• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Histoire savante

Livre : La Suisse et la Guerre de 1914-1918

11 octobre 2015 by Lyonel Kaufmann

ACTES DU COLLOQUE TENU DU 10 AU 12 SEPTEMBRE 2014 AU CHÂTEAU DE PENTHES. SOUS LA DIRECTION DE CHRISTOPHE VUILLEUMIER

Présentation de l’éditeur :

Le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale a été l’occasion pour la Suisse de revenir sur cette période qui, durant des décennies, n’a guère suscité l’intérêt des chercheurs, jusqu’à ces dernières années. Peut-être fallait-il digérer l’épisode douloureux pour la fierté nationale de la publication, à la fin des années 90, des conclusions du « rapport Bergier » sur l’attitude de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d’aborder l’autre guerre, celle des poilus français et des Landsers prussiens, des trains de réfugiés sillonnant le pays en tous sens et des dragons montant la garde aux frontières. Le colloque international, tenu du 10 au 12 septembre 2014 au sein du Château de Penthes à Genève, en présence de nombreuses personnalités officielles, a vu se succéder plusieurs dizaines de conférences, sur des sujets parfois inédits, et réunis dans cet ouvrage. Sont abordés ainsi la scission linguistique de la Suisse, la propagande des pays en guerre, le rôle de l’armée suisse, la présence des révolutionnaires sur le territoire, l’action du CICR bien évidemment et les blessés accueillis dans les cantons, mais également les Suisses engagés dans les armées étrangères, le rapatriement de 500 000 réfugiés français de Bâle à Genève, ignorés des historiens jusqu’à il y a peu de temps, les évolutions des partis politiques ou les plans suisses d’invasion de l’Italie du Nord. La Première Guerre mondiale allait influencer le destin de la Suisse de manière durable et entraîner l’établissement sur son territoire de la Société des Nations, dont l’Organisation des Nations Unies prit le relais en 1945.

blank

Tables des matières: 
– François Jequier: pourquoi commémorer
Suisse humanitaire
– Chantal Antier: Louise de Bettignies, prisonnière des allemands 1915-1918 : ses appels à l’intervention des organismes suisses.
– Jean-Luc Blondel: L’action du CICR pendant la première guerre mondiale. les archives de l’agence internationale des prisonniers de guerre.
– Roger Durand: Gustave Ador à la tête de l’agence l’agence internationale des prisonniers de guerre.
– Patrick Bondallaz: Les liens belgo-suisses issus de la grande guerre : la part des humanitaires.
– Chantal de Schoulepnikoff: Madeleine Pachoud, une infirmière suisse au chevet des soldats blessés (1914-1915).
– Stéphane Garcia: Henriette Rémi, une suissesse face au visage inhumain de la guerre.
– Françoise Breuillaud-Sottas: Le rapatriement de 500 000 civils français par la suisse. Un épisode méconnu de la Grande Guerre.
– Cora Tremmel: Les prisonniers français du palatinat à travers la Suisse.
– Marianne Walle: Les prisonniers français internés en suisse 1916-1919.

Suisse tourmentée
– Olivier Meuwly: De l’union sacrée à la guerre ouverte. les partis politiques suisses entre 1914 et 1918. la fin des illusions ?
– Nicolas Gex: Louis Dumur ou un regard critique sur la suisse durant la première guerre mondiale.
– François Jacob: Une écriture suisse de la guerre ? L’exemple de la figure de Guillaume II dans quelques romans helvétiques.
– Landry Charrier: Le pacifisme allemand face à la grande guerre : trajectoires et postérités.
– Alain-Jacques Tornare: Fribourg sur le front linguistique durant la guerre 14-18.
– David Auberson: la Suisse : « terre bénie des espions ».
– Georges Andrey: L’identité romande et son évolution de 1914 à 1918.
– Marc Perrenoud: La population juive dans le canton de Neuchâtel pendant la première guerre mondiale.
– Luc Weibel: les « mots sublimes » de Noëlle Roger.
– Jean-Charles Giroud: La Première Guerre mondiale et l’affiche suisse. Foi, doute, propagande.
– Jean-François Fayet: Les révolutionnaires russes et polonais installés en Suisse pendant la Première Guerre mondiale.
– Stéphanie Leu: Passer la frontière en temps de guerre : hommes et marchandises. l’exemple de la frontière franco-suisse.

