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Histoire Lyonel Kaufmann

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Didactique

Jean-Clément Martin révolutionne la Terreur | Le Monde

16 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

L’historien, spécialiste de la Révolution française, a beaucoup travaillé sur la violence politique et à remettre en cause quelques idées reçues. Comme dans « Les Echos de la Terreur », son nouveau livre.

Jean-Clément Martin, à 70 ans, est un homme à la page. Ce spécialiste de la Révolution française, qui signe Les Echos de la Terreur, dans lequel il étudie le rôle de 1794 dans notre histoire, est sur Whats­App et Skype – où son avatar n’est autre que Méduse, de Caravage (1597-1598), qu’il voit comme une incarnation de la Terreur –, il a un blog – Passé­Présent, hébergé par Le Monde. fr –, et il s’intéresse aux jeux vidéos – il a conseillé Ubisoft, en 2014, pour la conception ­d’Assassin’s Creed Unity, situé pendant la Révolution. « Une chance inouïe, commente l’historien. Je ne suis pas devenu un gamer, mais j’en ai tiré la conclusion que si l’on veut comprendre la violence des lycéens aujourd’hui, il faut la rapporter aux jeux vidéo avec lesquels ils fonctionnent. »

L’ouvrage :

Les Echos de la Terreur. Vérités d’un mensonge d’Etat, 1794-2001, de Jean-Clément Martin, Belin, « Contemporaines », 324 p., 24 €.

Pendant deux siècles, la Terreur a permis de penser l’originalité de la période révolutionnaire. La prise en compte de sa radicalité dans une perspective d’histoire philosophique a assuré le succès de ceux qui l’ont vue, par la suite, comme matrice de tous les totalitarismes.

L’historien souligne que, en dépit de ces échos, la terreur a perdu sa majuscule sous l’effet des guerres qui ont bouleversé le XXe siècle et ébranlé l’héritage de la Révolution en diversifiant les sources et les acteurs de violences. Des échos qui, selon lui, sont devenus quasiment inaudibles depuis le 11 septembre 2001, date qu’il choisit pour clore l’étude de ce renversement de perspectives. Désormais, la terreur ne renvoie plus à la Révolution française : elle est devenue un nom générique désignant toutes les terreurs potentielles, dont le nombre risque toujours de s’accroître.

EXTRAIT (p. 16)

« A Maurice Blanchot qui assure : “la Terreur, on le sait bien, ne fut pas seulement terrible à cause des exécutions, elle le fut parce qu’elle se revendiqua elle-même sous cette forme majuscule, en faisant de la terreur la mesure de l’homme et le logos des temps modernes”, il faut répondre, non, nous ne savons rien de cela, non la Terreur ne fut pas revendiquée, et si ce qu’on appela “la Terreur” vint couvrir des événements c’est parce que cette appellation régula utilement des rapports de force inédits dans la France à la fin du XVIIIe siècle. C’est parce que la réalité indéniable des violences liées à la Révolution ne gagne rien à être désignée par un terme aussi vague que “la Terreur” qu’il convient ici d’en comprendre l’invention et l’usage. »

-À lire sur : Jean-Clément Martin révolutionne la Terreur

Crédit image : L’historien Jean-Clément Martin, en 2016. HANNAH ASSOULINE / OPALE

Classé sous :Histoire savante, Publications

Quand les algorithmes tournent mal, nous avons besoin de plus de pouvoir pour nous défendre, disent les chercheurs de l’IA

15 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

Le public ne dispose pas des outils nécessaires pour tenir les algorithmes responsables.

Les gouvernements et les entreprises privées déploient des systèmes d’IA à un rythme rapide, mais le public n’a pas les outils nécessaires pour tenir ces systèmes responsables lorsqu’ils échouent. C’est l’une des principales conclusions d’un nouveau rapport publié par AI Now, un groupe de recherche regroupant des employés d’entreprises technologiques comme Microsoft et Google et affilié à l’Université de New York.

Le rapport examine les défis sociaux de l’intelligence artificielle et des systèmes algorithmiques, en se concentrant sur ce que les chercheurs appellent  » l’écart de responsabilité « , car cette technologie est intégrée  » à travers les principaux domaines sociaux « . Ils ont formulé dix recommandations, dont une demande de réglementation gouvernementale de la reconnaissance faciale (ce que le président de Microsoft, Brad Smith, a également préconisé cette semaine) et des lois sur la  » vérité dans la publicité  » pour les produits d’IA, afin que les entreprises ne puissent pas simplement faire du commerce sur la réputation de la technologie pour vendre leurs services.

