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Histoire Lyonel Kaufmann

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Humanités Digitales

Bibliographie : Humanités numériques et éducation :

28 décembre 2020 by Lyonel Kaufmann

photo of woman wearing turtleneck top

Résumé

Bibliographie sur le thème « humanités numériques et éducation » produite dans le cadre de la préparation et le lancement des groupes thématiques numériques #GTnum 2020-2022 de la Direction du numérique pour l’éducation.

photo of woman wearing turtleneck top
Photo by Ali Pazani on Pexels.com

Présentation générale

Remarque préalable : fruit d’un travail de veille et de documentation pour la préparation et le lancement des groupes thématiques numériques #GTnum 2020-2022, la bibliographie/sitographie qui suit ne constitue pas une sélection. Elle vise à fournir un panorama global à un instant T sur la thématique sans prétendre à l’exhaustivité.

Cette bibliographie/sitographie comporte deux parties :

  • un aperçu général sur la thématique, déjà documentée à l’occasion de l’action au PNF (plan national de formation) 2018 (Ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, 2018) ;
  • la bibliographie présentée pour amorcer les travaux du #GTnum #HN_éducation animé par le GIS2IF, que nous remercions ici pour sa contribution.

Document à télécharger

Bibliographie : humanités numériques et éducation v1 – Décembre 2020

A consulter aussi

Allouche, E. (2019, décembre 13). Humanités numériques : Ressources de la DNE [Billet]. Éducation, numérique et recherche. https://edunumrech.hypotheses.org/355

Allouche, E. (2020, juin 18). Humanités numériques et éducation (classe virtuelle 01/07/20) [Billet]. Éducation, numérique et recherche. https://edunumrech.hypotheses.org/1797

Allouche, E. (2020, septembre 24). Humanités numériques et pratiques pédagogiques : Journée d’études (02/10/20) [Billet]. Éducation, numérique et recherche. https://edunumrech.hypotheses.org/2108

DNE-TN2. (2020, décembre 7). Humanités numériques, médiation, formation et éducation : Lancement du #GTnum #HN_éducation Journée d’étude (Dijon, 16/12/20) [Billet]. Éducation, numérique et recherche. https://edunumrech.hypotheses.org/2361

Source : Humanités numériques et éducation : bibliographie

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales Balisé avec :Feedly, IFTTT

Markdown : rédiger dans votre navigateur avec Stackedit.io

23 décembre 2020 by Lyonel Kaufmann

spectacular view of small village on mountain valley

Dans le cadre d’une série d’articles consacrés au format markdown et à la question de la maîtrise de nos données, je vous présente aujourd’hui Stackedit.io. en prolongement de mon article consacré à The Programming Historian.

The Programming Historian propose aux personnes de se familiariser avec la rédaction en utilisant la syntaxe markdown avec Stackedit.io.

Stackedit.io vous offre la possibilité de rédiger des documents en utilisant le Markdown à l’aide de votre navigateur que vous soyez connecté ou non (les fichiers sont sauvegardés sur votre ordinateur). C’est plutôt malin.

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Votre fenêtre de travail est scindée en deux. A gauche, vous rédigez votre texte et le mettez en forme au format markdown avec la barre de mise en forme (comme dans votre traitement de texte). A droite, vous visualisez le texte mis en forme. Vous pouvez également passer d’un mode à l’autre.

Les jetons d’accès émis par Google, Dropbox, GitHub… sont stockés dans votre navigateur et ne sont pas envoyés à un quelconque backend ou à une tierce partie, de sorte que personne n’a accès à vos données.

SackEdit vous permet aussi d’organiser vos fichiers au sein de dossiers. Il devient ainsi l’équivalent d’un bloc-notes personnalisé.

Vous pouvez gérer plusieurs espaces de travail et les synchoniser. Par exemple, l’un pourra être sur Google Drive et l’autre sur Github. En utilisant Github, vous pouvez ainsi synchroniser vos fichiers entre différents ordinateurs et vous disposez également d’une sauvegarde.

Mais le partage d’espace, grâce au mécanisme de synchronisation, permet un travail collaboratif. Si deux collaborateurs travaillent en même temps sur le même fichier, StackEdit se charge de fusionner les modifications. En plus, vous pouvez publier/sauvegarder vos fichiers sur Github, Google Drive ou Dropbox notamment.

En plus, il est églement possible de lier Stackedit.io avec votre compte WordPress ou Blogger et de rédiger vos billets de blogs en mardown avant de les publier sur votre blog.

Enfin, en mode sponsor (en clair un abonnement à StackEdit.io à durée variable), vous pouvez exporter votre travail au format .pdf ou .docx grâce à un moteur Pandoc.

Autrement, on retrouve les fonctionnalités de base de tout éditeur Markdown. StackEdit.io est une bonne entrée en matière pour se familiariser avec la rédaction de textes ou documents en utilisant la syntaxe Markdown.

Lien : Stackedit.io

Classé sous :Humanités Digitales

Markdown : The Programming Historian

13 décembre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Le format markdown présente l’avantage d’être un langage à la syntaxe relativement simple et léger. Il permet aussi de s’affranchir, au moment de la rédaction, de la question du format de fichier. En effet, au moment de la publication vous pourrez enregistrer le texte et les images dans un certain nombre de format courant (.docx, .pdf, .html, .epub a titre d’exemple). Ce n’est pas un format de texte propriétaire et il est plus puissant que le format .txt.

Dans le cadre d’une série d’articles consacrés au format markdown et à la question de la maîtrise de nos données, je vous présente aujourd’hui The Programming Historian et leurs leçons qui pourront vous être utiles dans le cadre de votre « encapacitation » (empowerment).

