Des travailleurs japonais des raids aériens transportent une victime après l’explosion d’Hiroshima, le 6 août 1945. Archives via Reuters.
Dans un livre publié en 1955 qui fit grand bruit, réédité aujourd’hui en France, un médecin japonais, Michihiko Hachiya raconte les différentes étapes de l’après Hiroshima: les douleurs après l’explosion, l’incompréhension, la sidération, et l’entrée dans l’ère atomique.
Avant (en haut) et après (en bas) l’explostion de la bombe atomique sur Hiroshima / prises en avril et août 1945 Photos: U.S. Strategic Bombing Survey, via Reuters
L’explosion atomique d’Hiroshima, dont on commémore, ce 6 août, le 70ème anniversaire, est souvent racontée par le gigantisme effrayant de ses chiffres. Il y a aussi l’autre manière, celle du receveur, c’est le même récit mais par l’autre bout, une autre entrée, au ras du sol, à hauteur de gisant, dans la même nuit, de plein jour, de l’esprit humain; en gros plan, comme dans un film tourné «caméra à l’épaule», sur ce qu’il resta soudain de vie et de décor «sur terre», à 8h15 du matin.
Peu après l’explosion, le 6 août 1945 via Wikipedia License CC
«A ma grande stupeur, je découvris alors que j’étais complétement nu. Chose étrange! Où étaient passés mon caleçon et mon maillot de corps?»
Ce Journal d’Hiroshima –dans une nouvelle traduction française – Michihiko Hachiya, le directeur de l’hôpital du Bureau des Communications, entreprit de le tenir, jour après jour, à partir du 8, et jusqu’au 30 septembre. Publié aux Etats-Unis et à travers le monde à partir de 1955, ce journal ne fût pas pour rien dans la montée, en Occident, d’un sentiment antinucléaire –que pour sa part, Michihiko Hachiya eut la chance de pouvoir observer jusqu’à sa mort, tardive pour un rescapé d’Hiroshima, en 1980.
Journal d’Hiroshima. De Michihiko Hachiya. Traduit par Simon Duran. Editions Tallandier, 2015. LIRE UN EXTRAIT
Source : «Journal d’Hiroshima»: le terrifiant carnet d’après la Bombe
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