Toutes les nations belligérantes ont employé cette expression. Une question se pose pourtant : quand et dans quel pays l’expression « Grande Guerre » est-elle apparue pour la première fois ? L’historien Nicolas Offenstadt, spécialiste de la première guerre mondiale, répond :
« A ma connaissance, on manque d’une étude fine sur la question. Dès 1914-1915, l’expression est largement employée dans l’espace public en France ou en Allemagne. Plusieurs séries de publications portent ce titre. Mais elle n’est pas la seule pour désigner le conflit : on parle de « la guerre », de « guerre mondiale » (« Weltkrieg » est aussi courant en Allemagne), ou encore de « la guerre de 1914 », qui devient après « la guerre de 1914-1915 » »…
Histoire active
EXCLUSIF On a retrouvé les unes de journaux de la Première Guerre mondiale | Slate
Il y a quelques semaines, lors du Colombus Day (le jour lors duquel les Américains commémorent la découverte du continent par l’explorateur), le New York Magazine avait imaginé des fausses unes des journaux américains s’ils avaient couvert cet évènement. Pour inaugurer en légéreté une série d’articles marquant le début des commémorations, Slate a choisi d’appliquer le même traitement à la presse française et à la Première Guerre mondiale.
Toutes les unes concoctées par Slate : EXCLUSIF On a retrouvé les unes de journaux de la Première Guerre mondiale | Slate.
Revue Presse : Guerre 14-18. La Suisse en cartes postales
Ce site explore l’histoire de la Suisse durant la Première Guerre mondiale à travers la collection des cartes postales de la Bibliothèque nationale. Cette période reste méconnue : épargnée par le conflit militaire, la Suisse n’échappe pourtant pas à l’irradiation générale provoquée par la Grande Guerre. Ses champs politiques, culturels et économiques ont été profondément marqués par l’onde de choc de ce premier conflit «total».
Cette plateforme propose une histoire « timbrée » de la Suisse de 14-18 : l’internaute est convié à une promenade illustrée dans les cartes postales diffusées à l’époque. Média visuel de masse, vivant son âge d’or, la carte postale est alors un support extrêmement populaire de communication. Les illustrations qu’elle véhicule permettent de s’immerger dans l’imaginaire de la population suisse d’il y a tout juste cent ans.
Chaque carte postale est assortie d’une analyse et d’un commentaire historique, ainsi que d’une courte bibliographie. En voici un aperçu à l’aide de la carte postale intitulée « L’île de la Paix » :

Auteur: Rudolf Weiss
Bâle, Verlag K. Essig, 1916.
«Intitulée « L’île de la Paix » dans les trois langues nationales (Die Friedensinsel, Isola della Pace), cette carte postale ci-dessus, reproduite à partir d’une peinture de l’artiste biennois Rudolf Weiss (1846-1933), est loin de représenter une vision parfaitement idyllique d’une paix sans nuage, telle que l’on pourrait se l’imaginer. L’atmosphère y est plutôt lourde et tourmentée. Entouré d’une mer sombre et d’un ciel menaçant, le Palais fédéral brave la tempête, solidement perché sur un éperon rocheux. Fascinante, mystérieuse et déconcertante, cette représentation insulaire de la Suisse ne se laisse pas facilement interpréter. L’ île peut être perçue de manière équivoque, tantôt dans un sens positif, inspirant la quiétude, la sécurité et la prospérité, tantôt dans un sens négatif en suggérant l’idée d’isolement, de solitude et de repli sur soi… La légende, bilingue, se montre néanmoins rassurante sur le sort de la Suisse. […]».
Les cartes postales du site sont conservées par le Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale à Berne. Elles ne comportent pour la plupart ni texte ni timbre postal. L’échantillon sélectionné témoigne d’une étonnante variété des genres. Satire, allégorie, célébration patriotique, propagande sont autant de registres mobilisés par les éditeurs de cartes postales. Ce site espère fournir les principales clés de lecture de ces sources iconographiques. Il s’adresse non seulement aux enseignants et à leurs élèves, mais aussi aux curieux souhaitant découvrir l’histoire de leur pays par une approche ludique et originale.
