Voilà une défense de thèse suscitant notre intérêt et pour laquelle il faut espérer une publication rapide sous une forme ou une autre. En effet, Antoine Dauphragne soutiendra le vendredi 3 décembre à 9h sa thèse de doctorat en sciences de l’éducation, à l’université Paris 13, campus de Villetaneuse, salle D 300. Sa thèse, dirigée par Michel Manson, est intitulée : « Du savoir historique au savoir ludique : la médiatisation de l’histoire dans les jeux de rôles ».
En voici le résumé publié par Le Magasin des Enfants
Cette recherche s’attache aux modalités de saisie de l’histoire par un support ludique particulier, le jeu de rôles. En analysant un corpus de jeux, nous cherchons à comprendre comment le savoir historique est médiatisé (mis en média) dans une perspective ludique. Dans un premier temps, nous envisageons l’histoire sous son aspect historiographique. Les réflexions des historiens sur leur discipline, mais aussi les travaux portant sur le genre historique, montrent bien que le savoir historique entretient une relation ambiguë avec la fiction et le récit. Dans un deuxième temps, nous nous focalisons sur les outils théoriques susceptibles de nous permettre d’articuler le sérieux de l’histoire et la
frivolité du jeu. La saisie du savoir historique par un média ludique étant étrangère aux processus éducatifs formels et scolaires, nous la confrontons à d’autres outils théoriques, tels que les travaux portant sur les apprentissages informels et sur les notions exprimant la mobilité des savoirs. Dans une troisième partie, nous nous consacrons à la présentation de notre objet de recherche, le jeu de rôles. Domaine ambivalent, média de faible diffusion inscrit dans les réseaux de la culture ludique de masse, le jeu de rôles présente des caractéristiques originales, telles que la densité et la cohérence de ses univers imaginaires. Ce sont ces caractéristiques que nous analysons dans une dernière partie, en les mettant en rapport avec les savoirs historiques médiatisés par le jeu. La construction de mondes fictionnels qui recyclent l’histoire, et la mise en place de mécaniques ludiques qui traduisent des usages ludiques de la ressource historique, apparaissent comme les deux moteurs du processus de transformation du savoir historique en savoir ludique. Au final, la médiatisation de l’histoire dans les jeux de rôles ne saurait être envisagée au regard des critères de validité historique, mais comme un processus d’appropriation du savoir par la fiction ludique.
Les textes suivants d’Antoine Dauphragne pourront retenir votre attention relativement à l’enseignement de l’histoire par le jeu de rôle:
- « Le jeu de rôles et l’héritage de la Terre du Milieu », in DEVAUX, Michaël, FERRÉ, Vincent, RIDOUX, Charles (dir.), Tolkien aujourd’hui, à paraître aux Presses Universitaires de Valenciennes en 2010
- Antoine Dauphragne, « Olivier Caïra, Jeux de rôle. Les forges de la fiction», Strenæ [En ligne], 1 | 2010, mis en ligne le 15 juin 2010, consulté le 08 novembre 2010. URL : http://strenae.revues.org/94
- « Le Moyen Âge dans les jeux de rôles : simulations ludiques et matière historique », in Séverine ABIKER, Anne BESSON, Florence PLET-NICOLAS (sous la dir. de), Le Moyen Âge en jeu, Eidôlon, n° 86, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, 2009, pp. 69-80. L’article a été pré-publié en ligne.
- « Dynamiques ludiques et logiques de genre : les univers de fantasy », in Gilles BROUGERE (sous la dir. de), La ronde des jeux et des jouets. Harry, Pikachu, Superman et les autres, Paris, Autrement, 2008, pp. 43-58
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