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Histoire Lyonel Kaufmann

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Compte-rendu : Robespierre. La Fabrication d’un monstre de Jean-Clément Martin

9 mai 2016 by Lyonel Kaufmann

Une biographie bienvenue qui replace le personnage dans sa complexité. Le compte-rendu de Robespierre. La Fabrication d’un monstre de Jean-Clément Martin.

« Robespierre a la mâchoire arrachée par un coup de pistolet dont nul ne saura jamais s’il s’agit d’une tentative de suicide ou du tir du gendarme Méda ou Merda » . Les lacunes des sources exprimées ici sur cet événement majeur précédant l’exécution de Robespierre révèlent les doutes subsistant sur ce personnage. En effet, la certitude et la brutalité avec lesquelles sont assénées certaines « vérités » contrastent avec l’absence ou les limites des documents à notre disposition. Pour l’auteur, ces sources sont peu nombreuses et parfaitement connues, il est donc impossible d’accéder pleinement au personnage. Certes, en entamant un ouvrage de Jean-Clément Martin, on ne s’attend pas à un propos simple et encore moins simpliste, mais le Robespierre présenté contraste par sa complexité avec la certitude de certains jugements portés sur l’homme depuis plus de deux siècles. Il ne s’agit pas d’une énième biographie – celle d’Hervé Leuwers , citée à de nombreuses reprises, constitue une parfaite synthèse répondant aux canons du genre – mais d’une mise en perspective. L’historien replace Robespierre parmi les autres révolutionnaires, vis-à-vis desquels il ne fut ni meilleur ni pire. Et surtout, il montre à quel point notre vision de l’homme découle du personnage fabriqué par les Thermidoriens. Ces derniers, dès le lendemain de sa mort, se sont appliqués à en faire l’incarnation d’un système qui par conséquent disparaissait avec lui et faisait oublier leurs propres responsabilités.

Lire la suite du compte-rendu : L’énigme Robespierre

Classé sous :Histoire savante, Publications

A lire : Larry Cuban’s « Teaching History Then and Now: A Story of Stability and Change in Schools » 

3 mai 2016 by Lyonel Kaufmann

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Larry CubanEh bien, Larry Cuban est de retour avec un ouvrage consacré à l’enseignement de sa propre discipline : l’histoire. Il part de sa propre pratique d’enseignant il y a six décennies et retrace, au travers de différentes études de cas, la manière dont l’histoire a été enseignée et son évolution. Comme l’indique le titre : une histoire de stabilité et de changements dans cet enseignement aux Etats-Unis.

Sans trop de surprise, malgré les différentes réformes dans l’enseignement, peu a changé.

History News Network offre un intéressant compte-rendu de cet ouvrage en attendant que je le lise. A suivre donc…

Source : History News Network | Review of Larry Cuban’s « Teaching History Then and Now: A Story of Stability and Change in Schools »

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Revue de presse : Les Inrocks – « Les victimes de l’histoire en appellent plus à la connaissance qu’à la reconnaissance »

16 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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Un extrait de « Shoah » de Claude Lanzmann

Grand historien de la seconde guerre mondiale, auteur d’essais décisifs sur la mémoire de Vichy – Le syndrome de Vichy de 1944 à nos jours, Vichy, un passé qui ne passe pas -, Henry Rousso s’interroge aujourd’hui sur les usages actuels de l’histoire et les politiques de mémoire en France. Son livre important, Face au passé, essai sur la mémoire contemporaine (Belin) tente de comprendre le sens d’un investissement collectif inédit pour prendre en compte, les séquelles des traumatismes du passé. Un plaidoyer vif pour la connaissance du passé, intégrant elle-même la question du silence des victimes.

L’entretien d’Henry Roussy par les Inrocks : Les Inrocks – « Les victimes de l’histoire en appellent plus à la connaissance qu’à la reconnaissance »

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications Balisé avec :Feedly, for, Histoire, Later, Read, Recently, Saved

Des manuels scolaires au service du Sonderfall helvétique (1911-2011) | Revue des sciences de l’éducation de McGill

11 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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Dans le cadre de mon travail de thèse, j’ai eu l’occasion en 2012 de participer à un colloque à l’Université de Laval consacré aux didactiques de l’histoire et de la géographie. Ce colloque a ensuite donné lieu à un appel à contribution auquel j’ai répondu (en 2014 si ma mémoire est bonne). L’article soumis a été accepté par le comité de lecture. Ce numéro a été mis en ligne fin mars 2015. Mon article ainsi que celui des autres participants à ce numéro est consultable en ligne. Bonne lecture !