Le site a été réalisé par Patrick Bondallaz et Alexandre Elsig dans le cadre de l’appel à projet « Presenting History Online » lancé par infoclio.ch en 2012.
Le site : Accueil : Guerre 14-18. La Suisse en cartes postales.
Le Projet de la pensée historique
Que devraient savoir les élèves après avoir étudié l’histoire pendant 12 ans à l’école? Que devraient‑ils être capables de faire avec leurs connaissances?
Le Projet de la pensée historique a été conçu pour favoriser une approche de l’enseignement de l’histoire fondée sur 6 concepts clés, qui s’opérationnalisent à travers autant de compétences :
- établir la pertinence historique
- utiliser des sources primaires
- définir la continuité et le changement
- analyser les causes et les conséquences
- adopter des points de vue historiques
- comprendre la dimension éthique des interprétations historiques.
Comme la pensée scientifique en enseignement des sciences et la pensée mathématique en enseignement des maths, cette approche repose sur l’idée que la pensée historique est au cœur de la pédagogie de l’histoire et que les élèves devraient devenir de meilleurs penseurs historiques à mesure qu’ils progressent dans leur cheminement scolaire.
Un cadre conceptuel incluant les six concepts de la pensée historique a été élaboré. Il permet de communiquer des idées complexes à un vaste public d’utilisateurs potentiels.
Pour aider les enseignants à bâtir des cours permettant d’acquérir les compétences mentionnées, le site fournit des «leçons exemplaires». On y trouvera des scénarii pédagogiques détaillés et les ressources à utiliser.
Le Projet de la pensée historique dispose de l’appui financier du gouvernment du Canada par l’entremise du ministère du Patrimoine canadien, Programme des études canadiennes, The History Education Network/Histoire et Éducation en Réseau (THEN/HiER).
Le site Le Projet de la pensée historique | Le Projet de la pensée historique.
Aux armes, historiens | Le Monde
Vendredi 4 octobre, dans l’une des innombrables émissions de télévision où il s’emploie à briser les tabous qui parasitent encore nos consciences, Eric Zemmour a posé un mot sur les cercueils des femmes, des hommes, des enfants qui venaient de mourir à Lampedusa : « Envahisseurs ». Sans que ce terme suscite de réactions marquantes dans le studio, il a pu marteler que « ces gens-là sont des envahisseurs » et conclure d’un rictus fanatique : « Ils prennent leurs risques ! » Campé dans cet espace pseudo-subversif mais authentiquement indigne que d’aucuns nomment « politiquement incorrect », il a asséné des propos où l’abjection morale s’avançait bardée d’aberrations historiques – sur le droit d’asile, d’abord. Le vocabulaire était guerrier, le délire martial, l’offensive d’autant plus funeste qu’elle demeurait sans riposte.
Alors que s’ouvrent les 16es Rendez-vous de l’histoire, qui portent sur le thème de « la guerre », il faut appeler les historiens à se montrer plus offensifs. Effrayés par le brouillage des cartes comme par le déséquilibre des forces, beaucoup d’entre eux sont tentés de se réfugier derrière les remparts du pur savoir. Ce repli serait regrettable.
Tout à la fois indigné par les propos d’Eric Zemmour, je partage l’avis de Jean Birnbaum, journaliste au journal Le Monde, que l’historien doit être dans la Cité et participer à ses débats.
Revue de presse : Jack l'Eventreur tweete sa version des faits
Plus d’un siècle après son premier assassinat présumé, Jack L’Eventreur revient sur les circonstances de l’affaire. Une mise au point historique sur Twitter.
Il y a 125 ans, Jack L’Eventreur, dit The Ripper, commettait son premier crime barbare. Le début d’une saga meurtrière déformée, fantasmée par la presse de l’époque et nos contemporains à travers le cinéma, la musique et les romans littéraires sous couvert de récits historiques. Différentes interprétations qui ont peu à peu déformé la réalité d’une société vivant sous l’égide victorien.
History Press profite de ce sombre anniversaire pour réaffirmer son expertise historique. Partant du meurtre de Mary Ann Nichols, le 31 août 1888, la société donne la parole à l’assassin en lui créant un profil imaginaire sur Twitter via @WChapelRealTime. Une démarche dans la lignée de celles opérées par Le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux et 1 Malaysia for Youth (iM4U). Ces deux organismes ont investi les réseaux sociaux pour retracer les évènements de la guerre 14-18 et l’anniversaire de l’Indépendance de la Malaisie. Des occasions données aux jeunes générations de se réapproprier leur histoire.
