L’histoire du temps présent, aujourd’hui un champ d’études à part entière, n’est devenue que progressivement et tardivement légitime au sein des études historiques.
Son émergence au XXe siècle, en France comme en Europe, coïncide avec une importance nouvelle accordée aux questions de mémoire et le patrimoine dans l’espace public et scientifique après la deuxième guerre mondiale. C’est l’histoire de cette émergence et de cette légitimation progressive que retrace Henry Rousso dans La Dernière Catastrophe.
C’est avec la Grande Guerre que la notion de contemporanéité change de sens. Désormais c’est le temps présent qui commande, la nécessité de produire des récits sur ce qui vient de se clore, et le besoin de donner sens aux événements afin de sortir du traumatisme.
Après 1945, la création d’instituts et de comités d’histoire amorce une véritable institutionnalisation de l’histoire du temps présent, qui se développe un peu partout dans le monde occidental dans les années 1960 et 1970, souvent sous l’impulsion de l’État plutôt que du monde universitaire. Le terme de Zeitgeschichte prend ainsi une signification particulière avec la création en 1945 de l’Institutfür Zeitgeschichte destiné à prendre en charge l’histoire du national-socialisme ; en France, un Comité International d’Histoire de la Deuxième Guerre Mondiale est créé sur ce modèle en 1967.
Lire l’entier du compte-rendu : Le contemporain à travers les âges – La Vie des idées.
Recensé : Henry Rousso (2012). La Dernière Catastrophe. L’histoire, le présent, le contemporain. Paris: Gallimard, 36 p.
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