Dans le cadre de la Mission du Centenaire 14-18, Laurent Véray propose un découpage de la production cinématographique consacrée à 14-18.
Dans leur ouvrage consacré à l’historiographie de la Première Guerre mondiale paru en 2003, Jay Winter et Antoine Prost ((Prost, A. & Winter, J. (2003). Penser la Grande Guerre. Un essai d’historiographie. Paris: Seuil. A lire aussi sur ce site : Films & Première guerre mondiale)) identifiaient trois configurations historiographiques majeures du conflit :
- La première, née au coeur même de la guerre, est surtout d’ordre militaire et diplomatique (politique).
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Une deuxième étape était perceptible à la fin des années 1950. Après la guerre “vue d’en haut” vient le temps de la guerre “vue d’en bas.
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La dernière séquence, qui émerge dans la décennie 1980, cherchit à constituer la «culture de guerre» —sur les contraintes et l’encadrement qui pèsent sur les individus ou leur adhésion volontaire— et étudie la “brutalisation” qui résulte de l’expérience de guerre.
Dans le cadre de la mission centenaire, Laurent Véray propose pour sa part un découpage de la production cinématographique consacrée à 14-18. Son découpage comporte quatre périodes :
1. Une phase héroïque et patriotique de 1909 à 1919, destinée à cimenter l’unité nationale en valorisant l’effort de guerre.
Charlot soldat
2. Une phase commémorative, plus réaliste et intrinsèquement pacifique de 1920 à 1950.
3. Une période critique après la Deuxième Guerre mondiale de 1951 à 1989 avec une tendance très affirmée à la transgression, voire à l’antimilitarisme.
Les Sentiers de la Gloire de Kubrick
4. La quatrième phase (1990-…) intervient après la Chute du Mur de Berlin et du communisme, la résurgence des nationalisme et le retour de la guerre en Europe qui aboutit à la patrimonialisation et la mise en mémoire du conflit.
Pour chacune de ces périodes, la Mission du Centenaire et Laurent Véray ont établi une sélection de films devant permettre de dégager les originalités thématiques et esthétiques des films considérés comme les plus importants de 1910 à nos jours. Bien évidemment, comme la production historiographique, ces films sont révélateurs de préoccupations et des questions du moment de leur réalisation et ils peuvent également prendre des libertés avec le discours historiographique de leur temps.
Le dossier de la Mission du Centenaire 14-18 : http://centenaire.org/fr/autour-de-la-grande-guerre/cinema-audiovisuel/la-cinematheque-du-centenaire
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