• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

39-45

Du Sang dans la clairière, une nouvelle façon de présenter la trajectoire du groupe Manouchian en BD – Cases d’histoire

5 décembre 2023 by Lyonel Kaufmann

21 février 1944, Marcel Rajman meurt fusillé par les Allemands en compagnie de ses camarades du groupe Manouchian. Résistants recherchés par les polices allemandes et françaises, ces hommes et ces femmes n’ont cessé de harceler les forces d’occupation depuis 1942. L’histoire n’est pas inédite en bande dessinée, mais avec Du Sang dans la clairière, Tal Bruttmann et Antoine Grande apportent un regard d’historien et nous entrainent dans une réflexion intéressante sur ce que peut être la BD historique.

A noter qu’en 2014, Le Lombard a publié l’excellent Vivre à en mourir de Jeanne Puchol et Laurent Galandon, qui développe peu ou prou la même histoire.

Concernant le dessin, Cases d’histoire note que celui-ci est inhabituel pour une bd historienne :

Très cartoonesque, il ne cherche par la réalité objective, mais la vraisemblance.

Concernant les auteurs, Cases d’histoire note aussi leurs singularités

A la différence de beaucoup d’historiens qui s’essaient au scénario, Antoine Grande, directeur du musée départemental de la Résistance et de la Déportation de la Haute-Garonne, et Tal Bruttmann, spécialiste du nazisme et de l’histoire de l’extermination des juifs d’Europe, ont choisi de rester loin de la BD historienne. Pas de dialogues explicatifs à rallonge mais un naturalisme qui rend les résistants très humains et proches du lecteur. Ce ne sont pas des objets d’Histoire mais les personnages d’une histoire. A la suite du dessin d’Efix, ils savent se faire discrets et n’insistent ni sur les détails, de décor, d’armes ou d’uniformes, ni sur les citations iconographiques trop voyantes. L’intrigue est assez forte pour tenir toute seule.

Pour Cases d’histoire

Traditionnellement, les auteurs cherchent à dessiner au plus près de la réalité, mais ces cases démontrent que c’est l’histoire, au sens du romanesque, et son écriture qui fait la réalité (historique) d’une bande dessinée historique.

blank
blank
blank

(c) Efix, Tal Bruttmann et Antoine Grande. Éditions Ouest France

Ainsi, à propos de la rafle du Vel d’Hiv du 16 juillet 1942 figurant dans l’album, Cases d’histoire souligne à propos du dessin et de la qualité de l’écriture du scénario :

Encore une fois, la qualité d’écriture permet aux auteurs de raconter ce qui se passe en quelques pages. Le dessin d’Efix donne là toute sa force. Les bâtons blancs, inquiétants, qui brillent dans la nuit, les silhouettes noires des policiers, suffisent à indiquer terreur et importance de l’opération. Les yeux blancs écarquillés des victimes disent toute la peur et le désespoir de ces familles. Le dessin “cartoonesque” est aussi capable de communiquer l’horreur.

Pour Cases d’histoire, Du Sang dans la clairière « peut servir d’exemple à beaucoup de bandes dessinées historiques ».

Lire l’article de Cases d’histoire : https://casesdhistoire.com/du-sang-dans-la-clairiere-une-nouvelle-facon-de-presenter-la-trajectoire-du-groupe-manouchian-en-bd/

*Du sang dans la clairière – Mont Valérien 1941-1944*. Tal Bruttmann et Antoine Grande (scénario). Efix (dessin, couleurs). Éditions Ouest France. 90 pages. 19,90 euros. Cet album est réalisé sous l’égide du Mémorial du Mont Valérien.

