Mais en ce cas, pourquoi ne pas proposer plutôt un enseignement des images ou des études visuelles, plutôt que des arts? Les élèves sont-ils “submergés” d’œuvres d’art qu’il y aurait une nécessité urgente à expliquer? Nul ne l’a prétendu. Au contraire, il était frappant de constater que presque aucune œuvre d’art n’a été citée par les participants. La seule œuvre mobilisée de manière autre qu’allusive aura été la célèbre photo par Nick Ut de la petite vietnamienne fuyant nue (pour répéter la fable médiatique répandue qui veut que cette image ait “contribué à arrêter la guerre”, voir ci-dessus). Une image du photojournalisme, mal analysée, pour justifier l’enseignement de l’histoire des arts semblait une mauvaise plaisanterie plutôt qu’une justification convaincante.
Nouvelles de l'histoire
Revue de presse : Des outils pour contrer le plagiat | Portail du soutien à la pédagogie universitaire
Comment favoriser la création de contenu original par les étudiants? Comment s’assurer que les textes qu’ils remettent sont bien de leur cru? Dans la carte ci-dessous, nous avons regroupé différentes ressources pour vous aider à répondre à ces questions: exemples de règlements, articles sur le sujet, guides pour les enseignants. Vous y trouverez également le rapport du Groupe de travail sur le plagiat électronique présenté au Sous-comité sur la pédagogie et les TIC de la CREPUQ en décembre 2011, Les logiciels de détection de similitudes: une solution au plagiat électronique?
Des outils pour contrer le plagiat | Portail du soutien à la pédagogie universitaire
Où j'ai laissé mon âme | K-classroom
Où j’ai laissé mon âme entrelace subtilement deux points de vue contraires. D’un côté, celui du lieutenant Andreani. Ce résistant de la première heure, enrôlé dans les FFL, combattant en 1945 sur les marges de l’Est puis en Allemagne, est largué bien années plus tard dans le ciel de Diên Biên Phu. Rescapé de la bataille et d’une longue détention mais humilié par la défaite, il traque, interroge et élimine les combattants de l’ALN algérien avec une terrible efficacité en 1957. Face à lui, son supérieur, le capitaine Degorce, un ancien résistant torturé et déporté à Buchenwald, engagé dans l’Armée d’après-guerre, moins par passion que par devoir envers la patrie. Le jeune gradé traumatisé va peu à peu revivre sa terrible expérience de jeunesse lors d’une longue captivité dans les camps de rééducation du Viêt Minh puis durant la guerre de renseignements qu’il mène à Alger dans la fictive villa Saint-Eugène, en utilisant des méthodes similaires à celles pratiquées par la Gestapo.
Jérôme Ferrari (2010). Où j’ai laissé mon âme, Paris : Actes Sud.
Lire le compte-rendu complet : K-classroom: Où j’ai laissé mon âme..
Auschwitz, symbole de «l’holocauste-tourisme» | Marianne

Bundesarchiv, B 285 Bild-04413 / Stanislaw Mucha / CC-BY-SA
Le camp d’Auschwitz, en Pologne, serait-il devenu le parfait contre-exemple du travail de mémoire ? C’est ce que soutient Gilbert Casasus, professeur en études européennes, qui met en cause un système de visites guidées où superficiel et compassion dominent, au détriment de l’histoire et de l’information.
Après plus de deux heures de visite, votre patience atteint ses limites. Vous êtes excédé par ce langage officiel, par cette présentation qui omet même d’évoquer l’armée soviétique au profit de la seule armée russe. Alors, vous passez vous-même à l’offensive. Surpris par le nombre de villages ou bourgades environnantes, vous osez poser la question qui fâche, à savoir celle de l’attitude de la population locale durant le Seconde Guerre mondiale. Subitement, le ton monte d’un cran et vous avez droit à la remarque suivante : « que vouliez-vous qu’ils fassent » ? Sur quoi, poli, vous répondez : « donner des informations à la résistance ». Fusillé du regard, on vous rétorque alors un cinglant : « vous avez un autre exemple » !
