«Je tiens à exprimer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé dont la douleur est aujourd’hui ravivée par les discriminations encore présentes dans nos sociétés (…) A l’époque de l’État indépendant du Congo, des actes de violence et de cruauté ont été commis, qui pèsent encore sur notre mémoire collective», écrit le roi des Belges Philippe, dans une lettre adressée au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi à l’occasion du soixantième anniversaire de l’indépendance.
«La période coloniale qui a suivi (celle du Congo belge de 1908 à 1960) a également causé des souffrances et des humiliations», ajoute-t-il. En Belgique, la mort de l’Afro-Américain George Floyd, asphyxié fin mai par un policier blanc à Minneapolis, a ravivé le débat sur les violences de la période coloniale au Congo et le rôle très controversé du défunt roi Léopold II, accusé par certains militants anticolonialistes d’avoir tué des millions de Congolais. La Première ministre belge Sophie Wilmès a salué ce geste en précisant que «l’heure est venue pour la Belgique d’entamer un parcours de vérité. (…) Tout travail de vérité et de mémoire passe d’abord par (le fait de) reconnaître la souffrance de l’autre».(photo AFP)
— À lire sur www.liberation.fr/direct/element/le-roi-des-belges-exprime-pour-la-premiere-fois-des-regrets-pour-le-passe-colonial-en-rdc_115694/
Nouvelles de l'histoire
L’école de l’égalité débarque dans les établissements
Le répertoire d’activités pour une pédagogie égalitaire entre filles et garçons démarre sa diffusion dans les écoles romandes. Un défi relevé avec brio qui régénère.

La diffusion des cinq brochures de L’école de l’égalité, destinées aux élèves de la 1re à la 11e HarmoS, apparaît dans une concaténation parfaite: #MeToo, la discussion de l’égalité salariale au niveau parlementaire, la grève des femmes du 14 juin. Qui aurait cru que ce projet tentaculaire, né il y a cinq ans d’une volonté de la Conférence romande des Bureaux de l’égalité, accompagné par sept départements cantonaux de l’instruction publique et de nombreuses personnes actives dans la recherche et l’enseignement allait voir le jour et arriver à un moment où des ados sont dans la rue pour crier l’urgence de changements dans notre société? Il y a cinq ans, il fallait y croire et tenir bon surtout tenir bon face aux nombreux obstacles et critiques. Mais, voilà, c’est fait: les 5 × 250 pages d’activités sont là, sous la main pour oser accompagner un changement effectif en matière d’éducation à l’égalité…
— À lire sur L’école de l’égalité débarque dans les établissements
Au Brésil, la redécouverte des grandes figures noires qui avaient été « blanchies »
Le portrait volontairement « blanchi » de l’écrivain Joaquim Maria Machado de Assis, réalisé vers 1896. WIKIMEDIA COMMONS
C’est à l’époque du baccalauréat, vers 17-18 ans, qu’André Tadao Kameda a découvert que le plus grand écrivain de son pays était noir. « Jusque-là ce n’était pas très clair, se souvient le jeune homme. Machado de Assis est un immense classique au Brésil, mais le sujet n’avait jamais vraiment été abordé en classe. Cette année-là, le professeur a finalement mentionné sa couleur de peau… mais sans s’attarder sur cet aspect. »
Comment aurait-il pu s’en douter ? Sur la photo officielle de l’auteur, illustrant la plupart de ses livres, Joaquim Maria Machado de Assisa le teint aussi pâle que sa chemise : visage surexposé, cheveux lissés, lèvres masquées par la barbe. « Difficile de trouver sur ce cliché la moindre trace de ses origines africaines ! », remarque André, aujourd’hui âgé de 37 ans, et qui consacre une thèse au grand auteur.

Machado de Assis era negro: campanha recria foto clássica do escritor. A campanha « Machado de Assis Real », criada pela Universidade Zumbi dos Palmares e a agência Grey, tem como objetivos impedir que o racismo na literatura seja perpetuado e encorajar novos escritores negros. https://t.co/Qgx9LFgRsr
— afroliteraria (@Resistência Afroliterária)
En vérité, le traitement réservé à « Machado » (comme on l’appelle) ne doit rien au hasard : l’écrivain, comme bien d’autres personnalités noires ou métisses, a vu son portrait volontairement « blanchi », résultat d’un racisme odieux à l’œuvre au début du XXe siècle.
