Je me rappelle une de mes camarades d’une autre classe complètement traumatisée non seulement par le visionnement du film, mais encore plus par le fait que l’enseignant avait fermé la classe à clé pour empêcher tout élève de sortir et les « obliger » à regarder le film !
Aujourd’hui, l’historienne Sylvie Lindeperg consacre une monographie à Nuit et Brouillard. Cet ouvrage -ainsi que le coffret commémoratif paru récemment- sera une lecture indispensable pour tout enseignant-e souhaitant utiliser ce film en classe. Le propos de l’ouvrage consiste à étudier le film comme un « lieu de mémoire » où se cristallisent les tabous d’une société. Tabou de la collaboration, d’abord, avec ce fameux képi appartenant à un gendarme français, que la censure obligea Resnais à gommer sur une photo du camp de Pithiviers. Tabou du génocide, aussi. Le film témoigne d’une époque où la figure du « déporté résistant » tendait à occulter la singularité de la déportation raciale. Bien que les images relatives à la Shoah y soient nombreuses, le mot « juif » n’est prononcé qu’une seule fois dans le commentaire. Pourtant des générations d’enseignant-e-s l’ont utilisé et l’utilisent en classe pour traiter de la destruction des Juifs d’Europe…
Chaque enseignant-e pourra également lire la fiche pédagogique de présentation du film réalisée par Daniel Letouzey (comme toujours ton travail est de qualité mon cher Daniel !): « J’ai vu Nuit et brouillard »
« NUIT ET BROUILLARD ». Un film dans l’histoire de Sylvie Lindeperg. Odile Jacob, 288 p.
Complément – Mise à jour (08.02.2007)
Daniel Letouzey a complété sa page relative à Nuit et Brouillard avec une présentation de l’ouvrage de Sylvie Lindeperg et un message publié sur la liste H-Français. C’est par ici.
Complément – Mise à jour (04.03.2007)
Merci à Daniel Letouzey pour le message et les précisions suivantes :
« J’ai ajouté à la page sur Nuit et Brouillard l’entretien pour l’ENS Ulm, à faire écouter à ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter et de lire l’ouvrage. Elle y insiste sur la centralité d’Auschwitz et de Birkenau. »
Pour accéder directement à l’entretien de l’ENS Ulm : « Les entretiens de la Diffusion des savoirs ».
A noter également que j’ai corrigé le lien puisque précédemment je renvoyais à l’ancien site de Daniel Letouzey. Le cas échéant, vous pourrez ainsi corriger vos favoris.
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sophie dit
je l’ai regardé en cours d’histoire et ça m’a traumatisé !!
Ce film m’a vraiment choqué et encore je ne l’ai pas vu en entier !
Il est trés bien réalisé par contre et on se rend vraiment compte de ce qui se passait réelement !
Retureau-Labyt dit
Je me souviens aussi d’avoir vu le film « Nuremberg and Nuremberg » (qd j’avais 15 ans et que j’étais au collège en 3ème) ainsi que « Nuit et Brouillard » ledit film et dont le poète, chanteur, auteur compositeur Jean Ferrat a très bien interprêté en 1964. (Cette chanson a même failli être interdite… parce que cela gêné probablement à l’époque où l’on pouvait se permettre de dire que l’on était encore aux « sortirs de la guerre »; en effet, il ne s’était écoulées que quelques décennies où ces atrocités se sont déroulées dans ces camps d’extermination et on en parlait pas bcp.. A part le fameux procès de Nuremberg bien sûr qui a eu lieu en 1947. C’est très très douloureux,images insoutenables qui m’ont fait pleurer et m’ont hantées pdt longtemps. Même encore aujourd’hui qd j’y repense j’en tremble encore d’émotion… C’est comme si que l’on se prenait « un coup de poing » en pleine figure qui vous fait très mal et dont on ne peut oublier. Ses images d’archives permettent de faire « un devoir de souvenir » pour les jeunes générations à venir.
Laina dit
j’ ai regardé ce magnifique et à la fois triste documentaire au collége . J’ai été tres emu, quelques camarades de ma classe ont même pleurés je l’ai comprend et c’ est d’ailleur pour cela que j’ai choisie de faire un exposé sur cette triste période en prenant en compte ce film