Lire la suite : Jack l’Eventreur tweete sa version des faits
Chronique de l'été : 14-18, le centenaire en phase d'approche serrée
Je mets à profit la pause estivale pour publier en ce mois d’août mes chroniques mensuelles du Café pédagogique. En mai, les commémorations du centenaire de 14-18 approchant à grand pas, je présentais des ressources et des initiatives intéressantes en la matière. La plupart ont déjà été mentionnées sur ce site. Bonne (re)lecture.
2014 approche à grands pas et nous n’échapperons pas aux diverses entreprises de commémoration du déclenchement du Premier conflit mondial. Dans ce cadre-là, l’Internet joue déjà un rôle important et offre tant des ressources que quelques initiatives fort intéressantes pour planifier son enseignement. Cependant, vivement que l’on pense à commémorer le centenaire de la Grande Paix.
En préambule, je vous renvoie à l’interview réalisé le mois dernier avec Sébastien Ledoux. [1] Dans celui-ci consacré aux rapports entre histoire du devoir de mémoire et enseignement de l’histoire, s’exprimant sur les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, Sébastien Ledoux indiquait :
« Les commémorations sont des temps de remémoration collective. La Première Guerre mondiale connait depuis une vingtaine d’années un regain d’intérêt en constituant à la fois un nouveau patrimoine national à sauvegarder et un événement qui suscite un sentiment d’injustice et de compassion à l’égard de la souffrance vécue par les combattants. On peut donc penser que ce centenaire va cristalliser cette évolution. Dans le même temps, les acteurs des politiques du passé veulent imprimer leur trace sur l’histoire. La commémoration est devenue un événement incontournable de l’agenda du politique, et la communication est fondée sur la nouveauté. La controverse actuelle autour du choix du 14 juillet comme date commémorative en est l’écho direct. Il restera à l’enseignant d’histoire la charge d’exercer son métier en assumant sereinement son ambivalence en toute liberté pédagogique: transmettre un événement du passé à partir des questions du présent. »
Il convient donc de garder ces propos à l’esprit en abordant les ressources présentées aujourd’hui.
A tout seigneur tout honneur, il convient de s’attarder sur le site officiel de la commémoration : L’archéologie de la Grande Guerre de la Mission Centenaire 14-18 : http://centenaire.org/fr.
Mission Centenaire 14-18 est le portail officiel français du Centenaire de la Grande Guerre. Il est actuellement mis en ligne dans une première version. Sa version finale sera proposée en 2014 pour accompagner les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale. La Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale est un groupement d’intérêt public créé en 2012 par le Gouvernement français. Elle est constituée de seize membres fondateurs et travaille sous l’autorité du ministre délégué chargé des Anciens combattants, Monsieur Kader Arif. Garantie de sérieux, Antoine Prost est le Président du Conseil scientifique de la Mission du Centenaire.
Sur le plan pédagogique, le site propose un espace pédagogique comprenant plusieurs séquences en lien avec les programmes d’histoire du primaire et du secondaire. En introduction, je vous encourage à lire l’article consacré La place de la Première Guerre mondiale dans les programmes scolaires. [2] Une partie est notamment consacrée aux critiques du contenu des nouveaux programmes du secondaire concernant la Première Guerre mondiale. Il y est notamment abordé la polémique lancée par Le Figaro sur la disparition des maréchaux, qui, pour la Mission du Centenaire
« relève de la nostalgie d’une l’histoire militaire vue « d’en haut », faisant la part belle aux grands chefs, considérés comme des héros de l’histoire de France et oubliant les combattants et les civils. Elle tient d’autant moins qu’elle est fondée sur un amalgame entre programmes et manuels et que, depuis les années 1920, les programmes eux-mêmes n’ont jamais cité les noms des maréchaux. Elle s’inscrit dans un critique plus globale, récurrente dans le Figaro Magazine depuis la rentrée scolaire 2010, portant sur la disparition des héros de notre histoire nationale au profit de l’étude de civilisations lointaines (cf. la soit disant évacuation de Louis XIV et Napoléon des manuels et des programmes). »
La Mission centenaire aborde également la critique qui s’en prend à une approche du conflit considérée comme étant « compassionnelle ». A ce propos, le site indique que
« La meilleure façon d’amener les lycéens du cycle terminal à comprendre ce qu’est l’histoire est de leur montrer qu’elle n’est pas écrite une fois pour toute et qu’elle fait l’objet de débats. ».
