Tous les survivants des camps nazis ou soviétiques ont connu une ultime épreuve: le voyage de retour. Un voyage qui, à la manière d’Ulysse, peut durer des années.
Julius Margolin, lui, a eu de la chance: son retour, de Slavgorod en Altaï jusqu’à Tel-Aviv en passant par Marseille, fut presque facile. Mais si le chemin de fer suit une ligne droite, son esprit reste prisonnier d’un dédale. Comme d’autres rescapés, il songe à ses cinq ans de camp, aux conditions de vie éprouvantes, au froid, à la mort de ses camarades. Il sait qu’il a désormais pour mission de témoigner. Là-bas, dans le néant carcéral, il craignait de perdre ses valeurs, d’oublier son humanité. Ici, il a peur que le souvenir s’évapore, il lutte pour ne pas oublier les autres, ceux qui sont restés. Il découvre aussi les ruines de la Pologne et le génocide de son peuple.
Didactique
Ian Kershaw (2012). La Fin
« L’attrait charismatique de Hitler auprès des masses s’était de longue date dissous, mais les mentalités et les structures de son pouvoir charismatique perdurèrent jusqu’à sa mort dans le bunker. Divisées, les élites dominantes ne possédaient ni la volonté collective ni les mécanismes de pouvoir pour empêcher Hitler d’entraîner l’Allemagne vers sa destruction totale. »
L’historien Ian Kershaw livre un grand récit de la fin de la guerre.
Pourquoi la guerre a-t-elle duré si longtemps ? Comment expliquer l’incroyable résistance du régime nazi au milieu des décombres ? C’est à ces questions que Ian Kershaw tente de répondre. L’obstination fanatique du Führer, l’emprise du parti nazi sur la population, la peur viscérale de l’armée Rouge, mais aussi les choix stratégiques et militaires des Alliés sont quelques-unes des hypothèses explorées dans ce livre.
Le livre part De l’attentat manqué contre Hitler, le 20 juillet 1944, et court jusqu’à la capitulation du 8 mai 1945,
Ian Kershaw (2012). La Fin (The End, traduit de l’anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat). Paris : Seuil, 660 pages.
Quelques comptes-rendus de l’ouvrage:
- Pierre Assouline : De l’Allemagne nazie et de l’intransigeance | La république des livres
- Le Point : Les dernières heures du Reich
- Huffington Post : La fin de Ian Kershaw, ou le dénouement d’un drame
- Sciences Humaines : Sur la ruine de l’Allemagne
- Le Temps : Allemagne, 1944-1945: autopsie d’une apocalypse
Lincoln enfermé dans son histoire | Le Devoir
Photo : 20th Century Fox
Difficile d’éviter les références à la réélection d’Obama, même si Spielberg avait en tête ce biopic sur Lincoln depuis 1999. La récente campagne électorale, avec tous ses clivages, trouve dans le film sa perspective historique. On songe aussi au chemin parcouru depuis l’abolition de l’esclavage, avec un président noir à la Maison-Blanche. Assassiné comme John F. Kennedy, Abraham Lincoln préfigure par son destin les tensions droite-gauche toujours vivaces de cette société.
Sans flash-back, ce film se concentre sur une époque-clé, en 1865, soit la lutte du président américain pour faire voter à la Chambre des représentants le 13e amendement de la Constitution autorisant l’abolition de l’esclavage.
Pour Le Devoir, «Lincoln se révèle un excellent cours d’histoire, mais bien indigeste. Il n’est pas certain que son public suivra Spielberg dans cette voie exigeante et suffocante.»
A lire : Lincoln enfermé dans son histoire | Le Devoir.
Mise à jour (20.11.2012)
Sur History News Network, David O. Stewart s’interroge : How True is « Lincoln »? et il conclut que, dans l’ensemble, Lincoln est un film historiquement solide qu’on peut aller voir la conscience tranquille.
L'avenir des manuels scolaires numériques | Looking Up
Que devrait-être un manuel numérique ? Quelles en sont les les caractéristiques utiles? Comment pouvons-nous tirer parti au mieux des capacités des appareils et de leur connectivité pour en faire une ressource plus utile? Voici quelques questions auxquelles tente de répondre Andrew Campbell, enseignant, sur son blog.
Pour Campbell, six idées forces doivent présider au futur des manuels scolaires numériques. Ils devraient être
- Des dispositifs fiables et interconnectés : ainsi, par exemple, les manuels numériques doivent être accessibles sur des appareils fiables, interconnectés et faciles à utiliser.
- Leur contenu doit être personnalisable : le contenu des manuels numériques doit être ouvert pour permettre aux enseignants de les actualiser et d’en réécrire des parties en fonction des besoins évolutifs des élèves. Les élèves également doivent pouvoir ajouter du contenu.
