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Histoire Lyonel Kaufmann

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Didactique

Berlin : Exposition « Der Sprung – 1961»

6 décembre 2021 by Lyonel Kaufmann

A l’occasion de mon dernier séjour à Berlin dans le cadre de l’Online Éduca Berlin (OEB), j’ai eu le plaisir également de visiter l’exposition « Der Sprung – 1961 » qui se tient jusqu’au 30 avril 2022, après le Deutsches Historisches Museum , dans l’espace Vis-à-vis de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ). Une excellente entrée en matière pour se plonger dans le contexte de la Guerre froide à Berlin au travers de trois points de vue.

Crédit photo: Peter Leibing / Library of Congress / Chronos Media GmbH / Getty Images.

Dans cet article, je me propose d‘aborder les points suivants :

  • L’exposition Der Spung (Le Saut) – 1961
  • Mon avis sur l’exposition
  • L’histoire de la photo
  • Un grand embarras en République démocratique allemande (RDA)
  • La triste fin de Conrad Schumann (1942-1998)
  • Le combat de Peter Leibing pour obtenir les droits de la photo
  • Prolonger la visite en se rendant sur les lieux
  • Informations pratiques pour la visite de l’exposition
  • Liens, sources et documents

L’exposition Der Spung (Le Saut) – 1961

Der Spung (Le Saut) – 1961 est une installation de réalité virtuelle à 360°. Après une première étape au Musée historique allemand (DHM), c’est désormais à l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) que le réalisateur Boris Hars-Tschachotin nous propulse en 1961 à l’aide d’une installation de réalité virtuelle à 360°.

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Le dispositif de l’exposition. © Lyonel Kaufmann 2021

À l’aide de lunettes VR, il est possible de se projeter dans trois récits vidéo différents : celui du déserteur Conrad Schumann en uniforme de l’armée est-allemande (Anton von Lucke), celui du photographe Peter Leibing (Max von der Groeben) et celui d’un policier fictif de Berlin-Ouest Manfred Klumm (Daniel Axt). Grâce à un espace ouvert à 360° et en couleur, le moment historique de ce saut est détaché pour la première fois de sa célèbre photographie en noir et blanc, et il est entrelacé de plusieurs perspectives. Le public peut ainsi revivre les événements à partir de ces vues subjectives – tantôt depuis Berlin-Ouest, tantôt depuis Berlin-Est.

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La photo du soldat est-allemand Conrad Schumann – prise en 1961 alors que celui-ci prend la fuite – est devenue une image marquante du XXe siècle. Le magazine TIME la considère comme l’une des cent photographies qui ont changé le monde. Aujourd’hui, elle est inscrite au patrimoine documentaire mondial de l’UNESCO.

Mon avis sur l’exposition


Pendant une demie-heure, vous êtes plongé et immergé dans le Berlin de 1961et dans le contexte de la Guerre froide. Le dispositif est réussi. Vous êtes tour à tour Conrad Schumann, le fugitif, puis dans le personnage fictif d’un policier de Berlin-Ouest, dénommé Manfred Klumm et synthèse de plusieurs témoignages de policiers de cette époque et enfin dans la perspective de Peter Leibing, le photographe.

Vous disposez d’une vision à 360° de la situation et des actions ou réactions des personnes présentes près de vous. Après chaque mise en situation, vous disposez d’un résumé et d’une mise en perspective pour chacun des acteurs.

De la sorte, vous êtes immergé très simplement et de manière convaincante dans la position de témoins de l’histoire. Pour être complet, il serait probablement utile de pouvoir également d’endosser le point de vue des policiers est-allemands.

Ce dispositif offre une très intéressante porte d’entrée relativement à la Guerre froide à travers l’histoire de Berlin. Il peut être prolongé en se rendant sur les lieux et ses abords. En effet, la Bernauer Straße offre un parcours en plein air sur un kilomètre intitulé le Mémorial du Mur (voir ci-dessous Prolonger la visite en se rendant sur les lieux).

Au niveau du plan d’études romand, le dispositif proposé par Der Spung – 1961 peut être travaillé avec les élèves sous deux dimensions des démarches historiennes.

La première est celle des représentations de l’histoire qui propose de faire identifier et analyser aux élèves différents éléments d’un documentaire ou d’une fiction (témoignages, archives, reconstitution, interventions d’historiens,…) en travaillant le média en fonction des trois temps suivants :

  • le temps représenté : époque historique représentée
  • le temps représentant : moment de la production de l’œuvre
  • le temps de visionnement : moment de lecture ou de visionnement par l’élève

Dans ce cadre, il sera possible d’utiliser trois vidéos réalisées par la société de production relativement à Der Sprung – 1961 (https://www.liquid-blues-production.com/films/the-leap-1961).

