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Histoire Lyonel Kaufmann

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Médias et technologies

#Ludovia2013 : arrivée et ouverture (26 août 2013)

27 août 2013 by Lyonel Kaufmann

Deuxième jour de mon déplacement à Ax-les-Thermes, retrouvailles d’anciens et nouveaux compères et ouverture officielle de Ludovia ont agrémenté ma journée de lundi. Le tout avec une météo largement décevante…
Au niveau du voyage, le programme était plus léger puisqu’il me fallait être sur place entre 15h00 et 16h00 à Ax-les-Thermes pour la traditionnelle séance des blogueurs avec Eric Fourcaud (The Big Chief). Le temps était couvert au départ, franchement humide après Sainte-Afrique jusqu’à Revel et nuageux pour terminer.
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Cela ne m’a pas empêcher de découvrir la jolie ville de Castres. Comme vous le savez (je fais le malin maintenant), c’est la ville où est né Jean Jaurès qui y dispose aujourd’hui d’une statue et d’un musée (que je n’ai pas visité).
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La statue de Jean Jaurès

Arrivé avant 15h00 et la première navette (charrette) de blogueurs/participants, j’ai d’abord eu le temps de retrouver mes petits camarades et de participer au briefing d’Eric Fourcaud. J’y ai appris que ma principale tâche consisterait à faire la synthèse (en duo) de trois tables-rondes. Chouette. Si vous voulez maintenant mieux connaître Ludovia et son Big Chief, je vous invite à lire cet article du Café pédagogique : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/08/26082013Article635131009654719798.aspx
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La réunion des blogueurs prise sur le vif par Laurence Juin
Vers 19h00, la partie officielle a ouvert cette 10e édition, puis le buffet.
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La partie officielle.
Après le buffet, nous avons eu droit à la conférence inaugurale assurée par Pascal Cotentin CTICE et Directeur CRDP de l’académie de Versailles en Tandem avec Marcel Lebrun Techno-pédagogue Université de Louvain-la-neuve. Elle s’intitulait «Imaginaires et promesses de 10 ans de numérique en éducation». Pour un compte-rendu de cette conférence, je vous renvoie à mon compère Michel Guillou (Chroniques axéennes, premier épisode #ludovia2013).

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Pascal Cotentin à gauche et Marcel Lebrun, à droite, lors de leur causerie.
Les principales vedettes en furent deux robots.
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La fin de la soirée fut elle placée sous le signe d’une bonne bière en compagnie de Virginie et Pascal (Paul n’était pas dispo…) et d’intervenants tic ariégeois essayant de promouvoir les montagnes pointues de l’Ariège. Pas facile… 😉

Classé sous :Ludovia, Médias et technologies

Sur la route de #Ludovia2013

25 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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Comme en 2010, je joins l’utile à l’agréable en profitant de rejoindre l’Ariège et la 10e édition de Ludovia en deux jours et à moto. Cette année, je suis parti ce dimanche avant 8h00 pour rejoindre Millau et son viaduc. Bien évidemment, la ligne droite n’est pas le plat principal. Aperçu en quatre photos.

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Le barrage de Villefort entre Langogne et Alès

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La corniche des Cévennes depuis le col de Perjuret

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En arrière-plan, l’impressionnant Viaduc de Millau surplombe la ville. Pas banal.

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La tour du beffroi à Millau

Classé sous :Ludovia

En #Ludovia2013 : " Imaginaire et promesses du numérique"

24 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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En 2010, j’ai eu la chance de participer à Ludovia, l’Université d’été organisée par le Conseil général de l’Arriège à Ax-les-Therme et consacrée aux technologies dans l’enseignement. En 2011 et 2012, mes nouvelles fonctions m’ont amené à renoncer à ce déplacement. En 2013 pour la 10e édition, j’y retourne à partir de lundi après-midi et je m’en réjouis.

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Cette année, le thème de ce Ludovia 2013 est  » Imaginaire et promesses du numérique ».

Je vous rendrais compte de cette édition sur ce blog, via twitter (@lyonelkaufmann + hashtag #Ludovia2013). Comme tous mes billets, ils seront également annoncés sur ma page Facebook.

Les outils que j’utiliserai seront mon iPad mini + son clavier ainsi que mon appareil de photo numérique. Un matériel léger puisque je m’y rends, comme en 2010, à moto.

Pour vous mettre en bouche, je vous invite à lire l’article que j’avais rédigé concernant l’édition 2011 : «Ludovia 2011 : Tous nomades?». Vous pouvez également consulter le programme de cette 10e édition : http://www.ludovia.org/2013/

A suivre…

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Revue de presse : Bilan noir pour le tableau blanc dans les écoles | Le Devoir

22 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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Problèmes techniques, manque de formation pour les enseignants, simple remplacement du tableau noir dans le cadre d’un enseignement restant majoritairement magistral et utilisé la plupart du temps comme écran de télévision ou d’écran de projection, le Tableau Blanc Interactif (TBI) au Québec est en échec dans cette étude menée auprès de 800 enseignants par Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC), et son équipe.
Le constat est sans appel et le TBI rejoint les très nombreuses solutions techniques implantées sans véritable réflexion, ni moyens consacrés à la formation et à l’accompagnement des enseignants. Sans parler de la nécessité de préalablement faire évoluer les pratiques pédagogiques plutôt que de miser sur le seul outil technologique pour y arriver.
D’autant que, souvent, ce sont les lobbys industriels qui poussent à l’investissement. Tel est ainsi le cas pour le TBI au Québec. En effet, lancé par le gouvernement Jean Charest en février 2011, ce programme de 240 millions sur cinq ans pour doter toutes les écoles du Québec de TBI a été pointé du doigt lorsque les médias ont révélé qu’un ancien membre du cabinet Charest était lobbyiste pour l’entreprise Smart Technologies, qui a fourni la quasi-totalité des TBI des écoles québécoises. Depuis le nouveau gouvernement québécois a mis le programme au frigo (congélateur?).