- Leur interface doit pouvoir être personnalisée : car nos expériences numériques sont personnalisées à l’exemple de Facebook ou de Twitter.
- Ils seront Interactifs : les étudiants publieront des commentaires et partageront du contenu et des idées sur ce qu’ils ont appris. Ces matériaux prendront des formes multiples (textes, podcasts, images, vidéos et autres multimédias) et pourront être ajoutées à distance via des appareils mobiles quand et où les étudiants sont inspirés.
- Ils faciliteront des liens personnels : les manuels numériques devront faciliter les connexions à des ressources externes à l’appareil.
- L’évaluation sera intégrée : l’évaluation est intégrée dans le contenu et le contenu s’ajuste en fonction des commentaires de l’évaluation. Les enseignants vérifient les progrès des élèves en temps réel, ajoutent des observations et des commentaires pour le portfolio de l’élève. Ils interviennent en cas de besoin et guident l’élève.
L’article complet : The Future of Digital Textbooks « Looking Up.
Colloque infoclio.ch 2012: Accessibilité et droits d’utilisation des ressources historiques sur le web
Le colloque infoclio.ch 2012 s’est tenu vendredi 2 novembre au Kornhauforum de Berne, sur le thème « Accessibilité et droits d’utilisation des ressources historiques sur le web ». Vous pouvez dès à présent retrouver tous les enregistrements et les présentations des conférenciers sur cette page spéciale dédiée au colloque. Le thème de ce 4ème (déjà) colloque s’intitulait «Médias numériques pour les sciences historiques».
L’objectif de ce colloque étail triple
- éclairer le contexte international qui régit l’accès aux sources historiques sur le web et leurs conditions d’utilisation pour la recherche.
- présenter les solutions légales adoptées par les institutions suisses pour garantir un accès le plus large possible à leurs ressources, notamment les licences Creative Commons.
- réunir les différents acteurs impliqués pour engager un dialogue et esquisser une stratégie d’action coordonnée pour le développement d’un environnement numérique de recherche fonctionnel et durable.
Le programme et les interventions : Colloque infoclio.ch 2012: Accessibilité et droits d’utilisation des ressources historiques sur le web | infoclio.ch.
On a tous en nous quelque chose de Néandertal | Slate
Dans Slate, Ann Gibbons fait le point sur les différentes théories sur l’homme moderne et nos relations avec les hommes de Néandertal ainsi que les Denisoviens. Elle explique comment la génétique prouve que nos ancêtres ont fricoté avec des espèces aujourd’hui disparues.
En premier lieu, vers la fin des années 1990, la plupart des paléoanthropologues étaient partisans de l’hypothèse dite «Out of Africa» pour expliquer l’origine de l’homme moderne. Selon celle-ci, à un moment au cours de ces 100.000 dernières années, les Homo sapiens seraient partis d’Afrique pour conquérir le monde et auraient remplacé les hommes de Néandertal (ainsi que toute autre espèce humaine archaïque croisée en Asie et en Europe).
Cependant, quelques chercheurs privilégiaient toutefois une autre hypothèse, dite de «continuité multirégionale», selon laquelle les premiers hommes modernes, les hommes de Néandertal et d’autres peuples anciens appartenaient tous à une seule et même espèce humaine, qui évolua lentement au fil des croisements entre ces différentes populations pour donner peu à peu naissance à Homo sapiens.
Tout cela a changé en mai 2010, lorsque des chercheurs sont parvenus à extraire de trois femmes de Néandertal –qui avaient vécu dans une grotte en Croatie il y a entre 38.000 et 44.000 ans– suffisamment d’ADN nucléaire pour reconstituer le génome de Néandertal pour la première fois. Le paléontologue Svante Pääbo découvre alors avec ses collègues que les Européens et les Asiatiques modernes (mais pas les Africains) doivent 1% à 4% de leurs gènes aux hommes de Neandertal.
«A peine sept mois plus tard, l’histoire s’est encore un peu plus compliquée avec l’arrivée d’un nouveau personnage, tout droit venu de Sibérie. Le groupe de Pääbo a, en effet, publié le génome nucléaire d’une nouvelle espèce humaine archaïque originaire de la grotte de Denisova, dans les monts Altaï, en Russie.»
Cette nouvelle sous-espèce est alors dénommée : les Denisoviens. Lors des études qui ont suivi, les chercheurs ont identifié des personnes ayant hérité de 3% environ d’ADN denisovien et de 4% à 6% d’ADN néandertalien.
La prochaine étape sera de trouver exactement quelles parties de nos génomes nous viennent des Néandertaliens et des Denisoviens.