Les deux premières forment un making-off de la production :

La troisième est un reportage de la chaîne de télévision ZDF1 :

La deuxième entrée est celle de la démarche Histoire et mémoire. En premier lieu, les élèves peuvent identifier les différences les récits des trois témoins proposés dans le dispositif et l’histoire savante. Il pourrait s’agir aussi d’intégrer le point de vue est-allemand de la situation présentée par Der Spung – 1961. Pourquoi cette dimension n’est pas présentée, par exemple dans le dispositif de l’exposition.

Il s’agirait également de travailler sur la réception de cette photo en 1961 et à d’autres moments de l’histoire de la Guerre froide ou post-guerre froide. Comment est-elle utilisée ? Est-elle de l’ordre de la constitution d’un mythe, est-elle fondatrice d’un élément emblématique d’une socité à une époque donnée. Conrad Schumann peut-il être considéré comme un héros, comment a-t-il vécu cette notoriété, qu’est-il devenu ?

Dans le cadre de ce travail, on pourra par exemple utiliser l’archive de l’INA du journal de France 2 du 9 novembre 1999 commémorant les dix ans de la Chute du Mur de Berlin (20 heures le journal : émission du 9 novembre 1999). En effet, cette photo est reprise décontextualisée à partir de 12:32 :

Le 9 novembre 1999, lors du 10e anniversaire de la chute du mur de Berlin, la chaîne France 2 montre lors d’un reportage une image immobile du soldat est-allemand. Ce dernier a en effet essayé de fuir l’Est (figure 1). Il s’agit d’une photographie prise le 15 août 1961 et le garde-frontière s’appelle Conrad Schumann. France 2 ne mentionne ni son nom, ni la date de la photographie. Le commentaire qui se greffe sur l’image ne dit rien non plus sur le contexte de cette dernière : « Ce soldat est-allemand qui franchit le mur, son dispositif effroyable avec fils de fer barbelés et grillages électronique […] ». France 2 montre ensuite une personne assise devant un écran de télévision sur lequel le téléspectateur peut apercevoir la scène intégrale sous forme d’une image en mouvement ; Schumann exécute le saut (figure 2).

Source : La photographie du saut de Conrad Schumann à la télévision

Vous trouverez à la fin de cet article quelques ressources et documents pour construire votre séquence.

L’histoire de la photo

Berlin-Est, 15 août 1961. Depuis deux jours, la direction du SED a mobilisé des policiers du peuple, des armées populaires et des groupes de combat d’entreprise aux frontières du secteur soviétique. Ils arrachent les pavés, ferment les rues avec des rouleaux de fil de fer barbelé, murent les fenêtres. La ville est comme en état de choc.

Au carrefour Bernauer Straße/Ruppiner Straße, les riverains et les reporters du côté ouest observent avec stupeur comment la ville est découpée. Vers 16 heures, le soldat volontaire Conrad Schumann saute par-dessus la clôture de barbelés et s’échappe vers Berlin-Ouest, dans la zone d’occupation française. Ce moment a été immortalisé par le jeune photographe Peter Leibing.

Né à Zschochau, en Saxe, au milieu de la Seconde Guerre mondiale, Conrad Schumann s’est engagé dans la police d’État est-allemande après son 18e anniversaire. Comme il s’était toujours montré un jeune citoyen loyal et travailleur de la République démocratique allemande, les responsables militaires locaux lui ont offert un poste d’élite dans la Bereitschaftspolizei paramilitaire ou BePo (« police anti-émeute »), qui avait été spécifiquement conçue pour réprimer la rébellion.

Le 15 août 1961, Schumann, âgé de 19 ans, est envoyé à l’angle de la Ruppiner Strasse et de la Bernauer Strasse pour surveiller le mur de Berlin au troisième jour de sa construction. À cette époque, le mur n’est qu’une clôture basse en fil de fer barbelé. Au même endroit, à Berlin-Ouest, se tenait le photographe Peter Leibing, âgé de 19 ans.

Ce qui se passe à Berlin est tellement incroyable que Contipress, une petite agence de photographie de Hambourg, a envoié son stagiaire Peter Leibing à Berlin. Leibing a 20 ans, les cheveux coiffés en une touffe insolente et porte ce qu’on appelle aujourd’hui des lunettes Harry Potter. Jusqu’à présent, à Hambourg, il a surtout photographié des courses de chevaux et des tournois. Son appareil photo – ironie du sort – est un « Exacta », fabriqué en Allemagne de l’Est, avec un téléobjectif de 200 mm.

Pendant plus d’une heure, Leibing observe le jeune sous-officier nerveux qui va et vient, son PPSh-41 en bandoulière, fumant cigarette sur cigarette. « Viens, viens ! » (Komm’ rüber !) scandait la foule de la Bernauer Strasse à Berlin-Ouest. « Il va sauter ! », fait remarquer un passant.

Et à 16 heures, ce 15 août 1961, Leibing a eu de la chance. Schumann jette sa cigarette, puis se retourne et court vers la bobine de fil barbelé qui marque la frontière entre l’Est et l’Ouest. Il a sauté, jetant son arme au loin, et Leibing a déclenché l’obturateur. Un caméraman d’actualités voisin a filmé la même scène.