Le rapport est clair : le danger pour la justice civique est particulièrement évident lorsqu’il s’agit de l’adoption de systèmes de décision automatisés (SDA) par le gouvernement. Il s’agit notamment des algorithmes utilisés pour le calcul des peines d’emprisonnement et l’attribution de l’aide médicale. Selon les auteurs du rapport, les logiciels sont généralement introduits dans ces domaines dans le but de réduire les coûts et d’accroître l’efficacité. Mais il s’ensuit souvent que les systèmes prennent des décisions qui ne peuvent être expliquées ou faire l’objet d’un appel.

Whittaker, du Google’s Open Research Group, et Kate Crawford, co-fondatrice d’AI Now et chercheuse chez Microsoft, affirment que l’intégration de l’ADS dans les services gouvernementaux a dépassé notre capacité à vérifier ces systèmes. Mais, disent-ils, des mesures concrètes peuvent être prises pour y remédier. Il s’agit notamment d’exiger que les fournisseurs de technologie qui vendent des services au gouvernement renoncent à la protection du secret commercial, ce qui permet aux chercheurs de mieux examiner leurs algorithmes.

« Il faut être capable de dire :  » Vous avez été coupé de Medicaid, voilà pourquoi « , et vous ne pouvez pas le faire avec des systèmes de boîte noire « , dit M. Crawford. « Si nous voulons rendre des comptes au public, nous devons pouvoir vérifier cette technologie. »

Un autre domaine où une action immédiate est nécessaire, disent les deux chercheurs, est l’utilisation de la reconnaissance faciale et la reconnaissance des affects. Le premier est de plus en plus utilisé par les forces de police, en Chine, aux États-Unis et en Europe. Le logiciel Rekognition d’Amazon, par exemple, a été déployé par la police à Orlando et dans le comté de Washington, même si des tests ont montré que le logiciel peut fonctionner différemment selon les races. Dans un test où Rekognition a été utilisé pour identifier les membres du Congrès, le taux d’erreur était de 39 % pour les membres non blancs, contre seulement 5 % pour les membres blancs. Et pour ce qui est de la reconnaissance des affects, où les entreprises prétendent que la technologie peut balayer le visage de quelqu’un et lire son caractère et même son intention, les auteurs d’AI Now disent que les entreprises vendent souvent de la pseudoscience.

Traduit de :When algorithms go wrong we need more power to fight back, say AI researchers | The Verge

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions, Publications

20 Pistes pédagogiques pour un usage réfléchi du numérique dans les cours d’histoire

14 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Thierry Karsenti vient de publier un document proposant 20 pistes pédagogiques pour un usage réfléchi du numérique. J’ai déjà eu l’occasion d’explorer plusieurs de ces pistes dans le cadre de la formation de mes étudiants du secondaire 1. D’autres l’ont également été dans le cadre de ce semestre et l’approche didactique de la démarche d’enquête en histoire. Néanmoins, ce document servira de document d’orientation pour le semestre de printemps 2019. Il correspond largement à ma conception de l’ensegnement de la discipline.

Par Thierry KARSENTI, M.A., M.Ed., Ph.D. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies en éducation, Université de Montréal.

« Dans un monde où la place du numérique s’affirme chaque jour davantage, et où les jeunes sont captivés par les technologies, les enseignants d’histoire ne semblent avoir d’autre option que de donner une place de choix au numérique dans le cadre de leur enseignement. Nous proposons ici 20 pistes pédagogiques pour l’enseignement de l’histoire avec le numérique. Il ne s’agit pas de faire usage du numérique à tout prix. Il s’agit plutôt de trouver un juste équilibre entre le maintien de certains aspects traditionnels qui ont fait la richesse de l’enseignement depuis des siècles et la mise à profit des nouvelles possibilités qu’offre le numérique pour l’enseignement de l’histoire. Pour ce faire, il ne faut pas se limiter à la seule vision utilitaire du numérique, mais bien cerner les transformations éducatives qu’il pourrait alimenter. En fait, le numérique, s’il est bien utilisé, peut aussi œuvrer pour mieux tous nous comprendre et nous respecter, entre humains. »

