Aux Etats-Unis aussi, l’éducation fait l’objet d’un âpre débat. Certains pensent qu’il suffirait de virer les mauvais enseignants pour améliorer le système. A contrario, de nouvelles études montrent qu’ils peuvent apprendre à devenir bons.
Didactique
#Ludovia2012 : Tablettes en classe : un outil à intégrer
A Ludovia, Carole Lopez, enseignante en maternelle, a présenté un exemple très convaincant d’utilisation d’une tablette numérique en classe.
Carole Lopez n’utilise pas la tablette pour la tablette, mais pour sa plus-value dans certaines activités d’apprentissage. Elle l’emploie également en complément à d’autres techniques et activités.
La vidéo nous présente une activité d’apprentissage du lexique.
Les plus de la tablette résident dans les capacités multimédias de la tablette numérique : enregistrement de la voix, possibilité de prendre très facilement des photos. Elle permet également le travail à deux et n’isole pas l’élève comme le faisait l’ordinateur auparavant. Son abord est également plus facile pour les élèves que l’ordinateur. De plus, pour l’enseignante, la tablette ne bouleverse pas l’organisation de sa classe : elle s’intègre «naturellement».
je vous laisse regarder la vidéo où le regard des élèves de Carole Lopez, avec ou sans tablette, dit tout.
L’article : Tablettes en classe : un outil à intégrer | ē.l@b.
Humanités digitales : Organiser sa recherche sur le web | infoclio.ch
Infoclio.ch, le portail professionnel des sciences historiques en Suisse, ouvrira à la rentrée universitaire un nouveau portail destinés aux étudiants en histoire. Cette initiative arrive à point nommer alors que la question des «Humanités Digitales» («Digital humanities») se développent de manière réjouissante en Suisse. On rêve d’une déclinaison pour l’enseignement obligatoire et gymnasial.
Lors de la rentrée académique 2012-2013, infoclio.ch lance une nouvelle ressource destinée aux étudiants en histoire sur le thème des compétences informationnelles et de la recherche en ligne. La ressource « compas – Organiser sa recherche sur le web » sera disponible gratuitement dès le 17 septembre 2012 à l’adresse compas.infoclio.ch.
Cette ressource pédagogique est organisée en trois chapitres :
1. Créer sa propre infrastructure numérique : Ce chapitre présente des conseils pour améliorer sa méthode de travail et gérer efficacement ses données.
2. Recherche spécialisée : Ce chapitre fait le point sur la recherche et l’évaluation de l’information en ligne.
3. Soigner ses contacts : Ce chapitre explique comment soigner ses contacts sur les réseaux sociaux et autres services de communication en ligne et explique comment publier ses propres textes.
Pour agrémenter le tout, chacun des trois chapitres est introduit par un court-métrage muet.
Source : infoclio.ch lance une ressource pédagogique en ligne pour les étudiants en histoire | infoclio.ch.
Elèves acteurs : Faire écrire l'histoire sur Wikipedia
«Teaching Tiananmen: Using Wikipedia in the Undergraduate Classroom to Learn How to Write about Recent History» offre un bel exemple d’un projet éducatif qui ne vise pas à piéger les élèves, mais à les former à l’utilisation des médias sociaux en classe d’histoire. Un nouvel exemple, après les blogs et la dissertation, que nos exercices scolaires peuvent et doivent être revus avec tout bénéfice pour les apprentissages de nos élèves et étudiants.
Cet article est le compte-rendu d’un enseignement en histoire et d’une écriture par des étudiants d’articles sur Wikipédia à propos des événements de la place Tienanmen. L’article met également en évidence que rédiger un article pour Wikipedia est un processus complexe pour répondre à la ligne éditoriale de Wikipédia et la preuve du sérieux global de cette entreprise encyclopédique :
It is now possible to analyze the momentous events of 1989 in a historical fashion, and also to teach history classes about them. In fall 2010, 19 students in an undergraduate history seminar at Simon Fraser University in British Columbia embarked on a group writing project about the Tiananmen Square protests of 1989. Their original compositions were published at the end of the term as Wikipedia entries, and have already reached an audience of thousands. They are also archived online at the SFU Tiananmen Square Project.