Dans le Brésil de Machado, le racisme est omniprésent et l’esclavage règne en maître jusqu’à son abolition tardive en 1888. La situation ne s’améliore pas avec la République, proclamée l’année suivante. Les gouvernants d’alors rêvent d’un pays au « sang lavé » et mettent en place une politique très officielle de blanchiment de la population : 4 millions d’immigrants sont « importés » d’Europe jusqu’en 1929 pour s’installer au Brésil.
En 2011, c’est tout « naturellement » un acteur blanc qui prend ainsi les traits de l’écrivain dans une publicité pour une banque publique. L’auteur est loin d’être le seul à avoir reçu pareil traitement. Une même « blanchisation » photographique a été appliquée à rien de moins que Nilo Peçanha, président du Brésil entre 1909 et 1910, mais aussi au père José Mauricio (1767-1830), compositeur de musique classique, ou à l’immense écrivain et journaliste Lima Barreto (1881-1922). Tous métis, et descendants d’esclaves.
A partir des années 2000, sous les gouvernements de gauche de Lula et Dilma Rousseff, l’identité noire s’affirme et des grandes figures afro-brésiliennes sont « déblanchies ». Les archives sont fouillées et de nouvelles photographies du « vrai Machado » exhumées. En 2019, l’université Zumbi dos Palmares, à Sao Paulo, publie une nouvelle version du cliché officiel de l’écrivain, qui y retrouve sa véritable couleur de peau.
Source : www.lemonde.fr
L’enseignement de l’histoire dans une période de changements et de défis
Dans ce numéro d’avril 2020 de History Education Research Journal, les différentes contributions se positionnent relativement à la question de l’utilité de l’enseignement de l’histoire.
Arthur Chapman and Terry Haydn, éditeurs de ce numéro, estiment dans leur introduction qu’il est de la responsabilité de tous ceux qui sont impliqués dans l’enseignement de l’histoire de faire face aux menaces relativement à l’utilité de l’enseignement de l’histoire. Ils reprennent les propos d’Eric Hobsbawm (2005)1 :
to re-establish the coalition of those who believe in history as a rational inquiry into the course of human transformations, against those who distort history for political purposes
Une partie des articles publiés s’intéresse plus particulièrement à l’enseignement de l’histoire dans son environnement numérique et médiatique.

Petit aperçu des différentes contributions
Maren Tribukait (Digital learning in European history education: Political visions, the logics of schools and teaching practices) considère les différences importantes entre les pays et les cadres politiques internationaux relatifs à l’éducation à l’histoire et à la citoyenneté et au numérique l’alphabétisation, avec la réalité de l’école et la pratique des enseignants.
Les progrès de la technologie numérique ont fait naître l’espoir d’améliorations radicales dans l’éducation, comme une nouvelle culture de l’apprentissage. Les professeurs d’histoire ont souligné que l’utilisation des médias numériques pourrait aider les élèves à développer un esprit constructiviste compréhension de l’histoire tout en rendant l’histoire plus vivante, pertinente et passionnante. Les vingt dernières années ont cependant montré que même bien que les médias numériques soient de plus en plus utilisés dans les écoles, il n’y a pas eu de changements importants dans les systèmes éducatifs européens. Ce document explique les l’écart entre les attentes et la réalité en examinant comment l’éducation contemporaine, les politiques et les programmes d’études dans l’UE et au niveau national encadrent l’apprentissage numérique dans les écoles et l’enseignement de l’histoire.
Le papier met en évidence également l’autonomie relative des écoles qui se reflète dans les programmes d’histoire. Ceux-ci ne comportent pas d’exigences substantielles, mais seulement quelques suggestions facultatives concernant l’utilisation des médias numériques. L’expérience des praticiens et les recherches empiriques indiquent que les utilisations suggérées peuvent s’inscrire dans le cadre d’approches pédagogiques efficaces centrées sur l’élève, mais exigent des investissements considérables en termes de temps, de ressources, d’efforts et de créativité. La discussion de ces exemples montre également que la vision économiste de l’UE sur l’apprentissage numérique n’est pas un cadre approprié pour les principales préoccupations de l’enseignement de l’histoire. Une vision révisée de l’apprentissage numérique pourrait et devrait donc inclure d’autres objectifs éducatifs importants, tels que les valeurs démocratiques, la cohésion sociale et la citoyenneté active.