Les 20 propositions :

  1. Proposer des tâches signifiantes.
  2. Proposer des problèmes à résoudre et des défis à la portée de tous les apprenants.
  3. Ludifier certains apprentissages. Faire apprendre par le jeu éducatif… numérique. Faire également apprendre par des jeux non faits pour l’éducation, mais dont le potentiel éducatif est grand.
  4. Explorer l’usage de la réalité virtuelle.
  5. Amener les élèves à créer avec le numérique. Encourager créativité et innovation.
  6. Fournir une rétroaction personnalisée et rapide (feedback).
  7. Favoriser la collaboration entre tous les apprenants.
  8. Développer les compétences numériques des élèves.
  9. Développer la compétence informationnelle de tous les apprenants.
  10. Amener les enseignants à utiliser les vidéos à des fins éducatives. Amener les enseignants à créer des vidéos éducatives. Amener les enseignants à amener les élèves à créer des vidéos.
  11. Faire participer les apprenants au développement de l’intelligence collective planétaire, comme par exemple avec leur participation comme « éditeurs » à Wikipedia.
  12. Donner une dimension planétaire aux travaux de vos élèves par l’usage du numérique, comme par exemple avec l’usage de Twitter.
  13. Apprendre à ses élèves à exploiter le potentiel des outils numériques pour mieux communiquer. Faire écrire ses élèves avec le numérique. Il est inconcevable ne pas montrer à apprendre à utiliser le numérique pour écrire dans notre société du savoir.
  14. Développer l’esprit critique des élèves, et ce, dans divers contextes.
  15. Faire confiance, à tous les apprenants, et ce, afin de les amener à présenter une (petite) partie du contenu de formation, avec le numérique. La meilleure façon d’apprendre est parfois d’enseigner quelque chose.
  16. Tirer profit des technologies que les apprenants utilisent si souvent déjà, comme leur téléphone intelligent.
  17. Apprendre à apprendre avec le numérique
  18. Explorer l’usage de l’intelligence artificielle en éducation.
  19. Amener les apprenants à agir en citoyens numériques responsables.
  20. Garder des traces, à la fois du processus d’apprentissage…mais aussi des réalisations des apprenants.

Le document au format .pdf : http://www.karsenti.ca/20numeriquehistoire.pdf

Source : 20 Pistes pédagogiques pour un usage réfléchi du numérique dans les cours d’histoire

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Robert Frank, portrait réédité de l’Amérique

13 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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En 1953, Robert Frank, prend la route et traverse les États-Unis, grâce à une bourse de la Fondation Guggenheim. Il dresse le portrait de l’Amérique et réalise un ouvrage, Les Américains. Paru pour la première fois en 1958, le livre vient d’être réédité aux éditions Delpire.

Robert Frank crée une nouvelle forme de photographie vernaculaire et redéfinit, comme le firent les auteurs de la beat generation, une image de la société américaine non idéalisée. Il donne à voir les marginaux, les espaces vides, la pauvreté, l’avidité et les excès. Et il le fait toujours sous un regard délicat et poétique, teinté de mélancolie.

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Éducation numérique : moins une question d’algorithme qu’une question d’éthique, d’education aux médias et de société

12 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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L’histoire est de celles qui font monter les larmes. C’est celle d’une femme qui à perdu son enfant à la naissance. Un enfant mort-né. Une femme qui écrit aux patrons des GAFA, aux patrons des « Tech Companies », pour leur demander d’arrêter de lui proposer des liens publicitaires sur une maternité dont elle doit faire le deuil.

Sss

Cette femme s’appelle Gillian Brockell. Et voici la lettre qu’elle a publié sur Twitter :

« Chères entreprises technologiques,

Je sais que vous avez su que j’étais enceinte. C’est ma faute, je n’ai pas pu résister aux Hashtags #30weekspregnant et #Babybump sur Instagram. Et j’ai été tellement stupide que j’ai même cliqué une fois ou deux sur des publicités que me proposait Facebook pour des vêtements de maternité.

Vous avez certainement vu ma lettre de remerciement à toutes mes amies qui sont venues pour la fête prénatale et à mes soeurs qui ont pris un vol depuis l’Arizona et qui m’ont tagué dans leurs photos. Vous m’avez certainement vu taper sur Google « robe de vacances maternité » et même « barrière de sécurité pour lit bébé ». Et je parie qu’Amazon vous a même donné ma date de terme, le 24 Janvier, lorsque j’y ai créé ma liste de voeux de cadeaux de naissance.