Bilan noir pour le tableau blanc dans les écoles | Le Devoir

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement Balisé avec :blogcafé, école, Histoire, médiaTICE, Réforme, RevuePresse, TBI

Chronique de l'été : Les générations X, Z et C et l'avenir de l'école

20 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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Je mets à profit la pause estivale pour publier en ce mois d’août mes chroniques mensuelles du Café pédagogique. Avant la pause estivale, ma dernière chronique s’intéressait à la question de savoir si les différentes générations arriveraient-elles à s’accorder sur l’école ou si cette dernière finirait par imploser. Bonne lecture.

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En 2012, il était de bon ton de pourrir le web et les élèves en étant enseignant de littérature. En 2013, le monde éducatif montre une situation plus complexe à de nombreux égards. Une question demeure néanmoins : les différentes générations arriveront-elles à s’accorder sur l’école ou celle-ci implosera-t-elle?

Plusieurs enquêtes ou articles récents m’ont récemment interpellé et indiquent, malgré les résistances, que le numérique prend une place de plus en plus considérable concernant le monde scolaire jusqu’aux portes de la classe.

En préambule, je constate une évolution importante de la place du numérique à l’école. En effet, l’évolution sur trente ans est considérable. Lorsque j’ai débuté ma carrière d’enseignant à la fin des années 1980, peu d’enseignants disposaient d’un ordinateur à l’école ou à la maison. Ce n’était pas qu’une question de prix, même si l’institution favorisait l’équipement personnel des enseignants au travers d’accords de prix préférentiels, négociés avec les fabricants d’ordinateurs.

Aujourd’hui, quelques rares enseignants résistent peut-être encore, mais globalement tous utilisent un ordinateur dans la préparation de leurs enseignements ou dans le cadre de la gestion administrative scolaire. C’est ainsi le cas dans l’expérience «un ordinateur pour tous» du Département des Landes:

« Les vrais changements ont lieu hors des collèges. Les enseignants ont totalement intégré l’ordinateur dans leur travail de préparation des cours. Les collégiens sont très satisfaits d’avoir un ordinateur portable. Certains se sont fait scolariser dans les Landes pour en bénéficier. Ils l’utilisent massivement pour le travail scolaire et assez peu pour le ludique (même si c’est techniquement prévu sur les machines). Le ludique passe plutôt sur leur ordinateur fixe à la maison. Le portable est donc bien perçu par eux comme un support d’enseignement. Les élèves aimeraient qu’il soit davantage utilisé en classe. Le rapport souligne la dextérité avec laquelle les collégiens tapent leurs textes et utilisent l’ordinateur. » [1]

Ceci au moment où tablettes et smartphones annoncent une nouvelle évolution et expliquent, peut-être et surtout pour les smartphones, les raisons de l’opposition de l’institution et des enseignants à l’utilisation de ces outils en classe.

L’espace scolaire n’est donc pas si immobile et rétif au numérique qu’il peut paraître, même si comparativement à la majeure partie du secteur tertiaire, il a pris du retard. En effet, s’il est un lieu où le numérique peine à faire sa place, « malgré la quasi-généralisation de l’équipement et les pratiques numériques personnelles des enseignants et des familles, malgré la multitude d’expériences et d’initiatives depuis au moins deux décennies », c’est bien dans l’activité en classe même. [2]

Tout autour de la classe, par contre, le numérique se diffuse dans le domaine éducatif et en premier lieu, chez les enseignants. C’est ainsi qu’une enquête réalisé auprès d’enseignants américains des écoles secondaires débouche sur le constat que les technologies numériques sont devenues essentielles à leur enseignement et à leurs actes professionnels. Bien que les enseignants interdisent ou restreignent l’utilisation de Wikipedia par leurs élèves, ils les utilisent largement dans la préparation de leurs cours. Comparativement à l’ensemble des adultes utilisant internet aux Etats-Unis, les enseignants recourent même à Wikipedia à des taux beaucoup  plus élevés (87% contre 53%). [3] Paradoxe quand tu nous tiens.

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Du côté des élèves, un article récent du journal Le Monde confirme que les usages du numériques « encerclent » l’espace de la classe lorsque Facebook devient la plate-forme d’aide aux devoirs entre élèves. [4] Et, si les enseignants leur interdisent en classe l’utilisation de Wikipedia, les élèves y recourent, une fois rentré à la maison, pour faire leurs devoirs. Dans sa présentation des Pratiques numériques médiatiques des jeunes, enjeux et perspectives, Michel Guillou relève ainsi que 74% des 8-16 ans utilisent internet pour faire des recherches pour l’école alors que 65% des 12-17 ans disent ne jamais utiliser internet sur le lieu de leur scolarité tout en étant 50% entre 8 et 17 ans à avoir utilisé leur mobile en classe… [5] Toujours paradoxale, non, l’éducation nationale ?

Du côté des parents appartenant à la Génération Y, Bruno Devauchelle s’interrogeait récemment, dans un article du Café pédagogique, sur les conséquences de leur arrivée et de leur imprégnation du numérique dans la relation parents-écoles.  [6] Pour Bruno Devauchelle,

«Si dans la relation à l’école, primaire, au collège l’arrivée de parents Y ne semble pas changer beaucoup les relations, c’est avec le lycée, et en particulier l’orientation scolaire que les aptitudes numériques des parents peuvent prendre de l’importance.»

