Son grand livre, “Vichy et les juifs”, reparaît aujourd’hui, dans une version revue et augmentée. Télérama a rencontré le grand historien américain Robert Paxton.
Robert Paxton, professeur d’histoire émérite à Columbia University (New York), est l’auteur de La France de Vichy, paru aux éditions du Seuil en 1973, et de Vichy et les Juifs, paru en 1981 aux éditions Calmann-Lévy. C’est ce dernier livre que Robert Paxton réédite aujourd’hui (avec Michaël R. Marrus), dans une version enrichie et complétée qui tient compte des travaux parus depuis trente ans. Une somme qui fait litière de toutes les formes de révisionnisme qui ne cessent de ressurgir ici ou là. Extrait.
Avez-vous l’impression, pour reprendre l’expression de Henry Rousso et Eric Conan, que Vichy reste un « passé qui ne passe pas » ?
Bien sûr. C’est comme l’esclavage ou le sort des Indiens aux Etats-Unis. C’est là, ça fait partie du passé, et dès qu’on cherche à enseigner une histoire du pays, on doit faire face à la question : va-t-on expliquer aux enfants qu’on a eu des périodes sombres dans notre histoire ou doit-on privilégier une image édulcorée de cette histoire ? Dans les périodes de crise, on est plutôt à la recherche d’une histoire positive, mais la cicatrice de l’Occupation a du mal à se refermer.
Le reste de cette entretien (version abrégée) : Robert Paxton : “L’idée que la France de Vichy a essayé de protéger les Juifs est absurde”
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