• Passer à la navigation principale
  • Passer au contenu principal
  • Passer à la barre latérale principale
Histoire Lyonel Kaufmann

Histoire Lyonel Kaufmann

  • Mes Publications
  • Blog
  • Cours
    • Planifier
    • Film&Histoire
  • A propos

Humanités Digitales

Traces et mémoires en devenir d’une pandémie | C2DH | Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History

3 avril 2020 by Lyonel Kaufmann

En collectant des sources primaires nativement numériques comme les tweets, historiens et historiennes peuvent préparer l’écriture de l’histoire de la pandémie en cours. Quelques éléments sont livrés ici par Frédéric Clavert, professeur assistant en histoire contemporaine et spécialistes des réseaux sociaux numériques.

Paul Fürst (c. 1656), Docteur Schnabel (Bec), un médecin de la peste au 17e siècle à Rome. (domaine public. Source: Wikimedia Commons)

Son introduction :

« Avec l’apparition du COVID-19 et sa diffusion dans le monde et bien que n’étant pas historien de la médecine ou des sciences, l’historien de l’entre-deux-guerres que je suis a immédiatement pensé à la fameuse grippe espagnole, qui a causé en 1918 et 1919 de 50 à 100 millions de morts, soit une mortalité équivalente à celle de la Seconde Guerre mondiale. Nos collègues médiévistes évoqueront aussi la peste noire du XIVe siècle qui, en cinq ans, a possiblement tué la moitié de la population du continent européen.

La perspective historique ne doit pas toutefois nous empêcher de voir les éléments nouveaux de la crise que nous vivons. 2,4 milliards d’humains sont aujourd’hui confinés à des degrés divers, soit un tiers de la population mondiale estimée. Une grande partie de la population confinée est, par ailleurs, connectée

Notre monde de données rend ainsi la pandémie du COVID-19 exceptionnelle par la perception commune à une grande partie de l’humanité et en temps réel de son développement. Cette pandémie « connectée » pose une question, dès maintenant, particulièrement importante: celle de l’archivage de ses traces et celle de la préservation de sa mémoire.

De nombreuses initiatives sont en cours à l’heure actuelle.  Au C²DH, plusieurs d’entre nous ont commencé des projets pour préserver la mémoire de la pandémie au Luxembourg et ailleurs. Ces initiatives feront l’objet d’une présentation plus complète dans les jours et les semaines à venir sur le site web #covidmemory.

Nous avons notamment, le dimanche 15 mars à partir de 9h, lancé une collecte de tweets. »

— À lire sur www.c2dh.uni.lu/thinkering/traces-et-memoires-en-devenir-dune-pandemie

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire

Les « deepfakes », ces fausses vidéos créées pour nous influencer

22 février 2020 by Lyonel Kaufmann

blank

Cet article de Christine Dugoin-Clément complète utilement l’article précédent de Nadia Naffi, Université Laval consacré à l’hypetrucage (L’hypertrucage: une grave menace pour notre sécurité et la démocratie).

Christine Dugoin-Clément, IAE Paris – Sorbonne Business School

Entre l’affaire Cambridge Analytica, les tentatives d’ingérence dans les élections françaises et les opérations d’influence en Ukraine, les méthodes visant à influencer les populations sont maintenant perçues comme une réalité par les opinions publiques occidentales. Or, un nouveau phénomène émerge depuis quelques années avec le développement de l’intelligence artificielle (IA) et ses potentialités de création et d’apprentissage : les deepfakes, ou hypertrucages en français. Quelle est la nature de ces contenus de synthèse ? Comment leur utilisation pourrait influencer les opinions publiques ?

blank

Image d’une fausse vidéo présentant l’ancien président des États-Unis Barack Obama, avec des éléments de cartographie faciale permettant de réaliser des fausses vidéos.
(AP Photo)

Qu’est-ce qu’un deepfake ?

Les hypertrucages sont des matériaux de synthèse, qui « truquent » avec beaucoup de réalisme des vidéos ou fichiers audio. On parle de deepfakes car ces contenus sont créés avec la technologie d’apprentissage profond (deep learning), qui applique la simulation de réseaux neuronaux à des ensembles de données massives, ici pour créer un faux réaliste. Grâce à ses capacités d’apprentissage, l’IA reconnaît et apprend ce à quoi ressemble un « visage source » sous différents angles, puis le transpose sur une cible (souvent un acteur pornographique). Le visage source apparaît comme un masque au rendu très réaliste. Ces hypertrucages sont aujourd’hui connus notamment grâce à contrefaçons impliquant des acteurs célèbres comme Nicolas Cage. Le niveau de réalisme est tel que le public prendra facilement la fausse vidéo pour la réalité.

Collection de deepfakes présentant Nicolas Cage dans des films dans lesquels il n’a pas joué.

Ce réalisme est à l’origine d’une vidéo d’alerte réalisée par Jordan Peele en 2018. Dans ce film, on voit Barack Obama insulter le président Trump… alors que ce sont en fait les propos de Peele plaqués sur le visage d’Obama. Cette vidéo à visée pédagogique se conclut par une mise en garde suggérant de rester alertes devant les contenus que l’on visionne. Elle reflète la crainte qu’inspirent ces supports quant à leur capacité d’influencer des opinions publiques qui ne seraient pas en mesure de discerner la supercherie, impactant ainsi potentiellement les équilibres internes des États ou les équilibres géopolitiques, notamment dans des contextes de tension.

Des gendarmes et des voleurs pour générer des deepfakes

La technique de fabrication de deepfake la plus populaire est celle des generative adversarial network. Leur fonctionnement repose sur la mise en concurrence de deux réseaux neuronaux sur le modèle du gendarme et du voleur. Alors que le réseau « générateur » (le voleur) produit des contenus artificiels, le « discriminateur » (le gendarme) le compare avec le matériel d’origine afin de trier les vraies images et celles modifiées. En s’appuyant sur ces résultats, le générateur affine sa méthode et crée un nouvel hypertrucage plus difficile à discerner, et ainsi de suite jusqu’à ce que la discrimination soit impossible. Ce niveau de réalisme fait dire à la MIT Technology Review que les deepfakes sont une arme parfaite pour ceux qui voudraient influencer les marchés financiers ou le résultat d’élections. L’apparition de diverses applications permettant de créer de fausses vidéos pourrait facilement permettre à un large public de les exploiter dans des buts différents.