Pendant la fraction de seconde où Leibing a appuyé sur le déclencheur, Conrad Schumann a donné un coup de pied au fil de fer en sautant. « Aucune photo n’aurait pu être plus symbolique », écrit l’historien de la culture et auteur Dirk Schindelbeck. Le message de la photo était clair : maintenant, même les propres troupes de la RDA s’enfuient.

Quelques heures plus tard, la photographie paraît dans le journal populaire Bild, avant de faire le tour du monde et de devenir l’une des plus célèbres images de la guerre froide.

Un grand embarras en République démocratique allemande (RDA)

Pour la RDA, cette photo a été un immense embarras. Le jour même de la fuite, la police anti-émeute de la RDA commença à faire de la contre-propagande. Dans une lettre interne du commandant de la 1ère brigade motorisée, on peut lire : « Le 15.08.1961 vers 15h40, le camarade Obwm. Schumann … au croisement de la Bernauerstrasse et de la Ruppinerstrasse, a été emmené de force à Berlin-Ouest par la police, par-dessus le barrage frontalier (rouleau de barbelés). Le camarade Schumann se tenait le dos appuyé contre le coin de la maison … Soudain, plusieurs policiers se sont emparés de lui à l’angle de la maison et l’ont traîné par-dessus le barrage de fils de fer dans le secteur ouest ». C’était la version officielle. En guise de dissuasion, le procureur militaire de la RDA a ensuite émis un mandat d’arrêt contre Schumann.

La triste fin de Conrad Schumann (1942-1998)

Quand le mur tombe, Conrad Schumann déclare « Ce n’est que le 9 novembre 1989 que je me suis senti vraiment libre ! ». Jusqu’à cette date, il avait toujours vécu dans la peur de représailles de la Stasi, la police secrète de l’Allemagne de l’Est. Schuman tente alors de revenir chez lui, à Leutewitz. Il découvre que ses amis et le village en général l’ont rejeté, le considérant comme un traître plutôt que comme un héros, lui reprochant son geste. Il sombre dans une dépression et se pend le 20 juin 1998 dans un verger près d’Ingolstadt.

Pour Peter Leibing, il était inconcevable que Schumann se suicide neuf ans après la chute du mur, en juin 1998, à l’âge de 56 ans. Les deux familles avaient prévu de se rendre visite peu de temps auparavant. « J’ai perdu un ami », a écrit Leibing dans sa nécrologie publiée dans le Abendblatt. Lui-même a pris sa retraite en 2001 et s’est installé à Oerel, près de Bremervörde. C’est là que Peter Leibing est décédé en 2008. Il n’a pas vu le récent triomphe de sa photo : depuis mai 2011, elle fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco.

Le combat de Peter Leibing pour obtenir les droits de la photo

Peter Leibing, photographe à succès à Hambourg, a rejoint en 1970 la rédaction photo du Hamburger Abendblatt. Il n’y avait qu’un seul problème : ce n’était pas lui qui détenait les droits de sa célèbre photo, mais l’agence Contipress. Et lorsque celle-ci a fait faillite dans les années 1980, le stock de négatifs de Contipress a été placé dans le coffre-fort de l’administration fiscale, raconte l’archiviste Joachim Frank des archives d’État de Hambourg. A la fin des années 80, les archives d’Etat ont acquis l’ensemble des négatifs pour 25 000 marks. Après un litige, Leibing et les archives d’État ont trouvé un accord : Les deux avaient depuis lors un droit d’utilisation sur le négatif. Jusqu’alors, Leibing a déclaré qu’il n’avait « pas gagné un centime de plus » sur sa fameuse photo.

Prolonger la visite en se rendant sur les lieux

Sur la Bernauer Straße en plein air et sur un kilomètre, tout un dispositif est à votre disposition et s’intitule le Mémorial du Mur.

Vous pouvez en premier lieu vous rendre au carrefour Bernauer Straße/Ruppiner Straße. Cependant, il ne reste rien de cette période :

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Vous disposerez cependant de photos prises à différentes époques en lien avec le Mur de Berlin:

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En redescendant la rue et à un croisement suivant, vous disposerez de la photo du fameux saut sur une façade d’immeuble :

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A un autre croisement, le saut est illustré par une installation contre le mur d’une maison.

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Plus bas encore, il subsiste un morceau de mur qui permet de se rendre compte de la nature de ce mur et du dispositif de surveillance :

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Informations pratiques pour la visite de l’exposition

Dans le cadre des 60 ans de la construction du Mur de Berlin, l’OFAJ souhaite que cette exposition soit ouverte à un public jeune. Le matin, les classes (30 personnes maximum, élèves à partir de 14 ans) peuvent visiter l’exposition sur rendez-vous, l’après-midi, elle est ouverte aux particuliers (sur réservation). Le fait que le jeune soldat fuit vers la zone d’occupation française pose également la question de la réception de cette photo en France. Le concept dépasse ainsi les trois perspectives du film et il permet de replacer la partition des deux Allemagnes et la guerre froide dans un contexte franco-allemand.

