Ourdi au Mexique en 1565, le complot de Martin Cortés (fils d’Hernan Cortés) s’avère paradigmatique des nombreuses rébellions contre la couronne de Castille. Loin de se réduire à un face-à-face entre Espagnols et Indiens, la conquête brouille tous les clivages et sécrète précocement une conscience politique créole. Pour comprendre ces Espagnols des Indes, le livre révèle l’ampleur des désobéissances coloniales depuis les années 1540.
Il nous fait revivre le déroulement des grands procès politiques conservés dans les archives américaines et péninsulaires. Les personnages extraordinaires et les histoires de vies les plus rocambolesques abondent dans cette radiographie méticuleuse du monde colonial et de ses relations avec la péninsule Ibérique. On y découvre la misère des émigrés, les convergences d’intérêts entre indigènes et colons, la corruption des magistrats, les faiblesses de l’appareil administratif et le mélange détonnant d’une société conservatrice avec des formes innovantes de culture politique et judiciaire.
La Castille parvient péniblement à faire la reconquête des Indes contre les fils de conquistadors. En sorte qu’on ne saurait parler ni de pacification, ni d’enracinement de la colonisation, durant la seconde moitié du XVIe siècle.
Publications
Compte-rendu : 1914-1918: l'écriture de la guerre, une affaire politique
Elle est la première guerre à avoir inspiré autant décrits: d’abord par les nationalistes dont les plaidoyers encouragent l’esprit belliciste, ensuite par les troupes elles-mêmes. Du poilu à l’écrivain, de la correspondance au récit, du témoignage au roman, la littérature s’est engagée.
AFP
Jamais une guerre, la première dite mondiale, n’avait suscité une telle quantité de littérature ! Le premier à la recenser fut, concernant l’édition française et les récits publiés durant les années de guerre, Jean Norton Cru, professeur de lettres franco-américain, dans l’étude fameuse, et controversée, qu’il consacre au sujet (Témoins, 1929, réédition 1993) étudie plus de 300 textes.
Plus récemment, Nicolas Beaupré, qui travaille sur les Ecrits de guerre, 1914-1918 CNRS, Biblis, 2013, a rassemblé un échantillon de 291 ouvrages français et 242 ouvrages allemands. Les auteurs composant l’échantillon devaient répondre à au moins une des caractéristiques suivantes : « avoir écrit sur la guerre, avoir porté l’uniforme et avoir combattu, avoir été tué au combat, avoir été officier, avoir été engagé volontaire, avoir publié entre 1914 et 1920 ».
Lire la suite 1914-1918: lécriture de la guerre, une affaire politique – Le Monde.
La guerre à hauteur d'homme. Les enjeux d'un centenaire
Le hors-série publié par le journal Le Monde poursuit un double objectif : raconter la guerre à hauteur dhomme et faire la plus grande place aux analyses qui permettent de comprendre comment la Grande Guerre a forgé le monde dans lequel nous vivons. Dans le cadre des commémorations du centenaire, Le Monde reprendra dans son édition du lundi 10 mars datée mardi 11 mars la publication du supplément mensuel consacré à la guerre de 14-18.
Dernier Hors-Série du Monde, « 14-18 Les leçons dune guerre. Les enjeux dun centenaire », en vente dans les kiosques le jeudi 27 février 2014 et sur la boutique en ligne du Monde, 7,50 euros.
« La Grande Guerre a nourri la littérature durant un siècle »
Pour Laurence Campa, maîtresse de conférences en lettres modernes à l’université Paris-XII Val-de-Marne, la Première Guerre mondiale continue d’inspirer les écrivains parce qu’elle est plus qu’un cadre historique. Auteure de la « Petite bibliothèque du centenaire », sélection commentée d’œuvres littéraires sur la Grande Guerre de 1914 à aujourd’hui, elle est à l’interview pour Le Monde : Laurence Campa : « La Grande Guerre a nourri la littérature durant un siècle ».