It used to be controversial for university students to use Wikipedia as a reference. That is no longer the case. After 10 years, many Wikipedia articles on historical topics are more comprehensive and better referenced than their counterparts in other encyclopedias. While it used to seem innovative for university students to write original Wikipedia content for classroom assignments, the practice has become increasingly common. Students already use and edit Wikipedia all the time. The question, then, is how to use Wikipedia effectively in the history classroom. Our experience suggests that student contributions to Wikipedia are a particularly good match with a seminar focused on a recent, contentious topic like the Tiananmen protests.
Lire la suite : Teaching Tiananmen: Using Wikipedia in the Undergraduate Classroom to Learn How to Write about Recent History.
Enseignement de l'histoire : les "casseurs" ne sont pas ceux qu'on croit | NouvelObs le Plus

C’est devenu un marronnier journalistique et éditorial. À chaque rentrée, le débat sur l’enseignement de l’histoire de France ressort du cartable avec la même tonalité angoissante qu’une sonnerie d’école annonçant le début des cours. Doit-on pour autant crier au casse de l’histoire ? Analyse de Mickaël Bertrand, enseignant et historien.
Lire la suite : Enseignement de l’histoire : les « casseurs » ne sont pas ceux qu’on croit – le Plus.
Twitter un outil éducatif dans le cadre scolaire | Cahiers de l'action n°36
Gérard Marquié, chargé d’études et de recherche à l’Institut national de la Jeunesse et de l’Education populaire (INJEP), revient sur les expériences pionnières d’utilisation de Twitter en milieu scolaire. Son analyse s’inscrit dans une observation et une enquête en ligne menées auprès des professionnels.
On peut lire son article en ligne (.pdf) : http://www.injep.fr/IMG/pdf/Pages45-52_CA36.pdf
Et il est aussi possible de se procurer l’intégralité de l’ouvrage : L’information des jeunes sur Internet : observer, accompagner.
Présentation de la publication :
Dans la société moderne, Internet a bouleversé les modes de sociabilité en particulier chez les jeunes. Certes les jeunes sont de férus adeptes des nouvelles technologies de l’information et de la communication, mais ils sont aussi dotés dans ce domaine de compétences hétérogènes. Ce constat a une incidence directe sur la pratique professionnelle de tous ceux qui travaillent avec des jeunes, quel que soit leur domaine.
Que se passe-t-il concrètement lorsque les jeunes cherchent de l’information sur Internet ? Comment s’y prennent-ils ? Comment améliorer la connaissance des professionnels sur ce sujet pour qu’ils puissent mieux accompagner les jeunes dans leurs recherches ?
Cet ouvrage présente les résultats de sept expérimentations mises en place sur des territoires différents et auprès de publics aux profils variés : collégiens en classe de 4e, lycéens en filière professionnelle, informateurs jeunesse, bibliothécaires…
En testant des outils de suivi et d’observation auprès des jeunes mais aussi des professionnels, ces expérimentations permettent de mieux connaître les attentes et les besoins des uns et des autres et ainsi de proposer des actions ou des formations qui répondent concrètement aux enjeux de la recherche d’information sur Internet.
Auschwitz, symbole de «l’holocauste-tourisme» | Marianne

Bundesarchiv, B 285 Bild-04413 / Stanislaw Mucha / CC-BY-SA
Le camp d’Auschwitz, en Pologne, serait-il devenu le parfait contre-exemple du travail de mémoire ? C’est ce que soutient Gilbert Casasus, professeur en études européennes, qui met en cause un système de visites guidées où superficiel et compassion dominent, au détriment de l’histoire et de l’information.
Après plus de deux heures de visite, votre patience atteint ses limites. Vous êtes excédé par ce langage officiel, par cette présentation qui omet même d’évoquer l’armée soviétique au profit de la seule armée russe. Alors, vous passez vous-même à l’offensive. Surpris par le nombre de villages ou bourgades environnantes, vous osez poser la question qui fâche, à savoir celle de l’attitude de la population locale durant le Seconde Guerre mondiale. Subitement, le ton monte d’un cran et vous avez droit à la remarque suivante : « que vouliez-vous qu’ils fassent » ? Sur quoi, poli, vous répondez : « donner des informations à la résistance ». Fusillé du regard, on vous rétorque alors un cinglant : « vous avez un autre exemple » !