Der Sprung est une production Liquid Blues Production.
Plus d’informations ici : https://www.liquid-blues-production.com/films/the-leap-1961

Coordonnées pour visiter l’exposition :

Vis-à-vis
dans l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ)
Molkenmarkt 1
10179 Berlin-Mitte
Téléphone : +49 30 288 757 50
vis-a-vis@ofaj.org

Dans le cadre des mesures sanitaires actuelles, il est nécessaire de réserver en ligne pour visiter l’exposition. Le lien : https://www.ofaj.org/vis-a-vis.html

La page permet aussi d’obtenir la carte et les moyens d’accès à l’espace Vis-à-Vis

A propos de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ)

L’OFAJ est une organisation internationale au service de la coopération franco-allemande implantée à Paris, à Berlin et à Sarrebruck. Il a été créé par le Traité de l’Elysée en 1963. L’Office a pour mission d’encourager les relations entre les jeunes des deux pays, de renforcer leur compréhension et, par là, de faire évoluer les représentations du pays voisin.

Liens, sources et documents

Voici une liste d’articles et de ressources pour organiser son enseignement sur la thématique de Der Sprung – 1961 et plus largement sur le Mur de Berlin

Der Sprung – 1961:

  • Conrad Schumann defects to West Berlin, 1961
  • Peter Leibing – Ein Hamburger schreibt Fotogeschichte
  • https://www.ofaj.org/vis-a-vis.html
  • Conrad Schumann | Wikimonde
  • Saut vers la liberté | Wikipedia
  • „Sprung in die Freiheit »: Die Flucht des DDR-Grenzpolizisten Conrad Schumann, 15. August 1961 | Chronik der Mauer

Le Mur de Berlin:

  • Chronik des Mauer (en allemand): http://www.chronik-der-mauer.de/
  • Pages sur le Mur de la ville de Berlin (en français) : http://www.berlin.de/mauer/index.fr.html
  • Kaufmann, L. (2019). Berlin, 30 ans après la Chute du Mur. Le Café pédagogique, No 188, octobre
  • Kaufmann, L. (2009). Une ville dans le siècle (1): Berlin et la chute du Mur (1989-2009). Le Café pédagogique, No 106, octobre 2009
  • Kaufmann, L. (2009). Une ville dans le siècle (2) : BERLIN 1914-1989. Le Café pédagogique, No 107, novembre.
  • https://berlinwallmap.info/map/ :
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  • [Berlin : a cold war map showing the Berlin Wall as a bricked-up barrier and barbed wire surrounding West Berlin. Published in 1963. Verso of map in comments 5700 x 4109]https://www.reddit.com/r/MapPorn/comments/58xtgw/berlin_a_cold_war_map_showing_the_berlin_wall_as/ from r/MapPorn :
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Classé sous :Didactique, Histoire active, Humanités Digitales, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire, Outils enseignement

Peuples autochtones – pourquoi la réconciliation échoue et et comment la réparer ?

2 décembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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Dans un billet récent, nous faisions part de la volonté du gouvernement québécois d’accorder une meilleure place à l’histoire des Peuples autochtones (ou Premières nations.)

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Dans son ouvrage intitulé Standoff: Why Reconciliation Fails Indigenous People and How to Fix It, Bruce McIvor explore les échecs de la réconciliation et la façon de résoudre ces problèmes.
Son livre est une série de courts essais qu’il a écrits tout au long de sa carrière d’avocat luttant pour les droits des Autochtones.
De l’opposition des Wet’suwet’en à un pipeline dans le nord de la Colombie-Britannique à l’exercice par les Mi’kmaws de leurs droits de pêche en Nouvelle-Écosse, McIvor a activement conseillé des clients des Premières Nations.
Avec un large éventail de sujets présentés dans un format court et facile à lire, Standoff: Why Reconciliation Fails Indigenous People and How to Fix It est un livre profondément engageant qui met ses lecteurs au défi d’aller au-delà des récits établis autour de la réconciliation et d’examiner à quoi pourrait ressembler un processus de réconciliation significatif.

La présentation de l’ouvrage : Standoff: Why Reconciliation Fails Indigenous People and How to Fix It

Un podcast (en anglais) avec l’auteur : History Slam 195: Why Reconciliation Fails Indigenous People & How to Fix It

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Opinions&Réflexions, Publications

La voix des survivants de l’Holocauste en Suisse

28 novembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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Fishel Rabinowicz, témoin de la Shoah, originaire de Sosnowiec en Pologne. Sa mère ainsi que plusieurs de ses frères et sœurs ont été tués dans des camps de concentration nazis.© Fondation Gamaraal

Fishel Rabinowicz (*1924) est l’un des derniers témoins vivants de l’Holocauste. La Suisse a posé de nombreuses conditions à l’accueil des survivants de la Shoah, dont il fait partie.