Dans le dernier quart du 19e siècle, les forces politiques bourgeoises au pouvoir en Suisse construisent une conception du monde helvétique évacuant la conflictualité de classe. Pour leur part, les manuels d’histoire du primaire et du secondaire du canton de Vaud offrent un laboratoire privilégié concernant le fonctionnement et la construction de ce discours. Ce Sonderfall helvétique (exception suisse) trouvera sa forme canonique à la fin des années 1930. Remis en cause brièvement, dans les manuels scolaires, à partir de la fin des années 1970, il retrouvera de la vigueur dès le début des années 1990. L’étude des légendes nationales permet d’observer le fonctionnement de ce discours, vecteur important de notre psyché collective qui nous empêche d’aborder sereinement nos rapports avec le monde extérieur.

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Il est à noter que si la thèse est consacrée aux manuels publiés dans le canton de Vaud de 1938 à 1998, le travail a été étendu jusqu’à la dernière collection utilisée dans le canton de Vaud depuis 2011.

Lire la suite : DES MANUELS SCOLAIRES AU SERVICE DU SONDERFALL HELVÉTIQUE (1911-2011) | Kaufmann | McGill Journal of Education / Revue des sciences de l’éducation de McGill

Classé sous :Outils enseignement, Publications

Nicolas Werth et la révolution russe

11 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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En 1997, Nicolas Werth a publié dans la collection «Découvertes Gallimard» La Russie en révolution. L’idée fondamentale de Werth est de montrer la multiplicité des révolutions qui agitent le pays tout au long de l’année, sans lire l’ensemble du processus à la lumière de sa conclusion bolchevique. Dans La Révolution russe, une histoire française, Eric Aunoble pose le jugement suivant sur cet ouvrage :

«Pour la première fois, on sort totalement de la scansion en deux temps – Février/Octobre – qui rythmait tous les récits, pour redécouvrir le foisonnement de discussion et d’organisation qui avait saisi toute la société russe, faisant de l’ex-empire des tsars «le pays le plus libre du monde». Le vent libertaire qui souffle dans certaines pages de sa Russie en révolution donne corps à l’affirmation qui ouvre son chapitre dans le Livre noir (du communisme, 1997 également).
Il se présente comme un de ces historiens «qui refusent le schéma simpliste de l’historiographie libérale aujourd’hui dominante» et, sans adhérer à «la vulgate marxisante», il se réclame plutôt de la démarche de Marc Ferro et ne se situe pas du tout dans la filiation d’une analyse réactionnaire. C’est sans doute une des raisons de la tempête provoquée par le Livre noir : les auteurs font la critique du communisme «parce qu’ils demeurent ancrés à gauche», selon les mots de Courtois.
Dans le Livre noir, la démonstration de Nicolas Werth qui suit cette déclaration de principes est d’autant plus implacable. Comme Marc Ferro avant lui, il montre le décalage entre ce que les soldats, les paysans, les ouvriers ou les allogènes mettent derrière le «pouvoir aux soviets», derrière les slogans de Paix, de Terre, de Contrôle ouvrier et de Droit des peuples, et le contenu qu’en donnent les bolcheviks. Seule force réellement organisée dans un pays qui se délite, ils prennent le pouvoir grâce à ce malentendu et s’y maintiennent par la force.
Après quinze pages de révolution, suivent quatre-vingt-dix pages de répression en tout genre (notamment contre les protestations ouvrières) qui amènent le lecteur jusqu’en 1922. Les citations sont nombreuses et l’érudition difficile à prendre en défaut.»

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La Révolution russe, une histoire française par Eric Aunoble, La Fabrique, 264 p., 14 euros
Source : Peut-on encore célébrer la Révolution russe? – Bibliobs – L’Obs

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Corto Maltese en Sibérie | La Révolution russe, une histoire française

10 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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L’historien Éric Aunoble étudie les regards successifs que la France a porté sur Octobre 1917. Extrait à propos de la bande dessinée d’Hugo Pratt Corto Maltese en Sibérie.

