Cet article pose les termes du débat sur l’enseignement de l’histoire en France sous l’éclairage des débats post-1968 et ceux issus de la fameuse polémique initiée par Alain Decaux dans le Figaro : Français, on n’apprend plus l’histoire à vos enfants !
D’un côté, de 1984 à 1992, la parution échelonnée des Lieux de mémoire au titre de la trilogie République / Nation / France engage le renouvellement du genre qu’est le récit national par l’apport de l’approche mémorielle et la topique du lieu.
De l’autre, en terme historiographique, l’histoire par le bas en France peut se lire soit comme l’expression de la Nouvelle histoire pratiquée par l’Ecole des Annales, soit comme l’écho de pratiquée outre-manche par E.P Thompson. Si toutes deux participent d’une déconstruction du roman national, la première de ces approches trouve à s’inscrire peu ou prou dans l’édifice disciplinaire de l’histoire entre recherche et enseignement quand la seconde s’entend davantage comme l’irruption d’une radicalité politique sur la scène française de l’histoire. Le récit national est alors interrogé à partir d’une histoire centrée sur le récit des luttes populaires. Suzanne Citron est la principale figure de proue pour son intégration au niveau scolaire.
Ce texte est une intervention de Vincent Chambarlhac au séminaire “La fabrication du commun/récits de l’histoire nationale par des élèves. Il est à comprendre comme une réflexion “en cours” propre au travail d’un séminaire.