Produits de fouilles des tranchées de Massiges
© Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale
Deux séquences d’enseignement ont retenu plus particulièrement notre attention. Il s’agit de deux séquences autour de l’archéologie de la Grande Guerre. Cette discipline est aujourd’hui en pleine expansion. Au niveau didactique, la volonté est d’offrir aux élèves une entrée dans l’étude du premier conflit mondial par le biais d’une approche à la fois concrète et pluridisciplinaire. Pour les auteurs de la séquence, l’archéologie de la Grande Guerre permet d’approcher et de découvrir la guerre par le biais de différents éléments :
- La fouille de la tombe d’Alain-Fournier peut être un préalable à l’étude de l’œuvre de l’écrivain mort à la guerre.
- L’étude du Feu d’Henri Barbusse ou de toute autre œuvre littéraire peut s’appuyer sur les découvertes d’objets de fouilles ou de tranchées.
- Les sciences du repérage (vues Lidar), les techniques de fouilles, l’étude anthropologique des corps découverts, peuvent être autant d’éléments utilisés dans les disciplines scientifiques.
Pour ces séquences, l’enseignant dispose de supports variés dont des vidéos. Ces vidéos peuvent être utilisées en classe entière mais aussi en salle informatique lors de séances de groupes. Les séquences interrogent et impliquent également les élèves autour des documents médiatisés.
Ces deux séquences pédagogiques proposent des activités pédagogiques de différents niveaux taxonomiques jusqu’à la synthèse/créativité tant pour les élèves du primaire que du lycée. Ce faisant, ces séquences offrent un travail centré sur une véritable approche par compétence. Rare et précieux.
Poursuivons avec une autre démarche émargeant cette fois-ci des milieux académiques. Il s’agit de la Bibliographie collaborative de la Grande Guerre, hébergée sur Zotero :
https://www.zotero.org/groups/first_world_war_studies_bibliography/items
L’idée démarre lors d’un colloque organisé par l’International Society for First World War Studies à Innsbruck en septembre 2011. [3] Elle consiste transformer la bibliographie statique de cette société en bibliothèque interactive. Désormais, le blog de la société affiche en temps réel le contenu de la bibliothèque, sans qu’une mise à jour manuelle ne soit nécessaire. Chaque modification apportée par l’équipe de rédaction est automatiquement transmis non seulement aux autres membres du groupe Zotero, mais aussi au site web de la société, sur un un compte Twitter dédié à cet usage et sur une page Facebook. Cet exemple est transposable à d’autres thématiques en histoire ou dans d’autres disciplines. [4]
Concernant les ressources numérisées consacrées à la Première Guerre mondiale, Biblioweb consacre un article et propose une liste de ressources pouvant intéresser l’enseignant d’histoire : La Grande Guerre numérisée (http://biblioweb.hypotheses.org/8710). De son côté, L’encyclopédie collaborative en ligne du Pas-de-Calais, Wikipasdecalais (http://www.wikipasdecalais.fr/index.php/Accueil), mène deux projets autour de la Grande Guerre. Ceux-ci mobilisent de manière complémentaire les sources d’archives publiques et privées : l’établissement de notices biographiques pour les quelques 35.000 victimes militaires du Pas-de-Calais, dont plus de 12.000 sont déjà en ligne ; et le projet intitulé « Un nom, un visage, une histoire », qui prévoit la collecte de fonds privés pour enrichir ces notices, mais aussi la publication de documents originaux accompagnée de leur transcription. Pour vous tenir à jour des sources publiées sur l’Internet concernant la Première Guerre mondiale, je vous invite à suivre le blog « Sources de la Grande Guerre » (http://sourcesdelagrandeguerre.fr/WordPress3/).