Pour leur part, Catriona Pennell et Mark Sheehan (But what do they really think? Methodological challenges of investigating young people’s perspectives of war remembrance) examinent les questions problématiques et importantes dans le domaine du souvenir de la guerre.
L’article de Heidi Knudsen (History teaching as a designed meaning-making process: Teacher facilitation of student-subject relationships ) examine le domaine de la manière dont les étudiants construisent le sens dans la classe d’histoire, en relation avec les textes et les tâches qu’ils réalisent dans leurs cours d’histoire, et leurs interactions dialogiques avec leurs professeurs d’histoire.
Joakim Wendell (Qualifying counterfactuals: Students’ use of counterfactuals for evaluating historical explanations ) donne un aperçu de l’utilisation des faits contrefactuels dans l’enseignement de l’histoire. L’étude porte sur l’utilisation du raisonnement contrefactuel par les étudiants de l’enseignement secondaire supérieur lorsqu’ils s’engagent dans une tâche d’explication historique. Les résultats indiquent que le raisonnement des étudiants devient plus qualifié lorsque les étudiants se concentrent plutôt sur les facteurs structurels et incluent à la fois les structures et les acteurs dans leur raisonnement contrefactuel, ou soutiennent leur raisonnement en faisant des comparaisons.
Sebastian Barsch (Does experience with digital storytelling help students to critically evaluate educational videos about history? ) analyse l’utilisation et l’impact des ressources en images animées dans la classe d’histoire. S. Barsch part du constat que de plus en plus souvent, les élèves/étudiants consomment des vidéos sur YouTube pour réaliser les tâches scolaires. Dans le même temps, le monde numérique influence de plus en plus les perceptions de l’histoire. Cet article présente les résultats d’une recherche sur l’enseignement de l’histoire dans une classe d’élèves âgés de 12 à 14 ans en Allemagne. L’objectif de l’étude était de déterminer si la création de ses propres vidéos par les élèves (méthode de la narration numérique) conduit à une évaluation plus critique des vidéos par ceux-ci. Les résultats montrent que les élèves jugent principalement les vidéos en fonction de leurs caractéristiques esthétiques, en adoptant rarement une perspective critique à l’égard des médias.
Eleni Apostolidou et Gloria Solé (National-European identity and notions of citizenship: A comparative study between Portuguese and Greek university student teachers ) comparent les idées des étudiants grecs et portugais sur l’identité nationale et la citoyenneté, à une époque où les questions d’identité ont joué un rôle très important dans les débats sur l’enseignement de l’histoire dans de nombreux pays.
L’étude de Yosanne Vella (Teaching bias in history lessons: An example using Maltese history ) porte sur la façon dont les enseignants abordent la difficile tâche d’éduquer leurs les étudiants sur la « partialité » des sources historiques donne un aperçu d’une facette problématique de l’enseignement de l’histoire pour les enseignants de tous les pays.
Enfin, dans son article, Debra Donnelly (Using films in the development of historical consciousness: Research, theory and teacher practice ) rassemble la recherche, la théorie et la pratique des enseignants pour explorer comment les professeurs d’histoire ont utilisé le cinéma. En utilisant des données provenant d’études sur les pratiques des enseignants d’histoire, Debra Donnelly soutient que les films peuvent avoir un impact sur la conscience historique, et propose un modèle des mécanismes pédagogiques à l’œuvre dans ces cas.
II est à noter que l’ensemble de ces article est en OpenAccess et sous Creative Commons Attribution Licence (CC BY) 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/). Il n’y a donc aucune raison de bouder son plaisir.