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Extrait :

«Dans le domaine de la BD, la concurrence est plus sérieuse du côté d’Hugo Pratt dont le Corto Maltese en Sibérie paraît en France en 1978. Le héros se retrouve pris dans la guerre civile en Extrême-Orient, entre interventionnistes américains et japonais, révolutionnaires mongols et atamans blancs. Un de ces derniers occupe le centre du récit: Roman von Ungern-Sternberg, qui se voyait en continuateur de Gengis Khan. Indéniable réussite scénaristique et artistique, l’album est intéressant en ce qu’il marque la réapparition publique d’une lecture d’extrême droite de la révolution russe.

Le discours traditionnel du complot judéo-maçonnique avait subsisté marginalement mais il avait le défaut d’être un discours de vaincus, surtout dans ces années qui voient les régimes «communistes» progresser dans le monde dans la foulée des révolutions anticoloniales. Après la guerre d’Algérie, l’écrivain Jean Mabire, promoteur d’idées néopaïennes et paneuropéennes qui rappellent le nazisme, écrit une biographie d’Ungern, le baron fou.

Cette figure historique apparaissait dans un texte au statut incertain – mémoires ou roman –, publié en France au début des années 1920 et qui avait déjà inspiré Vladimir Pozner pour Le Mors aux dents. Personnage déséquilibré et sanguinaire, Ungern devient, sous la plume de Mabire, un héros nietzschéen accomplissant son destin. Cela réhabilite la contre-révolution la plus extrémiste tout en transformant une défaite politique et militaire en victoire morale : de quoi plaire aux vaincus de l’Algérie française rescapés de l’OAS.

Hugo Pratt reprend ce schéma tel quel, en y ajoutant le panasiatisme des Mongols rouges, ce qui ne change guère l’orientation idéologique de l’ensemble. Depuis, le «baron fou» continue de fasciner et inspire régulièrement des bandes dessinées et des chansons. Rajoutons que Mabire était lié à Dominique Venner, autre écrivain d’extrême droite qui se piquait d’histoire, militaire notamment. À ce titre, il écrivit une histoire de la guerre civile russe qui fut longtemps la seule disponible en français et bénéficia d’une large diffusion auprès d’un lectorat de non-spécialistes.»

La Révolution russe, une histoire française par Eric Aunoble, La Fabrique, 264 p., 14 euros

Source : Peut-on encore célébrer la Révolution russe? – Bibliobs – L’Obs

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Hermann Stegemann : un Suisse premier historien de la Première Guerre mondiale en 1917

5 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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La revue en ligne du Centre d’histoire de Sciences Po propose un nouveau numéro autour de la Grande Guerre. Issu d’un colloque international organisé en 2014 à l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, ce dossier s’interroge sur la façon dont l’expérience de la guerre a réorganisé les sociétés européennes au lendemain du conflit. Un article a particulièrement retenu mon attention.  Il s’agit de l’article de l’historien allemand Gerd Krumeich consacré à l’ouvrage Geschichte des Krieges (1917) écrit par Hermann Stegemann (1870-1945), écrivain et journaliste suisse-allemand — mais d’origine allemande (La première histoire allemande de la Grande Guerre. Hermann Stegemann, Geschichte des Krieges (1917)).

Hermann Stegemann (1912). Source : Wikipedia.
Hermann Stegemann (1912). Source : Wikiipedia – https://de.wikipedia.org/wiki/Hermann_Stegemann_(Journalist)

L’historien Gerd Krumeich, analyse la première histoire du conflit éditée en 1917 par H. Stegemann, écrivain et journaliste suisse-allemand — mais d’origine allemande, pays qu’il quitta ne voulant plus vivre dans l’Allemagne de Guillaume II, trop rétrograde à ses yeux de libéral de gauche:

«Au début de l’année 1917 parut le premier volume d’un livre que tout le monde attendait depuis 1915, Geschichte des Krieges (1917) : l’auteur en était Hermann Stegemann, reconnu non comme historien de métier mais comme écrivain et journaliste. Citoyen suisse d’origine allemande, il publiait, depuis août 1914, des analyses quotidiennes sur la situation des fronts de l’Ouest et de l’Est pour le journal Der Bund, qui paraissait à Berne ; celles-ci suscitaient l’admiration des spécialistes, des militaires et des hommes politiques, en Allemagne comme à l’étranger. Stegemann acquit ainsi une réputation mondiale pendant la Grande Guerre, grâce à ses observations sur la situation de la guerre qu’il donnait régulièrement dans le journal Der Bund. Des trois ou quatre commentateurs analogues de la guerre, tels que le « Student of War » du Times, ou le capitaine norvégien Nörregaard du Morgenbladet d’Oslo, Stegemann fut le plus connu. Ses rapports, lus minutieusement par les états-majors généraux, ne furent pas sans influence sur le déroulement de la guerre.»