Le sujet est pris très sérieux à la veille des élections présidentielles américaines. À ce titre, le Media Forensics de la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) a été financé à échelle 28 millions de dollars jusqu’en 2020 pour mener des travaux de détection des deepfakes. Quatre techniques sont étudiées : la synchronisation labiale, la détection d’incohérence sonore et de l’espace de la vidéo (taille de la pièce, acoustique) ; l’identification des chutes de cadre et l’insertion de contenu. Facebook, Microsoft et d’autres acteurs privés étudient aussi le sujet. Aujourd’hui, plusieurs structures annoncent pouvoir détecter de 95 à 97 % des deepfakes. Les 3 à 5 % restant représentent néanmoins un grand nombre d’images potentiellement fausses, quand on sait que Facebook reçoit environ 350 millions d’images par jour et que 8 millions de vidéos y sont consultés quotidiennement. Aussi il semble pertinent de comprendre ce qui poussera un spectateur à croire un contenu proposé.

On croit mieux ce que l’on croit… déjà

Les facteurs psychologiques qui favorisent la croyance dans le contenu proposé sont aussi importants que l’authenticité apparente du deepfake présenté. En effet, il est toujours plus facile, tentant, de croire ce qui convient à nos aspirations, croyances et valeurs. Par exemple, peu après l’investiture de Donald Trump, son attaché de presse déclarait que la cérémonie avait réuni plus de spectateurs qu’aucune autre. La vérité était facilement observable en comparant deux photographies. Malgré cela, de nombreux partisans du président Trump continuaient de dire que cette inauguration réunissait plus de monde car ils s’étaient persuadés de l’importance de la foule malgré les éléments objectifs.

Ainsi, si une information met en avant des éléments contredisant les croyances préexistantes d’un individu, il aura tendance à contorsionner les faits pour les aligner sur ses croyances ou à les rejeter immédiatement. Dans ce contexte, un contenu ciblant les facteurs émotionnels ou les valeurs d’un individu sera plus crédible, et cela quasi indépendamment de la qualité du support présenté. En outre, la simple visualisation d’un contenu peut participer à renforcer la croyance du spectateur quand bien même ce dernier saurait qu’il ne s’agit pas d’un support empreint de vérité.

Un autre facteur déterminant la confiance donnée a un contenu est lié à la personne transmettant l’information : 51 % des personnes sondées affirment croire en l’information délivrée par l’entremise d’une connaissance contre 34 % dans le cas où le contenu n’aurait pas été transmis par une personne connue. Connaître le transmetteur de l’information abaisse le seuil de vigilance, limitant notamment la vérification des sources, un des premiers pas pour débusquer les fausses nouvelles. Selon cette même étude, la même tendance se retrouve dans la diffusion du message, s’il vient d’une personne connu 34 % des sondés le retransmettront contre 24 % dans le cas contraire. On peut supposer que la tendance à repartager un contenu accroîtra avec le réalisme du contenu proposé. Or la crédibilité de tout faux augmente avec sa popularité, avec le nombre de personnes à l’avoir lu, vu et partagé : avec sa viralité.

La viralité sur les réseaux, un facteur déterminant ?

Le modèle des réseaux sociaux interdit le contrôle institutionnel de la véracité de contenus pouvant devenir viraux, ce qui renforce la crainte que les fausses vidéos deviennent des outils d’influence. Or, si les réseaux sociaux ont explosé, plusieurs points laissent penser que les deepfakes ne seront pas une révolution si massive. Le premier est en lien direct avec un des effets pervers des réseaux : l’effet bulle. En choisissant leurs centres d’intérêt, les internautes donnent des informations personnelles rendant ainsi possible la création d’un profil, ce qui permet aux algorithmes de proposer prioritairement des contenus adaptés aux préférences du « client », majoritairement des éléments confirmatoires. Ceci crée une sorte d’enfermement. Cet effet d’enfermement pourrait limiter la viralité permettant à un hypertrucage de devenir un acteur d’influence idéologique de premier plan.

En pratique, une large part de l’auditoire touché par le deepfake serait alors déjà convaincue du message véhiculé, ce qui renforcerait des croyances mais ne créerait pas de basculement idéologique. Grâce aux effets bulles, les fausses vidéos seraient cantonnées à un auditoire restreint, souvent déjà conquis par l’idée véhiculée. Néanmoins, ces effets bulles pourraient être outrepassés par le développement de divers deepfakes servant la même finalité mais visant diverses valeurs et croyances, donc différents profils sociologiques, touchant ainsi plusieurs strates de population qui partageraient l’hypertrucage dans leurs propres cercles et en accroîtraient ainsi à la viralité.

Le nombre de fausses vidéos augmente, et il pourrait devenir fréquent pour un internaute d’en visualiser alors que leur détection resterait problématique. L’influence des deepfakes résiderait donc aussi dans l’incapacité des individus à les discriminer de la réalité, les poussant à tout croire ou, par réaction, à ne plus rien croire – ce qui serait également dommageable pur la société civile.

Cependant, certains points peuvent modérer l’angoisse engendrée par l’essor des deepfakes. Tout d’abord leur apparente authenticité n’est pas le seul facteur de croyance. Les fausses vidéos s’approchent en cela des faux plus classiques et il est possible qu’il y ait une adaptation sociétale, comme lors de l’apparition de la photographie où de nombreux montages pullulèrent. Quand la technologie était encore peu connue, les clichés étaient considérés comme une preuve absolue. Cependant, avec le temps, la société a appris à prendre une certaine distance face à ce média. Enfin, si la fréquence des hypertrucages augmente dans la sphère politique, 96 % d’entre eux restent des contenus pornographiques.