La table des matières et les liens vers les articles :
- Chapman, Arthur; Haydn, Terry : Editorial: History education in changing and challenging times, pp. 1-4
- Tribukait, Maren : Digital learning in European history education: Political visions, the logics of schools and teaching practices, pp. 4-21
- Pennell, Catriona; Sheehan, Mark : But what do they really think? Methodological challenges of investigating young people’s perspectives of war remembrance, pp. 21-36
- Knudsen, Heidi Eskelund : History teaching as a designed meaning-making process: Teacher facilitation of student-subject relationships, pp. 36-50
- Wendell, Joakim : Qualifying counterfactuals: Students’ use of counterfactuals for evaluating historical explanations, pp. 50-67
- Barsch, Sebastian : Does experience with digital storytelling help students to critically evaluate educational videos about history?, pp. 67-81
- Apostolidou, Eleni; Solé, Gloria : National-European identity and notions of citizenship: A comparative study between Portuguese and Greek university student teachers, pp. 81-99
- Vella, Yosanne : Teaching bias in history lessons: An example using Maltese history, pp. 99-114
- Donnelly, Debra : Using films in the development of historical consciousness: Research, theory and teacher practice, pp. 114-131
Référence : History Education Research Journal, Volume 17, Number 1, April 2020, pp. 1-4(4)
- Hobsbawm, E. (2005) ‘In defence of history’. The Guardian, 15 Janvier. En ligne :
https://tinyurl.com/rnuwutb (consulté le 5 mai 2020). ↩
LUDOVIALES 2020 : « Relever les défis de l’enseignement en période de confinement »
C’est un pari un peu fou que les différentes communautés francophones de LUDOVIA (Belgique, Canada, France et Suisse) ont relevé en un temps record : organiser entièrement en ligne une semaine d’atelier-défis, de pitch et de tables rondes consacrées aux défis que la communauté scolaire a dû relever en un temps record pour assurer l’enseignement en période de confinement. Ce pari, un peu fou, ce sont les LUDOVIALES qui auront lieu du 27 au 30 avril 2020 (l’après-midi en Europe et le matin au Canada).
Pour la Suisse, la HEP Vaud et la HEIG VD sont les co-organisateurs de cet événement et plus d’une dizaine d’ateliers ont été proposés concernant la Suisse.
A noter qu’à cette heure, le pari a été relevé avec un certains succès puisque plus de 400 participant.e.s sont déjà inscrit.e.s !

Le texte de cadrage de cette édition :
Depuis un mois maintenant, la notion d’enseigner, de faire cours ou école a basculé dans une toute nouvelle dimension que ce soit en France, en Belgique, au Canada ou en Suisse et même ailleurs.
En l’espace d’un week-end, l’enseignement en présentiel est passé entièrement à distance de la maternelle à l’enseignement universitaire.
Tout le monde a dû se réinventer (autorités scolaires, direction, enseignant.e.s, élèves/étudiant.es et parents) de manière soudaine et souvent brutale. Chacun et chacune a été précipité.e dans l’ère bricolage au sens entendu par Lévi-Strauss :
« Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâche diversifiées ; […] son univers instrumental est clos, et la règle de son enjeu est de toujours s’arranger avec les « moyens du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites au surplus […]. L’ensemble des moyens du bricoleur n’est donc pas définissable par un projet (ce qui supposerait d’ailleurs, comme chez l’ingénieur, l’existence d’autant d’ensembles instrumentaux que de genres de projets, au moins en théorie); il se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis ou conservés en vertu du principe que « ça peut toujours servir ». »
Claude Lévi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Ed. Plon, 1960, p 27
En d’autres termes et dans l’immédiateté, la science empirique (le bricoleur) a pris le dessus sur la science expérimentale, largement spéculative et théorique de l’ingénierie didactique et pédagogique.
Dans ce premier temps de la survie, l’univers de l’enseignement et de la formation a été plongé en apnée dans la recherche (frénétique) de l’outil (magique parfois) et de tutoriels pour se réorganiser dans de nouveaux territoires et espaces-temps. Le résultat en a été souvent douloureux pour tous les acteurs.
Passé ce premier moment d’effroi, augmenté par tout le versant anxiogène généré par la pandémie, et progressivement, les équipes pédagogiques et les communautés professionnelles se sont organisées pour relever les défis posés par cette situation nouvelle dans sa nature et son intensité. Elles tentent maintenant d’ajouter de la compréhension, de la régulation et du sens aux démarches entreprises en bricolant.