Sa « Petite bibliothèque du centenaire » comporte 4 parties, chacune comportant une sélection d’écrits littéraires :
- Le temps de la guerre, 1914-1919
Les récits publiés pendant la guerre et dans l’immédiate après-guerre portent le sceau de l’événement. - D’une guerre à l’autre, 1920-1939
Au sortir du conflit, le grand public se lasse de la littérature de guerre et aspire à tourner la page. En 1919, le Goncourt prime À l’ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust, plutôt que Les Croix de bois de Roland Dorgelès.
Cependant, la littérature de guerre n’a pas dit son dernier mot. Écrire sur la guerre demeure une préoccupation majeure. Les uns se penchent sur leur expérience combattante, les autres sur la douloureuse question du retour des hommes. - Après 1945, 1945-1979
Débâcle française, divisions nées de l’Occupation, génocide et bombe atomique, dévastations de l’Europe, la guerre qui s’achève a engendré tant de malheurs que la Grande Guerre s’en trouve éclipsée. De l’une à l’autre, le monde a changé et avec lui, la littérature. L’affrontement entre nations a laissé place aux conflits idéologiques ; la déshumanisation des tranchées à l’inhumanité des camps. Or, si elle reflue chez les jeunes esprits et dans les fictions, la Grande Guerre perdure dans les mémoires. - Récits contemporains, 1980 à nos jours
Depuis une trentaine d’années, la Grande Guerre fait retour en littérature. Avec la disparition des derniers témoins, les archives, toujours plus nombreuses, deviennent les vecteurs de la mémoire et le relais de la parole vive. La Grande Guerre procède aujourd’hui du partage, de la transmission et de la filiation. De même que jadis, carnets, journaux et lettres ont servi la mise en récit des écrivains et des témoins, de même l’histoire familiale et les papiers, privés ou publics, nourrissent-ils à présent de nombreuses narrations.
A lire aussi, notre précédent billet : La Première Guerre mondiale : une passion littéraire française ?
«La culture du passé» (Le Débat) et l’histoire en classe | Chronique no 148
Dans sa dernière livraison, la revue «Le Débat» [1] s’intéresse à «La culture du passé» et notamment aux usages médiatiques de l’histoire. Il ne manquera pas d’intéresser les enseignants concernant le savoir historique médiatisé auquel leurs élèves ont accès et plus largement l’enseignement de l’histoire qu’il convient de dispenser à nos élèves à l’ère numérique.
S’intéressant à nos rapports à l’histoire, Guy Zelis [2] fournit l’axe programmatique de ceux-ci qui obligent également l’enseignement de l’histoire à l’école :
«Le rapport à l’histoire ne se résume pas à l’histoire savante ou académique mais englobe tous les usages qui sont faits du passé historique, soit cette opération historiographique au sens large dont parle Michel de Certeau dans L’Écriture de l’histoire. Les historiens entretiennent avec la société où ils vivent des relations dans lesquelles l’intelligence du passé qu’ils proposent informe d’abord sur les préoccupations du présent. Car, si l’on fait sienne la formule de Benedetto Croce, selon lequel «toute histoire est histoire contemporaine», la pratique de l’histoire se doit d’être capable de faire vibrer ses analyses au rythme des débats d’aujourd’hui. Les conditions nouvelles du rapport au passé amènent en conséquence à s’interroger sur la transformation du statut de l’histoire et de l’historien.»
Concernant les liens entre «Public history» et culture numérique, il indique en préambule que«Dans le courant du XXe siècle, des vecteurs d’informations nouveaux – la radio, la télévision et l’Internet – [ont été] porteurs d’une redéfinition de la mémoire collective, de l’activité scientifique et des pratiques culturelles», puis il poursuit relativement aux blogs des chercheurs en indiquant que
«Ces pratiques de «conversation en ligne» rejoignent par certains aspects une ancienne tradition du débat scientifique, la disputatio médiévale, l’une des principales méthodes d’enseignement universitaire utilisant le recours au commentaire d’une quaestio.»