De nombreux canaux annoncent actuellement «la fin des témoignages» de l’Holocauste. Le musée juif de Hohenems a dédié une exposition à la perte de cette mémoire collective et politique. L’exposition nous mettait face à toutes les questions qui se posent avec la mort des derniers témoins de la Shoah: dans quelle mesure la voix des survivants et survivantes est-elle décisive pour une société dans laquelle la volonté de ne pas reproduire les erreurs du passé est une valeur fragile? Lorsque plus personne ne pourra rendre compte des horreurs vécues durant la terreur nazie, qu’est-ce que cela entraînera sur le plan politique?

Aujourd’hui, la fondation Gamaraal recense quelques centaines de survivants juifs de l’Holocauste en Suisse. Fondée en 2014, elle s’occupe de ces victimes du nazisme, aujourd’hui âgées, et a pour vocation de continuer à leur donner la parole. Depuis sa création, elle a confié à plusieurs réalisateurs suisses l’enregistrement de récits de témoins de la Shoah, présentés aujourd’hui encore dans le cadre de l’exposition itinérante The Last Swiss Holocaust Survivors.

Le Récit filmé de Fishel Rabinowicz, enregistré par Eric Berkraut sur mandat de la fondation Gamaraal, version courte, 2017.Fondation Gamaraal : https://vimeo.com/638616868

Source : La voix des survivants de l’Holocauste en Suisse | Blog du Museé national Suisse

Photo en-tête : Détail du tableau «Survivor», Fishel Rabinowicz, 1994.© Fondation Gamaraal

Classé sous :Histoire active, Humanités Digitales, Médias et technologies, Outils enseignement, Publications

Marc Perrenoud : «Le problème, c’est d’écrire une légende rose après coup»

25 novembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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L’historien Marc Perrenoud, tout juste retraité du Service historique du Département fédéral des affaires étrangères et qui fut membre de la commission Bergier, revient sur certains épisodes troubles de la Seconde Guerre mondiale, dont il est un spécialiste reconnu.

Marc Perrenoud a été l’expert de mon mémoire de licence en histoire de l’Université de Lausanne consacré aux Relations économiques entre la Suisse et le Congo belge entre 1930 et 1960. Je lui serai toujours reconnaissance de ses apports constructifs et bienveillants relativement à ce travail. Je lui souhaite une excellente retraite et je me souhaite d’avoir l’occasion de le rencontrer et d’échanger avec lui à de nombreuses reprises.

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Ouvrage : Migrations, relations internationales et Seconde Guerre mondiale

Migros Magazin
S. 22-23, 25, 27
«Le problème, c’est d’écrire une légende rose après coup»
Lien Migros Magazin

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

Aleida Assmann, Le Nouveau Malaise face à la culture du souvenir.

22 novembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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Professeure émérite d’anglais et de littérature générale à l’université de Constance en Allemagne, auteure d’ouvrages sur l’archéologie, les études culturelles et la didactique de l’histoire, Aleida Assmann a mené depuis les années 1990 un travail fondateur autour du concept de « mémoire culturelle » pour lequel elle a reçu, avec son mari Jan Assmann, le prix Balzan en 2017 et le Prix de la paix des libraires allemands en 2018. À partir de ce concept forgé par Jan Assmann dans son ouvrage de 1997, Das Kulturelle Gedächtnis. Schrift, Erinnerung und politische Identität in frühen Hochkulturen1, Aleida Assmann a théorisé la culture du souvenir en Allemagne notamment en questionnant le lien entre cette dernière et la reconstruction de l’identité nationale après le traumatisme laissé par l’Holocauste. Elle distingue ainsi dans Erinnerungsräume. Formen und Wandlungen des kulturellen Gedächtnisses Espaces de la mémoire. Formes et transformations de la mémoire culturelle, publié en 1999, deux types de mémoire : la « mémoire‑archive » et la « mémoire fonctionnelle ». La « mémoire‑archive » conserve de manière passive ce qui paraît inactuel et ce qui a été oublié par la mémoire collective. C’est une mémoire institutionnelle, prise en charge par les archives, les musées et les bibliothèques, qui doit cependant rester accessible à chacun dans la mesure où elle offre une matière nécessaire au débat public et au travail d’historien. Elle est en somme le substrat de la « mémoire fonctionnelle ». Alors que l’archive enregistre les événements du passé considéré comme passé, ce deuxième type de mémoire suppose l’actualisation des événements passés qui continuent d’avoir du sens au présent. Contrairement à l’archive, donc, qui compile le savoir de manière indifférenciée, la « mémoire fonctionnelle » suppose un processus de sélection et de canonisation d’éléments mémoriels définissant de manière active l’orientation dans l’avenir de ceux qui la partagent et la transmettent.

