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Histoire Lyonel Kaufmann

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Lyonel Kaufmann

Trente ans après la réunification allemande, le retour à l’Est

3 octobre 2020 by Lyonel Kaufmann

Plus de 3,5 millions d’Allemands ont quitté l’ex-RDA après la réunification pour s’installer à l’Ouest. Trente ans plus tard, une tendance inverse se dessine, grâce au travail de terrain d’agences spécialisées, soutenues par les régions et les entreprises. Un article de l’hebdomadaire Die Zeit.

Dévasté par le chômage après la chute du mur, l’Est a beaucoup changé au cours des dix dernières années et souffre à présent d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Ces millions d’Allemands qui ont quitté les cinq Länder de l’ex-RDA dans les années 1990 et 2000 en quête de travail et d’une vie meilleure font aujourd’hui cruellement défaut. Et très vite, de nombreux responsables politiques se sont demandé s’ils n’auraient pas intérêt à se battre pour ceux qui avaient alors déserté leurs villes.

Mais qu’est-ce qui pousse les gens à revenir dans leur région d’origine ? Les études montrent que les candidats au retour sont essentiellement des personnes songeant à fonder une famille ou qui viennent d’en fonder une. Des gens, donc, qui envisagent de s’installer à long terme quelque part. C’est ainsi qu’on en vient à repenser à l’endroit d’où l’on vient, dans l’est du pays, où les loyers sont moins chers, où vivent encore des proches et des vieux amis et où se trouve la maison que la grand-mère a laissée en héritage. D’autres facteurs entrent toutefois en ligne de compte avant de franchir le pas. L’offre culturelle et les voies de communication jouent aussi un grand rôle, note Spletzer. “Dès qu’une nouvelle ligne de TGV est créée, la demande grimpe dans l’immobilier”, résume-t-elle.

Les études l’attestent depuis des années : ceux qui rentrent au pays ne sont pas les “paumés”. Ce sont ceux qui ont réussi. Et qui rapportent avec eux tout un savoir-faire accumulé aux quatre coins du monde. Leur présence pourrait bien donner un coup de pouce à l’innovation dans leur nouveau lieu de résidence.

Source : Trente ans après la réunification allemande, le retour à l’Est

Classé sous :sur le web

Frantz Fanon : La violence en héritage ? – France culture

29 septembre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Frantz Fanon a été une découverte majeure durant mes études universitaires relativement à la question coloniale (et la décolonisation) et des mécanismes de domination érigés par les Européens à travers le monde et plus particulièrement du racisme envers les Noirs. Au même titre, voire plus encore, qu’Albert Memmi et son portrait du colnisé et du colonisateur [Portrait du colonisé, précédé du portrait du colonisateur (préf. Jean-Paul Sartre), Paris, Buchet/Chastel, 1957, 193 p.].

Deux ouvrages m’ont à ce titre marqué :

  • Peau noire, masques blancs, 1952, rééd., Le Seuil, col. « Points », 2001.
  • Les Damnés de la Terre, 1961, rééd., La Découverte, 2002.
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Portrait de Frantz Fanon (1925-1961). Crédit photo : Travail personnel, Pacha J. Willka, . 31 janvier 2012. . CC BY-SA 3.0. Wikimedia Commons.

Du 17 au 21 août, l’émission Grandes Traversées de France culture s’est attaché au parcours de cet intellectuel brillant et fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie ainsi que dans un combat international dressant une solidarité entre « frères » opprimés.

Je vous propose plus particulièrement l’écoute de cet épisode intitulé La violence en héritage ?

La présentation de l’émission par France culture

Comment Fanon est-il devenu le défenseur de la violence politique ? Peu avant sa mort, il rencontre Sartre et passe trois jours à Rome sans presque dormir, qui aboutissent à la préface par le philosophe des « Damnés de la terre ». Livre référence pour tous les peuples en quête d’émancipation.

Trois jours à Rome et peut-être aussi l’histoire d’un malentendu.