Différents articles [3] permettront ensuite à l’enseignant de disposer de synthèses utiles rédigées par des spécialistes reconnus des rapports de l’histoire à la télévision, au cinéma, dans les jeux vidéos ou dans la bande dessinée :
- L’imaginaire historique du péplum hollywoodien contemporain par Antoine de Baecque
- La Révolution française au cinéma. À propos de Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot par Jean-François Pigoullié
- L’histoire par la bande ? par Pascal Ory
- Au cœur de la télévision : l’histoire par Isabelle Veyrat-Masson
- Jeux vidéo et Histoire par Thomas Rabino
Enfin, Philippe Joutard [4] s’interroge sur la révolution numérique, vieille d’un quart de siècle et qui prend de l’ampleur : que change-t-elle notre rapport au passé ? est-elle une chance pour l’historien ?
Si Joutard est moins optimiste que certains promoteurs de la Digital History concernant la démocratisation de l’histoire grâce au web 2.0 et au développement de la Public History, il souligne que
«La révolution numérique donne un appui fort à l’historiographie et, plus largement, à l’histoire des représentations, par la mise à disposition des grandes bibliothèques virtuelles et des revues jusqu’à présent souvent inaccessibles, à plus forte raison étrangères. Une république des lettres à une échelle mondiale n’est plus une utopie, comme l’espère Robert Darnton.»
En conclusion, il rejoint des positions qui sont défendues dans nos chroniques depuis 2008. Ainsi, note-t-il que les historiens doivent s’emparer de l’univers des jeux vidéos pour en faire une analyse systématique de leur contenu historique et qu’
«À partir de là, les professeurs, dans les collèges et les lycées, pourraient mieux connaître les présupposés historiques du grand nombre de leurs élèves.»
Puis il poursuit
«Autant qu’aux possibilités pédagogiques offertes par le numérique, l’attention doit être portée à la culture historique implicite véhiculée par ces divers médias, dans les jeunes générations; ce serait une aide précieuse pour une pédagogie efficace de l’histoire. Ainsi, il ne sert à rien de nier Wikipedia, il faut savoir simplement l’utiliser.»
Enfin il conclut qu’il s’agit de développer l’esprit critique de nos élèves dès leur plus jeune âge et trouve «dangereux le maintien d’une histoire-mémoire sous la forme plus ou moins aménagée du roman national. Le passé ne peut en aucun cas se confondre avec le présent et l’approche mémorielle avec l’approche historique.»
Après de tels propos, je vous laisse aller prendre un morceau de bûche et vous adresse tous mes meilleurs vœux pédagogiques pour 2014.
Ce texte est ma chronique du mois de novembre pour le mensuel du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). «La culture du passé» (Le Débat) et l’histoire en classe. Le Café pédagogique, No 148, décembre
Notes :
[1] La culture du passé | Le Débat no 177, 2013/5 :
http://le-debat.gallimard.fr/articles/2013-5-presentation/
[2] Vers une histoire publique :
http://www.le-debat.gallimard.fr/articles/2013-5-ver[…]
[3] Différentes chroniques mensuelles rédigées pour le Café pédagogique seront susceptibles de compléter vos lectures, plus particulièrement en rapport avec le cinéma :
Kaufmann, L. (2009). Apocalypse : au-delà des prouesses techniques est-ce de l’histoire ? Le Café pédagogique, No 105, septembre
Kaufmann, L. (2009). Louis XVI au cinéma: une aubaine pour le travail en classe ? Le Café pédagogique, No 101, mars
Kaufmann, L. (2010). Avatar ou la force du récit à l’ère numérique. Le Café pédagogique, No 110, février
Kaufmann, L. (2010). La Seconde Guerre mondiale au prisme de l’histoire officielle? Le Café pédagogique, No 111, mars
Kaufmann, L. (2011). Marie-Antoinette ? C’est hype ! Le Café pédagogique, No 119, janvier
Kaufmann, L. (2011). Quelle est l’efficacité du film de fiction dans l’enseignement de l’histoire ? Le Café pédagogique, No 121, mars
Kaufmann, L. (2011). L’enquête historique à l’âge d’Apocalypse. Le Café pédagogique, No 127, novembre
Kaufmann, L. (2013). Filmer la guerre et la Shoah : une exigence politique et esthétique. Le Café pédagogique, No 140, février
[4] Révolution numérique et rapport au passé :
http://www.le-debat.gallimard.fr/articles/2013-5-re[…]
Enseigner l'histoire locale à l'aide d'internet | Résonances
«De tout temps, et plus particulièrement à l’école primaire, l’histoire locale ou familiale est un terreau riche pour intéresser les élèves à l’histoire. Internet permettra de leur offrir une situation de communication véritable et de riches interactions avec leur univers proche ou plus lointain. Petit tour d’horizon. »
Penser avec, penser contre – itinéraire d’un historien
Gérard Noiriel reprend, corrige et actualise son discours de la méthode historique, publié il y a quelques années chez Belin. Devenu un classique, cet ouvrage retrace son parcours d’historien, notamment à travers les grandes figures qui ont compté dans sa formation intellectuelle (Bloch, Bourdieu, Elias, Foucault, Rorty, Weber, mais aussi, de façon inattendue, Virginia Woolf). Comment écrit-on l’histoire ? Quelles sont les grandes influences auxquelles un historien est soumis ? Car penser, c’est toujours penser avec d’autres et par rapport à d’autres – que ce soit en s’opposant ou en souscrivant.