Parmi les ressources fréquemment utilisées en classe d’histoire, les affiches de guerre et les cartes postales tiennent la corde. Je vous signale deux ressources à leur sujet. En premier lieu, une sélection de liens sur les Affiches de la Grande Guerre :
http://sourcesdelagrandeguerre.fr/WordPress3/?p=2191.
En second lieu, la Mission centenaire consacre un article à la vie sur le front au travers des cartes postales :
http://centenaire.org/fr/tresors-darchives/carte-postale/la-vie-au-front-travers-les-cartes-postales
On trouve de plus en plus d’application pour mobiles, dont nos élèves sont friands, consacrés à l’histoire. Carnets 14/18 est le nom d’une application pour mobile qui permet la visite de 5 grands sites de bataille de Première Guerre Mondiale en Picardie et dans le Nord-Pas-de-Calais. Cette initiative s’inscrit dans le projet européen Mémoire de la Grande Guerre. D’un coût total d’environ 10 millions d’euros, elle est financée à près de 50% par l’Union européenne. Dans le cadre de ce projet, signalons également l’exposition virtuelle « Sur les chemins de la Grande guerre » :http://expositionvirtuelle.memoire1418.org/. Cette exposition virtuelle comporte également des dossiers pédagogiques. Les thématiques abordées sont les suivantes :
- les combattants entre front et arrière-front ;
- le parcours des blessés ;
- des corps déplacés : la gestion des morts» ;
- les déplacements de civils ;
- les déplacements d’après-guerre.
Pour terminer, il convient encore à l’enseignant d’histoire de construire une problématique historique à laquelle ses élèves devront ensuite répondre.. A ce titre, les préoccupations des historiens peuvent l’aider les enseignants. En voici un exemple à l’aide d’un article de 2008 paru dans la Revue historique des armées (http://rha.revues.org/index288.html). En 2008, Georges-Henri Soutou s’interroge : 1918 représentait-elle la fin de la Première Guerre mondiale ? Son article s’intéresse notamment à la situation en Allemagne après la signature de l’armistice ainsi que sur les motivations de Ludendorff. De manière générale, pour Soutu, il s’agissait non pas d’armistices militaires, mais politico-militaires. D’où l’importance de cette période au cours de laquelle s’arrête la Grande Guerre, mais alors que les traités de paix se font attendre. La fin de son article, fort intéressant dans son ensemble, nous offre ensuite un bel exemple permettant de problématiser la fin du conflit et de projeter les élèves dans l’étude de l’entre-deux-guerres et la Deuxième Guerre mondiale. Nous sommes également en présence d’un travail d’histoire maniant une histoire-événementielle et une histoire-problème. En effet, il conclut son article par une interrogation : Un armistice de 21 ans ?
Dans le corps de son article, il proposait à la fois des éléments pouvant être exploité dans le sens d’une Guerre de Trente Ans. Dans les lignes conclusives, l’article propose également des éléments invitant dans le sens d’une spécificité du deuxième conflit mondial. Dans tous les cas, un joli point de départ pour construire une séquence d’enseignement englobant la conclusion de 1918, l’entre-deux-guerres et la Deuxième Guerre mondiale. Une problématique non négligeable lorsqu’on ne dispose de peu de périodes d’enseignement d’histoire par semaine.
Lyonel Kaufmann, Professeur formateur,
Didactique de l’Histoire, Haute école pédagogique du canton de Vaud, Lausanne (Suisse)
Référence du Café pédagogique : Kaufmann, L. (2013). 14-18, le centenaire en phase d’approche serrée . Le Café pédagogique, No 143, mai
Notes
[1] La chronique de Lyonel Kaufmann. Histoire du devoir de mémoire et enseignement de l’histoire. Une interview de Sébastien Ledoux. Chronique mensuelle no 142, avril 2012 :
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaines/histoire/Pages/2013[…]
[2] http://centenaire.org/fr/espace-scientifique/la-place-de-la-prem[…]
[3] http://www.firstworldwarstudies.org/
[4] Sur la présentation complète de la démarche :
http://www.boiteaoutils.info/2013/01/bibliographie-collaborative-de-la.html
Revue de presse : Allier le récit et l’exigence scientifique | unetudianthistorien
Michel Deniau nous dit son intérêt devant le dock-fiction réalisé en 2012 par une maison de production autrichienne et diffusé sur Arte. Ce docu-fiction s’intéresse à la vie de Charlemagne, depuis sa jeunesse et sa rivalité avec son frère cadet Carloman à sa mort en 814.