Pourtant d’autres démarches sont elles exemplaires pour Gilbert Cassus. Il cite à ce propos le travail réalisé par Volkhard Knigge et son équipe sur les lieux du mémorial de Buchenwald ainsi que l’excellent musée consacré à Oskar Schindler sur le terrain même de son ancienne usine par la ville de Cracovie.
Cela doit interroger les enseignants qui souhaitent réaliser un voyage d’études sur de tels lieux comme sur le risque de la compassion et du superficiel d’un tel enseignement.
via Auschwitz, symbole de «l’holocauste-tourisme».
Gilbert Casasus est professeur en études européennes à l’Université de Fribourg, en Suisse.
Auschwitz, symbole de «l’holocauste-tourisme» | Marianne

Bundesarchiv, B 285 Bild-04413 / Stanislaw Mucha / CC-BY-SA
Le camp d’Auschwitz, en Pologne, serait-il devenu le parfait contre-exemple du travail de mémoire ? C’est ce que soutient Gilbert Casasus, professeur en études européennes, qui met en cause un système de visites guidées où superficiel et compassion dominent, au détriment de l’histoire et de l’information.
Après plus de deux heures de visite, votre patience atteint ses limites. Vous êtes excédé par ce langage officiel, par cette présentation qui omet même d’évoquer l’armée soviétique au profit de la seule armée russe. Alors, vous passez vous-même à l’offensive. Surpris par le nombre de villages ou bourgades environnantes, vous osez poser la question qui fâche, à savoir celle de l’attitude de la population locale durant le Seconde Guerre mondiale. Subitement, le ton monte d’un cran et vous avez droit à la remarque suivante : « que vouliez-vous qu’ils fassent » ? Sur quoi, poli, vous répondez : « donner des informations à la résistance ». Fusillé du regard, on vous rétorque alors un cinglant : « vous avez un autre exemple » !
Pourtant d’autres démarches sont elles exemplaires pour Gilbert Cassus. Il cite à ce propos le travail réalisé par Volkhard Knigge et son équipe sur les lieux du mémorial de Buchenwald ainsi que l’excellent musée consacré à Oskar Schindler sur le terrain même de son ancienne usine par la ville de Cracovie.
Cela doit interroger les enseignants qui souhaitent réaliser un voyage d’études sur de tels lieux comme sur le risque de la compassion et du superficiel d’un tel enseignement.
via Auschwitz, symbole de «l’holocauste-tourisme».
Gilbert Casasus est professeur en études européennes à l’Université de Fribourg, en Suisse.
Mémoire scolaire de l'Holocauste dans le monde | Histoire, Mémoire et Société
Si l’Unesco vient officiellement d’annoncer la mise en place d’un projet d’étude sur l’enseignement de l’Holocaustes dans le monde, certaines orientations de ce projet interrogent Mickaël Bertrand pour que celui-ci atteigne véritablement son objectif.
Ainsi donc, le jeudi 23 août 2012, l’UNESCO a officiellement annoncé la mise en place d’un projet d’étude sur l’enseignement de l’Holocauste dans le monde. Le projet vise essentiellement à dresser une cartographie mondiale non seulement des programmes, mais aussi des manuels scolaires sur cette question. Les résultats permettront ainsi d’obtenir des conclusions quantitatives (Quels sont les pays dans lesquels on enseigne l’Holocauste ? Ces pays ont-ils des points communs culturels, religieux, politique, etc. ?) et qualitatives (Enseigne-t-on l’Holocauste de la même façon en France, aux Etats-Unis et en Russie par exemple).
Cependant pour Mickaël Bertrand, le choix du terme « Holocauste » dans la communication officielle du projet n’est pas sans poser problème. Il est notamment révélateur, selon lui, d’une d’une forte prévalence des valeurs et pratiques occidentales dans le cadre d’une organisation internationale censée valoriser le dialogue entre les cultures. En effet, « Holocauste » renvoie à la dénomination qui s’est imposée aux États-Unis.