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Présentation

The Programming Historian est un collectif d’universitaire qui publie des tutoriels évalués par des pairs permettant l’initiation à et l’apprentissage d’un large éventail d’outils numériques, de techniques et de flux de travail pour faciliter la recherche et l’enseignement en sciences humaines et sociales.

Les tutoriels et leçons sont publiés en trois langues : anglais, espagnol et français. Concernant les équipes éditoriales, la page suivante présente leurs membres : https://programminghistorian.org/fr/equipe-projet.html.

Leçon 1 : Préserver ses données de recherche

Avant d’en venir aux leçons sur le Markdown, il paraît utile de commencer par la leçon relative à la préservation de ses données de recherche. Cette leçon donne des pistes aux historiens et aux historiennes pour documenter, structurer et pérenniser leurs données de recherche.

Cette leçon est l’oeuvre de James Baker, maître de conférences en histoire et archives numériques à l’Université du Sussex et au Sussex Humanities Lab.

S’appuyant sur les leçons et l’expertise de professionnels en données de la recherche, cette leçon suggère aux historiennes et aux historiens des moyens de documenter et de structurer leurs propres données de manière à ce qu’elles restent utilisables dans le futur. Il ne se veut pas normatif mais suppose que les lecteurs et lectrices itéreront, changeront et adapteront les idées présentées pour correspondre au mieux à leurs recherches.

James Baker cite, notamment à l’appui de ces propos, William Stafford Noble :

Le principe de base est simple: quelqu’un non familiarisé avec votre projet devrait être capable de consulter vos fichiers informatiques et de comprendre en détails ce que vous avez fait et pourquoi […] Cependant, le plus souvent ce « quelqu’un » c’est vous. Dans quelques mois, vous ne vous souviendrez peut-être plus de ce que vous faisiez lorsque vous avez créé un ensemble particulier de fichiers, ou des conclusions que vous avez tirées. Vous devrez alors passer du temps à reconstruire vos expériences précédentes ou perdre toutes les connaissances que vous aviez acquises de ces expériences.
William Stafford Noble (2009) A Quick Guide to Organizing Computational Biology Projects. PLoSComputBiol 5(7): e1000424. doi:10.1371/journal.pcbi.1000424

Après en avoir poser le cadre et la nécessité, la leçontraite des points suivants :
1. Formats des fichiers.
2. Structuration des données de la recherche.

Pour poursuivre : James Baker, «Préserver ses données de recherche,» traduction par Anne-Sophie Bessero-Lagarde, The Programming Historian en français 2 (2020), https://doi.org/10.46430/phfr0009.

Leçon 2 : Débuter avec Markdown

Dans cette deuxième leçon, Sarah Simpkin, bibliothécaire spécialisée en SIG, géographie et informatique à l’Université d’Ottawa, nous propose une introduction à Markdown, une syntaxe en texte brut pour le formatage de documents. Vous découvrirez pourquoi l’utiliser, comment formater des fichiers Markdown et comment prévisualiser de tels fichiers sur le web.
Développé en 2004 par John Gruber, Markdown est à la fois un langage de balisage de fichiers textes et une fonctionnalité du langage Perl permettant de convertir des fichiers Markdown en HTML.
Les fichiers texte brut présentent plusieurs avantages comparés aux autres formats. Non seulement ils sont compatibles avec tout type d’appareil et de système d’exploitation, mais ils s’avèrent aussi plus pérennes. Comme l’indique Sarah Simpkin,

Si jamais vous avez tenté d’ouvrir un document sauvegardé dans une version antérieure d’un logiciel de traitement de texte, vous pouvez comprendre facilement les problèmes de compatibilité qui sont en jeu.

L’utilisation de la syntaxe Markdown vous permettra de produire des fichiers à la fois lisibles en texte brut et prêts à recevoir davantage de traitement sur une autre plateforme. Plusieurs systèmes de gestion de blogs, des générateurs de sites web statiques ou encore des plateformes comme GitHub prennent en charge des fichiers Markdown pour les convertir en HTML et les publier sur le web.

Par ailleurs, j’ajouterai que les fichiers en texte brut, tel que Markdown, sont de taille très modeste et donc occupent peu de place sur vos supports de mémoire ou lors de leur transmission.

Dans ce tutoriel, vous pratiquerez concrètement la syntaxe Markdown directement depuis votre navigateur préféré en utilisant un éditeur en ligne (StackEdit)

A lire : Sarah Simpkin, «Débuter avec Markdown,» traduction par Sofia Papastamkou, The Programming Historian en français 2 (2020), https://doi.org/10.46430/phfr0007.

Pour ma part, j’utilise Markdown pour prendre mes notes ou rédiger mes articles avec Ulysses, réaliser mes présentations de colloque ou de séminaire sur hackmd.io, organiser une partie de ma veille en récupérant des publications en ligne à l’aide de DevonThink ou publier, comme ici, sur mon blog (WordPress) à l’aide d’Ulysses ou de Drafts.

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Leçon 3 : Rédaction durable avec Pandoc et Markdown

Dans cette leçon, un peu plus technique, Dennis Tenen, professeur en littérature anglaise et comparée à l’Université Columbia, et Grant Wythoff, maître de conférences au département de littérature anglaise et comparée de l’Université Columbia, vous apprennent les notions de base de Markdown, une syntaxe de balisage facile à lire et écrire, ainsi que Pandoc, un outil en ligne de commande qui permet de convertir du texte brut en différents types de fichiers bien formatés: PDF, .docx, HTML, LaTeX, diaporama, et plus encore.
À l’aide de Pandoc comme outil de composition numérique, vous pouvez utiliser la syntaxe Markdown pour ajouter des figures ou une bibliographie, et changer facilement de style de citation, par exemple de Chicago à MLA, le tout en utilisant du texte brut.
Écrire ce cette façon libère l’auteur(e) de son outil. Vous pouvez écrire en Markdown dans n’importe quel éditeur de texte brut, et la syntaxe dispose d’un riche écosystème de logiciels qui peuvent transformer ces textes en de magnifiques documents. C’est pour cette raison que Markdown connaît actuellement une hausse de popularité, non seulement comme outil de rédaction d’articles scientifiques, mais aussi comme norme pour l’édition en général.
Influencés par diverses disciplines, Dennis Tenen et Grant Wythoff ont été guidés par les principes suivants:
1. Pérennité.
2. Priorité à la lisibilité humaine.
3. Séparation de la forme et du contenu.
4. Compatibilité avec la recherche universitaire.
5. Indépendance vis-à-vis des plateformes.