Suisse engagée
– Jean-Jacques Langendorf: l’armée suisse au fil de la guerre.
– Alexandre Vautravers: La politique d’armement de la Suisse.
– Hervé de Weck: La Suisse craint ses voisins… aménagement de positions fortifiées dans les alpes et au nord-ouest du plateau (1850-1918).
– Christophe Vuilleumier: Les Suisses dans les armées étrangères.
– Sébastien Farré: Commémorer les morts de la première guerre mondiale en terre de paix.
– François Bugnion: L’affaire Grimm-Hoffmann et l’élection de Gustave Ador au Conseil Fédéral : naufrage et restauration de la neutralité suisse.
– Isabelle Montani, Éric G. Sapin, Christophe Champod: Rodolphe Archibald Reiss, un criminaliste – criminologue au milieu de la guerre.
– Corinne de Tscharner-Hentsch: Une réponse de la société civile à la guerre : la nouvelle société helvétique.
– Maurizio Binaghi: Quelle neutralité pour la Confédération pendant la Grande Guerre? Le Tessin entre plans offensifs suisses et irrédentisme italien (1905 – 1918).

Christophe Vuilleumier (éd), La Suisse et la guerre de 1914-1918. Actes du colloque tenu du 10 au 12 septembre 2014 au Château de Penthes, Genève, Editions Slatkine, Société d’Histoire de la Suisse Romande, Fondation pour l’histoire des Suisses dans le Monde, 2015.

Source : LA SUISSE ET LA GUERRE DE 1914-1918

Classé sous :Histoire savante, Publications Balisé avec :14-18, Suisse

Comptes-rendus : « Filmer la guerre (1944-1946). Les Soviétiques face à la Shoah »

29 septembre 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

blank

L’exposition et son catalogue ouvrent des perspectives passionnantes sur la construction d’une mémoire soviétique isolée des représentations occidentales. Rendue plus complexe encore par les déplacements de frontières d’après-guerre brouillant la notion de juifs « soviétiques », « hongrois » ou « polonais », puis par la Guerre froide, elle évolue vers une reconnaissance ambiguë de la Shoah dans les années 1960. L’ignorance internationale de ces images, à l’exception de celles qui ont été utilisées lors des procès de Nuremberg, sera durable. Sans négliger la volonté parallèle des États-Unis de ne pas mettre en exergue, au moment de la libération de l’Europe, la spécificité de l’extermination des juifs, le silence autour des images soviétiques s’explique surtout d’un côté par la censure et le secret qui étaient de mise en URSS, de l’autre par la méfiance occidentale envers la propagande soviétique. Méfiance qui fut exacerbée à juste titre par l’affaire de Katyn et le film soviétique falsifié attribuant aux nazis le meurtre des officiers polonais perpétré par le NKVD en 1940. L’exposition contribue ainsi à expliciter tant la compréhension tardive de l’importance d’Auschwitz que la longue méconnaissance occidentale de la « Shoah par balles » perpétrée à l’Est et, a contrario, à avancer sur le chemin d’une mémoire européenne partagée.

Notes : Valérie Pozner, Alexandre Sumpf, Vanessa Voisin (dir.), Filmer la guerre (1944-1946). Les Soviétiques face à la Shoah, Paris, Éditions du Mémorial de la Shoah, 2015, 128 p.

via Histoire@Politique : comptes-rendus : « Filmer la guerre (1944-1946). Les Soviétiques face à la Shoah ».

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications

Revue de Presse: L’Âge Viking aurait commencé au Danemark

15 août 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

L’histoire des Vikings a commencé en l’an 793 après JC, lorsque, arrivant de Norvège, ils accostèrent en Angleterre au cours de leur premier raid officiel. Jusqu’à présent, ces raids violents sont ce que l’on retient le mieux des histoires Vikings.

