Crise mondiale, capitalistes financiers ultra-véreux, paupérisation généralisée: la conjoncture favorise le regain des études d’inspiration marxiste. Petit tour d’horizon avec Stéphane Baillargeon, journaliste au journal Le Devoir.
Morceaux choisis:
“Les signes s’accumulent, petits et grands, majeurs ou insignifiants, notamment du côté de l’édition. Le Capital de Karl Marx vient de paraître en manga de poche au prix d’une tasse de café chez l’éditeur nippon East Press, spécialisé dans l’adaptation en bédé des grands classiques littéraires. Le dossier central du tout dernier numéro de Philosophie Magazine demande: «Comment peut-on être anti-capitaliste?».”
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«Pour comprendre Marx aujourd’hui, il est fondamental de se détacher des charges idéologiques qui pèsent sur son oeuvre, dit François L’Italien, doctorant en sociologie de l’Université Laval. Pour le comprendre, il faut aussi se dire que, pour lui, le capitalisme n’est pas seulement un système économique abstrait: c’est une façon d’organiser, de rationaliser et de valoriser les rapports sociaux.»
«C’est bien simple, tous les rapports sociaux passent au cash, note M. L’Italien, qui allonge et enrichit la liste des exemples, du capital humain des entreprises au capital santé des individus.»
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«Le capitalisme transforme tous les rapports sociaux, y compris ceux où il n’y a pas d’argent à faire, dit le sociologue. C’est une matrice socioculturelle dont parle Marx dans Le Capital. En lisant entre les lignes, en faisant mûrir le tout, on arrive à comprendre l’atome, la structure élémentaire d’un système qui vient insérer des rapports capitalistes entre les individus et le monde.»
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“Cela dit, la critique (renouvelée) du capitalisme ne débouche pas nécessairement sur les (vieux) rêves de grands soirs. Il ne faut pas confondre la démocratie libérale («le moins pire des régimes», disait justement Churchill) et le capitalisme prédateur. D’ailleurs, il s’agit moins de se demander comment on peut être anticapitaliste aujourd’hui que comment on peut encore oser défendre ce que ce système est devenu: une sorte de socialisme pour les riches, et tintin pour les damnés de l’abondance… ”
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