L’émission

Avec : Frédéric Ciriez, Alice Cherki, Aurélia Michel, James Toner, Victor Permal, Achille Mmembe, Michel Giraud, Mireille Fanon-Mendès-France, Sarah Fila Bakabadio, Pap N’Diaye, Elaine Mokhtefi, François Gèze, Jean Khalfa, Magali Bessone et Romuald Fonkoua.

Lectures : Gaël faye, Hélène Lesoer et Daniel Kenigsberg

Prise de son : Alexandre Abergel et Bernard Laniel

Frantz Fanon en bref

Né en 1925 à Fort-de-France et enterré en 1961 en Algérie, Frantz Fanon pourrait faire partie d’un temps révolu, le temps des colonies. On aimerait pouvoir remiser soigneusement sa pensée sur l’étagère des témoignages d’une histoire passée comme une relique, comme la trace ténue d’une histoire lointaine, cicatrisée. Ses écrits, de Peau noire et Masques blancs aux Damnés de la terre font pourtant toujours écho de manière incendiaire aux relations raciales du XXIe siècle.

Né aux Antilles françaises dans l’entre-deux-guerres, Frantz Fanon est devenu l’emblème de la décolonisation à travers son engagement dans la guerre d’Algérie aux côtés du FLN. Le problème avec Frantz Fanon ce sont les multiples mythes qui surgissent à son évocation : le psychanalyste, qu’il n’était pas, l’élève d’Aimé Césaire, pas plus, le virulent défenseur d’une violence politique vengeresse, pas tout à fait.

Aujourd’hui, le nom de Frantz Fanon résonne à l’échelle planétaire, une référence incontournable lorsqu’on évoque la condition noire et la violence coloniale qui explose après la Deuxième Guerre mondiale. Dans l’embrasement des années 60 et 70 Fanon est là, dans les têtes. Inspirateur de nombreux combats, des Black Panthers aux Palestiniens en passant par les militants anti-apartheid d’Afrique du Sud, il reste un des penseurs révolutionnaires qui a marqué de son empreinte la fin des empires coloniaux et l’analyse des relations interraciales.

Source : www.franceculture.fr

Les épisodes de Grandes Traversées consacré à Frantz Fanon : Grandes traversées : Frantz Fanon, l’indocile

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Publications

Une histoire du cinéma français (1930-1939)

15 septembre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Une histoire du cinéma français (1930-1939) est le premier volume d’une collection qui comportera 8 volume, un volume par décennie jusqu’à 1999.

Une histoire du cinéma français se présente comme une série d’ouvrages, classés par décennies successives (des années 30 à nos jours) pour offrir au lecteur un panorama complet du cinéma français. Pour chaque année sont mis en avant les films majeurs, un grand réalisateur, une actrice et un acteur, ainsi qu’un grand dossier thématique abordant, pour le cinéma, les questions essentielles de la période. À travers ces analyses, et la mise en perspective des œuvres et des artistes dans un contexte historique, social, politique et même technique, ce livre se veut le récit riche mais encore trop méconnue, du cinéma français.

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Tome 1 : Les années trente

De l’avènement du parlant à l’effondrement de la seconde guerre mondiale, les années 30 représentent, à plus d’un titre, un véritable âge d’or du cinéma français. À la suite de la révolution technique liée à l’arrivée du parlant qui bouleverse totalement l’approche du septième art, la décennie est marquée par des événements historiques aussi importants que la crise de 1929 et le Front populaire. Avec, d’un côté, le souvenir encore prégnant de la Grande Guerre et, de l’autre, la peur d’un nouveau conflit, se dessine un cinéma français en pleine mutation, entre insouciance et gravité, entre idéalisme et réalisme, jusqu’à la naissance d’un courant déterminant pour le cinéma mondial, le réalisme poétique.

Durant les années 30, de grands maîtres (René Clair, Jacques Feyder, Jean Renoir, Julien Duvivier, Marcel Carné) réalisent des chefs-d’œuvre encore mondialement reconnus (À nous la liberté !, La Kermesse héroïque, La Grande Illusion, Pépé le Moko, Hôtel du Nord) ; de grands acteurs et actrices sont élevés au rang de monstres sacrés (Jean Gabin, Louis Jouvet, Michel Simon, Raimu mais aussi Arletty ou Michèle Morgan) sans oublier l’apport inestimable de grands seconds rôles qui font toute la verve de l’époque.

