer à la radioscopie. La maestria de Boucq, capable de transporter le lecteur du bâtiment du Gouvernement général d’Alger au cœur du palais Bourbon, ou de l’hôtel Matignon à la Boisserie (demeure familiale du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises) insuffle bien l’urgence dans laquelle des décisions lourdes de conséquences doivent être prises. Cette capacité à changer de plan et de décor en quelques cases permet l’immersion dans les coulisses des événements et accentue la théâtralité du récit, dont quelques protagonistes sont particulièrement soignés.

Lire la suite : Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe | Cases d’histoire

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 8
  • Page 9
  • Page 10
  • Page 11
  • Page 12
  • Pages provisoires omises …
  • Page 139
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

blank

L’héritage toxique des épaves de la seconde guerre mondiale

8 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

De nombreux navires coulés entre 1939 et 1945 gisent au fond des mers. Avec le temps et la corrosion, ces vestiges historiques menacent de libérer les substances qu’ils contiennent, avec des conséquences néfastes pour l’environnement. A l’échelle internationale, on estime à plus de 8 500 le nombre d’épaves potentiellement polluantes, dont la plupart issues des […]

blank

Colloque infoclio.ch 2025: Open Science in History. Ouvrir les sciences des Lumières à l’intelligence articifielle (21.11.2025)

16 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’Open Science met les chercheuses et chercheurs au-devant de choix toujours plus complexes relatifs au partage de leurs résultats, méthodes, outils et données de recherche. Le colloque infoclio.ch 2025 explore les antécédents intellectuels et techniques de la notion d’Open science et discute des enjeux pratiques de sa mise en œuvre à l’ère des modèles génératifs […]

Abstract painting, coloring, modern art

Une histoire fragmentée ? Liens et ruptures dans un paysage de la recherche et de l’éducation en pleine remise en question (Journées suisses d’histoire 2025)

11 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans le cadre des journées suisses d’histoire à Lucerne (juillet 2025), j’ai eu le plaisir d’assister et de réaliser le compte rendu pour infoclio.ch de la table ronde intitulée Fragmentierte Geschichte? Verbindungen und Brüche in einer sich ausdifferenzierenden Forschungs- und Bildungslandschaftm à laquelle participaient du côté francophone Nadine Fink (HEP Vaud) et François Vallotton (Université […]

blank

Vernissage : Plateforme Assistance et coercition (16.09.2025)

10 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

ÉVÉNEMENT 🗓️ Enseigner une histoire longtemps tue. Écouter les voix de celles et ceux qui l’ont vécue. Cinq témoins romands prennent la parole dans un nouveau média éducatif pour aborder les mesures de coercition à des fins d’assistance et des placements extrafamiliaux en Suisse. Conçue pour les élèves dès le secondaire I, la plateforme «Assistance […]

blank

Restes humains issus de contextes coloniaux en Suisse. Un état des lieux

9 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Ce rapport donne un aperçu général de la question des restes humains conservés dans les musées suisses. Ce rapport s’appuie sur une enquête menée entre 2023 et 2025 et fournit pour la première fois un état des lieux des restes humains («ancestral remains») acquis dans des contextes coloniaux et conservés dans des musées et collections […]

blank

Jean-Pierre Azéma (1937-2025)

15 juillet 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

J’apprends par France Culture que l’historien Jean-Pierre Azéma est mort à l’âge de 87 ans. Spécialiste du régime de Vichy et de la Résistance, il a profondément marqué l’historiographie contemporaine, en contribuant à éclairer une page longtemps restée trouble de l’histoire nationale. Mais Jean-Pierre Azéma ne fut pas seulement un historien du papier : en […]

blank

Lectures de l’été : IA et éducation

1 juillet 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’été est toujours un moment où enfin on dispose de temps, où le flux interrompu et stressant du quotidien ralenti quelque peu. Il est favorable au farniente, à la lecture de polar, mais aussi à la réflexion. Je vous propose ainsi trois articles que je vais prendre le temps de lire attentivement consacrés à des […]

Tirés de nos archives

blank

L'historien israélien Zeev Sternhell « ne voit pas la fin » de la guerre à Gaza

11 août 2014 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Né en Pologne en 1935, Zeev Sternhell a vécu enfant les horreurs de la seconde guerre mondiale, qui l’ont conduit à se réfugier en France. Après-guerre, il a choisi de prendre la nationalité israélienne. Devenu historien, il s’est spécialisé dans l’histoire du fascisme et la montée du nationalisme en France. Considéré comme la « conscience de la gauche d’Israël », il pose un […]

blank

Lecture : Embarquement pour la Scandinavie du haut Moyen Âge – Nonfiction.fr

21 juin 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Professeur à l’Université de Yale (États-Unis), Anders Winroth compte parmi les plus éminents spécialistes de l’histoire de la Scandinavie du haut Moyen Âge. Ses travaux portent principalement sur les religions et la culture nordiques, particulièrement étudiées dans son The Conversion of Scandinavia (2014). En 2014, il a également publié une synthèse, The Age of the […]

blank

Le site mégalithique de Rego Grande: le Stonehenge d’Amazonie | Les Découvertes Archéologiques

15 juin 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En tant que contremaître d’un éleveur de bétail dans les limites de l’Amazonie brésilienne, Lailson Camelo da Silva arrachait des arbres pour transformer la forêt tropicale en pâturage lorsqu’il trébucha sur un étrange arrangement de blocs de granites imposants. Après avoir mené des analyses au radiocarbone et effectué des mesures pendant le solstice d’hiver, des […]

Podcast : Sois néolithique, chéri ? Carbone 14 (21.06.2021)

19 décembre 2022 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pourquoi aujourd’hui ce néolithique devient-il en force ? Serait-il à la racine de nos sociétés contemporaines? Quelques éléments issus de cet épisode de Carbone 14. Compte-rendu d’écoute Il n’y a pas de connexion entre le développement techno-économique d’une société et la qualité de vie de cette société (à partir de 3:00) C’est le moment où […]

blank

M078 – Première séance et interséance (23.10.2006)

23 octobre 2006 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Organisation de la séance A – Première partie 1. Présentation + Distribution du polycopié 2. Organisation de la séance 3. Cadre général du module (polycopié pp. 2 à 5) site internet en complément du module et du polycopié ouvrages de base : l’ouvrage de Simard/Laville est à disposition à la Librairie Payot à Lausanne Certification […]

blank

Réseaux sociaux : Veille et usages pédagogiques | NetPublic

25 février 2012 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Via Scoop.it – Médias sociaux et enseignementÀ travers des fonctions de veille, d’échange et de créativité, Xavier Galaup montre des exemples de projets participatifs et collaboratifs qui induisent et produisent un mode relationnel renouvelé notamment avec les publics (pour les bibliothèques) et les apprenants (pour l’enseignement). La présentation Veille et usages pédagogiques des réseaux sociaux […]

DOSSIER – Le génocide arménien, 1915-2015

4 janvier 2016 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En octobre 2015, nonfiction.fr consacrait un dossier au Genocide arménien commis il y cent ans. Trois articles qu’il convient de lire.    Le dossier : http://www.nonfiction.fr/article-7754-dossier__le_genocide_armenien_1915_2015.htm Le génocide des Arméniens en perspective    Cent ans après le premier génocide du XXe siècle, Mikaël Nichanian dresse un bilan de l’état actuel des connaissances sur le génocide […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…