La Revue des Suisses de l’etrangers revenait en 2015 sur les cent ans de la conference de Zimmerwald.
En 1915, des leaders socialistes-révolutionnaires venus des quatre coins d’Europe se réunirent à Zimmerwald pour une conférence secrète. Officiellement, il s’agissait d’organiser un congrès d’ornithologie à la Villa Beau Séjour de Zimmerwald, ainsi que dans une pension voisine. Zimmerwald, qui rêvait d’être une station touristique sans vraiment l’être, n’eut pas assez de lits à offrir. Lorsque les habitants du village comprirent ce qui venait de se produire, ils furent saisis d’effroi.
Par la suite, «Le nom de Zimmerwald acquit une dimension quasi mythique», constate Julia Richers, professeure d’histoire à l’Université de Berne. C’est ainsi que Zimmerwald commença à redouter de devenir un sanctuaire communiste. Zimmerwald a fini par régler le problème en adoptant une loi pour l’oubli.
En 1962, les monuments et plaques commémoratives, quels qu’ils soient, furent interdits. Et pour éviter toute tentative de sanctuarisation de la part des révolutionnaires de gauche à l’occasion du 50e anniversaire de la conférence, des opposants invétérés au communisme organisèrent une contre-conférence en 1965. Zimmerwald redoubla d’efforts en 1971 et fit démolir la pension dans laquelle Lénine avait logé.
En 2015, le président de la commune, Fritz Brönnimann, abordait la Conférence de Zimmerwald de manière pragmatique. Elle constitue à ses yeux «un événement historique», qui ne nécessite pas de célébrations particulières, mais qu’il ne faut pas non plus ignorer.
Mais si, en septembre 2015, la Conférence de Zimmerwald a fêté son centenaire, cette sérénité retrouvée à ses limites. «Hot Lenin» groupe de jazz local, inscrit dans un premier temps aux cérémonies de la commune, a finalement été déprogrammé, «car une conseillère en communication a recommandé aux organisateurs de ne pas inviter un groupe, qui s’approprie de manière aussi décontractée le nom de Lénine. Décidément, l’histoire se répète: lfe gendarme Meier avait également tout fait en 1915 pour limiter le bruit à Zimmerwald.»
Lire l’article complet : Schweizer Revue: Éditions > 2015 > Août 4/15
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