A ce titre, les communautés en ligne tels Twitter ou Linkedin jouent un rôle important, voire même inédit dans son intensité, en développant des échanges transversaux entre les différentes filières de formation (élémentaire, secondaire, formation professionnelle, formation tertiaire et universitaire, formation continue).
Pour les différentes communautés francophones de LUDOVIA (France, Belgique, Canada et Suisse, Qatar, Polynésie Française, etc.), un premier temps est venu de témoigner des différentes expériences vécues au travers d’atelier-défis.
Il s’agit aussi d’offrir un premier moment réflexif relativement à la situation hors de l’ordinaire que nous vivons en prolongeant ces retours d’expériences par leur contextualisation et leur mise à distance (table rondes et conférences). En effet, la situation actuelle nous en dit beaucoup sur l’ordre ordinaire des choses en matière d’enseignement et d’apprentissage, du projet pédagogique, économique et social porté par nos systèmes scolaires, de la question vive des inégalités scolaires ou de la place du numérique dans nos sociétés et nos écoles.
Cette période est propice également au questionnement sur les outils et technologies proposées par les éditeurs et industriels du secteur ; certains ont surfé sur la vague du confinement en proposant de nouvelles ressources, plateformes ou outils « miracles », d’autres déjà installés ont tenté d’accompagner du mieux qu’ils le pouvaient des enseignants et chefs d’établissements afin d’assurer une montée en charge des utilisations et ce, en peu de temps. Quid de la validation de ces outils, du respect de la règlementation en matière de gestion des données personnelles et respect de la vie privée.
Pour cette première édition des LUDOVIALES, d’un LUDOVIA entièrement en ligne, nous vous proposons du lundi 27 au jeudi 30 avril 2020, quatre demi-journées organisées de 9h00 à 19h30 (selon les fuseaux horaires) autour d’atelier-défis et de « Pitches », prolongés par un moment réflexif (table ronde ou conférence).
Les intervenant.e.s des différents ateliers présenteront leurs approches et moyens déployés pour répondre aux défis suivants :
- Transposer son dispositif d’enseignement pour enseigner à distance
- Développer l’autonomie des élèves et étudiant.es
- Éviter la démotivation des élèves et étudiant.es
- Maintenir le lien social et réduire les inégalités scolaires
- Éviter l’épuisement personnel et professionnel
- Se former en temps de confinement : comment, quoi, etc.
- Gestion et leadership des directions en temps de crise COVID-19
- Des parents sous pression et la pression des parents
- Travailler en équipe
- Évaluer à distance
- …
Les organisateurs :
Eric Fourcaud (FR) , Nathalie Couzon (CA), Ariane Dumont (CH), Caroline Duret (CH), Lyonel Kaufmann (CH), Sébastien Reinders (BE), Franck Tiennebrunne (BE)
Pour le programme et les inscriptions (gratuites) en ligne : http://ludoviales.com/
INRAP . Sur nos traces, saison 1 de Néandertal aux Francs
L’Institut national de recherches archéologiques et préventives (INRAP) a mis à disposition sur son site, à la manière de Netflix, la première saison de « Sur nos traces », une série en 15 épisodes pour aller à la rencontre des hommes du passé, de la Préhistoire au Moyen Âge.

Crédit photo : Homo neanderthalensis. Skull discovered in 1908 at La Chapelle-aux-Saints (France). Wikipedia. CC BY 2.5
Le premier épisode est consacré à l’homme de Néandertal (et pour la femme?) : https://www.inrap.fr/sur-nos-traces-1-les-hommes-de-la-prehistoire-episode-1-l-homme-de-neandertal-14990
Avec la journaliste Nadia Cleitman, vous partirez à travers la France sur les pas des archéologues. Grâce à leurs dernières découvertes, la série « Sur nos traces » souhaite emmène petits (dès 8 ans) et grands à la rencontre des hommes du passé, de la Préhistoire au Moyen Âge.
Dans les faits, la première diffusion de cet épisode a été diffusé sur Arte en 2012.