Les auteurs

Inspecteur de l’Éducation Nationale, Philippe Pallin (décédé) a orienté ses activités d’enseignant et de formateur vers l’histoire et les techniques du cinéma.

Producteur de radio et auteur pour la télévision, Denis Zorgniotti est également journaliste et critique, musique et cinéma.

Organisation de l’ouvrage – Les dossiers de ce volume

Année après année, les auteurs détaillent les productions, artistes, techniques et événements historiques qui marquèrent la décennie. À chaque chapitre son dossier qui permet de mieux comprendre les caractéristiques de cette cinématographie. Le dossier intéressera les enseignant•es d’histoire, de français ou d’art visuel. Pour saisir le principe d’organisation du volume, voici la table des matières pour l’année 1930 :

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  • Présentation. L’année 1930
  • Le film de l’année. L’Âge d’or (Luis Buñuel)
  • Gros plan. Sous les toits de Paris (René Clair)
  • Coup de cœur. À propos de Nice (Jean Vigo)
  • Coup de cœur. La Petite Lise (Jean Grémillon)
  • Un réalisateur. René Clair
  • Une actrice. Louise Brooks
  • Un acteur. Albert Préjean
  • Dossier de l’année. France, 1930 – Et la parole fut

L’avis de CinéChronicle

« Entre mouvement (le réalisme poétique), développement du système des vedettes, évolutions technologiques (l’arrivée du son), ou âge d’or des scénaristes (Prévert, Jeanson…), les deux auteurs offrent un panorama relativement complet qui profite d’une méthode qui fait honneur à leur mission pédagogique. À la fois concis et disert, le propos se structure selon un point de vue attentif et cinéphile. (…)

Si l’on peut regretter le manque ponctuel d’attention à l’aspect visuel des films, les analyses proposées répondent à un évident souci de clarté qui permet d’élargir le lectorat potentiel de la publication (on pense notamment aux plus jeunes des cinéphiles). »

Lien : https://www.cinechronicle.com/2020/09/livre-une-histoire-du-cinema-francais-1930-1939-critique-127353/

L’ouvrage est disponible en trois format : 32 € (print) – 46 € (relié) – 19,99 € (numérique)

Source : Une histoire du cinéma français (1930-1939) – éditions LettMotif

Classé sous :Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Publications

L’éducation aux temps du coronavirus

11 septembre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Quelle lecture peut-on avoir de ce qui s’est passé durant le confinement ? Est-ce un accident ou le résultat d’une politique ? Un moment exceptionnel ou l’accélérateur de politiques déjà bien introduites ? Stéphane Bonnery (Paris 8 Escol) et Etienne Douat (Gresco, Poitiers) livrent aujourd’hui un ouvrage (L’éducation aux temps du coronavirus, La dispute) qui est la première lecture sociologique de ce qu’a vécu l’école depuis mars 2020. Il rend justice aux enseignants qui ont tenu le fil scolaire avec les familles durant ces longs mois. Et il explique comment un virus a interagi avec des choix de société pour produire une montée des inégalités avec laquelle l’Ecole doit maintenant se débattre.

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 » Ce n’est pas en soi le virus qui a créé du « décrochage » et plongé des élèves, des étudiant.es et leur famille dans la difficulté, le malentendu ou le désarroi pour poursuivre leurs apprentissages », écrivent S Bonnery et E Douat. « Ce qui contribué à construire et façonner « leurs » problèmes ou les a « coincés », en hypothéquant l’avenir scolaire ou universitaire d’une partie d’entre eux, est pour une large part le produit des conditions dégradées, désormais structurelles, du système d’enseignement public en France… Et l’accentuation des difficultés voire le « blocage » d’une partie des élèves et de la population étudiante à l’heure de la pandémie a été finalement aussi, et plus généralement, le résultat d’une politique de non-mixité sociale, de « renoncement » plus ou moins implicite selon les périodes à la démocratisation scolaire, d’externalisation hors de l’école des enjeux d’apprentissage et de remédiation. Et ces logiques à l’oeuvre depuis des décennies ne relèvent pas seulement d’une forme d’abandon, mais aussi de l’organisation rationnelle de l’élimination sociale, par la mise en place volontaire de conditions d’études inégales selon les classes sociales qui fréquentent les établissements ou qui y sont recrutées ».