Une récente étude suggère cependant un début plus pacifique de leurs voyages maritimes, et tout  aurait commencé au Danemark.

age_viking

Ribe au Danemark: la première ville Scandinave et centrale pour le commencement de l’Âge Viking. (Photo: visitribe.dk)

Trois archéologues de l’université d’Aarhus (Danemark) et de l’université de York (Angleterre) ont montré que les voyages maritimes de la Norvège jusqu’à Ribe, le plus ancien centre commercial au Danemark, eurent lieu bien avant la période Viking officielle.L’étude a montré que les anciens Vikings avaient voyagé vers Ribe, au sud du Danemark, dès 725 après JC.

Les chercheurs ont découvert des bois de cerf dans les plus anciens dépôts archéologiques de l’ancienne place de marché de Ribe; et il s’est avéré qu’ils provenaient de rennes de Norvège.

« C’est la première fois que nous avons la preuve que la culture maritime, qui était à la base de l’Âge Viking, a eu une histoire à Ribe. C’est fascinant. » rapporte le professeur Søren Sindbæk, un des auteurs de cette nouvelle étude.

Lire la suite : Les Découvertes Archéologiques: L’Âge Viking aurait commencé au Danemark

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

What is history for? Or: Doing history/ thinking historically | the many-headed monster

4 août 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

blank

Je retiens : «History is not merely about content (facts), it is also a particular and systematic methodology, a distinctive way of reading, thinking, questioning and analysing. »

Last week, I delivered the introductory lecture for a second year undergraduate module, ‘Doing History’, and for various tedious reasons, I also recently spent some time reading, reflecting on and writing about why I consider history to be valuable. In the process, I conducted an entirely unscientific google trawl, trying to gauge what the general perception of the discipline was. I was struck by the fact that the popular or ‘commonsense’ perception of history encourages a rather limited assessment of its social and intellectual usefulness. What exactly do I mean?

via What is history for? Or: Doing history/ thinking historically | the many-headed monster.

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Devenir historien-ne version 2.0 | Devenir historien-ne

28 juillet 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

Devenir historien-ne existe maintenant depuis 4 ans. En 2012, pour nous permettre de mieux nous repérer dans ce carnet – conçu en partie comme un “manuel électronique, collaboratif et évolutif, d’historiographie et de méthodologie de la recherche en histoire” – Emilien Ruiz nous avait proposé un premier “sommaire”, Devenir historien-ne version 1.0, annonçant une reprise annuelle de l’exercice…

Il lui aura finalement fallu 3 ans pour que il s’y remette, mais cela lui permet de nous proposer, pour ce sommaire mis à jour, un contenu encore plus riche !

Son billet présente le sommaire de Devhist version 2.0, années 2011-2015. Bonne lecture d’été et bien au-delà ! Un must. Merci à Emilien.

Le billet : http://ift.tt/1etnNDn

Classé sous :Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications

Construction et négociation de l’identité nationale. Une étude comparatiste des programmes et des manuels scolaires d’histoire pour le primaire en France et aux États-Unis (1980-2010) | Histoire@Politique

16 juillet 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

À la lumière des débats concernant l’identité nationale en France et aux États-Unis, cet article cherche à élucider les objectifs nationalistes (au sens développé dans l’article) de l’enseignement de l’histoire dans les deux pays. Il démontre comment les réécritures de l’histoire scolaire reflètent et contribuent à redéfinir la nation et, par ce biais, la perpétuent. Il examine la forme que prend le nationalisme dans les deux pays et les valeurs qu’il véhicule, révélant, entre autres, une approche française qui applique des méthodes inspirées des travaux d’historiens et vise à promouvoir la solidarité, tandis que les manuels américains, sous l’impulsion des mouvements conservateurs des trente dernières années, prônent une vision de la mémoire nationale fondée sur une unité fantasmée.