Quelles que soient les évolutions à venir, les deepfakes constituent une arme supplémentaire dans l’arsenal des outils mobilisables lors de campagnes d’influence. Leur apparente authenticité et leur potentielle viralité doivent être prises en compte car le public sera de plus en plus confrontés à ce type de contenus.The Conversation

Christine Dugoin-Clément, Analyste en géopolitique, chercheuse à Paris 1-la Sorbonne ( IAE) et à Saint Cyr Coëtquidan., IAE Paris – Sorbonne Business School

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions

L’hypertrucage: une grave menace pour notre sécurité et la démocratie

21 février 2020 by Lyonel Kaufmann

blank

Grâce aux techniques d’hypertrucage, Loto-Québec a réussi à transformer un comédien en Bernard Derome des années 70 pour une publicité. Loto-Québec Nadia Naffi, Université Laval

blank

L’utilisation de l’hypertrucage peut parfois nous enchanter ou nous étourdir par le biais de ses représentations expertes dans les industries du divertissement et des jeux et dans les campagnes de marketing comme celle de la récente publicité de Loto-Québec.

Mais le sinistre visage de cet hypertrucage, ou deepfakes, une forme de désinformation qui utilise des algorithmes d’apprentissage automatique pour créer des enregistrements audio et vidéo de personnes réelles prononçant et exécutant des choses qu’elles n’ont jamais dites ou faites, est une menace sérieuse pour la sécurité des personnes et la démocratie.

Aujourd’hui, tout le monde peut créer ses propres fausses nouvelles et les diffuser. La propagande en ligne est plus trompeuse et plus manipulatrice que jamais.

Les deepfakes sont en train de devenir rapidement impossibles à distinguer de la réalité.

Il est plus urgent que jamais de détecter la désinformation alimentée par des utilisations non éthiques des médias numériques, des données massives et de l’intelligence artificielle, et leur diffusion par les médias sociaux.

Les pays doivent éduquer et équiper leurs citoyens. Les éducateurs doivent également relever de réels défis pour aider les jeunes à développer leur discernement face aux deepfakes. Pire, si les jeunes manquent de confiance pour trouver et évaluer des informations publiques fiables, leur motivation à participer à notre société démocratique ou à s’y fier sera de plus en plus menacée.

Saper la démocratie

Il est maintenant possible de générer une vidéo d’une personne qui parle et fait des expressions faciales à partir de quelques images ou même d’une seule image du visage de cette personne. Les applications « face swap » qui consistent à permuter des visages telles que FaceApp ou Zao et les applications de synchronisation labiale telles que Dubsmash sont des exemples d’outils de base accessibles et conviviaux que les gens peuvent utiliser sans aucune connaissance en matière de programmation ou de codage.

Le potentiel d’utilisation des deepfakes comme arme augmente de manière alarmante et des dommages importants peuvent être anticipés puisque n’importe qui peut créer des contenus explicites sans le consentement d’autrui.

On s’attend à ce que les gens utilisent les deepfakes pour faire du cyberharcèlement, détruire des réputations, faire du chantage, diffuser des discours de haine, inciter à la violence, perturber les processus démocratiques, diffuser des désinformations à des publics ciblés et commettre des cybercrimes et des fraudes.

Danielle Citron, professeur à la Faculté de Droit de l’Université de Boston, explique comment les deepfakes sapent la vérité et menacent la démocratie.

Détection des deepfakes

Il y a plus de dix ans, l’analyste Internet et spécialiste des nouveaux médias Clay Shirky a déclaré que « La seule véritable façon de mettre fin au spam est d’arrêter la communication par e-mail ». La fermeture d’Internet serait-t-elle le seul moyen de mettre fin à la propagande des deepfakes en 2020 ?

Les principaux acteurs se sont aventurés à trouver une réponse aux menaces des hypertrucages.

Facebook a annoncé le 6 janvier qu’elle « renforcera sa politique à l’égard des vidéos manipulées trompeuses qui ont été identifiées comme des deepfakes ». L’entreprise affirme qu’elle supprimera les médias manipulés qui ont été « édités ou synthétisés – au-delà des ajustements pour la clarté ou la qualité – d’une manière qui n’est pas apparente pour le public » et si les médias sont « le produit de l’intelligence artificielle ou de l’apprentissage automatique qui fusionne, remplace ou superpose le contenu d’une vidéo, le faisant apparaître comme authentique ».

blank Facebook a annoncé le 6 janvier qu’il supprimera les vidéos montées pour induire en erreur de manière « non apparente pour une personne moyenne » et qui sont le produit de l’IA ou de l’apprentissage machine. Ici, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, témoigne lors d’une audition à la commission des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis au Capitole à Washington, en octobre 2019. AP Photo/Andrew Harnik

La nouvelle fait suite au deepfake challenge de Facebook, qui vise à concevoir de nouveaux outils pour détecter les contenus médiatiques manipulés. Ce défi est soutenu par Microsoft, un consortium sur l’intelligence artificielle et un fonds de 10 millions de dollars.

À la fin octobre, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a témoigné lors d’une audition de la commission des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis à Washington sur les plans de cryptomonnaie de la société, où M. Zuckerberg a été confronté à des questions sur ce que la société fait pour empêcher les deepfakes.

L’Agence des projets de recherche avancée de la Défense (DARPA) du Département Américain de la Défense travaille sur l’utilisation de types d’algorithmes spécifiques pour évaluer l’intégrité des médias visuels numériques.

Certains chercheurs discutent de l’utilisation des réseaux neuronaux convolutionnels – un ensemble d’algorithmes qui reproduit approximativement le cerveau humain, conçu pour analyser l’imagerie visuelle et reconnaître les modèles – pour détecter les incohérences entre les multiples trames dans les deepfakes. D’autres proposent des algorithmes pour détecter les visages entièrement générés par la machine.

Hani Farid, expert en informatique légale et judiciaire et l’une des principales autorités en matière de détection de fausses photos, et son étudiante Shruti Agarwal de l’Université de Californie à Berkeley développent un logiciel qui utilise les caractéristiques subtiles de la façon dont une personne parle pour distinguer cette personne de la version contrefaite.

