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Histoire savante

Jean-Luc Einaudi, ou le temps saturé d' »à-présent », par Olivier Favier. | Dormira jamais

18 octobre 2015 by Lyonel Kaufmann

Jean-Luc Einaudi, ou le temps saturé d' »à-présent », par Olivier Favier. | Dormira jamais:

Je n’aime pas beaucoup mon époque. Mon époque rêve de salauds et ne s’éprend que de médiocres. C’est donc avec une joie immense qu’en écoutant hier Fabrice Riceputi au téléphone, j’ai appris qu’il avait troqué la proposition d’un brûlot contre Alain Finkielkraut pour cet hommage appuyé à Jean-Luc Einaudi, autrement dit qu’il avait préféré consacrer une année de sa vie à un « héros moral », comme l’a si bien nommé l’écrivain Mohamed Harbi, plutôt qu’à un triste petit vieillard paumé. Pour achever mon bonheur, l’ouvrage est paru dans les mêmes jours que Le Manifeste pour une contre-offensive intellectuelle et politique d’Édouard Louis et Geoffroy Lagasnerie. Il en est en quelque sorte une parfaite illustration.

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La Bataille d’Einaudi, Comment la mémoire du 17 octobre 1961 revint à la République, de Fabrice Riceputi, préface de Gilles Manceron, Le passager clandestin, octobre 2015.

En lisant le livre de Fabrice Riceputi, je me suis mis en effet à chercher quelles avaient été les œuvres qui m’avaient marqué dans ma compréhension de l’histoire coloniale de l’Algérie. J’en ai trouvé huit, et à ma grande surprise, aucune n’était celle d’un universitaire: pour la conquête me revenait L’honneur de Saint-Arnaud (Paris, Le Seuil, 1993) de François Maspéro, pour la fin du dix-neuvième siècle les nouvelles d’Hector France, pour la guerre elle-même les films La Bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo et Avoir vingt ans dans les Aurès de René Vautier, pour ses traces dans la France d’aujourd’hui le documentaire L’ennemi intime de Patrick Rotman, et pour son influence néfaste sur une vaste partie du monde le livre et le documentaire Les escadrons de la mort. L’école française de Marie-Monique Robin; pour l’horreur que fut le 17 octobre 1961 et le silence qui s’abattit trop longtemps sur cet événement, le livre de Jean-Luc Einaudi et un poème de Kateb Yacine.

(Via dormirajamais.org)

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions, Publications

Robert Paxton : “L’idée que la France de Vichy a essayé de protéger les Juifs est absurde”

14 octobre 2015 by Lyonel Kaufmann

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Son grand livre, “Vichy et les juifs”, reparaît aujourd’hui, dans une version revue et augmentée. Télérama a rencontré  le grand historien américain Robert Paxton.

Robert Paxton, professeur d’histoire émérite à Columbia University (New York), est l’auteur de La France de Vichy, paru aux éditions du Seuil en 1973, et de Vichy et les Juifs, paru en 1981 aux éditions Calmann-Lévy. C’est ce dernier livre que Robert Paxton réédite aujourd’hui (avec Michaël R. Marrus), dans une version enrichie et complétée qui tient compte des travaux parus depuis trente ans. Une somme qui fait litière de toutes les formes de révisionnisme qui ne cessent de ressurgir ici ou là. Extrait.

Avez-vous l’impression, pour reprendre l’expression de Henry Rousso et Eric Conan, que Vichy reste un « passé qui ne passe pas » ?

Bien sûr. C’est comme l’esclavage ou le sort des Indiens aux Etats-Unis. C’est là, ça fait partie du passé, et dès qu’on cherche à enseigner une histoire du pays, on doit faire face à la question : va-t-on expliquer aux enfants qu’on a eu des périodes sombres dans notre histoire ou doit-on privilégier une image édulcorée de cette histoire ? Dans les périodes de crise, on est plutôt à la recherche d’une histoire positive, mais la cicatrice de l’Occupation a du mal à se refermer.