Après ce premier volume, trois autres suivirent entre 1918 et 1921, mais contrairement au premier volume aucun ne fut traduit :

«Les trois autres volumes de cette histoire générale de la guerre parurent de 1918 à 1921. L’ouvrage dans son ensemble était constitué en grande partie d’une histoire des batailles, les considérations d’histoire politique, voire économique et sociale, restant clairsemées et parfaitement marginales. Elles étaient elles aussi empreintes, cependant, d’une grande objectivité, quand il peignait, par exemple, le déroulement de la révolution de novembre 1918 sans autre forme de commentaire. Elle était considérée comme un fait parmi d’autres.»

Concernant la bataille de la Marne (1914), Stegemann note

« Ce qui est sûr c’est que dans les derniers jours d’août et le début septembre 1914, le peuple français était prêt à une résistance à outrance, après qu’il eut dépassé l’horreur qui l’avait saisi lors des écroulements de la Sambre et de l’Oise. C’est à ce moment-là seulement que la guerre est entrée en entier dans la volonté de la nation française. Quand l’ennemi s’approcha de Paris et que la patrie fut déclarée en danger, toutes les énergies qui couvaient se déchaînèrent. »

Enfin note Krumeich :

«Stegemann, homme de gauche, voire très à gauche dans la culture politique de l’époque, se transforma en nationaliste non repenti à la suite du traité de Versailles et de l’occupation du Rhin et de la Ruhr par les Français. Il écrivit un livre très connu aussi sur « les illusions de Versailles » où il exposa surtout (et à juste titre, en bonne partie) le manque de considération pour l’Allemagne dans le nouveau partage géographique de l’Europe.»

Stegemann, observateur lucide et attentif du Premier conflit mondial, deviendra alors, après 1933, un partisan convaincu d’Hitler jusqu’à la Nuit de Cristal de 1938. Comprenant enfin ce qui était en train de se passer, il se retira définitivement en Suisse où il mouru en 1945.

Parmi les autres articles de ce dossier, je note plus particulièrement l’article de Benjamin Gilles, consacré sont aux premières anthologies de guerre en France et en Allemagne (1914-1940) (Mises en récit collectives de l’expérience combattante. Les premières anthologies de guerre en France et en Allemagne de 1914 à 1940). Le résumé de cet article nous indique que

«L’anthologie est un genre très en vogue en France et en Allemagne avant 1914. Passé le choc des premiers mois de guerre, le monde de l’édition retrouve une activité certaine. Les anthologies publiées dans les deux pays pendant la Grande Guerre utilisent les passages les plus émouvants de correspondances de combattants qui montrent leur héroïsme, leur esprit de sacrifice pour la nation. Au sortir du conflit, cette littérature de circonstance est critiquée par les témoins et les chercheurs qui travaillent sur le témoignage combattant. Malgré quelques tentatives, les anthologies s’effacent du paysage éditorial et mémoriel. Le tournant des années 1930 constitue, tant en France qu’en Allemagne, un retour. En France, Jean Norton Cru d’abord puis André Ducasse surtout, donnent un souffle nouveau à l’anthologie, en essayant de donner à comprendre à travers elle la psychologie des combattants. En Allemagne, pour Philip Witkop, le grand promoteur de l’anthologie combattante depuis 1914, ces textes portent un discours nationaliste qui s’impose après 1933.»

En effet, concernant l’Allemagne, Benjamin Gilles note, concernant les récits de guerre que

«En Allemagne, le genre connaît une nouvelle vigueur éditoriale à partir de 1933. Il s’agit de magnifier et d’héroïser la communauté combattante à travers le recueil de récits individuels. Les recueils de lettres de la Grande Guerre sont véritablement un outil culturel en vue de la fabrication guerrière des futurs soldats de 1940. Ces derniers peuvent y puiser des modèles de comportement. Dans ces œuvres, l’individu s’efface volontairement au profit de la collectivité, ce qui est conforme au programme idéologique nazi.»

