« Faut-il rappeler au ministre les prix Nobel de chimie allemande qui étaient membres du parti nazi? La science permet de savoir comment faire fonctionner un train, l’histoire de savoir qu’il peut parfois aller à Auschwitz. »
Archives pour décembre 2009
Les Clionautes victimes collatérales de la réforme des lycées?
Le débat pour savoir quelle position l’association devait prendre sur la réforme du lycée de Luc Chatel a fait exploser l’association des Clionautes regroupant des professeurs d’histoire-géo.
Las des conflits de personne et déçus par le conservatisme pédagogique de certains membres, la présidente, Caroline Jouneau-Sion, et une partie du bureau ont démissionné.
Pour le Café pédagogique:
C’est peut-être une page qui va se tourner pour cette association qui, depuis ses origines, avait milité pour l’utilisation des Tice et des pédagogies nouvelles. L’absence de soutien et de reconnaissance officiels envers les rares associations un tant soit peu innovantes, contrastant avec les crédits et les honneurs déversés sur les plus traditionnelles, n’a évidemment pas arrangé la situation des Clionautes. Maintenant c’est trop tard…
Il faut bien dire que, mis à part quelques personnes autour de Caroline Jouneau-Sion, les pédagogies nouvelles n’étaient plus guère à l’honneur au sein des Clionautes. D’ailleurs, depuis quelque temps, le site des Clionautes s’est progressivement fragmenté en divers sous-ensembles et une querelle entre les anciens du web 1.0 et les modernes du web 2.0 avait vu le jour sur la liste H-Français en juin de cette année à la suite de la création d’un deuxième site sur le réseau Ning (voir ma chronique du Café pédagogique de juin 2009: «Histoire 1.0 versus Histoire 2.0: entre rivalités et complémentarités»).
A la fin de cet article, je notais qu’à la suite d’une intervention de Laurent Gayme qui posait la question suivante:
si la liste H-Français n’est plus satisfaisante en l’état, faut-il alors que l’association [des Clionautes] la quitte ?
«une forme de paix des braves (provisoire ?)» avait été signée où les deux versants des Clionautes parvenaient à la suite d’un message de Caroline Jouneau à la conclusion qu’«il faut effectivement renforcer les liens entre les 2. Trouver une façon de joindre les forces plutôt que de les séparer. Il faut y réfléchir… faire des synthèses des échanges et les mettre sur la liste et le site ?» Cette paix des braves n’aura ainsi pas résisté à la réforme de Luc Chatel.
Hasard du calendrier, le Journal des Tice vient de publier ce lundi un très intéressant entretien avec Caroline Jouneau-Sion, la présidente des Clionautes, relativement aux Clionautes et à l’emploi des médias et technologies en histoire-géographie. Dans cet entretien, Caroline Jouneau-Sion mettait fort justement en évidence l’intérêt, l’apport et les directions que pouvaient prendre l’utilisation pédagogique et didactiques des médias et technologies à l’ère du web 2.0:
Je trouve que ce qui a le plus transformé le paysage des TICE est le passage au Web 2.0 : depuis quelques années se développent d’innombrables outils qui permettent de mettre en place plus facilement des démarches pédagogiques vraiment très intéressantes. Le web 2.0 se définit essentiellement par son caractère participatif : il offre des logiciels ou des sites qui permettent de travailler ensemble sur un même texte (les Wikis, etherpad), sur une même carte (Google Maps), de partager des fichiers (Google docs, Zoho etc…), des idées (facebook, twitter, Google Wave) de façon simultanée. Ces outils ne sont souvent pas conçus pour une démarche éducative mais les enseignants les détournent avec beaucoup d’imagination pour améliorer les apprentissages. Détourner un site publicitaire pour faire faire des films d’animation (http://www.dfilm.com/live/mm.html), utiliser le Wallwisher pour travailler le brouillon du paragraphe argumenté (http://www.wallwisher.com/wall/croatie-en-UE), Twitter pour travailler l’argumentation en français (http://frompennylane.blogspace.fr/) et bientôt je pense, Google Wave pour faire travailler ensemble les équipes enseignantes, les élèves…
Si cet entretien résonne aujourd’hui comme un éloge funèbre de l’association, il est peut aussi être porteur d’une renaissance des pédagogies innovantes à l’aide des TICE en histoire-géographie autour peut-être du Ning des Clionautes et des personnes qui l’animent: un Clionautes 2.0?
Ecrire pour le Web en 2010 | Crise dans les médias
Cette excellente présentation des enjeux de l’écriture web est destinée en premier lieu aux journalistes et aux médias. Cependant, il y a une foule d’éléments intéressants pour une pratique en classe des médias électroniques et du web 2.0 en particulier. A lire donc.