Le reste de cette entretien (version abrégée) : Robert Paxton : “L’idée que la France de Vichy a essayé de protéger les Juifs est absurde”

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

Livre : La Suisse et la Guerre de 1914-1918

11 octobre 2015 by Lyonel Kaufmann

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ACTES DU COLLOQUE TENU DU 10 AU 12 SEPTEMBRE 2014 AU CHÂTEAU DE PENTHES. SOUS LA DIRECTION DE CHRISTOPHE VUILLEUMIER

Présentation de l’éditeur :

Le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale a été l’occasion pour la Suisse de revenir sur cette période qui, durant des décennies, n’a guère suscité l’intérêt des chercheurs, jusqu’à ces dernières années. Peut-être fallait-il digérer l’épisode douloureux pour la fierté nationale de la publication, à la fin des années 90, des conclusions du « rapport Bergier » sur l’attitude de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d’aborder l’autre guerre, celle des poilus français et des Landsers prussiens, des trains de réfugiés sillonnant le pays en tous sens et des dragons montant la garde aux frontières. Le colloque international, tenu du 10 au 12 septembre 2014 au sein du Château de Penthes à Genève, en présence de nombreuses personnalités officielles, a vu se succéder plusieurs dizaines de conférences, sur des sujets parfois inédits, et réunis dans cet ouvrage. Sont abordés ainsi la scission linguistique de la Suisse, la propagande des pays en guerre, le rôle de l’armée suisse, la présence des révolutionnaires sur le territoire, l’action du CICR bien évidemment et les blessés accueillis dans les cantons, mais également les Suisses engagés dans les armées étrangères, le rapatriement de 500 000 réfugiés français de Bâle à Genève, ignorés des historiens jusqu’à il y a peu de temps, les évolutions des partis politiques ou les plans suisses d’invasion de l’Italie du Nord. La Première Guerre mondiale allait influencer le destin de la Suisse de manière durable et entraîner l’établissement sur son territoire de la Société des Nations, dont l’Organisation des Nations Unies prit le relais en 1945.

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Tables des matières: 
– François Jequier: pourquoi commémorer
Suisse humanitaire
– Chantal Antier: Louise de Bettignies, prisonnière des allemands 1915-1918 : ses appels à l’intervention des organismes suisses.
– Jean-Luc Blondel: L’action du CICR pendant la première guerre mondiale. les archives de l’agence internationale des prisonniers de guerre.
– Roger Durand: Gustave Ador à la tête de l’agence l’agence internationale des prisonniers de guerre.
– Patrick Bondallaz: Les liens belgo-suisses issus de la grande guerre : la part des humanitaires.
– Chantal de Schoulepnikoff: Madeleine Pachoud, une infirmière suisse au chevet des soldats blessés (1914-1915).
– Stéphane Garcia: Henriette Rémi, une suissesse face au visage inhumain de la guerre.
– Françoise Breuillaud-Sottas: Le rapatriement de 500 000 civils français par la suisse. Un épisode méconnu de la Grande Guerre.
– Cora Tremmel: Les prisonniers français du palatinat à travers la Suisse.
– Marianne Walle: Les prisonniers français internés en suisse 1916-1919.

Suisse tourmentée
– Olivier Meuwly: De l’union sacrée à la guerre ouverte. les partis politiques suisses entre 1914 et 1918. la fin des illusions ?
– Nicolas Gex: Louis Dumur ou un regard critique sur la suisse durant la première guerre mondiale.
– François Jacob: Une écriture suisse de la guerre ? L’exemple de la figure de Guillaume II dans quelques romans helvétiques.
– Landry Charrier: Le pacifisme allemand face à la grande guerre : trajectoires et postérités.
– Alain-Jacques Tornare: Fribourg sur le front linguistique durant la guerre 14-18.
– David Auberson: la Suisse : « terre bénie des espions ».
– Georges Andrey: L’identité romande et son évolution de 1914 à 1918.
– Marc Perrenoud: La population juive dans le canton de Neuchâtel pendant la première guerre mondiale.
– Luc Weibel: les « mots sublimes » de Noëlle Roger.
– Jean-Charles Giroud: La Première Guerre mondiale et l’affiche suisse. Foi, doute, propagande.
– Jean-François Fayet: Les révolutionnaires russes et polonais installés en Suisse pendant la Première Guerre mondiale.
– Stéphanie Leu: Passer la frontière en temps de guerre : hommes et marchandises. l’exemple de la frontière franco-suisse.

Suisse engagée
– Jean-Jacques Langendorf: l’armée suisse au fil de la guerre.
– Alexandre Vautravers: La politique d’armement de la Suisse.
– Hervé de Weck: La Suisse craint ses voisins… aménagement de positions fortifiées dans les alpes et au nord-ouest du plateau (1850-1918).
– Christophe Vuilleumier: Les Suisses dans les armées étrangères.
– Sébastien Farré: Commémorer les morts de la première guerre mondiale en terre de paix.
– François Bugnion: L’affaire Grimm-Hoffmann et l’élection de Gustave Ador au Conseil Fédéral : naufrage et restauration de la neutralité suisse.
– Isabelle Montani, Éric G. Sapin, Christophe Champod: Rodolphe Archibald Reiss, un criminaliste – criminologue au milieu de la guerre.
– Corinne de Tscharner-Hentsch: Une réponse de la société civile à la guerre : la nouvelle société helvétique.
– Maurizio Binaghi: Quelle neutralité pour la Confédération pendant la Grande Guerre? Le Tessin entre plans offensifs suisses et irrédentisme italien (1905 – 1918).