Concernant le cas français, après les anthologies des années 1930 de Jean Norton Cru et d’André Ducasse,

«ce n’est qu’au moment où la mémoire collective de « ceux de 14 » commence à s’effacer, à la fin des années 1950, que l’anthologie de récits combattants retrouve une légitimité dans l’espace éditorial et dans l’historiographie de la Première Guerre mondiale.»

Je signale également l’article de Marine Branland portant sur la «cohabitation» des prisonniers de guerre de toutes origines dans les camps allemands et surtout sur (Rencontres atypiques dans les camps allemands de prisonniers de la Grande Guerre).

Au terme de son article, Marine Branland arrive à la conclusion suivante :

«En dépit d’une évolution certaine du regard porté sur l’autre, ou plutôt sur les autres, ce qui se joue en captivité pendant la Grande Guerre constitue une sorte de parenthèse. Le discours relatif à la mission civilisatrice de la France ne saurait en effet être réduit à néant par ces mois ou ces années de captivité. La dynamique d’identification de l’autre comme un semblable qui s’impose dans un certain nombre d’images est en outre brisée par le retour. La nécessité pour les anciens prisonniers de faire de la captivité une expérience combattante à part entière induit une réinterprétation de cette expérience inédite à des fins personnelles et nationales, provoquant notamment l’exploitation de clichés qui réinstallent les frontières que la captivité avait déplacées. Le rapport entre captifs d’origines différentes n’aura donc été que provisoirement reconfiguré par la situation de captivité.»

En définitive, ce dossier de très grande qualité aborde des aspects fort intéressants, peu développés et renouvèle l’approche du conflit dans des commémorations actuelles où le poids de la mémoire prend le pas, de beaucoup, sur l’histoire du conflit.

Le dossier : Histoire@Politique n°28 : La Grande Guerre comme initiation. Vivre et dire les premières expériences

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications

La Rome antique en bande dessinée (Cases d’Histoire, n°5, mars/avril 2016)

4 avril 2016 by Lyonel Kaufmann

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Pour son n°5, Cases d’Histoire propose un dossier sur « La Rome antique : une époque mythifiée » (mars/avril 2016) revenant sur les représentations de la capitale du monde romain antique dans la bande dessinée. Une parution en ligne qui va habilement compléter le colossal ouvrage collectif dirigé par Julie Gallego : La bande dessinée historique, premier cycle : L’antiquité (Presses Universitaires de Pau, 2015 : voir le compte-rendu de Tristan Martine pour Sciences dessinées).

Si le 9e Art a tout particulièrement mis en avant certains temps forts de l’histoire du monde romain, « notamment la fin de la République et le début de l’Empire avec l’extension territoriale vers les Gaules », « l’Antiquité romaine reçoit aussi un traitement particulier dans la bande dessinée, que l’on ne retrouve pas dans les films qui lui sont dédiés : à la suite de Jacques Martin, de nombreux auteurs entendent présenter à travers leurs albums une certaine vérité historique ». Si la Rome dessinée dans la série des Astérix est anachronique (correspondant aux IIe et IIIe siècles par. J.-C., et non pas à l’époque de César comme en témoigne la présence du Colisée), si dans les débuts de la bande dessinée « Rome n’est … que le simple décor d’une intrigue centré sur les personnages » quant « il ne s’agit pas alors de représenter une Antiquité historiquement juste, mais d’évoquer par quelques éléments facilement reconnaissables un contexte antique assez vague », « le cheminement de Jacques Martin, que d’aucuns reconnaissent comme l’inventeur de la bande dessinée historique, progresse rapidement vers un plus grand souci de réalisme historique », et entraîne dans son sillage toute une série de bandes dessinées « résolument réalistes ». La bande dessinée japonaise, elle aussi, s’est emparée de la Rome antique : Thermae Romae et Virtus sont, par exemple, deux mangas qui « appartiennent à cette nouvelle génération de mangas qui s’intéressent à l’histoire romaine» quand Ad Astra met en scène de manière réaliste l’offensive d’Hannibal en Italie, qui circule ainsi de par le monde par la bande dessinée.

