Dans des États-Unis encore attachés à la neutralité au début du conflit, Captain America, Superman ou encore Wonder Woman ont vite choisi leur camp.
De tous les super-héros ayant rencontré un succès d’audience lors de la Seconde Guerre mondiale (Jean-Paul Gabilliet, professeur des universités à l’Université Bordeaux-Montaigne, recense 1.125 super-héros au plus fort de la guerre dans son ouvrage sur le sujet), Captain America reste le personnage le plus explicitement engagé contre l’idéologie hitlérienne. Dès le premier numéro de Captain America Comics, paru en mars 1941, on pouvait voir le super-héros au bouclier indestructible asséner un coup de poing à Hitler. Conçu par deux jeunes auteurs juifs américains, Joe Simon et Jack Kirby, Captain America est vite devenu le symbole de la lutte contre le fascisme, dans des États-Unis encore très hésitants à prendre officiellement position dans le conflit mondial.
Premier numéro de Captain America Comics, paru en mars 1941 | Lawren via Flickr License by
Pour prolonger : Blanc W. (2018) Super-héros. Une histoire politique. Libertalia
Présentation de l’ouvrage par l’éditeur :
Cinéma, séries télévisées, romans, jeux… les super-héros, nés il y a quatre-vingts ans avec l’apparition de Superman, ont envahi la culture populaire planétaire.
Loin d’être un simple produit de divertissement, le genre super-héroïque a été pensé dès son origine comme un outil politique par des auteurs issus de milieux modestes. Captain America a ainsi été créé par deux auteurs juifs pour corriger Hitler dans des comics avant même que les États-Unis n’entrent en guerre alors que Wonder Woman a été pensée pour promouvoir l’émancipation des femmes.
D’autres super-héros ont rapidement eu pour fonction de faire croire à l’existence d’un futur radieux à portée de mains dans lequel le modèle démocratique se répandrait sur l’ensemble du globe pour triompher des tyrannies « féodales » totalitaires. Plus tard, de nouveaux personnages plus troubles ont symbolisé une Amérique en plein doute, frappée de plein fouet par la crise pétrolière et la défaite au Vietnam, puis le 11 septembre 2001.
Évoquant tour à tour Superman, Batman, Wonder Woman, Captain America, Namor, l’Escadron suprême, Black Panther, Luke Cage, Green Arrow, Red Sonja, Howard the Duck, Punisher, Iron Man, les super LGBT et Wolverine, cet ouvrage se propose d’explorer les discours politiques qui se cachent derrière le masque des surhumains.
William Blanc est un historien médiévaliste spécialiste des cultures populaires.
/-Source : Captain America a-t-il changé le cours de la Seconde Guerre mondiale? | Slate
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