Dans cet autre article du Figaro consacré aux commémorations de la bataille de Verdun, Stéphane Audoin-Rouzeau revient sur une bataille qui, dès 1916, a représenté un véritable mythe pour la nation française. Il y regrette particulièrement que, contrairement aux propositions de la Mission du centenaire, le pouvoir politique n’ait pas commémoré conjointement les batailles de Verdun et de la Somme :
Les deux batailles sont pourtant étroitement liées: les Allemands abandonnent l’offensive sur Verdun dès lors que commence le bombardement allié sur la Somme, lors de la dernière semaine de juin 1916. En outre, la Somme – qui fut la bataille la plus internationale de la guerre du fait du rôle majeur du Royaume-Uni et des troupes des Dominions de l’empire britannique – ne le cède en rien à l’horreur de Verdun: en un temps plus court (cinq mois contre dix), les pertes s’y révèlent plus importantes encore, signalant ainsi un nouveau franchissement des seuils de violence. Surtout, là où les conséquences stratégiques de la bataille de Verdun sont inexistantes, celles de la Somme sont immenses: le nouvel Etat-Major allemand ayant pris conscience, sur place, de l’écart en train de se creuser au bénéfice des Alliés, mettra tout son poids dans la balance pour obtenir la fatale décision de guerre sous-marine à outrance, prise début 1917, au risque de provoquer en avril l’entrée en guerre des Etats-Unis. Le XXème siècle commence alors vraiment. Le «siècle des Américains».
L’article du Figaro : Audoin-Rouzeau : «À Verdun, le devoir de mémoire l’a emporté sur le devoir d’histoire
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