La victoire de Donald Trump symbolise le triomphe de la droitisation du monde, tel que l’analyse l’historien François Cusset. Récit d’un tournant idéologique amorcé il y a quarante ans, et dont Trump n’est qu’un héritier.
Si l’élection à la Maison Blanche de Donald Trump sèche, par son imprévisibilité et son ampleur, les observateurs américains, elle procède pourtant d’un trait décisif de la politique dans le monde depuis quarante ans : sa droitisation. Sans pouvoir se réduire à cette seule dimension conservatrice, empruntant aussi au populisme quelques éléments fondamentaux d’une rhétorique centrée sur la critique des élites, le discours et la posture de Trump ressemblent à un sacre de cette “droitisation du monde“, analysée par l’historien des idées François Cusset dans son dernier livre éponyme, fruit d’une conversation avec Régis Meyran.
Analyse lucide des transformations intellectuelles et des imaginaires politiques, dont témoignent ses précédents livres – French Theory, La décennie, Contre-discours de Mai, Une histoire (critique) des années 90… -, François Cusset s’applique ici à saisir les origines et les implications de ce grand tournant droitier qui se cristallise dès la fin des années 70, sous les effets d’un triple coup de force idéologique : une alliance objective entre un néo-libéralisme triomphant, patiemment construit par des réseaux d’économistes (Hayek, Friedman…), un néo-conservatisme influent (Irving Kristol…) et la disparition des utopies progressistes des années 60-70.
Source et la suite : Les Inrocks – La victoire de Trump ou le triomphe de la droitisation du monde
Référence : La Droitisation du monde, par François Cusset, conversation avec Régis Meyran (textuel, 182 p, 15 €)
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