Farid collabore également très étroitement avec Hao Li, pionnier d’ hypertrucage, pour faire face au problème croissant de l’hypertrucage à la portée de la main.

La communauté juridique canadienne a publié des articles qui détaillaient des motifs d’action pour contrer la menace de de l’hypertrucage

La nation de YouTube

Et si nous nous réveillions demain matin avec un faux-semblant de Greta Thunberg, la personnalité de l’année 2019 du magazine Time, accusant une organisation spécifique d’être le principal catalyseur du changement climatique ? Est-ce que les jeunes seraient sceptiques face à cette information ?

Nous vivons dans une ère numérique où beaucoup de gens s’attendent à ce que chaque réponse soit trouvée par une recherche sur Google, une vidéo sur YouTube ou Vimeo ou un discours sur TED. À peu près tous les jeunes Canadiens âgés de 15 à 24 ans utilisent l’internet quotidiennement. La plupart suivent les nouvelles par le biais des médias sociaux comme Facebook, Twitter et Instagram.

En 2017, 90 pour cent des Canadiens âgés de 18 à 24 ans étaient des utilisateurs actifs de YouTube.

Selon Statista, une société qui fournit des données sur le marché et les consommateurs, « en mai 2019, plus de 500 heures de vidéo étaient téléversées sur YouTube chaque minute », ce qui équivaut à « environ 30 000 heures de contenu nouvellement téléchargé par heure ». La société rapporte qu’entre 2014 et 2019, « le nombre d’heures de contenu vidéo téléversé toutes les 60 secondes a augmenté d’environ 40 pour cent ».

De nombreux utilisateurs des médias sociaux âgés de 18 à 24 ans reconnaissent aujourd’hui les agendas et les algorithmes qui se cachent derrière les messages qui s’affichent sur leurs murs. Dans le cadre de ma thèse de doctorat, j’ai étudié comment 42 participants de ce groupe d’âge comprenaient les réfugiés dans un contexte où leur image était profondément influencée par la propagande des médias sociaux, les fausses nouvelles et la désinformation. J’ai découvert que beaucoup d’entre eux avaient envie de devenir des influenceurs et de perturber les commentaires publics et les messages générés par les médias, ce qui est fait écho aux campagnes de sensibilisation ou d’activisme menées aujourd’hui par les jeunes.

Le phénomène des fausses nouvelles est un nouveau défi critique auquel les jeunes et tous les participants à notre démocratie sont confrontés.

L’éducation pour la résilience

Au Canada, Journalistes pour le droits humains (JDH) a annoncé un nouveau programme, financé par Héritage Canada, pour former les journalistes et « lutter contre la désinformation par le renforcement des médias et l’état de préparation des citoyens au Canada ».

Les éducateurs peuvent jouer un rôle clé dans la lutte contre la fausse nouvelle. L’un de leurs défis consiste à s’assurer que les jeunes développent des compétences critiques en matière d’éducation aux médias tout en continuant à explorer des ressources crédibles en ligne et à renforcer leurs capacités et leurs connaissances pour participer aux structures démocratiques.

Les éducateurs peuvent suivre les étapes que j’ai identifiées dans le modèle « Get Ready to Act Against Social Media Propaganda ». En commençant par expliquer les positions sur un sujet controversé ciblé par la propagande des médias sociaux, les éducateurs peuvent aider les jeunes à discuter de la façon dont ils perçoivent et reconnaissent les deepfakes. Ils peuvent explorer les origines du contenu, les personnes ciblées, la réaction que ce contenu suscite et les personnes qui le soutiennent.

Les éducateurs peuvent également discuter du rôle et de la responsabilité des jeunes pour répondre et s’opposer à la désinformation. Ils peuvent identifier des stratégies numériques potentielles à poursuivre dans ce processus. Une génération de citoyens numériques bien équipée pourrait être notre meilleure chance.The Conversation

Nadia Naffi, Assistant Professor, Educational Technology, Holds the Chair in Educational Leadership in the Sustainable Transformation of Pedagogical Practices in Digital Contexts, Université Laval

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Classé sous :Didactique, Humanités Digitales, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Note de synthèse : enseignement de l’histoire et pensée computationnelle

16 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

blank

Depuis près d’une dizaine d’années, la pensée computationnelle (computational thinking) occupe une place grandissante au sein de la recherche en éducation. Qu’en est-il de l’origine de ce terme et de sa définition ? Qu’elle en peut être sa traduction dans notre enseignement de l’histoire ?

blank

Postulée par Seymour Papert en 1996, la pensée computationnelle est le processus réflexif impliqué dans la formulation de problèmes et de leurs solutions de manière que leur résolution puisse être effectuée par un agent de traitement de l’information. La pensée computationnelle s’intéresse à la résolution de problèmes, à la conception de systèmes ou même à la compréhension des comportements humains en s’appuyant sur les concepts fondamentaux de l’informatique théorique,

Concernant ce concept en éducation, Jeannette Wing est souvent citée en référence. Dans un article paru en 2011, Jeannette Wing soutient que la pensée computationnelle est une compétence fondamentale émergente qui devrait faire partie intégrante de l’éducation. Basiquement, la « pensée computationnelle » se composerait d’un ensemble d’outils de réflexion pour permettre à quelqu’un de décomposer un problème dans le genre d’étapes logiques dont un ordinateur aurait besoin pour résoudre ce problème.

Au niveau conceptuel, la pensée computationnelle se décompose en
– Logique (prévision et analyse)
– Algorithmes (étapes et règles)
– Décomposition (décomposition en parties)
– Modèles (repérer et utiliser des similitudes)
– Abstraction (suppression des détails inutiles)
– Évaluation (jugement)

Pour certains critiques cependant, la pensée computationnelle n’est qu’un nouvel emballage ou avatar de la science informatique.

[Lire plus…] à proposNote de synthèse : enseignement de l’histoire et pensée computationnelle

Classé sous :Didactique, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Rififi dans les Humanités numériques :  les Archives d’État de Venise rompent avec l’EPFL

14 janvier 2020 by Lyonel Kaufmann

blank

Les Archives d’État de Venise ont cessé, le 27 décembre 2019, unilatéralement toute collaboration avec la haute école vaudoise après sept années.