Pourtant d’autres démarches sont elles exemplaires pour Gilbert Cassus. Il cite à ce propos le travail réalisé par Volkhard Knigge et son équipe sur les lieux du mémorial de Buchenwald ainsi que l’excellent musée consacré à Oskar Schindler sur le terrain même de son ancienne usine par la ville de Cracovie.
Cela doit interroger les enseignants qui souhaitent réaliser un voyage d’études sur de tels lieux comme sur le risque de la compassion et du superficiel d’un tel enseignement.
via Auschwitz, symbole de «l’holocauste-tourisme».
Gilbert Casasus est professeur en études européennes à l’Université de Fribourg, en Suisse.
Auschwitz, symbole de «l’holocauste-tourisme» | Marianne

Bundesarchiv, B 285 Bild-04413 / Stanislaw Mucha / CC-BY-SA
Le camp d’Auschwitz, en Pologne, serait-il devenu le parfait contre-exemple du travail de mémoire ? C’est ce que soutient Gilbert Casasus, professeur en études européennes, qui met en cause un système de visites guidées où superficiel et compassion dominent, au détriment de l’histoire et de l’information.
Après plus de deux heures de visite, votre patience atteint ses limites. Vous êtes excédé par ce langage officiel, par cette présentation qui omet même d’évoquer l’armée soviétique au profit de la seule armée russe. Alors, vous passez vous-même à l’offensive. Surpris par le nombre de villages ou bourgades environnantes, vous osez poser la question qui fâche, à savoir celle de l’attitude de la population locale durant le Seconde Guerre mondiale. Subitement, le ton monte d’un cran et vous avez droit à la remarque suivante : « que vouliez-vous qu’ils fassent » ? Sur quoi, poli, vous répondez : « donner des informations à la résistance ». Fusillé du regard, on vous rétorque alors un cinglant : « vous avez un autre exemple » !
Pourtant d’autres démarches sont elles exemplaires pour Gilbert Cassus. Il cite à ce propos le travail réalisé par Volkhard Knigge et son équipe sur les lieux du mémorial de Buchenwald ainsi que l’excellent musée consacré à Oskar Schindler sur le terrain même de son ancienne usine par la ville de Cracovie.
Cela doit interroger les enseignants qui souhaitent réaliser un voyage d’études sur de tels lieux comme sur le risque de la compassion et du superficiel d’un tel enseignement.
via Auschwitz, symbole de «l’holocauste-tourisme».
Gilbert Casasus est professeur en études européennes à l’Université de Fribourg, en Suisse.
Mémoire scolaire de l'Holocauste dans le monde | Histoire, Mémoire et Société
Si l’Unesco vient officiellement d’annoncer la mise en place d’un projet d’étude sur l’enseignement de l’Holocaustes dans le monde, certaines orientations de ce projet interrogent Mickaël Bertrand pour que celui-ci atteigne véritablement son objectif.
Ainsi donc, le jeudi 23 août 2012, l’UNESCO a officiellement annoncé la mise en place d’un projet d’étude sur l’enseignement de l’Holocauste dans le monde. Le projet vise essentiellement à dresser une cartographie mondiale non seulement des programmes, mais aussi des manuels scolaires sur cette question. Les résultats permettront ainsi d’obtenir des conclusions quantitatives (Quels sont les pays dans lesquels on enseigne l’Holocauste ? Ces pays ont-ils des points communs culturels, religieux, politique, etc. ?) et qualitatives (Enseigne-t-on l’Holocauste de la même façon en France, aux Etats-Unis et en Russie par exemple).
Cependant pour Mickaël Bertrand, le choix du terme « Holocauste » dans la communication officielle du projet n’est pas sans poser problème. Il est notamment révélateur, selon lui, d’une d’une forte prévalence des valeurs et pratiques occidentales dans le cadre d’une organisation internationale censée valoriser le dialogue entre les cultures. En effet, « Holocauste » renvoie à la dénomination qui s’est imposée aux États-Unis.
Le choix d’un terme plus neutre tel celui de « génocide » ne serait-il pas préférable en la matière?
En définitive, pour Mickaël Bertrand
Le nouveau projet initié par l’UNESCO est donc très intéressant au sens où il va permettre de dresser une cartographie mondiale utile de l’enseignement du génocide des Juifs d’Europe. Il conviendrait cependant que cette organisation internationale nuance sa volonté de promotion de cet évènement historique qui risque d’être interprété comme une imposition des valeurs occidentales à l’échelle mondiale.