Ces concepts et ces réflexions, A. Assmann les reprend dans l’essai dont Acta Fabula fournit l’introduction, Das neue Unbehagen an der Erinnerungskultur. Eine Intervention Le Nouveau Malaise face à la culture du souvenir. Une intervention. Publié originalement en 2013, l’ouvrage a connu une première réédition en 2016 puis une seconde en 2020, augmentée de nouveaux développements intégrant les dernières manifestations de ce malaise. A. Assmann y analyse la genèse et les enjeux de la culture du souvenir en revenant sur les réticences qui accompagnent le concept de mémoire collective depuis sa formulation et en exposant les conflits allemands et transnationaux qui mettent cette culture à l’épreuve. L’hypothèse est que l’Holocauste constitue un nouveau point de référence identitaire évident, bien que problématique : comment forger une identité sur un événement négatif ? comment faire coexister les différentes mémoires entre elles ? comment conserver cette mémoire dans une société mondialisée ? A. Assmann tente de répondre à ces questions à partir de l’œuvre internationale d’historiens, de philosophes et plus largement de penseurs de la culture du souvenir, afin de reconnaître leurs avancées, de nuancer leurs excès et finalement de proposer sa lecture.

Ces réflexions sont importantes dans le cadre de l’enseignement de l’histoire à l’heure où les derniers témoins de la Shoah disparaissent. 

Lire la suite de la recension ainsi que l’introduction du livre : www.fabula.org (https://www.fabula.org/revue/document13676.php « Aleida Assmann, Le Nouveau Malaise face à la culture du souvenir. Introduction et traduction (Acta Fabula) »)

Classé sous :Histoire savante, Publications

La santé mentale en enseignement à distance – une taxonomie des des obstacles et des catalyseurs pour veiller au bien-être des étudiants et des étudiantes

17 novembre 2021 by Lyonel Kaufmann

L’étude citée ci-dessous porte sur un sujet peu documenté dans un contexte d’enseignement à distance et probablement exacerbé par la situation pandémique que nous vivons actuellement : les facteurs qui influencent la santé mentale des étudiants et des étudiantes en formation à distance.

Parmi les barrières au bien-être identifiées par les étudiantes et les étudiants, il est notamment possible de retenir : 

  • Les processus administratifs décriés comme pénibles par la quantité de documents à remplir;  
  • Les frais de scolarité élevés;
  • Une lourde charge de travail; 
  • Le sentiment d’isolement inhérent au contexte de la formation à distance;
  • Des programmes d’études peu stimulants;
  • L’absence d’activités interactives dynamisantes et collaboratives; 
  • Des critères d’évaluations peu clairs; 
  • La crainte d’échouer aux examens en s’y étant mal préparé.

Parmi les éléments facilitant le bien-être, il est notamment possible de retenir :

  • La flexibilité dans le choix du rythme de travail;
  • La présence d’une structure clairement établie à l’intérieur des cours et basée sur une routine dans la présentation de la matière;
  • Le support affectif des personnes tutrices. 

Article

Lister, K., Seale, J. et Douce, C. (2021). Mental health in distance learning: a taxonomy of barriers and enablers to student mental wellbeing. Open Learning: The Journal Of open, Distance and e-learning.
[https://doi.org/10.1080/02680513.2021.1899907]

Source : Pédagogie universitaire Université de Québec

Classé sous :Médias et technologies, Publications

Colloque infoclio.ch 2021- Travail à distance et sciences historiques

28 septembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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La pandémie de coronavirus a provoqué en 2020 un basculement abrupt des universités et d’une partie de l’économie vers des modalités d’étude et de travail à distance. Le recours intensif aux technologies numériques a permis le maintien de la majorité des activités productives tout en limitant au maximum la circulation des personnes. L’enseignement et le travail dans l’espace virtuel s’inscrivent cependant dans une longue évolution des pratiques professionnelles et des modes de production. Le colloque infoclio.ch 2021 (19 novembre 2021) analyse la massification récente du travail à distance en mettant en lumière ses antécédents historiques, ses conséquences pour les institutions patrimoniales et ses effets sur l’enseignement de l’histoire.

Une première session interroge l’histoire de l’informatisation du travail. Des premiers essais de mécanisation du travail intellectuel au 19e siècle jusqu’à l’avènement des ordinateurs personnels, des premiers débats sur le télétravail dans les années 1980 jusqu’à l’économie des plateformes : des nouvelles technologies ont accompagné les transformations des pratiques et de l’organisation du travail. Trois historiennes et historiens replacent ces évolutions dans leur contexte.

L’accès à distance aux documents historiques fait l’objet de la deuxième session. La pandémie a brusquement interrompu l’accès aux institutions patrimoniales, laissant comme seule alternative la consultation en ligne de documents numérisés. Un avenir basé sur la numérisation à la demande et la consultation virtuelle des sources historiques est-il souhaitable ? Une table ronde réunissant historiennes, archivistes et spécialistes des environnements de recherche virtuels examine cette question.