Histoire@Politique n°26 : Vari@rticles : « Construction et négociation de l’identité nationale. Une étude comparatiste des programmes et des manuels scolaires d’histoire pour le primaire en France et aux États-Unis (1980-2010)

Classé sous :Histoire savante, Publications

35 ans de jeux vidéos sur la Première Guerre mondiale

29 juin 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

blank

Olivier Glassey lors de son intervention à la HEP Vaud du samedi 27 juin 2015

Dans le cadre de son intervention dans le cadre d’une journée consacrée à l’utilisation de jeux vidéos en éducation (Apprendre avec les jeux vidéos ? Applications pédagogiques et éducatives, journée de formation continue organisée à la HEP Vaud, samedi 27 juin 2015), Oliver Glassey, maître d’enseignement et de recherche à l’Université de Lausanne, nous proposait son regard sociologique sur 35 ans de jeux vidéos consacrés à la Première Guerre mondiale, travail effectuée en collaboration avec des historiens.

Son premier constat portait sur la ludothèque de ces trente-cinq ans de jeux vidéos. Depuis 1980, Olivier Glassey a recensé 54 jeux ayant pour thème la Première Guerre mondiale. Dans son article «Représenter la Première Guerre mondiale dans les jeux vidéo : entre absence et uchronie», la Mission centenaire arrive à un constat comparable. Pour leur part, ils ont recensé 41 jeux vidéos se rapportant à la Première Guerre mondiale contre 506 consacrés, par exemple à la Deuxième Guerre Mondiale. Cette thématique est donc relativement peu traitée dans les jeux vidéos. Glassey constate néanmoins une accélération du nombre de jeux depuis 2013. Il y voit un effet des commémorations du centenaire.

Au niveau du type de jeux, deux catégories se détachent : les jeux de stratégie et ceux de simulation (plus particulièrement les jeux de simulations de vol). A partir des années 2000, une nouvelle tendance se dessine avec des jeux de tirs à la première personne, à la manière de Call of Duty. Olivier Glassey s’interroge sur ce que cela veut dire de vivre ainsi la Première Guerre mondiale. Il y observe un fétichisme lié aux artefacts (objects). Le contexte historique reste un simple décor et la psychologie reste totalement absente dans ce type de jeu. Il s’agit ici d’un détournement de l’histoire en faveur d’un univers vidéo existant préalablement et en tant que tel. On peut faire quelque peu le parallèle avec la série historique Assassin’s Creed.

Si avec les premières boites de jeu, l’inspiration du cinéma est très clairement visible, la dernière production, Soldats Inconnus (2014) d’Ubisoft ((Voir ma présentation : L’histoire de la guerre 14-18 racontée au travers d’un jeu vidéo | Serious-Game)) analysée par Olivier Glassey emprunte son univers à la bande dessinée. Est-ce une nouvelle tendance ? On pourrait le penser avec la production toute récente d’Apocalypse – 10 destins ((Voir mon billet Apocalypse 10 destins : un outil pédagogique guère nouveau)) qui se réfère au même univers de la bande dessinée.

blank

Surprenantes au premier abord (univers de la bande dessinnée, choix d’un personnage), les similitudes entre un produit commercial (Soldats Inconnus. Mémoires de la Grande Guerre d’Ubisoft) et un produit à visée pédagogique (Apocalypse 10 destins de Canopé) trouvent rapidement une explication lorsqu’on lit l’extrait suivant d’un reportage de France 24 (Jeu vidéo : une plongée dans la Grande Guerre, France 24) :

« Pour concevoir cette aventure au cœur de la « Der des Ders », l’équipe du studio Ubisoft de Montpellier s’est entourée d’historiens et des réalisateurs du documentaire à succès « Apocalypse« , diffusé par France 2. Elle a également reçu l’appui du label national de la Mission centenaire. Même si leurs personnages sont fictifs, les concepteurs du jeu ont tenu à respecter scrupuleusement la véracité historique. »

L’interactivité fort décevante d’«Apocalypse 10 destins» ne manquera pas d’inciter les élèves à se rabattre vers son grand frère. On peut néanmoins s’interroger sur ces échanges de bons procédés entre partenaires publics et privés qui s’autopromovent entre eux, à l’exemple de la labélisation de «Soldats Inconnus» par la Mission centenaire.