Noiriel, G. (2014). Penser avec, penser contre. Itinéraire d’un historien. Paris : Belin. ISBN 978-2701177779
Jacques Le Goff et « l’histoire en tranches » | Mediapart
À tous ceux qui, se souvenant de leurs manuels scolaires, pensent encore que le Moyen Âge s’oppose à la Renaissance, ou que l’histoire moderne succède distinctement à l’histoire médiévale, Jacques Le Goff propose de repenser les grands découpages historiques qui scandent nos imaginaires du passé. Entretien avec Mediapart. Extrait :
Doit-on encore vous considérer comme un historien médiéviste, si le Moyen Âge doit changer de définition ?
C’est une question que je me suis souvent posée. Je me définis aujourd’hui comme un historien du Moyen Âge traditionnel, celui qui s’achève au XVe siècle, parce que je ne suis pas un savant de la dernière partie du long Moyen Âge. Il ne me paraît pas impossible que l’on trouve une autre terminologie pour désigner les historiens qui, comme moi, s’occupent du Moyen Âge traditionnel. Je pense que l’on conservera l’idée d’une période intermédiaire entre Antiquité et Temps modernes mais que le concept de “médiéviste” connaîtra une évolution, et qu’il y aura bientôt des médiévistes du XVIe, du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle. Mais il peut y avoir d’autres solutions.
Jacques Le Goff et « l’histoire en tranches » | Mediapart
http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/190114/jacques-le-goff-et-l-histoire-en-tranches?
Mise à jour du 28.01.2014 :
Le compte-rendu de l’ouvrage par le site Histoire globale : Comment et à quelle échelle périodiser l’histoire ?
Extrait de ce compte-rendu à propos de la Renaissance :
«Ainsi, pour Jacques Le Goff, « le pessimisme de Michelet a englouti son Moyen Âge ». Mais dans un contexte différent, Jacob Burckhardt va lui aussi donner ses lettres de noblesse à cette Renaissance, l’opposant de fait à la période obscure qui l’a précédée, au plan de la politique, du développement de l’individu et de la culture. Sur ces bases, Jacques Le Goff procède à une remise en cause impressionnante, montrant notamment combien le Moyen Âge avait entamé des « réformes » que l’on attribue plus volontiers à la Renaissance : retour au système antique des arts libéraux, extension de l’usage « du latin comme langue des clercs et de l’élite laïque », référence déjà forte à la rationalité, invention de la beauté et de l’artiste. A l’inverse, il montre à loisir combien la Renaissance a aggravé les pratiques du Moyen Âge en matière de lutte contre la sorcellerie et en quoi l’inquisition est tout sauf un progrès des droits humains individuels. On ne peut retracer ici tous les arguments utilisés dans le chapitre principal du livre, long de cinquante pages et intitulé « un long Moyen Âge » (reprenant du reste des travaux antérieurs de l’auteur – 2010). Mais la démonstration de l’auteur est clairement des plus convaincantes.»