Mais ne m’avez vous pas vu également taper « est-ce que c’est une contraction de Braxton Hicks ? » et « bébé qui ne bouge pas » ? N’avez vous pas remarqué les trois jours de silence, très inhabituels pour une utilisatrice très connectée comme moi ? Et puis n’avez-vous pas vu non plus l’annonce avec les mots-clés « coeur brisé » et « problème » et « mort-né » et les 200 émoticônes larmes de mes amis ? Cela ne fait-il pas partie des choses que vous pouvez surveiller ?

Vous savez, il y a 26 000 décès à la naissance aux USA chaque année, et des millions de plus parmi vos utilisateurs à l’échelle de la planète ; et laissez-moi vous expliquez ce que sont les réseaux sociaux quand vous rentrez finalement chez vous en sortant de l’hôpital avec les bras les plus vides du monde, après que vous avez passé des jours à sangloter dans votre lit et que vous allumez votre téléphone pour quelques minutes de distraction avant de vous effondrer de nouveau en larmes. C’est exactement, de manière écrasante, la même chose que si votre bébé était encore en vie. (La lettre de Gillian mentionne ici les trois principales marques de vêtements pour les femmes enceintes et les jeunes mamans)

Et lorsque des millions de gens avec le coeur brisé cliquent sur « je ne veux pas voir cette publicité », et que là encore votre réponse est « pourquoi ? » avec le cruel mais vrai « ce n’est pas pertinent pour moi », vous savez, vous, les entreprises technologiques, ce que votre algorithme décide ? Il décide que vous avez accouchée, il suppose que tout s’est bien passé, et il vous inonde de publicités pour les meilleurs soutien-gorge d’allaitement (j’ai des feuilles de chou sur mes seins parce que c’est que la médecine offre de mieux pour stopper la montée de lait), il vous inonde de trucs et astuces pour endormir bébé (je donnerai n’importe quoi pour pouvoir l’entendre crier la nuit), et d’annonces pour les meilleures poussettes pour ses premières années de croissance (le mien pèsera pour toujours 1 kilo et 800 grammes)

Et puis, après tout ça, Expérian (société spécialiste du ciblage marketing) s’enfonce encore avec le ciblage le plus inapproprié qui soit : un courriel non-sollicité (spam) qui m’encourage à « finir la déclaration de naissance de mon enfant » (que je n’ai hélas jamais commencée) pour pouvoir le suivre tout au long de la vie qu’il ne mènera jamais.

S’il vous plaît, entreprises technologiques, je vous en supplie : si vous êtes assez intelligentes pour comprendre que je suis enceinte, que j’ai accouchée, alors vous êtes également suffisamment intelligentes pour comprendre que mon bébé est mort et pour me diffuser des publicités appropriées, ou peut-être, peut-être, pour ne pas me diffuser de publicités.

Sincèrement

Gillian. »

A l’heure où le canton de Vaud se lance dans l’introduction l’éducation numérique dès la première année de la scolarité et prévoit de centrer cette éducation sur la notion d’algorithme au cycle 2, cet exemple démontre que cette éducation numérique est fondamentalement moins une question de technique et de science informatique, mais bien plus une question d’éthique, d’éducation aux médias et de société. Elle est bien trop importante pour être laissée aux seuls informaticiens.

-Source : ALGORITHMES PARTOUT, INTELLIGENCE NULLE PART. A PROPOS DE GILLIAN BROCKELL

Crédit photo : CC0 Creative Commons. Libre pour usage commercial. Pas d’attribution requise

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

L’équilibre entre jeu et serieux | S’CAPE

11 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Concernant la question toujours sensible du nécessaire équilibre entre jeu et sérieux dans une séquence d’enseignement, S’CAPE précise les éléments essentiels suivants :

Ce fragile équilibre entre jeu et sérieux – certains auteurs évoquent plutôt une tension entre jeu et non jeu – dépend de la façon dont est construit l’escape game, mais aussi de la manière dont il sera mené (j’allais dire « joué ») par l’enseignant. Le lâcher-prise, qui se traduit par la diminution des temps d’intervention du professeur, se prépare en amont lors de la conception, notamment par la réduction des consignes dans les exercices afin de les transformer en énigmes.