Classé sous :histodons, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications Balisé avec :39-45, BandeDessinée, France, Histoire

Des fonds nazis de l’Argentine à la Suisse? | Le Temps

5 mars 2020 by Lyonel Kaufmann

blank

Un chercheur découvre à Buenos Aires une liste de 12 000 anciens sympathisants nazis, dont beaucoup auraient placé de l’argent auprès de la Schweizerische Kreditanstalt, l’ancêtre de Credit suisse, affirme le Centre Simon Wiesenthal

Le siège de la  Schweizerische Kreditanstalt  (SKA) sur la Paradeplatz de Zurich, en 1895. — © DR
Le siège de la  Schweizerische Kreditanstalt  (SKA) sur la Paradeplatz de Zurich, en 1895. — © DR

La découverte est présentée comme totalement inattendue. L’enquêteur Pedro Filipuzzi raconte que, fouillant des documents dans la cave d’un bâtiment de Buenos Aires, il est tombé par hasard sur ce vieux dossier. L’Argentin n’en croyait pas ses yeux: le document, qui reflète la situation de la fin des années 1930, révèle la liste de 12 000 sympathisants locaux que comptait le nazisme, ainsi que de diverses entreprises qui leur sont associées. Or, ces partisans argentins du IIIe Reich auraient versé de grandes sommes d’argent qui ont fini sur un ou plusieurs comptes d’une même banque suisse, la Schweizerische Kreditanstalt, devenue entre-temps Credit Suisse. Sept décennies plus tard, le Centre Simon Wiesenthal réclame ainsi à la banque qu’elle lui donne accès à ses archives pour déterminer les mouvements de ces comptes, dont le centre soupçonne qu’ils «abritaient de l’argent volé aux victimes juives».

Lire la suite : Des fonds nazis de l’Argentine à la Suisse? | Le Temps

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications Balisé avec :39-45, banques, nazisme

Histoire de la publication du Journal d’Hiroshima

22 septembre 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Encore quelques jours, et le 30 septembre 1945 marquera la fin de la rédaction de ce journal. Il reste encore à connaître l’histoire qui mènera à la publication de ce Journal en 1955 aux Etats-Unis, puis dans le monde.

Après la capitulation japonaise, Michihiko Hachiya laissera de côté son Journal, cinq ans durant, puis il acceptera la publication de certains extraits dans la revue de son hôpital, entre 1950 et 1952. Un médecin américain, Warner Wells, en mission pour étudier… les effets secondaires sur les rescapés des explosions atomiques d’Hiroshima, puis le 9 août, de Nagasaki, entreprendra de le traduire et de le faire publier aux Etats-Unis. Le gouvernement américain tentera d’en retarder la diffusion, et le manuscrit passera encore de longs mois dans un tiroir, en Caroline du Nord. Sa parution, en 1955, rencontrera un énorme succès en Amérique, et sera traduit un peu partout à travers le monde. Albin Michel diffusera la version française, la même année. Albert Camus, qui avait été l’un des rares intellectuels, en 1945, à s’insurger contre la bombe d’Hiroshima, et Boris Vian, premier des pourfendeurs d’atomes, dans les années 50, feront une large publicité à ce journal d’un médecin-directeur qui ne fût pas pour rien dans la montée, en Occident, d’un sentiment antinucléaire –que pour sa part, Michihiko Hachiya eut la chance de pouvoir observer jusqu’à sa mort, tardive pour un rescapé d’Hiroshima, en 1980.

Pour prolonger la lecture de ce journal :

  • «Journal d’Hiroshima»: le terrifiant carnet d’après la Bombe (http://www.slate.fr/story/105193/medecin-japonais-hiroshima-journal)
  • Bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bombardementsatomiquesd%27HiroshimaetNagasaki)

Pour relire tous les extraits publiés ici de ce journal : https://lyonelkaufmann.ch/histoire/tag/hiroshima/

« Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 » de Michihiko Hachiya, Simon Duran – http://amzn.eu/h4bnzwL

Lire le début du journal : http://www.tallandier.com/pdf/9791021010772.pdf

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :39-45, Hiroshima

20 septembre 1945 – Les forces d’occupation arrivent à l’hôpital – Journal d’Hiroshima

20 septembre 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Le Dr Hachiya rend compte de sa première rencontre avec un officier des troupes d’occupation qui se présente à l’hôpital.