Dans leur communiqué, les responsables des archives vénitiennes dénoncent notamment des «erreurs méthodologiques» en matière de transfert et de conservation des données. Ils reprochent aussi à l’EPFL de vouloir mettre à disposition sur internet «une série d’images sans vérification scientifique».

Les Archives d’État disent également regretter le manque de transparence de l’EPFL, les relations entre les deux parties étant jugées «pas suffisamment exhaustives et claires». Le financement du projet, dont a bénéficié l’EPFL, pose également problème aux Italiens.

blank

Malgré ce coup d’arrêt, l’EPFL assure que Venice Time Machine pourra continuer sans les archives de la ville, en «s’appuyant sur des collaborations avec d’autres institutions que les Archives», comme par exemple l’Université Ca’Foscari de Venise.

Source : https://24heures.ch/31434147

Dans un article daté du 30 décembre 2019, le journal en ligne Bon pour la tête (BPLT) nous en dit plus sur la nature du différent :

« Une des pierres d’achoppement reste l’accessibilité des données: la direction lausannoise de VTM souhaite une disponibilité sur le web en mode «open», Venise répond que c’est impossible et veut des accords spécifiques sur «quelles données et comment». »

Source : https://bonpourlatete.com/actuel/clap-de-fin-entre-l-epfl-et-les-archives-d-etat-de-venise

Auparavant, dans un interview de BPLT du 3 octobre 2019, Gianni Penzo Doria, directeur des Archives répondait de la manière suivante à la question « Quels sont les avantages du projet Time Machine pour la ville de Venise ou pour l’Italie? »

« Le projet scientifique est de nature strictement informatique, il n’est d’aucun apport historique ou archivistique. Ses retombées se bornent donc à la divulgation de milliers d’images, totalement dénuées de pertinence en termes de fiabilité et de conservation du patrimoine. De plus, il n’existe aucun plan de conservation à long terme pour les images. Qu’en restera-t-il dans 5 ou 10 ans? Et qui peut garantir l’exhaustivité de l’information fournie? »

On peut y lire une opposition épistémologique fondamentale entre les méthodes de travail des informaticiens et des archivistes.

La question financière apparaît également en filigrane dans ce même interview lorsque le directeur est interrogé sur le financement du projet :

« Le projet bénéficie d’un financement suisse et d’un financement européen. Pas un seul euro n’est allé aux archives de l’Etat de Venise. »

On assiste également à de nouvelles formes de captation patrimoniale, via les humanités numériques :

« Il est surprenant que le professeur Kaplan affirme avoir fourni des fonds indirectement, par le biais d’appareils – scanners et serveurs – et de reproductions numériques: ce matériel [était] utilisé pour le travail à Lausanne! Il n’apporte strictement rien aux archives d’État de Venise. »

Source : https://bonpourlatete.com/actuel/pas-un-seul-euro-n-est-alle-aux-archives-d-etat-de-venisem

A suivre puisque la direction du projet de Venice Time Machine promet d’annoncer «les prochaines étapes de son développement dans les prochaines semaines» (BPLT, 30.12.2019).

NB : il est à noter que la revue Passé simple, no 50, comprend également un article sur ce sujet et intitulé « À Venise, la machine à remonter le temps au point mort » (p. 22-23). 

Crédit photo : Grand Canal Venise (2015) © Lyonel Kaufmann

Classé sous :Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions

Mener l’enquête sur 14-18 à l’aide d’un jeu sérieux et d’un weddocumentaire proposés par Arte

26 décembre 2019 by Lyonel Kaufmann

blank

La découverte d’un jeu sérieux « La Machine à remonter le temps 14/18» et celle d’un webdocumentaire « Des Armes et des Mots » présentent d’intéressantes potentialités pour que les élèves mènent l’enquête à propos de la Première Guerre mondiale. Cela permettrait également aux élèves de développer leur agentivité historique.

Le jeu sérieux : « La Machine à remonter le temps 14/18»

« La Machine à remonter le temps 14/18» est un « sérious game » conçu par Arte. Il propose aux plus jeunes un voyage dans le temps vers la première guerre mondiale. Quelle aurait été ma vie il y a cent ans ? Qu’aurais-je vu, entendu, senti ou encore ressenti ? Avant de le savoir, le « joueur » choisit sa nationalité, son âge et son sexe. Il peut incarner au choix un protagoniste du conflit, civil ou militaire, français ou allemand, enfant, femme, homme ou vieillard, afin de se familiariser avec un pan de son quotidien. Chacun des 28 personnages est représenté dans une saynète illustrée par Cyril Bonin ; des pictogrammes permettent d’accéder à des ressources écrites ou à des photographies. Entre faits historiques et anecdotes, on est tour à tour ce soldat dans les tranchées de Verdun ou devant un peloton d’exécution, une septuagénaire en exil, une jeune femme employée d’une usine d’armement, ou encore cette infirmière d’un hôpital de campagne. Les documents sonores ne sont toutefois plus accessibles…

« La Machine à remonter le temps 14/18 », was-waere-wenn.14-tagebuecher.de/index

-Source : Avant l’Armistice, trois idées pour revivre les tranchées

Le webdocumentaire : « Des Armes et des Mots »

blank
Présentation de la question « En quoi la guerre a-t-elle changé le rôle des femmes ? »

Ce jeu sérieux s’ajoute au webdocumentaire réalisé par Arte et intitulé « Des Armes et des Mots ». Cette documentaire franco-allemand présente quinze protagonistes du conflit, quatorze lieux et quatorze questions telle « En quoi la guerre a-t-elle changé le rôle des femmes ? ». Chacune de ces questions est reliée à plusieurs des protagonistes du conflit figurant en vis-a-vis de la question et de son développement.

La présentation de Louis Barthas par des “Armes et des Mots”
La présentation de Louis Barthas par des “Armes et des Mots”

Chaque protagoniste, à l’exemple de Louis Barthas, est brièvement présenté par rapport au conflit et par rapport à l’ensemble de sa biographie.