Classé sous :Didactique, Histoire savante, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Le pédalo mémoriel. Les commémorations de 14-18 et les arts de la mémoire : une approche institutionnelle | ParenThèses

26 juin 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

YwyyoB5HbxFnNQzO2saEvjl72eJkfbmt4t8yenImKBVvK0kTmF0xjctABnaLJIm9

Profitant de l’organisation d’une semaine d’activités à l’Université Saint-Louis – Bruxelles (23-27 février 2015) orientées autour de la Grande Guerre, on a jugé bon sur ParenThèses de reprendre quelques éléments de réflexion présentés par N. Offenstadt lors de sa conférence du lundi 23 février. Celle-ci se voulait inaugurale à la semaine et devait proposer une réflexion critique sur la logique commémorative (A quoi sert le centenaire de la Grande Guerre ? Un premier retour réflexif.

Je note :

La majeure partie de la conférence prononcée par N. Offenstadt fut consacrée à expliciter une typologique des mémoires de la Grande Guerre. L’historien français a ainsi relevé quatre types distincts de rapport à la Première Guerre mondiale. Dans l’ordre, l’orateur a relevé des mémoires 1) sociales, 2) nationales, 3) silencieuses et 4) clivées.

Où il apparaît qu’à l’instar de la Belgique :

il y a des pays pour lesquels la mémoire de la Grande Guerre clive la société. C’est notamment le cas de la Belgique. En l’occurrence, il s’agit d’un clivage interne au pays. Dans le cas de la Hongrie, on observe plutôt un clivage par rapport à l’extérieur des frontières puisque ce pays rumine toujours le partage opéré en 1920 par le traité de Trianon, l’amputant d’une partie importante de son territoire historique.

La Suisse s’apparente à une mémoire quelque peu clivée en raison de la grève générale de 1918 et du Röstigraben tant au moment du conflit qu’actuellement avec la vision a-historique de la Suisse largement développée par l’UDC.

Par ailleurs, je note que le rythme des différentes commémorations autour de 1914-1918 ne diminue pas alors qu’il reste encore plus de trois ans avant la fin des commémorations du conflit. Pour s’en rendre compte, il suffit de suivre la veille « Autour du Centenaire 14-18 » sur Scoop.it (http://www.scoop.it/t/autour-du-centenaire-14-18).

A lire  : Le pédalo mémoriel. Les commémorations de 14-18 et les arts de la mémoire : une approche institutionnelle | ParenThèses

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Les photos du D-Day de Robert Capa – une autre histoire et de nouvelles interprétations | Déjà Vu

26 juin 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

Dans ce nouvel article, Patrick Peccatte revient sur la version “canonique” de l’histoire des photos prises par Robert Capa lors du D-Day. Or, depuis juin 2014, le critique A. D. Coleman a publié sur son site Photocritic International une longue série d’articles qui remet en cause ce récit habituel. Peccatte présente également le travail de Charles Herrick, rectifiant la culture visuelle traditionnellement associée à l’imagerie du débarquement à Omaha Beach.

Cette version peut être résumée ainsi: le 6 juin 1944, Capa est le seul photographe de presse présent lors du débarquement des troupes américaines à Omaha Beach. Durant une heure et demi, il photographie au plus près les soldats qui subissent un intense mitraillage. Il prend 106 photos, revient en Angleterre, envoie les cartouches de pellicules au bureau de Life à Londres, puis il retourne en Normandie. Pressé par le temps, le jeune laborantin inexpérimenté en charge du développement sèche les films à une température trop élevée, ce qui fait fondre l’émulsion et endommage irrémédiablement les photos. Une dizaine de clichés assez flous échappent au désastre et seront publiés par le magazine Life daté du 19 juin 1944.

Aujourd’hui, Patrick Pecatte se rallie au travail effectué par A. D. Coleman et admet des erreurs:

Co-responsable du projet PhotosNormandie depuis plus de 8 ans, je m’intéresse à l’histoire de la bataille de Normandie depuis bien plus longtemps encore. Pour moi comme pour beaucoup d’autres passionnés je l’imagine, l’épisode de Capa à Omaha Beach et le drame des photos perdues formaient presque une sorte d’épopée “consubstantielle” à l’assaut initial d’une bataille dont j’ai beaucoup entendu parler5. Je voudrais exprimer ici combien il m’a été difficile d’admettre l’histoire somme toute assez navrante qui se dessine maintenant à la suite des recherches de Coleman, Baughman, McElroy, et d’autres encore. Depuis un an environ, j’ai lu régulièrement les articles du blog de Coleman au fur et à mesure de leur publication, en refusant quasiment d’admettre qu’une autre histoire s’imposait, sérieusement argumentée et bien plus vraisemblable que celle que j’avais accepté jusqu’alors. Mais finalement, le simple exercice de la raison l’a emporté sur l’attachement irréfléchi au personnage romanesque de Capa (rappelons qu’il avait écrit Slightly out of focus pour servir de base à un scénario cinématographique). Je dois désormais me rendre à l’évidence: l’histoire des clichés ruinés par un laborantin inexpérimenté est une fable fabriquée, diffusée, et par-dessus tout soigneusement entretenue par le “business Capa”. Je crois que la relecture de la controverse sur l’authenticité de la fameuse photo du Fallen Soldier prise durant la guerre d’Espagne mais surtout les incohérences et revirements récents de John Morris ont achevé de me convaincre.

Patrick Pecatte n’en reste pas là. Il s’attache également à la réinterprétation des photos publiées et plus particulièrement à la plus connue (que nous avons déjà eu l’occasion de présenter : LES PREMIÈRES PUBLICATIONS DES PHOTOS DE ROBERT CAPA SUR LE DÉBARQUEMENT EN NORMANDIE | DÉJÀ VU):

Life, 19 juin 1944, p. 27, bas de pageLife, 19 juin 1944, p. 27, bas de page

Il s’attache à présenter l’analyse de Charles Herrick, retraité de l’US Army. Ce dernier rectifie en effet la culture visuelle traditionnellement associée à l’imagerie du débarquement à Omaha Beach. Son analyse en deux parties critique la légende de cette photo parue dans Life le 19 juin 1944, juste en dessous de The Face in the Surf. ((A noter que l’article dans son ensemble peut être retrouvé ici  dans la collection de Life numérisée par Google.))

Lors de leur parution, les légendes de cette photo indiquent qu’il s’agirait de soldats immobilisés qui subissent un feu ennemi considérable et s’abritent derrière des obstacles de plage (des hérissons tchèques [hedgehogs]). Analyse à l’appui, Herrick conteste cette interprétation qui est rapportée par Peccatte.

ces soldats ne sont donc pas du tout des fantassins effrayés et immobilisés sous le déluge du feu ennemi, cherchant à se dissimuler tant bien que mal derrière des obstacles de plage. Ce sont des Combat Engineers (sapeurs de combat) arrivés à Omaha un quart d’heure après le début de l’assaut (soit vers 6h45, voir ici et là) et qui, calmement, sont en train de nettoyer la plage en faisant exploser les obstacles. Ils ne sont ni à l’abri ni paralysés, mais ils effectuent lucidement un travail dangereux et indispensable car avec la marée montante ces obstacles redoutables deviendraient invisibles pour les péniches qui suivront.

Analysant d’autres publications presse de cette photo et les légendes l’accompagnant, Peccatte en conclut :

Curieusement, il se pourrait bien que l’imaginaire associé à l’assaut à Omaha Beach, “peuplé” de soldats se protégeant derrière des obstacles de plage, soit déjà présent dès juin 1944 dans une légende malencontreuse de Life qui n’a pas vu les Combat Engineers sur l’une des rares photos où ils sont en pleine action et alors même que le magazine disposait d’autres photos plus explicites.

Constamment tenu à jour, ce travail de Patrick Peccatte est remarquable de minutie et d’honnêteté intellectuelle. Il permet de suivre le travail du chercheur. Pour l’enseignant-e, ce travail est précieux et comme je l’indiquais déjà (REVOIR CAPA | DÉJÀ VU):

Elle/il a également accès à des travaux de chercheurs portant sur ces mêmes objets qu’il/elle aurait de la peine à mener seul dans son coin. L’enseignant-e peut alors mieux se concentrer sur le dispositif d’enseignement-apprentissage à réaliser avec un tel matériel.