Michel Deniau est plus particulièrement séduit par la présence, au sein de la fiction, de plusieurs séquences de recherche historique au sein du déroulement du récit. C’est le plus et l’intérêt de la série. Pour Deniau:
«Cet exemple démontre qu’un plutôt bon équilibre entre un récit et des démonstrations scientifiques est possible. En un temps où les historiens de garde sont de sortie et que l’indigence documentaire est plutôt récurrente voir des documentaires comme cette série redonnent foi en la capacité de mélange entre un récit, dans tout ce que cela a de ludique, et une approche historique, tout ce qu’elle de plus scientifique.»
La série sur Arte :
– http://videos.arte.tv/fr/videos/charlemagne-1-3–7454096.html
– http://videos.arte.tv/fr/videos/charlemagne-2-3–7454100.html
– http://videos.arte.tv/fr/videos/charlemagne-3-3–7454104.html
Le billet : Allier le récit et l’exigence scientifique | unetudianthistorien
Le Mont Rushmore et la revanche des Sioux | À la Maison-Blanche
En 1927, émerge, du granite du mont Rushmore, les visages de quatre des présidents les plus implacables lors de ce qu’on a appelé les « Guerres Indiennes ». Pour les siècles à venir, au cœur même des terres sacrées du peuple sioux, les visages de George Washington, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln et Théodore Roosevelt rappelleront chaque jour aux Indiens le poids de leur déroute. L’injure faites aux Indiens est d’autant plus amère que le sculpteur du mont Rushmore, Gutzon Borglum, était un suprématiste blanc affilié au Ku Klux Klan.
Le visage de Crazy Horse, inauguré en 1998
Dès lors, les Indiens songent à une riposte : à un symbole ils répondront par un symbole. Si les célèbres visages présidentiels en imposent par leur stature – ils font 18 mètres de haut – le monument qu’ils allaient ériger surpasserait Rushmore au point de lui porter ombrage. C’est ainsi que les Sioux allaient inviter un sculpteur natif de Boston et d’origine polonaise, Korczak Ziolkowski, à tailler dans une autre montagne des Black Hills, à quelques kilomètres à peine de Rusmore, l’image du grand chef des Lakhotas – tribu du peuple sioux – célèbre et admiré pour son courage au combat contre les troupes américaines : Crazy Horse.
Le monument, une fois terminé
Les travaux ont débuté en 1948 et devraient se terminer… d’ici une cinquantaine d’années. Réalisée sans aide fédérale et une fois achevée, il s’agira de la sculpture la plus imposante du monde. Elle fera 195 mètres de long pour 172 mètres de haut et, à lui seul, le visage de Crazy Horse, inauguré en 1998, mesure 27 mètres de haut.
L’histoire complète : La guerre des symboles: Le Mont Rushmore et la revanche des Sioux | À la Maison-Blanche.
Les nouvelles guerres de l’histoire scolaire | The History Education Network
A méditer :
«La reprise des hostilités entre les partisans d’un enseignement axé sur la construction d’une conscience identitaire nationale et les défenseurs d’une approche centrée sur le développement d’une pensée critique et rigoureuse met en lumière la faiblesse stratégique de ces derniers. Au Québec, le débat qui a pris la forme d’escarmouches médiatiques entre les deux antagonistes. La réaction du public montre clairement que, dans l’ensemble, les citoyens adhèrent à une conception de la discipline historique qui les pousse naturellement dans le camp de ceux qui souhaitent faire triompher l’enseignement d’un récit national unique. En effet, aux yeux de la majorité des gens, mais aussi d’un grand nombre d’enseignants, un récit historique est un calque du passé. Dans cette perspective, l’enseignement de la discipline se résume à la transmission d’un récit consensuel considéré comme avéré. L’idée que l’histoire possède une dimension interprétative fondamentale n’est comprise que par une petite minorité.»
A lire Les nouvelles guerres de l’histoire scolaire | The History Education Network.