«Après le déjeuner, je somnolais sur un lit près de la fenêtre lorsque M. Sera accourut en haletant et me murmura tout excité : « Sensei, il y a un officier américain devant l’entrée ! »

Saisi par cette nouvelle, je restai un moment sans voix. Je sentais la peur et la colère qui montaient en moi. Avant que j’eusse retrouvé mes esprits, comme mes sentiments d’hostilité avaient pris le dessus, je m’entendis lui dire d’un ton abrupt : « Sera-san, ignorez-le !

–Sensei, ne dites pas des choses pareilles ! », me répondit-il. Puis, tout à son excitation, il ajouta : « Il attend dans l’entrée. Allez le recevoir, je vous en conjure ! »

Peu à peu, l’hostilité qui m’animait laissa place à la peur. Bientôt, je sus que je n’avais d’autre choix que d’aller recevoir l’officier. J’étais vêtu d’un pantalon et d’une chemise sales et, dans l’état moral qui était le mien, je n’étais guère d’humeur à affronter l’étranger.

L’instant d’après, j’entendis des pas dans l’escalier et l’officier parut. Élégant et digne, il était accompagné d’un garde au teint basané, armé d’un revolver, qui lui servait d’interprète. Je les informai que j’étais le directeur de l’hôpital des Communications et, après avoir croisé leur regard en guise d’accueil, je proposai de faire le tour des salles. L’officier était plus intéressé par les victimes du typhon que par celles de la bombe A. Il savait ce qui s’était produit à Miyajima pendant la tempête et il voulait absolument savoir comment nous nous en étions tirés. Je découvris bientôt que l’interprète ne savait pas vraiment le japonais. Ce que nous nous disions était donc fort mal transmis. Après avoir fait notre tour, tandis que nous nous dirigions vers l’entrée, nous tombâmes sur ma femme. L’officier demanda si elle avait été blessée et je lui dis qu’elle était anémique et avait reçu plusieurs blessures. Je lui retroussai les manches pour lui montrer quelques-unes de ses cicatrices. Là-dessus, il hocha la tête et puis partit.»

« Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 » de Michihiko Hachiya, Simon Duran – http://amzn.eu/h4bnzwL

Lire le début du journal : http://www.tallandier.com/pdf/9791021010772.pdf

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :39-45, Hiroshima

16 septembre 1945 – La première rencontre avec les forces d’occupation – Journal d’Hiroshima

16 septembre 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

A partir de mi-septembre, le nombre de patients diminue à l’hopital. Apprenant qu’il est possible d’apercevoir les troupes d’occupation se rendant à la gare, le Dr. Hachiya s’y rend. Le spectacle de la ville le désole, mais l’espoir demeure.

« La ville était infestée de cambrioleurs. Certains d’entre eux apportaient une touche chevaleresque à leurs activités, car ils donnaient ce qu’ils volaient aux pauvres et aux nécessiteux. Mais la plupart vendaient leur butin et faisaient fortune de semaine en semaine. La pénurie de sentinelles rendait le pillage facile. Pendant la guerre, personne n’aurait même songé à voler, et les biens seraient restés intacts en plein champ sans aucun besoin de les faire garder. Maintenant, à moins d’être mis sous clé, plus rien n’était en sécurité.

Cela nous donnait le vertige quand nous songions que nos revenus avaient été taxés à 80 % pendant la guerre afin de fournir à l’armée tout ce matériel. À présent que la guerre était finie, peut-être que les impôts ne resteraient pas si élevés. Aucun d’entre nous ne pensait aux enjeux de la reconstruction. Plus nous parlions entre nous et plus nous devenions philosophes et optimistes. La discussion prit fin tard dans la nuit nous laissant heureux à la pensée qu’une vie meilleure nous attendait, dans un pays pacifique, sans impôts abusifs et sans police militaire pour nous regarder de haut. »

« Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 » de Michihiko Hachiya, Simon Duran – http://amzn.eu/h4bnzwL

Lire le début du journal : http://www.tallandier.com/pdf/9791021010772.pdf

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :39-45, Hiroshima

Dans un recoin de ce monde | Hiroshima (1930-1944)

9 septembre 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Dans un recoin de ce monde (この世界の片隅に, Kono sekai no katasumi ni) est un film japonais réalisé par Sunao Katabuchi, sorti en 2016.

http://youtu.be/0QXboqjWzFA

C’est l’adaptation du manga du même nom de Fumiyo Kōno. Le film se déroule dans les années 1930-1940 à Hiroshima et à Kure au Japon, environ 10 ans avant et après la bombe atomique, mais principalement en 1944-1945. Dans le film, la nature et la culture traditionnelle au Japon sont clairement décrites et contrastées avec les scènes cruelles et irréparables apportées par la guerre. Bien qu’il s’agisse d’un conte fictif, les épisodes et le fond de l’histoire suivent les faits et les incidents réels recherchés par le personnel de production. Dans le film, le paysage perdu de l’Hiroshima avant la guerre, endommagé par le bombardement atomique à Hiroshima, est réactivé avec précision dans les scènes, en suivant les vieilles photos, les documents et les souvenirs des personnes vivantes.

blank

En France,en 2017, l’accueil critique est positif : le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 4,2/5, et des critiques spectateurs à 3,5/5.

blank

Le site du film : https://www.inthiscornermovie.com/fr/

Articles sur le film :

Pour Cases d’histoire : «Ce film animé est un chef d’œuvre d’intelligence et de retenue. Sans porter aucun jugement, Katabuchi raconte la dernière année de la guerre vue à hauteur d’habitants anonymes. Le spectateur connait la fin de l’histoire,  reste l’effroi qui se glisse peu à peu devant la course vers l’abîme qui va bouleverser le destin de ces innocents. Sunao Katabuchi réussit à dépeindre la misère et la souffrance sans faux semblant mais avec une justesse si fine qu’il transmet un récit pratiquement inédit en Europe qu’il faut découvrir sans tarder.»

Pour les Inrocks : «La beauté du film, plus ligne claire que jamais (option miyazakienne), aux personnages d’apparence juvénile (Suzu semble toujours avoir 10 ans), tient à la manière dont Katabuchi intègre le drame de la guerre au quotidien. Réputé pour les intenses recherches documentaires qu’il effectue avant de réaliser ses films, le cinéaste s’attache non seulement à restituer les événements et les lieux exacts, mais il décrit par le menu la vie ordinaire de ses personnages – comme les expédients qui leur permettent de pallier les privations alimentaires. Le résultat est édifiant : même les films en images réelles ne sont jamais aussi précis sur les détails de la vie d’une maisonnée.
[…] Quant à la bombe A qui pulvérise Hiroshima, c’est un peu la cerise infernale sur ce gâteau amer : un épiphénomène au sein d’un plus vaste drame humain. Ce petit chef-d’œuvre de l’anime offre la description la plus complète et vivante d’un microcosme humain dans un lieu précis (le sud du Japon) à une période donnée (entre 1933 et 1945). Sans nul doute le meilleur anime de l’ère post-Miyazaki.»

blank
Une fois mariée, Suzu réside chez sa belle-famille à Kure, à l’époque le plus grand port militaire de l’archipel. Au loin, des navires de guerre japonais. Photo SEPTIÈME FACTORY

Sur Hiroshima, les mangas et les films d’animation japonais, France Infos nous apprend : « Avec Dans un recoin de ce monde, Sunao Katabuchi montre une fois de plus que les dessinateurs japonais sont toujours aussi fascinés par le bombardement d’Hiroshima. Ce bombardement nucléaire a amené le Japon, qui s’était rangé du coté des nazis, à la capitulation. Depuis, il n’arrête pas d’être exploré dans les mangas et les dessins animés. Ainsi, Hayao Miyazaki a consacré son dernier film, Le Vent se lève, à cette guerre. Le manga best seller, Gen d’Hiroshima, racontait la vie d’une famille touchée par la bombe à Hiroshima. Enfin, il y a vingt ans, un autre film avait fait date : Le Tombeau des lucioles. Le dessin animé suivait le destin tragique de deux jeunes frères survivants du bombardement.»