Christophe Vuilleumier (éd), La Suisse et la guerre de 1914-1918. Actes du colloque tenu du 10 au 12 septembre 2014 au Château de Penthes, Genève, Editions Slatkine, Société d’Histoire de la Suisse Romande, Fondation pour l’histoire des Suisses dans le Monde, 2015.

Source : LA SUISSE ET LA GUERRE DE 1914-1918

Classé sous :Histoire savante, Publications Balisé avec :14-18, Suisse

Comptes-rendus : « Filmer la guerre (1944-1946). Les Soviétiques face à la Shoah »

29 septembre 2015 by Lyonel Kaufmann

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L’exposition et son catalogue ouvrent des perspectives passionnantes sur la construction d’une mémoire soviétique isolée des représentations occidentales. Rendue plus complexe encore par les déplacements de frontières d’après-guerre brouillant la notion de juifs « soviétiques », « hongrois » ou « polonais », puis par la Guerre froide, elle évolue vers une reconnaissance ambiguë de la Shoah dans les années 1960. L’ignorance internationale de ces images, à l’exception de celles qui ont été utilisées lors des procès de Nuremberg, sera durable. Sans négliger la volonté parallèle des États-Unis de ne pas mettre en exergue, au moment de la libération de l’Europe, la spécificité de l’extermination des juifs, le silence autour des images soviétiques s’explique surtout d’un côté par la censure et le secret qui étaient de mise en URSS, de l’autre par la méfiance occidentale envers la propagande soviétique. Méfiance qui fut exacerbée à juste titre par l’affaire de Katyn et le film soviétique falsifié attribuant aux nazis le meurtre des officiers polonais perpétré par le NKVD en 1940. L’exposition contribue ainsi à expliciter tant la compréhension tardive de l’importance d’Auschwitz que la longue méconnaissance occidentale de la « Shoah par balles » perpétrée à l’Est et, a contrario, à avancer sur le chemin d’une mémoire européenne partagée.

Notes : Valérie Pozner, Alexandre Sumpf, Vanessa Voisin (dir.), Filmer la guerre (1944-1946). Les Soviétiques face à la Shoah, Paris, Éditions du Mémorial de la Shoah, 2015, 128 p.

via Histoire@Politique : comptes-rendus : « Filmer la guerre (1944-1946). Les Soviétiques face à la Shoah ».

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Revue de Presse: L’Âge Viking aurait commencé au Danemark

15 août 2015 by Lyonel Kaufmann

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L’histoire des Vikings a commencé en l’an 793 après JC, lorsque, arrivant de Norvège, ils accostèrent en Angleterre au cours de leur premier raid officiel. Jusqu’à présent, ces raids violents sont ce que l’on retient le mieux des histoires Vikings.

Une récente étude suggère cependant un début plus pacifique de leurs voyages maritimes, et tout  aurait commencé au Danemark.

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Ribe au Danemark: la première ville Scandinave et centrale pour le commencement de l’Âge Viking. (Photo: visitribe.dk)

Trois archéologues de l’université d’Aarhus (Danemark) et de l’université de York (Angleterre) ont montré que les voyages maritimes de la Norvège jusqu’à Ribe, le plus ancien centre commercial au Danemark, eurent lieu bien avant la période Viking officielle.L’étude a montré que les anciens Vikings avaient voyagé vers Ribe, au sud du Danemark, dès 725 après JC.

Les chercheurs ont découvert des bois de cerf dans les plus anciens dépôts archéologiques de l’ancienne place de marché de Ribe; et il s’est avéré qu’ils provenaient de rennes de Norvège.

« C’est la première fois que nous avons la preuve que la culture maritime, qui était à la base de l’Âge Viking, a eu une histoire à Ribe. C’est fascinant. » rapporte le professeur Søren Sindbæk, un des auteurs de cette nouvelle étude.

