Plusieurs ouvrages reprennent cette question complexe par des biais différents avec des résultats significatifs ? Le journal Le Monde (cahier Le Monde des Livres), daté du 23 mars 2006, vous offre un compte-rendu des ouvrages suivants :
Technorati Tags: intellectuels, occupation, nazisme, Vichy
LA VIE CULTURELLE SOUS L’OCCUPATION
de Stéphanie Corcy
Perrin, 408 p., 23,50 €
L’historienne brosse le panorama de toute la palette des attitudes des intellectuels sur fond d’exclusions brutales en vertu des lois d’exception. La culture fut bien un enjeu majeur entre l’occupant, l’Etat français, les collaborationnistes et les résistants.
PARIS À NEW YORK.
Intellectuels et artistes français en exil
(1940-1947)
d’Emmanuelle Loyer
Grasset, 522 p., 22,50 €
C’est aux quelque 4’000 Français qui trouvèrent refuge aux Etats-Unis qu’Emmanuelle Loyer consacre son étude fondée sur des recherches de première main. Elle exhume ainsi un épisode resté enfoui dans une historiographie pourtant bien balisée. C’est qu’en France ces réfugiés eurent mauvaise presse, à la Libération et ultérieurement. L’exil fit figure tantôt de fuite, tantôt de trahison, et ses acteurs furent évincés de la mémoire collective.
LA VIE MONDAINE SOUS LE NAZISME
de Fabrice d’Almeida
Perrin, 418 p., 22,50 €
Fabrice d’Almeida démontre que la guerre sans merci pour le contrôle de l’opinion n’épargna pas l’Allemagne nazie. Il le fait à travers l’angle de vue original de la vie mondaine. Loin de prendre les choses par le petit bout de la lorgnette, cette approche permet de penser l’attraction du régime nazi sur les élites.
ÉCRIRE OU COMBATTRE
Des intellectuels prennent les armes (1942-1944)
de Fabienne Federini
La Découverte, 314 p., 28,50 €
Les philosophes Jean Cavaillès et Jean Gosset sont morts les armes à la main, représentants éminents de la frêle cohorte des élites qui refusa tout compromis avec l’Occupant comme avec Vichy. Fabienne Federini consacre à ces deux Compagnons de la Libération hors normes. Elle met en lumière les logiques sociales à l’oeuvre dans leur engagement sans dénier à leur geste sa valeur héroïque. Elle exauce ainsi le voeu de Georges Canguilhem : «On devrait se préoccuper davantage qu’on ne le fait de la façon dont meurent les universitaires, quand il leur arrive de ne pas mourir de maladie ou de vieillesse…»
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