Louis Barthas relié aux débuts de la bataille de Verdun par l’entremise de deux artefacts consultables en cliquant directement dessus.
Louis Barthas relié aux débuts de la bataille de Verdun par l’entremise de deux artefacts consultables en cliquant directement dessus.

Il est également relié à une frise chronologique globale du conflit. Lorsque des éléments rattachent le protagoniste à un des éléments de la frise, ceux-ci sont ajoutés à cette dernière sous la forme d’artefact que le lecteur peut consulter ainsi que les éléments de contextualisation de l’événement.

Le tout forme un ensemble riche et complexe. Le grand mérite est de ne pas se limiter à la France ou l’Allemagne et de présenter un choix de protagonistes, hommes et femmes, de différentes nationalités et origines sociales.

« Des Armes et des Mots » : http://www.14-des-armes-et-des-mots.fr/page/fr/

Ébauche d’une enquête historique à mener par les élèves

Ce document concernant l’écossaise Sarah Macnaughtan fournit des indices relativement à la question “En quoi la guerre a-t-elle changé le rôle des femmes?”.
Ce document concernant l’écossaise Sarah Macnaughtan fournit des indices relativement à la question “En quoi la guerre a-t-elle changé le rôle des femmes?”.

Devant cette richesse et complexité, une des manières d’envisager l’enquête en classe consisterait de partir d’un choix de questions proposées par le site. Les élèves seraient mis à contribution en choisissant quatre ou cinq questions parmi les quatorze proposées par le site. Chacune des questions serait ensuite attribuée à un groupe d’élèves.

A l’intérieur de chaque groupe, les élèves se répartiraient le rôle de l’un.e ou l’autre des protagonistes et répondrait à la question en endossant le point de vue de son protagoniste. 

Par groupe, les élèves devraient déterminer la forme d’une mise en commun permettant de répondre à la question dont ils et elles ont la responsabilité (débat télévisé, podcast, forum, sketchs, poster, etc). Il s’agirait de présenter les différents points de vue.

Les autres élèves auraient la responsabilité de relever les éléments et les arguments les plus pertinents de chacun.e des protagonistes.

Pour sa part, le jeu sérieux servirait d’amorce à la séquence.

Classé sous :Didactique, Histoire active, Histoire savante, Humanités Digitales, Outils enseignement

Bruno Devauchelle : Soft Skills, une chanson douce (et numérique)…

20 décembre 2019 by Lyonel Kaufmann

blank

Une excellente chronique du non moins excellent Bruno Devauchelle que je vous invite à glisser sous le sapin (la chronique donc!) et dans les lectures pour bien démarrer 2020. Son introduction : 

Une des questions principales posées à tout système éducatif c’est son adéquation avec « la vraie vie ». Ainsi l’avenir des jeunes est-il à la base des questions que se pose tout responsable éducatif qui va se demander ce qu’il est, mais surtout comment faire en sorte de permettre aux jeunes d’y parvenir dans les meilleures conditions. Après une liste de savoirs, sont arrivés les référentiels de compétences qui désormais prennent le pas pour définir ce à quoi il convient de préparer les jeunes. La crainte du futur est parfois davantage présente chez les parents que chez les jeunes eux-mêmes. C’est pourquoi nombre d’adultes, poussés par les milieux professionnels, en particulier ceux des ressources humaines (développer l’employabilité), tentent de définir les compétences qui seront nécessaires dans les années qui viennent. Les grandes organisations internationales n’échappent pas à cette vague de publications sur le sujet. Aussi le monde de l’école, les enseignants, s’interrogent-ils sur leur place et leur rôle dans ce devenir.

— Lire sa chronique du Café pédagogique :  Bruno Devauchelle : Soft Skills, une chanson douce (et numérique)…

Crédit image en-tête : Pixabay License.Free for commercial use. No attribution required

Classé sous :Humanités Digitales, Médias et technologies, Opinions&Réflexions, Publications

Espace public & Data literacy : Google a les moyens de tout gâcher | VisionCarto

26 novembre 2019 by Lyonel Kaufmann

blank

A l’instar de l’insertion de Google Maps sur un site, devenue payante après 10 ans de gratuité, le géant numérique approfondit sa stratégie en trois bandes — 1. offrir des outils gratuits aux usagers, basés notamment sur des données publiques 2. installer un monopole 3. revendre aux collectivités ces données/outils.

Signe d’une urbanité souhaitable, favorable aux mixités en tous genres, à la découverte et à l’impromptu, flâner en ville requiert un subtil équilibre entre familiarité et étrangeté, entre sentiment de sécurité et frisson de l’inconnu. Le caractère propice à la flânerie d’une rue ne se décrète pas – pas plus par l’architecte que par le maire, l’urbaniste, le commerçant ou le promoteur. Il relève d’une alchimie complexe, dont les seules à pénétrer le secret pourraient être les entreprises capables d’acquérir et d’analyser de grands volumes de données, et au premier chef Google. Les collectivités locales ont-elles l’ambition et les moyens de résister à l’omnipotence cartographique de la firme de Mountain View ? Car celle-ci pourrait annihiler les efforts de revitalisation et de réappropriation de l’espace public par les collectivités locales.

Google, via ses différents avatars (Maps, Sidewalk Lab, Google Ads, Waze), se donne progressivement les moyens d’être l’intégrateur le plus puissant des données urbaines dans toute leur diversité. L’analyse fine de ces outils (et de leurs évolutions prévues) a de quoi inquiéter quant au pouvoir qui restera aux acteurs publics et locaux de décider, choisir et faire évoluer « ce qui fait ville ».

VisionCarto nous propose un tour d’horizon des différents chemins empruntés par Google pour capturer la ville, via des « expériences usagers » et des représentations graphiques très précisément conçues, et des chantiers à lancer pour tenter de sauver l’urbanité comme commun.