Les débats en jeu de rôle | Autour du "Jour le plus long"
- Excellent article de présentation et de synthèse sur le débat sous la forme d'un jeu de rôle axé plus spécifiquement sur l'enseignement en géographie, mais transposable dans d'autres disciplines. En histoire, la phase suivant le jeu de rôle consistera plus particulièrement à une comparer les résultats du jeu de rôle à la situation historique à la base du jeu.
- Pour la quatrième séance du séminaire intitulé « Histoire et écritures de fiction » (EHESS), Marc-Olivier Baruch et Perrine Simon-Nahum recevaient ce 11 décembre l’historien Vincent Guigueno, notamment co-auteur, avec Christian Delage, de l’ouvrage L’historien et le film, devenu un classique de l’historiographie du champ histoire et cinéma. L’objectif de cette séance était de considérer les rapports entre histoire et fiction à travers l’exemple du cinéma, et plus particulièrement du film Le jour le plus long (The longest day, Ken Annakin, Andrew Marton, Bernhard Wicki, Gerd Oswald et Darryl F. Zanuck, 1962, 178′). Cet article fait le compte-rendu, fort intéressant, de cette séance.
L'histoire telle qu'on l'enseigne mérite-t-elle d'être «sauvée» ? | Rue89
Lorsque Pierre Milza dénonce « une régression formidable qui pourrait concourir à une amnésie générale », il escamote le fait -défaut regrettable mais assez courant dans la corporation des historiens- que l’histoire scolaire, lorsqu’elle faisait silence sur la colonisation ou la collaboration, sur les croisades ou sur tout autre thème qui mettait à mal le roman national, était précisément le vecteur privilégié de cette « amnésie générale ».
Au cours de la Première Guerre mondiale, des millions de jeunes sont morts dans les tranchées, de la façon la plus stupide et la plus inutile qui soit, parce que, écoliers, il avaient été gavés d’histoire, une histoire certes partielle et partiale qui leur faisait voir au-delà des frontières des étrangers, des ennemis, plutôt que des êtres humains.
Face aux égarements idéologiques dans lesquels elle s’est longtemps fourvoyée -mais cette période est-telle vraiment révolue ? – on en viendrait parfois à rêver que l’histoire n’eût jamais été enseignée.
Bernard Girard, Enseignant blogueur, revient dans Rue89 sur la levée de boucliers contre le projet de rendre optionnel l’enseignement de l’histoire en terminale S, dans le cadre de la réforme des lycées. Polémique l’article l’est assurément et les commentaires suscitées le sont tout autant. A noter que l’auteur de l’article est également prof d’histoire.
L’article complet: L’histoire telle qu’on l’enseigne mérite-t-elle d’être «sauvée» ? | Rue 89
L’histoire telle qu’on l’enseigne mérite-t-elle d’être “sauvée” ? | Rue89
Lorsque Pierre Milza dénonce « une régression formidable qui pourrait concourir à une amnésie générale », il escamote le fait -défaut regrettable mais assez courant dans la corporation des historiens- que l’histoire scolaire, lorsqu’elle faisait silence sur la colonisation ou la collaboration, sur les croisades ou sur tout autre thème qui mettait à mal le roman national, était précisément le vecteur privilégié de cette « amnésie générale ». Au cours de la Première Guerre mondiale, des millions de jeunes sont morts dans les tranchées, de la façon la plus stupide et la plus inutile qui soit, parce que, écoliers, il avaient été gavés d’histoire, une histoire certes partielle et partiale qui leur faisait voir au-delà des frontières des étrangers, des ennemis, plutôt que des êtres humains. Face aux égarements idéologiques dans lesquels elle s’est longtemps fourvoyée -mais cette période est-telle vraiment révolue ? – on en viendrait parfois à rêver que l’histoire n’eût jamais été enseignée.
Métamorphoses de l’évolution. Le récit d’une image | L'Atelier des icônes
Dessinée par Rudolph Zallinger (1919-1995) pour l’ouvrage de Francis Clark Howell (1925-2007), The Early Man, cette image prend place dans la plus ambitieuse collection de vulgarisation jamais publiée: celle des éditions Time-Life, qui s’étend sur 51 volumes entre 1961 et 1967 (collections « Young Readers Nature Library » et « Life Science Library »).
Traduite dans de nombreux pays, cette collection s’inscrit dans la longue tradition inaugurée par Les Merveilles de la Science de Louis Figuier (1867), qui fait reposer sur une illustration abondante le récit des « connaissances utiles » nécessaires à l’instruction de la jeunesse. Elle se caractérise par la qualité des textes, confiés à des spécialistes, mais aussi par le soin sans précédent apporté à l’iconographie.
André Gunthert en retrace l’histoire et ses sources d’inspiration de manière magistrale.
Métamorphoses de l’évolution. Le récit d’une image | L’Atelier des icônes