La leçon : Dennis Tenen et Grant Wythoff, «Rédaction durable avec Pandoc et Markdown,» traduction par Marie-Christine Boucher, The Programming Historian en français 2 (2020), https://doi.org/10.46430/phfr0013.

Nous sommes arrivés maintenant au terme de notre première leçon relativement au Markdown et à la maîtrise de nos données. To be continued…

Classé sous :Humanités Digitales

A Digital Project Handbook

11 décembre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Beth Fischer (boursière postdoctorale en sciences humaines numériques au Williams College Museum of Art) et Hannah Jacobs (spécialiste des sciences humaines numériques, Wired ! Lab, Duke University) proposent des ressources ouvertes, évaluées par les pairs, de contenus et d’informations relatives à la réalisation de projets numériques en sciences humaines.

Leur Digital Book offre

  • des conseils sur les flux de travail, les ressources et les principes de calcul ;
  • des sujets applicables à de nombreux types de projets;
  • un contenu modulaire et téléchargeable, permettant aux utilisateurs de créer des guides annotés personnalisés.

L’illustration ci-dessous synthétise la structure de leur projet et permet de visualiser les sujets abordés dans leur Digital Project Handbook :

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Leurs ressources ouvertes comblent le fossé entre les tutoriels spécifiques présent sur la plate-forme et le discours disciplinaire en sciences humaines numériques.

Beth Fischer et Hannah Jacobs souhaitent ainsi combler le fossé entre les tutoriels spécifiques à la plate-forme et le discours disciplinaire en sciences humaines numériques.

Exemple : les projets temporels

A titre d’exemple, voici la traduction de la partie introductive de la page consacrée aux projets temporels.

Les projets temporels nécessitent rarement de nouveaux biens d’équipement, bien que vous puissiez y intégrer des sous-projets, comme des séquences vidéo ou des documents d’archives, qui nécessitent un équipement spécial. Il y aura parfois des coûts d’équipement pour des présentations spéciales de projets temporels, comme les panneaux d’affichage lumineux interactifs qui sont très populaires dans les expositions.

La plupart des programmes et des plateformes permettant de réaliser des projets temporels fonctionnent bien sur un ordinateur standard sans puissance de traitement supplémentaire, et nombre d’entre eux peuvent même être entièrement exécutés dans un navigateur web, ce qui permet de travailler facilement sur n’importe quel ordinateur connecté à Internet.

Les programmes utiles pour les projets temporels appartiennent généralement à l’une des trois catégories suivantes

– Les plates-formes ou programmes temporels qui vous permettent de créer une ou plusieurs séries d’événements d’idées en série.

– Les plates-formes de narration d’histoires comme StoryMapJS, ESRI Story Maps, ou les programmes qui aident à la création de récits de type cinématographique.

– Des programmes d’analyse de données et de réseaux comme Tableau ou GraphCommons, y compris ceux utilisés pour la cartographie, qui vous permettent de montrer comment les espaces, les idées ou d’autres facteurs évoluent dans le temps les uns par rapport aux autres.

[…]

Les matériaux proposés sont riches et intéressants et sont complétés par des études de cas significatives et documentées. Le tout forme une boîte à outils utile et inspirante relativement aux humanités à l’ère numérique.

Le site : A Digital Project Handbook

Classé sous :Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales

Guide : Ouvrir la Science – Passeport pour la Science Ouverte

7 octobre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Ce Passeport pour la science ouverte a été conçu pour accompagner les doctorant•es à chaque étape de leur parcours de recherche, quel que soit leur champ disciplinaire. Il propose une série de bonnes pratiques et d’outils directement activables. Cependant, à mon avis, son intérêt dépasse largement l’accompagnement des doctorant•es. Et la science ouverte nous concerne toutes et tous. A consommer donc sans modération.
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Le préambule de ce guide

La science ouverte est née des nouvelles opportunités offertes par la révolution numérique en matière de partage et de diffusion des contenus scientifiques. Elle consiste d’abord à rendre accessible à tous les résultats de la recherche, en levant les barrières techniques ou financières qui entravent l’accès aux publications scientifiques. Elle consiste aussi à ouvrir la boîte noire du chercheur en partageant autant que possible les données et les méthodes sous-jacentes aux publications.

Le choix de la science ouverte revient d’abord à affirmer qu’une recherche majoritairement financée sur fonds publics doit restituer le plus largement possible ses résultats au public. Il se nourrit aussi du constat que l’ouverture est le gage d’une recherche mieux documentée et plus étayée, et que le partage renforce le caractère cumulatif de la science et favorise ses avancées. Une science ouverte et transparente contribue également à accroître la crédibilité de la recherche dans la société, un enjeu dont la crise sanitaire de 2020 nous a rappelé toute l’importance. Elle est porteuse enfin d’un profond mouvement de démocratisation des savoirs au bénéfice des organisations, des entreprises, des citoyens, et particulièrement des étudiants, pour lesquels la facilité d’accès à la connaissance est une condition de la réussite.

