En novembre 2018, CNN publiait un sondage selon lequel 21 % des Français de 18 à 24 ans n’avaient jamais entendu parler de la Shoah, un chiffre particulièrement élevé parmi les populations européennes sondées. Un mois plus tard, la Fondation Jean-Jaurès, en partenariat avec AJC Paris, la FEPS et la Dilcrah, mesure avec l’institut de sondage Ifop un niveau similaire de méconnaissance du génocide des juifs au sein de cette catégorie de la population française.
Si le niveau de connaissance dans l’ensemble de la population est élevé (90 %), les résultats obtenus auprès des jeunes interrogent : comment expliquer ce déficit de connaissance ?
Concernant les moins de 35 ans, l’école joue un rôle prépondérant (76 %), au détriment des autres sources d’informations (30 % pour les films ou livres, contre 41 % en moyenne et 8 % pour la transmission familiale, contre 17 % en moyenne).
Ainsi l’analyse des résultats met en évidence que globalement l’école ne faillit pas à sa mission auprès des plus jeunes. Leur méconnaissance de la Shoah est avant tout liée à un manque de transmission familiale, culturelle et médiatique. Concernant l’ensemble des Français, l’école occupe le haut du classement avec 58 % des citations, suivi des films ou livres (41 %), de la transmission familiale (17 %), de la presse (16 %), des commémorations (16 %), des musées (11 %) et enfin d’Internet (6 %). Éducation nationale et productions audiovisuelles ou littéraires constituent donc en France les deux principales sources d’apprentissage de ce qu’a été le génocide des juifs.
Pour la Fondation Jean Jaurès, le différentiel entre transmission par l’Éducation nationale et par l’environnement culturel chez les jeunes souligne bien l’importance d’une approche globale pour favoriser le devoir de mémoire. Par ailleurs, le fait que 9 % des moins de 35 ans déclarent avoir acquis leurs connaissances du génocide des juifs principalement via Internet, contre 6 % des Français en moyenne, doit également être pris en compte dans la mesure où, pour la Fondation, les thèses complotistes se diffusent principalement en ligne.
—A lire : L’Europe et les génocides : le cas français | Fondation Jean-Jaurès
Crédit photographique : Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe. Berlin. Pixabay. CC0 Creative Commons. Libre pour usage commercial. Pas d’attribution requise
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