Cinquante ans après l’assassinat de quatorze manifestants catholiques nord-irlandais par l’armée britannique, à Derry, le journal local se souvient.
L’héroïsme d’un homme, Paddy Walsh, sorti sous les balles britanniques pour tenter de sauver l’une des victimes du Bloody Sunday, Patrick Doherty. L’image puissante et saisissante occupe toute la une du Derry Journal, vendredi 28 janvier, deux jours avant le cinquantième anniversaire du massacre perpétré par l’armée de Sa Majesté dans la deuxième ville d’Irlande du Nord.
Dans l’édition « commémorative » consacrée à l’anniversaire du massacre, le bihebdomadaire fait la part belle aux témoignages des rescapés, des proches des victimes et à la marche prévue dimanche pour marquer l’événement. « Les familles ont dû attendre plusieurs décennies avant que les autorités britanniques ne s’excusent », rappelle le Derry Journal.
Quelques mois après les faits, une première enquête très décriée assure que les soldats ont riposté à des tirs venus de la foule. Des conclusions démenties par une nouvelle investigation, close en 2010. « L’enquête n’a fait que confirmer ce qu’on savait tous : que les militaires ont tiré en premier sur des civils non armés. »
Dans la foulée, le Premier ministre David Cameron évoque des actes « injustifiés et injustifiables », au moment de présenter des excuses au nom du gouvernement britannique. Ce « Dimanche sanglant » constitue « l’un des jours les plus sombres des Troubles », le conflit nord-irlandais de 1968-1998, tranche le Derry Journal. Et d’enjoindre à ses lecteurs, sous la photo de Paddy Walsh et de Patrick Doherty, de « ne jamais oublier ».
Source : www.courrierinternational.com