Les politiques de science ouverte sont désormais portées au plus haut niveau par l’Union européenne qui, depuis 2012, conditionne ses aides à la recherche scientifique à l’ouverture des publications, et par de grands organismes de recherche dans le monde, tels que les National Institutes of Health aux Etats-Unis. En France, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Frédérique Vidal a lancé en 2018 un ambitieux Plan national pour la science ouverte, qui s’incarne depuis dans de multiples initiatives.

En définitive, ce sont bien les chercheurs qui, à travers leurs engagements et leurs pratiques, incarnent et font vivre la science ouverte. Au moment où vous vous engagez dans la préparation de votre doctorat, dernière étape de votre parcours de formation et première étape de votre vie professionnelle, c’est donc à vous qu’il appartient de mettre en œuvre ces principes.

Le _Passeport pour la science ouverte _est un guide conçu pour vous accompagner à chaque étape de votre parcours de recherche, depuis l’élaboration de votre démarche scientifique jusqu’à la diffusion de ses résultats. Il vous propose une série de bonnes pratiques et d’outils directement activables et il s’adresse à l’ensemble des champs disciplinaires.

Nous souhaitons qu’il vous donne l’envie et les moyens de concrétiser les ambitions de la science ouverte, en partageant avec le plus grand nombre les résultats et les données des recherches que vous allez conduire.

Anne-Sophie Barthez

Directrice générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle

Bernard Larrouturou

Directeur général de la recherche et de l’innovation

La Table des matières

  1. Concevoir sa démarche scientifique de manière ouverte
    • Utiliser des ressources librement accessibles
    • Prévoir la gestion des données
    • Travailler de manière reproductible : pour soi, pour les autres
  2. Diffuser sa recherche
    • Diffuser ses publications en accès ouvert
    • Rendre sa thèse librement accessible
    • Ouvrir les données de recherche
  3. Préparer l’après-thèse, rejoindre le mouvement
    • Des politiques publiques enracinées
    • Évaluer la recherche autrement

Agir dès maintenant

Aller plus loin

Glossaire

Sources

Accéder au guide : www.ouvrirlascience.fr


Le guide est sous licence _Creative Commons_BY-SA. blank

Classé sous :Humanités Digitales, Publications

Frÿburg 1606 : Voir Fribourg comme en 1606

9 septembre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Comment vivaient les habitants de Fribourg au début du XVIIe siècle? Comment étaient-ils habillés? Quelles étaient leurs occupations professionnelles? Et quelle était l’apparence de la ville? La nouvelle offre de Fribourg Tourisme invite les visiteurs de la Cité des Zaehringen à se plonger dans le passé. Grâce à un visioguide (avec écouteurs et tablette), ceux-ci voyagent dans l’espace et le temps.

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Philippe, le guide virtuel, présente les murs séculaires de Fribourg à la lumière du plan de ville réalisé en 1606 sous forme de gravure par Martin Martini. Traversant les siècles, il emmène les spectateurs/auditeurs à la découverte de fortifications disparues ou de légendes, et, surtout, leur fait rencontrer des personnages dans leur quotidien de 1606. Parmi ceux-ci: Marie, une Fribourgeoise née en 1586. A travers leur dialogue, le visiteur peut tracer des traits d’union entre le présent et le passé.

Location des audioguides à Fribourg Tourisme (12 francs par personne, 17 francs pour deux personnes sur une tablette). La visite dure trois heures. Disponible aussi pour smartphone.

Source : La Liberté https://www.laliberte.ch/news/regions/canton/voir-fribourg-comme-en-1606-576182

Classé sous :Histoire active, Humanités Digitales, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

Un jeu vidéo pour s’immerger dans le confinement des autres

23 août 2020 by Lyonel Kaufmann

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Suite aux mesures sanitaires mises en place ce printemps en Suisse, deux étudiants, un graphiste, un chercheur de l’EPFL et un journaliste du «Temps» ont créé un récit interactif.

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La question s’est posée au début du semi-confinement, alors que le covid était déjà omniprésent dans les médias: comment aborder cette thématique d’actualité autrement? Et si nous explorions la piste du jeu vidéo pour s’immerger dans le quotidien d’autres personnes et entrevoir ce qu’elles ont vécu? Lancé par l’Initiative pour l’innovation dans les médias (à laquelle Le Temps est affilié) en collaboration avec l’EPFL et l’Unil, ce projet de création de jeu vidéo a été mené durant l’été. Retour sur une coopération inédite menant à la création de Quatre apparts & un confinement.

Chargés de coordonner ce projet, Yannick Rochat et Paul Ronga ont décidé de s’inspirer des game jams, ces événements qui ne durent qu’un week-end et lors desquels on se réunit pour créer des jeux vidéo de A à Z. En un temps limité, il s’agit de tirer parti de toutes les compétences présentes, de laisser libre cours à l’esprit d’initiative et de faire preuve de bienveillance mutuelle.

Le résultat est superbe graphiquement. Les utilisateurs peuvent cliquer sur les appartements numériques, visiter chaque personnage et participer brièvement à leur vie: leurs décisions, leurs inquiétudes, leurs désirs ou leurs frustrations. Certaines expériences peuvent sembler familières aux utilisateurs, tandis que d’autres offrent une perspective différente sur ce que d’autres personnes peuvent ressentir pendant le confinement. Une réussite !

De plus, grâce à son code open source, d’autres médias et institutions sont invités à publier ou adapter l’expérience de jeu unique, par exemple dans d’autres langues.