L’article de Patrick Peccatte :  LES PHOTOS DU D-DAY DE ROBERT CAPA – UNE AUTRE HISTOIRE ET DE NOUVELLES INTERPRÉTATIONS

Classé sous :Histoire savante Balisé avec :39-45, D-Day, Débarquement, Normandie, Photographies, Robert Capa

Le fascisme et ses reliques – La Vie des idées

3 juin 2015 by Lyonel Kaufmann

blank

blank

Recensé : Sergio Luzzatto (2004). Le corps du Duce. Essai sur la sortie du fascisme (traduit de l’italien par P.-E. Dauzat). Paris: Gallimard, 368 p. (première édition, 1998).

C’est l’un des mythes fondateurs de la République italienne : les corps de Benito Mussolini, de sa maîtresse Clara Petacci et de plusieurs des hiérarques les plus importants du régimes sont exposés, pendus la tête en bas sur l’esplanade Loreto, à Milan. Par cette mise en scène, les vainqueurs affirment leur victoire en exposant la dépouille du Duce à la vindicte de la foule. Rompant le lien charismatique qui existait entre le chef – présenté comme un surhomme – et le peuple italien, les résistants entendent mettre un terme symbolique à l’expérience fasciste. À partir de cet épisode fondamental de l’histoire contemporaine italienne, où se joue le transfert de la souveraineté entre le régime qui vient de tomber et la république qui doit naître, Sergio Luzzatto développe une étude multiforme qui touche à la dimension charismatique du Duce mais aussi aux fractures qui parcourent la société italienne de l’après-guerre.

La suite du compte-rendu : Le fascisme et ses reliques – La Vie des idées

Classé sous :Histoire savante, Publications

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 27
  • Page 28
  • Page 29
  • Page 30
  • Page 31
  • Pages provisoires omises …
  • Page 50
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans

26 mai 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans. Le maître français du documentaire historique est mort samedi dans sa maison du sud-ouest de la France, a-t-on appris lundi auprès de sa famille. Fils du grand cinéaste allemand Max Ophüls (“ La Ronde”, “Lola Montès”…), Marcel Ophüls avait fui l’Allemagne nazie enfant pour s’installer en France, avant de […]

blank

Passion Médiévistes : Hors-série 34 – Le Moyen Âge au cinéma

22 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

À l’occasion de l’édition 2025 du Festival international du film court d’Angoulême, deux invités sont venus croiser, dans cet épisode hors-série de Passion Médiévistes, leurs expériences sur les représentation du Moyen Âge au cinéma. Les invités : Cet épisode vient proposer les regards complémentaires d’un réalisateur et d’un historien pour interroger la manière dont le […]

blank

Trous de mémoires de Nicolas Juncker

17 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment raconter la guerre d’Algérie et ses mémoires sans tomber dans le pathos ou la leçon d’histoire trop académique ? Trous de mémoires relève ce défi avec audace, mêlant comédie burlesque et réflexion historique. Nicolas Juncker y explore, avec un humour grinçant, les tensions et contradictions qui entourent la mémoire de ce conflit, en s’inspirant du […]

blank

Ces familles néerlandaises qui découvrent un passé de collaboration – rts.ch

28 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

C’est avec stupeur que de nombreux Néerlandais et Néerlandaises ont récemment découvert sur internet qu’un membre de leur famille avait collaboré avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En cause: la mise en ligne d’une liste de 425’000 noms par les archives nationales des Pays-Bas. Depuis janvier, les descendants affluent à La Haye, souvent […]

blank

Spreitenbach: Un paradis du shopping ou la porte des enfers? – Blog du Musée national suisse

24 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En 1975, l’Association suisse des instituteurs publia le panneau scolaire n°167. Celui-ci montre une vue aérienne de la commune de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. Ou plus précisément de la ville nouvelle de Spreitenbach, «Neu-Spreitenbach», avec son centre commercial entouré d’un immense parking rempli de voitures aux couleurs vives et son imposant quartier […]

blank

Dans le Japon de la fin du XVIe siècle : «Assassin’s Creed Shadows» sort enfin.

