Le numérique est-il seulement un outil ou dépasse-t-il ce cadre-là ? Transforme-t-il notre manière d’apprendre et de penser ? Doit-il nous amener à changer de pédagogie ?
Cette fois-ci pas de vidéo, mais une nouvelle de l’Université de Standford concernant les résultats d’une étude récente d’une équipe de chercheurs (2013). Ces résultats vont à l’encontre des démarches actuelles de classe inversée préconisant de commencer par des apports théoriques sous forme notamment de capsules vidéos consultées à domicile avant de réaliser des activités et exercices d’application en classe. Il remet en cause le dispositif traditionnel d’enseignement avec un apport théorique du professeur précédant des activités d’élèves.
Cette nouvelle étude de la Stanford Graduate School of Education renverse la notion que les élèves apprennent mieux en ayant comme première approche une première lecture des vidéos en ligne ou des textes avant de venir en classe pour participer à des projets pratiques. Dans leur étude, les chercheurs de Stanford ont montré que lorsque l’ordre a été inversé, les performances des élèves sont nettement améliorées.
Bien que l’étude a de larges implications sur la meilleure façon d’utiliser les technologies d’apprentissage interactifs, elle met aussi l’accent spécifiquement sur l’enseignement des neurosciences et souligne l’efficacité d’un nouvel environnement d’apprentissage, appelé BrainExplorer, qui a été développé par des chercheurs de Stanford GSE pour améliorer l’enseignement en neurosciences. BrainExplorer est un outil de table qui simule la façon dont le cerveau humain traite les images visuelles (voir la photo d’en-tête).
Les résultats ont été présentés dans le numéro d’Avril-Juin 2013 IEEE Transactions on Learning Technologies.
«Nos résultats suggèrent que les étudiants sont mieux préparés à comprendre une théorie après avoir exploré d’abord par eux-mêmes, et que les interfaces utilisateur tangibles sont particulièrement bien adaptées à cette fin», a déclaré Bertrand Schneider, étudiant diplômé GSE qui a dirigé la recherche sous la direction de Paulo Blikstein, professeur adjoint en éducation.
La conclusion de l’étude suggère que le modèle actuel de la classe inversée devrait être lui-même retourné à l’envers. Les chercheurs préconisent la «classe inversée renversée», dans lequel les vidéos viennent après l’exploration et pas avant.
L’étude étaye ce que beaucoup de chercheurs en éducation et sciences cognitives ont affirmé depuis de nombreuses années (numérique ou pas numérique) : le modèle «exploration d’abord» est une meilleure façon d’apprendre.
L’article en anglais : Classes should do hands-on exercises before reading and video, Stanford researchers say | Stanford News Release
Anita dit
Article totalement incompréhensible. Pauvres élèves !
Lyonel Kaufmann dit
Avec un commentaire aussi lacunaire, je vous retourne le compliment. A bon entendeur…
Daniel dit
Très confus votre papier, en effet! Au final, on ne sait plus, après ces multiples inversions et renversements, quelles sont les conclusions… Le commentaire semble d’ailleurs aller à l’encontre des citations. Un peu de rigueur svp dans la rédaction.
Lyonel Kaufmann dit
La conclusion me paraît claire :
«L’étude étaye ce que beaucoup de chercheurs en éducation et sciences cognitives ont affirmé depuis de nombreuses années (numérique ou pas numérique) : le modèle «exploration d’abord» est une meilleure façon d’apprendre.»
Merci d’indiquer en quoi elle serait contradictoire avec la citation :
«Nos résultats suggèrent que les étudiants sont mieux préparés à comprendre une théorie après avoir exploré d’abord par eux-mêmes».
Un peu de rigueur dans l’analyse, svp.
Phil Thor dit
En effet M. Kaufmann, je ne vois pas où est le problème. L’article est limpide et très sensé. Il confirme ce que tout apprentissage fait ressentir : la pratique/la manipulation fait surgir des évidences et des intuitions. Pour apprendre à nager…débuter par regarder une vidéo sur la brasse, ou se jeter à l’eau…?