En complément des différents billets publiés ici du Journal d’Hiroshima du Dr. Michihiko Hachiya et le film franco-japonais Lumières d’été de Jean-Gabriel Périot,  Dans un recoin de ce monde offre une vision de la guerre et d’Hiroshima au travers du film d’animation ainsi qu’un voyage dans le monde des mangas, monde proche de nos élèves.

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement, Publications Balisé avec :1939-1945, 39-45, Hiroshima

7 et 8 septembre 1945 – Le Dr Hachiya rédige son rapport – Journal d’Hiroshima

7 septembre 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Le Dr Hachiya s’attèle à mettre en forme les résultats des analyses. Il les rapporte à différents périmètres où les patients se trouvaient au moment de l’explosion et de leur exposition à la bombe. Il fait aussi la découverte d’éléments susceptibles d’avoir protégés les patients : murs en béton, gros arbres notamment.

7 septembre 1945

« Après le déjeuner, je me remis au travail avec vigueur et enthousiasme. Maintenant que j’étais bien lancé, ce travail me paraissait aussi agréable qu’intéressant. Modifiant mes critères de distance, j’établis les périmètres suivants : 500 mètres ou moins, 500 à 1000, 1000 à 2000, 2000 et plus. Du coup, il était plus facile de classer les patients d’après la position qui avait été la leur au moment de leur exposition à la déflagration. Lorsqu’on m’appela pour le dîner, j’avais parcouru cent soixante-dix cas.

Il devint manifeste que le taux de globules blancs diminuait en fonction de la proximité des patients vis-à-vis du centre de l’explosion. J’établis cette relation en premier parce que c’était la plus facile. Ensuite, je confrontai les symptômes à ces mêmes critères de distance, répartissant les cas en deux catégories, selon qu’ils étaient graves ou bénins. »

8 septembre 1945

« D’une façon générale, je constatai que les patients qui s’étaient trouvés au plus près de l’épicentre de l’explosion présentaient les symptômes les plus graves ; de même, plus ils s’en étaient trouvés éloignés, moins ils avaient de symptômes et moins ces derniers étaient graves. Toutefois, il y avait quelques exceptions. Certains patients, exposés assez près de l’épicentre, présentaient des symptômes bénins et un taux normal de globules blancs. En étudiant leur cas individuellement, je trouvai une explication à ce phénomène. Ces patients avaient en fait été protégés par des murs en béton armé, de gros arbres ou d’autres éléments susceptibles de faire écran. »

« Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 » de Michihiko Hachiya, Simon Duran – http://amzn.eu/h4bnzwL

Lire le début du journal : http://www.tallandier.com/pdf/9791021010772.pdf

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :39-45, Hiroshima

31 août 1945 – Le Dr Hachiya fait une nouvelle découverte – Journal d’Hiroshima

31 août 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Le Dr Hachiya fait une nouvelle découverte à la suite d’une observation du Dr Hanaoka. Avec cette découverte, le tableau pathologique de la maladie des rayons commence à prendre forme.

« L’observation du docteur Hanaoka me fit penser à ce que les autopsies avaient révélé. Le défaut de coagulation du sang pouvait fort bien résulter de la diminution du nombre des plaquettes. J’avais hâte d’exposer mes intuitions au docteur Tamagawa.

« Ah vraiment ! s’exclama celui-ci. Eh bien, voilà qui explique tout. Oui, absolument. Voilà pourquoi, même au bout de sept heures, le sang n’est pas coagulé ! »

Un nuage paraissait s’être levé au-dessus du docteur Tamagawa, car il devint aussi loquace et communicatif qu’il s’était montré brutal et laconique jusqu’ici. C’était un peu comme si mes réflexions lui avaient apporté la clef de l’énigme.