Durant l’indispensable étape de débriefing, l’institutionnalisation des connaissances permettra de les extraire du jeu et de les transformer en savoir.

La phase de conception se révèle être cruciale et doit permettre ce passage de la consigne à l’énigme. Elle est loin d’aller de soi. Elle nécessite une certaine maîtrise didactique. En ce sens, le site S’CAPE offre des ressources et des scénarions plus qu’intéressants pour les enseignant.e.s souhaitant se lancer dans une telle démarche. Pour commencer, je vous invite à consulter l’espace « Aide à la création ».

L’illustration en tête de l’article met également en évidence l’importance des objectifs pédagogiques à l’oeuvre dans un scénario de ludfification ou de gamifcation.

Source : S’CAPE-L’équilibre entre jeu et serieux

Classé sous :Histoire active, Opinions&Réflexions, Outils enseignement

Cathy O’Neil : « Les algorithmes exacerbent les inégalités »

9 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

Dans son livre « Algorithmes, la bombe à retardement », Cathy O’Neil, ex-analyste à Wall Street, étudie les dérives de ces algorithmes qui influencent tous les domaines de la société.

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Education, justice, emploi, politique… Les algorithmes s’invitent dans tous les pans de la société, avec des conséquences parfois dramatiques. C’est, en tout cas, le constat de Cathy O’Neil, ancienne analyste à Wall Street, frappée par le rôle joué par ces « armes de destruction mathématique », comme elle les surnomme, dans la crise financière de 2008. Depuis, cette mathématicienne américaine dénonce les effets pervers de ces programmes informatiques, notamment dans son livre Algorithmes, la bombe à retardement, sorti en 2016 aux Etats-Unis et dont la traduction française vient d’être publiée aux Arènes, mercredi 7 novembre (352 pages, 20,90 €). Entretien.

—A lire sur : Cathy O’Neil : « Les algorithmes exacerbent les inégalités »

Crédit photo : La mathématicienne américaine Cathy O’Neil en 2017. Sara Arnald / CC0 1.0

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

Préhistoire, aux sources de la modernité | CNRS Le journal

8 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Forme du crâne, patrimoine génétique, existence de sépultures ou production artistique, ces critères ont longtemps servi à distinguer Homo sapiens, « l’homme moderne », de tous les autres homininés, Néandertal en tête. Mais les découvertes ne cessent de jeter le trouble sur cette frontière un peu trop nette. Aujourd’hui, des préhistoriens, des anthropologues, des généticiens… proposent de revoir le concept même de modernité, en particulier lors du colloque coorganisé par le CNRS et le Muséum national d’histoire naturelle les 30 novembre et 1er décembre dernier.

Vue d’artiste de Néandertal : une version ultramoderne face à une version plus « primitive » de lui-même. On lui reconnaît, aujourd’hui, certaines caractéristiques que l’on croyait réservées à Homo sapiens, l’« homme moderne ». S. ESSTRANGLE, E. DAYNES/LOOKATSCIENCES; WIESLAW SMETEK
Vue d’artiste de Néandertal : une version ultramoderne face à une version plus « primitive » de lui-même. On lui reconnaît, aujourd’hui, certaines caractéristiques que l’on croyait réservées à Homo sapiens, l’« homme moderne ». S. ESSTRANGLE, E. DAYNES/LOOKATSCIENCES; WIESLAW SMETEK

Et si la notion d’homme moderne était dépassée ? Pendant des décennies, les préhistoriens ont défini l’homme moderne comme la somme d’une série de critères anatomiques et culturels. Un homme au crâne développé et à la mâchoire en retrait, le front haut, capable de langage et d’utilisation d’outils complexes. Cet Homo sapiens parti d’Afrique il y a 70 000 ans pour rejoindre le continent européen serait devenu, subitement, l’homme moderne que nous connaissons aujourd’hui. Pourtant, au fil des découvertes archéologiques, génétiques et anatomiques, la révolution moderne est aujourd’hui mise en doute.

—A lire la suite sur : La modernité, une notion qui fait débat | CNRS Le journal

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

« Das Feuer », nuit violente au coeur de la Première Guerre mondiale

7 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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La pluie, la boue, le sang, la Première Guerre mondiale. C’est le décor, le corps même de « Das Feuer », bande dessinée sombre de Patrick Pécherot et Joe Pinelli.