Lire la suite : Les Découvertes Archéologiques: L’Âge Viking aurait commencé au Danemark

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

What is history for? Or: Doing history/ thinking historically | the many-headed monster

4 août 2015 by Lyonel Kaufmann

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Je retiens : «History is not merely about content (facts), it is also a particular and systematic methodology, a distinctive way of reading, thinking, questioning and analysing. »

Last week, I delivered the introductory lecture for a second year undergraduate module, ‘Doing History’, and for various tedious reasons, I also recently spent some time reading, reflecting on and writing about why I consider history to be valuable. In the process, I conducted an entirely unscientific google trawl, trying to gauge what the general perception of the discipline was. I was struck by the fact that the popular or ‘commonsense’ perception of history encourages a rather limited assessment of its social and intellectual usefulness. What exactly do I mean?

via What is history for? Or: Doing history/ thinking historically | the many-headed monster.

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Devenir historien-ne version 2.0 | Devenir historien-ne

28 juillet 2015 by Lyonel Kaufmann

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Devenir historien-ne existe maintenant depuis 4 ans. En 2012, pour nous permettre de mieux nous repérer dans ce carnet – conçu en partie comme un “manuel électronique, collaboratif et évolutif, d’historiographie et de méthodologie de la recherche en histoire” – Emilien Ruiz nous avait proposé un premier “sommaire”, Devenir historien-ne version 1.0, annonçant une reprise annuelle de l’exercice…

Il lui aura finalement fallu 3 ans pour que il s’y remette, mais cela lui permet de nous proposer, pour ce sommaire mis à jour, un contenu encore plus riche !

Son billet présente le sommaire de Devhist version 2.0, années 2011-2015. Bonne lecture d’été et bien au-delà ! Un must. Merci à Emilien.

Le billet : http://ift.tt/1etnNDn

Classé sous :Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications

Construction et négociation de l’identité nationale. Une étude comparatiste des programmes et des manuels scolaires d’histoire pour le primaire en France et aux États-Unis (1980-2010) | Histoire@Politique

16 juillet 2015 by Lyonel Kaufmann

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À la lumière des débats concernant l’identité nationale en France et aux États-Unis, cet article cherche à élucider les objectifs nationalistes (au sens développé dans l’article) de l’enseignement de l’histoire dans les deux pays. Il démontre comment les réécritures de l’histoire scolaire reflètent et contribuent à redéfinir la nation et, par ce biais, la perpétuent. Il examine la forme que prend le nationalisme dans les deux pays et les valeurs qu’il véhicule, révélant, entre autres, une approche française qui applique des méthodes inspirées des travaux d’historiens et vise à promouvoir la solidarité, tandis que les manuels américains, sous l’impulsion des mouvements conservateurs des trente dernières années, prônent une vision de la mémoire nationale fondée sur une unité fantasmée.

Histoire@Politique n°26 : Vari@rticles : « Construction et négociation de l’identité nationale. Une étude comparatiste des programmes et des manuels scolaires d’histoire pour le primaire en France et aux États-Unis (1980-2010)

Classé sous :Histoire savante, Publications

35 ans de jeux vidéos sur la Première Guerre mondiale

29 juin 2015 by Lyonel Kaufmann

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Olivier Glassey lors de son intervention à la HEP Vaud du samedi 27 juin 2015

Dans le cadre de son intervention dans le cadre d’une journée consacrée à l’utilisation de jeux vidéos en éducation (Apprendre avec les jeux vidéos ? Applications pédagogiques et éducatives, journée de formation continue organisée à la HEP Vaud, samedi 27 juin 2015), Oliver Glassey, maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, nous proposait son regard sociologique sur 35 ans de jeux vidéos consacrés à la Première Guerre mondiale, travail effectuée en collaboration avec des historiens.

Son premier constat portait sur la ludothèque de ces trente-cinq ans de jeux vidéos. Depuis 1980, Olivier Glassey a recensé 54 jeux ayant pour thème la Première Guerre mondiale. Dans son article «Représenter la Première Guerre mondiale dans les jeux vidéo : entre absence et uchronie», la Mission centenaire arrive à un constat comparable. Pour leur part, ils ont recensé 41 jeux vidéos se rapportant à la Première Guerre mondiale contre 506 consacrés, par exemple à la Deuxième Guerre Mondiale. Cette thématique est donc relativement peu traitée dans les jeux vidéos. Glassey constate néanmoins une accélération du nombre de jeux depuis 2013. Il y voit un effet des commémorations du centenaire.

