Dans la dernière livraison de Public History Weekly, ma collègue Nadine revient sur les vingt ans de la création de l’association Archimob, fondée dans le but de d’archiver et de médiatiser des témoignages audiovisuels sur la période de la Seconde Guerre mondiale en Suisse. Fondation réalisée dans un contexte particulier de travail de la Suisse sur son passé. En 2018, qu’en reste-t-il ?
Il y a vingt ans était fondée l’association Archimob dans le but de collecter, d’archiver et de médiatiser des témoignages audiovisuels sur la période de la Seconde Guerre mondiale en Suisse. Cette récolte de témoignages a permis de constituer un fond d’archives de près de 1’000 heures d’interviews, source inestimable sur la mémoire de la guerre, à la fin du 20e siècle.
Les travaux ayant été effectués à l’aube du tournant numérique, les métadonnées (l’indexation faite par Archimob) et les enregistrements sur 1’440 bandes au format Beta SP, DVCam ou DVCPro n’ont pas été combinés.
Aujourd’hui la question se pose durement
- Comment assurer l’accessibilité et la durabilité à long terme de ce patrimoine audiovisuel ?
- Comment pérenniser le dialogue entre mémoire et histoire ?
- Comment sélectionner, centraliser, stocker et pérenniser ces matériaux multiformes ?
Le projet Archimob n’est qu’un exemple parmi tant d’autres productions de témoignages oraux qui documentent l’histoire du temps présent. Toute cette richesse archivistique risque bien de passer aux oubliettes.
— A lire sur Public History to Oblivion: Archimob – Public History Weekly – The International Blogjournal
Crédits illustration : L’histoire © 2004 Nadine Fink.
Citation recommandée : Fink, Nadine: L’histoire publique aux oubliettes: Archimob. In: Public History Weekly 6 (2018) 35, DOI: dx.doi.org/10.1515/phw-2018-12904.