Le jeu hébergé sur le site-web et l’application mobile Le Temps. : « Quatre apparts et un confinement »

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De gauche à droite: Andrew Dobis, Saara Jones et Mathias Hängärtner, les trois jeunes créatrices et créateurs recrutés pour créer le jeu. — © Carine Roth pour Le Temps

L’équipe de développement/réalisation :

Conception du jeu :  Saara Jones @astonedf
Graphisme : Mathias Hängärtner @matang
Développement : Andrew Dobis @dobios
Coordination du projet : Yannick Rochat @yrochat, Paul Ronga @palrogg
Producteurs :  Mounir Krichane (IMI), Gaël Hürlimann (Le Temps)

Source : Un jeu vidéo pour s’immerger dans le confinement des autres – Le Temps

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Publications, sur le web

Briser le mur numérique, #LUDOVIALES – Jour 3

30 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

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Qui l’eut cru, nous voilà déjà au terme du troisième jour des LUDOVIALES. Ce pari un peu fou a débuté il y a trois semaines. Hier, j’ai le sentiment que nous sommes parvenus à briser le mur numérique.

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Crédit image : Photo de Paweł Czerwiński sur Unsplash

Concrèrement les LUDOVIALES, c’est l’idée et le sentiment qu’un besoin et un créneau existeraient pour permettre aux enseignants et formateurs de tous degrés d’échanger leurs expériences relativement à un enseignement réalisé en temps de pandémie, de croiser nos regards depuis toute la francophonie et de prendre un peu de recul pour (un peu) mieux comprendre le changement que nous connaissons toutes et tous.

C’est le pari d’une équipe d’organisateurs engagés dans les différents Ludovias existants ou en devenir (Belgique, Canada, France, Suisse). Cette équipe est composée de gens qui, dans le fond, ne doutent de rien, sont prêts à relever tous les défis et sont capables de vivre et gérer les incertitudes. Notre force collective est de savoir qu’il sera possible à n’importe quel moment de compter sur les autres. Et ça marche.

Le démarrage a été chaud. Après un premier temps à prendre nos marques et la mesure de certains défs techniques, cela a été mieux. La bienveillance des participant.e.s nous a aussi grandement aidés et soutenus. Merci à eux.

Dès le deuxième jour, nous étions (mieux) rodés. Boostés que nous avons été par le nombre sans cesse grandissant de participant.e.s inscrit.e.s et leur énergie contagieuse.

Après maintenant trois jours, la modération de nos salles d’ateliers (visioconférence) n’a plus de secret (ou presque) pour nous. J’ai l’impression d’avoir fait cela toute ma vie. J’en oublie quasiment le premier atelier à 70 participant.e.s et ma connexion sonore qui plante dès le début alors que je dois modérer et aider techniquement l’intervenant.e. 😳 Mythique.

Bon toute la technique a progressé ces dernières années dans le domaine de la visioconférence. Elle reste cependant fragile et souvent un peu aléatoire même avec un nombre restreint de participant.e.s. Nous sommes encore dans une technique et un monde de pionnier. Mais nous sommes sur le bon chemin. Et les participants de cette première édition vont sûrement progresser grandement dans l’appropriation de ces outils.

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Hier soir (cette nuit), j’ai pensé à l’ouvrage, très initiateur pour moi, Breaking down the digital wall. Learning to Teach in a Post-Modem World de Burniske et Monke datant de 2001.

« Breaking Down the Digital Walls » est un livre inhabituel qui décrit comment, dans différentes parties du monde, deux enseignants réfléchis et utilisateurs d’ordinateurs ont créé des projets de collaboration sur Internet pour des lycéens de divers pays. Ils nous amènent à saisir la philosophie qui les anime et plus particulièrement que l’utilisation des ordinateurs à l’école est bien plus une question d’apprentissage que de technologie.

Même Larry Cuban en a dit du bien :

« Remplies d’idées pratiques et de beaucoup de sagesse, ces voix authentiques de la salle de classe devraient donner à réfléchir aux promoteurs et aux sceptiques quant à l’utilisation des ordinateurs comme outils d’apprentissage ».

Dans cet ouvrage, les auteurs Burniske et Monke sont professeurs dans deux pays différents et entreprennent un projet de correspondance scolaire par email. D’un côté, les élèves disposent des ordinateurs en nombre de dernier cri et d’une excellente connexion. De l’autre, l’établissement ne dispose que d’un ordinateur dans un bureau, non accessible pour les élèves et avec un modem tout pourri qui ne peut être utilisé que la nuit. Les conditions techniques n’empêchent pourtant pas la correspondance. Le dispositif didactique et pédagogique est adapté aux conditions techniques existantes. Ce sera le professeur qui postera hors les cours et de nuit le courriel rédigé par ses élèves durant la semaine à leurs correspondants. La situation de communication prime et l’outil ne l’entrave pas.

A sa lecture au début des années 2000, ce livre m’a éclairé et renforcé dans l’idée que la démarche didactique et le projet pédagogique priment sur l’outil. L’outil sera toujours quelque part lacunaire, voire susceptible de défaillance, mais il s’agit de faire avec, voire de le contourner, plutôt que de trouver toutes les bonnes raisons pour ne pas réaliser le projet pédagogique et didactique.

Plus qu’un livre sur la technologie, c’est un livre de nature philosophique et ethique. Burniske pose la question de comment trouver des moyens d’utiliser correctement la technologie en classe, c’est-à-dire sans renoncer aux questions humaines ou au contexte. Monke s’interroge sur les moyens à donner aux enseignants et sur la liberté d’éduquer correctement leurs élèves. Tous les deux considèrent leur élèves non pas comme des produits ou des consommateurs, mais comme une communauté de personnes qui ont besoin d’être nourries, prises en charge et finalement amenées à une compréhension plus profonde de leur place dans le monde.

En bref, c’est un livre qui est toujours présent dans un coin de ma tête et de mes réflexions relatives à l’utilisation et la place des technologies dans l’enseignement. Il est intégré à ma posture intellectuelle en matière d’éducation et d’enseignement à l’ère numérique.