14-18 en Bande dessinée : sélection de ressources
Voici une sélection de références en rapport avec la Première Guerre mondiale au travers de la Bande Dessinnée.
La bande annonce de la bande dessinée « Putain de Guerre « de Tardi en deux volumes sur la première guerre mondiale.
La Cité internationale de la bande dessinée et de l’image nous propose une sélection d’album ou de séries considérées comme incontournables en rapport avec la Première Guerre mondiale. Vous trouverez également dans ce dossier des références documentaires et des outils pédagogiques.
Outre l’inévitable Tardi, on trouvera la BD «Paroles de poilus dans laquelle 15 dessinateurs proposent leur version iconographique des témoignages issus de Paroles de poilus.
Concernant les ressources documentaires concernant la Bande Dessinnée et 14-18, deux ouvrages seront utiles à l’enseignants :
- 14-18 dans la bande dessinée, Images de la Grande Guerre, de Forton à Tardi, de Bruno Denéchère, Luc Révillon. Éditions Cheminements, collection « la bulle au carré », 167 pp. Vous pourrez lire le compte-rendu de cet ouvrage par les Clionautes : http://www.clionautes.org/spip.php?article2221
- La Grande guerre dans la bande dessinée : de 1914 à aujourd’hui / dirigé par Vincent Marie. – Milan (Italie) : 5 Continents éditions ; Péronne : Historial de la Grande Guerre, 2009. Le compte-rendu de cet ouvrage par Bénédicte Tratnjek sur hypotheses.org : Un livre : La Grande Guerre dans la bande dessinée (14.07.2013)
Enfin, signalons la parution prochaine de Metropolis, la BD uchronique où la Grande Guerre n’a pas eu lieu
La première sensation de la prochaine année semble nous arriver tout droit de chez Delcourt et du cerveau tarabiscoté de Serge Lehman. Ca s’appelle Metropolis et ça sort le 8 janvier.
Metropolis est un thriller basé sur une uchronie, celle d’une Europe qui n’aurait pas connu la Grande Guerre, celle où se dresse Metropolis la capitale politique dans laquelle la Belle Époque n’a jamais pris fin. Mais dans laquelle rôde un tueur imprenable.
La culture du passé | Le Débat no 177, 2013/5
« C’est cependant de toute évidence dans les médias que se formulent dans leur richesse et leur complexité les nouvelles formes de présence historique de ce passé anhistorique. Peut-être parce que, dans l’image, le cinéma ou les séries télévisées ne se pose même pas la question sous-jacente et lancinante qui habite l’histoire, l’enseignement et jusqu’à la littérature, laquelle ne se comprend que dans les conditions historiques de son déroulement : pourquoi transmettre le passé ? À quoi peut-il servir ? Les médias se contentent de l’utiliser, de le mettre en scène, en images fortes et en musique. Et même la tentative de reconstitution la plus scrupuleuse relève encore du jeu. C’est pourquoi ce jeu trouve son illustration concentrée dans l’extraordinaire expansion que lui ont donnée la bande dessinée, les jeux vidéo et les séries télévisées. Là, tout y est : les technologies numériques les plus nouvelles au service des clichés les plus répandus du patrimoine historique et mémoriel, le traitement le plus raffiné et le plus ludique de l’imaginaire collectif de base, la mondialisation possible des débouchés et des profits commerciaux et, pour tout dire, la tendance à l’infantilisation générale du monde contemporain.»
Pierre Nora
En rapport avec la citation ci-dessus, voici quelques articles du numéro, rédigés par des spécialistes de ces questions (Antoine de Baecque, Pascal Ory et Isabelle Veyrat-Masson).
- L’imaginaire historique du péplum hollywoodien contemporain par Antoine de Baecque
- La Révolution française au cinéma. À propos de Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot par Jean-François Pigoullié
- L’histoire par la bande ? par Pascal Ory
- Au cœur de la télévision : l’histoire par Isabelle Veyrat-Masson
- Jeux vidéo et Histoire par Thomas Rabino
- Révolution numérique et rapport au passé par Philippe Joutard