(…)

« Nous avions négligé les plaquettes parce qu’elles sont plus difficiles à dénombrer que les globules blancs. Nous savions désormais que tous les éléments nécessaires à la formation du sang étaient impliqués : les globules blancs, les plaquettes et mêmes les globules rouges, puisque nous avions découvert en les étudiant de nombreuses difformités. (…) Le tableau pathologique de la maladie des rayons commençait à prendre forme. »

« Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 » de Michihiko Hachiya, Simon Duran – http://amzn.eu/h4bnzwL

Lire le début du journal : http://www.tallandier.com/pdf/9791021010772.pdf

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :39-45, Hiroshima

26 août 1945 – Avertissement relatif à la maladie des rayons – Journal d’Hiroshima

26 août 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

Devant l’inquiétude et les rumeurs qui se répandent au sein des patients et de leurs proches, le DR Hachiya fait placarder un avertissement en se basant sur les premiers constats résultant des analyses.

AVERTISSEMENT RELATIF À LA MALADIE DES RAYONS HÔPITAL DES COMMUNICATIONS D’HIROSHIMA

1- Aucun taux anormal de globules blancs n’a été observé chez les personnes travaillant dans la ville depuis l’explosion de la bombe A et qui ne se trouvaient pas dans la ville au moment du pika. Aucun taux anormal n’a été trouvé chez les personnes qui se trouvaient au sous-sol du Bureau des téléphones au moment du pika. Les personnes entrant dans cette catégorie sont priées de continuer à travailler normalement.

2- Nous avons constaté que les personnes présentant un taux bas de globules blancs se trouvaient à proximité du centre de l’explosion. Entrent dans cette catégorie : les employés du Bureau des téléphones, ceux du Bureau des télégraphes, ainsi que les membres de leurs services de distribution respectifs. Les taux de globules blancs sont normaux, ou à peine abaissés, chez les personnes qui travaillaient au Bureau des communications lorsque la bombe explosa.

3- Il semble n’y avoir aucune relation entre la gravité des brûlures et l’abaissement du taux de globules blancs.

4- La chute des cheveux n’engage pas nécessairement le pronostic vital.

5- Les personnes présentant un taux bas de globules blancs doivent prendre garde à ne pas se blesser et à ne pas accomplir d’efforts excessifs, car leur capacité de résistance se trouve amoindrie.

6- Les blessés doivent prendre toutes les précautions pour que leurs blessures ne s’infectent pas. Ceux dont les blessures sont déjà infectées doivent recevoir un traitement immédiat pour empêcher que l’infection ne se propage au système sanguin.

D’après des informations communiquées par les autorités de l’université de Tokyo, il semble qu’il n’y ait pas de résidus radioactifs dus à l’uranium.

FIN.

Signé : Michihiko Hachiya, Directeur Hôpital des Communications d’Hiroshima

« Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 » de Michihiko Hachiya, Simon Duran – http://amzn.eu/h4bnzwL

Lire le début du journal : http://www.tallandier.com/pdf/9791021010772.pdf

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :39-45, Hiroshima

22 août 1945 – Les premiers résultats d’examens sanguins – Journal d’Hiroshima

22 août 2017 by Lyonel Kaufmann

blank

En recoupant le niveau de globules blancs avec la localisation des personnes par rapport à l’épicentre de l’explosion, l’équipe médicale sont en mesure d’établir un premier lien entre les deux.

« Après le dîner, les docteurs Katsube et Hanaoka me communiquèrent les résultats des premiers examens sanguins effectués sur nos patients. Comme nous n’avions pas d’électricité, le microscope ne pouvait être utilisé que pendant le jour, et je fus impressionné de constater qu’ils avaient quand même eu le temps d’étudier une cinquantaine de cas.