Aujourd’hui, les conditions de l’enseignement à distance d’urgence nous plonge tous dans cette réalité-là. Il s’agit pour nous, avec les moyens techniques aussi lacunaires et imparfaits à notre disposition et à celle de nos élèves ou étudiant.e.s, de maintenir la communication et construire le projet pédagogique entre nous/eux, pour eux/nous.

Tant pis si la connexion est parfois chaotique et défaillante dans les ateliers des LUDOVIALES comme avec nos élèves et étudiant.e.s, le besoin d’être au monde, de rendre compte, de nous enrichir et de confronter nos expériences vécues depuis un mois prime. Quitte parfois à devoir briser le mur numérique pour nous permettre d’être au monde et côte à côte.

Classé sous :Humanités Digitales, Ludovia, Opinions&Réflexions

LUDOVIALES 2020 : « Relever les défis de l’enseignement en période de confinement »

23 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

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C’est un pari un peu fou que les différentes communautés francophones de LUDOVIA (Belgique, Canada, France et Suisse) ont relevé en un temps record : organiser entièrement en ligne une semaine d’atelier-défis, de pitch et de tables rondes consacrées aux défis que la communauté scolaire a dû relever en un temps record pour assurer l’enseignement en période de confinement. Ce pari, un peu fou, ce sont les LUDOVIALES qui auront lieu du 27 au 30 avril 2020 (l’après-midi en Europe et le matin au Canada).

Pour la Suisse, la HEP Vaud et la HEIG VD sont les co-organisateurs de cet événement et plus d’une dizaine d’ateliers ont été proposés concernant la Suisse.

A noter qu’à cette heure, le pari a été relevé avec un certains succès puisque plus de 400 participant.e.s sont déjà inscrit.e.s !

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Le texte de cadrage de cette édition :

Depuis un mois maintenant, la notion d’enseigner, de faire cours ou école a basculé dans une toute nouvelle dimension que ce soit en France, en Belgique, au Canada ou en Suisse et même ailleurs.

En l’espace d’un week-end, l’enseignement en présentiel est passé entièrement à distance de la maternelle à l’enseignement universitaire.

Tout le monde a dû se réinventer (autorités scolaires, direction, enseignant.e.s, élèves/étudiant.es et parents) de manière soudaine et souvent brutale. Chacun et chacune a été précipité.e dans l’ère bricolage au sens entendu par Lévi-Strauss :

« Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâche diversifiées ; […] son univers instrumental est clos, et la règle de son enjeu est de toujours s’arranger avec les « moyens du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites au surplus […]. L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas définissable par un projet (ce qui supposerait d’ailleurs, comme chez l’ingénieur, l’existence d’autant d’ensembles instrumentaux que de genres de projets, au moins en théorie); il se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis ou conservés en vertu du principe que « ça peut toujours servir ». »

Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Ed. Plon, 1960, p 27

En d’autres termes et dans l’immédiateté, la science empirique (le bricoleur) a pris le dessus sur la science expérimentale, largement spéculative et théorique de l’ingénierie didactique et pédagogique.

Dans ce premier temps de la survie, l’univers de l’enseignement et de la formation a été plongé en apnée dans la recherche (frénétique) de l’outil (magique parfois) et de tutoriels pour se réorganiser dans de nouveaux territoires et espaces-temps. Le résultat en a été souvent douloureux pour tous les acteurs.

Passé ce premier moment d’effroi, augmenté par tout le versant anxiogène généré par la pandémie, et progressivement, les équipes pédagogiques et les communautés professionnelles se sont organisées pour relever les défis posés par cette situation nouvelle dans sa nature et son intensité. Elles tentent maintenant d’ajouter de la compréhension, de la régulation et du sens aux démarches entreprises en bricolant.

A ce titre, les communautés en ligne tels Twitter ou Linkedin jouent un rôle important, voire même inédit dans son intensité, en développant des échanges transversaux entre les différentes filières de formation (élémentaire, secondaire, formation professionnelle, formation tertiaire et universitaire, formation continue).

Pour les différentes communautés francophones de LUDOVIA (France, Belgique, Canada et Suisse, Qatar, Polynésie Française, etc.), un premier temps est venu de témoigner des différentes expériences vécues au travers d’atelier-défis.

Il s’agit aussi d’offrir un premier moment réflexif relativement à la situation hors de l’ordinaire que nous vivons en prolongeant ces retours d’expériences par leur contextualisation et leur mise à distance (table rondes et conférences). En effet, la situation actuelle nous en dit beaucoup sur l’ordre ordinaire des choses en matière d’enseignement et d’apprentissage, du projet pédagogique, économique et social porté par nos systèmes scolaires, de la question vive des inégalités scolaires ou de la place du numérique dans nos sociétés et nos écoles.

Cette période est propice également au questionnement sur les outils et technologies proposées par les éditeurs et industriels du secteur ; certains ont surfé sur la vague du confinement en proposant de nouvelles ressources, plateformes ou outils « miracles », d’autres déjà installés ont tenté d’accompagner du mieux qu’ils le pouvaient des enseignants et chefs d’établissements afin d’assurer une montée en charge des utilisations et ce, en peu de temps. Quid de la validation de ces outils, du respect de la règlementation en matière de gestion des données personnelles et respect de la vie privée.

Pour cette première édition des LUDOVIALES, d’un LUDOVIA entièrement en ligne, nous vous proposons du lundi 27 au jeudi 30 avril 2020, quatre demi-journées organisées de 9h00 à 19h30 (selon les fuseaux horaires) autour d’atelier-défis et de « Pitches », prolongés par un moment réflexif (table ronde ou conférence).