Si cette étude est centrée sur la France, les éléments ci-dessus en lien avec le « décrochage » d’une partie des élèves et les éléments structurels et non conjoncturel de ceux-ci sont également à interroger par rapport à la situation en Suisse romande.

Source : L’éducation aux temps du coronavirus

Classé sous :Enseignement à distance, Opinions&Réflexions, Publications

Frÿburg 1606 : Voir Fribourg comme en 1606

9 septembre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Comment vivaient les habitants de Fribourg au début du XVIIe siècle? Comment étaient-ils habillés? Quelles étaient leurs occupations professionnelles? Et quelle était l’apparence de la ville? La nouvelle offre de Fribourg Tourisme invite les visiteurs de la Cité des Zaehringen à se plonger dans le passé. Grâce à un visioguide (avec écouteurs et tablette), ceux-ci voyagent dans l’espace et le temps.

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Philippe, le guide virtuel, présente les murs séculaires de Fribourg à la lumière du plan de ville réalisé en 1606 sous forme de gravure par Martin Martini. Traversant les siècles, il emmène les spectateurs/auditeurs à la découverte de fortifications disparues ou de légendes, et, surtout, leur fait rencontrer des personnages dans leur quotidien de 1606. Parmi ceux-ci: Marie, une Fribourgeoise née en 1586. A travers leur dialogue, le visiteur peut tracer des traits d’union entre le présent et le passé.

Location des audioguides à Fribourg Tourisme (12 francs par personne, 17 francs pour deux personnes sur une tablette). La visite dure trois heures. Disponible aussi pour smartphone.

Source : La Liberté https://www.laliberte.ch/news/regions/canton/voir-fribourg-comme-en-1606-576182

Classé sous :Histoire active, Humanités Digitales, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

4 scénarios pour enseigner ou former à distance

1 septembre 2020 by Lyonel Kaufmann

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Maintenir la continuité pédagogique en cette période nous a démontré plus que jamais le besoin impérieux de s’adapter afin de garantir la qualité des apprentissages.

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Le livret gratuit 4 scénarios pour enseigner ou former à distance (Parmentier et Vicens, Dunod, 2020) propose des scénarios d’enseignement adaptés à l’enseignement supérieur et reposant sur des principes et méthodes issus des recherches expérimentales en enseignement et en psychologie cognitive :

  • l’exposé interactif,
  • le travail en petit groupe,
  • la classe inversée,
  • la présence à distance.

Tous débutent par la description d’une ​situation fictive​, mais basée sur des expériences réelles issues de l’enseignement supérieur.

Les aspects clés d’un scénario sont ensuite détaillés de la manière suivante :

  • Quel est le principe général ?
  • Pourquoi et à quelles conditions cela fonctionne-t-il ?
  • À vous de jouer !

Des ​fiches pratiques​ facilitent la mise en application.

Chaque scénario se termine par une liste succincte de références bibliographiques.

Télécharger le livret

Source : www.innovation-pedagogique.fr

Licence : CC by-sa

Source image : Photo de Lê Tân sur Unsplash

Classé sous :Enseignement à distance

Ecole à distance, le défi de l’accompagnement

27 août 2020 by Lyonel Kaufmann

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Le Covid-19 a contraint l’école au télé-enseignement, soulevant de nombreux enjeux pédagogiques pour le futur que «Le Temps» a exploré en cette semaine de rentrée scolaire. Ce jeudi 27 août, l’article s’intéresse à la profusion des outils et plateformes utilisées et sur la nécessité ou non d’une harmonisation de ces outils et pratiques.