Source : Sur nos traces, saison 1 | INRAP
Nathalie Koch, La réaction des autorités vaudoises face à la grippe espagnole – Revue historique vaudoise
Je vous propose de continuer mon tour d’horizon de la mise en perspective de notre situation actuelle en relation avec la grippe espagnole de 1918-1919. Aujourd’hui, venons-en au canton de Vaud grâce au dernier numéro paru (127/2019 « Mélanges ») de la Revue historique vaudoise. En effet, ce numéro comprend un article de Nathalie Koch à propos de la réaction des autorités vaudoises face à la grippe espagnole. En raison de la situation exceptionnelle, la Revue historique vaudoise et les éditions Antipode mettent en plus cet article complet en libre accès. Merci à eux !
Au cours de l’été et de l’automne 1918, la Suisse et le canton de Vaud furent durement touchés par l’épidémie de grippe dite « espagnole ». Au niveau national, la pandémie fera plus de 25’000 morts.
Quelles mesures furent prises par les autorités politiques et sanitaires vaudoises ? Quelle fut la réaction de la population ? Quelles furent les conséquences de l’épidémie et les enseignements que le corps médical en retira ? C’est à ces questions que l’article répond. Il est signé par la docteur Nathalie Koch, médecin psychiatre, qui travaille actuellement à la Direction médicale du CHUV et qui l’a rédigé dans le cadre de ses études en histoire appliquée à l’Université de Zurich.
Je vous en propose un extrait issu du Service sanitaire vaudois (ACV, K VIII b27/7, La grippe en 1918, rapport, p.58). Le Service sanitaire a rédigé, dès 1918, un rapport très détaillé intitulé «la grippe en 1918» dans lequel le traitement, l’évolution et les causes possibles de l’épidémie sont décrits sur plus de 60 pages :
« Étant donné le mode de diffusion de la grippe, l’idéal pour la prophylaxie serait d’arrêter tout le trafic, d’interdire toutes les communications entre les villes et les villages, en un mot d’interdire toute la vie économique et sociale d’un pays. Si de telles mesures étaient appliquées, le remède serait encore pire que le mal, car il en résulterait des pertes économiques irréparables. »
Nathalie Koch poursuit en indiquant qu’«en conclusion, le Service sanitaire estime que «les mesures de protection collective sont efficaces» et émettait des recommandations pour l’avenir, tout en précisant qu’«on ne doit pas s’attendre à des résultats définitifs et vraiment efficaces, aussi longtemps que le véritable agent spécifique de la grippe n’aura pas été isolé». » (p. 112)
Plus loin, Nathalie Koch indique que
« le gouvernement vaudois a réagi particulièrement rapidement à l’arrêté du Conseil fédéral du 18 juillet en ordonnant à ses communes dès le 19juillet d’interdire les réunions publiques. Dans le canton de Bâle-Campagne, une décision similaire a été prise le 22 juillet, à Genève le 23 juillet, en Valais et à Zurich le 25 juillet. Le fait que la politique et la médecine étaient particulièrement liées dans le canton de Vaud et réunies au sein du Conseil de santé a peut-être facilité ce processus décisionnel relativement rapide. » (p. 114)
Un article passionnant à lire en entier et à mettre en relation avec les décisions politiques actuelles prises au niveau suisse, et plus particulièrement dans le canton de Vaud.
Source : Nathalie Koch, La réaction des autorités vaudoises face à la grippe espagnole.
Merci à Gilbert Coutaz, ancien directeur des Archives cantonales vaudoises, d’avoir signalé cette publication et de l’avoir diffusée sur son profil linkedin.
Concernant la pandémie, en l’absence de vaccin, la pandémie a tué 50 millions de personnes dans le monde (2,5 à 5% de la population) dont 2,3 millions en Europe (4,8%) et 25 000 en Suisse (0,6%). A noter également que la Suisse romande fut plus touchée que la Suisse alémanique par les deux vagues grippales dites « espagnoles ».
Concernant le dernier numéro de la Revue historique vaudoise : la Table des matières. Faire l’acquisition de ce numéro : Pour votre commande en ligne.
L’homme de Denisova, entre Neandertal et Cro-Magnon ?