La troisième session est consacrée à l’enseignement universitaire à distance. Après bientôt deux ans d’enseignement en ligne forcé, le moment est venu de tirer un premier bilan. Une table ronde avec des représentantes et des représentants des différents corps universitaire discute l’expérience de ces derniers mois, mais également le rôle des plateformes numériques dans l’enseignement et leur place dans les stratégies d’avenir des universités.

Le colloque fera l’objet d’une traduction simultanée Allemand-Français.

Inscription en ligne et programme du 19. Novembre 2021 
Le nombre de participantes et participants sur place est limité. Un certificat COVID est nécessaire pour participer. En cas d’aggravation de la situation épidémiologique, la manifestation sera déplacée sur internet.

Source : Colloque infoclio.ch 2021: Out of office. Travail à distance et sciences historiques

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Classé sous :Enseignement à distance, Humanités Digitales, Médias et technologies, Nouvelles de l'histoire

La fascination Marco Polo | France culture

2 septembre 2021 by Lyonel Kaufmann

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Retour sur le parcours atypique d’un marchand devenu explorateur dès l’âge de dix-sept ans et auteur d’un des plus grands récits de voyage de notre civilisation.

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Portrait de Marco Polo, explorateur• Crédits :  Getty

Matthieu Garrigou-Lagrange s’entretient avec Thomas Tanase, docteur en histoire et spécialiste des voyageurs médiévaux, auteur de « Marco Polo« , publié aux Editions Ellipses en 2016.

Avant d’en fasciner plus d’un par le récit de ses expéditions, Marco Polo était peut-être au fond le plus fasciné de tous. Emerveillé par la démesure de cette Chine qu’il découvre en travaillant pendant dix-sept ans au service du petit-fils de Gengis Khan, le dénommé Qubilay, il évoque avec enchantement les découvertes qu’il fit pendant ses voyages. Lorsqu’il revient dans sa Venise natale après un long voyage de vingt-quatre ans, il dicte le récit de son parcours à son compagnon de cellule, Rusticello de Pise.

Était-il vraiment un marchand ou plutôt un espion au compte de l’Occident ? Et de l’absence d’information dont nous disposons sur son enfance, nous en arrivons même à un ultime soupçon, et pas des moindres : Marco Polo a-t-il vraiment existé ?

L’émission : www.franceculture.fr

Classé sous :Histoire savante, Nouvelles de l'histoire, Publications, sur le web

Dans les archives de la FVPS : Leur avenir – votre avenir (1967)

6 août 2021 by Lyonel Kaufmann

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Cette période estivale est propice à la mise en ordre des locaux de la Fondation vaudoise du patrimoine scolaire au casernes d’Yverdon-les-Bains. C’est aussi l’occasion de mettre la main sur quelques trouvailles. Il en est ainsi de cette plaquette éditée en 1967 pour recruter de futur•es enseignant•es primaire dans le canton. Elle dit un certain nombre de choses sur le métier d’enseignant•e d’alors et la société de cette époque..

En cette année 1967, la formation des maîtres et des maîtresses du canton de Vaud pour l’école primaire est dispensée par les écoles normales de Lausanne et d’Yverdon-les-Bains. La première est s’use à la Place de l’Ours et la seconde a ses locaux au Château d’Yverdon.
La formation dure quatre ans (trois pour les classes enfantines et semi-enfantines. Les candidats doivent être âgés entre 16 et 18 ans et être de nationalité suisse. L’entrée a lieu sur concours d’admission. Ce dernier comporte des épreuves de français, d’arithmétique, de chant et, pour les filles, de couture.

L’année scolaire commence alors en avril.

Pour informer et attirer les candidat•es le Département de l’instruction publique et des cultes publie alors cette plaque intitulée « Leur avenir – votre avenir ». Les photographies sont l’oeuvre de Michel et Jacques Perrenoud et le texte dû à la plume de Georges Duplain.
La mission de ces futur•es enseignant•es est de préparer les enfants aux responsabilités qui les attendent en l’an 2000.

Enseignant•e est un métier d’homme — et de femme— qui sait voir loin, un métier d’avenir et de chef. C’est un métier qui s’exerce dans un monde fortement genré, par des hommes « prêts à former d’autres hommes », « dignes de l’image qu’un élève doit se faire de son maître » et par des femmes « prêtes à former d’autres femmes, à les préparer aussi bien aux tâches du ménage qu’à des métiers divers, à élever des enfants qu’à assumer d’autres tâches utiles dans la communauté ».
Plus encore « au sexe dit faible », « l’institutrice doit contribuer à former des mamans, des maîtresses de maison qui sachent dominer leur tâche » dès l’école enfantine, car « les machines les plus perfectionnées ne remplaceront jamais la mère de famille ».