Au niveau du type de jeux, deux catégories se détachent : les jeux de stratégie et ceux de simulation (plus particulièrement les jeux de simulations de vol). A partir des années 2000, une nouvelle tendance se dessine avec des jeux de tirs à la première personne, à la manière de Call of Duty. Olivier Glassey s’interroge sur ce que cela veut dire de vivre ainsi la Première Guerre mondiale. Il y observe un fétichisme lié aux artefacts (objects). Le contexte historique reste un simple décor et la psychologie reste totalement absente dans ce type de jeu. Il s’agit ici d’un détournement de l’histoire en faveur d’un univers vidéo existant préalablement et en tant que tel. On peut faire quelque peu le parallèle avec la série historique Assassin’s Creed.

Si avec les premières boites de jeu, l’inspiration du cinéma est très clairement visible, la dernière production, Soldats Inconnus (2014) d’Ubisoft ((Voir ma présentation : L’histoire de la guerre 14-18 racontée au travers d’un jeu vidéo | Serious-Game)) analysée par Olivier Glassey emprunte son univers à la bande dessinée. Est-ce une nouvelle tendance ? On pourrait le penser avec la production toute récente d’Apocalypse – 10 destins ((Voir mon billet Apocalypse 10 destins : un outil pédagogique guère nouveau)) qui se réfère au même univers de la bande dessinée.

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Surprenantes au premier abord (univers de la bande dessinnée, choix d’un personnage), les similitudes entre un produit commercial (Soldats Inconnus. Mémoires de la Grande Guerre d’Ubisoft) et un produit à visée pédagogique (Apocalypse 10 destins de Canopé) trouvent rapidement une explication lorsqu’on lit l’extrait suivant d’un reportage de France 24 (Jeu vidéo : une plongée dans la Grande Guerre, France 24) :

« Pour concevoir cette aventure au cœur de la « Der des Ders », l’équipe du studio Ubisoft de Montpellier s’est entourée d’historiens et des réalisateurs du documentaire à succès « Apocalypse« , diffusé par France 2. Elle a également reçu l’appui du label national de la Mission centenaire. Même si leurs personnages sont fictifs, les concepteurs du jeu ont tenu à respecter scrupuleusement la véracité historique. »

L’interactivité fort décevante d’«Apocalypse 10 destins» ne manquera pas d’inciter les élèves à se rabattre vers son grand frère. On peut néanmoins s’interroger sur ces échanges de bons procédés entre partenaires publics et privés qui s’autopromovent entre eux, à l’exemple de la labélisation de «Soldats Inconnus» par la Mission centenaire.

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Le pédalo mémoriel. Les commémorations de 14-18 et les arts de la mémoire : une approche institutionnelle | ParenThèses

26 juin 2015 by Lyonel Kaufmann

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Profitant de l’organisation d’une semaine d’activités à l’Université Saint-Louis – Bruxelles (23-27 février 2015) orientées autour de la Grande Guerre, on a jugé bon sur ParenThèses de reprendre quelques éléments de réflexion présentés par N. Offenstadt lors de sa conférence du lundi 23 février. Celle-ci se voulait inaugurale à la semaine et devait proposer une réflexion critique sur la logique commémorative (A quoi sert le centenaire de la Grande Guerre ? Un premier retour réflexif.

Je note :

La majeure partie de la conférence prononcée par N. Offenstadt fut consacrée à expliciter une typologique des mémoires de la Grande Guerre. L’historien français a ainsi relevé quatre types distincts de rapport à la Première Guerre mondiale. Dans l’ordre, l’orateur a relevé des mémoires 1) sociales, 2) nationales, 3) silencieuses et 4) clivées.

Où il apparaît qu’à l’instar de la Belgique :

il y a des pays pour lesquels la mémoire de la Grande Guerre clive la société. C’est notamment le cas de la Belgique. En l’occurrence, il s’agit d’un clivage interne au pays. Dans le cas de la Hongrie, on observe plutôt un clivage par rapport à l’extérieur des frontières puisque ce pays rumine toujours le partage opéré en 1920 par le traité de Trianon, l’amputant d’une partie importante de son territoire historique.

La Suisse s’apparente à une mémoire quelque peu clivée en raison de la grève générale de 1918 et du Röstigraben tant au moment du conflit qu’actuellement avec la vision a-historique de la Suisse largement développée par l’UDC.

Par ailleurs, je note que le rythme des différentes commémorations autour de 1914-1918 ne diminue pas alors qu’il reste encore plus de trois ans avant la fin des commémorations du conflit. Pour s’en rendre compte, il suffit de suivre la veille « Autour du Centenaire 14-18 » sur Scoop.it (http://www.scoop.it/t/autour-du-centenaire-14-18).

A lire  : Le pédalo mémoriel. Les commémorations de 14-18 et les arts de la mémoire : une approche institutionnelle | ParenThèses

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

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