En outre,

« Il n’est probablement pas loin le temps où certains exigeront la prise en compte de la « mobilité multiplateforme » désormais au coeur des questionnements de tous les services informatiques. La continuité communicationnelle devient une situation ordinaire : d’un lieu à l’autre, d’une machine à l’autre, chacun souhaite disposer de mes « outils de travail » personnels, familiaux, sociaux, professionnels. »

A nouveau, les usages du numériques « encerclent » l’espace de la classe sans véritablement y pénétrer. Néanmoins la question se pose de savoir jusqu’à quand la classe restera rétive au numérique et à quel moment les barrières de la classe céderont. Cette question est essentielle, car ignorer les pratiques du numériques des élèves hors la classe revient à créer des inégalités entre élèves non seulement dans la maîtrise des outils, mais dans les apprentissages scolaires. Comme l’illustre parfaitement les résultats d’une enquête menée par Stéphanie de Vanssay sur les devoirs numériques :

« comment les élèves peuvent-ils considérer ces outils comme un moyen parmi d’autres s’ils sont absents, ou quasi absents, de l’école, voire diabolisés encore par de nombreux enseignants ? De plus, s’en servir à bon escient et de façon efficace nécessite un apprentissage largement laissé à la charge des parents. » [7]

D’autre part, à force d’être utilisé massivement hors la classe pour des tâches scolaires, le numérique pourrait zapper définitivement la classe. Dans les deux cas, ce serait au détriment de l’Ecole de la République. Pendant ce temps-là, au Danemark et depuis 2010, on passe le bac en surfant sur Google et Wikipedia. [8] Interrogé par le journal Le Point, Steen Larsen, conseiller au ministère danois de l’éducation précise que «les examens se tenaient déjà depuis plusieurs années au format numérique. Ils étaient sur des CD-Rom, sans connexion possible au Web. Après réflexion, nous avons voulu renforcer le lien entre les TIC (technologies de l’information et de la communication) et les élèves, qui utilisaient déjà Internet pendant les cours. C’est plus cohérent : apprentissages et évaluations sont désormais réalisés dans les mêmes conditions.»

Sur ces derniers propos, je vous souhaite un bon été et d’excellentes vacances scolaires.

Lyonel Kaufmann, Professeur formateur,

Didactique de l’Histoire, Haute école pédagogique du canton de Vaud, Lausanne (Suisse)

Référence du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). Les générations X, Z et C et l’avenir de l’école. Le Café pédagogique, No 144, juin

Notes

[1] Landes : Les TICE seules peuvent-elles changer la pédagogie ?
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/24[…]

[2] Numérique et éducation : le trouble et la trouille :
http://dkaplan.tumblr.com

[3] Quelle est l’utilisation de wikipedia par les enseignants?
https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2013/03/05/how-teachers[…]

[4] Facebook, nouvelle porte d’entrée dans l’adolescence :
https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2013/03/24/facebook-nouve[…]

[5] Quelles sont les pratiques numériques des jeunes (dossier) | Netpublic :
http://www.netpublic.fr/2013/03/pratiques-numeriques-des-jeunes/

[6] Y a-t-il des parents Y ? Travailler avec les parents à l’ère du numérique :
http://bit.ly/12CXJyw

[7] As-tu fais tes devoirs numériques?
http://ecolededemain.wordpress.com/2013/02/26/as-tu-fai[…]

[8] Au Danemark, on passe le bac en surfant sur Google et Wikipedia. Le Point.fr – Publié le 11/06/2013 à 16:58 – Modifié le 18/06/2013 à 16:27 :
http://www.lepoint.fr/societe/au-danemark-on-passe-le-b[…]

Classé sous :Didactique, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

Les premières publications des photos de Robert Capa sur le débarquement en Normandie | Déjà vu

17 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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Le 19 juin 1944, le magazine Life publie plusieurs pages de photos et commentaires sur le débarquement en Normandie. Ces images sont désormais emblématiques du débarquement en Normandie. Patrick Peccatte revient sur l’histoire de leur prise de vue et de leur publication dans la presse lors du Débarquement ainsi que celles d’autres photographies prises par d’autres photographes. Un article fouillé et érudit qui ravira autant les amateurs d’histoire que de photographie (de presse).

Intitulé Beachheads of Normandy, l’article du magazine Life peut être retrouvé dans la collection de Life numérisée par Google. Il comporte deux parties: sept pages de photos prises par Robert Capa à Omaha Beach le 6 juin, puis six pages de clichés pris par d’autres photographes ainsi que des cartes.

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Life, 19 juin 1944, page 27

La première photo de la page 27 présentée ci-dessus, parfois décrite comme The Face in the Surf, est l’une des photos les plus célèbres de Capa.

Lire l’article : Les premières publications des photos de Robert Capa sur le débarquement en Normandie | Déjà vu.

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, sur le web Balisé avec :39-45, archives, Photographie, Photographies, Robert Capa

Chronique de l'été : 14-18, le centenaire en phase d'approche serrée

15 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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Je mets à profit la pause estivale pour publier en ce mois d’août mes chroniques mensuelles du Café pédagogique. En mai, les commémorations du centenaire de 14-18 approchant à grand pas, je présentais des ressources et des initiatives intéressantes en la matière. La plupart ont déjà été mentionnées sur ce site. Bonne (re)lecture.

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2014 approche à grands pas et nous n’échapperons pas aux diverses entreprises de commémoration du déclenchement du Premier conflit mondial. Dans ce cadre-là, l’Internet joue déjà un rôle important et offre tant des ressources que quelques initiatives fort intéressantes pour planifier son enseignement. Cependant, vivement que l’on pense à commémorer le centenaire de la Grande Paix.