Pour être ce maître ou cette maîtresse, il s’agit d’avoir le don de communiquer ses connaissances et d’avoir le goût d’assimiler les techniques qui rendent efficace cette communication. « Éveilleur, entraîneur, vous serez « le maître ». Mais le maître dispose également d’une autorité naturelle. Il importe aussi « de ne pas se décourager à la première déception » et il « faut certes des nerfs solides face à des classes turbulentes ». Heureusement, « le métier assure des vacances qui permettent de récupérer, de voyager, de rassembler les forces et les idées ».

C’est du win-win comme on dirait aujourd’hui, car le maître épanouit les dons des élèves comme les siens : « Votre épanouissement sera celui des enfants, leur épanouissement sera le vôtre ».

Le métier s’exerce « partout » dans des classes à plusieurs degrés ou par classe d’âge en ville ou au village et chacun des ces éducateurs « occupe une place en vue et joue un rôle déterminant dans chaque village et chaque quartier ». On attend de l’enseignant qu’il participe « à la communauté politique ou paroissiale ».

Au quotidien, il s’agit de créer des centres d’intérêt, mais également de « répéter sans se lasser ce qui mérite de s’inscrire dans les jeunes cerveaux ». Les mots-clés sont apprendre, éveiller, découvrir, entraîner, préparer, dessiner, animer, perfectionner, élever, bien faire, orienter.
C’est un métier « en pleine évolution » qui nécessite de perfectionner sans cesse les méthodes d’enseignement en adoptant notamment des techniques modernes telles que la télévision « entrée dans les classes les plus vieillottes », la photographie, la radio, le cinéma d’amateur ou professionnel permettant de rendre « votre enseignement plus vivant et plus efficace ». Le tout pour former l’avenir du pays :

Ce monde où nous vivons,
ce pays qu’on chante aux jours de fête,
ces qualités ancestrales dont on parle dans le discours,
ils s’incarnent dans une seule réalité vivante:
le peuple issu des enfants formés dans nos écoles.

La plaquette :

Classé sous :Nouvelles de l'histoire, Patrimoine scolaire

Femmes préhistoriques, le silex fort !

30 juin 2021 by Lyonel Kaufmann

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L’histoire reste très fortement genrée et il n’en est pas autrement de la préhistoire. On écoutera donc attentivement et avec intérêt cet épisode de France culture du Cours de l’histoire et de ses nouvelles de la préhistoire (série en 4 épisodes).

Longtemps, les femmes préhistoriques étaient représentées telles les femmes au foyer de notre époque contemporaine, vaquant à leurs occupations domestiques tandis que l’homme chassait. Les rôles étaient-ils aussi genrés ? Quelle place avaient les femmes dans les sociétés préhistoriques ?

Quelques éclats de pierre, un petit nombre de fossiles, des tombes plus ou moins remplies d’objets… Les traces des hommes et des femmes préhistoriques sont peu nombreuses – surtout concernant la période paléolithique, la plus ancienne, celle qui précède le développement de l’agriculture et la sédentarisation. La discipline préhistorique demande ainsi une grande capacité de reconstitution et d’imagination ; pour le meilleur et pour le pire…

Car comment, par ces minces indices, déduit-on les activités menées par les hommes, et celles menées par les femmes ? Étaient-ils d’ailleurs si différents en ces temps reculés de l’humanité ? Les représentations contemporaines de nos lointaines ancêtres sont-elles justes, qu’elles figurent des femmes sédentaires attachées au foyer ou de puissantes guerrières égales aux hommes ? Petit tour d’horizon de l’état actuel des recherches sur ces grandes inconnues, nos grands-mères.

Avec Anne Augereau, protohistorienne, archéologue à l’INRAP. Elle enseigne dans les universités de Paris 1, Paris Nanterre, de Bourgogne, à l’École du Louvre et à l’EHESS. Elle est autrice de nombreuses publications dont, L’industrie du silex du Ve au IVe millénaire dans le sud-est du Bassin parisien. Rubané, Villeneuve-Saint-Germain, Cerny et groupe de Noyen (Documents d’archéologie française 97, 2004), Femmes néolithiques. Le genre dans les premières sociétés agricoles (CNRS éditions, 2021).

Avec aussi Claudine Cohen, philosophe, historienne des sciences, directrice d’études à l’EHESS et membre du Centre de recherches sur les arts et le langage (CRAL). Elle est notamment l’autrice de La femme des origines, images de la femme dans la préhistoire occidentale (Belin/ Herscher, 2003, dernière réed., 2020), Femmes de la préhistoire, Belin 2016, réedition Tallandier, 2019), Nos ancêtres dans les arbres. Penser l’évolution, Paris, Seuil 2021.

Source : www.franceculture.fr

Source Illustration : Ultramarine foto• Crédits : Getty

Classé sous :BP110 - Faire de l'histoire aujourd'hui, BP13/22SHS Enseigner les sciences humaines et sociales aux cycles 1 et 2, Histoire savante, Nouvelles de l'histoire

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