Les intervenant.e.s des différents ateliers présenteront leurs approches et moyens déployés pour répondre aux défis suivants :

  • Transposer son dispositif d’enseignement pour enseigner à distance
  • Développer l’autonomie des élèves et étudiant.es
  • Éviter la démotivation des élèves et étudiant.es
  • Maintenir le lien social et réduire les inégalités scolaires
  • Éviter l’épuisement personnel et professionnel
  • Se former en temps de confinement : comment, quoi, etc.
  • Gestion et leadership des directions en temps de crise COVID-19
  • Des parents sous pression et la pression des parents
  • Travailler en équipe
  • Évaluer à distance
  • …

Les organisateurs :
Eric Fourcaud (FR) , Nathalie Couzon (CA), Ariane Dumont (CH), Caroline Duret (CH), Lyonel Kaufmann (CH), Sébastien Reinders (BE), Franck Tiennebrunne (BE)

Pour le programme et les inscriptions (gratuites) en ligne : http://ludoviales.com/

Classé sous :Enseignement à distance, Humanités Digitales, Ludovia, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

Pour un plan national pour la culture ouverte, l’éducation ouverte et la santé ouverte – Framablog

4 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

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Si cette tribune parle plus particulièrement de la France, les questions de l’open science, de la culture ouverte, de l’éducation ouverte et ou de la santé ouverte nous concernent toutes et tous. Et donc également en Suisse.

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Photo de Aaron Burden sur Unsplash

Crise ou pas crise, nous avons tout le temps besoin d’un savoir ouvert

La crise sanitaire du coronavirus nous oblige à réévaluer ce qui est fondamental pour nos sociétés. Les personnes essentielles sont bien souvent celles qui sont invisibilisées et même peu valorisées socialement en temps normal. Tous les modes de production sont réorganisés, ainsi que nos formes d’interaction sociale, bouleversées par le confinement.

Dans ce moment de crise, nous redécouvrons de manière aigüe l’importance de l’accès au savoir et à la culture. Et nous constatons, avec encore plus d’évidence, les grandes inégalités qui existent parmi la population dans l’accès à la connaissance. Internet, qui semble parfois ne plus être qu’un outil de distraction et de surveillance de masse, retrouve une fonction de source de connaissance active et vivante. Une mediathèque universelle, où le partage et la création collective du savoir se font dans un même mouvement.

Face à cette situation exceptionnelle des institutions culturelles ou de recherche, rejointes parfois par des entreprises privées, font le choix d’ouvrir plus largement leurs contenus. On a pu ainsi voir des éditeurs donner un accès direct en ligne à une partie des livres de leur catalogue. En France, plusieurs associations de bibliothèques et d’institutions de recherche ont demandé aux éditeurs scientifiques de libérer(http://www.abf.asso.fr/fichiers/file/ABF/prisesposition/COVID-19-appel-aux-editeurs-scientifiques.pdf) l’intégralité des revues qu’ils diffusent pour favoriser au maximum la circulation des savoirs et la recherche. Aux États-Unis, l’ONG Internet Archive a annoncé le lancement d’une National Emergency Library(https://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-8157393/Internet-Archive-makes-1-4-million-ebooks-available-free-coronavirus-shutdown.html) libérée de toutes les limitations habituelles, qui met à disposition pour du prêt numérique 1,4 millions d’ouvrages numérisés.

« Personne ne doit être privé d’accès au savoir en ces temps de crise », entend-on. « Abaissons les barrières au maximum ». L’accès libre et ouvert au savoir, en continu, la collaboration scientifique et sociale qu’il favorise, ne sont plus seulement un enjeu abstrait mais une ardente nécessité et une évidence immédiate, avec des conséquences vitales à la clé.

Il aura fallu attendre cette crise historique pour que cette prise de conscience s’opère de manière aussi large.

Cet épisode aura aussi, hélas, révélé certaines aberrations criantes du système actuel.

Ainsi, le portail FUN a décidé de réouvrir l’accès aux nombreux MOOC(https://www.fun-mooc.fr/news/fun-re-ouvre-15-mooc-en-mode-archive-ouvert-pour-a/) (Massive Online Open Courses) qui avaient été fermés après leur période d’activité. Ces MOOC « à la française » n’avaient donc, dès le départ, qu’une simple étiquette d’ouverture et vivent selon le bon vouloir de leurs propriétaires.

Pire encore, le Centre National d’Enseignement à Distance (CNED) s’est opposé à la diffusion de ses contenus(https://twitter.com/cned/status/1239622362720620546) en dehors de son propre site au nom de la « propriété intellectuelle ». L’institution nationale a envoyé des courriers de menaces à ceux qui donnaient accès à ses contenus, alors que ses serveurs étaient inaccessibles faute de soutenir l’affluence des visiteurs. Voici donc mise en lumière l’absurdité de ne pas diffuser sous licence libres ces contenus pourtant produit avec de l’argent public.

Quelques semaines avant le développement de cette crise, le syndicat CGT-Culture publiait une tribune… contre la libre diffusion(https://www.cgt-culture.fr/communique-de-presse-open-data-le-president-du-louvre-ouvre-grand-la-porte-a-google-16665/) des œuvres numérisées par la Réunion des Musées Nationaux. On voit au contraire à la lumière de cette crise toute l’importance de l’accès libre au patrimoine culturel ! Il faut que notre patrimoine et nos savoirs circulent et ne soient pas sous la dépendance d’un acteur ou d’un autre !

Ces exemples montrent, qu’au minimum, une équation simple devrait être inscrite en dur dans notre droit sans possibilité de dérogation :

Ce qui est financé par l’argent public doit être diffusé en accès libre, immédiat, irréversible, sans barrière technique ou tarifaire et avec une liberté complète de réutilisation.

Cela devrait, déjà, s’appliquer aux données publiques : l’ouverture par défaut est une obligation en France, depuis 2016 et la Loi République Numérique. Cette obligation est hélas largement ignorée par les administrations(https://www.lagazettedescommunes.com/656064/les-collectivites-ouvrent-tres-lentement-leurs-donnees-publiques/), qui privent ainsi des moyens nécessaires ceux qui doivent la mettre en œuvre dans les institutions publique.