En préambule, je vous renvoie à l’interview réalisé le mois dernier avec Sébastien Ledoux. [1] Dans celui-ci consacré aux rapports entre histoire du devoir de mémoire et enseignement de l’histoire, s’exprimant sur les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, Sébastien Ledoux indiquait :

« Les commémorations sont des temps de remémoration collective. La Première Guerre mondiale connait depuis une vingtaine d’années un regain d’intérêt en constituant à la fois un nouveau patrimoine national à sauvegarder et un événement qui suscite un sentiment d’injustice et de compassion à l’égard de la souffrance vécue par les combattants.  On peut donc penser que ce centenaire va cristalliser cette évolution. Dans le même temps, les acteurs des politiques du passé veulent imprimer leur trace sur l’histoire. La commémoration est devenue un événement incontournable de l’agenda du politique, et la communication est fondée sur la nouveauté. La controverse actuelle autour du choix du 14 juillet comme date commémorative en est l’écho direct. Il restera à l’enseignant d’histoire la charge d’exercer son métier en assumant sereinement son ambivalence en toute liberté pédagogique: transmettre un événement du passé à partir des questions du présent. »

Il convient donc de garder ces propos à l’esprit en abordant les ressources présentées aujourd’hui.

A tout seigneur tout honneur, il convient de s’attarder sur le site officiel de la commémoration : L’archéologie de la Grande Guerre de la Mission Centenaire 14-18 : http://centenaire.org/fr.

Mission Centenaire 14-18 est le portail officiel français du Centenaire de la Grande Guerre. Il est actuellement mis en ligne dans une première version. Sa version finale sera proposée en 2014 pour accompagner les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. La Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale est un groupement d’intérêt public créé en 2012 par le Gouvernement français. Elle est constituée de seize membres fondateurs et travaille sous l’autorité du ministre délégué chargé des Anciens combattants, Monsieur Kader Arif. Garantie de sérieux, Antoine Prost est le Président du Conseil scientifique de la Mission du Centenaire.

Sur le plan pédagogique, le site propose un espace pédagogique comprenant plusieurs séquences en lien avec les programmes d’histoire du primaire et du secondaire. En introduction, je vous encourage à lire l’article consacré La place de la Première Guerre mondiale dans les programmes scolaires. [2] Une partie est notamment consacrée aux critiques du contenu des nouveaux programmes du secondaire concernant la Première Guerre mondiale. Il y est notamment abordé la polémique lancée par Le Figaro sur la disparition des maréchaux, qui, pour la Mission du Centenaire

« relève de la nostalgie d’une l’histoire militaire vue « d’en haut », faisant la part belle aux grands chefs, considérés comme des héros de l’histoire de France et oubliant les combattants et les civils. Elle tient d’autant moins qu’elle est fondée sur un amalgame entre programmes et manuels et que, depuis les années 1920, les programmes eux-mêmes n’ont jamais cité les noms des maréchaux. Elle s’inscrit dans un critique plus globale, récurrente dans le Figaro Magazine depuis la rentrée scolaire 2010, portant sur la disparition des héros de notre histoire nationale au profit de l’étude de civilisations lointaines (cf. la soit disant évacuation de Louis XIV et Napoléon des manuels et des programmes). »

La Mission centenaire aborde également la critique qui s’en prend à une approche du conflit considérée comme étant « compassionnelle ». A ce propos, le site indique que

« La meilleure façon d’amener les lycéens du cycle terminal à comprendre ce qu’est l’histoire est de leur montrer qu’elle n’est pas écrite une fois pour toute et qu’elle fait l’objet de débats. ».

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Produits de fouilles des tranchées de Massiges

© Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale

Deux séquences d’enseignement ont retenu plus particulièrement notre attention. Il s’agit de deux séquences autour de l’archéologie de la Grande Guerre. Cette discipline est aujourd’hui en pleine expansion. Au niveau didactique, la volonté est d’offrir aux élèves une entrée dans l’étude du premier conflit mondial par le biais d’une approche à la fois concrète et pluridisciplinaire. Pour les auteurs de la séquence, l’archéologie de la Grande Guerre permet d’approcher et de découvrir la guerre par le biais de différents éléments :

  • La fouille de la tombe d’Alain-Fournier peut être un préalable à l’étude de l’œuvre de l’écrivain mort à la guerre.
  • L’étude du Feu d’Henri Barbusse ou de toute autre œuvre littéraire peut s’appuyer sur les découvertes d’objets de fouilles ou de tranchées.
  • Les sciences du repérage (vues Lidar), les techniques de fouilles, l’étude anthropologique des corps découverts, peuvent être autant d’éléments utilisés dans les disciplines scientifiques.

Pour ces séquences, l’enseignant dispose de supports variés dont des vidéos. Ces vidéos peuvent être utilisées en classe entière mais aussi en salle informatique lors de séances de groupes. Les séquences interrogent et impliquent également les élèves autour des documents médiatisés.

Ces deux séquences pédagogiques proposent des activités pédagogiques de différents niveaux taxonomiques jusqu’à la synthèse/créativité tant pour les élèves du primaire que du lycée.  Ce faisant, ces séquences offrent un travail centré sur une véritable approche par compétence. Rare et précieux.

Poursuivons avec une autre démarche émargeant cette fois-ci des milieux académiques. Il s’agit de la Bibliographie collaborative de la Grande Guerre, hébergée sur Zotero :

https://www.zotero.org/groups/first_world_war_studies_bibliography/items

L’idée démarre lors d’un colloque organisé par l’International Society for First World War Studies à Innsbruck en septembre 2011. [3] Elle consiste transformer la bibliographie statique de cette société en bibliothèque interactive. Désormais, le blog de la société affiche en temps réel le contenu de la bibliothèque, sans qu’une mise à jour manuelle ne soit nécessaire. Chaque modification apportée par l’équipe de rédaction est automatiquement transmis non seulement aux autres membres du groupe Zotero, mais aussi au site web de la société, sur un un compte Twitter dédié à cet usage et sur une page Facebook. Cet exemple est transposable à d’autres thématiques en histoire ou dans d’autres disciplines. [4]

Concernant les ressources numérisées consacrées à la Première Guerre mondiale, Biblioweb consacre un article et propose une liste de ressources pouvant intéresser l’enseignant d’histoire : La Grande Guerre numérisée (http://biblioweb.hypotheses.org/8710). De son côté, L’encyclopédie collaborative en ligne du Pas-de-Calais, Wikipasdecalais (http://www.wikipasdecalais.fr/index.php/Accueil), mène deux projets autour de la Grande Guerre. Ceux-ci mobilisent de manière complémentaire les sources d’archives publiques et privées : l’établissement de notices biographiques pour les quelques 35.000 victimes militaires du Pas-de-Calais, dont plus de 12.000 sont déjà en ligne ; et le projet intitulé « Un nom, un visage, une histoire », qui prévoit la collecte de fonds privés pour enrichir ces notices, mais aussi la publication de documents originaux accompagnée de leur transcription. Pour vous tenir à jour des sources publiées sur l’Internet concernant la Première Guerre mondiale, je vous invite à suivre le blog « Sources de la Grande Guerre » (http://sourcesdelagrandeguerre.fr/WordPress3/).