L’anthropologie biologique vit actuellement des moments extraordinaires, de ces moments où tout est possible… L’Homme de Denisova, son émergence, son passé, ce que nous lui devons, est au cœur du magazine d’archéologie de France Culture.
— À écouter sur www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-larcheologie/lhomme-de-denisova-entre-neandertal-et-cro-magnon-0
Jeux d’évasion (escape games) en histoire
Créer un enjeu de classe stimulant tout en permettant d’approfondir connaissances et compétences : c’est ce que propose le jeu d’évasion (de l’anglais escape game). En voici une sélection par l’Académie de Lile.

Un adolescent découvre dans une vieille malle des objets appartenant à un soldat de la première guerre mondiale… C’est le début d’un jeu d’évasion basé sur l’analyse de documents, proposé par Dimitri Saputa.
Cet escape game, dans le contexte de la Résistance lors de la seconde guerre mondiale, vise la coopération ente les élèves. Les joueurs ont 45 minutes pour réussir la mission principale.
« Le rapport de Toutanhistoire »
Un escape game autour du « monde après la guerre froide ».
« Rome, du mythe à l’histoire »
Pour mettre en oeuvre ce thème du programme de 6ème, Laurent Fillion propose un escape game, associant diverses missions menées par des groupes d’élèves en autonomie. L’action du professeur reste prépondérante : il valide les propositions des élèves et autorise le passage d’une mission à l’autre.
A l’initiative de Laurent Fillion, professeur de l’académie, un collectif d’enseignants issus de plusieurs académies (Lille, Reims, Versailles, Lyon, Besançon) s’est constitué pour réaliser un « livre dont vous êtes le héros » dans le contexte de Berlin, au moment de la chute du mur. Une ressource libre de droit.
En savoir plus sur les jeux d’évasion …
En ligne, plusieurs sites compilent des jeux d’évasion, notamment d’histoire géographie. Ils proposent également des conseils, astuces et outils numériques permettant la réalisation de tels jeux …
- Le site escape’n’games :https://www.cquesne-escapegame.com/
- Le site Es’cape :http://scape.enepe.fr/
Crédit photo : Photo de JOSHUA COLEMAN sur Unsplash
Traces et mémoires en devenir d’une pandémie | C2DH | Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History
En collectant des sources primaires nativement numériques comme les tweets, historiens et historiennes peuvent préparer l’écriture de l’histoire de la pandémie en cours. Quelques éléments sont livrés ici par Frédéric Clavert, professeur assistant en histoire contemporaine et spécialistes des réseaux sociaux numériques.

Son introduction :
« Avec l’apparition du COVID-19 et sa diffusion dans le monde et bien que n’étant pas historien de la médecine ou des sciences, l’historien de l’entre-deux-guerres que je suis a immédiatement pensé à la fameuse grippe espagnole, qui a causé en 1918 et 1919 de 50 à 100 millions de morts, soit une mortalité équivalente à celle de la Seconde Guerre mondiale. Nos collègues médiévistes évoqueront aussi la peste noire du XIVe siècle qui, en cinq ans, a possiblement tué la moitié de la population du continent européen.
La perspective historique ne doit pas toutefois nous empêcher de voir les éléments nouveaux de la crise que nous vivons. 2,4 milliards d’humains sont aujourd’hui confinés à des degrés divers, soit un tiers de la population mondiale estimée. Une grande partie de la population confinée est, par ailleurs, connectée
Notre monde de données rend ainsi la pandémie du COVID-19 exceptionnelle par la perception commune à une grande partie de l’humanité et en temps réel de son développement. Cette pandémie « connectée » pose une question, dès maintenant, particulièrement importante: celle de l’archivage de ses traces et celle de la préservation de sa mémoire.
De nombreuses initiatives sont en cours à l’heure actuelle. Au C²DH, plusieurs d’entre nous ont commencé des projets pour préserver la mémoire de la pandémie au Luxembourg et ailleurs. Ces initiatives feront l’objet d’une présentation plus complète dans les jours et les semaines à venir sur le site web #covidmemory.
Nous avons notamment, le dimanche 15 mars à partir de 9h, lancé une collecte de tweets. »
— À lire sur www.c2dh.uni.lu/thinkering/traces-et-memoires-en-devenir-dune-pandemie