-A lire : Espace public : Google a les moyens de tout gâcher | VisionCarto

Crédit image : Photo de henry perks sur Unsplash

Classé sous :Humanités Digitales

Le destin de 10 millions de victimes du nazisme désormais en ligne

21 novembre 2019 by Lyonel Kaufmann

blank

Les archives Arolsen viennent de mettre à disposition sur leur site environ 850 000 documents concernant 10 millions de personnes persécutées par les nazis. Ce fonds situé à Bad Arolsen, dans le centre de l’Allemagne, et en partie classé par l’Unesco, est le plus complet sur ces persécutions.

Fiche d'un prisonnier du camp de concentration de Buchenwald. Un des nouveaux très nombreux documents des archives Arolsen désormais disponibles en ligne. Crédits : *Archives Arolsen, photo : Andreas Greiner-Napp*
Fiche d’un prisonnier du camp de concentration de Buchenwald. Un des nouveaux très nombreux documents des archives Arolsen désormais disponibles en ligne. Crédits : Archives Arolsen, photo : Andreas Greiner-Napp

Depuis ce mardi, la base unique au monde des archives Arolsen est très largement enrichie. Elle propose un nouvel accès à des centaines de milliers de documents après une première mise en disposition en mai dernier. Il suffit de rentrer un nom dans le moteur de recherche de ce fonds (anciennement appelé « ITS ») pour obtenir le détail des persécutions nazies sur des millions de personnes. Avec notamment la présentation des fiches jaunies correspondant aux dates de l’arrestation d’une personne déportée, son enregistrement en camp de concentration ou son exécution. Les descendants des victimes de la Shoah peuvent ainsi, de l’autre bout du monde, connaître la destinée tragique de leurs aïeux.

-A lire : Le destin de 10 millions de victimes du nazisme désormais en ligne | France Culture

Crédit photo en-tête : L’index central des noms est la clé des archives Arolsen et a été pendant plusieurs décennies l’outil le plus important dans la recherche d’indices. Crédits : Archives Arolsen, Photo : Cornelis Gollhardt

Classé sous :Histoire savante, Humanités Digitales, Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Outils enseignement, Publications

Conférence : L’enseignement des SHS est-il soluble dans les Humanités numérique ? Et inversément.

14 novembre 2019 by Lyonel Kaufmann

blank

Le 5 septembre dernier à l’occasion de la 2ème journée romande des didactiques SHS. Penser les SHS pour la “génération Z”… et au delà ? à la HEPVS, Saint-Maurice, je suis intervenu relativement à la question des rapports et rapprochements possibles entre un enseignement des SHS et les Humanités numériques. Désormais la vidéo de mon intervention a été mises en ligne sur YouTube.

Préalablement, voici le texte de présentation de mon intervention :

« Au niveau romand comme au niveau international, c’est le branle-bas de combat pour une éducation numérique ou à l’ère du numérique. Au niveau vaudois et à ce sujet, le projet d’éducation numérique du DFJC comporte même comme premier objectif cette question des Humanités numériques. Le projet parle également de trois piliers de l’éducation numérique (science informatique, usage des outils numériques et éducations aux média). Mais que sont ces fameuses Humanités numériques et quelles peuvent-être les manières de les décliner dans l’enseignement des disciplines des Sciences humaines dans le cadre du PER? Quelles plus-values les SHS ont-elles à apporter à cette éducation dite numérique? Quels peuvent être les liens entre la démarche d’enquête des SHS et la résolution de problèmes en lien avec la pensée computationnelle? Voici quelques questions qui seront abordées lors de ce TedEx.»

Le plan de celle-ci :

  1. Pourquoi enseigner les SHS (quand elles sont déjà sur votre portable) ?
  2. La didactique de l’enquête en SHS (PER)
  3. Les technologies à l’école : continuité sans ruptures ?
  4. L’ère des Big Data et les Humanités numériques
  5. Machine Learning ou l’appétit de géant des algorithmes
  6. Un cadre conceptuel : sociologie du numérique
  7. Démarches d’enquête prospectives et analytiques
  8. Anciens territoires, nouvelles questions ? Et inversément
  9. Des “sciences molles” résistant aux lieux communs
  10. Bibliographie

Le lien vers le support de présentation : https://hackmd.io/lY8z5tHASq2ZR1JBwEmw9Q?view

La présentation intégrale :

Le programme et le résumé des autres interventions : http://www.hepvs.ch/2eme-journee-romande-des-didactiques-shs

Crédit image : Pixabay. Free for commercial use. No attribution required

Classé sous :Didactique, Humanités Digitales, Opinions&Réflexions, Publications

  • « Aller à la page précédente
  • Page 1
  • Pages provisoires omises …
  • Page 6
  • Page 7
  • Page 8
  • Page 9
  • Page 10
  • Pages provisoires omises …
  • Page 17
  • Aller à la page suivante »

Barre latérale principale

Lyonel Kaufmann

blankHistorien & Blogueur En savoir plus…

Derniers articles

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans

26 mai 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Décès du documentariste Marcel Ophüls à 97 ans. Le maître français du documentaire historique est mort samedi dans sa maison du sud-ouest de la France, a-t-on appris lundi auprès de sa famille. Fils du grand cinéaste allemand Max Ophüls (“ La Ronde”, “Lola Montès”…), Marcel Ophüls avait fui l’Allemagne nazie enfant pour s’installer en France, avant de […]

blank

Passion Médiévistes : Hors-série 34 – Le Moyen Âge au cinéma

22 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

À l’occasion de l’édition 2025 du Festival international du film court d’Angoulême, deux invités sont venus croiser, dans cet épisode hors-série de Passion Médiévistes, leurs expériences sur les représentation du Moyen Âge au cinéma. Les invités : Cet épisode vient proposer les regards complémentaires d’un réalisateur et d’un historien pour interroger la manière dont le […]

blank

Trous de mémoires de Nicolas Juncker

17 avril 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Comment raconter la guerre d’Algérie et ses mémoires sans tomber dans le pathos ou la leçon d’histoire trop académique ? Trous de mémoires relève ce défi avec audace, mêlant comédie burlesque et réflexion historique. Nicolas Juncker y explore, avec un humour grinçant, les tensions et contradictions qui entourent la mémoire de ce conflit, en s’inspirant du […]

blank

Ces familles néerlandaises qui découvrent un passé de collaboration – rts.ch

28 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

C’est avec stupeur que de nombreux Néerlandais et Néerlandaises ont récemment découvert sur internet qu’un membre de leur famille avait collaboré avec les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. En cause: la mise en ligne d’une liste de 425’000 noms par les archives nationales des Pays-Bas. Depuis janvier, les descendants affluent à La Haye, souvent […]

blank

Spreitenbach: Un paradis du shopping ou la porte des enfers? – Blog du Musée national suisse