Parmi les ressources fréquemment utilisées en classe d’histoire, les affiches de guerre et les cartes postales tiennent la corde. Je vous signale deux ressources à leur sujet. En premier lieu, une sélection de liens sur les Affiches de la Grande Guerre :

http://sourcesdelagrandeguerre.fr/WordPress3/?p=2191.

En second lieu, la Mission centenaire consacre un article à la vie sur le front au travers des cartes postales :

http://centenaire.org/fr/tresors-darchives/carte-postale/la-vie-au-front-travers-les-cartes-postales

 

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On trouve de plus en plus d’application pour mobiles, dont nos élèves sont friands, consacrés à l’histoire. Carnets 14/18 est le nom d’une application pour mobile qui permet la visite de 5 grands sites de bataille de Première Guerre Mondiale en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais. Cette initiative s’inscrit dans le projet européen Mémoire de la Grande Guerre. D’un coût total d’environ 10 millions d’euros, elle est financée à près de 50% par l’Union européenne. Dans le cadre de ce projet, signalons également l’exposition virtuelle « Sur les chemins de la Grande guerre » :http://expositionvirtuelle.memoire1418.org/. Cette exposition virtuelle comporte également des dossiers pédagogiques. Les thématiques abordées sont les suivantes :

  • les combattants entre front et arrière-front ;
  • le parcours des blessés ;
  • des corps déplacés : la gestion des morts» ;
  • les déplacements de civils ;
  • les déplacements d’après-guerre.

Pour terminer, il convient encore à l’enseignant d’histoire de construire une problématique historique à laquelle ses élèves devront ensuite répondre.. A ce titre, les préoccupations des historiens peuvent l’aider les enseignants. En voici un exemple à l’aide d’un article de 2008 paru dans la Revue historique des armées (http://rha.revues.org/index288.html). En 2008, Georges-Henri Soutou s’interroge : 1918 représentait-elle la fin de la Première Guerre mondiale ? Son article s’intéresse notamment à la situation en Allemagne après la signature de l’armistice ainsi que sur les motivations de Ludendorff. De manière générale, pour Soutu, il s’agissait non pas d’armistices militaires, mais politico-militaires. D’où l’importance de cette période au cours de laquelle s’arrête la Grande Guerre, mais alors que les traités de paix se font attendre. La fin de son article, fort intéressant dans son ensemble, nous offre ensuite un bel exemple permettant de problématiser la fin du conflit et de projeter les élèves dans l’étude de l’entre-deux-guerres et la Deuxième Guerre mondiale. Nous sommes également en présence d’un travail d’histoire maniant une histoire-événementielle et une histoire-problème. En effet, il conclut son article par une interrogation : Un armistice de 21 ans ?

Dans le corps de son article, il proposait à la fois des éléments pouvant être exploité dans le sens d’une Guerre de Trente Ans. Dans les lignes conclusives, l’article propose également des éléments invitant dans le sens d’une spécificité du deuxième conflit mondial. Dans tous les cas, un joli point de départ pour construire une séquence d’enseignement englobant la conclusion de 1918, l’entre-deux-guerres et la Deuxième Guerre mondiale. Une problématique non négligeable lorsqu’on ne dispose de peu de périodes d’enseignement d’histoire par semaine.

Lyonel Kaufmann, Professeur formateur,

Didactique de l’Histoire, Haute école pédagogique du canton de Vaud, Lausanne (Suisse)

Référence du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). 14-18, le centenaire en phase d’approche serrée . Le Café pédagogique, No 143, mai

Notes

[1] La chronique de Lyonel Kaufmann. Histoire du devoir de mémoire et enseignement de l’histoire. Une interview de Sébastien Ledoux. Chronique mensuelle no 142, avril 2012 :

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaines/histoire/Pages/2013[…]

[2] http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/la-place-de-la-prem[…]

[3] http://www.firstworldwarstudies.org/

[4] Sur la présentation complète de la démarche :

http://www.boiteaoutils.info/2013/01/bibliographie-collaborative-de-la.html

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Chronique de l'été : Filmer la guerre et la Shoah : une exigence politique et esthétique

8 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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Je mets à profit la pause estivale pour publier en ce mois d’août mes chroniques mensuelles du Café pédagogique. En février, ma chronique était consacrée à l’ouvrage de Sylvie Lindeperg, aux images de la Seconde Guerre mondiale et plus particulièrement celles du Génocide. Bonne lecture.