Le taux de globules blancs chez les personnes exposées dans la zone d’Ushita, à deux ou trois kilomètres de l’épicentre de l’explosion, était compris entre 3000 et 4000. Ceux qui avaient été exposés plus près de l’épicentre, et qui étaient moins nombreux, présentaient un taux d’environ 1000. Les patients gravement malades présentaient un taux inférieur à ce chiffre. Plus ils s’étaient trouvés proches de l’épicentre, plus leur taux de globules blancs était bas.

Si nous pouvions examiner le sang de plusieurs centaines de personnes, alors nous serions en mesure d’établir un lien entre la distance vis-à-vis de l’épicentre et le taux de globules blancs. »

« Journal d’Hiroshima, 6 Août – 30 Septembre 1945 » de Michihiko Hachiya, Simon Duran – http://amzn.eu/h4bnzwL

Lire le début du journal : http://www.tallandier.com/pdf/9791021010772.pdf

Classé sous :Nouvelles de l'histoire Balisé avec :39-45, Hiroshima

  • Page 1
  • Page 2
  • Page 3
  • Pages provisoires omises …
  • Page 8
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

blank

Utiliser la littérature jeunesse pour aborder les sujets sensibles en histoire : récit de pratique autour de la Shoah | Histoire Engagée

17 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pour Mathieu Mercier, enseignant d’histoire et de géographie à l’École secondaire de Rivière-du-Loup, collaborateur au Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social, enseigner l’Holocauste au secondaire est à la fois un défi et une nécessité : défi, parce que le sujet évoque des horreurs indescriptibles et des récits traumatiques qui peuvent heurter les élèves; […]

blank

ChatGPT à l’école : entre tabou et encouragement, le dialogue compliqué entre professeurs et élèves | Le Monde

12 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décryptage. Une minorité d’enseignants s’abstient de parler d’intelligence artificielle dans leurs classes. Mais ils sont de plus en plus nombreux à ouvrir la discussion sur le sujet, jusqu’à, pour certains, s’atteler à faire circuler les bonnes pratiques. Extrait : Certains enseignants profitent d’un espace aménagé par l’éducation nationale : l’intelligence artificielle figure en effet au programme […]

blank

L’héritage toxique des épaves de la seconde guerre mondiale

8 octobre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

De nombreux navires coulés entre 1939 et 1945 gisent au fond des mers. Avec le temps et la corrosion, ces vestiges historiques menacent de libérer les substances qu’ils contiennent, avec des conséquences néfastes pour l’environnement. A l’échelle internationale, on estime à plus de 8 500 le nombre d’épaves potentiellement polluantes, dont la plupart issues des […]

blank

Colloque infoclio.ch 2025: Open Science in History. Ouvrir les sciences des Lumières à l’intelligence articifielle (21.11.2025)

16 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’Open Science met les chercheuses et chercheurs au-devant de choix toujours plus complexes relatifs au partage de leurs résultats, méthodes, outils et données de recherche. Le colloque infoclio.ch 2025 explore les antécédents intellectuels et techniques de la notion d’Open science et discute des enjeux pratiques de sa mise en œuvre à l’ère des modèles génératifs […]

Abstract painting, coloring, modern art

Une histoire fragmentée ? Liens et ruptures dans un paysage de la recherche et de l’éducation en pleine remise en question (Journées suisses d’histoire 2025)

11 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Dans le cadre des journées suisses d’histoire à Lucerne (juillet 2025), j’ai eu le plaisir d’assister et de réaliser le compte rendu pour infoclio.ch de la table ronde intitulée Fragmentierte Geschichte? Verbindungen und Brüche in einer sich ausdifferenzierenden Forschungs- und Bildungslandschaftm à laquelle participaient du côté francophone Nadine Fink (HEP Vaud) et François Vallotton (Université […]

blank

Vernissage : Plateforme Assistance et coercition (16.09.2025)