Si vous le désirez, vous apprendrez dans cet article comment procéder pour faire un test ADN vous permettant de connaître quel part de Néandertal vous avez en vous. Et comme le conclut, Ann Gibbons :
En attendant, mieux vaut faire attention à ne pas traiter n’importe qui de Néandertalien.
L’article complet: On a tous en nous quelque chose de Néandertal | Slate.
Néandertal, le raffinement de l’homme moderne | Libération
Les datations d’os de néandertaliens d’Arcy-sur-Cure renforcent la théorie selon laquelle ils ont subi l’influence culturelle de Cro-Magnon. Cependant, nulle volonté de transfert de technologies sur mode de coopération Nord-Sud là-dedans pour le préhistorien Jean-Jacques Hublin, «c’est bien l’homme moderne qui est responsable de l’extinction de Néandertal».
Lire l’article : Néandertal, le raffinement de l’homme moderne – Libération.
Néandertal, le raffinement de l’homme moderne | Libération
Les datations d’os de néandertaliens d’Arcy-sur-Cure renforcent la théorie selon laquelle ils ont subi l’influence culturelle de Cro-Magnon. Cependant, nulle volonté de transfert de technologies sur mode de coopération Nord-Sud là-dedans pour le préhistorien Jean-Jacques Hublin, «c’est bien l’homme moderne qui est responsable de l’extinction de Néandertal».
Lire l’article : Néandertal, le raffinement de l’homme moderne – Libération.
Enseigner l’écriture collaborative dans le secondaire | WebTV UTC
Le projet PRECIP est un projet sur l’enseignement de l’écriture numérique, porté par l’UTC et financé par la Région Picardie. Le projet s’intéresse moins aux pratiques numériques pour l’enseignement qu’à l’écriture numérique comme objet d’enseignement. L’écriture numérique est l’écriture sur un support et avec des outils numériques. Cette écriture peut être multimédia, interactive ou encore collaborative. Ce projet propose un modèle pour appréhender l’écriture numérique. Ce modèle a fait l’objet de transpositions didactiques, en collaboration avec des enseignants du secondaire, dans des modules pédagogiques sur l’écriture numérique. Ce reportage rend compte d’une expérience d’enseignement de l’écriture collaborative dans un collège picard.
A voir !
La vidéo : WebTV UTC – Enseigner l’écriture collaborative dans le secondaire.
Faut-il interdire le cellulaire à l’école ? | L'actualité
Dans de nombreuses écoles du Québec, la réflexion au sujet du cellulaire est à l’ordre du jour : doit-il être prohibé seulement en classe ou dans toute l’école ? La voie à suivre ne s’impose pas d’emblée : alors que certaines directions optent pour la tolérance, d’autres durcissent les règles par crainte des dérapages – cyberintimidation, triche aux examens, inattention en classe.
Je note en négatif :
Une enquête révèle que 30 % des élèves filment leur professeur en classe «de parfois à très souvent» et que des dérapages sont possibles. Ainsi à Gatineau, fin 2006, «Des élèves ont fait sortir de ses gonds leur enseignant, tout en le filmant à son insu. Les extraits ont ensuite été diffusés sur YouTube ; bouleversé, l’enseignant a été en arrêt de travail pendant des mois.»
Cependant, ces incidents sont rarement aussi dramatique. «Comme le démontre un sondage CROP réalisé auprès d’enseignants membres de la Centrale des syndicats du Québec en février 2011. Aucun des 55 enseignants victimes d’intimidation n’a déclaré d’incident de ce genre. En revanche, 27 % d’entre eux ont vu leur réputation salie sur Facebook, un phénomène en forte hausse, et 60 % par courriel.»
De plus, ces phénomènes de médisance et d’intimidation ne datent pas d’hier. Cependant, note Claire Beaumont, directrice de la Chaire de recherche sur la sécurité et la violence en milieu éducatif, de l’Université Laval, à Québec
«une cyberagression laisse plus de traces. Un nombre illimité de personnes en sont témoins, et même si l’auteur efface les photos ou les commentaires, des copies subsistent. Une seule photo compromettante ou dénaturée peut causer des dommages graves.»
Je note en positif les propos de Benoit Petit, conseiller au RECIT
«On entend souvent dire qu’il n’y a pas suffisamment de technologie dans les écoles, mais c’est faux. C’est simplement qu’elle se trouve dans la poche des élèves et qu’ils n’ont pas le droit de s’en servir ! Un iPod Touch est un outil plus puissant que ne l’était un ordinateur de bureau il y a sept ans, mais les élèves n’en ont pas conscience, puisqu’ils l’utilisent seulement pour leurs loisirs.»
La fracture numérique n’est ainsi par forcément là où on l’attend. Les moyens de la résoudre se tient dans la poche de nos élèves.
Lire l’article en entier : Faut-il interdire le cellulaire à l’école ? | L’actualité.