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A distance, l’écran forme un obstacle aux émotions et la relation pédagogique s’effiloche. — © Pierre Wazem pour le Temps

Extrait 1 :

La crise a nourri une certaine confusion pédagogique. Toute plateforme numérique doit permettre d’échanger avec la classe, de réceptionner des travaux, de partager des documents de référence. Problème: un large éventail d’outils informatiques propose ces fonctionnalités basiques. «Les enseignants ont travaillé avec Microsoft 365, Pronote, Educlasse… On veut une plateforme unique pour la Suisse romande pour éviter une trop grande hétérogénéité», demande Samuel Rohrbach, président du Syndicat des enseignants romands.

Extrait 2 :

Mireille Bétrancourt, spécialiste des technologies dans le secteur pédagogique, ne balaie pas l’idée d’une uniformisation mais loue les avantages de la flexibilité. Offrir un espace de liberté aux enseignants s’avère précieux. Un constat partagé par David Fernex, enseignant de mathématiques et membre du bureau de la Famco, syndicat genevois des enseignants du cycle d’orientation: «Elargir le panel d’outils permet de mieux adapter son cours aux élèves. Il faut se poser la question de leur utilité et les mobiliser avec parcimonie. Le travail humain doit primer.»

Le débat et la discussion sont ouverts…

A lire : www.letemps.ch

Classé sous :Enseignement à distance, Opinions&Réflexions

Le goût de l’archive déconfinée – Médié V@l

27 août 2020 by Lyonel Kaufmann

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Je vous invite à lire ce très beau texte de Stéphanie Pirez-Huart décrivant les changements du travail en archive à l’ère du covid-19 et du déconfinement. 

Stéphanie Pirez-Huart consacre actuellement sa recherche sur l’histoire de Valenciennes à la fin du Moyen Âge. Son étude vise à déterminer l’aire d’influence de la ville à différentes échelles. L’objectif est de définir plusieurs cercles géographiques de l’action urbaine et les modalités de cette autorité. On s’attachera donc aux hommes et aux femmes qui font la ville et son œuvre, mais aussi aux terres et aux paysages. De façon sous-jacente, c’est la question d’une possible identité urbaine qui anime ce travail, dans une perspective de révision de la géographie régionale dans le Moyen Âge tardif.

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Extraits : 

Les centres d’archives ayant rouvert il y a quelques semaines, Stéphanie Pirez-Huart nous entretient de ses nouvelles conditions de travail aux Archives Départementales du Nord.

Premier extrait : les habitudes d’avant

Comme le décrit Arlette Farge dans son célèbre Goût de l’archive, j’y ai mes petites habitudes, comme beaucoup. Je m’assieds toujours à la même place, dotée d’une lampe avec ampoule, face à la baie vitrée, dans la deuxième rangée en partant de la droite quand on fait face à la salle de lecture depuis la banque de prêt. Et comme le décrit Arlette Farge, c’est toujours très irritant d’y découvrir un intrus lorsque la place n’est pas libre à mon arrivée.

Deuxième extrait : les nouvelles conditions de travail 

La pandémie de covid a balayé tout cela. Désormais il faut réserver sa place, et il vaut mieux s’y prendre tôt. Car le nombre de personnes possibles dans la salle est limité, et délimité physiquement. Les longues tables ont été coupées en trois, chaque emplacement matérialisé par un ruban de couleur. À l’entrée il faut montrer patte blanche. Le contrôle des sacs n’est pas nouveau, quoiqu’à mon sens pour le moins curieux dans un lieu comme celui-ci, mais ça n’est pas le plus important. Notre agente d’accueil est désormais masquée mais effectue son travail avec toujours autant de chaleur, bien qu’à bonne distance. C’est elle qui délivre le numéro de place après avoir vérifié mon nom sur sa liste. Dans les escaliers, deux couloirs sont dessinés, l’un montant, l’autre descendant, pour respecter les consignes de circulation des personnes. À l’étage, on trouve une même signalisation au sol, qui invite le public à suivre un chemin précis pour se rendre à la place attribuée puis à la banque de prêt. L’ensemble du comptoir d’accueil est désormais muni d’un vaste mur en plexiglas. Les livres sont interdits à la consultation, les revues ont été retirées des étagères et la salle des inventaires est inaccessible. De nombreuses chaises ont disparu et l’un des pupitres près de la fenêtre est condamné. Le virus et ses conséquences s’imposent au regard, et sa matérialisation dans le paysage, massive en dépit de la transparence du matériau, rappelle constamment les mois qui ont précédé et les raisons qui ont conduit à toutes ces mesures.