10 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

ÉVÉNEMENT 🗓️ Enseigner une histoire longtemps tue. Écouter les voix de celles et ceux qui l’ont vécue. Cinq témoins romands prennent la parole dans un nouveau média éducatif pour aborder les mesures de coercition à des fins d’assistance et des placements extrafamiliaux en Suisse. Conçue pour les élèves dès le secondaire I, la plateforme «Assistance […]

blank

Restes humains issus de contextes coloniaux en Suisse. Un état des lieux

9 septembre 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Ce rapport donne un aperçu général de la question des restes humains conservés dans les musées suisses. Ce rapport s’appuie sur une enquête menée entre 2023 et 2025 et fournit pour la première fois un état des lieux des restes humains («ancestral remains») acquis dans des contextes coloniaux et conservés dans des musées et collections […]

Tirés de nos archives

blank

Et soudain, le génocide vous apparaît bien en face

18 mars 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pourquoi, à une époque où l’histoire de la violence et des génocides suscite le plus vif intérêt du public, celui du Rwanda intéresse si peu? Il y a un quart de siècle, près d’un million de personnes ont été assassinées en l’espace de cent jours. L’Afrique est-elle vraiment trop «loin» de l’Europe pour que nous […]

blank

Quand le prêtre formera l’instituteur, par Caroline Fourest – Opinions – Le Monde.fr

2 mai 2009 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Jusqu’ici, les établissements catholiques privés pouvaient parfaitement préparer des élèves au bac, mais ceux-ci devaient passer leur diplôme avec tous les autres. Petite astuce connue des professeurs : de nombreux établissements privés choisissent de ne présenter que les meilleurs élèves sous leurs couleurs et d’envoyer les autres en candidats libres pour améliorer leur score de réussite […]

blank

Tenir la classe ou faire apprendre les élèves ?

19 juin 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

A méditer : « En situation de grande insécurité, les élèves peuvent faire pression pour rester dans les régimes les moins exigeants de ces registres. Ils apprécieront donc des enseignants qui se contentent de dérouler un cours sans surprise en garantissant, par une discipline rigoureuse, une paix qui permet d’être et de demeurer dans la forme […]

blank

Vie numérique : grand écart entre le discours et la pratique…

31 mai 2013 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

See on Scoop.it – Médias sociaux et enseignement « Le décalage est total entre un discours très négatif et pathologisant quant aux nouvelles technologies, et la réalité des pratiques, » résume la sociologue Laurence Allard. En d’autres termes, si nous avons le sentiment d’être addict ou accro, c’est bien plus à cause du discours et des idées […]

blank

03. Résolution de problèmes par coopération

8 mars 2006 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Durant les activités de résolution de problème, les élèves/étudiantEs forment des groupes hétérogènes en compétences, genre et travaillent à la résolution de problèmes. Chaque membre du groupe se voit assigner un rôle précis tel qu’illustrateur/trice, secrétaire, modérateur/trice. Dans ces phases, l’enseignantE fonctionne comme personne-ressource. À l’issue de leur travail, chaque groupe présentera le résultat de […]

blank

Thèse de Ruth Fivaz-Silbermann sur les Juifs refoulés durant la Deuxième Guerre mondiale : apports et limites selon Hans Ulrich Jost | infoclio

6 juin 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La presse se fait l’écho du débat sur les refoulements aux frontières suisses durant la Deuxième Guerre mondiale, débat relancé par la thèse récente de l’historienne Ruth Fivaz-Silbermann. Le coeur du débat porte principalement sur deux points: le nombre de refoulés aux frontières suisses durant la guerre et le rôle joué par Heinrich Rothmund, alors […]

blank

Antiquité et cinéma : 1. Egypte 2. Rome

5 novembre 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Le blog « L’Antiquité au cinéma » nous promet trois billets sur cette thématique. Les deux premiers sont déjà publiés et méritent le détour. Le premier est consacré à l’Egypte antique et le deuxième à Rome. A consommer sans modération. Le cinéma s’est très vite emparé de sujets historiques, et pourtant faire revivre des temps lointains n’est […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2025.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…