Le choix d’un terme plus neutre tel celui de « génocide » ne serait-il pas préférable en la matière?
En définitive, pour Mickaël Bertrand
Le nouveau projet initié par l’UNESCO est donc très intéressant au sens où il va permettre de dresser une cartographie mondiale utile de l’enseignement du génocide des Juifs d’Europe. Il conviendrait cependant que cette organisation internationale nuance sa volonté de promotion de cet évènement historique qui risque d’être interprété comme une imposition des valeurs occidentales à l’échelle mondiale.
A suivre…
Sources :
Les blogs meilleurs que la dissertation
Dans son livre « Now you see it », présenté par le New York Times, Cathy Davidson — qui veut remettre au goût du jour certaines inventions pédagogiques plus anciennes — flingue l’exercice de la dissertation au profit des blogs pédagogiques. Je plussoie.
Au contraire de la dissertation, les blogs offrent, par exemple, une solution adéquate à la question du plagiat:
«Les blogs destinés aux pairs présentent moins d’erreurs typographiques et factuelles, moins de plagiat, et sont généralement mieux écrits, en prose élégante et plus persuasive, que ne le seront jamais toutes ces dissertations rédigées en classe par les mêmes auteurs »
Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’indiquer dans l’affaire détestable de l’enseignant piégeur (Piéger les élèves ou les former avec les médias sociaux? | Chronique no 132):
de tout temps, ces exercices [comme la dissertation] ont plus favorisé la recopie et le couper/coller que le développement de la réflexion autonome des élèves…
Cathy Davidson abonde dans le même sens lorsqu’elle prend le contre-pied de ses collègues, qui se désolent souvent de ce que les étudiants sont globalement «mauvais en dissertation» et qu’elle suppose que c’est la forme de la dissertation, qui est n’est pas adaptée aux étudiants d’aujourd’hui.
De plus elle constate que même ses étudiants les plus réfractaires à l’exercice sont devenus prolixes lorsqu’elle leur a proposé de publier leur écrit sur Internet, de le soumettre à la critique et de le modifier en ligne. Et
«cela vaut pour tout, des commentaires politiques à la photographie en passant par la réalisation de vidéos satiriques.».
Plus largement, Cathy Davidson indique que
« Nous ne pouvons pas continuer à préparer les étudiants à un monde qui n’existe pas. Nous ne pouvons pas ignorer les compétences cognitives redoutables qu’ils développent en apprenant par eux-mêmes.
Et par-dessus tout, nous devons cesser de dénigrer les prouesses numériques, simplement parce que certains d’entre nous, quadragénaires et au-delà, ne parviennent pas à les égaler. Un bras de fer basé sur des rancunes institutionnelles entre les générations peut saboter toute une culture ».
Sur ce je vous souhaite une bonne rentrée des classes.
Source : REGARDS SUR LE NUMERIQUE | L’école de demain pourrait ressembler à celle… d’avant-hier.
Mise à jour (18:13) :
Pour prolonger sur l’utilité des blogs en éducation, je vous propose l’intéressante lecture de cet article récent : What are you writing for? et qui rejoint les observations de Cathy Davidson et mon avis sur l’utilité des blogs en éducation.
Mise à jour (31.08.2012): Le blog, la star du web 2.0 ?
L’avis de Caroline Chanlon en ce vendredi 31 août journée du blog :
«Au départ et je n’apprends rien à personne, le blog était très personnel. De mon point de vue, il avait un côté assez péjoratif, c’était le mauvais côté du web 2.0 qui ressortait : on laissait la parole à des personnes qui n’avaient pas grand chose à dire et qui n’intéressaient pas grand monde. […] Et FB est arrivé ! La finalité du blog est envisageable via un autre support plus simple, plus ergonomique, gratuit.
Je pense que l’explosion des réseaux sociaux a un peu détourné l’utilisation du blog, on a mieux apprécié ses vraies valeurs : produire du contenu (du vrai contenu), le commenter, le partager.
Car aujourd’hui et avec l’utilisation professionnelle que j’en ai, le blog représente pour moi un outil de haute qualité.»
Source : http://blog.educpros.fr/blog/2012/08/31/le-blog-la-star-du-web-20/