Mais toutes les productions sont concernées : les logiciels, les contenus, les créations, les ressources pédagogiques, les résultats, données et publications issues de la recherches et plus généralement tout ce que les agents publics produisent dans le cadre de l’accomplissement de leurs missions de service public.

Le domaine de la santé pourrait lui aussi grandement bénéficier de cette démarche d’ouverture. Le manque actuel de respirateurs aurait pu être amoindri si les techniques de fabrications professionnelles et des plans librement réutilisables avaient été diffusés depuis longtemps, et non pas en plein milieu de la crise, par un seul fabricant(https://hackaday.com/2020/03/30/professional-ventilator-design-open-sourced-today-by-medtronic/) pour le moment, pour un seul modèle.

Ceci n’est pas un fantasme, et nous en avons un exemple immédiat : en 2006, le docteur suisse Didier Pittet est catastrophé par le coût des gels hydro-alcooliques aux formules propriétaires, qui limite leurs diffusions dans les milieux hospitaliers qui en ont le plus besoin. Il développe pour l’Organisation Mondiale de la Santé une formule de gel hydro-alcoolique libre de tout brevet, qui a été associée à un guide de production locale(https://www.who.int/gpsc/5may/tools/systemchange/guideproductionlocaleproduithydroalcoolique.pdf) complet pour favoriser sa libre diffusion. Le résultat est qu’aujourd’hui, des dizaines de lieux de production de gel hydro-alcoolique ont pu démarrer en quelques semaines, sans autorisations préalables et sans longues négociations.

Beaucoup des barrières encore imposées à la libre diffusion des contenus publics ont pour origine des modèles économiques aberrants et inefficaces imposés à des institutions publiques, forcées de s’auto-financer en commercialisant des informations et des connaissances qui devraient être librement diffusées.

Beaucoup d’obstacles viennent aussi d’une interprétation maximaliste de la propriété intellectuelle, qui fait l’impasse sur sa raison d’être : favoriser le bien social en offrant un monopole temporaire. Se focaliser sur le moyen – le monopole – en oubliant l’objectif – le bien social – paralyse trop souvent les initiatives pour des motifs purement idéologiques.

La défense des monopoles et le propriétarisme paraissent aujourd’hui bien dérisoires à la lumière de cette crise. Mais il y a un grand risque de retour aux vieilles habitudes de fermeture une fois que nous serons sortis de la phase la plus aigüe et que le confinement sera levé.

Quand l’apogée de cette crise sera passée en France, devrons-nous revenir en arrière et oublier l’importance de l’accès libre et ouvert au savoir ? Aux données de la recherche ? Aux enseignements et aux manuels ? Aux collections numérisées des musées et des bibliothèques ?

Il y a toujours une crise quelque part, toujours une jeune chercheuse au Kazakhstan qui ne peut pas payer pour accéder aux articles nécessaires pour sa thèse, un médecin qui n’a pas accès aux revues sous abonnement, un pays touché par une catastrophe où l’accès aux lieux physiques de diffusion du savoir s’interrompt brusquement.

Si l’accès au savoir sans restriction est essentiel, ici et maintenant, il le sera encore plus demain, quand il nous faudra réactiver l’apprentissage, le soutien aux autres, l’activité humaine et les échanges de biens et services. Il ne s’agit pas seulement de réagir dans l’urgence, mais aussi de préparer l’avenir, car cette crise ne sera pas la dernière qui secouera le monde et nous entrons dans un temps de grandes menaces qui nécessite de pouvoir anticiper au maximum, en mobilisant constamment toutes les connaissances disponibles.

Accepterons-nous alors le rétablissement des paywalls qui sont tombés ? Ou exigerons nous que ce qui a été ouvert ne soit jamais refermé et que l’on systématise la démarche d’ouverture aujourd’hui initiée ?

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Photographie Nick Youngson – CC BY SA Alpha Stock Images

Pour avancer concrètement vers une société de l’accès libre au savoir, nous faisons la proposition suivante :

Dans le champ académique, l’État a mis en place depuis 2018 un Plan National Pour la Science Ouverte(https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid132529/le-plan-national-pour-la-science-ouverte-les-resultats-de-la-recherche-scientifique-ouverts-a-tous-sans-entrave-sans-delai-sans-paiement.html), qui a déjà commencé à produire des effets concrets pour favoriser le libre accès aux résultats de la recherche.

Nous proposons que la même démarche soit engagée par l’État dans d’autres champs, avec un Plan National pour la Culture Ouverte, un Plan National pour l’Éducation Ouverte, un Plan National pour la Santé Ouverte, portés par le ministère de la Culture, le ministère de l’Education Nationale et le ministère de la Santé.

N’attendons pas de nouvelles crises pour faire de la connaissance un bien commun.

Ce texte a été initié par :

  • Lionel Maurel, Directeur Adjoint Scientifique, InSHS-CNRS ;
  • Silvère Mercier, engagé pour la transformation de l’action publique et les communs de capabilités ;
  • Julien Dorra, Cofondateur de Museomix.

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui le peuvent à le republier de la manière qu’elles et ils le souhaitent, afin d’interpeller les personnes qui peuvent aujourd’hui décider de lancer ces plans nationaux : ministres, députés, directrices et directeurs d’institutions. Le site de votre laboratoire, votre blog, votre Twitter, auprès de vos contacts Facebook : tout partage est une manière de faire prendre conscience que le choix de l’accès et de la diffusion du savoir se fait dès maintenant.

Source originale : Pour un plan national pour la culture ouverte, l’éducation ouverte et la santé ouverte – Framablog

Classé sous :Humanités Digitales, Opinions&Réflexions

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