24 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En 1975, l’Association suisse des instituteurs publia le panneau scolaire n°167. Celui-ci montre une vue aérienne de la commune de Spreitenbach, dans la vallée de la Limmat. Ou plus précisément de la ville nouvelle de Spreitenbach, «Neu-Spreitenbach», avec son centre commercial entouré d’un immense parking rempli de voitures aux couleurs vives et son imposant quartier […]

blank

Dans le Japon de la fin du XVIe siècle : «Assassin’s Creed Shadows» sort enfin.

23 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La série vidéoludique des «Assassin’s Creed» d’Ubisoft comprend désormais un nouvel opus, situé dans le Japon de la fin du XVIe siècle. Les enjeux financiers de cette sortie sont importants pour la société Ubisoft en grande difficulté actuellement. Elle y jouerait son avenir. «Assassin’s Creed Shadows» est d’autant plus attendu que sa sortie a été […]

blank

Max Weber. Une vie mouvementée dans une époque agitée – Blog Musée national suisse

22 mars 2025 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Cet article du Blog du Musée national suisse nous offre un portrait de Max Weber, socialiste suisse, pacifiste puis défenseur de la défense nationale devant la montée des fascismes, brillant économiste qui fut également Conseiller fédéral. Un destin intéressant et singulier que je vous invite à lire. Plus on s’intéresse à Max Weber et à […]

Tirés de nos archives

blank

Exposition Ibn Khaldoun (lien)

4 décembre 2007 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

La figure d’Ibn Khaldoun Site de l’exposition consacrée en 2007 à Ibn Khaldoun qui a été l’un des plus grands intellectuels musulmans et appartenait à une famille hispano-musulmane établie dans la province de Séville. (tags: Histoire IbnKhaldoun)

blank

Sac de plage : Le goût de l’archive à l’ère numérique | Projet éditorial

15 juillet 2018 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Frédéric Clavert (frederic.clavert@uni.lu) et Caroline Muller (caroline.muller@univ-reims.fr) nous présente l’objet de leur projet éditorial dont vous pouvez suivre la passionnante élaboration en ligne. Concernant l’origine du projet, voici la discussion collective initiale autour d’un tweet. Un passionnant working progress qui se lit comme un roman policier. A tester à la plage ?! « En 1989, Arlette Farge publie […]

blank

Un général, des généraux : les coulisses du putsch d’Alger du 13 mai 1958 et le retour de de Gaulle sur un air d’opéra-bouffe

14 juin 2022 Par Lyonel Kaufmann 1 commentaire

Le retour aux affaires de l’Homme du 18-juin a perdu depuis longtemps son aura providentielle. Le scénario d’Un général, des généraux bâti par Nicolas Juncker se fondant strictement sur les faits, il fallait trouver un angle saillant pour conter l’arrivée du messie de Colombey à l’Elysée, précédée du grand cirque de ses apôtres algérois et […]

blank

“Avec cette lettre cesse le jeu et commence l’indéfendable. Supprimer la formation des maîtres, placer ces nouveaux maîtres “dans des classes”, attendre que certains d’entre eux s’effondrent, et leur signifier par courier hiérarchique que “les élèves ont le droit d’avoir devant eux des enseignants compétents” et que le cas échéant ils feraient mieux “de démissionner”, est une stratégie managériale ayant effectivement déjà fait ses preuves, et dont l’avantage est de révéler à ceux qui l’ignoreraient encore l’étymologie du mot “cynisme”. Comme des chiens. Vous avez, “messieurs qu’on nomme grands”, merveilleusement contribué à l’enrichissement de l’horizon sémantique du cynisme : ce qui était au départ le seul mépris des convenances sociales, désignera désormais également le total et absolu mépris de l’humain.”

14 octobre 2010 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Lettre à Laurence |OWNI

A l’école des jeux de rôle: des gymnasiens dans le quotidien des Romains – Le Temps

4 novembre 2019 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

L’atelier «Qvotidie» propose aux élèves romands de résoudre une enquête dans la Rome antique, un jeu de rôle pédagogique qui complète et rafraîchit les méthodes d’enseignement. Reportage du journal Le Temps au Gymnase Provence à Lausanne. « D’un point de vue pédagogique, «le jeu touche aux compétences transversales du plan d’études romand: collaboration, communication, stratégie d’apprentissage, pensée […]

blank

France : les nouveaux programmes scolaires bousculent le collège

14 avril 2015 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Après les rythmes scolaires, l’éducation prioritaire, le collège… c’est une réforme majeure que la gauche engage sur le terrain de l’école : celle des programmes, censée entrer en vigueur à la rentrée 2016. Lancée en 2013 par Vincent Peillon, la première version de cette «refonte» de l’école a été remise à la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, […]

blank

Revue de Presse : Le témoignage exceptionnel du seul déporté volontaire à Auschwitz | Libération

9 avril 2014 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Witold Pilecki témoigne à Varsovie le 3 mars 1948 (Photo PAP. AFP) Varsovie. 19 septembre 1940. Un officier de réserve polonais, Witold Pilecki, se fait volontairement rafler par les Allemands et interner à Auschwitz pour y tisser un réseau de résistance: «Le Rapport Pilecki», à paraître en avril, livre le témoignage exceptionnel de ce héros […]

Creative Commons License
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024

Creative Commons License Ce contenu est mis à disposition sous un contrat Creative Commons. Lyonel Kaufmann 2004-2024.
Thème Aspire 2.0.1 de Genesis Framework · WordPress · Se connecter

 

Chargement des commentaires…