Quel rôle les images filmées de la Deuxième Guerre mondiale ont-elles joué, et continuent-elles de le faire, dans notre mémoire collective et celle du Génocide ? Que valent ces images, souvent colorisées aujourd’hui, sorties de leur contexte et défilant à un rythme trépidant ? Dans son nouveau livre, l’historienne Sylvie Lindeperg travaille ces questions et nous interroge. Cet ouvrage est une lecture indispensable pour tout enseignant souhaitant utiliser des images filmées dans son cours d’histoire.

blankEn 2013, Sylvie Lindeperg prend fermement parti contre quelques films récents évoquant la Deuxième Guerre mondiale, notamment une fiction cinématographique (La Rafle, de Roselyne Bosch, 2010), une série documentaire/docu-fiction (Apocalypse, 2009) et un docu-fiction (La Résistance, 2007). Concernant Apocalypse ou La Rafle [1], elle en dresse un portrait peu flatteur. Sous les auspices d’une «uniformisation croissante des formes d’écriture de l’histoire», son cahier de doléances est particulièrement lourd :

«esthétique du trop-plein et de l’hypervisibilité ; chevauchement et hybridation des âges et des régimes du visible ; immersion dans l’image et le son au prix d’une nouvelle approche des concepts de vérité et de réalité ; pulvérisation des durées et nivellement des temporalités».

En basant leurs propos sur des images trafiquées, destinées à donner au spectateur l’impression de vivre l’événement en direct, et par leur constant chantage à l’émotion, ces films ne font que trahir la mémoire et l’histoire qu’ils prétendent servir. Sylvie Lindeperg rejoint également des constats que j’ai déjà eu l’occasion de formuler et travailler en formation avec mes étudiants de la HEP-Vaud. Mes constats et ce travail ont également donné lieu à deux chroniques pour le Café pédagogique en 2009 et 2011. [2]

A ces films, Sylvie Lindeperg y oppose deux films de résistance (Au coeur de l’orage, de Jean-Paul Le Chanois, 1948, et La Libération de Paris, collectif, 1944) et deux autres tournés sur injonction nazie dans les camps de Theresienstadt (Tchécoslovaquie) et de Westerbork (Pays-Bas). Pour Jacques Mandelbaum [3], de ces images filmées par la résistance durant les combats à celles prises par les détenus d’un camp de concentration sur ordre des nazis,

le point commun est évidemment celui des contraintes, des obstacles, des impossibilités, du hasard et du double jeu incessant de la prise de vue cinématographique. Soit exactement le contraire de ce que nous fait accroire aujourd’hui le discours de la maîtrise totale des images, reconstituant l’intégrité d’un passé dont on sait pourtant la dimension tragiquement fantomatique.

Comme l’indique le résumé de l’ouvrage [4], on trouve à chaque fois, au cœur de ces situations dramatiques, des hommes qui filment, des hommes (et des femmes) filmés, des hommes qui attendent quelque chose de ces images et le moment singulier de la prise de vue permet d’entrevoir l’univers mental de ceux qui filmèrent, d’interroger leurs gestes et leurs choix. Ces images interrogent aussi la place de l’art au cœur de la barbarie et la capacité du cinéma à devenir un instrument de libération ou de résistance.

Par ailleurs, il existe des films de fiction qui ont, eux, une véritable exigence politique et esthétique du Didacteur (Chaplin, 1940) à La vie est belle (Roberto Begnini, 1998) en passant par To Be or Not to Be (Ernest Lubitsch, 1942) ou La Liste de Schindler (Steven Spielberg, 1993),  et même Inglourious Basterds (Quentin Tarantino, 2009). Comme l’indiquait en 2011 Matthias Steinle [5] :

« Ces films, au moins, n’entretiennent pas le mythe du Führer; ils cherchent à l’arrêter. En voyant Inglorious Basterds, les jeunes comprennent au moins que le nazisme, c’est mal ! Reste juste à leur expliquer qu’Hitler n’est pas mort dans un cinéma.»

In fine, la représentation de ces événements nous concerne tous et l’intervention d’une historienne sur ce terrain nous le rappelle fort à propos. Il s’agit de ne pas oublier. Véritablement.

La référence de l’ouvrage de Lindeperg :

Sylvie Lindeperg (2013). La Voie des images. Quatre histoires de tournage au printemps-été 1944. Paris : Verdier,  » Histoire « , 280 p.

Lyonel Kaufmann, Professeur formateur, Didactique de l’Histoire, Haute école pédagogique du canton de Vaud, Lausanne (Suisse)

Référence de l’article du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). Filmer la guerre et la Shoah : une exigence politique et esthétique. Le Café pédagogique, No 140, février

Notes

[1] La Rafle : au revoir les enfants, bonjour Monsieur le Président :
http://bit.ly/aiyJur

[2] 2009 Apocalypse : au delà des prouesse techniques est-ce de l’histoire ? Le Café pédagogique, No 105, septembre (http://bit.ly/1aBerP) et  2011 : L’enquête historique à l’âge d’Apocalypse. Le Café pédagogique, no 127 (http://bit.ly/vSYzGj)

[3] Le Monde des Livres, réservés aux abonnés :
http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/02/01/filmer-la[…]

[4] Résumé de l’ouvrage :
http://www.editions-verdier.fr/v3/oeuv[…]

[5] “Apocalypse Hitler”, une impression de déjà-vu, Télérama
http://television.telerama.fr/television/apo[…]

Classé sous :Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Histoire & Mémoire : Les Filles du Roy – «Nous ne serions pas là sans elles»

6 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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Photo : Luc Allaire
Quelques-unes des figurantes qui personnifient les 36 femmes du premier contingent des Filles du Roy. Elles étaient à Paris en juin (ci-dessus) au début d’un périple qui les mènera à Québec le 7 août.

«36 Filles du Roy» débarqueront à Québec le 7 août prochain pour commémorer l’arrivée du premier contingent arrivé en 1663. Elles viennent de plusieurs régions du Québec et même de France. Elles ont entre 19 et 69 ans. Arrivant sur le voilier L’Aigle d’or, ces 36 figurantes seront les invitées d’honneur des Fêtes de la Nouvelle-France à Québec.
Dans «Le Devoir», le généalogiste Hubert Charbonneau, de l’Université de Montréal précise

« Aujourd’hui, presque tous les Canadiens français de souche ont une fille du Roy parmi leurs ancêtres ».