Troisième extrait : les conséquences possibles à moyen/long terme : 

Ces conditions de travail sont aussi un défi pour les personnels des archives : la salle des inventaires est inaccessible, mais tous les instruments de recherche n’ont pas été numérisés. Si ce système se maintient, les services devront inévitablement envisager des opérations de numérisation massives pour permettre d’accéder aux inventaires qui ne sont pas encore en ligne. Autant de travail supplémentaire avec, j’imagine, les mêmes moyens qu’à l’accoutumée. Et une pression accrue pour répondre aux demandes du public, qui ne manqueront sans doute pas.

Source : Le goût de l’archive déconfinée – Médié V@l

Crédit photo : Photo de Marcus Loke sur Unsplash

Classé sous :Histoire savante, Opinions&Réflexions

« Petit Pays », le paradis perdu

26 août 2020 by Lyonel Kaufmann

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Une enfance dans la tourmente. Le quotidien insouciant de Gabriel (alias Gaby), enfant d’un couple mixte formé par un Français et une Rwandaise tutsie réfugiée dans le Burundi voisin, va être bouleversé par la guerre civile qui frappe le pays. Un conflit alimenté par la haine qui infuse depuis des décennies entre Tutsis et Hutus, les principales communautés de cet Etat d’Afrique de l’Est. Le cinéaste français Eric Barbier, qui a adapté le livre éponyme de l’auteur franco-rwandais Gaël Faye, décrit dans Petit Pays la dislocation d’une famille embarquée dans une crise qui, à la fois, la dépasse et la touche intimement.

Du regard de cet enfant sur les troubles socio-politiques traversés par le Burundi, au milieu des années 90, résulte un récit qui s’apparente à une fusée à plusieurs niveaux : Eric Barbier filme au plus près et avec justesse la mue graduelle de ses protagonistes dont les vies s’effritent et les destins finissent par être scellés par la tragédie. Avec Djibril Vancoppenolle, dans la peau du petit Gabriel, le cinéaste guide avec sagacité le spectateur dans les méandres d’une histoire politique complexe et en fait surtout le témoin du quotidien d’individus, qui du jour au lendemain, se trouvent aspirés par une violence inouïe.

Source : Eric Barbier :  » ‘Petit Pays’ n’est pas un film que l’on oublie quand on a fini le montage »

Pour Première :

Petit Pays c’est une claque aux films hollywoodiens sur les guerres africaines qui se sont gorgés des images de violence. Ici, La gifle est encore plus grande, quand le spectateur, comme le héros, réalise l’ampleur de l’horreur.

L’info du jour  a rencontré le cinéaste Eric Barbier et l’actrice Isabelle Kabano, lors de l’avant-première du film au Caméo, à Nancy. A lire : « Petit Pays », le paradis perdu

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement

« La vraie question que pose le télétravail, c’est celle de l’utilité du travail »

25 août 2020 by Lyonel Kaufmann

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Le retour du télétravail doit être l’occasion de repenser globalement l’organisation du travail, estime Isabelle Barth, professeure en sciences du management, qui s’inquiète de la tentation de réduire les temps jugés « improductifs ». Extrait.

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Avec le télétravail, beaucoup de tout ce qui nous occupait disparaît : les trajets travail-domicile bien sûr, mais aussi tous les déplacements intraprofessionnels. Les moments de socialisation se réduisent à peau de chagrin : les pauses, les déjeuners, les « afterworks » [moments conviviaux entre collègues]. Les conférences, les cours, les réunions peuvent parfaitement se tenir en distanciel.

En effet, le bilan est là : le job est fait ! Est-ce que pour autant, tout ce qu’il y avait autour, était superfétatoire ? Inutile le pot à la fin d’une soutenance de thèse ? Inutiles les discussions de fin de cours autour du prof ? Inutiles les échanges de regards, les discussions en off lors d’une réunion ? Inutiles les petits bavardages dans le couloir ? Bien sûr que non !