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Quand la ficion prend le pas sur la réalité : dans « Vaincre ou mourir », Rome est assiégée par les troupes d’Hannibal. © Convard-Adam-Boisserie-Erbetta-Chaillet/Glénat. Cité dans : Philippe Peter, 2016, « Rome, du triomphe à la déroute : le cas de la Deuxième Guerre punique« , Cases d’Histoire, dossier « La Rome antique : une époque mythifiée », n°5, mars/avril 2016.

Un numéro qui intéressera tous les profs d’histoire cherchant à utiliser ou recourant à la Bande dessinée en classe d’histoire.

Lire la suite de l’article : La Rome antique en bande dessinée (Cases d’Histoire, n°5, mars/avril 2016)

Classé sous :Histoire active, Publications

TBI (Tableau blanc interactif) : usages, avantages et défis ?

8 mars 2016 by Lyonel Kaufmann

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Les tableaux blancs interactifs (TBI) ont été implantés de façon massive dans la plupart des écoles du Québec depuis bientôt cinq ans. L’objectif de cette étude, menée par l’équipe de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation, est d’identifier les usages du tableau blanc interactif (TBI), de même que les avantages et les défi , de son utilisation. Ce sont en tout 11 683 élèves (de la 4e année du primaire, à la 5e secondaire), de même que 1 131 enseignants qui ont pris part à cette recherche.

Quelques résultats

Est-ce que les enseignants utilisent le TBI ?

48,2 % des enseignants interrogés utilisent le TBI « toujours » ou « souvent », 39,3 % l’utilisent « parfois » ou rarement, et seulement 12,6 % ne l’utilisent jamais.

Est-ce que les élèves manipulent le TBI ?

4,0 % des enseignants interrogés indiquent laisser leurs élèves utiliser le TBI « toujours » ou « souvent », 23,4 % les laissent l’utiliser « parfois », et 72,6 % ne les laissent rarement ou jamais l’utiliser.

[…]

Quels sont les principaux avantages du TBI selon les enseignants ?

23,5% : accès à Internet en classe
19,1% : support visuel à l’enseignement 12,2% : visionner des vidéos
11,8% : motivation des élèves
9,3% : enseignement plus varié
9,1% : apprentissage facilité pour les élèves

Quels sont les principaux avantages du TBI selon les élèves?

29,2% : accès à Internet
18,8% : support visuel à l’enseignement
11,6% : motivation des élèves
9,5 % : diversifi ation des approches pédagogiques
6,3% : efficacité générale de l’enseignant
6,1% : apprentissage facilité

Remarques des chercheurs : 
Le nombre important de participants à l’enquête a permis de réaliser des analyses statistiques inférentielles qui révèlent que plus les élèves manipulent (eux-mêmes) le TBI en classe, plus ils perçoivent que cela a un impact positif sur leurs résultats scolaires, sur leur motivation à l’école, sur leur concentration en classe, voire sur leur satisfaction générale face à l’école. Néanmoins, il faut toutefois rappeler que ce ne sont que 4,0 % des enseignants interrogés qui affirment laisser « toujours » ou « souvent » leurs élèves manipuler le TBI.

Source et compléments : Le Tableau blanc interactif( TBI) : usages, avantages et défis ?

Par ailleurs, le Café pédagogique a interrogé Thierry Karsentis, l’auteur de l’étude. A la question : La faiblesse des usages est-elle due seulement à un déficit de formation des enseignants ? Ou est-elle due à une résistance des enseignants ? Thierry Karsentis répond :

Il y a bien un déficit de formation qui explique que les enseignants n’utilisent qu’une partie des fonctionnalités du TBI. Il y aussi des formations inadaptées. Les enseignants ont aussi besoin de temps pour s’exercer et pour réfléchir en équipe aux usages et particulièrement aux usages interactifs. Or il n’y a pas eu suffisamment de temps accordé pour cela.

Mais il y a eu aussi une résistance. Car le TBI a été imposé. Il n’a pas été choisi par les enseignants. Certains ont été ravis de revenir à l’école en septembre et de découvrir un TBI. Mais le TBI est un outil complexe, qui pose des problèmes techniques. Certains enseignants ont vu dans son imposition dans les classes une atteinte à leur liberté pédagogique. C’est un fait majeur.

Du coté des élèves ont souligne aussi la petite taille de l’écran, trop faible par rapport à celle des classes. On a pu parler de frustration des élèves.

L’interview complet : La chute de la maison TBI | Café pédagogique.