23 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La série vidéoludique des «Assassin’s Creed» d’Ubisoft comprend désormais un nouvel opus, situé dans le Japon de la fin du XVIe siècle. Les enjeux financiers de cette sortie sont importants pour la société Ubisoft en grande difficulté actuellement. Elle y jouerait son avenir. «Assassin’s Creed Shadows» est d’autant plus attendu que sa sortie a été […]

blank

Max Weber. Une vie mouvementée dans une époque agitée – Blog Musée national suisse

22 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cet article du Blog du Musée national suisse nous offre un portrait de Max Weber, socialiste suisse, pacifiste puis défenseur de la défense nationale devant la montée des fascismes, brillant économiste qui fut également Conseiller fédéral. Un destin intéressant et singulier que je vous invite à lire. Plus on s’intéresse à Max Weber et à […]

Tirés de nos archives

blank

Exposition Ibn Khaldoun (lien)

4 décembre 2007 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La figure d’Ibn Khaldoun Site de l’exposition consacrée en 2007 à Ibn Khaldoun qui a été l’un des plus grands intellectuels musulmans et appartenait à une famille hispano-musulmane établie dans la province de Séville. (tags: Histoire IbnKhaldoun)

blank

Sac de plage : Le goût de l’archive à l’ère numérique | Projet éditorial

15 juillet 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Frédéric Clavert (frederic.clavert@uni.lu) et Caroline Muller (caroline.muller@univ-reims.fr) nous présente l’objet de leur projet éditorial dont vous pouvez suivre la passionnante élaboration en ligne. Concernant l’origine du projet, voici la discussion collective initiale autour d’un tweet. Un passionnant working progress qui se lit comme un roman policier. A tester à la plage ?! « En 1989, Arlette Farge publie […]

blank

Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe

14 juin 2022 Par Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Le retour aux affaires de l’Homme du 18-juin a perdu depuis longtemps son aura providentielle. Le scénario d’Un général, des généraux bâti par Nicolas Juncker se fondant strictement sur les faits, il fallait trouver un angle saillant pour conter l’arrivée du messie de Colombey à l’Elysée, précédée du grand cirque de ses apôtres algérois et […]

blank

“Avec cette lettre cesse le jeu et commence l’indéfendable. Supprimer la formation des maîtres, placer ces nouveaux maîtres “dans des classes”, attendre que certains d’entre eux s’effondrent, et leur signifier par courier hiérarchique que “les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents” et que le cas échéant ils feraient mieux “de démissionner”, est une stratégie managériale ayant effectivement déjà fait ses preuves, et dont l’avantage est de révéler à ceux qui l’ignoreraient encore l’étymologie du mot “cynisme”. Comme des chiens. Vous avez, “messieurs qu’on nomme grands”, merveilleusement contribué à l’enrichissement de l’horizon sémantique du cynisme : ce qui était au départ le seul mépris des convenances sociales, désignera désormais également le total et absolu mépris de l’humain.”

14 octobre 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Lettre à Laurence |OWNI

A l’école des jeux de rôle: des gymnasiens dans le quotidien des Romains – Le Temps

4 novembre 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’atelier «Qvotidie» propose aux élèves romands de résoudre une enquête dans la Rome antique, un jeu de rôle pédagogique qui complète et rafraîchit les méthodes d’enseignement. Reportage du journal Le Temps au Gymnase Provence à Lausanne. « D’un point de vue pédagogique, «le jeu touche aux compétences transversales du plan d’études romand: collaboration, communication, stratégie d’apprentissage, pensée […]

blank

France : les nouveaux programmes scolaires bousculent le collège

14 avril 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Après les rythmes scolaires, l’éducation prioritaire, le collège… c’est une réforme majeure que la gauche engage sur le terrain de l’école : celle des programmes, censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. Lancée en 2013 par Vincent Peillon, la première version de cette «refonte» de l’école a été remise à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, […]

blank

Revue de Presse : Le témoignage exceptionnel du seul déporté volontaire à Auschwitz | Libération

9 avril 2014 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Witold Pilecki témoigne à Varsovie le 3 mars 1948 (Photo PAP. AFP) Varsovie. 19 septembre 1940. Un officier de réserve polonais, Witold Pilecki, se fait volontairement rafler par les Allemands et interner à Auschwitz pour y tisser un réseau de résistance: «Le Rapport Pilecki», à paraître en avril, livre le témoignage exceptionnel de ce héros […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…