En parallèle, une prise de conscience se fait : ce qui était accepté en présentiel devient insupportable en distanciel. Ces réunions qui durent des heures avec de longs monologues qui n’intéressent que celui qui « cause », ces enseignants qui se contentent de lire leurs slides, ces conférences mal préparées qui brassent des idées vagues. Le distanciel grossit le trait, zoome sur toutes ces dérives et amène la question : entre temps au travail et temps de travail, quel est l’écart acceptable ?

Après ce constat, Isabelle Bart propose trois pistes d’action pour ne pas aller vers un assèchement drastique du travail:

  1. La première est d’organiser des systèmes hybrides conjuguant présentiel et distanciel, qui amènent à recentrer le lieu de travail sur l’échange et la socialisation. 
  2. La deuxième piste est de former massivement les salariés à des méthodologies de gestion du temps, gestion de projet, prise de parole en réunion, animation de groupes de travail… ce qui est jusqu’à présent réservé à l’encadrement.
  3. La dernière recommandation, et la plus importante, est de réfléchir à l’« indirectement productif », ce qui consiste à mieux définir ce qu’on attend des temps non directement alloués à la production. Ces temps ne sont pas directement « utiles » mais ils contribuent aussi indirectement à l’activité, à la qualité du produit ou du service.

Source : « La vraie question que pose le télétravail, c’est celle de l’utilité du travail »

Crédits image : Image de Pexels sur Pixabay 

Classé sous :Enseignement à distance, Opinions&Réflexions

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Le site mégalithique de Rego Grande: le Stonehenge d’Amazonie | Les Découvertes Archéologiques

15 juin 2017 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En tant que contremaître d’un éleveur de bétail dans les limites de l’Amazonie brésilienne, Lailson Camelo da Silva arrachait des arbres pour transformer la forêt tropicale en pâturage lorsqu’il trébucha sur un étrange arrangement de blocs de granites imposants. Après avoir mené des analyses au radiocarbone et effectué des mesures pendant le solstice d’hiver, des […]

Podcast : Sois néolithique, chéri ? Carbone 14 (21.06.2021)

19 décembre 2022 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Pourquoi aujourd’hui ce néolithique devient-il en force ? Serait-il à la racine de nos sociétés contemporaines? Quelques éléments issus de cet épisode de Carbone 14. Compte-rendu d’écoute Il n’y a pas de connexion entre le développement techno-économique d’une société et la qualité de vie de cette société (à partir de 3:00) C’est le moment où […]

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M078 – Première séance et interséance (23.10.2006)

23 octobre 2006 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Organisation de la séance A – Première partie 1. Présentation + Distribution du polycopié 2. Organisation de la séance 3. Cadre général du module (polycopié pp. 2 à 5) site internet en complément du module et du polycopié ouvrages de base : l’ouvrage de Simard/Laville est à disposition à la Librairie Payot à Lausanne Certification […]

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Réseaux sociaux : Veille et usages pédagogiques | NetPublic

25 février 2012 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

Via Scoop.it – Médias sociaux et enseignementÀ travers des fonctions de veille, d’échange et de créativité, Xavier Galaup montre des exemples de projets participatifs et collaboratifs qui induisent et produisent un mode relationnel renouvelé notamment avec les publics (pour les bibliothèques) et les apprenants (pour l’enseignement). La présentation Veille et usages pédagogiques des réseaux sociaux […]

DOSSIER – Le génocide arménien, 1915-2015

4 janvier 2016 Par Lyonel Kaufmann Laisser un commentaire

En octobre 2015, nonfiction.fr consacrait un dossier au Genocide arménien commis il y cent ans. Trois articles qu’il convient de lire.    Le dossier : http://www.nonfiction.fr/article-7754-dossier__le_genocide_armenien_1915_2015.htm Le génocide des Arméniens en perspective    Cent ans après le premier génocide du XXe siècle, Mikaël Nichanian dresse un bilan de l’état actuel des connaissances sur le génocide […]

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