A suivre…
Sources :
Revue de presse : 1937 – Un été en Allemagne nazie | Arte (vidéos)
Été 1937. Julien Bryan obtient une permission spéciale pour parcourir l’Allemagne et filmer ce qu’il s’y passe. Il veut montrer aux Américains la réalité du régime. Deux mois durant, il filme un peu tout sans a priori dans un style aux antipodes de celui de Leni Riefenstahl. S’il n’a pas l’autorisation de tourner partout, il réussit néanmoins à capter ici et là des scènes sur le vif qui ne sont guère à l’avantage des dignitaires nazis. Il fera sortir clandestinement sa pellicule et la société de production américaine « March of Time » en diffusera quelques minutes lors d’un JT en 1938, le diffusera aux Etats-Unis sous le titre de « Inside Nazi Germany 1938 », en utilisant des images tournées par Julien Bryan et de nombreuses scènes « reconstituées », dès le 21 janvier 1938, dans les salles de cinéma (ciné-journal). Il s’agissait alors de mettre en accusation le régime d’Hitler. La quasi-totalité des bobines 35 mm étant restées intactes, elles ont été adaptées à la HD pour ce documentaire, réalisé par Michael Klopf. On doit la bande son au compositeur Irmin Schmidt du groupe Can, une musique aux accents funèbres inspirée par un chant de la guerre de Trente Ans.
1937 – Un été en Allemagne nazie | Arte (vidéos)
En savoir plus sur Julien Bryan :
- Julien Bryan (Wikipédia) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Bryan
- Julien Bryan sur l’Holocaust Encyclopedia (anglais) : http://www.ushmm.org/wlc/en/article.php?ModuleId=10007829
- Galerie de films – Holocaust Encyclopedia : http://www.ushmm.org/research/collections/highlights/bryan/video/
Suivant les pays, vous ne pourrez pas visionner cette vidéo. Le cas échéant, un logiciel comme Hide My Ass! Pro VPN (mac) vous sortira d’affaire !
Revue de presse : La vraie histoire des «Bienveillantes» | Bibliobs
On les appelait les Einsatzgruppen. Souvent dirigés par des intellectuels, ils assassinèrent plus de 1,5 million de juifs entre 1941 et 1942. Michaël Prazan et Christian Ingrao ont étudié ces commandos dont Jonathan Littell a tiré, en 2006, son roman fleuve
Revue de presse : FAQs for a Skeptic on Technology | Larry Cuban
Dans son dernier billet, Larry Cuban répond aux principales questions qu’on lui pose sur ses raisons d’être un sceptique relativement à l’emploi des technologies dans l’enseignement.
Cet article est aussi un bon moyen pour prendre connaissance de ses principaux travaux en la matière depuis les années 1980. D’autant que l’article est très synthétique et clair tout en présentant ceux-ci du point d e vue de l’auteur lui-même.
Cependant, il revient plus particulièrement sur les raisons de ses réserves à l’égard des technologies à l’école, des discours les promouvant et sur leurs capacités à changer les pratiques et l’institution scolaire.
Il profite donc de ce billet pour répondre aux questions qui lui sont régulièrement posée concernant ce scepticisme technologique. A l’une de ces questions, il en profite d’ailleurs de préciser qu’il est un utilisateur régulier de celles-ci — il possède aujourd’hui un ordinateur de bureau, un ordinateur portable, un iPad et un iPhone — tant pour son usage propre que dans son enseignement depuis les années 1950… à l’exception de PowerPoint.
Le passage suivant résume le mieux, à mon avis, ses réserves à l’égard des technologies éducatives :
«the enormous amount of money spent on new technologies without much evidence of their efficacy on teaching and learning means that other options such as investing in more teachers and their professional development are lost. That is inefficient and ineffective policymaking.»