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[Les Filles du roi] © Eleanor Fortescue Brickdale / BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES Canada / C-020126
Mais il en aurait fallu dix fois plus.

« Comparée à l’Angleterre, davantage tournée vers les océans, la France, grande puissance continentale, n’a pas eu une vision transatlantique ».

Si Catherine Duchamp aura 18 enfants, d’autres comme Marie Vaquet n’en auront aucun. Au bout de deux générations, elles auront en moyenne 30 petits-enfants, a calculé Charbonneau.
Parmi les descendants des Filles du Roy, on trouve même l’ancienne secrétaire d’État des États-Unis Hillary Clinton, descendante de Madeleine Niel, Catherine Paulo et Madeleine Plouard. Comme quoi, les Filles du Roy ont marqué l’Amérique bien au-delà du Québec.

L’article du Devoir : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/384440/nous-ne-serions-pas-la-sans-elles

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, sur le web

Chronique de l'été : Obama, Lincoln & Django unchained : « notre voyage n’est pas terminé ».

6 août 2013 by Lyonel Kaufmann

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Je mets à profit la pause estivale pour publier en ce mois d’août mes chroniques mensuelles du Café pédagogique. En janvier 2013, Obama, Lincoln et Django Unchained interrogaient le rapport de  la société américaine à son histoire et à son présent. Bonne lecture.

Dans la relecture de l’histoire américaine des 19e et 20e siècles, il ne fait aucun doute que l’élection de Barack Obama en 2008 et sa réélection en 2012 jouent un rôle important, plus particulièrement concernant les rapports raciaux :

« Mon beau-père enseigne l’histoire des Noirs en Amérique, je connais ces sujets. Parlez à une personne noire de plus de 60 ans et elle vous dira que le mot nègre n’avait rien de rare en Amérique il n’y a pas si longtemps. L’esclavage est un sujet très sensible, on en a peur. Autant Inglourious Basterds pouvait donner l’impression aux Américains de se dérouler dans une terre lointaine, autant Django Unchained nous met le nez dans le problème. L’arrivée au pouvoir de Barack Obama a montré que ce pays pouvait avancer, mais n’a pas effacé le racisme d’un coup. Dans le Sud, certains journaux n’ont pas mis la photo du Président en une lors de sa première élection en 2008. » [1]

Cette situation est encore renforcée par deux autres éléments importants. En premier lieu, la comparaison faite dès 2008 entre Barack Obama et Abraham Lincoln. En effet, dans ses différents discours, Lincoln figure en première ligne avec Marin Luther King, Kennedy et Roosevelt [2]. En second lieu, il y a les différentes commémorations autour de décisions prises par ce même Lincoln en 1862-1863. C’est ainsi que le 21 janvier dernier, on commémorait les 150 ans de la proclamation de Lincoln abolissant l’esclavage [3] alors que, le 16 avril 2012, il s’agissait de la signature par ce même Lincoln de la loi d’émancipation.[4]

Avec les sorties rapprochées des films de Spielberg (Lincoln) et de Tarantino (Django Unchained), c’est deux manières différentes, mais traditionnelles de traiter de l’histoire américaine au cinéma, qui nous sont proposées. Elles se complètent plutôt qu’elles ne s’affrontent. Par ailleurs, l’histoire au cinéma nous rappelle que l’histoire est la réactualisation du passé avec les lunettes et les questionnements du présent. Toute histoire est contemporaine.

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Lincoln est une figure présente dans plus de 25 films hollywoodiens. Paradoxalement, avant Spielberg, aucun film n’avait osé le montrer dans son travail de Président des États-Unis. Sans flash-back, le film de Spielberg se concentre sur une époque-clé, en 1865, soit la lutte du président américain pour faire voter à la Chambre des représentants le 13e amendement de la Constitution autorisant l’abolition de l’esclavage. En se concentrant sur un court laps de temps, le film plonge profondément dans la personnalité de Lincoln, ses tactiques politiques et sa relation avec son cabinet et avec sa famille.

Sur son exactitude historique, le film a fait débat aux États-Unis. [5] Cependant, pour James McPherson, spécialiste de la Guerre de Sécession, les précédents films sur Lincoln avaient tendance à le présenter sous les traits d’un personnage romantique ou ceux d’un personnage mythique. Spielberg nous le présente maigre et épuisé  au plus près de la réalité. Le film présente aussi son discours, voire la manière dont il construit ce qu’aujourd’hui on appellerait son « storytelling ». En conséquence, McPherson déclare qu’il considère le « Lincoln » de Spielberg comme étant la représentation de ce personnage la plus exacte à l’écran, qui lui a été donné de voir. [6] Pour sa part, Ronald White, auteur de A. Lincoln : A Biography, résume le sentiment général des historiens[7] :

« Le noyau dramatique de ces quatre mois remarquables sur les démarches pour faire adopter le 13e amendement est vrai. Est-ce que chaque mot est vrai ? Non Est-ce que Lincoln a dit : « And to unborn generations .. .» ? Non, mais ce n’est pas un documentaire. Je pense donc que l’équilibre délicat entre l’histoire et l’art dramatique fonctionne bien. »

Mais, avec ce film, c’est toute la récente campagne électorale, où Barack Obama a dû faire face à l’opposition la plus raciste et réactionnaire depuis très longtemps, qu’on retrouve dans le film et sa perspective historique. On songe aussi au chemin parcouru depuis l’abolition de l’esclavage, avec un président noir à la Maison-Blanche. En outre, assassiné comme John F. Kennedy, Abraham Lincoln préfigure, par son destin, les tensions entre progressistes-réactionnaires. Ces tensions sont toujours vivaces au sein de la société américaine.  [8] 

Sous cet angle, le «Lincoln» de Spielberg est un film politique et, pour David Thomson, dans The New Republic

«Lincoln est un film particulièrement important afin que la deuxième administration Obama se rende compte qu’il n’y a pas de paix pour les élus.» [9]

Au final, le film de Spielberg participe à une meilleure compréhension historique pour le passé et politique pour le présent des États-Unis.

