Veyne publie « Palmyre, l’irremplaçable trésor ». Jean-Pierre Filiu l’a lu pour BibliObs, avec douleur et gratitude.
Paul Veyne publie « Palmyre, l’irremplaçable trésor ». Jean-Pierre Filiu l’a lu pour BibliObs, avec douleur et gratitude.
Dans sa magnifique fresque de l’histoire palmyréenne, [Paul Veyne] offre à voir et à comprendre ce que fut, aux confins de l’Empire romain et de la Perse, ce moment de notre humanité. Il nous rend présent, palpable, ce que les jihadistes voudraient effacer, éradiquer, réduire en poussières insaisissables.
La densité d’informations de cet essai est impressionnante, bien qu’elle ne pèse jamais sur un récit enlevé, parfois captivant, souvent pittoresque. On saisit enfin ce qu’est d’être Romain pour un Araméen, comment d’immenses fortunes ont pu se nourrir des caravanes à Palmyre, comment Zénobie a pu croire le pouvoir suprême de l’Empire à portée de sa main. Le cahier de photographies centrales fait écho aux descriptions d’architecture et d’urbanisme. Ce n’est pas Palmyre comme si vous y étiez, c’est Palmyre comme elle aurait dû, une fois entrée dans l’Histoire, y demeurer intacte.
[…] Paul Veyne, en dressant ce tombeau à Palmyre, illustre l’Histoire dans ce qu’elle a de plus noble, car elle nous élève vers la mémoire, donc l’espoir. Qu’il en soit remercié.
Paul Veyne (2015). Palmyre. L’irremplaçable trésor. Paris: Albin Michel, 144 p., 14,50 euros (en librairie le 2 novembre).
Jean-Pierre Filiu est professeur des universités à Sciences Po (Paris) en histoire du Moyen-Orient contemporain. Il vient de publier «Les Arabes, leur destin et le nôtre», aux Editions La Découverte.
Source : Palmyre, comme si elle était restée intacte – Bibliobs – L’Obs
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