Classé sous :Médias et technologies, Publications

“Groom” : les auteurs de “Spirou” veulent décrypter l’actu en BD pour les ados | Télérama

16 janvier 2016 by Lyonel Kaufmann

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Décrypter l’information en BD, c’est le pari de Groom. Emanation du magazine Spirou et destiné prioritairement aux 8-14 ans, ce semestriel dont le premier numéro a été tiré à cinquante mille exemplaires, vient tout juste d’arriver en kiosque. Attentats parisiens, crise des réfugiés, rapprochement Cuba-Etats-Unis, Dieselgate : ce cousin du Petit Quotidien et de La Revue Dessinée qui se revendique citoyen et humaniste, n’a en tous cas pas froid aux yeux.

Le Déclic ? Expliquer simplement les attentats à Paris, la Guerre en Ukraine ou la Cop 21 à des enfants ou des ados, c’est souvent mission impossible ! Ensuite, le numéro spécial de Spirou que Spirou avait réalisé après l’attentat contre Charlie Hebdo leur a ouvert les yeux.

Lire la suite : “Groom” : les auteurs de “Spirou” veulent décrypter l’actu en BD pour les ados – Livres – Télérama.fr

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

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Frédéric Clavert (frederic.clavert@uni.lu) et Caroline Muller (caroline.muller@univ-reims.fr) nous présente l’objet de leur projet éditorial dont vous pouvez suivre la passionnante élaboration en ligne. Concernant l’origine du projet, voici la discussion collective initiale autour d’un tweet. Un passionnant working progress qui se lit comme un roman policier. A tester à la plage ?! « En 1989, Arlette Farge publie […]

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Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe

14 juin 2022 Par Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Le retour aux affaires de l’Homme du 18-juin a perdu depuis longtemps son aura providentielle. Le scénario d’Un général, des généraux bâti par Nicolas Juncker se fondant strictement sur les faits, il fallait trouver un angle saillant pour conter l’arrivée du messie de Colombey à l’Elysée, précédée du grand cirque de ses apôtres algérois et […]

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“Avec cette lettre cesse le jeu et commence l’indéfendable. Supprimer la formation des maîtres, placer ces nouveaux maîtres “dans des classes”, attendre que certains d’entre eux s’effondrent, et leur signifier par courier hiérarchique que “les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents” et que le cas échéant ils feraient mieux “de démissionner”, est une stratégie managériale ayant effectivement déjà fait ses preuves, et dont l’avantage est de révéler à ceux qui l’ignoreraient encore l’étymologie du mot “cynisme”. Comme des chiens. Vous avez, “messieurs qu’on nomme grands”, merveilleusement contribué à l’enrichissement de l’horizon sémantique du cynisme : ce qui était au départ le seul mépris des convenances sociales, désignera désormais également le total et absolu mépris de l’humain.”

14 octobre 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Lettre à Laurence |OWNI

A l’école des jeux de rôle: des gymnasiens dans le quotidien des Romains – Le Temps

4 novembre 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’atelier «Qvotidie» propose aux élèves romands de résoudre une enquête dans la Rome antique, un jeu de rôle pédagogique qui complète et rafraîchit les méthodes d’enseignement. Reportage du journal Le Temps au Gymnase Provence à Lausanne. « D’un point de vue pédagogique, «le jeu touche aux compétences transversales du plan d’études romand: collaboration, communication, stratégie d’apprentissage, pensée […]

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France : les nouveaux programmes scolaires bousculent le collège

14 avril 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Après les rythmes scolaires, l’éducation prioritaire, le collège… c’est une réforme majeure que la gauche engage sur le terrain de l’école : celle des programmes, censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. Lancée en 2013 par Vincent Peillon, la première version de cette «refonte» de l’école a été remise à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, […]

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Revue de Presse : Le témoignage exceptionnel du seul déporté volontaire à Auschwitz | Libération

9 avril 2014 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Witold Pilecki témoigne à Varsovie le 3 mars 1948 (Photo PAP. AFP) Varsovie. 19 septembre 1940. Un officier de réserve polonais, Witold Pilecki, se fait volontairement rafler par les Allemands et interner à Auschwitz pour y tisser un réseau de résistance: «Le Rapport Pilecki», à paraître en avril, livre le témoignage exceptionnel de ce héros […]

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