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Pour sa part, « Django Unchained » de Tarantino rend homage au western-spaghetti et à la culture populaire. Or, comme l’indique Hendrik Hertberg, dans The New Yorker [10]

« La grande majorité des évocations hollywoodiennes du passé américain ont été des Westerns soit des films d’aventures et d’évasion fixés à une époque vague plus ou moins identifiable entre les années 1870 et 1880, dans une région vague semi-désertique ou montagneuse, située quelque part entre le Mississippi et les Rocheuses, et d’une économie basée sur l’élevage, les salons et le banditisme. »

Pour lui, les Westerns manquent de contexte politique, social et historique. Pour Cobb, professeur d’histoire et également dans The New Yorker,  «Django ne s’attaque pas à l’histoire» mais «à cette mythologie que nous prenons pour l’histoire». [11]

En même temps, après « Inglourious Basterds », qui racontait la lutte sanglante de soldats et résistants juifs contre l’occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale, Quentin Tarantino s’attaque maintenant au Sud esclavagiste. Avec son esthétisme kitsch postmoderne et son éloge de la culture populaire, Django Unchained, comme  Inglourious Basterds, a toutes les chances de séduire le public jeune. Et d’effrayer les enseignants d’histoire.

Pourtant, situé en 1858, le film nous propose un épisode d’anthologie et décalé sur le Ku Klux Klan, fondé lui en 1865. Qu’importe ce qui, à première vue, ressemble à une erreur historique, car le film de Tarantino lui aussi réactualise le passé avec les lunettes du présent. Et le côté petits-blancs de la scène, où des citoyens partis chasser Django et son protecteur, King Schultz, débattent de l’utilité de porter une cagoule blanche lors de leur attaque, nous offre un raccourci entre 1858 et le mouvement raciste et réactionnaire du Tea Party de 2012. Par cette uchronie, tant le Ku Klux Klan que le Tea Party ne trouvent ainsi pas leur place dans l’histoire. Ils sont dynamités — et donc emportés par le souffle de l’histoire — comme le seront, à la fin du film, l’Américain moyen particulièrement stupide interprété par Tarantino lui-même, puis, avec ses propriétaires, le domaine esclavagiste de Calvin Candie.

De plus, sans ambiguïté, le film dénonce l’horreur qu’a été l’esclavagisme et montre crûment le traitement infligé aux noirs : combat de “mandingos”, esclave donné au chien comme repas ou encore Django contraint de maltraiter ses semblables pour se rapprocher de Calvin Candie. Comme l’indique Jamie Foxx [12] :

« C’est toujours important de rafraîchir la mémoire des uns et des autres. Pas mal de jeunes Noirs n’ont pas conscience de l’importance de l’esclavage et de ses conséquences encore aujourd’hui. Ces événements horribles qui se sont déroulés durant plus de deux siècles ont laissé des traces. J’appelle cela les résidus de l’esclavage. »

Et, dans son discours, aux forts accents progressistes, prononcé lors de sa deuxième cérémonie d’investiture, Barack Obama [13] en conclut que « Notre voyage n’est pas terminé. ».

Lyonel Kaufmann, Professeur formateur,

Didactique de l’Histoire, Haute école pédagogique du canton de Vaud, Lausanne (Suisse)

Référence au Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). La Chronique : Obama, Lincoln & Django unchained : « notre voyage n’est pas terminé ». Le Café pédagogique, No 139, janvier

Notes

[1] Interview de Jamie Foxx, acteur principal de « Django Unchained » :

http://www.lesinrocks.com/2013/01/17/cinema/jamie-foxx-laffranchi-11341391/

[2] « An American Dream » : Obama et l’histoire : https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2008/11/05/an-american-dream-obama-et-lhistoire/

[3] 1er janvier 2013 : 150 ans de la proclamation de Lincoln abolissant l’esclavage :

https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2013/01/01/1er-janvier-2013-150-ans-de-la-proclamation-de-lincoln-abolissant-lesclavage/

[4] 16 avril 1862 : Lincoln signe la loi d’émancipation :

https://lyonelkaufmann.ch/histoire/2012/04/16/16-avril-1862-lincoln-signe-la-loi-demancipation/

[5] Pour une liste d’articles sur le sujet, on consultera la sélection d’articles proposée par History News network : Is « Lincoln » the Movie Historically Accurate? http://hnn.us/articles/lincoln-movie-historically-accurate

[6] Is « Lincoln » the real deal? Los Angeles Times :http://www.latimes.com/entertainment/movies/moviesnow/la-et-mn-1128-lincoln-history-20121128,0,5620831.story

[7] We Ask A Historian: Just How Accurate Is ‘Lincoln’? http://www.wbur.org/npr/165671751/we-ask-a-historian-just-how-accurate-is-lincoln

[8] Lincoln enfermé dans son histoire | Le Devoir :http://www.ledevoir.com/culture/cinema/364055/lincoln-enferme-dans-son-histoire

[9] http://www.tnr.com/article/books-and-arts/110113/spielbergs-lincoln-film-our-political-moment#

[10] http://www.newyorker.com/online/blogs/hendrikhertzberg/2012/12/what-steven-spielbergs-lincoln-got-wrong-and-what-it-got-right.html

[11] http://www.newyorker.com/online/blogs/culture/2013/01/how-accurate-is-quentin-tarantinos-portrayal-of-slavery-in-django-unchained.html?mobify=0

[12] Jamie Foxx : http://www.lesinrocks.com/2013/01/17/cinema/jamie-foxx-laffranchi-11341391/

[13] La vidéo de l’événement : http://blogues.lapresse.ca/hetu/2013/01/21/obama-«notre-voyage-nest-pas-termine»/

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