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« Das Feuer » est l’adaptation du roman de Barbusse, « Le feu ». Un livre qui date de 1916 et qui avait obtenu, en son temps, le prix Goncourt. Dans son livre, Barbusse raconte la vie de ses camarades sur le front. Il est Français et ses compagnons d’armes sont d’origines sociales diverses et variées. Le scénariste de la BD, Patrick Pécherot, a transposé cette ambiance chez les Allemands. Parce qu’au final, l’horreur n’a pas de camps. Et il a concentré le récit de cette escouade, sur cette nuit de pluie, de boue et de mort.

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Le récit des tranchées à la première personne est ici raconté par la voix et les yeux d’un soldat allemand. Le camp a changé, mais la boucherie est la même.

Das Feuer – Joe Pinelli & Patrick Pécherot – éd. Casterman

-A lire :  »Das Feuer », nuit violente au coeur de la Première Guerre mondiale | RTS culture

Complément : Das Feuer de Pinelli, Pécherot et… Henri Barbusse

Classé sous :Médias et technologies, Outils enseignement

Révolution française : « Un peuple et son roi », un film exemplaire

6 décembre 2018 by Lyonel Kaufmann

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Alors que hier je vous entretenais du projet de Netflix de produire une série fantastique sur la Révolution de 1789, je vous propose aujourd’hui de lire la critique de Dominique Godineau, professeure d’histoire moderne à l’Université Rennes 2, directrice des Annales historiques de la Révolution française, à propos du film de Pierre Schoeller Un peuple et son roi (2018).

Pour Dominique Godineau :

« Le film sonne historiquement juste. Le réalisateur insiste beaucoup (peut-être trop) sur son travail avec les historiens, son souci d’être au plus près de la documentation amassée. Alors, certes, tout·e historien·ne de la Révolution française, immergé·e depuis des années dans cette période, tiquera à un passage ou à un autre sur tel détail, telle parole, tel geste, ou s’interrogera sur le choix de représenter tel aspect ou tel moment et pas tel autre. Mais là n’est pas le plus important. Par-delà la véracité du détail, ce qui importe est l’impression d’ensemble, la capacité du film à rendre l’élan, l’atmosphère, les tensions, à rendre justice à celles et ceux qui ont fait la Révolution, avec leurs espérances, leurs craintes, leurs combats, tissés à la trame de leur vie quotidienne. »

Elle souligne également que «rares sont les films sur la Révolution française. Rares sont les films qui, en un temps où « le peuple » semble avoir disparu de notre vocabulaire et de notre horizon politiques, transformé en « classes moyennes » ou conjugué au « populisme », font du peuple un acteur politique collectif.»

De même, pour une fois, le réalisateur a su échapper « stéréotypes habituels lorsqu’il est question des femmes en révolution».

Enfin, comparant le peuple dans «Un peuple et son roi» et celui de la «La Marseillaise » (Renoir, 1938), l’évolution entre ces deux représentations «souligne les avancées historiographiques et les transformations de la société, et on ne peut que remercier Pierre Schoeller de les faire résonner dans son beau film».

Fort de cette caution scientifique, l’enseignant.e d’histoire dispose ainsi en 2018 d’une oeuvre cinématographique majeure à utiliser en classe par ses élèves.

—A lire : Un peuple et son roi. Pierre Schoeller / 2018 | Le genre et l’écran

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En rassemblant les acteurs et les actrices engagé.e.s dans l’inclusion indispensable des femmes dans les secteur du numérique, l’association Femmes@Numérique, créée en 2021, souhaite donner toutes ses chances à la transformation en profondeur qui doit être conduite pour atteindre cet objectif. Elle a aussi servi de point de départ à la formation et au colloque organisés les 16 et […]

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Thomas Paine, La justice agraire opposée à la loi et monopole agraire, ou plan d’amélioration du sort des hommes, Paris, an V (1797), p.20 L’Europe peut-elle être dite “civilisée” ? – Révolution Française

22 avril 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’état actuel de la civilisation en Europe est aussi injuste dans ses principes, qu’odieux dans ses conséquences : on en est généralement convaincu, et c’est ce sentiment intime qui fait craindre les progrès des lumières, et qui fait trembler les possesseurs des propriétés à la seule idée d’une révolution ; […]. Lorsque la richesse et l’éclat, au […]

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