Rappelons, en outre, que Larry Cuban est un enseignant progressiste. Il n’est pas un conservateur en manière éducative, bien au contraire. En 1984, il a publié un livre important intitulé «How Teachers Taught: Constancy and Change in American Classrooms, 1890-1980.» Et comme il le dit lui-même :
«In that book, I tracked the repeated (and failed) efforts of progressive reformers over a century to change classroom practice in urban, suburban, and rural classrooms from teacher-centered to student-centered lessons. […]. The idea that reforming teaching was linked to the introduction of new technologies intrigued me. »
De How Teacher Thaught (1984) à Oversold and Underused: Computers in Classrooms (2001), le grand mérite des travaux de Cuban est d’avoir systématiquement observé non pas les discours sur les pratiques, mais les réalités de celle-ci dans les classes avec ou sans ordinateurs. Ces travaux nous interrogent tant sur la manière de faire évoluer les pratiques des enseignants que sur celle d’intégrer véritablement et durablement les technologies à l’école au-delà de l’effet «Canada dry». ((Ca a la couleur de la technologie, le goût de la technologie utilisée à l’école, mais cela n’en est pas au-delà du colifichet.))
A lire donc : FAQs for a Skeptic on Technology | Larry Cuban
Grippe espagnole : La faute aux bolcheviks!
Dans le cadre de son jubilé du 250e anniversaire, le journal lausannois 24 Heures offre en 2012 tous les jours une page d’histoire de la vie des Vaudois. Dans son édition du jour, nous en sommes à 1919 et à la grippe espagnole.
On y apprend que, comme les autres nations, la Suisse a été frappée par deux vagues entre juillet 1918 et juin 1919. Deux millions de personnes furent infectées, provoquant 24 449 décès (contre moins de 1000 pour les épidémies saisonnières «normales»). Soit 0,62% de la population suisse de 1918, ce qui est considéré comme la pire catastrophe démographique du siècle.
Mais surtout que les journaux de l’époque jetèrent la pierre aux «bolcheviks» et les désignèrent comme les principaux responsables de l’épidémie :
En Suisse, l’épidémie de grippe éclate alors que le pays est en proie à une extrême tension sociale, qui culmine avec la grève générale de novembre 1918. Pour maintenir l’ordre, le Conseil fédéral mobilise la troupe. Le virus trouve un terrain idéal dans des cantonnements aux conditions sanitaires déplorables.
Les journaux s’en prennent aux syndicats, accusés d’être responsables de l’appel sous les drapeaux de soldats qui tombent comme des mouches.
«MM. les bolcheviks, qui ne reculeront devant aucun moyen, savaient pertinemment qu’une mobilisation rapide de l’armée servirait leur cause», lit-on dans la Gazette de Lausanne du 27 novembre 1918. Le Conseil fédéral, lui, estime alors que «le soldat mort de la grippe doit être assimilé au soldat succombant sous le feu de l’ennemi».
L’anticommunisme (et au-delà) en Suisse allait avoir de beaux jours devant lui. En effet, présentée comme une tentative révolutionnaire, la grève générale servit pendant plusieurs décennies à dénigrer la gauche. C’est seulement après le jubilé de 1968 que le public prit connaissance des études historiques qui, entamées dès les années 1950, disculpaient largement ses dirigeants.
Cependant, la grève générale eut des conséquences très diverses, allant des mesures de répression à l’adoption de réformes. Pour une partie de la classe ouvrière, les conditions de travail se détériorèrent. En même temps, les salariés obtiennent une réduction massive du temps de travail en 1919 déjà (semaine de 48 heures). La justice militaire mit en accusation plus de 3500 personnes dont 147 furent condamnées.
On considère également qu’elle joua un rôle dans l’élaboration de la «Paix du travail» ou la création de l’AVS.
L’expérience de la grève générale compta pour beaucoup dans la mise en place, dès le début de la Deuxième Guerre mondiale, d’une collaboration des associations ouvrières à l’organisation de l’économie de guerre et dans la priorité accordée aux questions de distribution des ressources. Elle fut aussi à la base des conventions collectives conclues déjà avant la fin de la guerre et du tournant pris à la même époque dans la politique sociale avec la création de l’AVS.
Article du Dictionnaire Historique Suisse (DHS) sur la grève générale
Sur la grève générale de 1918 : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F16533.php
Sur l’anticommunisme en Suisse : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F27836.php
Sur la Paix du travail : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F16535.php

